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Année XXXVIÍ,
2J F(^viiei-1902.
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DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Emancipation ! — La prière du Seigneur
— 22 Février — Cartes postales de
Turin ■— Evangélisation — Chronique
— iNouvelles et faits divers — Revue
Politique — Annonces.
ÉMANCIPATION
C’est le cri du jour : chez nous à
propos de la fête du 17 Février ;
hors de nos Vallées dans les milieux
ouvriers où on ne parle que.de grèves ; un peu partout au milieu de
cerveaux que l’amour du nouveau
tourmente et aveugle.
* *
Voilà 54 ans que ce mol reteulit
dans, nos Vallons, clianté par' nos'
■‘enfants sans qii’tls en comprennent
bien toute la portée, et répété par
nos vieillards, comme une évocation
d’un douloureux passé qui ne reviendra plus, et une action de grâces
à l’Auteur de tout don parfait, à ce
moment de l’aimée,.
Oui maintenons-la notre belle fête
du 17 Février et reridons-la toujours
plus belle, et plus intéressante, afin
qu’elle ne tombe pas quand auront
disparu ceux qui en ont vu la fondation, mais qu’elle se perpétue dans tous
les âges au milieu de nous comme
la fête de Furim rappelle à Israël
encore aujourd’hui la grande délivrance due à Estber. C’est une grande
date historique que celle du 17 Février 1848, qui rappelle qu’un petit
peuple a pu conquérir sa place au
soleil dans le pays môme de la papauté, par des siècles de persévérance
et d’héroïsme et de fidélité à la Bible.
Depuis ce jour voilà, en Italie même,
des citoyens tous égaux devant la
loi, quelle, que ce soit la religion
qu’ils professent. Et pour nous cette
date finit la première partie de notre
histoire : Sous l’oppression ; et elle
commence la seconde partie: Dans
la liberté.
Puisse-t-elle nous rappeler toujours
non seulement nos pères qui nous
ont acquis cette liberté par leur sang,
mais aussi notre devoir d’achever
cette œuvre d’émancipation en l’étendant de la sphère civile au domaine
moral.
Notre église a compris qu’elle devait travailler à « émanciper le restant de notre peuple de la cruelle
Babylone», comme avaient juré nos
pères à Sibaud, et au fur et à mesure que notre grande patrie fltalie
se formait, elle en a occupé les di
verses régions, y portant l’Evangile
de l’émancipation ; et des milliers
d’âmes se sont réveillées à son appel
passant de l’esclavage de l’erreur et
du péché à la «glorieuse liberté des
enfants de Dieu».
Mais il nous reste à travailler chacun pour son compte, et aussi pour
ses frères, à nous émanciper de plus
d’un esclavage dont l’édit de Charles
Albert ne pouvait nous délivrer ; et
surtout de l’amour du monde, et de
l’opinion du inonde, et de rascendant
qu’ont sur beaucoup d’âmes certaines
coteries, soit mondaines soit religieuses, qui se prétendent supérieures
au reste des liommes et voudi-aient
s’emparer de nous.
Le seul moyeu de nous émanciper
vraiment c’est d’êlro unis à Christ,
alors le . monde, et les coteries ne
pourront rien sur nous, nous serons
li lires.
» *
*
Mais il y a des choses dont nous
ne devons pas nous émanciper. Le
socialisme souffle dans les masses
sa maxime favorite qui est fiien son
dern'ier mot: «Ni Dieu, ni maître!»
Ni religion,.ni discipline.. Que.ce courant fatal trouve nosmoula gués
inaccessibles et soit refoulé par elles
comme les vagues . par les rochers
séculaires. Ne nous émancipons pas
de la foi de nos pères et de leur
église avec l’ordre et la -discipline
qn’iis nous ont transmises..
Hélas, il y en a qui voudraient
nous pousser à faire grève dans notre
église, qui ne parlent que de mécontentements. Ne nous y . laissons pas
prendre ; ils voudraient nous asservir
à eux, et nous ne taixlerious pas à
voir que nous ii’avons rien gagné
au change.
Et enfin, gardons-nous de nous
émanciper du bon sens. S.t Paul écrit
à Timothée (2 Tim. IV, 5) « Conserve
ton bon sens en toute chose », comme
traduit très bien Oltramare. La récente adhésion de deux coryphées
de l’Armée du Salut, (M.r et M.tne
Clibborn) à un mouvement plus extravagant encore que celui qu’ils
quittent, et la propagande faite même
à Berlin par des adeptes de cette
nouvelle secte, ont provoqué de la
part de bien des chrétiens, voire
môme de f empereur d’Allemagne,
l’observation qu’ il y a lieu purticulièremcni aujourd'inii de rappeler
aux enfants de Dieu leur devoir de
«conserver leur bon sens».
Lè bon sens est quelque chose de
bien supérieur aux règles que peut
fixer une société mondaine; ce;j règles le chrélieu peut les enfreindre
quand elles voudraient l’empêcher
d’accomplir un devoir clairement
tracé par le Seigneur, mais jamais
ne voyons-nous ni Jésus ni ses apôtres agir contrairement au bon sens.
C’est-à-dire qu’il y a des choses que
l’on peut nous proposer sous apparence de religion, mais que nous
devons comprendre de suite comme
non àcceptables parce qu’elles sont
contraires aux règles du bon sens
que nous trouvons toujours observées dans l’Evangile Si on veut
nous entrainer à vine forme de culte
qui par exemple soit en quelque façon contraire à la décence ; si l’on
veut nous enrégimenter dans une
organisation qui implique renoncement à la dignité individuelle et abdication de notre liberté ; si l’on veut
nous monter la tête avec des idées
que rien ne confirme dans l’Evangile
quoi(|u’on les présente comme naissant .de lili et qui aboutissent simplement à enrichir quelque intrigant et
lui élever un piédestal — ne perdons
pas la tête, et conservons notre bon
sens. Il n’y a pas besoin d’un grand
bagage théologique pour réagir contre ces aberrations, il suffit du bon
sens.
Vaudois, ne nous émancipons donc
pas du grand bon sens de nos pères
qui les a tenus éloignés de toutes
ces excentricités et simplement fidèles
au vieil évangile qu’ils ont défendu
en versant leur sang, et qu’ils connaissaient certes mieux que ceux qui
aujourd’hui sous prétexte de faire
mieux qu’eux n’arrivent qu’à des
aberrations éphémères qui ne laissent après elles que l’incrédulité et
l’indifférence.
