1
sixième aimée.
IV. 8.
13 lauvier ISTI.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
, (le la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT I
Italie, b domicile (un an) Pr. 3
Suisse.................» 5
France.................» 6
Allemag:ne 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vil numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’aBONNEHENT
Torre-Pellice : Via Maestra,
N.42. (Agenzia libliogra/ica)
PiONERoL : J. Clilantore Impr.
Turin :J.J, Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evange^
lica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
au Bureau à Torre-Peltice ,
via Maestra N. 42.— pourla
rédaction ; il Mr. E. Malan
Prof, h Torre-Pellice.
Soinmalre.
Le 9 janvier 1871. — Correspondance. — L'api^
cuiture (suite). — Chronique locale. — Chronique politique.
LE 9 JANVIER 1871.
Nous sentons encore le besoin
de nous expliquer plus exactement
dans ce deuxième numéro sur quelques parties de notre programme ,
afin de n’être pas mal compris ou
d’être compris d’une manière plus
complète.
Nous considérons l’Echo des
Vallées comme destiné à apporter
au dehors et tout particulièrement
à nos frères dispersés en Italie et
ailleurs des nouvelles des Vallées.
Le but le plus essentiel pour notre
correspondant qui nous demande
si rien ne souffle aux Vallées, si
rien n’y bouge, n’est cependant pas
le principal, — Nous estimons que
VEcho des Vallées doit avoir, avant
tout, en vue les Vallées elles-mêmes;
il doit s’occuper de leurs intérêts ,
et débattre les questions qui les
concernent. Nous avons beaucoup
plus besoin de recevoir du dehors,
que nous ne pouvons donner nousmêmes. Aussi, nous efforceronsnous de faire connaître aux membres de notre Eglise, ce qui se fait
ailleurs et particulièrement dans
nos stations afin de leur faire aimer
cette œuvre qui se fait en leur nom,
et afin qu’un plus grand nombre y
mette la main. Nous pourrions bien
renvoyer à notre correspondant la
question si rien ne bouge à Venise,
à Florence , à Livourne. Car pour
nos paroisses , ce sont comme des
stations du Japon et de la Chine.
Voulez-vous que les Vallées vous
donnent ? Donnez-nous aussi de votre côté. Nous serons heureux de
parler de vous aux Vaudois des
Vallées ; mais surtout nous avons
à cœur d’instruire et d’éclairer les
membres de notre Eglise sur certaines questions importantes. — Si
nous n’avions pas eu le sentiment
que le journal est un précieux
moyen de prédication et d’évangélisation, nous n’eussions pas assumé
sur nous ce nouveau et lourd fardeau.
Il ne s’agit sans doute pas de
I discuter les grandes doctrines de
2
-{10).
l’Evangile. Ce^qui|nous manque,
c’est la vie, c’est l’esprit d’initiative et de sacrifice ; et il est grand
temps de l’inspirer dans l’intérêt
des œuvres chrétiennes , et dans
celui d’un réveil religieux, œuvre
du St Esprit que nous devons' cependant hâter de nos prières et de
nos eflTorts.
— Mais il est un autre point de
notre programme sur lequel nous
devons surtout à nos lecteurs quelques explications, c'est celui des
principes ecclésiastiques de l’Echo
des Vallées. Nous ne pensons pas
avoir rencontré , à cet égard , l’assentiment général. Nous ne pouvons ni ne devons y prétendre. Mais
nous ne serions pas étonnés que tel
de nos amis ne fut alarmé , et ne
craignît que nous ne fissions sortir
notre vieille Eglise Vaudoise de la
voie dans laquelle elle doit rester.
