1
h
ï:
1'"
Cinquante, et unième année.
■ î
1 Octobre 1915
N. 40.
»
H
m
O
Oh
g
-«!
H
z:
ê
O
0
1
»
Eh
Oh
a
O
ü
L
DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d'abonnement par an:
Vallées Vaudoises . Fr. 2,50 — Italie ... Pr a _
Etran-ger............... ....................... „2’_____
d’un exemplaire à la même adresse, chacun . » 4 —
AU^agne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement Postal
selon Accord de Vienne.......................... » 3^____
On s abonne: à Torre Pellice au bureau d’administration et à
1 Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses, chez MM. les
Pasteurs.
D’abonnement se paye d’avance.
Pour toutes les annonces, s’adresser à l’Imprimerie Alpine,
c oncessionnaire.
S’adresser pour la Rédaction à M. C.-A. Tron, past., Torre Pellice
et pour l’Administration à M. J. Coïsson, prof. Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte if centimes, sauf ceux du
commencement de l’année.
Des changements non accompagnés de la somme de 15 centimes,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, H).
C
T
S
3
SOMMAIRE: De grand crime — Da vie
intérieure des soldats sur le front —
A propos de nos soldats Vaudois —
Courrier Anglo-Américain — Chronique
vaudoise — Bibliographie — Nouvelles
politiques.
DE GRAND GRIME.
C’est depuis longtemps qu’on a jeté le
cri d’alarme ! il y a des années que le peuple turc, ouvertement ou en secret, met
à mort les chrétiens ! Il y eut un moment d’horreur, au temps de Gladstone,
quand on apprit le massacre des Arméniens, mais après ce moment de surprise
qn s’est ressaisi et on a fait semblant de
ne rien voir; le tout s’était arrangé à
l’amiable. La France s’est tue parce
qu’elle avait des milliards sur le marché
turc; l’Angleterre a protesté mais s’est
])ien gardée d’intervenir pour ne pas
isompromettre ses intérêts et pour ne pas
l'avortsef d’autres nations rivales; l’Italie, hélas ! quoique noble et généreuse,
,a suivi l’exemple des autres, L’AlIema*
gne, représentée par son empereur, a
serré la main au grand assassin, car le
.sultan était un homme qu’il fallait mé^
nager pour ne pas compromettre les in^
térêts allemands du côté de l’orient, certaines spéculations qui promettaient une
grande récompense, L'op s’est tû et on
a assisté impassibles à la tuerie de tout
un meuple, en caressant ces misérables
tups corrompus jusqu’à la moelle des
os/, fanatiques, turbulents, ne pouvant
e^’^ter que grâce à la rivalité des nations
européennes, toutes jalouses les unes des
/autres, toutes jetant un regard de convoitise sur cette Constantinople qui, diton, par sa beauté est un véritable chef
d'œuvre de la création de Dieu,
Tandis que la guerre sévit, que le canon tonne, que les mitrailleuses moissonnent nos jeunes gens, tandis que tout
le monde est sérieusement occupé à ses
propres affaires et que les alliés dans les
Dardanelles s’efforcent de surprendre la
capitale turqufe, le fanatisme musulman
ge venge sur les chrétiens en les mettant
à mort, en massacrant, égorgeant, violant, étranglant, décapitant, recourant
à tous les moyens pour arriver plus tôt
à l’extermination totale des Arméniens.
D’après les dernières dépêches 470.00
Arméniens ont été mis à mort au milieu
des plus atroces cruautés ! Une centaine
de mille sont errants et seront encore les
victimes des bourreaux.
Le grand crime est’ commis. On nous
dit que les Etats-Unis ont protesté ! !
Vaine protestation. Nous n’attendons
plus rien des nations chrétiennes qui
s’entrégorgent, qui se détruisent. Mais,
vous, nations soi-disant civilisées, vous
êtes responsables devant Dieu; vous,
grandes nations, vous, politiciens de carrière, vous tous, diplomates raffinés, at
tendez-vous à rendre compte de votre
faiblesse, de votre égoïsme.
Si aujourd’hui le sang est versé, si
nous pleurons nos morts, si la ruine
frappe aux portes des peuples, la faute
doit retomber sur ceux qui n’ont pas
voulu agir au moment voulu.
Aujourd’hui, demain, peut-être dans
un an. Anglais, Français, italiens, vous
verrez avec plaisir Constantinople occupée parles Russes, mais un lourd fardeau
pèsera sur vous, une tache ineffaçable,
le massacre d’un peuple que vous auriez
pu sauver ! Devant cette nouvelle horreur, tout à fait diabolique, ô Dieu, ouvre les yeux des aveugles et qu’ils voient
leur grand crime ! C. A. Tron.
La vie intérieure des soidats sur le frunt.
Sous ce titre, M. Roger Romand reproduit et commente, dans la Famille du
20 juillet 1915, quelques lettres écrites
des soldats des deux camps enpernis :
français et allemand. Nous ne citerons
que quelques extraits de ces lettres, laissant les commentaires aux lecteurs:
Dans les tranchées, les soldats ont le
temps de revoir leur passé; et de leurs
fautes, de leur faiblesse, ils s’élèvent
promptement à la pleine confiance;
«...Et ceux qui sont ici, quelles réflexions doivent-ils faire ? On verra de
mauvais fils revenir transformés, écrit
l’un d’entre eux. Que de réflexions, que
de douleurs morales sous le feu, quand
les fusants vous arrosent d’une pluie
d’acier, que les marmites vous renversent de leur souffle puissant, quand, en
un mot, la mort rôde autour du pauvre
homme et que d’une seconde à l’autre il
peut être appelé à comparaître devant le
souverain Juge ! On réfléchit vite et on
voit juste; que de péchés sur la conscience, quelles malheureuses loques n’eston pas ? Pendant la tourmente ce cantique revient à l’esprit: Il est un roc séculaire ».
Voici ce qu’écrit un commandant français de batterie, qui lit sa Bible et fait un
« petit sermon » à ses hommes, tandis
qu il tombe << de la ferraille partout » autour d’eux:
« Cher M. G. — Je vous remercie des
feuilles envoyées. Je suis en bonne santé...
Je n ai besoin de rien. L’Eternel est mon
berger... Je vais vous demander un grand
service. Pourriez-vous m’envoyer un
Nouveau Testament, pas trop gros ? En
partant de Poitiers, j’ai emporté ma
bonne vieille camarade: ma Bible; mais
elle a subi tellement d’intempéries. Elle
me sert quand même toujours. Que de
consolations, de réconfort, de courage
m’art-elle donné, à moi et à mes hommes.
