1
année.
N. 8.
34 Février isti.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBD03IADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. ocoupeui
vos pensées — { Philippiens.f IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT !
Italie, k domicile (un an) Fr. 3
Suisse................>5
France......................
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn mtméro arriéré : 10 cent.
BUREADX D ABONNEMENT
Torrb-Peu.ìce : Via Maestra,
N. tó, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chtantore Impr.
Turin;/.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de'PanzanI,
ANNON(ìES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’admioistration
au Bureau d Torre-Pellice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : à Mr. E. malan
Prof. b. Torre-Pellice.
S O m TU a i r* e.
Le 20 février 1871. — Correspondance. —
Chronique vaudoise. — Souscription pour les
blessés des deux armées belligérantes. —
Chronique politique. — Souscription pour le
Rosario
LE 20 FÉVRIER 1871.
rV. N. 7J
L’appréciation que nous avons
donnée dans notre N° 5 de VEcho,
sur l’état relativement satisfaisant
de Prarustin nous a valu une
lettre de protestation signée par
7 membres de la paroisse. Comme
le principal signataire nous laisse
faculté de publier cette pièce en
entier ou par extraits , nous profitons de cette permission, non
que le ton et la forme de la lettre
ne soient très convenables, mais
parceque nous sommes convaincu
que les auteurs ont été induits
en erreur, sans le vouloir sans
doute, à l’égard de l’imputation
la plus grave qu’ils font à une
personne dont ils apprécient du
reste l’activité et le mérite.
Voici maintenant quelques extraits de cette lettre que nous
reproduisons par devoir d’impartialité et, comme le disent les
auteurs de la protestation, dans
le seul but d'être utile, et en laissant
aux signataires toute la responsabilité des faits qu’ils avancent.
Us reprochent au Consistoire
d’avoir affirmé que les choses
marchent maintenant mieux que
jadis. "Jetons, disent-ils, un regard sur l’état actuel de notre
instruction ! Pouvez-vous dire que
nos écoles marchent régulièrement?
Pouvez-vous affirmer que les régents commencent les leçons avant
dix heures du matin, puisqu’à cette
heure les enfants s’amusent encore
par les chemins? Les régents ontils plus de 15 à 20 li. de leçons
par semaine? Et pour ce qui est
de l’école paroissiale, qu’en dironsnous? Vous avez chargé le régent
de l’instruction des catéchumènes
aux dépens do l’instruction primaire ; et quand hP Cardon ne
peut pas venir à son secours, ce
sont deux demi-journées de perdues pour les écoliers. Ajoutez
à cela les copies des actes de
l’état civil, les visites aux malades.
2
-<58)
]es harangues sur le cimetière,
vous vous ferez une idée du temps
que le régent peut encore consacrer à ses élèves. Non , la population n’est pas satisfaite de ces
irrégularités, mais elle les supporte
jusquici patiemment. — Il n’y a
j)as tant d’années qu’il y avait,
pendant les longues soirées d’hiver,
(les réunions régulières d’édification et de chant, et que les régents faisaient le culte dans l’aprèsmidi du dimanche dans chacune
des écoles de quartier. Et maintenant qu’avons-nous de tout cela?
absolument rien ». — Les auteurs
de la lettre reprochent ensuite au
Consistoire ce qu’ils appellent l'irrégularité de l’école de S* Second,
qui force un grand nombre d’enfants à aller chercher l’instruction
à Pignerol.
Les signataires demandent encore si le Consistoire ne se serait
pas proposé pour but de -prolonger
la vacance pour avoir plus d’argent.
— La rédaction se fait un devoir
de déclarer sur ce point qu’elle n’a
jamais supposé un tel motif au Consistoire de Prarustin, et elle peut
assurer à ses correspondants que
nous avons, par devers nous, de
bonnes raisons de croire que leur
supposition est dénuée de fondement. Et si, dans un N° précédent
de l’Echo, nous avons dit que des
Consistoires s’étaient quelquefois
laissés diriger par de semblables
mobiles , on a eu tort de supposer,
et le Consistoire de Prarustin le
tout premier, que ce reproche
tout-à-fait général, avait été à son
adresse. Nous avons saisi cette
occasion pour répondre à une
partie d’une lettre du président dè
ce Consistoire sur ce sujet. Ne
pourrons-nous plus rien reprocher
aux Consistoires sans que celui de
Prarustin se sente lésé?
