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année XXXIH. N. 20.
9 Îttai X898
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Jean Jalla, prof.,7’orre Peltü
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mencement de l’annéo.
C H O
DES VALLÉES VAUHOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voui
lu iiUi soroz témoin
s. Act. I, S. Suivant la vérité avoc la charité. Kp1i. IV, 15 Quo ton rôgnc_v'Hau^«“t'tl»- Vl,^H
M O III 111 » > >'
Lu Sainte Cène n’est pas des conducteurs
d’Eglise _ Nécrologie: Paul r.antaret
— Nouvelles du siècle passé A propos dos tumultes de Milan — Aiuiiversairo du « l’ra-dii-Tour » — Ouvrages t'eeu,s — ¡nformatiüiis ~ Revue
poliliquo — SouBcriptions — Avis.
U SAINTE CÈNE
l'est jas les ciiiilacteBrs l’Eilise
vaise; et on est convenu tle laisser
pleine liberté tl’essai à cet égai'd.
Mais, que je sache, personne n’a
soulevé la question préjutlicielle et
de principe, consistant à rechercher
si les pasteurs, anciens et diacres
ont vraiment le droit de lixer des
conditions arbitraires pe^' la par
ticipation à la iS.te Cène; et c’est
Certains Consistoires de nos Val(enlre autres celui du Villar)
Ont pris il y a quelques années, la
'lélibéralioii suivante ; Pour qu'un
caléciiuméne puisse participer à la
¡^•le Cène, il ne suffit pas qu’il ait
subi devant le Consistoire un exafnen satisfaisant de foi, d’instruction
ï'nligieuse et de conduite; il faut
qu’il demande ensuite à son ancien
nu diacre la permission de comuiunier, et même qu’il passe comme
un second examen dans une réunion
publique. Ou a beaucoup discuté
alors en Synode, pour savoir si celte
délibération était bonne on mau
(■) Ce siijat est très-important, et nous
Croyons de notre devoir de lais.sar sd piaaifester librement toutes les opinions.
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précisément la question que je désire
examiner. Et j’y réponds tout de
suite: Non; la Parole de Dieu n’accorde un tel droit à aucun être
humain, quel qu’il soit, et elle le
refuse au contraire clairement aux
conducteurs des Eglises.
Eu elîot, qui a institué ce repas
sacré? Notre Seigneur. Et pourquoi
l’a-l-il institué? Simplement parce
qu’il l’a voulu, lui. Il n’a pas été
dirigé, par la souaiission à la volonté
de son Père, ni par le désir d’accomplir l’Ecriture; puisque, dans
celte circonstance, il ne fait aucune
allusion à une telle volonté, et que
aucune prophétie de l’Ancien Testament n’annonce la S.te Gène. De
plus, il ne demanda l’avis de^ tous
ses apôtres ou d’un seul d entre
eux ni avant ni après ce moment
solennel; et.il ne rechercha même
pas leur coopération et leur aide;
mais il fit la chose sans avertir absolument personne; et sans s’in-
2
154
1
(juiéler jiirnaia de ce qa’oti en pensait. Par conséquent celte S,te Cène
est due au Seigneur |)crsonnellement, et elle est sa propriété exclusive, et c’est lui qui a ' tous les
dr'oits sur elle; et pour que quel(]u’un, quel qu'il soit, ait réellement
sur elle, même le moindre de ces
di'oils, il faudrait que celui ci. lui
eût été conféré et transmis clairement et directement par Jésus. Or
ce dernier a-t-il jamais rien dit à
cet égard à ses apôtres? Jamais
rien, absolument rien dans aucime
circonstance, ni au moment même
de rinsliluUon, ni da..j les discours
qu’il prononça encore avant sa mort,
ni dans aucune de ses apparilions
qui suivirent sa résurrection, ni dans
aucune des l'évélalions particulièies
qu’il accorda plus tard à quelquesuns des siens. Ce fait seul nous explique le silence complet de tous
les apôtres en une matière si importante, et nous dit pourquoi ils
n’ont jamais prétendu posséder ni
exercer le droit en question,' non,
iras même pour empêcher de participer à la communion certaines
personnes peu spirituelles, (telles
que Ananias et Saphira, Simon le
magicien, et d'autres encore, surtout
certains Corinthiens qui allaient communier dans un état d’ivresse), et
malgré le compte que ces conducteurs savaient devoir rendre des
âmes qui leur étaient confiées. Voilà
aussi pourquoi, dans leur épitre, ni
S. Paul, ni Pierre, ni S. Jean, ni
Jacques, ni Jude ne donnent jamais
la moindre direction touchant les
conditions d’admission au repas sacré; même S.t Paul, dans ses lettres
pastorales à ■ Timothée et à Tite,
n'aborde pas ce sujet. Le Seigneur
ne leur en avait pas accordé le pouvoir ni l’autorité; et ils n’ont pas
voulu se les approjjrier; et on ne
peut citeraucHii passage, qui fasse nécessairement soupçonner qu’ils crussent les avoir.