... .<<iCen.e.z^à(|^ |(ÿ®Baous étions en batterie; nous étions derrière une ferme écroulée; il tombait de la ferraille partout, je
h’étais pas bien tranquille pour tous ces
jeunes gens, il arrive souvent des accidents; ils me disaient: « Mais, chef, nous
ne sommes point « vissés » ici ». Il est vrai
que c’était désagréable. Je vois encore
ces figures un peu pâlies, la mienne aussi,
sans doute; je leur ai dit: « Mes enfants,
là ou ailleurs, vous êtes dans la main du
Maître; je ne sais point si vous êtes catholiques ou protestants, ou complètement incrédules, mais que celui qui se
sent petit, bien peu de chose et qui sent
passer la mort, vienne à côté de moi, je
vais vous hre un vieux livre, yieux'comme
le monde, et vous serez bien tranquilles
après ».
RICCA ETIENNE, de La Tour
soldat des Alpins
tombé au champ d’honneur
le 4 Août 1915 - à l’âge de 20 ans.
JEAN LOUIS ROSTAN, de Prâly
soldat des Al^iins
tombé au champ d’honneur
le 4 Août 1915 à l’âge de 26 ans.
« J’ai lu, prié, causé, j’ai fait un petit
sermon, oh I bien petit ! Je n’ai point dit
tout ce que j’aurais voulu; mais Dieu m’a
inspiré. Comme cela changeait autour de
moi: des yeux brillants, des sourires, de
la confiance, de la force, de la joie. Dieu
nous a gardés.
« Il est tombé de tout, tout autour de
nous; nous n’avons point bougé et nous
n’avons point eu de mal; notre petit coin
a été seul respecté. La Bible a cjrculé de
mains en mains, oh ! ma bonne vieille
camarade. Notre Dieu comme II est fort,
grand; comme II console !... Ce fait s’est
reproduit bien souvent. Comme on se
sent petit et près de Lui, quand ça
gronde, siffle, éclate, flambe. Une phrase:
Sois avec moi, et il peut en passer encore
vingt fois plus, la mort nous frôle, calmes, indifférents... Prêts ».
Un officier protestant parle d’un service de Sainte-Cène:
« Je vais retrouver l’aumônier venu ce
matin, au passage, pour causer avec moi.
Il y a service et sainte-cène. La grande
réunion d’officiers, qu’il aurait tenu à
avoir, est impossible. Néanmoins, ce soir,
il y aura pas mal d’assistants. Pourvu
qu’il ne tombe pas trop d’obus !...
« ...Je rentre, bien à temps. Les premiers obus arrivaient quand nous nous
sommes séparés. Je suis allé à B. sous
une pluie battante qui rendait le paysage encore plus douloureux, par des
routes invraisemblables, où nous enfoncions à demi-jambe. Quatre kilomètres I
Après quelques recherches, je trouve la
grange indiquée, avec mille courants
d’air, triste, nue. Une petite table dans
un coin. Des soldats qui arrivent, très
graves, l’un après l’autre. La cérémonie
commence. Des chants de cantiques.
Quelques mots sur ce texte: « Vous êtes
mes amis ! », scandés par les détonations
de nos 75 et des sifflements sinistres. Il
faut un effort de volonté pour se recueillir. Enfin la sainte-cène. Sur environ cinquante auditeurs, la moitié y a participé.
Cérémonie touchante par sa simplicité I
Deux veiTes, un bidon de poilu,* une assiette de morceaux de pain de troupe. On
avait froid, l’eau tombait par les gouttières, les sifflements et les éclats d’obus
augmentaient. C’était émotionnant. J’ai
été heureux, et beaucoup de soldats avec
moi, de cette lieure de culte ».
D’un côté comme de l’autre, ces soldats espèrent un fruit durable de leur
effort, un fruit... non de spoliations et de
butin, mais un fruit de justice et de paix:
« Et si je ne reviens pas, j’ai la consolation de me dire que je serai parmi les
dernières victimes de la cruauté humaine,
car je crois que cette guerre marquera
l’écrasement de la puissance militaire et
le triomphe de la paix et de la justice ».
— Ecoutons maintenant la voix des
Allemands. Un sous-officier dit:
2
« Toute émotion religieuse que l’on
perçoit chez un autre nous paraît maintenant quelque chose de sacré, d’intangible; c’est comme .vxn regard jeté dans
le sanctuaire d’aûtrüi. On n’en parle pas,
car cela déjà semble une profanation. Tolérance ! Quel mot vide ! On pense aussitôt à son contraire: Intolérance ! Quel
crime de lèse-humanité ! îl est si incroyablement naturel maintenant que chacun
entre en relation avec son Dieu, comme
il s’y sent poussé ».
Voici encore les réflexions d’un soldat
Allemand :
« Que signifient tous les harassements
de^la guerre comparés aux pensées qui,
nuit et jour, nous obsèdent ? Quand je
me trouve sur une colline, d’où la vue
domine la plaine, voici l’idée qui sans
cesse me torture: là-bas, dans la vallée,
la guerre fait rage et ces lignes brunes qui
sillonnent le passage sont pleines d’hommes qui se trouvent face à face, comme
adversaires. Et là-haut sur la colline en
face de toi, se tient peut-être un homme
qui, comme toi, contemple les bois, le
ciel bleu et qui, peut-être, rumine les,
mêmes pensées que toi, son ennemi.
Cette proximité continuelle pourrait nous
rendre fous et quelquefois on est tenté
d’envier les camarades qui se contentent
de tuer le temps en dormant, en jouant,
etc... ».
Et enfin un autre combattant Allemand dit:
« Puisse Dieu nous donner bientôt la
paix. S’il m’est accordé de rester parmi
les survivants, toutes mes forces désormais seront consacrées à la tâche de tirer
de cette guerre un capital moral pour le
bien de l’humanité et de la chrétienté,
pour laquelle deux mille ans durant, le
christianisme fut lettre morte. De tout
mon être je me donnerai au mouvement
pacifiste ».
A propos de oos soldats Ifaodois.
[Suite, V. N° précédent).