Nous ne serions pas même trop
surpris quand on nous reprocherait
de vouloir la troubler. Ohl s’il nous
était donné de la secouer un peu ,
de la faire sortir de son engourdissement et de la réveiller de son
sommeil, combien nous serions récompensés de nos peines ! Nous
aimons trop notre chère Eglise pour
vouloir la troubler et pour empêcher le bien qui s’y fait. Que les
esprits timorés , s’il y en a parmi
nous , se rassurent donc ! Nous ne
voulons autre chose que ce qu’a
voulu notre Constitution qui a été
acceptée par toutes nos églises. Or
nous lisons à l’article 2®: L’Eglise
Vaudoise reconnaît pour ses membres tous ceux qui y ayant été régulièrement admis, en professent
extérieurement la foi et se soumettent à son gouvernement. Les régle
ments n’ont fait qu’appliquer la
Constitution et la développer ; le
paragraphe 4® du Réglement de la
Paroisse qui établit le mode d’admission dans l’Eglise est conçu en
ces termes:
Sont reçus comme membres de
l’Eglise Vaudoise tous ceux qui ,
étant d’ailleurs généralement connus pour avoir une conduite et des
sentiments conformes à l’Evangile,
après en avoir fait la demande au
pasteur de la paroisse où ils résident , ont été examinés individuellement par le Consistoire , ont fait
preuve, dans cet examen, d’une instruction religieuse suffisante et déclarent professer la foi de l'Eglise
et se soumettre à son gouvernement.
Nous savons que cet article est
généralement appliqué quand il
s’agit d’admettre dans l’Eglise des
adultes ; en dehors de l’Evangélisation , ces cas sont assez rares.
Mais cet article a été fait pour la
paroisse et il s’applique aussi et
surtout aux jeunes gens qui ont
suivi pendant deux ou trois ans
l’instruction religieuse des pasteurs.
Nous devons reconnaître, pour être
justes, que les Consistoires font généralement subir un examen ; mais
cet examen est-il individuel ou l’estil suffisamment? Nous ne le pensons
pas. C’est cependant ce que le réglement a voulu. Or il est indispensable que nous en venions à cet
examen ; tout d’abord dans l’intérêt
des Catéchumènes eux-mêmes, et
ensuite dans celui de l’Eglise qui
n’a une garantie suffisante que dans
l'application de cette mesure. Noos
savons très-bien , après cela, que
tous les membres de l’Eglise ne
seront pas des enfants de Dieu ,
3
qu’il y aura dans son sein bien des
membres qui ne lui appartiennent
pas réellement. Mais il ne nous
appartient pas d’aller plus loin. —
Nous ne sommes donc ni sectaires
ni révolutionnaires, mais gardonsnous d’être des retardataires. —
Nous connaissons quelques-unes des
objections qu’on peut faire et qu’on
a faites à l’application de cette mesure dans notre Eglise, nous serions
heureux que quelques uns de ceux
qui ne pensent pas comme nous voulussent nous les proposer encore.
Mais du reste nous ne nous dispenserons pas de les examiner à la
première occasion.
Corrcsponhance.
30 décembre 1870.
Monsieur }e Rédacteur,
Vous savez que je ne suis pas
un homme de beaucoup de science,'
et que je n’ai ni l’habitude de
parler, ni celle d’écrire.
Je serais heureux de pouvoir
racheter ce qui me manque de ce
côté là par beaucoup de piété, et
par un très vif intérêt à l’avancement du règne de Dieu au sein
de notre chère Eglise. Mais hélas!
je dois déclarer humblement que
je suis, à cet égard, beaucoup
moins satisfait de moi-même que
des autres , et que si je ne sens
pas autour de moi la bonne odeur
de l’Evangile, je ne la porte guère
avec moi. J’ai éprouvé le besoin
de faire cette confession , afin que
l’on ne me taxe pas de présomption, si je me hasarde à appeler
l’attention de mes frères sur une
question qui me préoccupe depuis
assez longtemps , et qui, surtout
depuis deux ou trois mois, m’a
très vivement agité. Cette question
c’est à vous, Monsieur le Rédacteur, que je voudrais la soumettre,
et si vous avez la bonté de la
traiter dans notre petit journal, je
vous en serai extrêmement reconnaissant. Je dis noire journal,
parceque, malgré toutes les colères
injustes ou légitimes, qu’il a
soulevées contre lui, je n’hésite
pas à affirmer, qu’il a bien mérité
de notre Eglise, et qu’il est appelé
à lui rendre de plus grands services encore.