Nous en venons maintenant à
la partie la plus grave de la lettre
que nous analysons. Les auteurs
disent aux anciens : • vous ne
donnez pas signe de vie ; vous
chargez votre régent de tout faire,
mais il ne le peut pas malgré son
trop de zèle ». Nous regretterions
beaucoup que ce reproche fût
mérité, d’autant plus , comme nous
l’avons déjà dit ailleurs, que nous
aurions espéré beaucoup de quelques-uns des anciens de Prarustin et
que nous les croyions capables par
leurs connaissances et leur piété
de remplacer à bien des égards le
pasteur absent. — Les signataires
se plaignent ensuite de ce que le
Consistoire n’a jiâs pourvu la paroisse d’un chantre. • Votre régent ne vous a-t-il pas dit qu’il
ne pouvait pas chanter ?» et après
avoir relevé certain fait qui dénoterait une tendance darbyste
bien caractérisée, mais que nous
ne pouvons pas admettre comme
réel, ils terminent en disant: —
« Nous avons été poussés à faire
ces observations pour le bien de
l’Eglise et, dans le but de dire
au Consistoire que l’absence du
pasteur fait soufiTrir la paroisse,
et qu'étant vaudois et non pas
dissidents, noos croyons et sentons
que la présence d’un pasteur au
milieu de nous est indispensable et
que l’édifiication et l’instruction,
d’une manière toute particulière ,
souffrent de cette absence ». Nous
faisons des vœux sincères pour que
la votation du dimanche 19 cou-
3
-(59)
rant ait donné un résultat heureux
et définitif. Car nous croyons en
efiet que la prolongation de l’état
de choses actuel à Prarustin, d’après les informations qui nous
viennent de divers côtés, ne saurait qu’être préjudiciable à beaucoup d’intérêts. Si une privation
momentanée d’un pasteur à Prarustin était utile en ce qu’elle pouvait révéler des forces qui existaient à l’état latent, elle devient un
danger réel, si ces forces ne se manifestent pas et si des irrégularités
et des désordres de plus d’un genre
en sont la conséquence.
®orrc0|)ottbiance.
Réponse à M. Bert , Assesseur
Communal.
(Voir le N. précédent).
C’est en présence de ces faits
que la Municipalité de La Tour
propose un réglement qui réduit à
trois le nombre des membres de
la Commission des écoles, deux de
nomination du Conseil et un du
Consistoire. Nous avons appelé cela
se faire la part du lion. Il est vrai
que le lion de la fable se serait
approprié les trois parts, parcequ'il
s’appelle lion. La Municipalité de
la Tour n’en a pris que deux. Mais
qui ne voit que dans le cas actuel,
c’est absolument la même chose ,
et que le membre du Consistoire
est réduit, surtout quand il y a
conflit, à l’impuissance et au rôle
peu digne de mettre le sable sur
les délibérations et les signatures
de ses deux collègues , dont l’un ,
avec le titre de surintendant, est
encore son supérieur par dessus le
marché ? Aussi le Consistoire de
La Tour a repoussé ce projet et
notre honorable correspondant, qui
a aussi été président d’un Consistoire , l’eût repoussé , dans un cas
semblable , avec indignation , nous
en sommes persuadé. Il est vrai ,
nous dit M. l’Assesseur municipal ,
que cette Commission peut être
toute protestante et que deux membres le sont de droit. Mais qu’est-ce
que le protestantisme a affaire ici?
Nous sommes heureux de pouvoir
déclarer que nous avons toujours
été traités, surtout depuis 1848,
avec équité et souvent avec bienveillance par les autorités scolaires
catholiques.