TEOFILO Gay.
13 I T' ÀT I O IV
U PRIÈRE Dü SEIGNEUR
Matliien VI, 9-13
L’oraison dominicale est la prière
des disciples de Jésus-Christ.
Elle: e.st la prière de ceux qui aiment
Dieu comme un Père et les hommes
comme des frères, conformément au
sommaire de la loi.
Elle est la prière de ceux qui veulent
adorer Dieu avec toute la fidélité que
son saint nom conporte et qui désirent
ardemment que les autres hommes s’unissent à eux pour vivre saintement.
Elle est la prière de ceux qui étant
entrés par la naissance d’eau et d’esprit dans le royaume de Dieu sont
disposés à travailler de toutes leurs
forces à l’établissement du régne paternel de Dieu, en Jesus-Christ, sur
toute la terre.
Elle est la prière de ceux qui aiment
la volonté de Dieu et qui s’efforcent
de persuader à leurs semblables de
s’unir à eux pour accomplir, dès le
temps présent, la volonté de Dieu, aussi
fidèlement^ que leurs compagnons de
service le font dans le ciel.
Elle est la prière de ceux qui croient
que c’est Dieu, et non le travail qu’ils
font par obéissance à l’ordre du Créateur, qui leur procure tout ce qui est
nécessaire pour l’entretien de leur existence temporelle et qui se considèrent
comme obligés de partager les biens
que Dieu leur fournit, avec ceux qui
sont dans le besoin.
Elle est la prière des enfants de Dieu
qui ont conscience de l’imperfection
avec laquelle ils servent leur Père
céleste et qui sont résolus d’imiter celui
qui les a engendrés à la vie nouvelle,
même dans ce qui est le plus contraire
à leur nature charnelle : le pardon des
offenses.
Elle est la prière des rachetés qui se
rappellent qu’ils sont des tisons arrachés
du feu, toujours en danger d’être embrasés par les convoitises du monde et
qui croient que leur Maître peut les
préserver de toute chute et les faire
comparaître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse.
*
* *
L’oraison dominicale contient six demandes. Cinq d’entre elles se rapportent
au domaine spirituel : au nom de Dieu,
à son règne, à sa volonté, à la sanctification des enfants pas encore membres de la famille du Père céleste
ni sujets de son royaume — Une demande sur six a pour objet les besoins
temporels des disciples et encore estelle des plus modestes, du pain pour
un jour, et des moins égoïstes, puisque
le pain obtenu doit servir aussi pour
les frères.
L’oraison dominicale répond à cette
déclaration du Seigneur Jésus: «Cherchez premièrement le royaume de Dieu
et sa justice, et toutes ces choses (Matthieu "VI, 25-34) vous seront données
par dessus ».
Que tous ceux qui prient se pénètrent de l’esprit de l’Oraisôn dominicale et nos vallées non seulement, mais
la face de la terre sera promptement
renouvelée. h.
22 FEVRIER
Il faut rappeler cette date ; non pas
que le souvenir d’aucun grand événe^
ment y soit attaché : son importance
2
vient d’ailleii/- Depuis un certain nombre d’annéX Sociétés de propagande Bureau in
ternat^^^ qui les représente ont mis
à pa^ consacrant à des
ifestations publiques en faveur des
fincipes qu’ ils cherchent à propager
le monde. C’ est le jour de la
Paix.
Oh 1 ce n’est pas pour célébrer des
triomphes que les^ « pacifistes » se réuniront cette année. Si nous regardons
au présent, nous avons lieu d’être
quelque peu découragés. On parle, il
est vrai, beaucoup de paix, d’ailliances
pacifiques, d’ententes cordiales, de bons
rapports et d’amitiés entre peuples ;
mais on continue à s’armer de tous
côtés, et le mot du jour, c’ est l’impériálisme, mot qui exprime au plus haut
degré l’esprit militaire et conquérant.
— Et le plus douloureux, c’est que la
guerre sévit depuis deux ans et demi
entre deux peuples civilisés et chrétiens
et rien ne fait prévoir qu’elle soit près
de finir. Et que laissera-t-elle après
Òlle si ce n’est des haines irréconciliables — à moins qu’elle n’aboutisse à
là destruction complète d’un des peuples belligérants.
Il y aurait vraiment de quoi se décourager, si r on ne regardait qu’ au
présent. Mais c’est précisément quand
les temps sont mauvais qu’ il faut lutter
avec courage et persévérance. La bonté
de la cause est si évidente ; il est si
clair à toute conscience droite — à
plus forte raison à toute conscience
chrétienne — que la guerre est criminelle, qu’elle est le crime des crimes,
que nous ne devons pas cesser un
instant de le proclamer tout haut, et
de faire tous nos efforts pour contribuer pour notre part, si faible que soit
notre influence, à amener 1 ’ opinion
publique à la condamner toujours plus
ouvertement, et toujours plus sévèrement.
Aussi, prenons part le 2 2 courant à la
manifestation pour la paix — car nous
espérons que notre Société de la Paix
convoquera une réunion dans ce but —
et votons l’ordre du jour qui paraîtra
exprimer le mieux nos sentiments.
Nous voudrions aussi proposer à l’assemblée qui aura lieu à cette occasion
de se prononcer sur un point qui nous
paraît très important pour la cause que
soutiennent les Sociétés de la Paix.
Nos lecteurs se rappellent sans doute
que le Bureau international permanent
de la Paix a cru devoir accepter l’invitation du prince de Monaco de tenir
dans cétte ville le prochain Congrès
universel de la Paix, qui aurait lieu
dès le mois d’avril. En annonçant cette
décision, il y a quelques semaines, nous
avons exprimé nos regrets qu’une telle
assemblée fût convoquée dans un tel
endroit. Comment ! Pour combattre la
guerre au nom des principes d’humanité, de moralité, de solidarité humaine,
on se réunit sous les ailes d’un prince
qui entretient dans son état l’institution la plus immorale qui existe ; et
l’on va attirer par sa présence des
centaines d’étrangers dont plusieurs
sans doute partageront leur temps entre le Congrès et la roulette ; et l’on
proclame ainsi à la face du monde que
ce prince est digne de toute estime,
puisqu’on en fait le patron de la plus
noble des causes I II s’ensuit que l’infame tripot qu’ il entretient — et dont
il est entretenu — n’est après tout
qu’ une source de revenus pas plus
mauvaise que tant d’autres.......Non, ce
serait jeter un complet discrédit sur
l’œuvre de propagande pour la paix.