Voici maintenant le point sur
lequel je voudrais appeler votre
sérieuse attention , et, s’il était
possible, celle de l’Administration
et même du Synode.
Deux paroisses considérables de
notre Eglise, celles de Pramol et
Prarustin, se trouvent dépourvues
de pasteur, la première depuis
sept mois, la seconde depuis quatre.
Aussi longtemps que la saison n’était pas trop rigoureuse, il a été
pourvu tant bien que mal , à la
prédication proprement dite; mais
pendant ces deux derniers mois,
elle n’a eu lieu que très irrégulièrement. Et d’ailleurs la prédication n’est qu’une petite partie
de l’œuvre pastorale ; la cure d’âmes
en est la partie essentielle; et c’est
celle qui a manqué entièrement aux
deux paroisses dont il s’agit. Les
réglements en vigueur n’auraientils pas fourni à la Table les moyens
de pourvoir à ce que cette portion
si considérable de l’Eglise ne fût
pas laissée en souffrance? Et si
aucun réglement n’existe à cet
égard, n’est ce pas une lacune
4
qu’il faut combler au plus tôt?
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le
rapport que notre Commisson d’é-,
vangélisation a fait au dernier Synode. J’y ai vu que l’œuvre du
Seigneur se poursuit d’un bout à
l’autre de l’Italie et que le nombre
des ouvriers, comme celui des stations , s’est lentement, mais constamment accru, — mais j‘ai cru
remarquer aussi que dans telle localité , la marche de l’œuvre n’est
dans aucun rapport avec les sacrifices que l’on fait en hommes et
en argent. Lors donc que j’ai vu
deux paroisses l’une de 1800,
l’autre de plus de 2000 âmes,
laissées si longtemps sans un ministère régulier, je me suis dit
que, si j’en avais eu le pouvoir,
j’aurais tout simplement retiré
deux des ministres de la Parole,
qui ont les congrégations les moins
considérables , pour les établir ,
provisoirement du moins . à Prarustin et à Pramol. Si l’Eglise Vaudoise a la noble mission d’apporter
le pain de la parole de Dieu à ceux
de ses compatriotes qui ne l’ont
jamais goûté, il doit aller sans
dire qu’en accomplissant ce devoir,
elle ne laissera pas mourir de faim
ses propres enfants. Je suis très
éloigné de vouloir lancer un blâme
contre la Table ou contre la Commission d’évangélisation, mais j’exprime le regret qu’elles n’aient pas
cherché à s’entendre sur les moyens
à employer de concert pour subvenir aux besoins de l’Eglise des
Vallées.
Voilà, Monsieur le Rédacteur,
ce que j’avais à cœur de vous dire,
et si, non seulement vous faites
un bon accueil dans vos colonnes
à ces quelques lignes que j’aurais
voulu rendre plus présentables,
mais si vous les honorez d’une
réponse, vous aurez., je crois,
rendu un vrai ser^rice à moi-même
et à bien d’autres qui pensent
comme moi.
En vous souhaitant beaucoup de
lecteurs bienveillants, beaucoup
d’abonnés payants et quelques collaborateurs fidèles et capables,
je me dis , Monsieur le Rédacteur,
Votre très humble serviteur.
PS. Au moment d’expédier ma
lettre j’apprends par le dernier
N. de VEcho que la Direction du
journal a changé , et que c’est M.
le Prof. E. Malan qui en sera le
gérant. Cette annonce me déconcerte un peu; mais après quelques
instants d’hésitation, je me décide
à faire ma comnyinication, persuadé qu’elle ner sera pas jugée
inopportune pour le fond , ni inconvenante pour la forme.
