1
1 Compte-courant avec la Posta
f^IUX D’ABONNEHBNTPAA AN
15*'ie .... Fr. 8
" %anger ...»
«Jlemagne, Anlriche-Hongrie,
t -Belgique, Brésil, Danemark,
? Egypté, Hollande, Suède,
t. Suiase, etc., en s’abonnant
Ià la poste . . Fr.
f . On s’abonne;
i Au bureau d'Administration ;
ubei HfM. les Pasteurs ; et à
l'imp. Alpina ä Torre PelUce.
pL’abonnaraent part du 1. Janvier
_______et se paye d’avance.______
Année XXII. N. 3.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes cbacrm
Annonces: 20 centimes par ligna
pour une sente (ois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour B fois et au dessua
16 Janyier 1896.
LE TEMOIN
É€HO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
D m m a 1 r
Nouvütles de M.. Davit — Pourquoi son
joug est doux — Quelques mots sur
l'émigration temporaire de nos jeunes
gens — 12s Bulletin de la Société
¿’Histoire Vaudoise— CtironiqueVau■ .loise'— Société Vaudoise d’Utiiité
■i Ji.nbliqUe — Pour le Repos du Diman1 Hiq — Chambre de Commerce de Turin — Revue politique — Préçieux'
souvenir — Abonnements, payés.
ñiouvelles de 1. Davit
Lealui, le SI Octobre Í893,
(Bien cher ami,
....Je ne puis t’écrire que très
brièvement, vu que j’ai la main
droite encore moitié malade d’une
brûlure que je me suis gagnée dans
Un commencement d’incendie de la
Jûaison missionnaire, que nous avons
theureusement réussi à dompter. Et
n^uis je commence à peine raainte
s Uant ma convalescence d’une attaque
^tle fièvre qui n’a pas été bénigne
idu tout. Et avec tout cela je n’ai
( pas fini avec mes bobos. Voilà plus
■’be deux mois qu’a commencé une
j éruption de clous d’abord à la fi:^Ure puis aux pieds et _aux jambes
,®t dont tout vestige n’a pas disparu
®ucore. Sans compter qu’en arri
par le Journal
ce que le J. ne
prendre, parce qu il ne Je Savait pas,
c’est que cette partie du voyage a
été pour rpoi un voyage dé forçat.
Le' J. d’Août publie quelques lignes
de moi qui le font prévoir bon,
mais depuis!Il A plus tard les détails. Après un tel voyage tu peux
croire si l’accueil fraternel et cordial
des Louis Jalla à Kazoungoula m’a,
été précieux. J’ai voyagé avec eux
et avec les Goy sur le fleuve, les
Boiteux sont restés , à Kazungula
avec M.lle Kiener. Ce voyage, qui
pouvait n’avoir rien d’exceptiûnnej, a
été pour moi de toute beauté, pareeque jo ne pouvais pas ne pas le
comparer aux détresses' du désert.
S'adresser pour la BèdsetloB'et
pour l’Administration i M.
Jean Jalla, prof., Torre Peiliee,
Tant obangement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
loua me sere» témoins, Aet. I, B. Suivant la vérité avec la charité. Kph. IV, 15. Que tou règne vienne. Mattli. VI, 10
vant à Kazoungoula j’ai marché sur
un couteau à deux mains oublié
par terre, j’ai coupé soulier, bas
et puis la chair jusqu’à l’os, ce qui
m’a fait boiter environ trois semaines.
Mais ces débuts gui ont été à bien
des égards si sombres, ont été rendus tout heureux grâce aux frères
et sœurs qui m’ont devancé Aa*^b
ce pays. J’espère parjer dans, une
prochaine lettre de mon voyagé en
vagón. Aujourd’hui, je tq:dirai tout
simplement, que depuis ■Balapshwe'
jusqu’à KazoungoulalesBoiteuxm’ont
laissé en arrière, et ceci tu le sais
2
!/■
f* ■
— 18
I
Là, seul avec des noirs dont j’ignorais la langue et qui, si au commencement ils semblaient des anges,
ont bientôt pris l’attitude de démons,
ici au milieu d’amis, de frères, pariant la même langue, ayant les
mêmes aspirations; là sans eau, jusqu’à 8 jours de suite, ici le fleuve
entier d’une limpidité parfaite devant
moi pour me désaltérer; là des jours
entiers enfoncé dans le sable sans
faire un seul pas, ici les canots qui
vous étonnent par leur rapidité.
