1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie.......... L. 3
Tous les pays de TUnion
de poste............» 6
Amérique du Sud . 9
On s'abonne ;
Au bureau d’Administratio«;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Robert (Pigneiol)
et à, l’imprimerie Alpina à
Torre Pellice.
rVabonnetnent part du 1. Janvier
et se paye d'avance.
Année XIX. N. 30.
27 Juillet 1893.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annoncés: ^ centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour là UédactioB àM.
lePasLH. Meille, Torre Pellice
et pour rÂdniiuiMtration à M
Elisée Cos label, TorrePelHce,
Tout changement d'adresse est
payé Ü,*25 centimes.
LE TEMOIN
KCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous niB serez lémuina. *ct.I,8. Suivautla vérilà uvee la charUù.Eiih. IV, 15. Qua loa rôgiio vienne. ¡n»tth.VI,10
Si O m III » i I* c :
Communications officielles. — L’Esprit île
. communion. — Echange momeniané de
paroisse. — Correspondance. — A propos du dernier livre de M. F. Godet.
— Nouvelles Religieuses. — Avis divers.
COIVlIVlUNICATlONS OFFICIELLES
Le Corps des Pastèiirs est convoqué pour le Jeudi 10 Août prochain,
à 9 l). du matin, dans la Salle du
Synode, à La Tour.
L’ordre du jour est fixé comme
suit;
1“ Examen de foi des candidats
au St. Ministère, qui auront fait
parvenir leur demande à la Table
avant le 6 Aoûl. (Nous avons déjà
reçu celles de MM. les candidats J.
Jacques Ri betti, de Pomaret; lîarIbélemy Soulier, de St. Gèrmain,Jean Grill, de Pral ; Albert üillour,
de Bordighera; et Henry Meynier,
de Turin).
2“ Nomination des Commissions
examinatrices de la gestion des différentes Administrations de l’Eîîlise.
S*
proposi
3“ Goinmunicalions et
tiens diverses.
£ii Tour', le S 4 Juillet J893.
Pour la Table:
J. P.'PoNS.
L’Esprit de communion
I Corinth, xi, 28.
Aussi, est-ce sur un autre champ
qu’il nous faut chercher l’explication
de cette parole. Où donc est la dillérence entre la communion qui
n’est pas digne, et celle qui est digne du Seigneur? La dilférence,
comme je l’ai déjà dit, e.st une différence de loi. De même que celui
qui chercherait en ijuelque sorte à
se laver et à se blanchir lui-mèrhe
avant de se présenter à la table du
Seigneur, montrerait par là qu’il ne
connaU pas la foi, qu’il ne sait quelle
est la source de la purification du
péché et de la sanctilicalion de l’àme,
de même aussi celui qui vient à la
laide du Seigneur pour communier
dignement, c’est celui qui regarde
non point à lui-tnéme, non point à cet
amas de misère, de corruption, de pécliés, de transgressions que nous appelons notre propre cœur, mais à Celui
qui a aci|uis le pardon au prix de son
sang et de ses souffrances. Oui, voilà
Celui sur lequel je veux mesurer la
pensée et rintelligence des choses
représentées dans la Sainte Cène,
afin d’en avoir une pensée qui ne
soit point indigne; c’est sur Jésus
2
- 134
que je veux prendre le modèle de
ma foi, c’est là que je verrai le don
du Père, que je verrai « la grâce
manifestée salutaire », que je verrai
rindignité; oui, je la retrouve là
l’indignité de mon cœur, l'indignité
de ma vie, l’indignité de toute ma
personne, et là, au lieu de m’elTrayer à la vue d’une telle indignité,
quelque grande qu’elle soit en ellemême, là je trouverai au contraire
la consolation, l’encouragement dont
j’ai besoin, car je verrai Celui qui
est venu dans le monde en disant:
« Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin du médecin, mais ce sont ceux qui se portent mal ». Je lui dirai donc : Me
voici, moi malade, me voici avec
mes indignités, avec mes imperfections, Seigneur, aie pitié de moi,
sois apaisé envers moi! » Et alors
un regard, un regard pénétrant, comme celui qui tomba sur Pierre après
son reniement, descendra aussi dans
mon cœur. Et là je comprendrai
qu’il y a un jour dans sa colère,
