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Année Cinquième.
V- ü Novembre-1879
N. 46
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAÜOOISES
Paraissant ohiaque Vendredi
Vùus ine serez téfnoins. Actes 1, S, Suivant la vérité avec la charité. Ep. J, 15
PRIX D’ABBONNHMENT PAR AN Italie .... L. 3 Tous les pays de TUnion de poste ... » 6 Amérique .... . » 9 On s'abonne : Pour rintérieur chez MM. les 1 pasteurs et les libraires de | Torre Pellice. j Pour V Ecctérieiiriiu Bureaud'Ad- ministiation,' | Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rafie ÎO cent, ohaiiiiri. Antionoes : 25 centimes par ligne. Les «nvdis d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pc- rosa Argentina.
' Pour la RÉDACTION adresser ainsi r A îa DiretîtiOïi du Témoin t Pomaretto (Pineroio) Italie. Pour TADMINISTRATION adresser ainsi : AT AdmïnÎÈtration du rémoiïi, Pomaretto [PiiieroloJ Italie..
OïM m al r e.
L’émigration vaudoise. — Conférenco
du Val-Pélis.^^ Livres de lecture. —
Néerologie, — Nomeiles religieuses et^fails
dicers. — Chronigue taudoise. — Uevue
politique.
LINIGRITIOK niiDOlSI
Jamais cette grave question n*a
été plus actuelle qu’elle ne l’est
devenue depuis six mois. Si nos
collègues les pasteurs des vallées
voulaient bien nous prêter leur
concours en nous fournissant des
données exactes , il serait intéressant à plus d’un point de
vue, de rédiger et de publier une
statistique complète de l’émigration périodique aussi bién que de
l’émigration définitive des membres de notre Eglise.
D'après les renseignements très
incomplets que nous avons pu
recueillir nous ne pensons pas nous
éloigner beaucoup de la réalité
en affirmant que la 10® partie de
la population vaudoise actuelle est
en ce moment loin des vallées.
Nous ne voulons pas parler au
jourd’hui de cette émigration plus
ou moins périodique, du côté de
la France, d’où une bonne moitié
rentre aux Vallées, au bout d’un
temps plus ou moins long, presque toujours infectée d'incrédulité
et du plus grossier matérialisme
et venant infecter ceux qui prêtent l’oreille à leurs propos impies, souvent aussi ruinés de corps
et venant mourir dans nos hôpitaux. C'est sur l’émigration lointaine, trans-océanique et définitive
que nous voulons appeler l’attention de nos lecteurs.
Ce n’est plus uniquement, ni
même essentiellement, vers le Rosario Oriental , dans l’Uruguay ,
que se dirigent nos émigrants.
Cette colonie est déjà trop connue;
il est trop facile de calculer d'avance les chances probables de
succès, comme aussi de connaître
assez exactement les difficultés
qu’il faut y affronter. Cela ne fait
plus l’affaire de ceux qui rêvent
une prompte et facile prospérité.
11 est cependant assez naturel
que lès 260 à 280 familles qui
composent notre 18® paroisse, at-
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-.362
tirent auprès d’elies, année après
anne'e, quelques uns de leur parents ou amis.
On ne parle plus de la trop
fameuse colonie Alexandra, dernier exploit de l’agent dévoué dé
ce spéculateur dont on ne prononce plus même le nom, depuis
que lui-même a eu la pudeur de
se cacher dans une retraite profonde.
Mais la colonie de San Carlos
dans la province de Santa Fè
(tout est saint, dans ce pays),
République Argentine , voit sa
population s’accroître d'une manière assez sensible. C’est un mélange de plusieurs nationalités ;
mais il doit s’y trouver à l’heure
qu’il est, de 20 à 30 familles
vaudoises. L’un des premiers 'colons a déjà fait plus d’une fois le
voyage pour recruter aux Vallées,
surtout dans la paroisse à laquelle
il a autrefois appartenu, quelques
nouvelles familles, et il n’est jamais reparti seul. On le soupçonne
do spéculer sur ces enrôlements
et d’être un agent de quelque
compagnie de colonisation.