Mais je ne veux pas oublier que nous
avons d’autres Vaudois qui ne sont ni
dans les Alpins ni dans l’Infanterie. Nous
en avons parmi nos courageux « Bersaglieri » qui ont su s’adapter très bien à la
guerre de montagne: nous en avons parmi nos soldats du Génie que l’on trouve
souvent dans les postes les plus avancés;
nous en avons parmi nos Artilleurs: je ■
sais que l’un d’eux a été proposé par ses
supérieurs pour une médaille et ça non
pas pour avoir crié « Vive la guerre » (il
y en a peu de ces criards là sous les drapeaux), mais pour avoir • accompli fidèlement, au milieu de difficultés incroyables, le devoir que la patrie lui imposait.
Et nous avons de fidèles Vaudois aussi
parmi les soldats de la Sanità et de la
Croix-Rouge. Il y a eu, il y a quelques
semaines, dans ces montagnes-ci, un accident qui coûta la vie à deux femmes.
Quoique portées à l’hôpital de la CroixRouge, elles moururent le jour même.
Un lieutenant de cet hôpital, notre coreligionnaire, tressa une couronne de fleurs,
la déposa sur leur cercueil et veilla leurs
cadavres pendant la nuit. Le lendemain,
à dîner, l’aumônier catholique se lève et
d’une voix émue, dit: «Je veux témoigner de toute mon admiration pour le
lieutenant X... Nous qui sommes chrétiens nous n’avons rien fait pour ces pauvres femmes qui appartiennent à notre
religion, et ç’a été un protestant qui seul
a été fidèle à l’esprit de la Croix-Rouge ».
Et j’ai un bon soldat de la Sanità làhaut dans les montagnes, qui sait toujours me dire s’il y a eu des malades vaudois dans son hôpital, et je ne suis pas
sûr qu’il ne leur donne quelquefois deux
ou trois cuillerées de bouillon plus qu’aux
autres.
Nos Vaudois sont donc fidèles à feùr
devoir et ça les fait apprécier beaucoup
par leurs supérieurs. Que de fois quand
je voyage dans les trains ou dans les camions ou (le plus souvent), à pied, je rencontre des officiers qui, après avoir bien
examiné mon uniforme d’officier de la
Sanità et l’emblème vaudois que je porte
bien visible sur la poitrine, s’arrêtent
pour me demander ce que signifie cet
écusson. J’ai observé que, à l’exception
de quelques jouvenceaux, ils savent'très
bien qui sont les Vaudois et désirent toujours d’en apprendre davantage.
Et nos Vaudois, grâce à Dieu, savent
garder leur foi à cette heure tragique dans
laquelle le peuple des croyants subit la
violence du mal.
Je demande à chaque Vaudois malade
ou blessé s’il désire un Nouveau Testament: tous me répondent qu’ils ont déjà
celui envoyé par le Comité de Turin: Un
pauvre garçon de l’Envers Pinache qui,
après être tombé avait roulé dans le§ roches et avait la figure et le corps abîmés,
me disait en s’excusant qu’il avait son
Nouveau Testament dans le sac et (qu’il
n’avait pas encore pu le prendre. Je le
crois bien ! il ne pouvait pas bouger un
doigt. f
Nos garçons méritent qu’on les aide de
toutes manières. À présent que la "Îable
a obtenu que M. Bertalot soit placé Çqmme aumônier de la 2® Armée, j’espère
qu’à nous deux nous pourrons visiter, un
peu à la fois, presque tous nos Vaudois,
pendant que M. Pascal s’occupera dç ses
Alpins. t.
Le Comité de Turin a déjà fait beaucoup pour les soldats et pourra faif^ encore plus quand les Vaudois l’aitïèront
davantage. i ,
N’est-il pas triste, par exemple, qu’après trois mois de guerre le Comité de
Turin n’ait pas encore pu obtenir toutes
les indications concernant le régiment,
la compagnie ou batterie de nos soldats ?
Et ne comprend-on pas qu’un aumônier,
malgré toute sa bonne volonté, ne puisse
pas trouver un soldat dans un régiment,
qui est dispersé parfois dans un pays
grand comme la paroisse de St-Jean, s’il
n’a pas l’indication de la compagnie ?
Tâchez aussi, chers lecteurs, d’envoyer
des habits de laine à nos soldats^ Et, ne
pourrait-on pas, à cet égard, organiser
entre les églises cet envoi, de manière que
tous les soldats Vaudois reçoivent quelque chose ?
Les uns ont déjà reçu des paquets des
Sociétés de couture ou de Jeunes Filles
de leur église: d’autres pas encore. S’ils
ne reçoivent rien, que devront-ils penser
des dames et des jeunes filles de leur Paroisse ? Et écrivez-Ieur souvent et surtout écrivez-leur en tâchant de vous
mettre à leur place et de comprendre ce
qu’ils pensent et ce qu’ils sentent. Et que
Dieu ne permette pas que vous fassiez
jamais dans vos lettres l’apologie de ce
qui est contraire à l’Evangile de Jésus.
Nos soldats m’ont fait lire des lettres qui
ne répondaient pas à ce principe et je
sais qu’elles ont parfois provoqué des
réactions morales chez nos jeunes gens,
réactions qu’ils ont manifestée dans leurs
lettres privées ou publiquement et qui
auraient pu leur créer des ennuis.
Ne parlez pas de ces choses, mais faitesleur sentir seulement que vous les aimez
et que vous demandez à» Dieu de les protéger et que vous croyez avec eux que
Dieu, malgré le péché des hommes, sera
le Vainqueur et le Roi.
David Bosio
Aumônier Vaudois de la 4® Armée
COURRIER ANGLO-AMÉRICAIN. CHRONIQUE VAUDOISE
L’Angleterre continue à être agitée par
des questions d’ordre intérieur. La conscription obligatoire divisa tous les es-*,
prits. Il est évident que jusqu’ici cette *'
grande puissance a pu vivre dans l’isolement de son île comme dans une forteresse, protégée par une flotte formidable. Avec ses richesses fabuleuses accumulées siècle après siècle par ses exploits
dans les pays lointains, elle a pu avoir
une armée à son service grassement tétribuée, et se battant partout où elle a
dû agir. Mais les temps d’aujourd’hui ne
sont plus ceux du passé. Si l’Angleterre
veut maintenir sa suprématie, l’argent
ne suffit plus, il y faut des hommes, une
armée qui ne peut être recrutée que par
la conscription obligatoire. Cela est dur,
cela répugne à la grande majorité du peuple, qui voit s’écrouler un de ses privilèges, et cependant, malgré la répugnance légitime, il faut en arriver là si
on veut vaincre, si on veut garder la suprématie, ou, du moins, la sûreté pour
l’avenir. Nous comprenons donc les luttes intérieures de l’Angleterre et nous
sympathisons de cœur avec elle. Le parti
ouvrier, qui paraissait s’opposer à cette
nouvelle mesure est, par contre, favorable. Espérons que l’entente ne tardera
pas à s’établir pour le bien de l’Angleterre et des puissances alliées. — Les dépenses occasionnées par la guerre sont
colossales. La Chambre des Communes
vient de voter un nouveau crédit de
Lires ster. 250.000.000, ce qui élève les
sommes votées jusqu’ici à Lires ster.