mais qu’il y a toute une vie dans sa
faveur; là je comprendrai que celui
qui a reçu la grâce du Père, qui a
été éclairé par cette communication
du Saint Esprit, a autre chose à faire
que de se regarder lui-rnême; que
désormais une nouvelle occupation
lui est donnée, l’occupation des rachetés dans le ciel, l’occupation qui
remplira pour nous l’éternité lorsque le Seigneur nous aura rassemblés devant sa face, c’est-à-dire la
médilation, la contemplation de cette
grâce infinie par laquelle nous avons
été rachetés. C’est ainsi, qu’en apprenant à connaître l’homme de
douleurs, nous apprendrons aussi à
lui rendre hommage; c’est ainsi
qu'en apprenant pour qui il est mort,
nous lui 'donnerons l’honneur qui
lui appartient en nous humiliant à
ses pieds; c’est ainsi qu’en apprenant pourquoi il est mort,, pour
quelle raison, pour quellê cause,
nous apprendrons à « nous juger
nous-mêmes », selon qu’il nous est
prescrit. Ainsi nous jugeant nousmêmes, nous humiliant nous-mêmes, |
nous comprendrons notre indignité,
mais nous la comprendrons d’une
manière toute différente de celle dont
il a été précédemment question. Ce
ne sera plus parceque l’extérieur,
parceque le vernis de notre existence visilde aura reçu quelques atteinte.s, parce qu’il ne .sera pas continu et brillant à une fausse lumière,
ce ne sera pas pour cela que nous
nous sentirons indignes, ce ne sera
pas avec la pensée que si nous pouvions réparer ceci ou cela, ce petit
accident dans notre vie, ensuite tout
irait bien, non, oh non, bien loin de
là; mais ce sera par la connaissance
du fond de notre nature, par la connaissance de cette composition de
nous-mêmes à laquelle .s’applique la
Parole du Seigneur qui'dit que « le
cœur de l’homme est désespérément
malin, par dessus toutes choses ».
Ah! mes frères, voilà où est notre
indignité. Notre indignité, elle n’est
pas dans telle ou telle manifestation
de ce qui est au dedans de nous,
mais elle est dans la chose même
qui se manifeste ; c’est là ce que
nous enseigne Jésus en tant de manières différentes, quand il dit, par
exemple, que « de l’abondance du
cœur la bouche parle », que « les
choses qui sortent de la bouche, les
paroles, peuvent souiller l’honime ».
Ce n’est pas parceque nous faisons
ceci ou cela que nous sommes indignes devant Dieu, c’est parceque
nous sotomes des pécheurs, parce
que nos cœurs sont corrompus, parce
que nous nous sommes éloignés de
lui, parceque nous avons abandonné
sa volonté , parceque nous nous
.sommes révoltés, parceque nos â- mes sqnt dans la révolte. En sorte
qu’il ne suffit pas, pour se considérer comme réconcilié avec le Roi
de gloire, de s’abstenir de proférer
les cris des révoltés, tant qu'on reste
dans le camp de la révolte, mais il
faut « sortir vers lui liors du camp
en portant son opprobre », il faut
3
— 135
que le cœur se retourne vers lui,
se convertisse, reçoive une nouvelle
vie, et cela, il ne peut le faire qu’en
recevant, comme je l’ai dit, une vue
suffisante, complète, une mesure
correspondante de la grandeur de
l’œuvi'e par laquelle il est racheté.
C’est la pensée de la miséricorde de
Dieu, c’est la connaissance de cette
miséricorde dans sa nécessité, dans
son développement, dans .son action,
dans sa concentration sur la lête du
coupable qui doit êti-e sauvé, c’est
cette connaissance qui est la digne
préparation à la communion du Seigneur Jésus; car ce n’est pas à une,
simple forme, ce n’est pas à la partie visible de son œuvre uniquement que le Seigneur Jésus a attaché
ce mémorial, qu’il l’a établi à perpétuité dans son église, mais c’est
avant tout et .surtout à l’œuvre intérieure, invisible, à l’œuvre spirituelle qui s’accomplissait au milieu
de ces choses visibles, par la grâce,
par la pui.ssance ineiïable de Dieu;
c’est à l’œuvre de la rédemption, de
la justification, de la réconciliation.