Notre correspondant ne s’est
pas trompé ; nous pouvons le rassurer, il n’a pas commis une indiscrétion en nous adressant sa
réclamation. Mais le temps nous
manque absolument pour le satisfaire autrement que par l’insertion
de sa lettre. Nous prenons l’engagement de noos occuper dans
un prochain N° de l’importante
question qu’elle soulève. Notre
qualité de membre de l’administration de l’Eglise ne nous empêchera pas de le faire avec la plus
entière impartialité, au contraire
elle nous y aidera. Présentées sous
une forme convenable, même des
attaques formelles, dirigées contre
5
des actes de nos administrations
diverses, peuvent compter sur une
place dans nos colonnes ; car nous
ne voulons pas plus pour d’autres
que pour nous-mêmes de cette infaillibilité que chacun de nous
condamne en théorie, quoiqu'il
en soit malheureusement bien autrement dans la pratique. Nous
tâcherons de donner l’exemple à
cet égard.
Nous remercions notre correspondant des vœux qu’il nous adresse, et, en les formant comme
lui, nous espérons qu’il voudra
être lui-même l’un de ces collaborateurs fidèles dont il parle.
L’AriGUmjRE
OD l'aisance a côté de la maison
Huche à r>^ons mobiles.
Suite et fin, V. N 45 f 1810J.
L’honneur de l’invention de cette
ruche revient à un prêtre de Silésie nomme Dzierzon. Son principe à été appliqué, de diflférentes
manières, par les allemands, les
français et les italiens.
La description minutieuse de
chacune des ruches, aujourd’hui
en vogue, d’après le principe du
prêtre de Silésie, exigerait un article trop long pour notre petit
journal; il est d’ailleurs très difficile de se faire une idée bien
claire de ces sortes de ruches,
sans avoir sous les yeux le dessin
exact des différentes parties dont
elles se composent; aussi nous
bornons-nous, pour le moment à
donner ici une petite esquisse d’une
ruche de cette nature que nous
avons nous même construite; mais
nous avons soin, avant de terminer le présent article, d’adresser
les apiculteurs à bonne source
pour voir et toucher une ruche
à rayons mobiles, faite exactement
d’après le modèle de l’auteur.
Description. — Prenez la ruche
couchée ( § 11), renversez-la; —
vous aurez alors une espèce d’auge
de 60 centimètres à un mètre de
longueur; rendez le fond de devant mobile, de manière qu’on
puisse le promener en avant et
en arrière dans l’intérieur de l’auge;
cela fait, procurez-vous des planchettes d'un centimètre d’épaisseur , et, avec de petites pointes
anglaises, construisez des cadres
en forme de tiroir sans fond. Le
support du tiroir doit le déborder
de deux centimètres, dont l’un
laissera passage aux abeilles, et
les empêchera de coller les cadres
aux parois de l’auge, et l’autre
posera sur une rainure pratiquée
au haut des cotés latéraux de la
ruche. — Chaque rayon construit
par les abeilles exige un espace
de 27 millimètres; elles ont besoin
de 9 millimètres entre les rayons
pour leur passage. Le support des
cadres aura donc une largeur de
36 millimètres ; et les trois autres
pièces du cadre n’en auront que
27. Pour maintenir égale la distance des montants de chaque
cadre avec les parois de l’auge,
on ne fait qu’enfoncer une pointe
anglaise en tête de chaque traverse , de manière que chaque
pointe ressorte tout juste un centimètre. La distance des cadres à
la base de la ruche sera de deux
centimètres. La hauteur et la lar-
6
-(14)
geur des cadres sont déterminées
par la place qu’ils doivent occuper; ceux de la ruche que nous
avons construite ont 32 centimètres
de hauteur sur 22 de largeur ;
leur nombre peut atteindre le chiffre de 20, suivant la longueur
que l’on aura donnée à la ruche.
Avant d’établir un essaim dans
les ruches à rayons mobiles, il
faut immanquablement coller un
morceau de rayon à chaque cadre
pour diriger les abeilles ; sans cette
précaution elles gâteraient tout
notre plan. Une fois les tiroirs
en place, on achève totalement
la ruche , en plaçant son couvercle
composé de plusieurs planchettes
aussi assujetties sur les côtés latéraux de l’auge au moyen de vis
à bois.