Mais laissons les comparaisons, et
passons aux dates. Le 9 Août 1895
à 1 heure du matin j’arrivais au
gué de Kazoungoula. 11 y avait tout
juste 7 mois que je quittais mes
parents et les Vallées. Le 6 Septembre, et cette fois en plein jour,
j’arrivais à Loatile.
La station que je dois occuper
est Séfoula, mais je fais mon stage
ici avec les Adolphe. Ici alors il n’y
avait personne d'inconnu, et entrer
sous leur toit c’était presque comme
revoir cette vieille maison qu’il y a
là-haut prés du clocher de Bobi.
Ah comme j’y suis bien! Je t’écris
dans la chambre qui hier encore
était occupée par M"' Coillard qui
doit quitter ce pays à cause de sa
santé. 11 est parti hier pour faire
ses adieux à Séfoula. Demain nous
partirons pQpr Nalolo où nous passerons encore un dernier Dimanche
ensemble tous les missionnaires du
haut; après ça il partira....
P. Davit.
@119
M. Adolphe Jalla écrit, en date du 31
Octobre, qu’on sent autour d’eux
une recrudescence de paganisme;
les cultes s’en ressentent et, sauf
chez le roi et les convertis, le départ
de M. Goillard n’a causé aucune
émotion. M. Jalla a commencé l’école biblique qu’il est appelé à fonder et qui compte il élèves divisés
en deux classes. Tous sont le fruit
de l’œuvre de Léaluyi, un .seul vient
de Kazoungoula. M. Coillard est parti
le 31 Octobre pour faire ses adieux*!
à Séfoula où il a été porté par 4
gaillards. MM. Jalla et Béguin comptaient l’accompagner jusqu’à Séoma.
A Kazoungoula, ÎVI. Louis Jalla
nous apprend, le 15 Novembre, que
M. Boiteux avait pu faire sa première prédication en sérotsé. La
vie spirituelle était stationnaire^ plusieurs des meilleurs, étant en route
avec Litia dont le voyage au S. a
provoqué la promesse des Anglais
de placer 2 résidents chez les Barotsis. M. Goillard était attendu dans
peu de jours, après quoi, fin de
Novembre ou commencement de
Décembre, devait s’effectuer le départ de la famille Louis Jalla, M.
Coillard, la petite Flore Goy qui va
au Lessouto et p. ê. un négrillon
qui accompagnerait. les Jalla en
Europe, où ils pourraient arriver
en Février. A Mafeking M. Jalla
serait chargé d’organiser le voyage
de M. Mercier ce qui, probablement,
retardera un peu les dates de ce
programme.
Que Dieu les garde dans les
déserts et sur les grandes eaux et
qu’il les soutienne au moment où
ils apprendront la grande perte
qu’ils ont faite par la mort de leur
mère.
POÜRIiüOI S0PÍ JOUG EST DOUX
1. Parcequ’il nous est imposé par
Celui qui est « doux »et humble de
cœur 3. Rien de ce qui lui appartient, pas même son joug ne peut
opprimer, meurtrir, blesser. Son joug
est doux et il ne peut le mettre sur
nous que doucement.
2, Parcequ’ en marchant sous ce
joug nous ne pouvons tious' êcartér,
ni à droite ni à gauche du bon et
droit chemin, nous sommes contraints
' de ne pas faire Je mal,' nous som*:
mes contrainUs de faire le bien et
cela est pour nous une source de'
grande joie. N’est-ce pas, cher lécr^
■ifv
3
- 19
leur, lu le sais par expérience, tes
itouleurs les plus amères que lu as
; ^éprouvées pendant ta vie elles ne te
sont pas venues de la foudre qui a
J consumé quelques-uns de tes plus
^ beaux arbres, ou du torrent qui a
dévasté ton bien, ou du vent impétueux qui a abattu ta maison; eli les sont descendues sur toi, elles se
I sont attachées à toi comme une
I charge insupportable, dont cependant
I tu ne peux te débarrasser. Cette
ï charge vient de ton péché. Tu as
été malheureux surtout parceque tu
as été l’esclave de ton mauvais
1 cœur. Mais en tant que tu as pris
; le joug de Christ, que tu es devenu
son serviteur, tu es affranchi du joug
du péché, lu es libre et parceque
tu es libre, tu es heureux. Oh! ob!