1.262.000.000, c’est à dire à 31 milliards
et demi t C’est simplement effrayant, et
cependant les habitants acceptent ce
nouveau fardeau sans murmurer, ce qui
est d’autant plus beau.
: — Le Rev. Richard Roberts qui, pour
cause de conscience s’est retiré du ministère actif, occupant une des Eglises les
plus en vue des Presbytériens à Londres,
vient d’accepter la charge d’ancien dans
une Eglise très pauvre de la banlieue.
Son installation a produit une grands
impression sur le public.
— Le fameux R. J. Campbell, du City
Temple, vient de donner sa démission
pour cause de santé. C’est tout un événement dont s’occupe la métropole. Le
docteur Campbell était, sans contredit,
un des meilleurs prédicateurs de la capitale d’Angleterre, quoique très original.
— Le.Rev. Fetler, d’Amérique, célèbre
comme apôtre baptiste en Russie, et qui
avait été exilé, vient d’obtenir la permission de rentrer dans le vaste empire.
Il le fera certainement à peine la guerre
sera finie, mais en attendant il consacre
tout son temps aux Etats-Unis, en travaillant à la conversion des Russes qui
se trouvent dans son pays. Il vient de
fonder une ligue baptiste ayant pour but
de grouper les Russes.
— Les Eglises libres d’Angleterre, déjà
groupées en fédération, cherchent le
moyen de se rapprocher encore davantage et travaillent à former une certaine
union qui permettra de mieux s’entendre et de ne laisser qu’une dénomination
là où deux ou trois sont de trop. Certes,
dans les villages et dans les petits centres ce serait une grande victoire que l’on
obtiendrait.
— Les pertes des Anglais, en morts ou
blessés, s’élèvent à 400.000 hommes ! La
mortalité aux Dardanelles paraît être
assez élevée.
— Les Américains sont très excités
contre l’Allemagne et l’Autriche. L’ambassadeur de cette dernière puissance, à
cause de ses indélicatesses, a été rappelé.
Wilson est bien décidé à ne pas céder devant les prétentions de l’Allemagne, et
pour que la bonne entente puisse régner,
il faut absolument que l’Allemagne renonce à la guerre avec les sous-marins en
respectant les paquebots portant les passagers. Ce n’est qu’à cette condition que
les Etats-Unis continueront à vivre en
paix avec les Germains.
— La ligue pour la paix, patronnée
par Bryan et le Pape, n’a pas obtenu
l’adhésion du président Wilson qui ne
fera pas un pas avant d’y avoir été officiellement invité, et, ce moment, malheureusement, n’est pas encore venu.
ANGROGNE. Sujt; l’initiative de l’Union Chrétienne- de Cacet-Rivoire, dimanche prochain, 3 octobre, à 11 ^ h.,,
dans l’école de St-Laurent, aura lieu une
réunion pour la formation d’un Comité
de secours pour nos soldats. Le public
est cordialement invité à y assister.
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE. « Noi sottoscritti, militari valdesi
del ... fanteria, ... coiiipagnia, inviamo
per mezzo di questo pregiato giornale i
nostri migliori saluti di affetto alle nostre care famiglie, parenti ed amici. Sempre col cuore rivolto al nostro supremo
Conduttore, a Lui rendiamo grazie per
averci conservati in salute e dato epraggio; sia per l’avvenire come è stato per
lo passato. Sia fatta la sua volontà e sia
benedetto in eterno. Amen.
« Cap. maggiore Bertalot Enrico, Prarostino; Cesare Ferro, TraverseVillasecca; Bonnet Enrico Alberto,
S. Giovanni; Lageard Enrico e
Gagdou Emilio, Pomaretto; Rivoir Alessandro, Prarostino; Bounous Ernesto, Pramollo; Léger Giovanni, Pomaretto; Bounous Carlo,
San Germano ».
— Du soldat David Gagdou: « Bien,
cher pasteur. L’aimable lettre que vous
m’avez envoyé ûe la part du Comité m’a
fait grandement plaisir, ainsi que du
bien; je vous remercie infiniment, car
dans les moments de repos comme au milieu de la lutte, les paroles d’un pasteur
sont toujours consolantes. Jusqu’ici je
suis très bien de santé et je n’ai pas le
droit de me plaindre, car Dieu m’a gardé
au milieu d’une quantité de dangers, ce
qui n’a pas été le cas pour plusieurs de
mes compagnons. Que Dieu m’accorde
la reconnaissance envers lui et qu’il me
donne la force de regarder toujours à
Lui en le suppliant de mettre un terme
à ce terrible carnage. Cher pasteur, veuillez accepter l’expression de ma reconnaissance et agréer mes sincères salutations. Votre dévoué catéchumène D. G. ».
— Du soldat Jourdan Jacques: « Caro
pastore, Eccomi qua al fronte combattendo contro il nemico. Permetterà che
io le scriva alcune righe per darle delle
mie notizie che, grazie a Dio, sono b\uone
godendo d’una ottima salute. Sono Contento qui trovandomi con molti compaesani, facendoci reciprocartiente foraggio. Abbiamo di già avuto due coitibattimenti: uno il 4 Agosto, nel qual^,^
cadde il mio caro cugino Stefano Ricca ;
inquanto a me potei scampare riportando
solo una leggera ferita al dito; l’altro
combattimento ebbe luogo il 6 Settembre, nel quale vi furono molti morti e
parecchi feriti, questi ultimi subito portati via per essere ricoverati negli ospedali. Siamo ora nelle trincee, ma bersagliati dalle granate nemiche. Iddio ci
protegga. — Ancora alcune parole per
ringraziarla di mandarmi L'Echo che mi
fa un gran piacere. Ringrazi pure il sig. A.