La question qui nous occupe est
très importante ; elle n’intéresse
pas seulement les écoles de la paroisse de la Tour , mais celles de
toutes nos paroisses. Il s’agit de
savoir si nous continuerons à avoir
des écoles vaudoises. Il ne faut
pas se faire illusion , le but auquel
visent un certain nombre de personnes parmi nous, c’est d’en venir
à des écoles communales sans distinction de culte. Et pourquoi la
Commune n'aurait-elle pas ses écoles ? Personne ne lui conteste ce
droit ni cet avantage. Il s’agit seulement de savoir si tel est l’avis de
la population vaudoise à l’égard
des écoles qui existent déjà ; et si
nous étions à la place du Consistoire de la Tour , nous convoquerions, sans retard, la paroisse pour
lui poser nettement la question et
si nous pouvions nous faire entendre de notre population , nous lui
dirions à’opposev patriotisme k patriotisme et de faire passer direc-
4
-(60)
tement entre les mains d’une Commission des Ecoles vaudoises les
sommes que nous prenons maintenant dans nos bourses pour les
donner au percepteur , afin que la
Municipalité les applique aux écoles. Tout serait ainsi considérablement simplifié. Car nos pères conscrits (y réfléchit-on assez?), ne
font qu’administrer l'argent que ,
vous et nous , nous mettons à leur
disposition.
Nous savons quelles sont les
obligations que la loi impose aux
Conseils communaux à l’égard de
l'instruction ; mais nous savons
aussi que cette loi ne veut pas la
ruine de ce qu’il y a déjà de bon.
Les Conseils communaux de nos
vallées ont eu, sur beaucoup d'autres de notre chère patrie, l’énorme
avantage de trouver des bâtiments
d’écoles, construits en grande partie par d’autres que par eux, par
la charité d’amis étrangers, par
les souscriptions des quartiers et
sous la direction des consistoires ,
avec le concours des membres protestants du Conseil communal. La
loi ne peut pas vouloir que les
communes s’emparent de ce qui
ne leur appartient pas, mais elle
veut que là où il n'y a point d’écoles elles en établissent, que là
où il y en a déjà, elles les soutiennent, les développent, tout en
y exerçant leur part légitime de
direction, d’inspection et d’influence. Les communes ont trouvé
de plus des maîtres tout préparés,
à l’œuvre, et des enfants dans
les écoles. Tout cela constitue un
privilège inappréciable qu’il ne
faudrait jamais perdre de vue.
D’un autre côté -, nos Synodes se
sont sagement abstenus de réglementer ce qui n’était pas entièrement de leur ressort, et respectant
le droit qui, en vertu de la condition spéciale où se trouve notre
instruction primaire , revient aux
Conseils communaux, ils se sont
contentés de recommander et de
conseiller aux Consistoires, d’entrer
dans des compromis jttsies et équitables avec les municipalités sur le
pied d’une entière égalité. C’est là
cette routine sans valeur dont nous
parle M. l’Assesseur municipal.
Elle consiste, chacun le sait, essentiellement en ceci, c’est qu’il y ait
dans chaque Commune une (Commission mixte composée d’un nombre égal de membres du Conseil et
de membres du Consistoire en alternant la présidence. C’est donc
à tort que M. l’Assesseur municipal
prétend que les Conseils n’ont qu’à
payer, sans avoir rien à dire. Si la
Municipalité avait élevé l'édifice de
son réglement sur cette base, alors,
mais alors seulement, elle aurait
agi avec justice et équité, et c’est
ce qu’on aurait fait, si on n’avait
eu d’autre préoccupation que celle
du progrès de l’instruction.
Praly, 4 février 1871.
Monsieur le Rédacteur ,
Dans le N. 3 de l’Echo, répondant à la
personne qui vous écrit à propos des vacances des paroisses de Pramol et de Prarustin, vous mentionnez une série de
points que vous vous proposez d’examiner
« dans l’espoir que d’autres s’en occuperont ». Je me prévaux de votre invitation
bien qu’indirecte pour vous communiquer
mon appréciation sur le 1" point: la libre
nomination des pasteurs.
La discipline vaudoise adoptée au Synode
de 1839 établit, par voie de Réglements,
le nouveau système de placement et de
5
-(61)
mutation de pasteurs introduit dans l’Eglise vaudoise en 1827 seulement, et mit
fm à celui qui existait auparavant, assez
semblable à celui que la Commission
d’Evangélisation applique actuellement
aux ouvriers sous sa dépendance. Dès
lors, semble-t-il, les vœux des troupeaux
furent mieux respectés, et les Eglises
conslituées en paroisses eurent la faculté
d’adresser une rocation à celui des pasteurs
de la classe éligible dont elles désiraient
le ministère { $$ 9. 11), autrement elles
étaient tenues d’adresser une vocation, à
celui des pasteurs que désignait le réglement, ou bien elles étaient pourvues par
un imposilionnaire (§§ 10. 11). Le pasteur régulièrement élu par les chefs de
famille ne pouvait pas, comme par le
passé, être éloigné de son poste ni par
la Table ni par le Synode (§ 17). Le Synode suivant (1844, § 22) fixa le mode
de nomination des pasteurs par les paroisses.