En sorte donc que celui qui ne verrait dans la sainte cène de Jésus que
le mémorial de sa mort en tant
qu’elle fut un événement visible et
connu des habitants de Jérusalem;
celui qui ne verrait dan.s la coupé
et le pain de Jésus que le mémorial
de ses souffrances physiques ou mo*
raies, encore même qu’il en admette
et qu’il en reçoive la réalité, celuilà dis-je ne célébrerait pas la communion du Seigneur: car ce n’est
pas par ces soulVrances en elles-mêmes qu’il s’e.st mis en communion
avec nous, mais c’est par l’extension
de leur valeur à tous ceux qui constituent l’église de ses rachetés; c’est
parce qu’il leur en a donné le privilège, c’est parce qu’il les en a enrichis comme d’un trésor, et là est
l’œuvre invisible de sa grâce, mais
là aussi est le point central de toute
cette œuvre que nous célébrons lorsque nous prenons dans nos, mains
la coupe. Aussi, mes bien-aimés
frères, nous pouvons avec joie ré.sumer ces dillérents aspects de ce
sujet si important (je n’ai pu faire
que l’effleurer), nous pouvons dis-je
le.s ré.sumer en cette parole de l’apôtre: « Nous l’aimons parce qu'il
nous a aimés le premier ». il faut
en effet que notre préparation pour
recevoir la coupe et le pain du Seigneur aille jusqu’à ce point; il faut
que ce soit une préparation d’amour;
il faut que nous puissions dire: Nous
l’aimons parce qu’il nous a aimés le
premier ».
(A suivre). Laharpe.
Echange momegtané de paroisse
Entre paroisses voisines, les pasteurs font quelques fois échange de
chaire. 11 est, jusqu’ici, arrivé rarement qu’ils aient fait échange de
paroisse pour quelques semaines.
N’y aurait-il pas quelque avantage à
ce que, — sans en faire une institution officielle — pendant la saison
favorable les pasteurs et leurs familles se missent un peu en mouvement?
Lorsque les membres d’une famille
sont toujours ensemble, les lien.s de
l’affection naturelle n’ont pas lieu
d’être mis à. l’épreuve ; et l’on ne
se rend pas toujours compte qu’ils
existent. Mais que l’un d’eux soit
appelé à sortir de la rriaison et à
restef absent pendant quelques semaines seulement; alors, le cœur s’émeut, l’on se salue, et l’on se dit :
Au revoir, à bientôt, s’il plait à Dieu.
Et quand le retour s’effectuera, il y
aura de la joie. Et entre ces deux
moments, les communications ne
cessentpas, mais prennent un cachet
particulier d’alfection. Faites l’application de cette comparaison au
pasteur et à sa famille s’éloignant
de celte famille plus grande qui est
l’église.
Voici un paroissien qui se tient
habituellement éloigné du culte, et
qui cependant a l’idée de venir saluer
4
- 136
son pasteur, dans sa nouvelle résidence temporaire. Un autre s’en arrive avec une douzaine d’œiifs pour
voua exprimer son alTeclion. Un
troisième fait une lionne course
pour venir tout exprès demander
des nouvelles. Un quatrième, en
laissant écliapper quelques larmes,
vous fait saluer. Une bonno femme, qui .sait que son pasteur s’intéresse à son âme et travaille sérieusement à l’œuvre de Dieu, vous
dit avec émotion qu’il lui taide de
le revoir. Du côté où il y a le plus
de vie, presque chaque Dimanche,
partent ceux (|ui ne s’effraient pas
d’une course, et qui sont animés de
l’Esprit de Chiist, pour aller soutenir comme des témoins la prédication de leur pasteur. Il s’établit ainsi
des relations qui, sous la bénédiction
de Dieu, peuvent avoir d’excellents
résultats.
Les pasteurs de leur côté font la
connai.ssance des âmes pieuses, vivantes, actives, lorsqu’il y en a, et
reçoivent aussi un,peu de rafraîchissement à leur contact. Us ne
donnent pas seulement, ils reçoivent
aussi. Ils sont très heureux s’ils ont
les sentimenbs de l’apôtre rpii écrivpiit: « .le désire extrêmement de
vous voir, pour vous faii'e part de
quelque don spirituel, afin que vous
soyez affermis; c’est-à-dire, afin qu’étant parmi vous, je sois consolé avec
vous par la foi qui nous est commune ». Le pasteur en changeant de
paroisse, ajoute son témoignage à
celui de son collègue, il affermit par
là ce qui est susceptible d’être affermi, et travaille à réveiller ceux
qui ont besoin d’être réveillés.