Il est vrai que l’on met en avant
l Corinlbieiis V 13: « Olez le mé
chant du milieu de vous », comme
appuyant rexcommunicaliou et l'expulsion. Mais un cercle d’amis ne
peut-il pas ôter (|uelqu’uii de son
sein sans le cliasser violemment et
simplement en le traitant froidement
j et comme un étranger et de cette
manière l’obliger à se retirer de
lui-même ? Et n’est ce pas là précisément l’ordre du Seigneur (avant
l’institulion de la S.le Cène) dans
Maltliieu XVIII 17, au sujet du frère’
devenu pécheur absolument imi)énilenl: «Qu’il soit pour toi comme
un païen et un publicain » ? C’està-dire traite le comme un incrédule
et ainsi il s’ôtera lui-même de l’Eglise; et celle-ci en sera débarrassée
sans autre. (1)
Et alors, les pasteurs, anciens et
diacres auront-ils sur la S.le Cène
plus de droit que u’en eurent les
apôtres? Certes non! Car s'il est
naturel iiue la dislribuUuii de la &.le
Cène rentre dans les attrihulious
des conducteurs d’Eglise il n’est
jamais dit ni supposé, dans la Bible,
qu’il.en soit de même des conditions
à son admi.ssion. Ces dernières sorit
plutôt quelque chose de tout à fait
à part et immuable. Le Seigneur
admet lui, à sa table sacrée et il Y
bénit tous ceux qui, connaissant sa
volonté et vivant honnêtement, l’airnent sincèrement, comme les onze
(Juda.s Iscariot ayant été exclu par
celui qui connaît les cœurs); et
pour accorder alors ses bénédictions,
il ne demande pas qu’on ait déjà
confessé publiquement son nom e*'
la foi en lui, mais seulement qu’on
y soit eu eornmunioti avec lui, et
qu’oii discerne ainsi sou corps, te*
qu’il est actuellement à la droite de
Dieu. Or les pasteurs et leurs aides
doivent évidemment imiter aussi eh
cela le chef suprême de l’Eglise,
d’autant plus qu’il ne leur accorde
jamais ni directement ni indirectement la permission d’agir autrement
(1) Kt S. Paul était certainement toujours d'aecord avec Jésus-Christ.
3
- ir>5 —
Et même, pour qu’ils ne fussent
pas tentés d’innover en cette matière,
et par là mettre obstacle à l’elTusion
de ses bénédictions, le Seigneur les
fit et les fait encore et toujours
avertir par Simon Pierre (I Pierre
V, S) de ne pas dominer sur ceux
qui sont « échus en partage ». Et
ne semble-t-il pas au lecteur comme
à nous, qu’on exerce réellement une
telle domination lorsqu’on impose
ce qu’on n’a pas le droit d'imposer,
et qu’on veut faite observer par les
autres des restrictions humaines modifiant une loi et un exemple divin?
Par conséquent, le Consistoire du
Villar et ses imitateurs, s’ils ne veulent pas dépasser les tlroits qu’ils
tiennent de Giirist, doivent, comme
les autres et comme autrefois, se
contenter de l’examen satisfaisant
subi devant eux par les catéchumènes; puis recevoir sans autre ces
derniers à la S.te Cène. Et ainsi
Sera annulée, comme de raison, la
délibération rapportée au commencement de cet article, qui est illégale
au point de vue chrétien.