Rien ne pourrait réjouir davantage les
adversaires de cette œuvre. Ecoutez ce que
dit à ce sujet M. Comte dans le Belèvement
Social. Ce n’est pas flatteur — M. Comte,
comme d’habitude n’y va pas de main
morte — mais ce n’est que trop mérité pour ceux qui ont pris la responsabilité d’accepter une telle invitation.
«.... Immédiatement, les Pacifiques
se sont prosternés avec les signes de
la plus reconnaissante platitude devant
ce haut personnage qui tire tout son
revenu du jeu et de la prostitution et
ils ont déclaré, par leurs organes, que
le prince du trente et quarante leur
faisait trop d’honneur en les recevant
chez lui..» Et M. Comte continue en
exprimant l’espoir que les Suisses et
les Anglais « refuseront d’aller siéger
pour s’entretenir de la paix sur un coin
de la terre où régnent les plus ignobles passions et où les suicides ne se
comptent plus » ; que M. Passy, entre
autres, «bondira sous l’insulte qu’on lui
fait en supposant qu’ il acceptera une
pareille invitation.» ; que les amis
de la paix comprendront « que leur
place n’est pas dans cette infâme principauté où tout sue le sang, la boue,
la honte, l’ignominie..»
Nous partageons entièrement l’indignation de M. Comte. Nous espérons,
comme lui qu’ il n’est pas trop tard
pour revenir d’une décision vraiment
incompréhensible. Il ne faut pas que
le Congrès de la Paix se réunisse dans
la ville de Monaco. Et dût notre Société être toute seule, elle doit faire
entendre sa voix pour demander que
le Congrès de cette année se tienne
ailleurs — ou ne se tienne pas du tout,
si l’on n’est plus à temps pour le convoquer dans un autre endroit.
N. Tourn.
CARTES POSTALES DE TURIN
18. Février 1902.
Pour une fois nous en avons eu de
la neige! Et en abondance. Deux fois
de suite cette blanche messagère du
ciel nous a fait visite. Quand on est
habitué à tous les conforts d’une grande cité, on ressent doublement les dommages apportés aux communications par
l’interruption des lignes téléphoniques
et des tramways. — Si au moins la
neige avait pu purifier l’atmosphère morale toujours si viciée d’une grande ville
comme la nôtre, et communiquer un
peu de sa blancheur candide aux âmes
si dépravées, esclaves du vice, de la
haine, de la superstition, du mal en un
mot qui abonde toujours dans les grandes foules; surtout à l’époque du carnevali — Mais hélas, elle n’a pas même
calmé les passions humaines: preuve
en soit la grève des gazistes qui nous
a plongés dans l’obscurité, ou, tout au
moins dans la pénombre pendant plusieurs nuits, et qui a obligé les ménagères à retourner aux anciens systèmes
de potagers pour préparer les repas!
— C’est grâce à l’énergie et à la prudance de notre excellent syndic que nous
n’avons pas trop souffert de cet état de
choses. — Notre opinion est que les
pauvres ouvriers gazistes ont choisi le
plus mauvais moment possible pour
faire valoir leurs droits prétendus ou
réels. Personne ne peut les louer d’avoir profité du moment où les habitants
de la ville se trouvaient dans l’embarras pour accroître encore les difficultés
de la vie, non seulement pour les riches.
mais aussi, et peut-être davantage, pour
les pauvres. — Mais ce n’est pas tant
à eux que nous en voulons qu’aux instigateurs qui les ont lâchement pousses
à la grève. — Amis des ouvriers, nous
souffrons de les voir la dupe de certains
meneurs qui spéculent sur leur peau,
et les plongent par leurs conseils enveloppés de paroles flatteuses dans la
plus grande misère! — «Faisons grève! »
— disent-ils; mais eux n’ont aucune
grève à faire ! rien à perdre, tandis
que les ouvriers perdent leur places et
leur pain. Convenons-en, d’après les
journaux les conseillers socialistes ont
fait une piteuse figure dans toute cette
affaire ! A Dieu ne plaise que nous
méconnaissions les droits des ouvriers et la grande importance de
la question sociale, telle qu’elle se
présente de nos jours ; ou mieux ; telle
qu’elle s’impose. Il nous semble que nous
ne nous en occupons pas assez : que l’évangile demande que nous ne nous en
lavions pas les mains: mais certainement
la manière dont la grève des gazistes de
Turin a été emmanchée et conduite n’est
pas pour contribuer à faire avancer
d’un pas sa solution.
*
* *
Nous avons le plaisir d’avoir, pour
quelques jours, au milieu de nous le
missionnaire Mr. Georges Voila et sa
jeune épouse qui se préparent à partir
pour le Zambèse. Vous savez que Mr.
V. est fils de l’un de nos anciens, et ce
n’est pas sans un sentiment de satisfaction bien légitime que nous Voyons
partir pour le champ des missions un
enfant de notre paroisse. Puisse son
exemple être suivi par plusieurs. L’école du Dimanche dont Mr. V. fut d’abord élève, puis moniteur a été la première à jouir de sa visite et lui a offert
en souvenir du temps qu’il a passé dans
son sein une jumelle de marine. Nous
avons inscrit sur la première page de
nos Bibles la parole que le jeune missionnaire a expliquée aux enfants : vocation! « Il faut pour être missionnaire
avoir répondu à une double vocation,
d’abord à celle que le Seigneur Jésus
adresse à chacun de vous pour qu’il
soit son disciple, puis à celle de partir
pour aller anoncer l’évangile aux payens ». — Les trois Zambézias et les
Unions chrétiennes de Turin se préparent
aussi à donner une petite fête d’adieu
aux époux Voila.
*
^ *
Le rapport de notre église sœur, dépendant du Comité d’évangélisation,
pour l’année igoi vient de paraître,
rédigé par la bonne plume de son nouveau pasteur Monsieur P. Longo. —
Parmi les autres bonnes choses qu’il
contient, nous relevons l’activité bénie
de la « Société des Sœurs » qui s’occupe avec zèle des visites aux malades,
de la confection et distribution d’objets de vestiaire pour les pauvres et de
la vente annuelle én faveur de l’église.
Les contributions ont donné L. 752.