le joug de ClirLst, mais il ne noua
permet pa.s seulement de marcher
et de marcher légèrement, mais il
nous permet de courir et même de
sauter de joie, comme un esclave
qui a .vu tomber ses liens et qui se
dit avec ravissement: « enfin je suis
un homme ».
3. Parcequ'en portant ce joug
nous devons travailler. Le temps de
l’oisiveté qui rend ceux qui .s'y livrent si mécontents d’eux-mêraes, si
profondément tristes, est passé. Une
nouvelle période d’activité et d’activité intense a commencé. Ohl quel
travail que celui qui nous est confié
désormais! Sous son joug nous traçons un sillon dans lequel nous sommes sûrs que Lui jettera sa bonne,
sa céleste semence. Et en eflet nous
ne lardons pas à voir le grain germer; puis nous en suivons avec joie
la croissance et puis, quand la moisj son dorée couyre les champs, nous
f' connaissons quelque peu de l’extase
ï qui s’était emparée de Lui lorsqu'il
[; s’écriait; «Je te rends grâce ô mon
1 Père Seigneur du ciel et de la terre
de ce que tu as caché ces choses
aux sages et aux intelligents et de
^ ce que tu les a révélées aux enfants.
Oui Père, je te loua de ce que lu
r 'il l’as voulu ainsi. Toutes choses m’ont
été données par mon Pérel »
Oui, nous aussi nous nous écrierons: «Nous te rendons grâce, ê notre
Père, Seigneur du ciel et de la terre^
de ce que, par notre travail, de cette
terre maudite par le péché quelques
plantes bénies ont surgi, dans lesquelles tu prends ton bon plaisir!
C’est toi, Seigneur, qui nous les as
données ».
4. Parceque de porter Son joug
nous assure de Sa présence avec
nous. Oh! Il n’est pas de ces honîmes qui dans leur inconscience ou
dans leur dureté de cœur mettent
de lourds fardeaux .sur leurs frères
et qui, lorsqu’ils se sont assurés que
la charge est bien et dûment liée
sur leurs épaules, ne s'occupent plus
d’eux ni pour les aider, ni même
pour les encourager, ni même pour
les plaindre; mais seulement pour
se moquer d’eux s’ils les voient fléchir et pour dire un froid, impitoyable: « tant pis pour euxl » quand
ils les voient tombés. Non, Lui il
est doux et humble de cœur. À sa
balance il pèse d’un côté son joug
et de l’autre notre force à un atome
près. Il ne nous expose à aucune
tentation que nous ne puissions supporter. Et puis II se tient là, 11 l’a
promis, et sa main s’étend sous la
charge et la rend plus légère et sa
parole nous console et ranime notre
courage et son esprit pénétre en
nous et accomplit sa vertu dans notre infirmité!
Frères, bénissons-le d’avoir mis
son joug sur nous. Il est bon pour
nous, il est bon pour le monde qu'il
nous a laissé pour que nous travaillions à son salut, que nous le portions.
Frères, courage, les cœurs en hautl
Le temps viendra où même le joug
de Christ nous sera ôté, car il ne
nous sera plus nécessaire, où nous
porterons nos fronts aussi haut que
nos cœurs et où nous le bénirons,
avec un débordement d’actions de
grâce, d’avoir fait de nous, par sa
tendre discipline, des hommes dignes
4
- 20
et capables rie jouir de la céleste,
rlè la parfaite liberté des enfants de
Dieu.