La partie la plus agréable est certainement de faire la connaissance
de ceux qui aiment le Seigneur Jésus. Mais hélas! ceux qui ne l’aiment pas, et qui, cependant, très
souvent, prétendent l’aimer, sont
nombreux, et les pasteurs se rendent ainsi compte des difficultés qui
se rencontrent partout. Il y a un
bon nombre d’années, un pasteur
disait dans .son rapport très bref, à
la Table à peu près ces paroles ([ue
nous citons de mémoire: Ma paroisse a quelques brebis galeuses,
mais en cela, elle ne diffère pas de
ses voisines, Consolation desmalheu
reux! mais l’Evangile nous enseigne
à combattre les uns pour les autres
et à nous soutenir dans la lutte. Si
je connais les difficultés de mon
voisin, je puis davantage sympathiser avec lui.
Et quant aux arrangements de
logement et de cuisine, n’y a-t-il
pas quelques difficultés? Et n’arriverait-il pas que l’un se charge de
plus de travail, landisque l’autre s’en
allège? et puisque l’échange se fait
en été, que l’un a la chaleur et l’autre l’air frais? A cela nous répondons
qu’il n’est pas mal de mettre un peu
en pratique ceci: «Nul ne disait
d’aucune des choses qu’il possédait
qu’elle fût à lui, mais toutes choses
étaient communes entre eux ». Et
le résultat est celui-ci: « Celui qui
avait beaucoup, n’a rien eu de snperllii, et celui qui avait peu, n’en
a pas eu moins».
J. D. H.
CORRESPONDANCE
The Valdese Corporation,
Valdosé, North Carolina, U.S.A.
C. A. Tron, president.
PosL and Telegraph Ofllce \
" ■ ‘O., N. C./
AlUB'jlguiiton, Burke Go.
Morganton, N. C., (sans date).
M. le Directeur du Témoin ,j
Nous profitons du départ de M.
C. A. Trou pour l’ilalie pour vous
donner quelques détails sur notre
colonie. Jusqu’ici nous avons préféré garder le silence désirant avant
tout examiner le pays, le climat et
ses habitants. Après un mois et plus,
il nous semble plus que raisonnable de
donner de nos nouvelles à nos frères ■
5
137
des Vallées qui ont prié pour nous
et qui ont assisté à noli’e dépai't
avec tristesse et anxiété. Notre voyage a été long et ennuyeux ayant
dû séjourner 6 jours a Boulognesur-rner, et la ligne Néerlandaise,
quoique la moins chère, est peu recommandable pour des émigrants.
Cependant nous avons eu une assez
bonne mer et nous sommes arrivés,
grâce a Dieu, sains et sauts a NewYork. En mettant le pied sui' cette
terre étrangère tout a été nouveau
pour nous. Des amis dévoué.s nous
attendaient au port et sans embarras nous avons pu être transportés
presque gratuitement jusqu’au clietlieu de la colonie.
Un ti-ain spécial mis à notre disposition depuis Westpoint s’arrêta
au beau milieu d’uire plaine entourée par des collines bien boisées.
i>a fine Heur du pays était là pour
nous donner la bienvenue. On avait
pensé à tout, à la nourriture, aux
maisons, voir'e même à la literie.
Irrutile de dire que trous avons
été un grand sujet de curiosité et
surtout d’amabilité. .Jamais nous n'avons trouvé une population aussi
douce et agréable, i.e climat est des
meilleurs et si parfois la elialeur
paraît se faire sentir, la fraîcheur
de la nuit vient bientôt tout corriger en nous apportant un, lion repos. I/aspect du pays est ravissant.
Les collines nous rappellent nos chères vallées mais avec la différence
qu’orr peut arriver à la sommilé en
voiture à deux chevaux. Adieu hottes, fagots, soucis pour se transporter aux chalets; les mulets et les
bœufs sont là pour vous lemplacer.