Le Brésil exerce aussi sa part
d’attraction. Quelques vaudois ,
établis dans une des provinces
méridionales de ce vaste empire,
y appellent avec instance les parents qu’ils ont laissés aux vallées
et ceux-ci ne sont momentanément
retenus que, par la dépense du
voyage. Enfin, un bon nombre de
personnes surtout des paroisses
de Pramol et St. Germain , n’attendent, pour aller rejoindre M.
Salomon à Pierce-Cüy, que des
renseignements précis sur la direction à prendre et les frais de
voyage à subir. C’est une véri
table fièvre d’émigration qui a
saisi une bonne partie de notre
population et qui nous fappelle
ce que Lafontaine a dit des chèvres, que » certain esprit de liberté leur fait chercher fortune ».
Faut-il s’affliger de ces départs,
faut-il y voir l’affaiblissement graduel, puis la ruine de notre Eglise?
Nous ne le pensons nullement, —
ce n’est jamais le nombre qui fait
la force d’une société religieuse.
L’émotion enthousiaste , que l’on
éprouve au sein d’une vaste assemblée ne donne pas la mesure
de la vie que l'on possédera lorsqu’on se verra seul , pas plus que
les larmes que l’on verse à l'ouïe
d’une puissante prédication no
prouvent que le coeur a été sérieusement touché;
Faut-il s’efforcer d’arrêter cet
exode volontaire d’une partie de
l’Israël des Alpes ? Mais quellp
digue opposer au torrent? Quelles
considérations faire valoir auprès
de ces émigrants?
De deux choses l’une; ou bien
ce sont des travailleurs qui n’ont
aux vallées , ni assez de travail ,
ni assez de pain, et dans ce cas,
et si nous ne pouvons pas leur
fournir le travail qu’ils cherchent,
nous aurions tort de les retenir ici
où jamais ils ne connaîtraient ce
bien-être relatif auquel ils ont
autant de droit que nous. Ou bien
ce sont de ces ambitieux , paresseux peut-être en même temps,
mécontents de la part de bien
qu’ils possèdent, quoique, à la
rigueur, elle dût leur suffire, de
ces hommes qui aspirent à s’enrichir vite et à peu de frais. L’Amérique est le pays où ils ont
lu que se font les fortunes colos-
3
---3^.
sales ; c’est là qu’ils iront chercher une de ces fortunes là. Quand
vous avez à faire à de pareils
hommes, tous vos arguments seront inutiles; leur parti est bien
pris, et .s’ils demandent conseil à
droite et à gauche, qu’on ne s'y
trompe pas ; ce n’est pas pour les
suivre. Ces gens là sont capables
de repéter encore ce que l’on disait, il y a vingt ans, qu’on cherche à les retenir ici pour les faire
croupir dans la misère.
Avec plus de piété véritable,
de cette piété qui a les promesses
de la vie présente, aussi bien que
celles de la vie à venir, les vaudois sauraient vivre heureux dans
leurs vallées , où jamais , dans
notre siècle , on n’est mort de
faim. Mais ceux qui partent n’en
emportent pas beaucoup , comme
hélas! ils n’en laissent pas beaucoup derrière eux. Les considérations et les arguments les plus
puissants, ceux que l’on puise dans
la parole de Dieu, ne sont guère
d’usage avec eux.
Si donc ces départs nous attristent, nous croyons au’on manquerait le but on s’efforçant de
les arrêter. 11 y a dans l’émigration un fait providentiel ; il faut
que la terre entière soit remplie
de créatures humaines Tout ce
que le chrétien peut et doil’faire,
c’est de demander au Seigneur
qu’il soit le conducteur de ces
émigrants et que tandisqu’iis contribuent à peupler les régions inhabitées. ils les fasse aussi concourir à remplir la terre de la
connaissauGe de i’Eleniel et de
son Evangile.