Théodore Gay.
PAUL LANTARET
Ils étaient, lui et Etienne, les cadel.s de la branche mâle de la famille. Tous deux sont tombés victimes (le la même maladie, dans des
conditions de famille analogues, laissant chacun une jeuno veuve et un
enfant! Une dépêche du 13 cornant
vient de nous annoncer que la fièvre
typhoïde l’a emporté au Rosario de
Sanla-Fè, où il avait fixé sa demeure comme agent de la Société
Biblique, Britannique et étrangère.
Une lettre, reçue de M. le pasteur
Beux de Colonia Belgrano, et qui a
paru dans VEcho il y a quinze jour.«,
nous parlait dans un postscriptum
de la maladie do noire ami, mais
laissait entrevoir pour elle une heureuse issue. Dieu n'en a pas jugé
ainsi, et il ruj nous reste qu’à nous
incliner devant celte dispensation
de Sa providence et à Lui remettre
avec d'ardentes prières le sort de
la veuve et de l’orphelin.
Paul Lantaret était né au Pomarot
le 7 Juillet'1861. Une fois ses études
achevées à l’Ecole Latine, au Collège
et cà Florence, il alla passer quebpies
temps à Berlin, puis à Edimbourg,
et après un an de travail dans te
champ de l'évangélisation, il fut
appelé en 1886 à desservir la paroisse
de Prali, où il resta trois ans. En
1886, M'’ le IF Lantaret se vit oblige
par son âge avancé, de renoncer à
se.s fonctions pastorales, mais il eut
en même temps la joie de remettre
l’église, qui lui était si chère, dans
les mains d’un (ils qui ne le lui
était pas moins. On sait pourquoi
Paul Lantaret quitta la paroisse du
Pomaret en 1894 et nous ne voulons
revenii' sur ces douloureux événements, que pour constater (jne si
d’une part il n’avait pas calculé toute
la portée de l’acte imprévu qui mit
en émoi cette église; de l’autre il
n’avait été poussé à l’accomplir par
d’autre motif que celui d’une conviction profonde de l’insuffisance de
son ministère jusqu’à ce jour, et
du désir ardent de voir les âmes,
qui lui étaient confiées, réveillées à
salut. Quatre mois de maladie avaient
opéré on lui uti travail spirituel des
plus intenses, et nous ([ui l’avons
connu depuis son eufauce et qui
l’avons beaucoup vu dans ces moments, pouvons dire que l’Esprit de
Dieu avait transformé cet e.sprit
critique et même parfois caustique,
en un esprit aussi humble que doux,
Hélas! dans l’œuvre de Dieu, la
simplicité de la colombe n’est pas
toujours suffisante: il ne tint pas
assez compte de l’ambiant et crut
pouvoir faire en un jour ce qu’il
n’avait pas fait en cinq ans. Mais
personne ne pourra jamais mettre
en doute la bonté et la sincérité de
4
15f)
ses intentions: preuve, c’est que
voyant qu’elles n’étaient pas comprises, il prit lui-même l’initiative
(l’une séparation, que plus de charilé do la part de plusieurs aurait
])u éviter.
Le Synode de 1894 ayant décidé
l’envoi d’un pasteur dans la nouvelle
colonie d’Ombuès délia Valle, ce fut
sur lui que se porta le choix des
administrations. Il partit le 19 Novembre 1895, le jour même de son
mariage avec M.lle Elise. Gay de la
Pérouse. Il accepta plus tard la
place d’agent de la Société Biblique,
Britannique et étrangère oour les
provinces espagnoles de l'Amériqtie
du Sud. Gomme tel, il devait faire
de nombreux voyages dans les Colonies, et c’est au retour d’une de
ces tournées, qu'il prit, le 22 Mars,
la fièvre qui l’a conduit au tombeau.
Qu’il nous soit permis d exprimer
à sa veuve et aux membres des
familles Latitaret et Gay, notre [)rofoude .sympathie dans un deuil qui
est aussi le nôtre et celui de- toute
l’Eglise.