H. M.
Queldües mots sur i'éraioration temporaire
de no8 jeunes gens
A t-otl jattiais fait une statistique
aotnnaaire des jeunes gens vaudois
que les nécessités de la vie obligent
à quitter leur pay.s natal, pour chercher un gagne-pain ailleurs? Elle
serait instructive sous bien des rapports et parfois humiliante, avouonsle. Ils s’éloignent pour la première
fois de leurs chères montagnes, où
la vie est si dure, et se dirigent vers
les'villes de saison du midi de la
France ou de. la Rivière, le plus
souvent sans autres ressources que
le peu d’argent nécessaire à payer
leur voyage. Demahdez-leur ce qu’ils
feront lorsqu’ils seront arrivés à destination. Ils n’en savent paé plus que
vous ; Us ont Jusqu’ici bêché le petit champ de leur père ou gardé
ses brebis. Ils n’ont aucun métier,
ils ne savent rien faire, mais ils
cherchent une place. Les voilà donc
à importuner leurs amis, à assiéger
les bureaux de placement qui leur
soutirent leurs dernières pièces de
vingt sous; et souvent, après plu sieurs semainés, semaines d’angoisse
où ils ont lutté avec la faim, une
place leur est offerte. Une toute petite place de marmiton, d’officier
(qui a l’office d’essuyer la vaisselle),
de garçon d’écurie ou de commissionnaire; mais ils "ne font pas trop
les difficiles et ils l’acceptent aussitôt. N’allez pas lèur offrir une place
d'un autre genre, où le gain serait
d'abord très modeste, mais où ils
auraient un avenir: ils la refuseraient,
parce.qu’ils veulent surtout gagner
de l’argent toüt^de suite. L’avehir
êst si éloigné 1 ‘
Au bout ' de quelques années notre marmiton sera cuisinier de 2*
ou 3® ordre; le garçon d’écurie, co-*
cher; l’officier, garçon de salle et le '
commissionnaire portier d’hôtel, s’il
mâche quatre mots d’anglais ou d’allemand. Ils seront toujours mai rioutris et mal logés, assujettis comme
des esclaves, travaillant comme des
nègres mais gagnant parfois beaucoup d’argent que le voyageur leur
jette négligemment à son départ de
l’hôtel, sous forme de pourboire.
Et encore s’ils savaient toujours
le garder cet argent gagné .si péniblement et d’une façon si humiliante!
Mais il s’en va hélas! bien souvent
« comme il était venu ». Entiaînés
par les mauvaises compagnies, ils
gaspillent, dans les heures de sortie,
leur gain, en ruinant leur santé. Les
plus rangés, après avoir amassé un,
petit pécule, reviennent au pays ouvrir une gargûtté ou ün débit de
liqueurs, où ils vivoteront misérablement le reste de leurs jours. C’est
une règle qui ne souffre, malheureusement, que fort peu d’exceptions.
Ils sont rarês, même pàrïni l.es plus
économes, ceux qui ont réussi à
s’assurer un morceau de pain pour
leurs vieux jours. Quant à ces pauvres plantes étiolées, à ces pâle.s
dandys, d’une élégance de mauvais
genre et qui veulent sè donner de
grands airs, que vous rencontrez
surtout au printemps, les jours de
marché, ils sont peut-être encore
plus à plaindre qu’à blâmer. Ce sont
les prodigues dont nous avons parlé
plus haut, qui retournent àu pays
ca^sésj blasés, la bourse plate, maudissant les travaux champêtres qu’ils
devront forcément reprendre et affectant un air de miépris pour tout
ce qui les entouré. Quel de mes lecteurs n’én connaît pas sa demi-douzaine?
Et pourquoi notre jeunesse émigrante se conèacre-t-elle préférablemént à ces bas métiers qui n’assurent point d’avenir et qui ne delUandent ni une grande intelligence,
ni dés Connaissances très étendues?
Jè crois l’avoir dit: l’amour du gain
5
■' âl
imméfliat, qui est un défaut capital
de notre population, en est la cause
principale. Le manque d'esprit d’initiative y entre peut-être aussi pour
quelque chose.