Conférence dn Val-Félis
La 19® session des conférences du
Val-Pélis a eu lieu à Praruslin dans
le beau et vaste local de l’Ecole paroissiale. Le soir du 3 novembre une
centaine de personnes se trouvaient
réunies pour entendre les diflérenles
exliorlalions qu’avaient à leur adresser
les pasleurs venus des paroisses voisines. Elles se rapporlèrenl tonies au
culte et visèrent soit à décider les membres de l’église à prendre une part
plus active au culte, soit à en faire
comprendre l’importance et l’étend iic,
et ratlenlion que nous devons y apporter.
Dans la matinée du 4 novembre une
assemblée presque aussi nombreuse
que la précédente, se formait poui'
entendre la discussion qui devait avoir
lieu sur ce même sujet, ou pour y
prendre pari. M. Ant. Gay lut son ir.avail sur le culte; tout en consei'vanl
le fond de celui qu’il avait présente
à la conférence de La Tour, il avait
eu soin de profiler de ce qui y avait
été dit, et d’ajouter de nouveaux détails sur l’état' actuel de notre culte
d’après les rapports des pnrois.ses .nu
Synode. M. Daniel Gay, député de la
paroisse de Praruslin lut aussi quelques lignes sur ce sujet. Après avoir
cité quelques passages de l’Ecriture ,
se rapportant au culte , il en déduisit
3ne nous ne faisons point ce que nous
evons. Car plusieurs s’absentent du
culte parcequ’ils ont quelqii(3 sujet de
plainte contre tel ancien ou contre le
pasteur, qui a cependant droit à notre
indulgence i)uisqn’il est sujet aux mômes pussions que les autres lioinmes
et que malgré cela, il occupe une
position trè.s-délicale. D’autres s’absentent, parceqiie, disent-ils , ceux qui
vont à l’église ne sont pas meilleuis
que les autres, et ils oublient que
cliacun portera son piopre fardeau.
El parmi ceux qui viennent, il y en
U beaucoup trop qui le font pour avoir
une occasion de irailcr leurs affaires;
aussi s’arrêleul-iis trop souvent et trop
longtemps aux abords du temple. —
Notre culte a petU-êfre aussi ses dé-
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fants, enlre autres, l’on s’en lient
trop exclusivement aux prières de la
liturgie. ^
Celle dernière pensée entretient pendant quelques instants l’assemblée, et
chacun est d’avis que d’un côté, il
est bon d’apporter un peu plus de
variété dans les prières liturgiques et
de ne pas y être servilement allachés,
et d’un autre côté, qu’il ne faut pas
non plus se fier trop aux prières d’abondance qui ont bien souvent de
graves défauts. Les prières écrites sont
du moins correctes, elles sont une
élude approfondie de l’Ecriture et du
cœur de l’homme, et celui qui a de
vraies dispositions à la prière., trouve
dans notre confession des péchés et
dans nos prières en ce qui concerne
le culte principal , de quoi satisfaire
aux besoins d'adoration qu’épi’ouve
son âme.
La conférence passe ensuite en revue
difiérenis moyens proposés pour apporter de la vie à nos cultes. En voici
quelques-uns: avoir quatre réunions
de nos conférences , par an , el en
profiter pour rendre, en différentes
localités de la paroisse où se réunit
la conférence. un témoignage vivant
à l’Evangile de la grâce de Dieu , et
de telle manière qu’il’ soit apte à secouer l’indifférence des membres de
nos paroisses, — avoir des réunions
de prières dans un lieu central et convenu , — donner l’exemple du culte
domestique en visitant les familles,
— puis aussi, modifier si cela est nécessaire, l’oi'clre du culte principal,
surtout eri introduisant un plus grand
nombre de chants, un, entre autres,
après la confession des péchés el tan
disque l’assemblée se lient debout. —
L’on propose encore d’avoir des services spéciaux poni' les baptêmes et
les mariages cl” de ne pas s’en tenir à
la simple lecliire de la liturgie, —
d’avoir aussi dos services spéciaux poui’
la Sainte Cène, el de la célébrer plus
fréquemment. Sur ce dernier point
l’assemblée est plutôt d’avis qu’il faut
apporler une fplus grande allenlion
aux dimanebes el autres jours de préparation à la Sainte Cène , el invite
les pasleui's à préparer des sermons
simples el clairs sur la Sainte Cène
elle-même, el sa signification.