*
* *
Le président de la « Ligue pour la
moralité publique » M. le professeur
R. Bettazzi a tenu le 30 Janvier, devant un public nombreux et choisi
une intéressante conférence sur la « traite
des blanches ». En exposant le commerce infâme qui se fait de tant de
manières pour exploiter des jeunes
filles, il a mentionné avec équité tout
le bien qu’a fait pour arrêter le fléau
« l’Union internationale des amies de
la jeime fille » qui est à l’œuvre de
puis près de 35 ans. Il a ensuite parlé
longuement d’une œuvre analogue, catholique, qui compte 4 années d’existence : « L’œuvre internationale catholique pour la protection de la jeune
fille ». Il fait bon de trouver des points
de contact qui unissent les chrétiens
des différentes dénominations, et nous
sommes de ceux qui préfèrent parler
de ce qui nous uiiit plutôt que de ce
qui nous divise 1 II est vrai que le
conférencier a prudemment passé sous
silence ce qui se fait par ihitiative protestante dans notre ville, comme les
œuvres de la gare, du Home et du
Foyer. Mais cela ne nous empêche pas
de souhaiter que l’œuvre sœur catholique puisse prospérer et faire beaucoup
de bien dans notre patrie.
Ah si tous les parents vaudois savaient à quels dangers les jeunes filles
inexpérimentées sont exposées dans une
ville, ils y penseraient à deux fois
avant d’envoyer leurs enfants servir
dans des familles qu’ils ne connaissent
pas ; ou même de les laisser partir
sans qu’elles aient une place fixe. M.
Bettazzi se propose de commencer une
œuvre analogue à celles dont nous
avons parlé, à Turin. Puisse-t-il avoir
beaucoup de succès et arrêter beaucoup de jeunes filles sur le chemin de
la perdition.
*
* sic
Bien que le XVII FEVRIER n’ait pas
réuni cette année, comme d’habitude,
les vaudois de Turin à un banquet
fraternel, il n’est pas passé complètement sous silence. La Société chorale
protestante a invité ses membres et
quelques amis à se souvenir du grand
jour de notre émancipation par une
modeste réfection dans la salle du consistoire. Jeudi soir, Messieurs les pasteurs Longo et Peyrot parleront de
l’émancipation dans les réunions du
temple et de S. Donato.
D. P.
San Giacorao degli Schiavoni. Il
y a lutte très vive dans ce village de
la province de Campobasso. L’évêque du
diocèse y est venu prêcher et notre
évangéliste M. Lo Re lui a répondu.
Notre salle est toujours comble et entre temps c’est notre frère Giorgio Volpitto de Chienti qui y prêche. Voilà que
le brigadier des carabiniers vient de le citer
devant le pretore de Termoli pour n’avoir
pas obtenu l’autorisation du syndic 24
heures avant sa conférence. C’est pour
hier 19 courant que l’audience était fixée.
Nous espérons que la sentence sera la
même que celle prononcée en cas analogue l’autre jour en faveur de M. Lo Re.
M. Volpitto est un jeune homme de
Chienti, colonie Albanaise sur l’Adriatique près de Foggia, converti en Amérique où il avait émigré et retourné chez
lui en 1900 pour y témoigner de sa
foi. Il commença par tenir une école du
Dimanche dans une chambre que son
père lui accorda ; puis dès qu’il fut
excommunié par son oncle l’archiprêtre
de la ville, il vit accourir à lui les adultes curieux d’entendre ce qu’il enseignait.
C’est alors qu’il écrivit à notre pasteur
de Naples qui alla prêcher et envoya
ensuite un de nos évangélistes faire l’œuvre dans cette ville. M. Volpitto a consacré tout son avoir et tout son temps
à évangéliser ses concitoyens et notre
Comité a en lui un agent actif et dévoué
3
dans cette région. Que Dieu lui soit en
aide.
— A la dernière heure nous apprenons que notre cher frère Volpitto a été
lui aussi acquitté par le préteur de Termoli. Dieu soit loué ! Il y a des juges
à Berlin. El Kalil.
(3 lî fl O ]M IQ li
La Tour. La fêtë du 17 n’a guère
été favorisée par le temps. Aussi a-t-on
jugé prudent de ne pas conduire les
enfants dans le temple, comme les
autres années, mais de célébrer toute
la fête dans l’école de Ste Marguerite,
ce qui, du reste n’a rien ôté à l’entrain
de ces chers enfants, accourus en grand
nombre de tous les quartiers.
Le banquet à 1’ hôtel de l’Ours a àdmirablement réussi; une centaine de
personnes à peu près y ont pris part :
dans le nombre une dizaine de dames.
Le dîner était servi de la manière la
plus satisfaisante et l’on a fait honneur
aux mets abondants et variés qui composaient le menu. La série des discours
a été ouverte par M. le Syndic, qui a
rappelé les souvenirs de 58 ans passés,
quand, jeune enfant, il assistait à la
visite du roi Charles Albert. Il boit à
la santé de S. M. le Roi et de la famille royale.
M. Pons commence par rappeler la
proposition faite dans le dernier numéro de V Echo des Vallées par M. A.
Meille de faire, à l’occasion de cette
fête, dans toutes les paroisses des Vallées et dans toutes les Eglises vaudoises
d’Italie, une collecte en faveur du Refuge. Il espère que tous les présents
donneront généreusement. Rappelant
les paroles de l’avocat Audifredi en
1848, il exprime le vœu que l’on
puisse vraiment dire de la population
vaudoise qu’elle est instruite, laborieuse,
honnête.
M. J. P. Malan, imprimeur, souhaite
en outre qu’ elle soit unie par un véritable esprit de solidarité. L’esprit
protestant est individualiste, il ne veut
pas que nous soyons des copies, mais
des originaux, des individualités ; mais
nous voulons des individus unis entre
eux comme les membres d’une même
famille.
M. le professeur Jahier, tout en reconnaissant tout ce que nous devons
à l’Emancipation et au Statuto, n’oublie
pas que, par le décret d’émancipation,
« rien n’était innové » quand à la célébration de notre culte et à nos écoles;
et que le Statuto commence par déclarer qu’ il y a une « religion d’état »,
et que les autres cultes sont «tolérés».
C’est parce que nous avons eu des
hommes au pouvoir d’un esprit largement libéral, que les germes de liberté
contenus dans le Statuto se sont développés dans la suite. M. Jahier regrette que la formule de Cavour « Libéra chiesa in libero stato », n’ ait pu
encore se réaliser qu’en partie. Il voudrait la révision de la Constitution.
