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Année XVI, N. 26.
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26 Juin 1890
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S
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LE TEMOIN
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J
ECHO DES YALLEES YAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
v»l
Vous me serez témoiifl. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité, Eph. IV, 15. Que ton règne vienne., Matth. VI, 10
Pl
Sommaire:
O Eternel.... ton bras est puissant — Lettre (1q B'isca — Chronique Vaudoise —
Bibliographie — Revue Politique — Avis.
0 Etemel.... ten bras est puissant
Ps. LXXXIII;13.
« Ce n’est qu’en 1892 qu’un siècle
se sera écoulé depuis q.ise, .dans
l'humble maisonnette de la veuve
Wallis à Kettering, douze ministre?
Baptistes se réunirent pour oonsti-'
tuer cette avant-garde des sociétés
missionnaires qui s’appela ; « Société
pour répandre l’EvangMé parmi les
payen.s. » « Entreprenant de grandes
choses pour Dieu et attendant de
grandes choses de lui » ils placèrent
sur son autel trois cent vingt sept
frs. et soixante dix cent, comme leur
premier don pour les missions.
« Pendant ce siècle, qui n’est point
encore terminé, quels changements
merveilleur se sont produits! Ce
coup de trompette de William Garey
a réveillé et fait accourir toute la
Chrétienté. Dieu a ouvert tes portes
à deux battants, jusqu’à ce que la
dernière des nations « hermites » a
ouvert les portes de l’exclusion et
de r isolement, et souhaite la
bienvenue, dans ses ports, aux messagers de Christ. Même celui qui
itüdier^i4»¥t^le plu§_d!sBthpù
l’œuvre des Missions, serait incapable d’appcécîer la grandeur d’un
mouvement aussi colossal. C’est
merveilleux en effet que Dieu ait
duvert cent portes, grandes et donnant sur de riches terrains de
conquête, à son Eglise; mais plus
merveilleuse encore est la manière
dont, par des clefs que lui seul'
possède, il a ouvert les .portes des
nations «hermites». Et la rapidité avec laquelle ces changements se sont
accomplis, est surnaturelle.. Lorsque
en 1792, le pieux savetier de Paulerspury vit ses efforts couronnés par
la formation de cette première société « Britannique », dont nous avons
parié, et lorsqu’en 1793 il partit luimême comme le premier mission
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naire parmi l«s payens, qui ait quitté
les côtes de l’Angleterre, le monde
entier, à fort peu d’exceptions prés,
était fermé aux entreprises missionnaires ; il y avait à peine ici et là,
dans les pays où régnaient les religions payennes, musulmane et papale, quelque petite ouverture. Partout ailleurs, de prêcher l’évangile
dans sa pureté, c’était s’exposer à la
persécution et y exposer les nouveaux convertis. Maintenant l’aspect
du monde entier a changé, et il n’y
a plus guère de portes fermées, de
pays où le prédicateur de Christ ne
puisse entrer avec une bible ouverte
à la main, et où les prosélytes chrétiens ne puissent demander la protection de la loi. »
A côté de cette grande œuvre de
Dieu en faveur de l’humanité, qui
n’admirèrait son œuvre non moins
grande au sein de l’humanité!
« La grâce de Dieu apparaît dans
les Missions, surtout en ce qu'elles
produisent des effets tels qu’on ne
peut les attribuer qu'au Divin Esprit.
Ces effets se produisent non seulement chez les individus, mais parfois
aussi dans des communautés tout
entières; il y a des transformations
qui pourraient bien s’appeler des
transfigurations, Et dans les ouvriers
aussi, chez qui la consécration à des
travaux si héroïques, développe un
type sublime de piété; et même
dans ceux qui prient avec ardeur
et donnent généreusement pour soutenir l’œuvre,, de pareils fruits évidents de cette grâce apparaissent et
abondent. »
Extrait de
« T//.e Crisis of Missions »
par le D.r Pierson.
LETTRE DE BUSCA
(Extraite iu Bulletin, N. 7, de la Société
d’Histoire Yaudoise - Mai 1890, Typographie Alpina, Torre Pellice, 8“, p. 96).