L’assemblée s’enlrelienl enfin sur
l’associaliou pour la sanctification du
dimanche. Elle est d’avis qu’il faut
admettre poni’principe que toute personne qui veut en faii'e partie doit
payer une contribution si petite soitelle. L’on propose comme moyens
d’action, des conférences, des entretiens pour éclairer notre population
sur la sanctification du jour du repos;
la vente de petits traités que l’on peut
se procurer auprès de la Société, des
jeunes gens à 'Tiirin , el ailleurs. À ce
pi'opos, le président annonce que le
travail do iVI. Gardiol sui’ la sanolification du dimanche, va paraître incessamment, et qu'il sera mis en vente
à un sou l’exemplaire.
La procliaine conférence aura lieu,
D. V., après Pâques, dans la paroisse
de Saint Jean.
Livres (le leclnre.
Ceux qui ont assi.sté au Synode de
1879 , ou qui en ont lu les actes qui
viennent de paiaître, savent que l’.âssemblée synodale a nommé deux commissions dont l’une chargée de fournir
à nos écoles un livre de lecture en
langue française. ( Voir Actes, art. 23).
Sachant que les livres de lecture,
sont demandés de diverses côtés, el
qu'il est urgent de les fournir au plus
vite, la commission s’est vue dans
l’impossibilité’de composer de son cru
et en si peu de temps des livres qui
exigent de longues veilles el beaucoup
d’attention. Elle a donc été obligée,
pour que nos écoles qui allaient s’ouvrir
ne se lioiivassenl pas sans livre de lecture dûment autorisé, elle a donc été
obligée, disons-nous, de choisir entre
les bons livres déjà publiés ceux qui
ont semblé lui offrir plus de garantie
soit au point de vue pédagogique , soit
au point de vue moral et religieux.
Après mûre réfléxion, elle a porté
son choix sur l’ouvrage de Monsieur
le pasteur Andrié, intitulé Lectures
5
pour les enfants et. publié par la Société de livres religieux de Toulouse.
Ce livre a rencontré aussi l’approbation de plus d’un dé nos instituteurs
le.s plus expérimentés. El nous avons
lieu d’espérer que s’il n’est pas toutà-fait ce que nous aurions désiré , il
sera néanmoiis très utile à nos écoles.
Dans le cas où il faudrait s’élever
encore d’un dégré pour saii.sfaire aux
besoins des éîève.s, les plus avances
de nos écoles, In Commission a pensé
à une pubblication de M. Renz ayant
pour titre Livre de lecture.
Quant aux enfants des écoles de
quartier ils pourront se servir avec
fruit du Nouveau manuel de lecture
contrante, à l'usage des écoles enfantines
et des familles. Ce petit livre fort liien
imprimé nous a paru être ce qu’il faut
pour faire suite aux tableaux que nos
écoles ont déjà on qu’elles peuvent facilrnent se procurer.
Les livres sont en route et seront
très probablement am'vés quand ces
lignes paraîtront.