M. le professeur Ribet président de
la Société d’Utilité publique, profite
de l’occasion pour engager ceux des
présents qui ne font pas encore partie
de la Société à s’y faire inscrire; il recommande à ceux qui en sont déjà
membres d’assister régulièrement aux
séances et d’y apporter leurs lumières
et leur expérience, afin que la Société
reprenne un nouvel élan.
M. A. Gay, pasteur émérite rappelle le
souvenir des bienfaiteurs auxquels nous
devons tant ; au nom vénéré du général Beckwith, il joint celui de Joseph
Malan.
D’autres orateurs encore prennent la
parole. Mentionnons seulement M. Jean
Balme étudiant à l’Université de Turin,
qui représente (quoique non officiellement) la vallée de St-Martin et nous
assure de l’attachement des Vaudois de
cette vallée pour leurs frères du Val
Pélis. Il lit des vers de circonstance.
Le soir, à Sainte-Marguerite, la soirée traditionnelle de l’Union chrétienne,
avec un riche répertoire de chants,
dialogues et récitations, en français, en
italien et en patois. Salle bondée.
—• Manifestation pour . la Paix.
La réunion ordinaire du Dimanche
soir au Collège, sera après-demain, 23
courant, remplacée par la manifestation
universelle en faveur de la Paix et de
l’Arbitrage international, organisée par
les Sociétés de la Paix dans tout le
monde.
Le public et surtout les membres de
la Société de la Paix de Torrepellice,
sont cordialement invités à y assister.
L’Assemblée devra se prononcer sur
une déclaration proposée par le Bureau
de Berne à toutes les Sociétés qui
tiendront des réunions dans ce but et
dans les jours les plus rapprochés
de la date du 22 Février.
Saint Jean. — Union Vaudoise. Mr.
le professeur Onésime Revel, directeur
du Collège de La Tour, nous a donné
Jeudi 13 courant une conférence du
plus haut intérêt sur l’histoire de notre
Collège. C’est le fruit de patientes recherches sur toutes les circontances de
sa fondation et de son développement,
et de profondes et intelligentes reflections sur son. importance et sur les
conditions- de sa prospérité. L’orateur
a été écouté avec le plus vif intérêt,
et chaudement applaudi.
De nouveau sous la neige. Dimanche
i6 courant, nouvelle abondante chute
de neige, seulement cette fois plus de
250 courageux bravèrent la tempête et
les routes affreuses pour se porter au
culte. Le pasteur attendit jusqu’ à 5
minutes après l’appel de la cloche l’arrivée de Mr le missionaire Ad. Jalla
qui devait prêcher sur la mission du
Zambèse, et dut finalement se résoudre
à monter lui-même en chaire et à improvviser un sermon.
— Le 17 Février.
Lundi matin, fête traditionnelle des
enfants dans le temple, où après avoir
entendu une allocution ils chantèrent
de beaux cantiques de circontance et
plusieurs d’entr’eux récitèrent fort bien
des dialogues et des poésies. Il fallait
voir ces visages heureux, et ceux des
maîtres et maîtresses.... et ceux des auditeurs !
A midi, tandis que les enfants prenaient leur goûter dans les écoles, 110
messieurs et dames prenaient part au
dîner patriotique du jour dans les grandes salles de l’Union Vaudoise fort
bien décorées. Au dessert on découvrit
un très beau buste de S. M. Victor
Emmanuel III donné à l’Union Vaudoise
par Mr. Et. Albarin, ce qui offrit au
pasteur l’occasion de faire un toast au
roi. Messieurs Carlo Revel, Ep. Ayassot, docteur Daniel Turin, prof. em. D.
Rivoir, Et. Albarin, Pavarin, Parander,
comm. Massonat et Guigou prononcèrent
des discours fort applaudis. Quelques
jeunes filles de la Société du Printemps,
habillées en Vaudoises, vinrent nous
chanter quelques chants et furent ac
cueilles avec enthousiasme; et le banquet se termina a 4 heures par une
collecte faite par la femme du pasteur
en faveur de l’Asile des Vieillards de
St.-Jean et du Refuge Charles Albert,
qui produisit 66 francs. Tout le monde
remercia le Comité du Cercle des Blonats et Mr. Bleynat de la Pension Bel
Air qui ont eu tant de part dans
la parfaite réussite de ce banquet commémoratif.
A 8 h. du soir dans la grande Ecole
bondée de spectateurs l’Union Chrétienne des jeunes gens aidée de la Société Chorale a donné la soirée promise
au bénéfice de l’Asile. Le programme
de la soirée consistait en une comédie,
une farce, une déclamation et six chœurs;
il fut tout exécuté avec un talent remarquable de la part de nos principaux acteurs improvisés ; et à onze
heures le tout St. Jean qui avait
pris part aux trois fêtes de la journée
rentrait chez soi charmé de la soirée.
L’ünion chrétienne répétera cette belle
soirée dans la même salle Jeudi 27
courant. Prix des billets i franc ou
50 centimes. Bmy.
— Dernière heure.
Le pasteur de St-Jean ayant été
chargé par les convives du banquet
du 17 courant d’envoyer au Roi un
télégramme, vient de recevoir du Quirinal la réponse suivante :
« Molto grato giungeva a Sua Maestà
il Re il devoto omaggio dei fedeli
» Valdesi di cui Vossignoria era efficace interprète. A Lei ed a quanti
Ella rappresentava nell’atto riverente,
la Maestà Sua vuole siano espresse
» per mio mezzo cordialissime grazie.
Il Ministre: E. Ponzio-Vaglia ».
Bobi. Lundi passé, 9 courant, nous
eûmes la bien agréable visite de Mr
et Mme Apolphe Jalla, Le temps s’était
remis au beau, aussi le temple ne tarda-t-il
pas à se remplir d’un public qui écouta
dans le plus profond recueillement le
récit du voyage que notre cher missionnaire nous fit faire avec accompagnement de projections lumineuses, à travers
le Barotséland.
Dans l’après midi du même jour, M“®
Jalla put s’entrenir avec une 60® de
membres de la Société des « mères
de famille», que la neige et la glace
n’avaient nullement effrayées et qui
étaient même descendues des hauteurs
de la Ferrière et de la Combe des Charbonniers pour entendre parler de l’œuvre des Missions. Un merci de cœur
à nos chers amis que nous voyons toujours arriver avec tant de plaisir à
Bobi. Une collecte en faveur de l’œuvre
des missions couronna dignement cette
belle journée.