L’apiculteur qui se décidera à
faire usage des ruches à rayons
mobiles, à cadres fermés, devra
toutes les construire de la même
dimension, et préparer en même
temps une grande provision de
tiroirs ou cadres pouvant servir à
toutes les ruches, afin que tel tiroir enlevé, plein on vide puisse
être remplacé par un autre pris
à une ruche quelconque.
Les nouvelles ruches étant toutes
de capacité égale, il semble, au
premier abord, qu’il en résultera
des inconvénients pour les petits
essaims qui devront les habiter ;
mais, regardés de près, les inconvénients disparaissent bien vite.
Un petit essaim se présente-t-il ?
— Nous enlevons trois, quatre et
même six cadres, s’il le faut, et
nous poussons le fond mobile
contre les autres. De cette manière le logement de l’essaim ne
devient-il pas proportionné à sa
population ?
Les nombreux avantages que
présentent les ruches à rayons
mobiles seront énumérés plus tard,
nous nous contentons pour le moment d’en mentionner un qui nous
paraît être le plus important; c’est
que l’on ne touchera plus désormais à la vie des abeilles, lorsqu’il faudra s’emparer de leur produit.
Réjouis-toi donc vertueuse abeille! grâce aux recherches d’habiles
apiculteurs ces malheurs vont finir; la méthode barbare suivie
jusqu’ici dans le gouvernement
qui te concerne, va tomber pour
faire place à une apiculture rationnelle. Nous ne voulons plus
être les bourreaux de ta race,
pour pouvoir te dépouiller des
trésors que tu as amassés avec
tant d’ardeur. Ici en Italie , comme
en Allemagne, la science apicole
fait des progrès, tu viens de
trouver un nouvel ami dans la
personne d’un médecin !
En effet le docteur Rostan membre du Comizio Agrario de Piguerol, bien connu parmi nous
par l’intérêt qu’il porte à la population vaudoise en qualité d’agronome, outre plusieurs exemplaires d’un excellent ouvrage d’agriculture qu’il fit venir dernièrement
de France et qu’il répandit gratis
dans nos écoles, eut la bonne
idée de faire venir aussi tout récemment de Vérone une paire de
ruches à rayons mobiles, pour les
mettre lui même à l’épreuve au
Perrier et pour en faire construire
d’autres sur le même modèle, afin
de pouvoir en fournir les amateurs
7
-(15Í
d’apiculture qui lui en feront la
demande.
Villar Pellice, 30 décembre 1870.
Un Apiculteur.
Chronique locale.
Ooiisécration au. IMlnlstùre. M. Emile Loug^, (jui n’avait pu ,
pour cause de maladie, être consacré avec
les deux autres candidats le 13 décembre
à Pignerol, l’a été le 8 janvier dans le
temple de La Tour, devant une assemblée
nombreuse, et par une délégation composée des huit ou neuf ministres de l’Evangile que leurs devoirs laissaient libres
ce jour do dimanche.
Lorsque le candidat eut, selon l’habitude, apposé sa signature à la confession
de foi de l’Eglise Vaudoise, les pasteurs
prirent place autour de la chaire.
Ou lit le chapitre 40« d’Esaïe. Eu commençant son discours, le Modérateur adjoint, M. Etienne Malan, rappelle que dans
une province de la Prusse (la Saxe) s’élève
l’un des plus anciens édifices consacrés
au service des missions évangéliques. Sur
la façade de celte maison sont représentés
deux aigles, au dessous desquels se lisent
ces paroles; «Ceux qui s’attendent à l’E» lernel prennent de nouvelles forces. —
s Les ailes leur reviennent comme aux
» aigles. — Ils courront et ne se fatigue» ront pas; ils marcheront, et ne se las» seront point» (Esaïe 40). Or ce sont ces
mêmes paroles que le prédicateur a voulu
présenter à la méditation de l’assemblée
et du jeune candidat qui venait demander
l’imposition des mains pour l’œuvre excellente du ministère évangélique. — En
rattachant à tout le chapitre cette déclaration du prophète, a dit le prédicateur,
s’adressant plus particulièrement à l’impositionnaire, vous verrez tout ensemble et
la grandeur de votre tâche et votre profonde faiblesse, et la source intarissable
où vous pourrez puiser la force qui vous
sera nécessaire.