, Cette lettre est un des documents
les plus importants sur l’histoire
de nos pères qui aient été publiés ces dernières années, soit à
cause de sa date reculée (1559),
soit par les détails qu’elle donne sur
le nombre et le caractère des églises
desVallées et de la plaine du Piémont,
et sur la fin de plusieurs martyrs, soit
par une confession de foi admirable de
simplicité, à laquelle, "grâce à Dieu
nous n’aurions pas à changer un mot
aujourd’hui. Nous remercions sin
cèrement le Dr. Al. Vinay de nous
avoir permis d’offrir à nos lecteurs
sa bonne traduction d’un document
écrit dans le latin du siècle,
d’une interprétation bien autrement
difficile que celui des classiques.
Ajoutons que cette lettre a été écrite
probablement par un synode des
EglisesVaudoises réuni à Busca, aux
princes réformés de l’Allemagne, dans
le but d’obtenir leur protection.
Aux Très-illustres Princes seigneurs d’Allemagne et aux ministres
des Eglises fidèles, toutes les églises
et tous les ministres du Piémont,
fidèles dans le Seigneur, envoient
leurs salutations respectueuses.
L’an mil-cinq-cent-cinquante-neuf
de la naissance de notre Seigneur
Jésus Christ. Thibaut Guillaume de
Montbéliard, maître d'hôtel, nous a
fait connaître le grand zèle et l’affectueuse sollicitude dont ont fait
preuve, envers nous et nos églises,
les sieurs Henri baron, Mersperg et
Beaufort, capitaine(s) allemand (s)
au service du roi de France, et tous
les princes fidèles de l’Allemagne,
ainsi que Pierre Tossanus et Hérald,
ministres de la Parole de Dieu,
hommes de grand savoir et de grande
piété de la ville de Montbéliard.
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Ces Princes, savoir le Très-Illustre
Duc de Saxe, le Très-Excellent duc
de Wurtemberg, le comte Landgrave,
le comte Georges du comté de Montbéliard et plusieurs autresTrés-Illustres princes, desquels nous ignorons
les noms, après avoir fait bon accueil
à l’ambassade des Seigneurs de Berne
et de Genève, représentée par les
pieux et doctes délégués Farel,Pierre
Viret et Théodore de Bèze, pour la
cause de la religion chrétienne des
Eglises fidèles de la Vallée d’Angrogne, de Luzerne, de S. Martin,
de Pérouse, de Pragelat et d’autres
Vallées du Piémont, qui confessent
Christ en pureté, envoyèrent aussitôt
chacun, à leurs frais, leurs députés
à Henri Roi de France, uniquement
dans r intérêt des dites Eglises, le
priant, pour autant qu’ ils avaient
de crédit auprès de lui, de ne pas
permettre que les Eglises des Vallées,
ci-dessus nommées, fussent persécutées à cause de la parole de Dieu;
mais de les laisser en paix jusqu’à
ce qu’il en eût été établi autrement
par un concile général des Chrétiens.
C’est ce que, comme nous 1’ avons
appris, ayant promptement envoyé
vos- ambassadeurs au roi, vous avez
obtenu au moins par un consentement tacite. 11 en est résulté un
très-grand avantage pour la Parole
de Dieu, et uu admirable développement des églises de Christ.
Pour ce très-grand bienfait de
votre part envers nous, nous vous
remercions infiniment. Vous tous
les princes, Vous toutes les Eglises
chrétiennes de l’illustre Allemagne,
comme nous Vous en remercierons
toujours, nous surtout Eglises des
Vallées. Et comme nous ne pouvons
pas Vous rendre la pareille pour un
bienfait si grand, nous prions le
Dieu Tout-Puissant qu’il vous en récompense au centuple (abondamment). Car par votre intervention
et vos pri.ères et par une grâce
spéciale de Dieu, à la suite de vos
•ambassades auprès du Roi, la liberté
de prêcher publiquement et sans
crainte, ni péril, la Parole de Dieu,
au sein des Vallées, nous a été confirmée. Et comme nous ne doutons
pas, que, vu votre piété chrétienne
et les liens de votre amour pour
nous, liens qui nous unissent aussi
à Vous par la Parole de Dieu, vous
ne vouliez vous réjouir extrêmement
de l’accroissement admirable des
saintes Eglises de cette contrée et
de la constance inébranlable des
saints rhartyrs, nous ^avons résolu
de vous écrire quelques lignes touchant les Eglises de Christ qui se trouvent dans notre contrée de Piémont.