L’eau ést des meilleures et se trouve
partout pour les besoins des familles. Nous ne croyons pas l'arrosage
néce.ssaire vu l’abondante rosée et
les fréquentes averses qui suffisent
au besoin du terrain, l^e .sol est
partout cultivable et là où il est
soigné donnant une abondante récolte. Nous nous trouvons en face
de la vastité et les bornes ont dis
paru pour laisser à chacun l’élan de
son intelligence et de sa force.
Une trentaine de familles seront
les bienvenues, mais il y a de la
place pour plus de 150 familles, ne
pouvant vous donner aucune idée
de 10000 acres. Nous sommes heureux et avec l’aide de Dieu un beau
futur s’ouvre devant nous. Les bases
de la colonie sont solidement posées
sur le Rocher des siècles ainsi que
sur des documents humains et avec
loi et courage nous allons de l’avant.
Lrères des Vallées, conlimiez à
prier pour nous, car rien ne pourra
jamais nous séparer ni vous faire
oublier.
En vous remerciant, M. le Directeur, agréez, les salutations cordiales
de vos dévoués, les fondaleurs de
la colonie Valdese:
Philippe Richard,
Micol Jaubert,
Pons Jean Henri,
Pons François,
Giraud Giovanni,
Tron François,
Guigou Jean,
Tron Henri.
Tron Pierre,
Refodr Jean,
Martinat Antoine,
Pons Albert.
(Suit le timbre à sec
de la Colonie).
A propos du dernier livre
de M. Godet
e Que n’ai-je sa plume! » disait
un jour avec modestie ,M. Frédéric
Godet, en parlant de Renan et en
combattant ses idées sur le cbristianisine. Eb bien, moi c’est une plume
au.ssi bien taillée que celle de M.
Godet lui-même que je voudrais
avoir ce malin poui‘ écrire quelques
mois à propos de son dernier ouvrage. C'est un peu lard, j’en con-
6
- m
viens, mais la lenleur étant chose
toute vaudoise, mes lecteurs des Vallées seront indulgents à cet égard,
j’en suis persuadé. Plusieurs d'entr'eux ont eu l’avantage de voir et
d’entendre l’éminent théologien de
Neuchâtel à nos dernières fêtes du
Bicentenaire; d’autres le connaissent
pour avoir su prolitei de ses commentaires et pour avoir lu et justement appi'écié ses « Etudes bibliques »
quelques uns môme ont pris connaissance déjà du premier volume
de r« Introduction au N. Testament
qu’il publie aujourd’hui. C’est le fruit
mûr désormais de quarante années
d’un enseignement des plus féconds
et des plus bénis qu’il otïre à l’Eglise, quarante années durant les
quelles, il le dit lui-même, « ses
vues sur bien des points se sont
souvent moditiée.s, mais où, dans un
travail toujours renouvelé, les lignes
générales n’ont fait que se creuser
toujours plus profondément et acquérir d’un cours à l’autre la valeur
d’une conviction plus consciente
d'elle même ». C’est bien en elfet le
langage de la conviction que celui
du vénérable octogénaire, qui vient
de monter dernièrement sur la brèche pour élever d’une main, que la
lutte n’a pas fatiguée encore, l’étendard de la théologie évangélique.
C’est la conviction profonde qui naît
de l’étude et après l’étude; dont l’examen sincère et désintéressé des
opinions d’autrui et des croyances
reçues a formé le point de départ;
conviction qui bien loin d’avoir été
amoindrie par une méthode scientilique des plus loyales en a été fortifiée de jour en jour.
Mais, parlons du livre. C’est donc
un premier volume que les Frères
AUinger de Neuchâtel ont publié ;
« Les épîtres de Saint Paul ». Si M.
Godet a commencé par là, et non
par les Evangiles et les Acles, c’est
tout simplement qu’il suit une méthode historique fort avantageuse;
i’ordre des livres dans le Canon ne
s’imposant en aucune manière, il
est bien naturel que l’on commence,
en étudiant le N. Testament, par les
plus anciens monuments de la littérature Chrétienne qui nous aient été
conservés, par les lettres de l’apôtre
des Gentils. Et d’ailleurs s’il n’était
pas donné à l’auteur d’ajouter deux
volumes à celui qui a paru déjà, ne.
serait-ce peut-être pas la partie ca-,
pilale de l'œuvre que celle qui resterait entre nos mains? S. Paul h’at-il pas été, comme le disait Scl)aff,
l’homme qui a exercé la plus grande
inlluence sur rhisloire du monde?