Nos lecteurs devineront aisément les
enseignements et les applications auxquel
les ont donné lieu ces idées fondamentales.
L’assemblée était attentive et recueillie.
M. Emile Long, qui a déjà travaillé
comme évangéliste à Catane en Sicile, va
partir dans quelques jours pour la station
deJBrescia, oii il remplacera B. Pons, appelé par la Commission au poste de Turin.
— Puisse notre jeune frère et ami, aussi
bien que les deux qui l’ont devancé do
quelques semaines dans la môme carrière,
n’oublier jamais que « c’est Dieu qui donne
la force à celui qui est las, lui qui la multiplie à ceux qui n’ont aucune vigueur».
— Dans l’après midi du même jour ont
eu lieu deux réunions mensuelles spéciales, l’une à S.to Marguerite de la .Société
de la sanctification du dimanche, l’aulre
au Collège de la Société auxiliaire d'Erangélisation. Après la lecture et l’explication
du chapitre des Actes, on passa à la
communication des nouvelles, mais pour
cette fois, faute de lettres expresses, ou
dut se contenter do (juelques passages
tirés de la correspondance particulière,
de celle de M. Auguste Malau de Messine
insérée dans le dernier numéro de VEcho
de la récité et de quelques extraits de ce
même journal. Do ces divers documents
nous avons relevé un fait important, que
nous désirons voir s’accentuer toujours
davantage dans l’intérêt do l’extension de
notre œuvre, c’est le sentiment du besoin
dos évangélistes d’attirer dans leurs assemblées de nouveaux iélémeuts, et en
môme temps la recherche et la préoccupation des moyens d’y parvenir. Ils no
peuvent s’adresser eux-mêmes que trèsrareraenf, d’une manière directe, aux catholiques romains, soit dans leurs maisons,
soit au dehors, pour leur parler de l’Evangile. Comment devront-ils s’y prendre? A
Florence l’Ecole de jeunes filles dirigée
par les diaconesses de Kaiserswerth et (|ui
compte 140 élèves de tout culte fournit
un excellent moyen de faire connaître les
principes évangéliques à ceux du dehors.
A Milan, l’évangéliste regrette de n’avoir
pas à côté do lui quelque brave milanais
qui lui serve de pionnier, car il remarque
que les personnes qui assistent à trois ou
quatre réunions ne s’en vont plus ou bien
rarement. A Gênes M. Prochet a supprimé
la réunion publique du mardi soir et l’a
remplacée par des conférences plus intimes dans les principales familles de sa
congrégation ; et à ces entretiens assistent
ordinairement bien des personnes appartenant à d’autres cultes, lesquelles n’avaient j)as encore osé rompre la glace et
n’avaient pu se résoudre encore à assister
au culte public.
8
-{16)
Bitollotlxèq.u.© pastoral©.
Le soussigné porte à ia connaissance des
personnes intéressées que fa distribution
des livres de la Bibliothèque Pastorale aura
lieu tous les vendredis de 2 à 4 h. de l’après midi. La rentrée des livres ordonnée
par une circulaire de la Table, n’ayant été
faite que d’une manière très incomplète,
les pasteurs, les évangélistes et tous ceux
qui en ont pris en leur nom et qui en
ont encore par devers eux sont invités à
les rajfraichir dans le plus bref délai,
afin que la revue générale qui a été jugée
indispensable puisse avoir lieu.
E. Malan Prof.
Chronique ))olitique.
Italie. Les journaux italiens abondent
en détails sur le voyage du roi à Rome.
Presque tous constatent l’excellente impression que cette visite tout-à-fait imprévue et trop courte a faite sur les habitants
de la capitale de l’Italie éprouvée par
l’inondation du Tibre. Il paraît que Tun
des premiers soins de S. M. a été d’informer le pape de son arrivée. Ce fait est
diversement apprécié par le journalisme.