Dans les Vallées de .la,, province
de Piémont, et dans les montagnes,
où le saint Evangile de notre Sauveur est prêché dans sa pureté,
sans crainte des adversaires de Christ,
et où toutes les traditions profanes
et les blasphèmes des Papistes ont
été rejetés et abolis, où fon tient
des cultes publics et où les Sacrements sont administrés selon l’institution de Christ et des Apôtres, il
y a les Eglises de la Vallée du comté,
de Luserne, de la Vallée d’Angrogne
du Va! St. Martin, du Val Pérouse
et de Pragelat; il y a aussi deux
Eglises Chrétiennes dans le Marquisat
de Saluces, dans les montagnes, dans
les localités appelées Pra willielm,
Biolet et Botonet. Il y a, dans ces
Vallées, trente ministres des Eglises
de Dieu, lesquels prêchent la Parole
de Dieu ouvertement, sans crainte
des ennemis de Christ et sans aucune
dissimulation,et accomplissent toutes
les autres (onctions de l’Eglise de
Christ. Il y a là enviroù quarante
mille (40.000) âmes fidèles. La plaine
compte un grand nombre de fidèles.
Il n’y a pas de ville dans cette
contrée, il n’y a presque pas de lieu
où ne se trouve une Eglise de Christ,
cachée ou publique; et quand ces
Eglises ne peuvent avoir de ministres, elles ne laissent pas pour cela
que de prier; ceux d’entr’eux qui
savent lire et qui ont quelque instruction, lisent les Saintes Ecritures
dans les maisons particulières. Il y
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a, en effet, à Turin une grande Eglise
de Christ, où un ministre prêcl;ie
secrètement de maison en maison,
enseigne aux fidèles la Parole de
Dieu, et administre les Sacrements
de Jésus. Dans cette ville un grand
nombre de fidèles appartiennent aux
premières familles de la bourgeoisie
et à la noblesse. Il s’en trouve même
plusieurs parmi les sénateurs, les
jurisconsultes et les médecins, et les
magistrats eux-mêmes ne l’ignorent
pas. Mais, à l’exemple de Ponce
Pilate, crainte de perdre leurs biens
et leurs charges, ils condamnent
souvent au Mcher les Justes et les
Saints de Dieu. Car, cette ville étant
la métropole et le chef-lieu de la
contrée et le siège de l’Ar-chevêché,
presque chaque année, depuis qu’il
s’y est formé de Saintes Eglises, on
y voit quelques-un.s alfronter la mort
avec fermeté, pour le nom de Christ.
C’est ainsi que, en l’an 1556, Léonard Sartorius de Quiers, homme
bien connu, instruit et avancé en
âge, jeté en prison au cœur de l’hiver et serré dans les ceps, s’endormit
pieusement au Seigneur, victime du
froid.
C’est ainsi encore que, l’an 1557,
un colporteur illettré, du nom de
Barthélemy, ayant été arrête en
voyage a-vec des livres saints et conduit devant le Sénat, confessa sa foi
avec beauconp de force, d’énergie,
et d’intrépidité, en présence de l’Archevêque et des Sénateurs, réfutant
toutes les erreurs de l’Antéchrist,
au grand étonnement de tout le
monde. Et après mille épreuves de
la part des adversaires, se refusant
avec une constance extraordinaire,
à toute rétractation, enfin après un
interrogatoire de l’Archévêque de
Turin, il fut condamné aux flammes
par le Sénat, pour .Christ et sa Parole, et sans fléchir il passa de la
vie à la mort. ^
L’année suivante, 1558, Geoffroy
Varaglia de Busca, homme trèsinstruit et d’une très-grande piété,
ministre de l’Eglise de Saint Jean
Luserne, ayant été saisi à Barge, à
son retour de Busca, par les adversaires de Christ, qui espéraient par
là obtenir une grande récompense,
fut livré aux mains des adversaires
de Christ. Cet homme d’un grand
savoir et rempli de l’Esprit de Dieu,
triomphant de tous les ennemis de
Christ, en une discussion touchant
les institutions religieuses et la doctrine qu’il avait enseignée dans son
Eglise, fut condamné à la strangulation et au feu, par le Sénat de
Turin, sur la demande qu’en fit le
Pontife Romain au Roi de France.