Mais tandis que nous envahissons
les hôtels, les cafés et les restaurants
du Midi, nos gros villages, et dans
telle paroisse, les hameaux reculés
de nps montagnes sont envahis à
leur tour par les catholiques, venant
du dehor.s, qui monopoliseront bientôt notre petit commerce et notre
industrie. Le président de la « Société Vaudoise d’utilité publique»,
et bien d’autres avant lui, ont fait
remarquer que nous n’avions ni un
maître-maçon, ni un charcutiér, ni
un vannier, ni un fabricant de parapluies, vaudois; nous n’avons que
fort peu de bouchers, de boulangers,
de ferblantiers et de serruriers, fcis
rassurez-vous, nous avons en revanche beaucoup d’aubergistes et de
petits merciers! Et pourquoi ces
différents métiers, tous lucratifs, ne
seraient-ils pas exercés presque exclusivepaent par des Vaudois? Pourquoi
les bonnes places de contre-maîtres
et d’employés dans nos grandés fabriques ne seraient-elles pas occupées par des Vaudois? Pourquoi notre jeunesse va-t-elle chercher son
pain ailleurs, lorsqu’il serait facile
de le gagner beaucoup plus dignejuent, chez mous? ,Quqs^Uon de routiriéj 'dihe^ivcius. Eh bieH'!'enhayonsla cette mauvaise routine,
C’est une vraie lufte pour l’existence, et pour notre propre conservation d^ns ces chères vallées, que
nous devons courageusement engager avec ceux^uijnôus envahissent.
Nous en avons le droit et, j’ose le
dire, le devoir. Il faut, â cet effet,
détourner ; Un courant puissant, il
faüt ti'ahsfOi'm'èfi des idées profondeméht effiéciffêes, çhffvàip'cve des- géns
dont la fénacitë esi proverbiale ; aijissi
■;ce i n'est qu’avec le-coneours; emcaçe
‘'flé toptes les pBrsohpes intelli#enites
‘qui peuvent, de quelque
agir .sur l’opinion publique, qu’on atteindra le but.
,/• P'
12® BULLETIN
DE LA
Société ¿’Histoire Vaudoise
C’est avec un véritable plaisir
que nous annonçons que la Société
d’Histoire Vaudoise vient de publier
son 12® Bulletin qui devait, semblet-il,' paraître depuis longtemps et
que dès circonstances qne nous
ignorons ont fait renvoyer à la fin
de l'année. En tout cas oti peut
bien dire que nous tl’avons rien
perdu à attendre et que le Bureau
a réussi à nous donner (si telle était '
son intention) un fort joli cadeau
’de Nouvel an.
Les articles qui y sont contenus
sont au nombre de quatre et chaeün d’eux se distingue par des
qualités différentes. Nous avons tout
d’abord une copie des Privilèges
(ju’Einest Louis,'landgrave de Hésse,
accorda aux Vaudois que les persécutions de Victor Amédée II nbligérent à s’expatrier une seconde
fois en 1698 et qui trouvèrent un
refuge dans les'Etats de ce prince,
dont nous devons admirer non seulement l’hospitalité, rtiaîs aussi la
générosité; car non content de'Ieur
octroyer les mêmes ffCarichises qu’à
ses autres sujets; il‘lie les contraignit, entr’autres ’Choses,' à payer
aucun impôt pendant l’éSpace de'
quinze ans. ^ . n, ,/
Vient ensuite une. Histoire des
persécutions,ismluréesi par Iqs.: Vaudois-du Dauphiné,,aux liXIIL®, XIV®
et XVf siècles,: ' de Mi le, pasteur
Eugène Aliuaud,, dei, Cvest,; <à ,qni
nous. dpvQus déjà pliiisieurs travaux
de ce! gettpe (l)* Quant à icelui.uue
. ---'.s. ' , * i 'Í, ;
O) VoK Bulletin de là Soc. 4'Hist, yaud.,
n. cfr. Histoirie' des Prôti^stsnt's de
' ‘Prtívériée, * du ! Doiatat Venáiásin' et- dé la
Principauté d’Oraiige. Paria 1884, etc.