C’est le Synode qui vint d’abord après,
celui de 1848, qui posa d’une manière
nette les principes qui règlent la nomination des pasteurs, et c’est pour n’avoir
pu opposer des raisons valides à ce qui
fut décidé alors que rien de contraire n’a
été voté jusqu’à présent.' Ce Synode en
effet sous l’impression du discours du Délégué Royal qui assistait olTiciellement
pour la dernière fois à nos assemblées
synodales, exprimant la confiance que les
Vaudois se trouveront toujours à la hauteur de leurs devoirs et de leurs nouveaux
droits (Art. 3) abolit le titre de supériorité
d’Eglise (Art. 12) et décida que: A cause
de la nature des lieux les paroisses composant l’Eglise vaudoise sont divisées en
deux classes...
Chaque paro'isse de la 3“ classe devenue
vacante a la faxulté d'appeler celui des
pasteurs ou ministres de la 4” et de la
2' classe dont elle désire le ministère; et
si elle ne se pourvoit pas de cette manière elle est tenue d’appeler le 1" en rang
sur le rôle des imposiiionnaires. et sur
son refus ses cadets en smvant le rang de
consécration (Art. 14). Ilprévitqussilecas
oîi une paroisse repousserait le pasteur
donné d’office, mais au lieu d’accorder à
celui-ci la liberté de jouir de son traitement où bon lui semblera (Disc. § 20), il
exigea de lui la continuation de son ministère sous la direction de la Table (Art.
44). C’étaient là des jalons que le Synode
posait pour le travail de révision de la
Discipline décrété dès lors (Art. 42) mais
qui ne devait être discuté partiellement
que 7 ans plus tard.
Les Vaudois en 1848 furent émancipés,
les paroisses le furent aussi, et elles pourront reprendre aussitôt qu’elles le voudront la désignation ô’Eglises. Désormais
il n’y aura plus de titre de supériorité
d’Eglise, et on ne permettra plus que dos
pasteurs peu dignes de ce nom jouissent
de bénéfices sans remplir les fonctions
qui s’y rattachent. L’Eglise reconnut alors
le principe de la libre nomination des
pasteurs par les troupeaux et déclara que
les restrictions qu’elle y apportait n’avaient d’autre but que d’assurer un ministère régulier aux paroisses moins favorisées par la nature des lieux. Mais,
comme elle songeait sérieusement à se
donner un ministère eiHcace; elle voulut
protéger.contre l’arbitraire ceux qui avaient
travaillé à l’œuvre du Seigneur eu utilisant
leurs dons ailleurs que là oh ils étaient
méconnus ou repoussés. Toutefois elle ne
voulut pas rester stationnaire, elle ne crut
pas avoir voté des lois irréformables; elle
voulut soumettre à un nouvel examen sa
discipline, et bientôt après sa doctrine
(Synode 1854, Art. 27): elle couvait déjà
le projet de fonder une faculté de Théologie ( Art. 40).
La nomination des pasteurs fut donc
encore l’objet d’études passablement longues. La question confiée à des commismissions reparut dans plusieurs Synodes;
lesquels visèrent tous à un but plus élevé
que celui de la liberté absolue des paroisses dans cette nomination, ohvoulaient
la retenir successivement des orateurs de
mérite divers, savoir au moyen pratique
d’assurer à chaque paroisse le ministère
qui lui convient le mieux ( Constitution de
1855, Art. 9). Il en résulta dans l’ensemble des décisions Synodales la plus grande
liberté possible accordée à chaque paroisse pour autant du moins qu’elle veut
6
-(62>
mettre en exécution les seuls moyens
efficaces pour leur réalisation recommandés expressément par nos Synodes ( Syn.