J. P. Pons.
(>'e n'est ptis facile
Un ancien avait souvent parlé légèrement des travaux de .son pasteur,
et dit enlr’autres choses que c’était
la chose la plus facile du monde que
de prêcher un sermon. Il arriva un
jour que le pasteur étant absent il n’y
avait point de prédicateur pour le rem
placer. Ce même ancien fut invité
à prêcher. ]l monta résolument en
chaire, lut le texte et allait commencer
son discours. Mais plus il essayait et
moins il trouvait de mots à prononcer.
11^ regarda autour de lui en proie au
désespoir sans trouver un seul mot à
dire, à l’exception de «mes frèi’es»,
« mes frères» qu’il a.vait déjà dit plusieurs fois. Voyant enfin qu’il lui était
impossible d’eii dire davantage, il s’écria : Mes frères, si quelqu’un parmi
vous pense qu’il soit facile de prêcher,
il n'a qu’à monter ici et essayer pour
se convaincre du contraire.
(Christian Herald).
09
NÉCROLOGIE
Nous venons un peu lard entretenir
nos lecteurs de la perle que la paroisse
de la Tour vient de faire.
Caroline Vertu est morte , jeudi
dernier, après trois jours de maladie.
Quoique parvenue à un âge avancé ,
(78 ans) elle jouissait de toutes ses
facultés et elle les employait ulilement.
On aimait à la rencontrer et à la voir
à sa place dans toutes les réunions du
culte, auxquelles elle semblait prendre
un plaisir et un intérêt toujours non
veaux.
Mme Caroline Vertu a fait, pendant
plusieurs années, partie du Comité
des Dames pour l’Orphelinat ; après
qu’elle eut donné sa démission , elle
iTa pas cessé de s’intéresser personnellement à cette institution de bienfaisance.
Mais l’œuvre dont M'“® Vertu s’esl
occupée de tout son cœur pendant une
longue suite d’années c’est celle de la
Société de travail des dames de La
Tour et des environs en faveur des
pauvres
Elle a été longtemps non seulement
la présidente mais Tâme de la société.
Elle y donnait son temps et ses forces;
car ce n’élail pas seulement un soir
par semaine qu’elle consacrait à celle
œuvre; on sait maintenant la peine
qu’elle se donnait. Les dames ses compagnes l’ont reconnu déjà quand elles
lui ont témoigné, publiquement, leur
affection et leur reconnais.sance.
Si la Bible dans le livre des Actes
des Apôtres nous a conservé le souvenir
de Dorcas qui était remplie de bonnes
œuvres et qui faisait beaucoup d’aumônes; si elle nous a conservé l’expression du regret des veuves qui la
pleuraient en monlranlà l’apôtre Pierre
combien elle faisait de robes et d’habits; il nous est aussi permis de reconnaître Taclivilé d’une sœur respectable. Il est loin de notre pensée de
vouloir canoniser qui que ce soit. Nous
savons, et notre sœur le savait aussi,
que nous ne pouvons gagner le saliU
6
—3(56
par nos œuvres. Glirist seul nous a
procuré le salul par sa vie, par ses
soulfrances el par sa mort. liil. c'esl
par la foi à sa personne el à son
œuvre rédempîrice que nous sommes
•sauvés, .\insi que la clio.se a été par
plus d'un oraleur exprimée le jour
des funérailles de noire .sœur, ce qui
nous imporle avanl loul c’esl de rechercher le royaume des deux el sa
jii.slice, c’esl d'avoir la parole de Dieu
dcineiiranl en uou.s. lit alors nos œuvres lie nous précéderoiil pas dans le
ciel , mai.s elles nous snivi'onl. Les
seules bonnes œuvre.s sonl celle.s qui
|irocèdenl de l’amour de Dieu el du
proeiiain el qui sotiL la inariifesLalioti
do la foi en noire Sauveur .hjsus-Chri.sl.
C’est ce que noire sœur re^i'eilée savait, par la <^râce de Dieu, depuis
longlciup.s.