Il se rendit de la prison au bûcher
avec une telle fermeté, avec tant
fie sérénité et parlant avec tant de
joie, que je ne crois pas qu’autrefois
les Apôtres et les martyrs aient marché plus volontiers et avec plus de
courage à la croix et à la mort, ne
cessant d’enseigner (ceux qui l’entouraient) et de les exhorter à lire
les Saintes Ecritures. Et lorsqu’il fut
sur le bûcher, il fît connaître, en
présence de 40,000 personnes, la
cause de.-sa mort, justifia sa foi et
proclama son espérance de la vie
éternelle par Jésus-Christ. Puis, lors^
qu’il eut, pendant une heure, parlé
(lu règne de Dieu et de la foi et
prié pour tous ceux qui étaient là,
voire même pour ses persécuteurs,
il fut étranglé, pendu et brûlé pour
la cause de Christ, et obtint (ainsi)
la couronne du martyre.
Un très-grand nombre de gens,
éclairés par cette mort, se convertirent à la foi chrétienne. Moi Jérome Raphaël Alosianus, médecin,
qui écris ces> choses par ordre de
toutes les Eglises chrétiennes, ainsi
que plusieurs autres disciples de
(ihrist, avons été témoins oculaires
de ces martyrs et confesseurs'de la
foi.
Et en cette année même 1559,
Ambert, homme d’une grande culture et trés-pieux, ministre dè l’Eglise de la 'Tour du Val Luserne,
fut arrêté à Suse, comme il revenait
de Genève, par des gens auxquels
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on avait promis une récompense, et
conduit à Turin. Là, après avoir
confessé fidèlement la foi chrétienne,
il fut condamné aux flammes. Mais
par un effet de la Providence divine,
il est présentement encore en vie,
en prison, à la suite des prières
qu’adressèrent au Sénat de Turin
rillustre baron Albert Arhoga.st et
le sieur de Hena et de Friensis,
préfet et colonel de toii-s les centurions (capitaines) allemands qui se
trouvent dans les milices du Roi de
France de cette partie de la Gaule
Cisalpine que l’on appelle Piémont,
et le baron Henri, centurion, avec
tous les autres centurions allemands
appelés vulgairement capitaines. Car
le dit Préfet, ainsi que tous ses centurions, par égard pour les peuples
allemands, obtint du Sénat qu’il ajournât la mort de ce ministre, jusqu’à ce qu’il (le préfet) eût envoyé
au Roi un messager avec une lettre
touchant cette affaire, et qu’il eût
reçu de lui une réponse. Nous attendons la volonté de Dieu.
(A suivre).
Chronique Vaiidoise
Société d’Histoire Vaudoise. —
Le 17 cour, avait lieu, pour la première fois, la séance dite du « printemps » prescrite par les réglements
modifiés de la Société. On avait senti
le besoin, en effet, d’avoir, à côté
de la séance annuelle et publique
de Septembre, toujours surchargée
de travaux et de communications.
d’amis nationaux et étrangers, une
autre réunion à laquelle auraient
été invités seulement le.s membres
de la Société et où l’on aurait traité
de ses affaires. L’assemblée n’était
pas nombreuse. On s’est plaint que
bien des membres, ne recevant pas
le Témoin, n’avaient pas été avertis.
11 y avait du vrai dans cette observation, et on promit de remédier, à
l’avenir, à cet inconvénient. Cependant nous'croyons que si toutes les
personnes qui ont su le jour et l’heure de la réunion, avaient voulu y
venir, la moitié de la salle de via
Reckwith, et non pas seulement les
deux premiers bancs, auraient été
occupés. M. le Président présente à
la Société le l.° Bulletin (voir Bibliographie), et lit, en le commentant et
en y ajoutant plusieurs informations
très-intéressantes, le Rapport Annuel
(Bulletin, pp. 69-73). Un membre
propose que la Société entreprenne
de fixer, d’une manière exacte et
complète,' les différents dialectes parlés dans les Vallées Vaudoises, D’une
simple liste de' mots et de phrases
usuelles, on passa à l’idée d'un véritable dictionnaire, à publier par df,spen.se qui seraient insérées dans les
Bulletins ordinaires et pourraient
être ensuite réunies en un volume.