Jalla e il Comitato delle Signore che pensarono a noi. Riceva i miei cordiali saluti e una stretta di mano ».
— Du soldat Charles Charbonnier:
Cher Monsieur, Vous m’excuserez de ne
pas vous avoir écrit plus tôt, pour vous
remercier du journal L'Echo des Vallées
que si aimablement vous m’envoyez régulièrement. Je vous assure que je le
trouve très intéressant et aussi il m’apporte toutes les nouvelles de nos chères
Vallées. Je suis bien et, remerciant Dieu,
je veux l’espérer autant de vous-même.
Veuillez agréer, cher M. Tron, mes remerciements et l’assurance de mon plus
profond respect ».
3
— Du sergent M. 0. Vinay: « Très hoïuoré Monsieur, Permettez-moi de vous
remercier sincèrement par la présente
pour l’envoi régulier de L'Echo. Comme ?
il nous est agréable de recevoir ici des
nouvelles de nos chères Vallées. Je dis
nous, car je suis ici en compagnie de M.
Henri Tron, maître d’école au Villar et
soldat au ... de ligne. Nous nous réunissons quelquefois aussi entre sergents,
quand le service assez fatigant nous
permet de nous réunir, et lisons quelques
chapitres du Nouveau Testament, reçu
du Comité d’assistance, et il n’y a rien
qui nous fasse mieux oublier et supporter avec résignation les souffrances actuelles. Agréez, M. Tron, mes salutations
les plus respectueuses ».
— Des soldats Paul Pons et Odin
Etienne, d’Angrogne; Armand-PUon Jean
et caporal major Janavel Michel, de La
Tour: «Mi permetto d’inviare alla S. V.
questa carta per dargli delle nostre notizie. Siamo in perfetta salute, ringraziando Iddio, come pure speriamo anche
della S. V. e famiglia. — Speriamo anche
buone notizie delle nostre famiglie dalle
quali non abbiamo ancora ricevuto nulla.
I militi dell’Ambulanza N° ... >\
Nous savons que les familles ont répondu depuis la réception de cette carte
postale.
LA TOUR. C’est avec plaisir que nous
apprenons la décision prise par M. le modérateur Giampiccoli de se fixer avec sa
famille, à La Tour.
Si sa charge l’obligera à s’absenter
pendant quelques mois, du moins sa famille reste au milieu de nous.
— M. l’élève officier Alfred Frache,
après avoir passé quelques mois à Modène, vient d’être promu souslieutenant,
ainsi que son condisciple M. Talmon de
Turin. Ces deux jeunes frèrés vont rejoindre l’armée, et nous les recomman-,
dons à la garde de Dieu.
— Le colloque des pasteurs de la vallée
du Pélis est fixé pour lundi prochain, le
4 octobre.
— Dimanche dernier a eu lieu, à l’Envers, la commémoration de Jean Auguste J alla, tombé au champ du devoir f
la nombreuse assemblée émue â vivementf pris part au deuil de la famille.
l^EW-YORK. Le 15 août étant un dimanche, notre Eglise a décidé d’avoir,
ellfe aussi, en ce jour, un culte à la campagne. Y an Cortland Park, dans les environs de la ville, était l’endroit fixé pour
la réunion. C’est là, sur une colline ombragée dominant un petit lac, qu’on a lu *
la Parole de Dieu, prié, chanté des cantiques, écouté le récit de^la « Glorieuse
Rentrée » fait par M. GrigÎio : une bonne
petite réunion (25 personnes : en été notre
jeunesse est éparpillée un peu partout)
et qui a laissé un doux souvenir, nous en
sommes sûrs, chez tous ceux qui y ont
"'pris part. Reporter.
PRAMOL. Samedi 25 septembre, a eu
lieu, sous une pluie battante, l’enterrement de notre sœur Marie Long veuve
Sappé, qui s’est endormie dans les bras
du Seigneur après une longue maladie
qu’elle a supportée avec une résignation
et une confiance admirables. Malgré le
mauvais temps, un grand nombre de
personnes tint à honneur de rendre à la
défunte son tribu d’estime et d’affection
et à la famille un doux témoignage de
sympathie fraternelle.
Nous implorons les consolations de
Dieu sur tous les parents et, en particulier, sur ses enfants, sur sa sœur, sur son
frère M. Barthélemy Long, instituteur à
St-Germain, et sur son petit-fils qui, au
Monte Nero, lutte pour sa patrie.
SAINT-JEAN. Notre Union des Mères de fa-mille a èu le privilège de recevoir à son tour, jeudi dernier à 3 h. de
l’après-midi, dans la Maison Vaiidoise,
la visite de M.me Miller, cette qmie fidèle
et dévouée des Vaudois dont l’activité
bienfaisante et infatigable est si favorablement connue dans nos cercles unionistes. :
Cinquante: et plus de mères étaient accourues, parmi lesquelles une douzaine
d’Angrogne, pour entendre l’affectueux
message que notre sœur avait à nous apporter de la part de M.me Middleton, la
fondatrice vénérée et fidèle bienfaitrice
de nos Unions des Mères, empêchée de.
nous visiter en personne pour des raisons
d’âge et de santé. Ce message, essentiellement chrétien, et d’une actualité vivante, un message de paix, de foi et d’espérance prenait son expression dans les
paroles sublimes de l’Apôtre, contenues
dans les premiers versets du chapitre v
aux Romains.
Après la prière et une.courte méditation de la présidente M.me Bonnet, sur
les raisons que nous avons dé garder
comme chose précieuse la paix du cœur,
malgré les angoisses du temps présent, et
sur le devoir de cultiver l’amour chrétien
et, malgré tout, l’invincible espérance
des rachetés par Jésus-Christ, M.me Miller, au sein de l’attention émue dés assistantes, nous disait les paroles douces et
fortes de .la résignation chrétienne. La
patience alimentée par la foi, voilà la
vertu par excellence de la femme, de la
mère à son foyer, la vertu par excellence
de l’épouse et de la mère en ces temps
d’épreuve et de deuil.
Quelle vie, quelle chaleur communicative, quel souille d’espérance et quel
apaisement, dans ce message si familier
cependant, si libre dans ces allures, tout
empreint d’intimité fraternelle et cordiale ! Et, en prenant la tasse de thé traditionnelle, en ce jour offerte de la part
de M.me Middleton, le développement
de ce même sujet auquel les cœurs ne
peuvent se soustraire, s’enrichissait de
l’expérience de tous en une longue et fraternelle causerie.