Le 17 Février. A la suite d’une légère épidémie de vérole volante et de
quelques cas isolés d’angine, laquelle
nous ravit entr’autres deux charmantes
petites filles, on jugea prudent de renvoyer la fête du 17 Février pour Jes
enfants. Et bien nous en prit, car c’eût
été cruel de les faire descendre des
hauteurs de la paroisse avec la quantité de neige qui rendaient les chemins
tout-à-fait impraticables. C’est le cas
de demander si le Synode ne ferait pas
bien de transporter cette fête, qui ne
doit être nullement oubliée, à une époque de l’année plus favorable sous tous
les rapports. Le gouvernement n’a-t-il
pas fixé au premier dimanche de Juin
la fête du Statuto qui devrait être célébrée le 8 Février?
Mais voici du nouveu. Un banquet
bien modeste, le premier de ce genre de
puis fort longtemps (c’est à tort vous le
voyez qu’on appellerait les Bubiarel
des festajoli), réunissait à l’Hôtel Flora
une 4o.e de convives parmi lesquels un
bon nombre de dames. Les heures passèrent bien agréablement au milieu deS
conversations, des chants, des discours
et des nombreux toasts, tous empreints
de la plus sincère cordialité.
Le soir à 7 heures 1/2 la Grande
Ecole se remplissait de monde pour
écouter le récits d’évènements qui pour
être plus que cinquantenaires sont toujours nouveaux pour la génération qui
n’a pas vu les jours mauvais qu’ont vu
nos pères.
Après une collecte en faveur du Refuge on se donna tous joyeux rendezvous, si le Seigneur le permet, au
prochain 17 Février.
Villesèche. Notre fête du 17 a été
beaucoup plus animée que nous ne
nous y attendions, vu le temps si peu
favorable. A dix heures et demie le
temple s’est rempli en partie des enfants de la plupart des écoles et de
beaucoup de jeunesse de la paroisse.
Après le service d’actions de grâce,
il y eut quelques allocutions relatives
à la fête, une demi douzaine de récitations, ou dialogues, des enfants et
bon nombre de cantiques pris dans le
nouveau recueil et hors du recueil.
A deux heures la G.de école transformée en salle à manger, comptait
11 o personnes à table. Il y eut quelques toasts à notre roi Victor Emmanuel III et à notre député l’hon. Facta.
Nous eûmes, vers la fin du dîner,
l’heureuse visite de M. Weitzecker du
Pomaret qui nous a intéressés en nous
parlant des bienfaits de notre émancipation. Il y eut aussi de la joyeuse
musique vocale et instrumentale, grâce
à la présence de la société musicale
du Pomaret.
Et pour clore une collecte a été faite
en faveur du Refuge Charles Albert
qui a produit L. 17.
Le 17 Février à Livourne.
Ne pouvant pas faire, pour des motifs plausibles, une conférence le soir
du 17, M. Buffa en a donné une le
dimanche 15 à 5 h. ;— Le temple était
bondé. Le sujet était : il 54“ anniversario
''délia liberia di coscienza. Sujet vaste, car
il s’agissait aussi de faire connaître un
peu d’histoire vaudoise au public, et
il fallait condenser pour ne pas courir
le danger d’ennuyer l’auditoire. Eh bien,
M. B. y a réussi à merveille ; il a su
être bref et clair.
S’ arrêtant surtout à montrer les
bienfaits que l’émancipation des Vaudois apporta à tous les Italiens, il profita de l’occasion pour dire que cette
liberté de conscience est une des merveilles du XIX siècle, volontairement
oubliée par l’hon. Ferri dans ses conférences socialistes. Quelques élèves de
l’Institut Evangélique chantèrent trois
chœurs, entr’autres le « Saluto ai patrii
monti » de M. Meille. Ils chantèrent
avec entrain, accompagnés par 1’ harmonium, et bien. Après la conférence
le chœur fut conduit dans une école et
régalé d’oranges et chocolat. A ce prix
les enfants voudrait que le 17 février
vînt toutes les semaines. H.
Nice. Tandis que, à Cannes, les nomr
breux vaudois qui habitent cette ville
célébraient dimanche dernier à 3 heures,
avec anticipation d’un jour, la fête du
17 février, sous la présidence de M.
Em. Pons, à Nice, M. le pasteur Malan,
le même jour et à la même heure.
4
.p¥^x-:
parlait de l’Emancipation dans la chapelle archiçomble de la Rue Gioffredo.
Les cultes du Temple Evangélique sont
toujours suivis avec l’affluence considérable d’auditeurs qui s’y donnent
rendez-vous depuis nqmbre d’années.
Un de nos lecteurs, instituteur-évangéliste, désireux de posséder, pour le
culte de famille, VAnnée évangélique,
méditations et prières pour le culte de chaque jour, de Gauthey, nous prie de
demander s’il n’y aurait pas, parmi
nos lecteurs, quelqu’un qui, possédant
cet ouvrage ët n’en ayant pas besoin,
serait dispoèé à faire une bonne œuvre en l’offant à un pauvre père de
famille qui n’a pas les moyens de se
le procurer. Nous accédons volontiers
à son désir, et aussitôt que nous aurons une réponse, nous mettrons en
rapport donateùr et demandeur. IJ Echo
est toujours heureux de pouvoir rendre service à ses amis.
NouYelles et faits divers
Etàts-Unis. Le président Roosewelt
a fait rembourser à la Chine près d’un
million pour de l’or et de l’argent que
les marins avaient apporté comme
trophée de la guerre. La république
américaine suit l’exemple de la France
et noüs l’ën félicitons.
A "GHicago, M. Dowie continue à
faire ^parlér de. lui. Ce second Elie ne
se cçBtehte pas de prêcher, mais il
s’occupe ..passablement de spéculations.
Or ce. nouveau prophète qui a passablement d*émbarras sur les bras et
qui dôrt s’attefldre à des surprises peu
agréâbleSj vient de faire une conquête
à sensation.' L^ du Général
Boothj ,1e ; Oqmniissaire Booth-Glibborn
avec sa femme, la maréchale BoothClibborn, viennent de passer arme et
bagage au' camp de Sion. C’est un
rude Coup pour l’armée du salut, d’autant plus qu’une quantité d’adeptes
veulent suivre l’exemple. Le général
Booth se . voit ainsi abandonné déjà
par deux de ses filles et deux gendres.