De nombreuses listes de souscription sont
ouvertes par l’organe de la presse pour
venir au secours des victimes de l’inondation. Les anglais établis à Rome se
distinguent par leurs dons. C’est quelque
chose que de porter un nom historique
et illustre.
Ce ne sont pas seulement les journaux
qui se prononcent en faveur de la liberté
de l’Eglise et de la liberté de l’Etat, ce
.sont aussi les ministres. C’est ainsi que
Raeli, le ministre de grâce et justice, a
déclaré vouloir une loi de liberté et d’égalité pour toutes les sociétés religieuses
et la soumission de toutes les Eglises au
droit commun. Le ministre des affaires
étrangères Visconti-Venosta répondant au
député Ferrari qui lui demandait quel
était le programme du Gouvernement en
allant à Rome, dit : « Nous y sommes allés
avec le programme que nous avons accepté,
il y a 10 ans, et qui est maintenant réalisé, c’est à-dire : la cessation du pouvoir
temporel, Rome capitale d’Italie, liberté
de l’Eglise, indépendance du pape ».
Percement du Mont-Cenis. Dans les excellents articles de M. Hudry-Menos publiés
dans le Journal de Genèoe nous lisons ces
lignes qui viennent à l’appui de ce que nous
disions dans notre dernier numéro sur ce
sujet: l’invention de l’air comprimé destinée à frayer le passage des Alpes tenait dans l’esprit de beaucoup de savants
français et de presque tout le corps si
puissant des ponts et chaussées, à peu-près
la même place que la recherche du mouvement perpétuel. — Nous profitons de
cette occasion pour rendre, avec Monsieur
Hudry-Ménos, une entière justice au sénateur Ménabrea, dont le nom figure dignement à côté de ceux du comte Cavour
et de Paléocapa pour l’initiative qu’il a
prise dans cette grande œuvre, et pour
la protection dont il l’a entourée en la
soutenant et l’appuyant devant les Chambres piémontaises par ses vastes connaissances téchniques.
Espagne. Le roi Amédée I" à peine
arrivé à Madrid a prêté serment aux Cortès,
après avoir honoré les restes mortels du
Maréchal Prim de sa visite. 11 a formé
son ministère à la tête duquel se trouve
le Maréchal Serrano. Ce ministère pris
dans les diverses fractions du parti libéral
paraît obtenir l’approbation générale.
France. Mézières forteresse située
sur la frontière belge au couchant de
Sédan a capitulé. Les forts à l’Est de Paris
et surtout ceux de Nogent, Noisy et
Rosny, bombardés pendant deux jours par
les prussiens du haut du Mont Avron, ont
cessé de répondre.
— Une dépêche de Bordeaux annonce
qu’une bataille sanglante a été livrée le
2 janvier par le général Faidherbe au.x
troupes prussiennes établies dans les villages
au nord d’Amiens et que ces dernières
ont été délogées de leurs positions avec
de grandes pertes. Les pertes des français
sont très sérieuses aussi. Ainsi du carnage et toujours du carnage; tel est le
premier et le plus sûr résultat de cette
guerre entreprise avec le cœur léger. Une
dépêche un peu tardive datée du quartier
général prussien, à Versailles, attribue
l’avantage aux troupes allemandes sous
la conduite du général Manteufiel. II paraît que la bataille meurtrière a recommence le 3 janvier et a duré jusqu’au
soir et que les français sont en retraite
vers Arras.
Les prussiens se sont emparés de la
forteresse de Rocroi par un coup de main
ou par surprise.
Des comoats très meurtriers ont eu
lieu sous Belfort, en avant de Vendôme
entre les troupes prussiennes qui se sont
avancées et ont rencontré quelques corps
de l’armée de Chanzy, et se sont emparées
de Nogent le Rotron, de Savigny et la
Chartre. Les pertes sont considérables des
deux côtés. Les dépêches françaises s’attribuent aussi l’avantage.
A. RfiVEL Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiantore.