1
Troisièroe Année.
16 Mars 1877.'
VKWWSiNf 0,Ar-n.n,
N. 11.
' l'ÂAAA^A.'^'KM'AiVVMW
Üronfirial de l^tó^Ìise Évaiig*óliq[ixe
Paraissant chaque Vendredi
Ym$ me serez témoins. Actss I. 8.
P MX BK l’iiOXNillBXT PA'n AM<
Italie ..... L 3
Tous les pays-de rUnion de
pdste............... » fi
Amérique .... , » 9'
On ^'abonne;
Fûûr VÎntéHéur chez ISM. les paSleuis et lés
libraires de Torre Pélli'ee.
Pour r£®fénVui- au Bnreau d‘’Admin‘ÌBtration.
Sttivani la vérité avec la charité. Kp. 1, 15.
Un tiblîier» gépafd: 1Ô'eèiitinièy.
Annonces: 25 centinves par ligne.
Les enuois d'argerti s» font par îtiir«
commandée ou par mandata sur
Bureau de Peroso Argenlina.
re
is
Pour îa adresser ainsi: A là Direction du Témoin. Poinarello (Pinerolo) Italie.
Pour i’AdiMtiilMrtittMà adresser ainsi : A l’Administration dn Témoin, Pofnaretto (Pitìeròlo) Italie.
Sonamalre.
lasiruction primaire obligatoire. — Encor© du Secrétaire inamovible de la table.
—- Le nouveau uorti. — Ifouvellés religiettsea. — Divers: L’instrnclion éléraenlaire en Italie. — Souscrlplions recueillies
à Tu™ pour les bâtisses de la Table vaudfiise. — Revue politique. — Avis.
^tmßUCtlON I^RIHAÎRB
(tbligftloire
L'Italie Tient de faire un nouveau jiaa-daps ie aena.dft>.pmgiiA&.
EfÜé pafàit décidée à diasijsef lés
ténèbres de rignorafice. Depuis
l’avènement des institutions libérales, en Piémont d abord, dans
les autres provinces ensuite, le
Gouvernement et les autorités municipales , se sont préoccupés de
l’instruction du peuple ; mais les
succès out été jusqu'ici bien mi*
nimes , puisque nous avons encore
plus du 70 pour cent d’illettrés.
Lorsque, il j a quelques années,
l’un de nos ministres a proposé
un projet de loi sur l’instruction
primaire obligatoire , la majorité
du parlement l'a repoussé soit
à cause de l’état général' des 6uances qui ne permettaient pas la
dépense exigée par cette réforme,
soit parceque le pays manquait
d’écoles et d'instituteurs, soit enfin
et surtout, sous le prétexte spécieux qu’iî ne fallait pas enfreindre fa liberté des parents. —
M. Coppiiio à été plus.heureux
que son devancier; la question a
fait des progrès sans doute , ces
dernières années, puis, ce qu'il demandé est si peu de chose à nos
yeux qu'il eût été insensé de le
lui refuser. La loi qui vient d'être
votée établit rinstrucliob primaire
obligatoire pour lotis les enfants
de 6 à 9 ans, et Sous de certaines
conditions de possibilité et de réalisation. La même qilèstion est
aussi à l'ordre du jouÿ en Fràhcé.
Dans la Prusse. déjà depuis le
règne de Frédéric II, l’enseigïiémént a été déclaré î obligatoire
L’Allemagne, la Suède, la Hollande, depuis plus dejdeuX siècles
possèdent de nOmbréùses écoles.
Pourquoi n’en eSt-i! ^gs de rnârhe
en Italie et en Franc* ?
#aii»i4iLM..Mifibffl ijjiiiiAl i.din'fei -son bel
ouvrage sur f insiritcttôn publique
en France, dit à ce sujet ; « La
vérité est que renseignement primaire , partout où il s’esl établi
avant ce siècle, est fils du proteslanti'sine », « Cela est si évident,
et cela peut être prouvé par des
textes si explicites, qu’il est à
peine nécessaire d’y insister » .
« Déjà en 1524, Luther adressa
une lettre aux Conseils de toutes
les villes d’Allemagne pour les
engager à former des écoles.
Voici la lettre de Luther qu’il
nous paraît très opportun dé reproduire ;
“ Chers Messieurs, puisqu’il
faut ànhoellernent tarit dépenser
pour arquebuses, routes, escaliers,
digues, etc. , afin qu’une ville ait
la paix et la commodité temporelles, à plus forte raison devonsnous dépenser en faveur de la
pauvre jeunesse nécessiteuse, pour
entretenir un habile homme ou
deux comme maîtres d'école. Toute
la force et la puissance de la chrétienté est dans sa postérité, et si
l’on néglige la jeunesse, il en sera
des églises chrétiennes comme d’un
jardin qui est négligé au printemps.
On trouve des gens qui servent
Dieu par beaucoup de pratiques
étranges: ils jeûnent, portent des
cilices et font mille choses par
piété; mais ils manquent au vrai
service divin , qui est de bien
élever leurs enfants , et ils font
corame autrefois les Juifs qui abandonnèrent le temple de Dieu pour
sacrifier sur les hauteurs.
" Crois-moi, il est bien plus
nécessaire que tu prennes soin de
bien élever tes enfants, que d’obtenir l’absolution , de prier, d’aller
en f,pèlerinage et d’exécuter des ,
vœux
» hlon opinion est que l’autorité est tenue de forcer les sujets
d’envoyer leurs enfants à l’école...
Si elle peut obliger les sujets valides à porter la lance et l’arquebuse, à monter sur les remparts
et à faire tout le service de guerre,
à plus forte raison peut-elle et
doit-ell'ë forcer les sujets d’envoyer
leurs enfants à l’école, pareequ 'ici
il s’agit d'une guerre bieu plus
terrible avec le satané démon. Et
moi-même, si je pouvais ou si je
devais renoncer à mon ministère
de prédicateur et à mes autres
occupations, il n’est pas métier
que je ferais plus volontiers que
celui de maître d’école ou d’instituteur. Car je crois que, après ta
prédication, c'est là te ministère
le plus utile, le plus grand elle
meilleur, et encore ne sais-je pas
lequel des deux doit passer le
premier ».
« En rendant l'homme responsable de sa foi, ajoute M. Bréal,
et en plaçant la source de cette
foi dans l’Ecriture Sainte, là Réforme contractait l’obligation de
mettre chacun en état de se sau-
2
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ver par la lecture et par l’intelligence de la* Bible. L’ij^trucj^on
devient donc le prenaier d^ devbîrs
de charité ». j,
Que Luther est éloigné d’admettre la prétendue liberté du
père de' famille de faire de son
fils une brute !
Encore du Secrétaire inamovible
de !a Table
t V. le numéro précédent J.
Cela dit, et revenant à votre
collaborateur et aux raisons sur
les quelles il se fonde, pour déclarer superflue et sans raison
d’être l’institution dont il s’agit,
je me limiterai, — pour en montrer le peu de solidité — à poser
les deux questions suivantes:
Tout d’abord, si les choses sont
réellement comme il l’aflSrme: que
la Table, telle qu’elle est présentement constituée, et sans autre
changement que ceux qu’il a indiqués puisse, et au delà, faire
face à la tâche qui lui incombe,
comment se fait-il que parmi les
signataires de la proposition débattue se trouvent. — à côté du
Président de la Commission d'E
vangélisation et d’autres hommes
qui passent pour assez au courant
de la marche de nos affaires, ecclésiastiques, — deux membres de
la Table elle-même, le Modérateur
et le Secrétaire ? Le seul fait de
cette double signature ne dit-il
pas, de la manière la plus éloquente, que les assertions de votre
collaborateur, à cet égard, ne doivent être admises qu’avec les plus
amples réserves et sous bénéflce
d’inventaire ?
Comment se fait-il, demanderaije, en second lieu, que, dans une
lettre écrite dans le N."” 49 du
Témoin de l’année dernière, par
quelqu’un qui signait Z, et qui, —
aussi bien par le ton général de
sa lettre que par les détails trèscirconstanciés dans lesquels il entrait, — me fait tout l’effet d’un
homme à peine échappé dal pelago
alla riva et qui est encore sous
l’impression de la terreur qu’a
produite en lui le labyrinte inextricable dans le quel il s’est trouvé
engagé; comment se fait-il, dis-je,
que dans cette lettre, l’impossibi
LE TÉMOIN
.n lirt/VW-'WVWWV
Ittéj pour des hommes avant d’ailleur s,Qhç.çun s eui% occupations ^ri
itçulières, de faire face g, une tâche
çomme^elle (mi est imposée auœ
membres de ta Table, y soit proclamée avec un accent de convietion qui ne saurait être surpassé ?
Et si, —- en sas de ce que je
viens de dire, — il se trouvait,
Monsieur et honoré frère, que
votre collaborateur fût (ce que
j’incline fort à croire) un de ces
hommes comme ils n’abondent pas
au milieu de nous , doué de facultés administratives tout-à-fait
exceptionnelles, et qu’une participation non interrompue de plus
de 25 ans -à la direction de nos affaires ecclésiastiques a plus que
familiarisé avec celles; — un tel
homme, ce qui est plus, aidé,
dans, sa tâche, de collaborateurs
presqu’aussi expérimentés que lui
et capables d’un travail considérable, son témoignage, dans le cas
dont il s’agit, aurait-il encore
tonte la valeur qu’on eût pu être
tenté, sans cela, de lui attribuer?
Mais c’est précisément pareeque,
d’un côté des administrateurs de
celle ireiiipe soni rares au milieu
de nous, et q^ue de l’autre il n’est
pas conforme S l’esprit de nos ina
titulions presbytériennes que les
mêmes hommes se perpétuent pen
dant trop longtemps au pouvoir,
qu'il faut, de, toute nécessité, aviser à un moyen de parer, d’une
manière efficace, soit à l’un, soit
à l’autre de ces inconvénients.
Puis, — à propos toujours de
la tâche qui incombe à la Table,
et indépendamment de tout ce qui
a été dit jusqu’ici, — permettezmoi, Monsieur et honoré frère,
de vous ouvrir mon cœur et de
vous dire toute ma pensée:
Si notre Table, selon moi, a eu
un tort, le meme à peu près pour
toutes les administrations qui se
sont succédées depuis longtemps,
c’a été celui de s’être trop constamment et trop exclusivement réduite
au rôle de Bureau de transmission , et de ne s’être pas assez
souvenue, qu’au fond, sa tâche,
comme « autorité représentative
» et administrative de l’Eglise,
» dans l’intervalle des Synodes »
(art. 20 de la Constitution) n’est
ni plus ni moins que celle d’un
évêque, dans le sens étimologique
et primitif de cette parole.
Ce mot, je ne me le dissimule
nullemtn|' jra faire pousser les
hauts cri|-soit à notre docte ami
de Florence* soit et ¡^lus encore
qu’à lui, à votre spirituel voisin,
qui dans le proposition faite au
Synode, n’a pressenti rien moins
qu’un épiscopat subreptice.
Mais je ne la retirerai pas pour
tout cela, persuadé que je suis
qu’un épiscopat à cinq têtes et*
par dessus, susceptibles de renouvellement, d’année en année, n’expose pas à un bien grand péril
nos institutions presbytériennes;
et tout aussi persuadé que c’est
d’un tel épiscopat que nous avons
besoin, pour ramener dans notre
Eglise, avec plus d’unité et plus
d’ensemble, une activité plus efficace et plus bénie.
Or cet épiscopat, les choses restant ce qu'elles sont, la Table
même la plus dévouée et la plus
capable serait dans l’impossibilité
absolue, — à moins d’une longue
permanence aux affaires, — d’arriver à l’exercer.
Comment cette possibilité pourrait-elle lui être acquise,— non
pas seulement au bout de deux
ou même trois années de tâtonnements pénibles , mais le plus
tôt possible après son entrée en
charge?
That is the question! Là est la
question' que je me réserve de
traiter dans une prochaine lettre,
maintenant que je crois avoir démontré qu’il est tout autre qu’exact
que nous nous trouvions en face
d’un hors d’œuvre.
Agréez, Monsieur et honoréfrère,
etc.
Le 27 février 1877.
P. a.
LE i\üUYE4l NOm
A celui qui vaincra je
lui donnerai un nouveau nom.
Apoc. % XI,
Personne ne connaît le nouveau
nom écrit sur le caillou blanc,
excepté celui qui le reçoit. Cela
rappelle les visions qui ne pouvaient être contemplées que par
les personnes auxquelles elles
étaient destinées, pendant que la
multitude ne voyait rien ni n’entendait rien de ce qui se passait.
3
LE TÉlfOIN
47
Le nouveau ^om est donc écrit
-en uDÿlangage myatérieui que les
profanes ne peuvent comprendre,
mais que Dieu explique à ses élus,
parceque tel est son bon plaisir.
Les fidèles sont souvent sur la
terre l’objet d'un si grand mépris
que Dieu veut les encourager en
parlant avec eux un langage que
le monde ne peut comprendre.
C'est là un privilège accordé seulement aux membres de l'Eglise
invisible), à l’Epouse de l’Agneau.
Ceux qui ne sont chrétiens que
de nom, n'y peuvent rien comprendre. Ils peuvent bien parler
de régénération, de nouvelle naissance, de nouvelle créature, mais
hélas ! ils n ont point connu par
expérience la précieuse et profonde
signification de ces paroles. Ils
peuvent parler de la conversion
et de la sanctification sans en
avoir senti les effets précieux et
sans iivoir goûté ce qu’il y a de
consolant et de céleste dans l’œuvre divine indiquée par ces expressions. Ils peuvent parler, le
langage de Chanaan et prononcer
des paroles très édifiantes, mais
ce ne sont pour eux que des
termes conventionnels vides de
sens et qui ne répondent pas à
des impressions reçues, moins
encore à des changements éprouvés. Ils ne connaissent pas le langage du ciel et ne comprennent
pas même le nom que Dieu donne
aux rachetés. Pour comprendre
ces choses, il faut les avoir senties; une description ne suffit pas';
elle ne serait que l’üiiibre en
présence de la réalité, « L’homme
animal ne comprend point les choses qui sont de l’Esprit de Dieu,
car elles lui paraissent une folie ».
Tu peux rencontrer des hommes
qui ont usé leur vie sur les livres,
qui ont acquis des connaissances
très étendues , qui sont cafialiles
de déchiffrer les mystérieuses inscriptions des monuments anciens,
mais qui ne peuvent comprendre
le nouveau nom des racheiés Ils
ne l’ont pas reçu et ils ne ie. connaissent pas malgré la prof'ondenr
de leur érudition. Tandis i|ii’nn
chrétien simple et sincère, avec
des connaissances très bornées
quant aux choses de la terre, coinprend, cependant les clioses [u'ofondes de Dieu, par le Saint Esprii
qui nous révèle les secreis (in 'l'ont
puissant. C’est potir céla que Jésus
s’écriait en dis^int: 'è' Jè te loue,
ô Père! Seigneur du ciel et de la
terre, de ce que tu as caché ces
choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées
aux enfants. Oui, mon Père, cela
est ainsi parceque tu l’as trouvé
bon ». (Matth. XI, 25, 26). Si le
racheté connaît la signification de
son nouveau nom , ce n’est ni la
chair ni le sang qui Je lui ait
révélé, mais le Pôfé qui est dans
les deux.
Les arguments tirés de l’expérience chrétienne pour appuyer la
vérité remplissent de joie et de
paix le cœur des croyants, mais
ils ne sauraient être goûtés par
les incrédules qui n’en ont jamais
éprouvé la force. Parler avec un
impie du bien que nous font la
prière, la lecture et la méditation
de la Parole de Dieu, c’est tout
comme parler italien à un chinois
qui ne connaît pas même Va, h, c
de notre belle langue. Celui qui
ne possède pas le nouveau nom
n en connaifni la valeur ni la
beauté, et personne ne peut apercevoir l’évidence de l’adoption clans
ila famille ,de. Digu sinon celui
qui y a été introduit par la grâce
du Seigneur. [A suimj.
ce qui donne un instiliileur pour 570
habitants.'
Lllalie centrale, T~ Emilie, Toscane,
Ombrie, Marches et province de Rome
«ne population de
0,5.58,(J07 habitants pour communes possédait, 7,943 insliluieurs,
soit^ un inslituleur pour 950 habilanis.
L’Italie méridionale , — Abruges,
Molise , Campanie , Basilicale , Fouille
et Calabres, — qui compie une population de 7,475,811 habitants pour
1842 communes, possédait ; 6,557 instituteurs, soit un instituteur pour 1,230
habilants.
L’Italie péninsulaii^, — Sicile et
— dont la population s’élève
à 3,j2Ô,759 habitants pour 726 communes, possédait, 2,711 instiliileurs,
sou un instituteur pour 1,500 habitants.
^ Des 7,233 communes que compte
l’Jlalie , 49 seulement ne possédaient
pas d’instituteur en 1875. Ces 49 communes appartiennent aux provinces
suivantes: Bergame., Cagliari, CallaHÎsella. Còme, Cosenza, Gòni, Gênes,
Milan, Pavie, Potenza et Rome.
(Le Courrier d’Italie).
iiouvelles reltjg^icuscô
refiroduisons la lettre suivante
de M. Casalis, publiée par Y Eglise Libre :
< Vu l’approche de notre assemblée
annuelle, nous nous faisons un devoir
de prévenir les amis des missions que,
pour atteindre les dons reçus pendant
le précédent exercice 1875-76, il nous
faudrait encore recevoir d’ici à la fin
de ce mois, une somme de 85.000
francs ».
Paris, 5 mars 1877.
E. Casalis Directeur.
L'iiKstructiiin élémentaire en ilalie
Un juge et son prisonnier
SOUVENIR DE VOYAGE
Appelé à visiter, il y a une trentaine
(1 années, une ville de Hollande, pour
y intéresser les amis du règne de Dieu
a l'évangélisation d’nn pays voisin, je
dns, un dimanche matin, par ignorance
de la langue du pays, célébrer seul
mon culte.
Une statistique publiée par le ministère de rinslruclion publique, et
annexée au projet de loi sur l’inslruciioii obligatoire, nous fournit des indications intéressantes sur la siliialion
dr MOS écoles élémentaires en 1875.
La Haute Italie , c’est-à-dire le Piénioiii, la Ligurie, la Lombardie et la
Vèiiéiic, qui compte une population de
9,.SA7,0ü7 lialiilanls pour 4,424 com'rmii.-s, ()().ssé(lait 18,661 instituteurs,
^ Invité à diner chez un des notables,
J y rencontrai une famille chrétienne,
nombreuse et vraiment patriarcale. —■
Après le repas, un des fils, président
du tribunal du district, me parla d’une
grave difficulté qu’il avait rencontrée
peu de temps auparavant, dans l’exercice do ses fondions. Il s’agissait d’un
pasteur indépendant qui, à diverses
reprises, avait présidé des assemblées
religieuses, interdites par In loi. Chaque
fois, les délinquant avait été condamné
à des amendes toujours plus fortes. A
la fin, le montant en était devenu tel
que, faute de payement, le tribunal
avait dû le remplacer par des années
d’emprisonnement. — Le pasteur W.
avait donc été incarcéré par ordre du
président, homme pieux qui voyait un
frere en celui qu’il faisait conduire en
prison, t Désirez-vous faire la connaissance de ce courageux témoin de .lésusLhristV » me demanda le juge. — Assurément, » répondis-je. Je m’attendais
a être conduit vers le prisonnier par
un domestique. Aussi, grand fut mon
elonnemenl, lorque je vis le fils de
mcin hôte prendre son chapeau et me
précéder. Les portes s’ouvrirent devant
lui, et bientôt, après avoir franchi
maints couloirs obscurs, nous entrâmes dans la chambre du prisonnier.
En voy.ant ce fréiè, que nous surprenions penché sur sa Bible in-folio,
4
4«
LE TEMOIN
mal éclairé par uae lampe jfeneuse,
amaigri par les fatigues et ìes'peines,
se retourner {M)ur nous tendre la maìn
el nous saluer avec une vive expression
d’amour fraternel, je crus être eii présence d’un de ces doctes théologiens de
la Réforme, qui consumaient leurs veilles, après avoir évangélisé pendant le
jour, en étudiant et commentant le saint
Livre. Après lui avoir été présenté, ce
fut. le juge c}ui nous servit de trucheman. Malgré le local où nous étions
réunis et le caractère officiel de notre
mlerprêire, nous nous sentîmes en parfaite liberté el nous échangeâmes le
doux témoipàge\,^e l’affection chrétienne. Sur m.a demande, il m’exposa
sans aucune irrilalion ni amertume,
la cause de sa détention , et* exprima
sa reconnaissance pour la biiatveillance
et les soins dont il avait été l’objet,
spécialement, de*lç part du président.'
Avant de nous dire adieu, il voulut
fléchir les genoux el prier pour nous.
C’éUiit HH spectacle vraiment émouvant
de voir le prisonnier et son juge prosternés l’un à côté de l’aiitre el priant
l’un pour l’autre. Le cher pasteur me
serra ensuite la main el me dit en
français, me montrant le président:
« bon, très bon pour moi ».
Voilà, il faut l’avouer, ce qui ne se
rencontre pas souvent dans le monde
et sous l’influence de son esprit. C’est
un fruit de la grâce de Dieu; car elle
seule peut réunir dans un même sentiment de loi le riche et le pauvre,
le monai:que el le sujet, le juge elle
prisonnier, el leur donnei’ par une
iuimilialion commune devant le Roi
des rois, le sentiment qu’ils sont concitoyens du Royaume des cieux et frères
en celui qui est leur Rédempteur.
Le magistral dont il vient d’être
question, devenu l’année suivante ministre de la Justice, se bâta dé fairl
abolir les lois persécutrices des dissidents, et rendit la liberté à son frère
prisonnier. (Feuille religieuse).
soüscRi Plions
recueillûs à Turin pour les bâtmes
de lu Table Vaudoise
MM. i. P. Meille, pasteur (pour
le Pradoltorno) . . . ir.
Ecole
31
adel
Joseph sial an {pour I
Supérieure), ,
A. Gaydou (pour le P
torno ) ....
SI. Tatmou . .
Bernard . . ,
Proehet-Gonin .
Auguste Sosto ....
Madame Elise Giorgis Venezze
MM, Gay Revel . . .
Paul Turin ....
Auguste Courlial . .
E. Bo.sio et C, . .
A. Bioltey Sturenburg
I). Peyrot ( pour Ecoles
Eelix Muston ,
Madame Mylius .
.\IM. P. P. Caffarei
Krauçoi,s Besson
H. Peyrot . .
P. Robert . .
N, N, . . . . . ,
John de Femes, banqii
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Reporte fr.
Adolphe Pellegrini joErémeur, »
P. T. ^ :
le D' ehev: Monnet .
Madame Marie Frache
MM. MorgMa S. Henry
J. B; WFfchel . . .
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S. Craponne . . ,
le chev. Auguste Caffarel
Madame E. Malan . .
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ame veuve Long, née Dutoit » 100
; recueillis à.Turin Total fr„ ,1304
ili. Gènes » 1184
ìli. Florence » 697 35
irl. Rome » 646 32
ili. Naples » 606 10
iîi. Milan . . » 347 70
id. Livourne » 323
id» Bergamo . » 293
id. Pise . . » 70
id. R. H. » 35
id. id. V. . . . * par ta Famiglia 10
Cristiana » 60 40
fr. 5576 87
A ce chiffre s’ajouferaient les souscriptions qu’on nous a fait espérer de divers
côtés. Nous rappelons que les dons grands
et petils sont reçus avec reconuai.ssanceet
peuvent être remis soit à M*“ J. D. Gharbonnier, Modérateur, soit au soussigné,
soit encore à MM. tes pasteurs ou évangélistes — Nous ne publions ici que les
souscriptions de Turin parcoque le Tiémom
a dans cette ville un plus grand nombre
de lecteurs. Les autres listes ont été publiées dans la Famiglia Cristiana. Les
souscriptions pour les temples du Serre
et de Pra dei-torno vont être publiées prochainement. E. Bohnet Pasteur.
Êtatie. — Le Parlement a discuté
le projet de loi présenté par l’honorable Ceppino sur l’instruction obligatoire. Des discours remarquables ont
été prononcés, enlr’aulres celui du ministre el celui du député Berti. La loi
a été adoptée par 208 voix contre 20.
11 a été question, ces derniers temps,
d’une nouvelle fournée de sénateurs.
Mais il paraît que le Minisi ère doit se
résoudre à y renoncer pour le quart
d’heure; le Roi n’aurail pas reconnu
la convenance de cette nomination qui
suivrait de 1res près d’auires fournées
considérables.
L’honorable Deprelis a présenté, sans
cependant demander l’urgence, les projets de loi pour les réformes de Timpüt de la richesse mobilière, de l’impôt de mouture el de la perequazione
fondiaria.
Le ministre de la justice Mancini est
de nouveau malade. Spaventa a été
nommé député à Bergarae avec 807
voix contre 732. données à Tasca, candidat minisiériel.
Les journaux étrangers, la Gazzelle
de Tm de Berlin, le Tageblati de
Vienne et la République française parient avec stupéfaction d'un libelle écrit
eti publié par Luciani contre ses juges.
Ils se demandent comment un galérien
a pu écrire, faire imprimer et publier
un opuscule plein d’injures, s’il n’y a
pa.s en Italie une loi de la presse. —
Mancini, Deprelis el Nicolera sont appelés par Luciani dans ce libelle « mes
amis persdfùfiels él polilitjues ».‘L’auteur parle surtout de Mancini if
dit avoir reçu plusieurs lettres dans
lesquelles il est appelé son « très cher
ami ». — Voilà un nouveau fait peu
propre à relever aux yeux du pays el
de l’étranger la réputation de l’Italie
au point de vue des principes moraux.
fraatee. — Le Sénat a nommé
sénateur inamovible M. Dupuy Lomé
bonapartiste, avec 142 voix contre M.
André républicain modéré qui a obtenu
140 voix.
La question de la liberté des réunions religieu.ses est posée devant le
Parlement. La Chambre des députés a
pris en considération l’ancienne proposition de M. de Pressensé, el volera
un projet de loi qui remplace pour
les réunions religieuses l’autonsaliori'
préalable par une simple déclaration;
— Le père Hyacinthe ayant reçu nu
refus de M. Marcère, puis de J.,
Simon de faire des conférences reli-.
gienses à Paris, mais ayant‘obtenu
raulorisalion de parler sur des sujets
de morale, a écrit à M*' J. Simon la
lettre suivante:
• Les conférences que j’ai l’inlqntion
de donner devant se renfermer dans
des questions de morale, i’aulorisaliou
que je demandais n’est plus nécessaire.
€ Mes conférences restent dans les
dispositions de la loi sur les réunions,
et je n’ai plus qu’à user du droit appartenant a tout citoyen français ».
Mais le pas n’est pas long de la
morale à la religion, et si le père
Hyacinlbe vient à parler en homme
religieux, en représentant de la réforme
catholique, le ministre lui inlerdiral-il les conférences, — ou pourra-t-il
le laisser parler ?
Queatton a'Orient, — Les nouvelles sont à la paix. Le général Ignaliqff visite dans ce moment les divers
Etals intéressés dans la question d’Orient, afin de les disposer à faire une
réponse favorable el analogue à la note
de M. Gorlschakoff. La Russie paraît
tenir beaucoup à cette satisfaction, soit
parceqùe la condition des chrétiens
d’Orieni serait améliorée, soit surlout
pareequ’il lui serait permis de battre
en relraile et de ne pas affronter seule
une longue el désastreuse guerre, dont
les puissances l’empêcheraient de joiiii'
des avantages quand même elle en
sorlirail victorieuse. Déjà ta Cour d’Al
lemagne et le Gouvernement de France
ont fait à l’ambassadeur extraordinaire
du czar un excellent accueil.
i'Vvis
Les Consistoires et les personnes
qui collectent en faveur de la Société
des Missions, de Paris sont priés de
faii e parvenir au plus tôt à ta Table le
montant des Coltecles faites, afin qu’un
premier envoi puisse être très prochainement expédié au Comité.
J. D. Charbonnier.
n
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pigaerol, Impr. Chiaotore et Mascarelli-