W. Meiu.e.
Nouvelliis du siècle passé
Nous avons entre les mains l’é[)i,stoiaire d’un Î0iirai.sm, allant;quoi<pie non sans i ilerruplions, du 1786
au 1844. Nous avions d’abord espéré
y trouver une mine inépuisable de
ren,seignemenls sur l’époque mouvomentéo de la llévolution et de
l'occupation française, sur la Restauration et la dernière époque de
servitude qui a précédé 1848. Nous
avons été grandement déçus, l.a
difficulté et la cherté des communications et surtout la non existence
du .secret postal fout que, dans les
moments les plus troublés, il n’y a
que peu ou point de lettres, et qu’en
général elles évitent toutes de s’ex
pliquer sur tes évènements dont la
mention eût pu déplaire à l’un ou
l’autre des gouvernements qui se
sont si fré(|uemment alternés en
Piémont de 1797 à 1821.
Toutes ces raison.s ne nous semblent cependant pas sulfisantes pour
nous abstenir d’extraire, ici et là*
quelques nouvelles détachées propres
à nous donner une idée de ce qn’était, il y a un siècle, l’existence de
nos aïeux. C’est ce que nous allons
faire, par ordre clironologique, sans
trop nous préoccupei' de relier entre elles les infoi'malions que nous
donnent les divers correspondatits,
ni de les coordonner entre elles
d’après leur importance, pour grande
ou minime (jn’elle .soit.
Entre étudiants vaudois.
Lausanne, co 30 Juillet J78fj
Je profite du retour d’un certain
Gos voiturier ou Piémont, pour répondre à ta lettre du 4 aviif. Je
me l'éjouis de ce que lu as reçu
avec plaisir^le plan d’études que je
l’ai prescrit. Quant aux écoles des
Vallées et à ceux qui les composent
je le sçavois déjà par Olivet. Tu me
dis qu’elle.s seront l.>ienlôt à laToirr;
ce sera bien commode pour toi. Je
te conseillerais de quitter Terence
et Erasme, car on lait ces auteurs
dans la 4® et 3® classe. Fais tarit
que lu pourras de Sallusto, Virgile,
Horace, Florey et du Gi'ecq.
'Fu me pries de le faire le détail
de la paye que nous avons: c’est
28 livres et 15 sous par mois. On
nous donne repas par jour. i,e
matin, 3 fois la semaine, du thé et
du caffé, et les autres jours de la
soûpe. A dîner de la soûpe, un bouüii,
et 1 ou 2 plats de jardinage. A
goûller quelque fois du lait, avec
du pain ou des pommes ou autres
choses .semblables. A souper de la
vieille (1) viande, 1 ou 2 plats de
jardinage, de la salade et du fruit
en II y ver, voilà tout...
11 y aura une place vacante dès
5
- 15:
Cluc le coûsiii Ai'nauil (2) sera consaci'é, ce qui sera Hans mi an envii'on, à ce que je crois. J yroi, ^ s il ^
. iHaîi au Seigneur, en l'iémonl, l’an
liée nrodiaine...
Brez, (3)
Tour CO 12 juin 1788.
...Mons."' Maraudaz (4) a faildonlier un bal, où il y avail |Husieurs
comlos el ofliciers, et autres élraugers He'l'urin, ba famille Bi'ou'/el(5)
^’en est retournée à Turin, excepté
ùloxanHre (|ui reste ici jusqu a la
iiurntriunion de septembre; il se lait
instruire ciiez MA Bcimel (0), où il
et revient soir et matin.
français, et ensuite régent de l’école
latine. Il tilt le grand père de l’actuel .sénateur Geymet.
(1) ViPille a ensuite été ciïacé.
(2) .Joseph Jean Pierre Arnaud,
arrière-|)elit-fils du grand Arnaud,
ni grand-oncle du dcniier Arnaud,
né “à la Tour en 1760,' éluilianl à
Büiiève depuis 1784, A|U'ès avoir
lei'miné ses études théologiques, il
renonça, on ne sait pourquoi, à la
carrière pastorale. Pendant la UévolüÜon, on le retrouve chef de brigade ef commandant de la garde
nationale. Il mourut célibataire en
18U,
' (3) Jacques lirez, (ils du pasteur
du même nom, devint en 1798 pasleur à Middelhourg (Pays-Bas), où
il mourut en 1809. Il écrivit une
Histoire des Vaudois, la Flore des
i‘hsecl.ophiles,dcis récitsde voyageselc.