1866, Art. 15 ), avec le maintien de la liberté de la parole aux prédicateurs de
l’Evangile lorsque involontairement ou par
fidélité dans l’œuvre de Dieu ils ont encouru la défaveur des membres d’une
paroisse. C’est ici le cas de rappeler ces
paroles de l’Evangile; « la vérité vous
rendra libres ».
Je me fais fort de prouver ce que j’avance en suivant le développement progressif do la question dans le travail qui
en a été fait, si vous accueillez favorablement cette première lettre.
Votre détoné
D' Gat Pasteur.
(Blanureo.*
La gerbe de Noël. — En
Norvège, il existe une coutume
touchante. La dernière gerbe de
la moisson est ordinairement conservée, mise à part dans chaque
famille, même la plus pauvre. La
veille de Noël, en grande cérémonie, on va la chercher, et on
la suspend, soit sur le toit delà
maison, soit au haut d’un pieu
planté pour cet usage devant la
ferme: ainsi les petits oiseaux qui,
dans cette saison rigoureuse, ne
trouvent rien pour manger, ont,
ce jour là, un repas abondant
(Eglise libre )
Nous extrayons d’une lettre d’Auguste Rochat à un ami qui l’avait
appelé un serviteur de Dieu éminent
et l’un des hommes les plus avancés
dans les voies des la vie chrétienne,
les passages suivants qui en même
temps qu’ils nous font connaître
l’humilité de ce ministre de JésusChrist, nous en disent plus sur
cette vertu que les plus longs et
les plus éloquents sermons: «L’orgueil est le plus grand de tous
nos maux: c’est de tous nos ennemis celui qui meurt le plus
lentement et le plus difficilement....
L’orgueil est la chose que Dieu
hait par dessus tout, parcequ’il
donne à l’homme la place qui appartient à celui qui seul est haut
élevé. L’orgueil est ce qui rompt
la communion avec Dieu et attire
ses châtiments, car Dieu résiste
aux orgueilleux.....
« Tels étant les faits, vous comprenez, cher frère , qu’on ne peut
faire plus de mal à quelqu’un
qu’en lui donnant des louanges
qui peuvent nourrir son orgueil.
Celui qui flatte son prochain tend
le filet sous ses pas; la langue
qui flatte fait tomber. De plus
croyez que nous sommes de trop
courte vue pour juger le degré
de piété de nos frères ; il faudrait
pour celales balances du sanctuaire,
que nous n’avons pas et qui sont
entre les mains de Celui qui pèse
les cœurs.... Puissions nous être,
dès à présent, comme les Séraphins qui, de deux de leurs ailes
couvraient leurs pieds, comme cachant leurs démarches les uns
aux autres, et de deux volaient
pour exécuter la volonté de Dieu
en criant l’un à l’autre: Saint,
saint, saint est VEternel des armées ».
Ckront(|ue @Iauk0t0ie
Ij© 1T février. — Quoique un
article de Synode ait confondu la fête de
l’émancipation avec celle du Statut, dans
quelques-unes dé nos paroisses on con-
7
-(63)
tinue à fêter le 17 février ; mais cet anniversaire a pris un caractère particulier et
est devenu la fête des écoles. Il n’y aurait
pas de jour mieux choisi, selon nous, si
l’on pouvait toujours compter sur un
temps aussi splendide que celui qui nous
a été accordé cette année par le Seigneur.
Un soleil radieux, qui dorait dès le matin
la couronne de nos montagnes plus belles
avec leur blanc tapis de neige, invitait à
la reconnaissance et à la joie. Vers dix
heures arrivèrent en procession les écoles
de la paroisse de la Tour, avec de nombreux drapeaux tricolores. On nous a assuré que le nombre des enfants s’élevait
au chiffre de 412. Nous nous abstenons
de décrire ce que tout le monde connaît
et ce qui se répète depuis plusieurs années. Après que les enfants eurent pris
place dans le temple et eurent entonné
un premier chant, le pasteur fit une prière
d’actions de grâces un peu au dessus de
la portée des enfants. Mais il est si difficile d’être simple, même dans ces circonstances ! Puis il adressa une allocution aux
enfants, en partant de cette parole du
Psalmiste : «L’Eternel est bon à Israël».