6
-às
nous venons de parcourir, il est.
sans contredit l’un des plus importants qui aient paru jusqu’ici dans
tibs BuiretinsT et nous devbrts y
admirer l’impartialité de l’auteur et
la sûreté de jugeraient dont il a fait
preiïye eu puisapt^^an* sources ,les
plus autorisées, dont plusieurs étalent
presque ignoréeé jusqu’à ces dernièras années- — Après une introduction fort,, claire, il examine d’aliord l’œuvre des inquisiteurs dàns;
le iValepiinojs, depuis Etienne de
Bourbon (1235) jusqu’à Antoine
Fabre (,1494),. et il termine cette
première partie par l’interrogatoire
fort long et,,tr^s curieux d’une certaine Peyronette Bérard, de Beauregard; après, quoi.il, nous raconte
les. efforts,, (àits par les mêmes. Jn-j
.quisiteurs, pour extirper rbèrèsie
vaudoise dans le Dauphiné, pendant
les .siècles qpi précédent la Réforme.
Dans; cette seconde partie, beaucoup,
plus étendue, naps trouvons entr’autres„ie de l’aggressipn,, à main]
armée faite par les. catholiques du
Valî fPragela en 144,0 pt celui de
la ^persécution presque ininterrom-j
pae :qui embrasse une période d’environ... 40, ans {1459-1494} et où ,se
signalèrent tristement l’archevêque
d’Embrun, Jean.'Baile, et |es inquisiteurs * Jean,, iVeylet et Albert de.
..Gapitapeis, sans compter la dèposi-'
tion fortiétrangej.faité par le barbe;
Martin I en 1492,, ¡et, l’hisloi re.,, des'
tracasseries endurées par les Vaudois
sous le régnejjde Charles VRl et de
Louis,XII.
M. Arnaud nous a de la sorte
donné tinè' monographie fort intéréssantè et probablement définitive,
à moins ^que' 'de nouvelles*^ découvertes ne pérnïeüent *à. l’avéhir de
combler iel lacimes qné l’on rencontre .surtbïif 1 dans ies*;pretniers
Siècles du développeTfnent'de la secte
vaudoise. C’est à peine si par-ci;
par-là l'on trouvé quélques légères
inexactitudes qui sont ïPCht- ^tre pour
la plupart des fautes d’impression (1),
mais qui n’étent rien à la valeur de
cet , ouvrage,, auquel on pourrait
encore reprqcrber les trop fréquentes
divisions en chapitres qui n’ont
parfois que quelques lignes.
Mentionnons ensuite deux notices
biographiques fort attachantes de
M. le Comra. Laptaret et du D’^
Rostan, diiès l’une à, la plume si
alerte de M. W. Méille, l’autre à
celle de M. le prof. N. Tourn qui,
par ses rapports avec lui, pouvait,
mieux que n’impofté qui, retracer
la càtrière du fondateur de noire
Société. Les deux biographies sont
ornées de deux portraits fort beaux;
.séulennient h’auront-ils pas coûté
trop 'cher ^ pour' être insérés dans un
bulletin qui doit s’occuper avant
tout d’études historiques? C’est là
I une questio'h que je pose, sans songer à la résoudre. ^— Vient tenfiri
une longue énumération d’ouvrages
, reçus en échange de plusieurs
sociétés savantes italiennes et étran, gères, ainsi‘‘que de ceux ,qu| ont
été donnés par de généreux bienfaiteurs pu achetés par le Bureau
lüi-rnême, auquel nous désirons en
terniinant témoigner toute notre admiration pour la manière dont il
s’est acquitté de sa tâche. ’
■ P. R.
CHRONIQÜE VAUDOISE
^Nous appreribns ayec.piaisir que
Mademoiselle' Lydiè ' Poét, de’ Pi*'gnerolj';dPcteur én droit,'vient d’être
hpmraéè' pai* le Gouvernement fran'dais. Officier âA'éadémie comme té
•i'i ■
(I) Ainsi, 63, il nomme le pape
AlexBiidFè 'yi atf lieu d’Alexandre V, qui
liégna jusqu'en I’an.,, 141,0; il y parje j aussi
...de l’antipape Clément Vit.cgmmo, vivant
encore en .1418, tandis qu’il était mort en
1394: àillCiirs (à pag. 78) il fait mehtlon
'de hinquisiteur Biaise de Montréal, de
M«ndoVÎ,;cq qui doit être une répétition,, qar Sions est précisément la forme
latine de MondoVi etc. '
7
- 23 _
(
moignage d’estime pour la piàrt
éminente qu’elle a prise aux travaux
du V® Congrès pétiiteneier international, qui s est tenu à Paris il y a
quelques mois.