Mais si, ni nous, ni elle, nous ne
croyons an niérile dos œuvres, nous
savons que Dieu nous a créés en Glirisl
pour les bonnes œuvres el qu’il nous
y a préparé afin que nous y marchions,
nous savons aussi que la foi sans les
œuvres est moi le et que Dieu rendra
à chacun selon se.s œuvre.?.
lil .«ans vouloir usurper le rôle el
la place du Souverain ,luye qui seul
connail les cœurs, il nous esl permis
de rendre un lémoii>na5»e de reconnaissance el d’affeclion à une sœ,nr
qui a longlcmps el beaucoup Iravaillé
pour les pauvres, el de demander à
Dieu de lui susciler beaucoup d’imitatrices au milieu de uou.s, — C’est
là sans doute le vœu qii’exprimaienl
bien des personnes qui se sonl unies
au long convoi qui accompagnail noire
respectable sœur à sa dernière demeure
terrestre.
ÎÎouioeUco reUgieuee©
et fa,its divers.
Vallées Vaudoises. — Nous lison.s
dans la Semaine religieuse, que le lundi
îi courant, M. tîarlli. [toslagno de Prarusliri, élève de l’Ecole de l’Oratoire,
à Genève, a reçu le grade de bache
lier en théologie, après avoir souienu
sa thèse sur Claude, évêque de Titrin
an 7X« siècle.
Le même journal ajoule que M. Rostngno sc rend à Jersey, comme pasleur de l’Eglise évangélique indépenpaille de Vauxliall.
Monaco. — La liellc .«aison a commencé pour le Casino ( maison de jeu )
de Moule-Carlo ; les ruines el les suicides s’y multiplient. L’auire jour, iiii
hongrois, après avoir perdu près de
deux millions, a lenlé de se donner
la mort. Sa lenlalive n’ayanl pas réussi_,
radminislralion de la roulette a daigné
lui donner 10.ÜÜ0 francs pour qu’il
s’en retoiirniu dans son pays.
E. L.
Suisse. — î^on .seulemenl le.s chréliens de Bâle n’onl rien demandé aux
autres comités d’Alliance évangélique
de la Suisse pour couvrir les dépenses
occasionnées par les grandes conl'é ■
rences de l’Alliance , qui viennent d’avoir lien dans celle ville, mais ils ont
restitué au Comité de Londres, les 200
livres slerl. soil 5000 fr. que ce dernier avait cru devoir d’avance allouer
au Gomilé de Bâle.
France. -— L’inauguration des nouveaux locaux affectés par le Gouvernemeiil de la Répiibliqiie à la Faculté
de théologie protestante de Paris, s’est
faite solennellemeni, vendredi 7 novembre, sous la présidence du Ministre
de l'Insiruclion publique M. Jules Ferry
qui y a prononcé un discours de la
couleur qu’on pcul facilement supposer.
Ce qui plus que ce discours mot en
grande appréhension le parti évangélique de l’Eglise réformée de France,
c’esl l’afFirmalion qui gagne chaque
jour plus de terrain : que le ministre
— ne tenant aucun compte des vôles
des Gonsisloire.s , qui, au nombre de
55 oui désigné M. Doumergiie comme
candidat à la chaire d'histoire ecclésia.slique de la Factillé de théologie
de Monlauban, — nommera à ce poste
son principal compétiteur, M. Goy,
libéral avancé, qui n’en a obtenu que
38.
Angleterre. — Le dimanche 1!)
octobre le célèbre prédicateur Spur-
7
geon a prêché le 1,500” des sermons
qui , prononcés, dimanche après dimanche, du haut de l’eslrade du Tabernacle , sont en suite publiés, semaine après semaine, en bi’ochures
qui se vendent à 10 centimes l’une, et
se répandent dans le monde entier,
traduites en plusieurs langues.