N’a-t-il pas été d’entre tous ses disciples celui qui a le mieux saisi
l’idée du Maître en élevant l’humanité à l'universalisme du salut?
Le plan de cette Introduction particulière est simple ; c'est une marche historique où l’orî accompagne
l’apôtre de Damas jusqu’à Rome en
étudiant d’une manière toute spéciale les phases successives de son
admirable activité littéraire. Les épîti-es sont partagées en quatre groupes: celles du second voyage; celles
du troisième.; celles de la captivité
et les épîtres pastorales. Le contenu
de chacune d’entr'elles est remarquablement exposé, on croirait avoir
parfois sous les yeux un commentaire tout vivant. N’est-ce pas là le
plus beau fruit d’un travail exégélique des plus profonds?
Ailleurs, on se sent peu à peu
initié à la pensée de l’apôtre; on
peut bien dire en cela que le but
poursuivi pqr M. Godet a été pleinement atteint. « Nous voudrions,
dit-il, transporter à chaque fois le
lecteur dans l’esprit même de Saint
Paul au moment où son œuvre allait en sortir..Il portait en lui d’un
côté l’ensemble de la situation qui
provoquait son écrit, de l’autre, la
vérité Evangélique dont il devait
appliquer un certain côté aux besoins de cette situation ». G’est pour
cela que les circonstances de la composition de.s lettres de l’Apôtre sont
étudiées et exposée.^ avec un soin
tout particulier. Une admirable sa-
7
139
gacHé critique se révéle ici à cha
r que pas; quant à i’exposilion, elle
r est l'aile avec celte lucidité, celte
tilarté et ce cliai'mant à propos q’ex^ pressions qui rond ordinairement si
^ facile et si agréable la lecture des
i' Théol ogiens de langue française.
I L’aulhenlicite enlin des épîtres de
pPaul est discutée et soutenue par
pl. Godet avec force et chaleur. Son
K examen des opinions d’autrui est
¿ parfaitement fidéis et impartial et
P’ est avec une entière franchise
•-qu’elles sont présentées au lecteui-,
I puis acceptées ou combattues. Le
professeur Neuchâtelois ne reste pas
" neutre, bien loin de là, mais la to
■ lérance, il est bon de le remarquer,
: ne lui fait jamais défaut. On jouit
; en voyant avec quelle sincère ad
■ nairation il parle souvent de quel; ques auteurs auxquels il est netle’ naent opposé, tel qu’Ed. Reuss qui
i h’appartient certainement pas au
‘ ttiême élan Lhéologiqoe que lui, mais,
;dont tous ceux qui aiment l’étude
vénèrent la mémoire.
Avec cet ouvrage, qui couronnera
■ peut-être sa longue carrière, M. Gogdet rend donc un grand service à
; Eglise et au parti Evangélique.
É-S'il a si parfaitement réussi, c’est
pqu’i! est en même temps l’homme
• de.piété et l’homme de science. H
p’a pas crû que o’élait manquer de
? respect à. la tradition ecclésiastique
|.que de la subordonner loyalement
pux résultats de la critique interne.
■ puissent plusieurs suivre son exemple et comprendre que si une étude
profonde et intelligente ébranlait en
^.eux quelques croyances reçues ou
|,leur foi naïve datis quelques unes
Pes données fournies par la tradition, les abandonner sincèrement ne
^-jîei'ait pas une pqrte, mai.s, comme
y; ie disait si bien Deliizsch; « ce se
■ l'ait ià aussi un côté de la crainte
Dieu ».
J. R.
. .