Lé célèbre couvent du Mont Athos
appartenant à l’Eglise orthodoxe vient
d’être détruit par un violent incendie.
Huit moines y ont trouvé la mort ;
on croit à une œuvre de vengeance.
Angleterre. L’archevêque de Cantorbéry a consacré les deux nouveaux
évêques de Sierra Leone et de Si Koma
à Wesiminster. Il prononça un discours
remarquable sé faisant surtout admirer
par la fraîcheur d’idées.
Le chanoine Gare qui devait être
consacré avec les deux évêques africains, doit encore attendre, vu que des
protestations ont été soulevées contre
lui. On a cru que l’archevêque pouvait 'se passer du peuple, mais les Anglais ne l’entendent pas ainsi. Nous
déplorpns que les évêques soient nommés par le gouvernement qui hélas !
est souvent composé d’hommes mondains et ennemis de l’Eglise et aussi
nous faisons des vœux sincères pour
que l’Eglise reprenne ses droits en
nommant-ses conducteurs. C’est le seul
moyen pour se soustraire à la mondanité et au danger d’avoir des ennemis du protestantisme plutôt que des
guides fidèles.
— Le chanoine Henson a tenu une
réunion dans la chapelle principale des
Wesleyens en soutenant la nécessité
de s’unir en face des dangers qui menacent le protestantisme. L’idée estexcellefité mais pour en arriver là il
faut avant tout faire taire l’orgueil de
la süé'ëéSsion apostolique.
-i“ liMardi,-dernier a eu lieu à l’Albert
Hallv lé -solennel meeting de protestation.,contre le papisme. Au delà de
looob personnes se pressaient dans
cette salle monumentale pour écouter
les discours prononcés par les personnages les plus importants du parti
évangélique. Citons les noms du pré
sident Lord Midleton, Henry Miller,
Lord Kinnaird, le pasteur Cuff, Lord
Overtoen, Nebb, White, etc. A l’unanimité on adopta les trois résolutions
suivantes : i^) de protester contre l’établissement des Jésuites en Angleterre
qui, chassés du continent venaient dans
l’île pour la troubler. 2<>) de protester
contre toute innovation dans le sacre
du roi qui aura lieu en Juin. 3°) de
protester contre le mouvement plus
que jamais impudent du ritualisme dans
l’église anglicane. Outre ces discours
caractéristiques, un orchestre composé
de 700 voix fit entendre les meilleures
pièces de son répertoire. Le meeting
est tout un évènement et le gouvernement, vouloir ou non, devra tenir
compte des sentiments exprimés par
la fraction la plus loyale de l’Eglise
anglicane.
— L’évêque de Londres prêchant pour
le fonds de l’évêque de cette grande
ville, constate qu’un appel a été lancé
il y a bientôt 40 ans pour obtenir 25
millions, mais on est bien loin de ce
but. Par contre l’Eglise méthodiste,
sans efforts, a obtenu la mêrïie somme
pour le fonds du 20.““ siècle.
— L’Eglise anglicane a passé un mauvais quart d’heure mardi dernier. Le
parlement a repoussé avec 44 voix
de majorité seulement le disistablishment dans la principauté de Galles.
Qu’on s’y prépare, la partie est bientôt gagnée.
C. A. Tron.
France. M. le pasteur E. Robin a
ouvert une maison de santé pour les
Alcooliques. Il a loué une belle villa
avec un demi-hectare de terrain, dans
une situation isolée, au Pré-St-Gervais,
à côté de Paris.
Outre les logements très sains des
pensionnaires et d’un ménage abstinent
qui s’occupera d’eux, la propriété comprend diverses salles et deux pavillons
d’été où ces hommes pourront se livrer
à des travaux intéressants et utiles,
mais une grande partie de leur temps
se passera au grand air à cultiver un
grand jardin potager clos de murs,
— on sait combien la surox}?génation
est nécessaire à l’alcoolique. La maison
est sous l’infiuence immédiate de M. le
pasteur Van der Beken qui est loge à
quelques pas et se consacrera de tout
son cœur à la cure d’âme des pensionnaires; un docteur offre gratuitement
ses services.
La, première condition d’admission,
c’est que le malade veuille se relever,
et réponde affirmativement à cette question du .Sauveur au paralytique : Veuxtu être guéri? Les malades payent une
pension minime de deux francs par
jour. M. Robin demande la fondation,
par souscriptions, de lits gratuits pour
les malades manquant de ressources.
La Zamhezia florentine a été agrandie et réorganisée. Vendredi, 7 courant,
sur l’invitation de M. le pasteur Luzzi,
une quarantaine de dames et de messieurs se réunissaient dans la grande
salle de l’Ecole de Théologie. M. Luzzi,
après avoir parlé de ce que ^l’on avait
fait jusqu’ici à Florence pour cette
mission lointaine, insista sur la nécessité de faire bien davantage, et pour
cela d’augmenter considérablement le
nombre des membres de la Zambezia,
en faisant appel au sexe dit fort pour
en faire partie, afin de collecter plus activement en faveur de nos missionnaires.
Chaque membre contribuera au moins
3 fr. par an et . s’engagera à trouver
de nouveaux souscripteurs. De plus la
Zambézia se réunira une fois par mois,
et chaque dame ou demoiselle promet
de faire quelque ouvrage utile à envoyer
au Zambèze à la première occasion.
Dans cette réunion on lira le Journal
des Missions et toutes les nouvelles particulières qui pourraient être de nature
à intéresser et à réveiller le zèle des
membres de la Société. Plus de vingtcinq nouveaux membres se sont fait
inscrire, et nous espérons que le nombre ne s’arrêtera pas là.
On a procédé aussi à l’élection d’pn
bureau formé de M. Luzzi président,
M.mes Luzzi et Rochat vice-présidentes,
M. le comm. Alinari secrétaire, et M.
le prof. FI. Bosio trésorier.
Nous souhaitons surtout à celui-ci
d’avoir une charge bien lourde à porter.