L’assemblée charge MM. le Dr. Rostan et les prof. Tourn et Rivoire
de présenter à l’assemblée de septeralire un travail préparatoire sur
l’utilité que présenterait la composition de ce dictionnaire et sur les
meilleurs moyens à employer pour
atteindre ce but. Mr. D. Peyrot
présente un travail sur Zinzendorf
dans ses relations avec les Vallées,
ti’avail qu’à cause de l’heure avancée, il se réserve de lire dans une
autre occasion. L’on veut bien, avant
le terme de la séance, remercier le
Bureau de son activité et Rassurer
de la confiance de la Société qu’il
dirige.
X X
Réunion au Colet de la Sea —
L’Union Chrétienne de Sainte Marguerite avait organisé Dimanche
dernier à iü b. i[2'un culte sur la
Sea, destiné spécialement aux familles
de bergers établies en été sur les
hauteurs de notre Paroisse, A ces
familles se joignirent plusieurs personnes venues de la 'Tour et d'autres qui étaient montées d’Angro
gne. En tout nous étions bien cent-
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septante. Oh! que c’était beau làhaut sur cette collette! A gauche
l’œil plongeait sur la riante vallée
du Pélis, à droite .sur les roi her.s
abrupts qui soutiennent ce nid d’aigle qui est Serre Malan, sur le ruban argenté de l’Angrogne et sur
les villages des Rivoire, de Bonne
Nuit et du Serre à demi-cachés par
le feuillage épais de leurs bois; en face
le regard montait, montait toujours le
long des flancs abrupts, aux teintes
cuivrées du Vandalin,jusqu’à ce qu’il
rencontrait tout-à-coup l’azur foncé
du ciel; tout autour il se reposait
sur des centaines de buissons de
rhododendron en pleine fleur. Et
l’air que l’on respirait, cet air subtil, vivifiant!.... Nous n’en disons pas
davantage pour ne pas inspirer trop
de regrets à ceux qui se sont laissé
effrayer par quelques nuages menaçants qui s’étendaient sur la Sea,
vers les premières heures du matin ;
mais nous en avons dit assez pour
être sûrs que si ïUnion Chrétienne
convoque une autre réunion de ce
genre, dans le même lieu, ou plutôt
un peu plus haut, à Serre-la-lio,
avant la fin de l’été, un bon nombre
de membres de cette paroisse voudront se joindre à elle. Dimanche,
après le cantique, une prière présentée par le président de l’Union,
l’ancien Rostan, et la lecture du
chap III de l’Apoc. faite par M. T.
Revel, le pasteur H. Meille fit un
discours sur. les v. 7 et 8 de ce chap.
et parla de Jésus qui après avoir
ouvert la porte du ciel à son
Eglise lui ouvre toutes les portes
sur la terre, tellement qu’elle peut
y exercer une activité aussi irrésistible qu’elle est bienfaisante; l’anc.
Stalé et un autre membre de l’assemblée ajoutèrent quelques exhortations et le culte se termina par la
prière et le cantique: « Etends sur
nous ton aile ». Oui, il semble vraiment que sur ces hauteurs, on se
sent plus vite effleuré et ensuite
plus complètement entouré des ailes
du Père qui est aux creux!
BIBLIOGRAPHIE
Bulletin N. 7 de la Société d’Histoire Vaudoise. La Tour, Imprimerie Alpina 1890. Ce bulletin de
90 pages contient :
1. Le réglement de la Société
tel qu’il a été modifié par plusieurs
assemblées.
2. La liste complète des membres de la Société. Nous avons
compté 44 membres fondateurs, 3
membres à vie, 14 membres honoraires et 95 membres effectifs. La
société correspond avec 16 associations sœurs dont 4 en Italie, 4 en
Suisse, 2 en France, 4 en Allemagne, 1 en Angleterre et 1 en Amérique.
. 3. Le discours, prononcé à Balsille par M. D. Peyrot, orné d’une
belle carte dessinée par l’auteur, où
sont indiquées avec exactitude les
différentes dents et chenals de cette
montagne rendue célèbre par les
trois sièges qu’y soutinrent les Vaudois.