Ps. 75, 4. Il leur a dit, et cette fois d’une
manière très simple et très familière, qu’ii
n'y a qu’un seul qui soit bon, c’est Dieu,
qui a manifesté sa bonté dans ce jour en
nous donnant son beau soleil, la lumière
de la liberté source de bien pour les
grands et les petits, s’ils savent en profiter , et surtout en nous envoyant son
soleil de justice. — Le Dieu bon est aussi
celui qui peut et qui veut rendre bons
les enfants' qui doivent manifester dans
l’école et ensuite dans toute leur vie qu’ils
sont devenus les enfants de Dieu en J. C.
Un trait nous a touché dans le reste de
la fête des écoles, c’est la bienveillance
avec laquelle un des grands élèves du
Collège a marché à la tête des enfants,
dans leurs pérégrinations, en battant la
caisse.
Le soir à 7 h. a eu lieu à S*® Marguerite la fête de VUnioun la Soucietài — Il
serait difficile de rien dire de bien nouveau sur ces solennités dont le programme
est presque toujours le même. Ce n'est pas
»! , Cl,. ^
nouveau non plus qu’il y ait eu foule compacte et chaleur étouffante; empêché d’assister à la séance tout entière, nous ne
pouvons rendre compte des discours de
MM. Bert et Parander et de plusieurs autres travaux, mais nous avons entendu
avec édification la lecture du chap. 4 aux
Ephésiens et les réflexions adaptées à la
circonstance présentées par le pasteur
Malan. L’Apôtre exhorte, a-t-il dit, à l’unité
dans la vérité, la diversité dans l’activité.
Nous [avons suivi ensuite avec plaisir la
lecture d’un travail de l’étudiant C. .A. Tron,
le Président de la Société, sur l’émigration
des Vaudois en France : cette émigration
dont les motifs principaux sont la paresse,
ie besoin et l'amour du gain, n’est pas uuc
source de prospérité, bien au contraire,
elle produit en général des conséquences
funestes, soit au point do vue économique, soit au point de vue moral. Notre
ami considérera comme un témoignage
d’affection l’avertissement que nous lui
donnons de se garder des exagérations
juvéniles. Une poésie sérieuse en patois
de la Tour composée et récitée par M.
l’Instituteur Charbonnier a particulièrement égayé l’assemblée; il y a eu ensuitô
encore du bon et du médiocre et si le
mauvais n’a pas pu se manifester, ce n’est
pas, nous le savons, la faute de quelques
personnes. Mais enfin il ne s’est rien produit d’inconvenant cette année ; il n’y a
pas eu, comme dans d’autres occasions,
ce mélange, non pas de religieux et do
patriotique, éléments qui s’accordent fort
bien, mais de religieux et de bouffon ou
de profane que nous n’avons jamais pu
approuver.
La réunion a bien fini par une collecte
en faveur de l’Evangélisation et des inondés de Rome. Il est à regretter qu’elle
n’ait pas donné un résultat plus digne
d’une assemblée aussi nombreuse. La fête
devait avoir lieu cette année à S. Jean,
la seule paroisse des Vallées, avec la Tour,
oü il y ait encore une Société ; mais il
paraît que dans cette paroisse elle est
bien malade, et que l’union y fait bien
souvent place à la désunion.
8
SOÜSCRIPTION
BR FAVEDB DBS MILlTAfRES BLBSSËS
DES DEUX ARMÉES BELLIGÉRANTES >
La paroisse de Pomaret fr. 50 — M. et
M“" Troû fr. 10 — M. C. Beckwith fr. 10
— M. C. Vertu fr. 10 — C. Messiter fr. 5
— M. W. Messiter fr. 5 — M. C. M. fr. 5
— M"' H. S. fr. 2 — M. B. Malan p. fr. 4
— M® D. Canton fr. 6. — M J. Frache fr.
2 — M. Müller fr. 5 — M. Tessere Bart,
fr. 1 — M. et M® B. et Elise Goss fr. 1 —
Convitto fr. 1 — M® Maggiore fr. 2 — M.
R. D' cent. 50 — M. Paul Eynard fr. 1 —
M. D. Muston fr. 8 — M. Daniel Bastie
cent. 50 — MM. J. R. NN. fr. 1 — M. D.