Ce message nous a fait du bien. Il a
même produit son effet sans tarder. Le
projet, caressé depuis quelque temps,
d’inaugurer la reprise de nos séances par
une activité régulière et organisée en faveur de nos soldats, devenait sous l’impression bienfaisante du moment et grâce
au précieux concours de notre chère
M.me Miller, un fait accompli. À partir
du commencement d’octobre nos mères
de famille se réuniront, deux jeudis par
mois, pour confectionner des objets de
laine à l’usage de nos soldats au front.
Il y aura du travail pour toutes et pour
chacune le moyen de travailler à ce noble
but.
Le souvenir de cette excellente réunion
restera béni parmi nous. Une chaleur
nouvelle nous a été communiquée et notre activité unioniste a reçu comme un
élan vigoureux.
Nous en exprimons toute notre reconnaissance émue à ces chères et vénérées
amies, M.mes Middleton et Miller, auxquelles nous en sommes redevables, et
demandons à Dieu de les bénir et encourager toujours plus dans leur œuvre bien
faisante.
r»
Une mère.
SAINT-SECOND. Lundi dernier ont
eu lieu les obsèques de. Antoine Robert,
tailleur, décédé à St-Second à l’âge de
76 ans. Le service a été présidé par M. G.
A. Tron, à la maison, et par M. Pascal au
cimetière. — On peut dire que tout StSecond et Prarustin étaient là pour témoigner leur sympathie à la famille, et
donner un dernier témoignage d’affection* à celui qui pendant sii longtemps
avait exercé son activité au milieu d’eux.
BIBLIOGRAPHIE.
Nous avons sous les yeux Y Almanach
pour tous, pour l’année 1916, édition J.
H. Jéhéber, Genève, 28, Rue du Marché,
Ce beau volume de 56 pages, richement
illustré, se lit tout d’un trait. Nous avons
trouvé particulièrement intéressant l’article consacré aux cuirassés et à la guerre
navale; Allemands et Français; Ruth;
La fiancée du guide; Une héroïne suisse à
Reims. Tout est beau et bon, aussi recommandons-nous vivement cet almanach qui fera du bien. On peut se le procurer à la Typographie Alpine, Torre
Pellice.
À la Maison Jéhéber on doit aussi un
beau,volume de Yvonne Pitrois, intitulé:
Les Héroïnes. Ce volume, qui est le premier d’une série de ce genre, est consacré
à la Reine de la Belgique, aux religieuses,
au régiment de sœurs de St-Charles.
Comme ce volume, qui coûte 75 centimes, traite de la guerre actuelle et de
l’influence exercée par les femmes pour
soulager les souffrances des malheureux,
on le lit avec un vif intérêt et, sans que
l’on s’en aperçoive, on est transporté au
milieu des blessés qui se trouvent dans
les hôpitaux, en faisant leur connaissance
et en prenant part à leurs souffrances.
S’adresser à la Typographie Alpine.
IVouyelles politiques.
L’arrivée de nombreux renforts reçus
sur plusieurs points par l’ennemi n’a pas
empêché nos vaillantes troupes d’avan. cer victorieusement. Les bulletins signalent |C,haque jour de nouvelles positions
occupées, des attaques repoussées, des
épisodes de bravoure qui prouvent l’activité inlassable,’la vigilance, et la résistance de toutes nos armes : mais il serait
trop long de citer tous ces noms de localités ..souvent difficiles à trouver même
dans,les cartes les plus détaillées. Parfois
ce sont nos soldats eux-mêmes qui baptisent des pointes ou des localités jusqu’ici anonymes. Citons seulement les
faits les plus importants de cette dernière
quinzaine.
Pour battre efficacement le champ retranché de Rovereto et surtout les fortificatipns du plateau de Lavaredo, nos
troupes ont dû occuper des positions sur
le Monte Maggio et le Monte Maronia. Ils
y sont arrivés après plusieurs jours de
combat. Ensuite ils ont occupé le Coston
d’Açsiero, aussi à l’est de Rovereto malgré vive opposition et les attaques réitérées de l’ennemi. Dans la zone des Tofane et du Monte Cristallo les colonnes
ennemies qui voulaient gêner nos travaux-contre les forts de San Pausen et de
Landro ont été chassés au bas de la
vallée.
Le fort Hermann qui dominf^t le bassin de Plezzo a été démantelé par notre
artillerie lourde. Nos magnifiques troupes avaient déjà arraché à l’ennemi toutes les hauteurs qui dominent Plezzo,
important centre routier au débouché des
vallées de l’Isonzo et de la Contenza. La
conquête des rudes pentes du Mont Rombon a été particulièrement difficile, des
lignes formidables de tranchées, prises
d’assaut avec un courage héroïque, furent occupées les unes après les autres
jusqu’au sommet de la montagne qui
reste seul au pouvoir des Autrichiens.
Rien d’important dans les secteurs de
Tolmino et de Plava. Sur le Carso notre
aile droite a chassé l’ennemi des flancs
boisés du mont Cosich. Le bois du « Fer
de Cheval », occupé il y a quelques jours,
a été vivement attaqué, mais l’attaque
est restée vaine.
Sur l’activité de notre flotte les bulletins se taisent depuis quelque temps.
Malheureusement il en arrive un avec
une mauvaise nouvelle, la perte du cuirassé Benedetto Brin, qui a sauté en l’air
dans le port de Brindisi pour une cause
encore inconnue. Plus de la moitié de
l’équipage a péri, y compris le contreamiral Rubin De Cervin.
Le ministre de la marine, M. Tamiral
Viale, a donné sa démission pour des
raisons de santé. Le Président du Conseil
a tenu une quinzaine de jours Y intérim
de ce département, mais la nomination
du nouveau ministre est imminente.
À Naples M. Barziiai vient de prononcer un grand discours politique dans lequel le neo-ministre a affirmé hautement
la nécessité et la légitimité de notre
guerre contre l’Autriche. Il paraît que
d’autres membres du Gouvernement
suivront son exemple.