(4) D’une famille de S. Jean élaiilie à la Tour, Mara\ida lut le plus
nrdenl partisan tic la France aux
Vallées, jiendanl la llévoiutiou. 11
lut tait colonel île brigade et écrivit
le Tableau du Piém.oni et des trailés de religion philosophiiiue.
(5) Le cdief de cçlte famille élait
François BrouzeL, de Vallerangue
(Gard), banquier à Turin. 11 mourut
en 1793, à l’âge de 73 ans, et tnt
enseveli le 26 avril dans le temple
il U Chabas.
(6) Pasteur de la Tour, puis somsprél'et de Pignerol, sou.s le régime
A PROPOS
iHilan
Ou se souviendra longtemps eii
Balie de la première décade de mai
1898; et nous croyons [)ouvoir affirmer que jamais on n’a eu encore
à déplorer, chez nous, des Iroubles
pareils à ceux qui ont eu lieu dernièrement dans quelques-unes de
nos grandes villes de la penmsule.
Les meneurs .socialistes ont lieu de
se féliciter, vu fine les évènements
ont dépassé toute attente : on a peutêtre été même un peu plus loin
qu’ils ne l’auraient voulu pour lo
quart d’heure.
EL ue croyez pas qu’on doive attribuer la révolution, (le mot n’esi
pas trop fort) de Milan, de Figline
et de Naples par exemple, à la cherté
du pain, l-e prix du blé et de la
farine n’a été dans la plupart des
cas qu’un simple prétexte pour
troubler l’ordre public. Ou se dcmatide en ellet dans quelle mesure
les révoltes, les incendies aux édifices publics, le.s barricades, s’il vous
plaît, peuvent contribuer à faire
baisser le prix du pain? Mais il y
a plus: dans maints endroits les
boulangeries et les magasins de larine ont été saccagés et la marchandise répandue ou déiruite. Ce
n’esl donc pas la faim qui a ameulé
ces foules inseusée.s et les a poussées
,à rincemlie, au ravage et au meurtre.
Il n’est pas difficile de discerner,
au preniiei' abord, la vraie cause de
la guerre civile de Milan. La gène,
la crise économique que nous traversons en Italie, sont moins sensibles dans cette ville industrieuse
et populeuse que partout ailleurs;
mais ou a voulu profiter d’une occasion qui semblait ’des plus pro-
6
15«
])ices pour renverser le Gouvernement. De Milan devait partii' le
mot d’ordie pour une insurrection
générale du Royaume; on avait organisé des plans; on prétend même
que les proclamations du gouvernement provisoire (républicain démocrate pour le moment?) étaient
prêtes. En un mot on a cru que
l’heure de l’anéantissement de la
bourgeoisie avait sonné et (|ue l’anarcbie d’aboid et le collectivisme
ensuite allaiet)t enfin tiiompher.
Nous ne savons que trop que la
piesse radicale, ne maiu|uera pas,
lorsqu’on lui aura ôté le bâillon, de
se déchaîner contre le Gouvernement
(]ui a violé la liberté des citoyen.s,
et (jui n’a pas permis qu’une ville
comme Milan lût plus longtemps à
la merci d’une populace avide de
sang. Elle arrangera les laits à sa
maniéi'e, en rejetant toute la taule
des flésordi’e.s que nous déplorons,
sur ['odieuse bourgeoisie et sur l’organisation sociale actuelle. Elle continuera à soufller dans
leurrer le pauvre peuple
et à répandre le poison
masses.
El le Gouvernement, toujours tr'op
faible, à notre avis, à l’égard des
ennemis de l’ordre, continuera probablenaent à faire la sourde oreille...
par politique. Ab la malheureuse
politiijue !
En attendant, celle politi(|ue de
la tolérance poussée à l’excès commence à donner ses fruits, et quels
fruits! Aujourd’hui c’est la révolution à Milan, que tout un corps
d’armée est presque impuissant à
maîtriser; hiei', à Minervino Murge,
c’étaient des scènes de barbarie dignes de peuplades sauvages. Nous
ne savons pas ce que l’avenir nous
réserve: il est entre les mains de
Dieu. L’esprit qui anime les meneurs ne présage cependant rien de
bon, et n’est certes pas fait pour
nour rassurer, pas plus que la corruption et surtout l’ignorance de la
masse du peuple, (|ui ne peut qu’in
le' feu, à
ignorant
dans les
1er prêter à la lettre les théories
socialistes, et agir en coiiséijuence,
le cas échéant.
i
ANNIVERSAIRE DU “ PRA-DU-TOUfi
Dimanche soir, quinze courant, la
société de missions entre jeunes
étudiants avait réuni bon nombre
de ses tnernbres honoraires et de
ses amis, pour célél)rer avec eux,
en famille, son quinzième anniversaire. Le président M. Ginstave Gougn
ouvre la séance par un petit discours
de circonstance, après (|uoi on entend la lecture de la relation annuelle. D’après ce détaillé et intéressant compte-rendu on peut voir
que la somme recueillie par les
membres dans leurs réunions dan-s
lesdillérenls centres de nos paroisse.s,
n’a pas été inférieure à celle des
années précédentes, malgré le petit
nombre <les membres du P. d, T.
Les membres honoraires observèrent avec raison qu’il est à re-'
gretter (¡ue les étudiants de l’autre
vallée soient en si petit nombre
dans la société. Il est regretlable
en eliet que ce fait se vérifie et U
faut espérer qu’ils remédieront cette
année à cet inconvénient qui fait
en aorte que le.s réunions au Val
S.t Martin deviennent rares et difficiles à tenir à cause de l’éloignement.
I.a somme totale des entrées est
de IV. 555 et 85 cent,; mais un
premier envoi de fr. 300, ayant été
fait déjà, plus queb|ues dépenses, ce
sont 290 Ir. qui restent et qui sont
divisées en quatre parties égaltvs
entre les missonnaires M.M. AdJalla, Coïsson et Pascal, et la Société de l'aris.
A neuf heures et demie la séance
est close après la j)riére prononcée
par M. le pasteur Et. Bonnet.
Un étudiant.
7
159
Oiivraj^es
Louis Duraìjd, Le problème eu’^harielique et, sa soluUon. Paris,
itiseli hacher 1898. àS p.
Cet opuscule démonlre l absiinììlé
(111 dogme eucharislique de l’église
l’ornaine et, pur suite, l’idolâtrie et
la faillibilité de cette église.
L. M. Calassi. I.a nostra esposizione. Firenze, Claudiana 1898.
INFORMATIONS.
he rappol sous los armes de la classe
•871, qui devait avoir lieu le 22 c, est
renvoyé.
— La junte provinciale a repoussé la
dornatida do Lusorne S, Jean au sujet du
eonwrzio pour la manutention du pont de
Bubiarie. — Elle a approuvé le nouveau
tarif dû la taxe de iiimillo, au Villar, et
autorisé à IMnache « l’eccederiiia della so■vrimposta sui terreni e fabbricati », pour
l8ü8. — Klle a repoussé le recours de
Jean Balme, du l'errior, contre l’application du fuoeatieo 1898.
M. David Jourdan feu Uanicl, do la
'four, est appelé à fonctionner comme juré
U la cour, d'assises, à partir du 24 mai.
— Le 21 c., de 9 li. à midi et de 2 à 5,
commencera l'enchère au Mont de Piété
de Pifinerol.