Jourdan fr. 1 — M. Beux Paolo cent. 25
— M» Susette Arnoulet fr. 1 — M. P.
Cesan cent. 40 — M. Eynard Michele cent.
40 — M® Elisa Arnoulet fr. 2 — Michel
Long cent. 50 — M» Roman Marguerite
fr. 1 — M*‘® Rachilie Roman cent. 50 —
M® E. D. fr. 3 — M® M. Revel V. fr. 1 —
M. É. M. fr. 2 — M® C. Justet cent. 50 —
M. Edouard Bosio (en deux fois) fr. 20 —
M'i® 6. A. fr. 1 — Mil© Giulietta X. fr. 1
^ M. J. P. Bonjour fr. 4 — M. le Cap.
Rostagnol fr. 2 — M* V* Bert fr. 1 — M.
Gay cent. 50 — M. Ad. Mouchard fr. 10
— M. D. Long fr. 1 — M. P. Combe fr. 1
— M. ROstah cent. 50 — M« Judith Jahier
cent. 50 — M® Dorothée Bert. fr. 1.
Chronique f^oUttque.
Italie. Le Parlement a continué la
discussion des articles de la loi des garanties papales. L’art. 7 a risqué de nous
donner une crise ministérielle. Il déclare
exempt de toute intervjeptjpn de la police
les palais habités par le pape, le conclave
et les conciles. La Commission voulait
restreindre, cette immunité en admettant
« qu’un agent de l’autorité publique muni
» d’un décret de la suprême magistrature
» siégeant à Rome pût, pour exercer les
» actes de son office , sintroduire dans
» les palais du pontife ». Le ministère a
repoussé cette restriction et a, par la bouche de son président M- Lanza, ,pqsé la
(juestion de cabinet ; il a obtenu une majorité de 65 votes, 139 députés ayant vdité^
pour la Commission et 204 contre elle Wf
pour le ministère. Les articles suivants
jusqu’au 14 ont été adoptés, sauf un, qui
a été envoyé à la Commission pour quelques modifications; —ainsi la première
partie de cette loi, qui a donné lieu a une
discussion laborieuse, a été votée en'entier. Il reste encore la seconde partie qui
traite de la liberté dé l’Eglise. Mais les
députés pressés de jouir des vacances du
carnaval ont ajourné leurs délibérations
au l^ mars.
France. La majorité de l’assemblée
de Bordeaux est décidément conservatrice, peut-être même composée aux deux
tiers de royalistes partisans des Orléans
ou des Bourbons. Cependant les hommes
raisonnables, à la tête desquels se trouve
M. Thiors, ne songent pas, pour le moment, à une restauration monarchique. —
L’assemblée a conféré à M. Thiers le pouvoir exécutif. — M. Thiers président du
Conseil et ministre sans portefeuille semble
être occupé à former un ministère de
conciliation composé de royalistes et de
républicains modérés.
M. le député Relier a présenté à l’assemblée une déclaration signée par les
députés du Haut-Rhin, de la Meurthe et
de la Moselle, déclarant que ces provinces
veulent rester unies à la France. Une
Commission a été immédiatement nommée
pour examiner cette déclaration. — Le
rapport de la Commission est prudent. Il
exprime les vives sympathies de l’assemblee pour les populations do l’Est. Il est
pris acte de là déclaration, majs on s’en
remet aux négociateurs qui seront chargés de traiter avec la Prusse.
L’armistice est prolongé jusqu’au 26 du
mois courant et une nouvelle prolongation sera probablement encore nécessaire.
SOUSCRIPTION
POUR LES BATISSES DD ROSARIO
liste précédente
Emile Combe
Total
fr. 256 40
» 4
fr. 260 40
AVIS. — Un excellent moyen de contribution en faveur des bâtisses du Rosario,
c’est d’acheter la Relation du voyage de
M. Lantaret. Noto appelons encore sur
cet objet l’attention des pasteurs, des ins-,
tltuteurs et de tous les amis de notre .Colonie. Nous promettons aux lecteurs de
ce volume instruction et édification. Le
prix au bénéfice de la Colonie est de. 1
franc. — S'adresser à MM. Lantaret Mod.
et E. Malan Professeur.
A, Rével Gérant. ■
Mgnerol, Inipr. caüBàtore.