Les Français ont remporté un très
grand succès dans l’Artois et dans la
Champagne. Sur un front de 25 km. les
premières lignes des tranchées allemandes ont été rompues sur deux points et
vingt-mille prisonniers ont été pris avec
un riche butin de guerre. Le même jour
les Anglais remportaient un succès semblable sur le canal de la Bassée où ils faisaient aussi un bon nombre de prisonniers. L’attaque avait été préparée par
un formidable feu d’artillerie, sur tout le
front, duré 70 heures, au cours desquelles
des millions de projectiles ont été tirés.
Les Franco-Anglais ont pu rnaintenir les
nouvelles positions conquises sur une
profondeur qui arrive jusqu’à 4 kilomètres. Ce réveil d’activité sur le front occidental est très réjouissant pour l’avenir: tout laisse espérer que d’autres victoires viendront couronner ce beau commencement.
Rien d’important sur mer. Les Allemands ont retiré leur flotte du golfe de
Riga après la défaite navale et les fortes
pertes subies.
Sur le front occidental la bataille
inouïe engagée entre les Russes et les
Austro-Allemands a continué à se dérouler avec une intensité variable sur une
ligne de plus de mille kilomètres. Les
Russes ont dû évacuer encore la ville de
Vilna et se retirer vers Dwinsk où ils résistent vigoureusement à la pression des
armées allemandes. Ils résistent aussi et
contre-attaquent vigoureusement en Volinie, dans la région au sud-èst de Kowno.
Au centre aussi il semble que le mouvement de retraite se soit ralenti et soit
près de cesser. À la suite du combat de
Tarnopol en Galicie les Russes ont repris
l’offensive, fait un grand nombre de prisonniers, repoussant les Autrichiens audelà de la rivière Strypa. Les succès des
Russes en Galicie sont certainement dus
en partie à la nécessité où s’est trouvée
l’Autriche d’envoyer sur notre front de
nouvelles troupes pour tâcher d’arrêter
la marche victorieuse de notre armée.
E. L.
Ab. payés et non quittancés.
EHsa Bounous, Lyon, 1915 (du 20 sept.)
— J. Ribet, régent, Rodoret, 1915 — J. A.
Pons, Asheville, 1916.
C,-A. Tron, Directeur-responsable.
La famille JALLA, de l’Envers, remercie infiniment toutes les personnes qui
ont pris pari au deuil causé par la mort
de leur bien-aimé
JEAN AUGUSTE JALLA
en particulier M. Tron, pasteur, pour les
bonnes paroles d’encouragement et de sympathie chrétienne; et M.me M. Costabel,
pour son affection cordiale.
Torre Pellice, 28 septembre 1915.
ON CHERCHE
simple demoiselle vaudoise protestante,
comme gouvernante ou bonne. Ecrire
recommandée avec photographie :
Padovano - Via Cavour, 56 - Firenze.
¥ a Commission des Institutions Hospitalières Vaudoises cherche, pour
r ORPHELINAT de Torre Pellice, ’
une d’école inteine.
S’adresser pour les informations au
Président Prof. Jean Maggiore à Torre
Pellice.
4
ANDATE IWILITARI ? a qualunque classe e categoría apparteniate, irequentate per pochi giorni la
its Scuola Piemontese Allievi Chauffeur in
E PASSERETE NEGLI AUTOMOBILISTI
Corsi speciali - Scuola - Officina per Meccanici — Corsi
accelerati, diurni, serali e festivi. — Ìutti possono
intervenire purché abbiano compiuto il 18““ anno d’età.
La Patente Governativa di
è seriamente garantita in 15 giorni. jl direttore
NOLEGGIO ■ RIPARAZIONI. LUIGI RENA
»
LAVORO A DOMICILIO
Rivolgersi alla
SARTORIA JOUVE
TORRE PELLICE
Ö maladies 0
gOES VOIES URINAIRESS
Reins - Vessie 0
0
0 n
0 Prostate - Urèthre Ü
Q Doeleur $. COLOHBIIVO g
X SPECIALISTE ^ Q
^ ancien assistant à l’hôpital Necker Q
- de Paris Q
----------0
Turin - 30, Via Orto Botanico 0
Télépùone 23-26 Q
>0
0
0
0
m
m
AMERICAN OENTIST i
CASSA DI RISPARMIO DI TORINO
SEDE CENTRALE: Via Alfieri, N. 7.
Capitale depositato L. 193.000.000 su 230.000 libretti - Fondi patrimoniali L. 26 700 000
SEDI SUCCURSALI FUORI DI TORINO: Acqui - Agliè - Almese - Aipignano
’ - Bainola - Bwge - BeneVagienna- Bricherasio - Busca - Bussoleno
rn^uiìn ■ ■ Cartgnano - Cartmgnola - Casale Monferrato - Caselle Torinese
Castellamonte - Castelnuovo d A sh - Cavaltermaggiore - Cavour - Chàtillon - Cherasco Chieri -Chiasso -Cigliano - Ciriè - Coazze - Cocconato - Corio - Cresccntina - Cumiana Cuorgnè-Doghani - Dronero - Gassino - Gattinara - Ghemme - Giaveno - Ivrea - La Morra
Leynì- Livorno Piemonte - Lacuna - Mede - Mirabella Monferrato Mombercelh - Moncaben - Montechiaro d’Asti - Montiglio - Morano Po - Moretta Morgex - Narzole - Nizza Monferrato - Orbassano - Oulx - Ovada - Paesana - Perosa
Argentina -Piossasco - Pqtnrio - Pont Canavese - Pont Saint-Martin - Racconigi - Revello
■<? Sesia - Saluggia - S. Giorgio Canavese
Ìufa ■' Tonwese - Sommariva Bosco - Strambino
- - Valperga - Venaria Reale - Venasca - Verrès
Verzuolo- Vignale - Vigone -Villa franca Piemonte - Villanova d'Asti - Vinovo-Volpiano
Sede Si^cursale di TORRE PELLICE, Piazza Cavour, N. 7 - Casa Arnoletto!
L Ufficio è aperto net giorni di Mercoledì - Venerdì - Sabato - Domenica.
Q Doel. IRDUIiVO FERRËB0 n
Il DIRECTEUB DE LA SECTION X
OTO-RINO-LARINGOLOGIQUE ”
AU «NUOVO OSPEDALE > OE TURIN
Spécialiste pour les maladies
du MEZ
U
8
iiiiiimmiiitiiiiimititiri
0
0
0
I P. L M0:\D0\, D. D. S. I
^ Dottpre in Chirurgia Dentaria W
•S
^ m
^ TORINO - Corso Oporto, N° 25,
^ piano 1° - Telefono 51-33.