— La Nuova- Pinerolu rapporte (pie
S. E. le mini.stre Coceo-ürtu a promis de
'visiter, pendant l'été prochairi, Pignorol
ot les industrie.s llorissantes des vallées
du pòlis et du Cluson.
lieviic Politique
Il a fallu toute l'énergie rlont le Gouvernement était capable, pour avoir raison des
nombreux soulèvements provoqués par les
socialistes dans presque toutes les provinces du Royaume. Il a fallu arrêter cinq
ou six députés radicaux des plus enragés
et proclamer l’état de siège ,dams le.s trois
provinces de Milan, Florence et Naples,
pour que la poçulaoe comprit enlîii que le
Gouvernement était bien décidé à ne plus
transiger avec les ennemis de l'ordre, La
révolution sociale est donc Unie, et la ridicido expédition, de nos ouvriers de la
Suisse qui se préparaient à envahir le
Royaume, pour venger les /rêres de Milan^
.s'e,st fondue en route. Elle n'avait du rc.sle
troublé le sommeil de personne, quoiipie
le,s autorités eussent pris dos mesures pour
l'arrêter aux confins, où le,s croisés sont
ai'i'ivés on bien petit nombre, la plupart
ayant jugé plus prudent do rebrüu.sser
chemin, à la vue du plumet de nos hersai 11ers.
La Chambre sera probablement convoquée avunt le 26 courant.
La nouvelle du succès (il ne s’agit pas
de victoire proprement dite) remporté
dernièrement par les Espagnols^ à Cienfuegos et à Cardenas (Cuba) a été reçue
en Espagne avec enthousiasme et considérée de bon augure pour la continuation
de la guerre. On espère aussi que la lenteur
des Américains à secourir leur amiral
Devey, permettra à l’escadre de renfort
espagnole d'arriver à temps aux Philippines
pour soutenir la garnison de Manila. — Le
bruit a couru que le fameux amiral - howùe
Simpson avait bombardé St Jean de I-’ortorico qui s'était rendu : c’était encore une
nouvelle... américaine- Le bombardement
se réduit à quelques coups de canon échangés et à quelques blessés do part et d’autre.
Il faut dire que tout, ce luxe de bombardements: Matanzas, Cardenas, Cionfuogos, S.t Jean de PortoriCo, Manila, Cavité
n'a pas abouti à graud'ehose jusqu’ici. L«s
Américains ont tué quelques fispagnol.s,
mais ils n’ont pas encore réussi à leur
prendre un pouce de terrain, ni à débarquer un seul homme dans leurs colonies. Turenne aurait-il en rai.son de dire
que « le bombardement, c’est la ressource
des gens qui ne .savent pas faire laguen’c?»
L'escadre de Simpson so trouve actuellement sur les côtes de S.t Dnmingue, et
l’escadre espagnole près de Curaçao. Il
leur faut donc quelques jours pour so
rencontrer, si tant est qu'elles no préfèrent
continuer à jouer à cache cache dans la
mor des Antille.s.
Le ministère espagnol est démissionnaire
et Sagasta est encore chargé d’en reconstituer un nouveau.
FONDS DE DOTATION
BU « IIEFUOE „
(9.'”° lis(c)
Report f„ 5452,15
M. Reynauti (Abbmlia) 50 — M. J.
,i. Rihei, pasteur 10 — M. R.rny
Goss, ancien (La Tour) 10 — M, ,1.
P. Poêt, diacre (id.) 2 — M. et
M.me G, (Florence) 100.
5624,15
8
uso
INCENDIE DE COLONIA VALDENSE
M. Reynaud (Ahl>rulia) 5.
S
La Coiilerence du Val Gluson sc
réiiiiifa, D, V,, Mardi 24 Moi, à 9
h. du malin, à l’ignerol dans la
cliapelle.
Le soir précédent, des réunions
pré|)araloires auront lieu à Pinnerol
et à S.t Second,
Le sujet à l'ordre du jour est le
suivant: “ Il ciilto o la llturgia
iiella Chiesii Taldcse „. Rapporteur ; Mous, le pasteur Giarnpiccoli.
ia,'s membres des conférences <lu
Vid Pélis et du Val S.l Martin sont
coi'dialement invités.
AVIS
La Conférence du Val S.t Martin
aura lieu D. V. à Massel, leBlMai,
Les frères..du Val Pérouse et du
Val Pélis y sot)t cordialement invités.
PENSÉE
Il faut (jue le vieil homme reçoive tant de soufflets et de coups de
fouet, qu’on lui enfonce tant d’6[dnes, qu'il linisse par laisser la tête
et rendre l’esprit.
Luther.
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