+ +
Nous recevons le compte-rendu financier de l’Eglise Vaudoise de Venise
pour 1895. Le bilan du fonds de çùltè
est de 2251,25 francs, celui de la
bienfaisance de 379,13. Le premier •
se dot avec une encaisse de 662,49,
le deuxième avec fr. 100,63.
Septième liste dès membres .fondateurs qui ont payé leur cotisation
pour 1895:
M. Daniel Bulla, pasteur
» Daniel Jouve, tailleur
M,me Susette Caramella
M. Charles Voila
» Auguste Jahier, ,past.eur
M.lle Caroline Selli
M, Jean Jeuvenal-Giraudin .
» Mattia Toscano
» Jean Gostabel, boulanger
» Edouard Arnoulet
» Joseph Geymonat, Teynau
» François Frache, secrétaire
» le Comm. J. Peyroty député,
» Paul Voile, régent émérite
2
2
3
2
2
.2
5
' 2
2
2
2
10
2
Membres non fondateurs qui ont
payé la cotisation de 1 franc pour
1895:
M.lle Susette Morel, Rôrà; M.r B mi
Moi'el, id. — M.lle -Marie Grill,
Fteurier — M.r J. Jacques Ribet,
Pomaret — M.me Marguerite Chàuvie, Villar; M.me Kaithy Jalla, id.;
M.riie veuve Marguerite Jalla, id.‘;
M.me Stéphanie Parise, id.; :M,r L^
Janavel, id.; M.r Jacques Mprglia
père, id. .
Cotisatioiis payées .pour.l8d6U.---
M. D.l Jouve ■ '
M.me Caramella ' “ ’ 1
M. Ch. Voila
M.lle G. Selli C
M, J; Gostabel f;’’
» Etienne M'alan, lieutenant
8 Jean Jalla>
M.me Hettie Jàlla'• '.... '
M. Jean Pelleaic, éi,ud..„..
B Henri Goss,, Turin
Miss Collins-i-iif-jì'
2
1
1
■ -2
1
1
1
1
2
Pour le Ropos du Dimanehe
La Rédaction du Témoin a adhéré
k \di. Lega italiana pel ripòso domenicale, qui' poursuit un bu;t; que
chaque Vaudois devrait jtoujours:
avoir devant les yeux,! sui'te ut rnakitenant que notre ciief-lieuda Genèveitalienne, se voit toujours, plus envahie par les violateurs du Dimancliej
Vaudois et nôn Vaudois,.i>a.u
au su de: nos autorités communales
Nous reèommandons fà chacun celte
œuvre dans laquelle il serait bon
que les évangéliques italiens fussent
largement repcésenlés. n: r V(.
Pour I a’insdrirePOomme inacftibre
de la iLigue, il, suffit d’adresser Uiue
cartolina-vaglia de;i 1. franc, à la
f^ega italiana, pel riposo domenicale,
à Milah, Via S. Tommaso 3. L’on
participera ainsi à. une entreprise
qui représente un progrès;j civil
et religieux, et l'on recevra,;, sans
autrès frais, le Bulletin périodiffue
de; là Ligue.
i'I'ïl: 1.1
• f 'y. ¡^7' ^
chambre DÈ;,COMMËflC| DE Jl/RiNÏ
Turin itS Janvier. Entirèprise pour
fourniture de 'planches' de peuplier,
pour B300 francé. •
w' Poiverificio di FOntmaiiri. '27
Ja ri vier.î Entreprise dh -* fournitüre de
èoupofts‘'de’ùotoll‘'blancs et en-'oouileur, pour ; 1600 -francSt' • ■. i ; ' ■ : î i î t;
28 Janvier. Fourniture de'chiffons
dé‘toile lessivée pour 1500»'frarrcs.