4. La Date de la Rentrée, par
M. D. Peyrot. Il y établit au moyen
de 12 documents, conservés dans les
archives de Berne, et dont il lui a
été transmis copie par M. Rod. de
Sinner, que les Vaudois n’ont quitté
Je bois de Prangins et les rivages
de la Suisse que le ^®/26 au soir, et
non pas le ^®/a5 comme l’a soutenu
M. le Prof. Gomba La date donc du
16 Août, telle qu’elle est gravée sur
le monument de Prangins ri’a pas
été mise là avec une légèreté peu
louable, comme on a bien voulu
nous en accuser en Allemagne. Elle
est parfaitement exacte.
5. Ordre donné par Jacques
d’Achaïe d’arrêter plusieurs hérétiques du Val Luserne. Plusieurs pièces en langue latine remontant aux
années 1351 et 1354. M. le Prof.
Rivoire qui en a trouvé la copie
dans la Bibliothèque du Roi à Turin,
7
Si»;; •: n.. ^
— 207 —
les fait précéder d’une introduction
et les accompagne d’une traduction
littérale et de notes.
6. Lettre de Busca. ( Nous la
reproduisons dans le Témoin), écrite
en 1559 par lesVaudois des Vallées
et de la plaine du Piémont aux
Princes Protestants de l’Allemagne.
Cette lettre a été traduite et accompagnée de notes nombreuses par le
Prof, A. Vinay.
7. Vaudois et Hussites dans la
Marche. Traduction, par le Prof. A.
Vinay, d’un article de M. H. van der
Smissen sur le livre de M. Julius
Heidemann ayant pour titre: Réf'ormation dans la Marche de Brandebourg. Il semblerait d’après cet ouvrage, que des communautés entières
partageant les doctrines caractéristiques desVaudois, existaient et souffraient (car elles furent rudement
persécutées ) dans la Marche de
Brapdebourg, en plein 14® siècle.
8. Rapport annuel sur l'exercice
1889 à Mai 1890. Ce rapport constatant une marche générale et réjouissante en avant, se dot par un
compte de caisse d’après lequel la
Société aurait eu, au 1 Juin 1890, un
actif de L. 1841,22.
'9. Compte-rendu de la 8® Assemblée Générale de la Société ( 4
septembre 1889), avec les lettres de
M. le Baron Manno, de la Commission pour l’histoire des Eglises Wallonnes de M. L. Relier, archiviste
d’Etat à Munster, et les résumés des
discours de MM. Henri Austen Layard, Prof. Nippold, Past. N. Weiss,
Prof. Dandiran, Ing. A. Gautier.
10. Bibliographie. M. N. Tourn
y rend compte du livre de M. Weiss
intitulé la « Chambre Ardente » et
M. P. Rivoire des deux biographies
(française et italienne) d’Arnaud par
le Dr. Comba.
11. Bibliothèque et Archiveà.
4® liste des ouvrages reçus en don
et acquis pay la Société.
Le simple énoncé des titres de
ces articles, suffit à montrer l’importance de ce nouveau bulletin. Ils
ont tous, mais surtout quelques uns
coûté une somme considérable de
travail à leurs auteurs, qui en seront récompensés par l’excellent accueil que cette nouvelle publication
va trouver à l’étranger et en Italie.
En sera-t-il de même dans nos Vallées“? Il ne peut en être autrement.
Eh bien que les personnes qui ne
sont pas encore membres de la Société prouvent cette impossibilité en
se procurant le bulletin chez P, Gilles,
Paul Jourdan, lib. à T. P. et chez Ch.
Clausen,lib.à Tur. (fr. 1,50), et qu’elles
la prouvent d’une manière encore
plus convaincante en demandant
sans retard l’admission dans un corps,
qui, comme on le voit par la liste
des membres et par le chapelet de
titres qui accompagne chaque nom,
est tout ce qu’il y a de plus honorable, docte et actif. Plaisanterie à
part, notre Société a fait déjà bien
du travail et un travail très utile
pendant sa courte existence; et que
ne fera-t-elle pas lorsqu’elle pourra
compter sur la sympathie et sur la
collaboration cordiale de tout Vaudois ayant à cœur, que rien de ce
que nos pères ont fait et souffert
ne reste enseveli dans la poussière
de l’oubli; que tout cela, au contraire,
devienne conseil, modèle, inspiration
pour nous et pour nos enfants!