TORRE PELLICE (il Sabato),
Piazza Cavour, casa rossa.
I.O%ii>RKS. € lloiu« Ifiienvenu« » se rattachant à l’église réf. évang. française de
Bayswater, reçoit et place institutrices et
gouvernantes. — Adr. Mme la directrice.
i6, St. Stephen’s Road - LONDRES W.
»
OPERAZIONI CHE LA CASSA ESEGUISCE AI DEPOSITANTI:
Apertura di libretti non^ativi di Risparmio Ordinario col massimo credito di
L. 10.000 e col disponibile giornaliero di L. 500, sui quali è corrisposto Finteresse del 3.25 ^ netto da imposta. Alle stesse condizioni di deposito di pre
libretti di Risparmio Ordinario con RAPF^SBN'TANTE DICHIARATO, sui quah il rappresentante può eseguire
senza speciali formalità le stesse operazioni autorizzate al titolare
A^rtura a determinate categorie di persone (persone di servizio,' salariati
operai e attendenti in genere a lavori manuali) di libretti nominativi di Pici
colo Risparmio col massimo credito di L. 2000, e col disponibile giornabero
di L. 100 SUI qu^ viene corrisposto l’interesse del 3,50 °L netto da imposta
nominativi, pagabili al portatore, col massimo credito^frutl
tliero Ql Li. 2^.000. & poti nn nionrtnìKilo az t _____ _ • . .
_ j. -r — «i CUI massimo ciecuto ttut
titero di L. 25 poo, e con un disponibile giornaliero di L. 2500, sui quali è
corrisposto l’interesse del 3 7o netto da imposta. 5 , !>ni quaii e
4. Apertura di libretti noi^ativi.'con depositi'^orinferiori alle L. 5000, vincolati
per sei mesi, tasso 3,50 ^ netto da imposta — per nove mesi, tasso 3,7>5 % netto
da imposta — -ber un anno p6 oìnr. o j...____.■ . ___/o
7.
«MMO ed oltre, sino a due anni e sei mesi "'tasso 4 %
netto da imposta ^
5. Deposito di titoli in amministrazione: La Cassa accetta dai titolari dei libretti
nominativi quale deposito in amministrazione, i titoli di loro proprietà tanto
norntnahvi che al portatore, Compresi fra quelli che la Cassa può Aquistare e
si incarica di esigere ber conto Iwo le cedole maturate dei titoli, inscrivendone
remíiví libretti. — Questo servizio è fatto GRATUITAMENTE AI
librati DI piccolo RISPARMIO
di titoli del valore nominale di L. 3000.
Ai. Acquisto per conto dei depositanti di titoli della specie di quelli che la Cassa
può acquistare, facendone eseguire su richiesta il trapasso in certificati nominativi.
Tutte le Sedi_ della Capsa di Risparmio, sia in Torino che fuori di Torino, rilasciano
a richiesta, in vece del denaro, degli chèques GIRABILI PAGABILI PRFSSO
QUALUNQUE SEDE DELL’IsIiTUt'o e presso quals¿tÍdrdeL Sse S
Risparmio di Bologna, Ferrara, Firenze, Genova, Lucca, Padova, Palermo
Parma, Venezia, Verona,_e pagano gli assegni da queste emessi, come risulta
da relativo elenco pubblicato in ogni Sede.
Servizio di CASSETTE DI RISPARMIO A DOMICILIO. Tali cassette vengono distribuite gratuitamente dalla Cassa a chiunque possegga già un libretto
di risparmio nominativo od al portatore con un credito di almeno L. 3.
i^FIb^ FUNZIONA quale Sede Secondaria della Cassa Nazionale
di Previdenza per l invalidità e la vecchiaia degli operai, e della Cassa Nazionale
d% Maternità,
Il Presidente n Direttore Generale
C. PERRERO DI CAMBIANO Franco Franchi
».
de la
... et des OKEILLES q
Guérison sûre et rapide des 0
^ défauts de respiration nasale. Q
f r' Qoito, 6 (près de la 0
J Gare Centrale) de 1 h. à 4 de i’après-midi. Q
Ttiiphone 4-^ Q
Prif,
.cay.G.Orrigo
speeiab'sta nelle malattie degU
Occhi
Orecchi
Naso
e Gola
Torino - Portici Via Nizza, 15 p.n.
delle ore II elle 12 e IS elle 1» ferteli
^ dalle ore 10 e 12 /estivi C
Buarlclon* dal dIfaMI di raanlnulam
nasale In 6 a 12 ara
PEINTURE MODERNE
systèmes nationaux et étrangers
Bert Vélls M
via Venti »etiembre - V.
..
Peinture à la fresque et à rhu\le
Tapisseries en papiers et incrustations
Blanchissages à la chaux \
Dorures, etc.
Prix modérés "vw—
LES
PHARMACIES
GEYMONAT
TORRE PELLICE xéiéph. n° sx
malgré les difficultés présentes, continuent à livrer
aux prix les plus convenables, non seulement
tous les produits pharmaceutiques, sous cachets
de garanties, et les spécialités authentiques étrangères et nationales; mais encore les articles de
gros, suivants :
BENZINE POUR AUTO, dans des bidons brevetés.
HUILE D’OLIVES pure et de première fraîcheur.
;rlo SVILUPPO PADCIII
CONSERVAZIONE DEI UMpLLLI
USATE
Qpadevolîssîma nel profumo
Facile nell’ uso
Disinfetta il Cuoio Capelluto
Possiede virtù toniche
Allontana P atonia del bulbo
CHE-^
8J PUÒ"
AVERE
Combatte la Forfora
Repòe lucida la chioma
Rinforza le sopraciglia
riantiene la chioma fluente
fROFUMÁTi
IN><bD
Copserva i Capelli
Ritarda la Canizie
Evita la Calvizie
OD AL PETROLIO BÍSÜ2L il Sistema Capillare
DtobU.i1, Pr.foml.ri . PwmccU.it
D.po.tto G.D.r.1. da MIBOKE A O. - Via OreflU . .... .
la Toiatta . di ohliwagliapia pw PapaHMiati, DPéábiapi *OhliMaaliai>f * •»’*•«»'1 P*p
L DEPOSITO Ut " ■pagaiapi, vaiaaagllapl, Ppaftimiopi, Pappuaabiapi, Raup.
'■SII
11
TOKRE PELLICE - IMPRIMERIE ALPINE