Roumanie. — Le Parlement de ce
pays vient d’adopter un projet de loi
portant, en substance, que , contrairement à ce qui se pratiquait jusqu’ici
surtout par rapport aux Juifs, s la différence de croyance i-eligieuse et de
confession ti6 constituera plus en Roumanie un obstacle à l’obtention des
droits politiques et à leur exercice ».
CltrDtit(|ue
FérieriManeine. — Craignant
de succomber prémàtiirénienl â la rude
lâche qu’il avait entreprise éi qu’il né
se sentait pas libre de diminuer en
quoi que ce soit, G. fA. ïron a
demandé à rentrer dans l’évangélisalion et ses offres de services ont été
agréés. Il remplacera provisoirement
l’Evangéliste de Turin , M'' W. Meille,
appelé pour quelques mois au poste
de lîordighera. La paroisse de PérierManeille s’est aussitôt repouivue en
appelant M. le ministre P!i. Roslan,
évangéliste à l’inlérienr, spécialement
ntiaché depuis deux ans à la paroisse
de Pomaret comme aide du Pasteur.
POMuêret. — Ecole de méthode.
— Jamais encore elle n’avait réuni
nn aussi gran nombre de régents, 78
sur 79 portés sur les listes des biiii
paroisses qui protilent de celle école ;
lé seul qui n’ait pas paru était malade
comme l’attestait la déclaration du
Consistoire.
Si de la part de quelques uns des
régents, les personnes chargées de la
direction de l’école auraient désiré et
attendu plus de régularité, le très
grand nombre mérite ii cet égard,
comme pour l’application, le meilleur
témoignage. Nous avons toujours pensé
que l’établissement de celle école de
méthode était une bonne eliose et nous
en sommes plus que jamais convaincu.
Ce n’est, il est vrai', qu’une semaine
que durent ces exercices, mais connue
il n’est pas question d’ensoigner mais
uniquement d’indiquer quelques principes et de donner quelques règles essenlielle.s pour l’enseignement primaii e,
nous pensons que l’on ne ferait pa.s
mieux en deux semaines; peut-être
ferail-on moins bien, car ayant un
peu pins de temps devant soi, l’on
serait tenté d’entreprendre plus que
l’on ne pourrait achever.
Un peu de statistique sur ces 79
régents et sur les écoles qui leur sont
confiées ne sera pas sans quelques
utilités. Nous commençons par la
distribution des écoles entre les huit
paroisse.“:, leur durée moyenne cl la
moyenne du salaire mensuel.
Praly in' écol. durée ni. i 2|it 6àl. m. 13
Eudorèt 8 il )» 4 1 jî » 12
Mîisset P h i i ai4 * tfi
Périér li » y> 4 1 [0 » ¡3 60
Vüle-sëcHe 12 >) » 4 liS . 14 00
Pomiifet 10 » » 4 ) [4 » 16 70
S, (îenna in 10 * i 4 1|4 4 ¡9
Pramol 8 » * .4 p7 18 66
Comme on le voit par le l.àbleaii
qui precede, les paroisses de S. Gei‘mairi et de Pranio! se mainlicnnent en
tête de la liste, ce qui s’explique,_ en
pallie seulement, par le fait que l’iiiver étant moins long dans les paroi.sses
inférieures, il est aussi moin.s aisé de
trouver des légeiils di.sposés à s’engager pour quatre ou cinq mois pour
un trop modique salaire. Il est, d’un
aullé côté, hors de doute que les ad-'^
ministrations communales, encouragées
par une population qui connaît le P'I’t
de l’instniclion, font à ce chapitre
dans leur budget annuel une meilleure
part que ceUe qui lui est faite ailleurs.
Si, comme on le doit, on exige des
régents d’écoles de quartier qu’ils aient
un développement im peu supérieur
à celui dont on se conleïUail autrefois
il faut d’un autre côté, ^Ue l’oti atteigne au plus tôt, et que Ppu dépasse
ensuite, le chiffre de 20 ff. de salaire
par mois.