Revue Politique
Le grand événement est la convention anglo-allemande dont nous
avons déjà parlé, et par laquelle
l’Angleterre reçoit le protectoi'at sur
le pays de Witu et sur le sultanat
de Zanzibar, à l’exception de la Région de la côte soumise à la société
allemande de l’Afrique orientale et
cède .à l’Allemagne l’île d’Helgoland
, La sphère d’influence des deux
nations dans le continent africain,
étant ainsi mieux délimitée, il n’y a
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plus à craindre de conflit entre elles
sur ce terrain. La France, qui prétendait avoir des droits sur le Zanzibar, ne .sera naturellement pas '
trop satisfaite de ce Iraité; mais elle
se taira, en attendant qu’une occasion favorable lui soit offerte de se
dédommager par quelque nouvelle
acquisition. Peut être essayera-t-elle
de s’annexer définitivement la Tunisie, et il n’est pas à supposer qu’elle
rencontre de grave opposition. Mais
dans ce cas, il est probable que l’Angleterre occuperait l’Egypte d’une
manière définitive, et la rivalité entre les deux principales puissances
maritimes de l’Europe s’accentuerait
de plus en plus.
On peut donc dire que le résultat
immédiat du traité anglo-allemand
est une union plus intime entre l’Angleterre et la triple alliance, et le
résultat prochain pourra être la transformation de la triple en quadruple
alliance, ce qui rendrait impossible
à la France toute tentativede revanche et la lai.sserait tout-à-fait isolée.
Notre Chambre des députés a continué la discussion des budgets et
celle du projet pour la création d’un
nouvel institut de crédit foncier. Ces
discussions épuisées, elle prendra
ses vacances et il est probable qu’à
l’automne il y aura les nouvelles
élections.
Le gotivernernent a [»résenté un
projet pour venir en aide au Municipe de Rome, dont les finances
sont dans un triste état. L’administration communale ne paraît pas
avoir fait preuve d’une très grande
prudence à cet égard; mais, d’un
antre côté, Rome, comme capitale
du Royaume, doit faire des dépenses
qui sont (l’un intérêt général, et il
est ju.ste que le gouvernement lui
vienne en aide. Le projet dispose
que l’on pourvoie aux frais de bienfaisance, qui s’élèvent à un million
et demi environ, par la transformation .d’un certain nombre d’cpuvres
pies, qui ne répondent plus aux besoins en vue desquels elles ont été
fondée.s. En outre, certaines constructions ri’ intérêt général seront
faites aux frais de l’Etat. Le gouvernement percevra Ini-même les impôts de dazio consumo et donnera
douze millions et demi au municipe,
plus les quatre cinquièmes de la
'somme qui pourrait être perçue en
sus de ces 12 millions.
Les nouvelles concernant le choléra
en Espagne sont contradictoires: tantôt
on annonce qu’il se propage constamment, tantôt qu’il est stationnaire
et même qu’il diminue. Il est maintenant certain qu’il s’agit bien du
vrai choléra asiatique ; mais il paraît
que, tout en gagnant en éteiuiue, il
n’a pas acquis, jusqu’ici, une trop
grande intensité.
BIBLIOTHÊOUE PiSTÜRdLE ET DU COLLEGE
Les deux bibliothèques ont été
transférées depuis des mois dans la
Maison Vaudoise, mais il faut encore beaucoup de temps au bibliothécaire pour la formation du nouveau catalogue et le nouvel étiquetage de ces milliers de volumes.
C’est pourquoi il se voit obligé d’anticiper , cette année, la rentrée
générale et prie les détenteurs d’ouvrages appartenant à ces deux
bibliothèques de vouloir bien les
rendre dans le courant de la semaine;
dans tous le.s casavantjeudi prochain,
3 juillet 1890.
Le Bibliothécaire
Al. Vinay.
BRtCBLtT PERDU
' Une généreuse récompense est accordée à la personne qui, ayant trouvé un bracelet perdu samedi passé 21
courant, voudra bien le remettre à
rimp. Alpina, ou à M. le Chev. Boër,
syndic de Torre Pellice.
Erkest Robert, Gératit.
Torre Pellice, Imprjrnerie Aipina.