XX* Foite-Voncûurs de Vins iVcti
liiqueurs etc., a Rdme, du
6 au 18 Février; ■!-r >-']
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Exposition de vins à Buenos^
Aires, en Avril. Fortes réductions
sur le transport offertes par les Sociétés de Navigation ha Generale
et La Veloce, Entrée en fmucbise
dans la République. Argentine.
Revue Politique
La guerrè- d’Afrique est' entrée
dans une nouvelle phase. Les nouvelles que les journaux publiaient
sur lés mouvements du négus étaient
si incertaines et si contradietoiies,
que plusieurs ne croyaient même
plus a sa venue. Ün ' le disait en
guerre avec'Thécla Aimanot roi du
Godgiam, que Ton considérait comme
notre allié. Mais lout*à coup on vit
arriver au camp de Dolô-Ménélik et
Thécla Aimanot avec leurs armées,
et aussitôt le fort de Makallé fut attaqué vigoureusement, dès le 7 courant. Le fort n’estüdéfendu que pan
1400 hommes environ, et il n’est ni
très puissant ni très bien pourvu en
fait d'artillerie. Mais le major Galliano, qui le commande, est un autre vaillant'de la trempe de son collègue Toseîii, et aussi décidé que.Jui
à tenir ferme jUsqu’à la dernière
extrémité. Toutes les attaques > ont
été, jusqu'ici, victorieusement repoussées. , .
'Ipendant ce temps, le général Baratieri a détaché d’Adigrat le colonel
Albertone avec 6000 hommes, et s’est
avnnçé lui,-mêmp .jus^qu’à, Ada A,gamus- püdr jlouvoi'r'-pluéd facilement
envoyer de» secours,-, »et si les circonstaiiioes ne permeltent pas de livrer une grande bataille dans le
voisinage,;,de ,Makallé, ff est à .esjjérer que la vaillante garuison, lors(l-u’elle ne pourra plue résister, .pourra
du moins opérer sa retraite en bon
ordre. , /-■
Lé iGouvememerit envoie chaque
jour de nouveaux renforts pour'faire
face à toutes le» éventualités; et ce
n’est pas trop de précautions, cari,
outre les Abyssins, il y a les Derviches qui.n’attendent qu’une bonne
occasion pour se mettre eux aussi
en mouvement.
A cause des événements d’Airique,
le ministère a prorogé la Chambre
qui devait se réunir le 20 courant.
Le roi a signé le décret qui rappélle sous les armes la classe du
1872.
PRÉCIEUX SOUVENIR
I » *
Nous apprenons et, communiquons
avec plaisir à nos lecteurs qu’ils
peuvent se procurer, à un prix très
modéré, la reproduction de la célèbre
gravure de VÀssembUe des Protestants au Désert de Henriquez, graveur de l’Empereur de Russie, faite
sur le dessin authentique, pris au
lieu même de l’Assemblée, en 1785,
par Boze peintre du roi Louis XVI.
Belle lithographie à deux teintes
sur papier de luxe, dimensions;
0,48 de longueur sur Q.33 dé hau teur. . 4'.-,.
Franco à domicile bien emballée:
3 fr. Cédée à MM,, les pasteurs et
Evangélistes à 2,50.
Seul dépôt; chez M.me H.'Barlongue, 13, quai de la Fontaine'
NIMES, Gard (France).
Abonuements payés :
■’Pour 1895: M.e Sus. Rôstafi, Paris.
Pour 1896 ■: Env. Portes. Bertalot;
anc. H. Combe; V.ve Beux; Je, Avondet;
B. Monnet. — S. Germam.M.es Cath.‘ Rostan;
Elis. Revol; J. Durand, Ronc; apc. J. Long;
H.Lantelme. — M- Ri voir, Pom are. - Petrier.
MM, Peyrot .bogl. ; Pellegrin : Em. Pons.—
Turin. MM. Alfred Turin, Alb. Guy, Favàt,
Appiai, JouvenâlE ./ii;ard. - Gènes. MM. Pons
Turino.-MMiGiordano, Venise;Long, Sienne
Aguet, Rome; Beux, Utah.
Nous rappelons à nos abonnés de
Turin que M. le pasteut David Feyrot
est disposé à recueillir leurs abouneménta et à nous les transmettre
sans frais. ________'
J. P. ,Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Aliiiija