8
¥*
Les vieux légenls deviennent rares:
il faut, que l’on s'efforce de les retenir, l’expérience vaut mieux que plus
de science avec moins d’assiduité et
moins de capacité pour l’enseignement.
Sur les 79 régents ci-dessus, les deux
tiers en sont à leur 1® (21) ou à leur
2® (13), ou à leiir 3® année (18),
d’exercice; 13 ont de 3 à 8 ans d’expérience pratique; 11 en ont de 11 à
20; 2 en ont de 20 à 30; le doyen
en est à sa 4-1® année. Quand il devra
renoncer ?i ce pénible .service, il aura,
pour vivre dans ses vieux jours, les
économies faites sur un salaire s’élevant de 10 à 18 fr. par mois.
Puisque nous en sommes à l’Ecole
de Méthode, nous voulons répondre
publiquement à une question qui nous
a été faite au sujet de celle de La
Tour.
Le correspondant qui nous a transmis le petit compte-rendu publié dans
le dernier n® du Témoin, en mentionnant la recommandation faite par l’un
des directeurs de cette école, de la
méthode dite pfionélique, engage le
lecteur à ne pas trop s’effrayer de ce
nom, puisque la chose est, selon lui,
assez innocente. Un ami nous demande
si nous avons quelque motif plausible
de trouver bon maintenant ce que
nous trouvions mauvais le printemps
dernier. Nous répondons sans hésiter:
aucun quelconque; aujourd’hui comme
alors nous avons une antipathie profonde pour cette méthode sur le mérite de laquelle nous ne voulons d’ailleurs pas engager de discussion. Aussi
longtemps que nous avons le bonheur
^de posséder un Synode, une Table et
“■des Consistoires, aussi bien que des
écoles qui sont la propriété de l’Eglise,
nous pensons qu'il est sage de s’en
tenir aux livres élémentaires approuvés
par le Synode ,“auquel seul il appartient de les modifier ou de les changer. — Quoiqu’on en aîl dit, noire
abécédaire et les tableaux qui le reproduisent ( dapi on peut avoir des séries
en s’adressii^f ’au Pasteur de Pomarel
au prix défi". 2,75 la série montée sur
carton), onlrendn elconlinuenl à rendre
de bons services. Il en est de même de nos
livres de lecture dans les deux lan
gues, malgré tes imperfections que
tons nous y avons découvertes. Mais
nous pouvons attendre avec confiance
pour nos écoles les livres que deux
commissions ont élé chargées par le
dernier Synode, de nous proposer,
soit pour remplacer ceux qui existent,
soit simplement pour les compléter.
( Voir la coinuiunication faite par M.
le pasteur .1. P. Pons ).
Ecouc pltttque
Mtatie. — Le Roi n’a pas encore
quitté Monza. A cause de findisposilion de la Reine, Leurs Majestés feront
un bref séjour à Nervi avant de rentrer à Rome.
Les réunions des chefs de la gauche
n’ont amené à aucun résultat positif.
A la dernière n'ont assisté ni Crispi,
ni Déprélis. Nîcotera a fait la proposi^
lion radicale de la démission de tous
les ministres dans le but de former
une administration nouveile dans laquelle entreraient tous les chefs de
la gauche, excepté lui, ajoutant qu’il
était même disposé à se retirer de la
carrière polilique militante, si sa reliai le était nécessaire pour le salut
de la gauche. Trop de renoncement
et trop d’importance! ~ Un banquet
offert à Lanza, pi'ésidenl de l’association conslitiiiionnelle de Turin a fourni
l'occasion A MM. Lanza , Boncompagni,
Sella, Visconli-Venoslà, Chiaves et
Valfré, de prononcer des discours Irès
applaudis.
Le procès- de.s Lazzarellisles conlimie
et n’est pas près de .sa fin.
Ernest Uorbrt, Gérant et Administra tem.
t’ignerol, linpr, et Chiantore Hascaretli.