Revue Politique
On ne s’attendait certes pas à une
crise partielle de Cabinet à la veille de
l’ouverture de la nouvelle session et du
discours du Trône. D’abord catégoriquement démentie par les journaux ministériels, la démission du ministre des
Travaux Publics, M. Glusso, est maintenant confirmée. Le moment est mal
choisi, croyons-nous, surtout si l’on songe
que la question des employés des chemins de fer ne paraît pas en voie de solution et qu’elle va être nouvellement entravée et retardée par le changement
de titulaire au ministère des Travaux
P. Si les raisons alléguées par le comte
Giusso, pour justifier sa démission, sont
vraies, c’est à dire qu’il se retire parce
qu’il no voudrait pas que le projet de
loi sur le divorce fût mentionné dans le
prochain discours du Roi, il y a toujours plus lieu de douter que le dit
projet ait quelque chance d’arriver jusqu’au Sénat, M. Giusso n’étant pas le
seul député influent contraire, à une loi
que le pape désapprouve. M. Zanardelli
assumera probablement U intérim des
Travaux Publics.
A l’heure où ces lignes paraîtront, la
séance d’inauguration du parlement aura
eu lieu, le discours d’ouverture sera publié dans tous les'journaux et le résultat
de l’élection du président de la Chambre,
où M. Villa, n’a pas de compétiteurs
connu dans toute l’Italie ! Rien n’est
définitivement fixé touchant l’üi'dro des
travaux parlementaires, si ce n’est que'
le projet sur le divorce sera un des
premiers discutés.
Un grand meeting des désoccupcs de
Rome, environ 7 mille personnes, a eu
lieu dans les environs de la capitale. On
y a tenu des discours on ne peut plus
violents où la question de la grève générale revenait sans cesse. En prévision
des tumultes qui auraient pu en résulte!',
toute la gai'nison était sur pied et les
édifices publics gardés à vue. On a ainsi
évité les ti'oubles qui ont ensanglanté
Trieste et Barcelone, mais ce n’est peutêtre que partie remise, les esprits étant,
à Rome aussi, fort excités.
Le produit net, des douanes a donné
au cours de l’exercice qui vient de se
clore, 44 millions de plus que dans le
précédent. Preuve évidente que les conditions économiques de notre pays se
sont sensiblement améliorées.
— Deux grandes puissances maritimes,
l’Angleterre et le Japon viennent de
conclure un traité ayant pour br.it de
soutenii' la « politique, des portes ouvertes » c’est à dire de favoriser la plus
ample liberté de commerce dans l’Extrême Orient et de maintenir l’intégrité
de la Chine sur laquelle voudraient s’assouvir tant d’appétits gloutons. C’est le
grand évènement du jour dont s’occupe
et se préoccupe la presse du monde eu:
tier, et, ce qui plus est, qui a l’air do
satisfaire toutes les puissances. En Allemagne tout le monde s’en réjouit, eu Amérique l’on jubile; il n’est pas jusqu’à la
Russie qui ne déclare par l’organe de
ses journaux officieux et officiels qu'elle
ne pouvait, dans son intérêt, souhaiter
mieux. Mais personne ne s’y .laisse prendre, l’alliance en question ayant littéralement déconsierté les états qui ont
des intérêts dans l’Extrême Orient et tout
particulièrement la Russie qui va se
voir obligée d’ajourner certain projet
d’occupation auquel elle tenait beaucoup. Le Japon est charmé qu’une grande
puissance comme Fangleterre ait enfin
saisi la main qu’il tendait depuis si longtemps ; et la Grande Bretagne n’est
pas fâchée, pensez donc, d’avoir acquis
un puissant allié. Paisse le nouveau traité
concourir an rétablissement d’abord, au
maintien ensuite de la paix.
— Trieste est depuis quelques années,
un vrai foyer d’émeutes et de soulèvements,
dus en grande partie à l’attitude provocante et intransigeante du gouvernement
autrichien, ainsi qu’à l’aversion dont il
est l’objet de la part de nos frères tries
tins. 'Tout récemment, une grève des
chauffeurs du Lloyd, qui avait amené
petit à petit la grève générale, a dégénéré en vrai mouvemeni révolutionnaire,
La troupe, requise pour garantir Tordre,
ayant été provoquée, fit feu sur la foule.
On déplore dix morts et quantité de
blessés. L’état de siège a été proclamé
et la ville est occupée militairement'. Heureusement que les dernières nouvelles
sont meilleures, un tribunal arbitral ayant
fait droit aux demandes des chauffeurs.
L’ordre se rétablit peu à peu.
— Des troubles non moins graves ont
eu lieu et se continuent en Catalogne,
provoqués par un commencement de grève
des ouvriers métallurgistes. La grève
partielle a bientôt pris de fort vastes proportions, à tel point qu’à Barcelone on
comptait lundi 40 mille grévistes. Les
troupes intervenues ont chargé la foule
et on a eu, tout comme à Trieste, des
morts et des blessés. On signale en outre d’autres grèves avec troubles relatifs
à 'Valence, Bilbao, Cadix et Madrid. Il a
même été question un moment de suspendre les garanties constitutionnelles.
Et comme si les troubles présents ne
suffisaient pas, il paraît que l’Espagne
va être menacée en mars prochain d’un
nouveau mouvement carliste qui partirait
de la Catalogne.
— A signaler trois petites défaites des
troupes anglaises au Trans'vaal, dans le
courant de la dernière huitaine. 'Total:
une vingtaine de morts et plus de cent
blessés.
— Samedi dernier, le prince Henri,
frère de Guillaume II s’est embarqué à
boi'd du Kronprinz Wilhelm pour les EtatsUnis où il se rend eu mission, au nom
de son empereur, auprès du président
Roosevelt. On lui prépare des réceptions
dignes du puissant souverain qu’il va représenter. j. C.
I ft F © E M A T1 © il S .
Les demandes pour l’examen d’habilitation à l’enseignement du dessin, doivent
être présentées avant le 10 mars à l’Accademia Albertina do 'Turin.
Le cours de deux mois pour les aspirants à la charge d’officier sanitaire aura
lieu du Ir avril au 31 mai, à l’Institut
d’hygiène do T Université de 'Turin. Les
demandes doivent être adressées au Recteur de Tüniversifé.
Dans la deuxième moitié de mars aura
lieu la troisième série d’examens pour
l’idonéité au grade de lieutenant de complément.
Musica e Musicisti, periodico bimestrale di'64 pagine, riccamente illustrato. Anno I. N. i. 14 Gennaio 1902.
Prezzo d’abbonamento annuo ; Italia L.
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La 'Tour — Imprimerie Besson.