Nouvelles Religieuses
Grâce à l’assistance de la police
d’Edimbourg, li.sons-nous dans
ffUse libre, une Société qui poursuit
l’amélioration de la condition des
pauvres dans cette ville, est arrivée
l’hiver dernier à compter les enfants
vraicment nécessiteux, — il y en
eut 800 — à les chausser et à les
vêtir. Puis les mêmes policiers qui
avaient signalé ces enfants nécessiteux furent chargés de veiller à ce
qu’ils ne reparussent pas dans leurs
haillons, leurs bons vêtements ayant
été vendus. Tous les olqets remis
aux enfants restent la propriété de
la Société et sont marqués de signes facilement reconnaissal)le5. Ce
fut encore la police qui s’occupa de
visiter les magasins de vieux vêtements pour s’assurer que les parents
des ent'anls ne s’élaient pas défaits
de ce qui ne leur apparlenait pas.
Le temps des agents e^t ainsi nlilement occupé pendant leurs heures de ronde et de faction. On élève
leur rôle et la Société et eux-mêmes en bénéiicient.
Au milieu de bien des peines, la
Mission de Bâle a vu s’accomplir de
véritables conquêtes. Si ses charges
s’accroissent, les institutions et lé
nombre des païens devenus membres de l’Eglise s’accroissent plus
encore. De 70,000 francs, il y a
quelques années, les contributions
annuelles des troupeaux indigènes
pour la mis.sion bâloise se montent
aujourd’hui à 170,000 francs. En
1892, les recettes de la Société se
sont élevées à 1,178,171 francs et
les dépensés à 1,293,063 fiancs. Le
nombre total des chrétiens placés
sous les soins de la Société de Baie,
aux Indes, en Chine, à la Côte d’Or
et au Cameroun est de 26,435, en
accroissement dans toutes ces contrées.
8
— 140
POUR LA VENTE
faveur de nos Etabllsseineiiîs
À reporter Fj'. 1513,—
Les étudiants de 1''"gymnasiale 40,—
» » 2« »
» » 3'^ »
M. le pasleur Philippe Gril,
senior, (S. Louis)
M. le major Etienne Balmas
M. le pasteur J. Di. Jourdan
(RocheCoi't)
M.lle Rastvorow
8,10
2,40
22,50
30,
5,
Total 1,. 1626,
[Comune di TOREE PELLICE
AVVISO DI CONCORSO
Dietro volontaria rinunzia della
Maestra della scuola mista della Villa
(l.ma inferiore), il sindaco sottoscritto
AVVISA
essere aperto il concorso a tale posto.
Lo stipendio annuo é fissato in lire
640 olile l’alloggio.
Il tempo utile pei' presentare le
domande corredale dai documenti
prescritti dall’Alt.“ 147 del Regolamento per l’istruzione Elementare
16 Febbraio 1888, scade con tutto il
15 Agosto p. V.
L’elelta entrerà in carica il 15
Settembre.
Torre Pellice, 4 Luglio Í893.
Il Sindaco
Boèr,
Visto, Nulla Osta
Torre Pellice, 6 Luglio 1893.
Commissione degli Istituti
Ospitalieri Valdesi
Avviso di Concorso
Essendosi, col 1“ Ottobre p. v.,,:
re.sa vacante la Borsa Giacomo Pellegrino,— dal fondatore destinala ai
giovani Valdesi aspiranti alla carriera
di medico-chirurgo, di farmacista o
di notaio, i quali assumano firapegno
morale di esercitare la loro professione nelle Valli Valdesi, se vi è
un posto vacante, — é aperto il Concorso alla Borsa suddetta alle se
guenli condizioni:
1“ Il concorso si farà per titoli
0 per esami fra concorrenti già in
possesso della licenza liceale. iArt.
111“ del Reg.“)
2“ L’epoca del concorso è fm
d’ora fissata alla seconda quindicina
di Ottobre; Un avviso ulteriore farà
Conoscere la data precisa.
Le domande (su carta semplice), corredate dai certificati e titoli che
del caso, dovranno essere spedile,
prima del giorno 15 Ottobre p. v. .
al Presidente della Gommissionè. A
chi ne farà richiesta sarà spedito il ^
Regolamento della Borsa medesima. ,
Torre Pellice, addì 11 Luglio 1893.
Guglielmo Meu.le, Presidente.
VENDITA VOLONTARIA
di parte di fabbricalo nel concen- ;
Irico di Pornaretto cioè: linaggio e
silo attiguo, stalla e fienile.
Per informazioni, rivolgersi al sig. '
Luigi Ghigo, segretario.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpin» í