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Oinqu-lème amxée.
IV. S3.
10 Juin ISTO.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables... occupeut
vos pensées — ( Philipptens., IV. 8.)
PBIX D ABONNEMENT :
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
Suisse................» 5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D AB0NNEMENT
Torrb-Pei.lice ; Via Maestra,
N.^>, (Agenzia bihliogrnfica)
PiGNERoL : J. Chlantore Irnpr.
Turin rt'on.via Lagrange
près le N. 23.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Pan^ani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l’administration
au Bureau à Torre-Pellice ,
via Maestra N. 42. pour la
rédaction : â Mr. À. Revel
Prof, à Torre-Pellice.
Sommalr*o.
Synode des églises des Vallées Vaudoises.
— Le rapport de la Table au Synode (suite).
— Le Rapport de la Commission d’Evangélisation au Synode (suite et fin). — Chronique
locale. — Souscription pour le Rosario. —
Souscription Desanctis. — Souscription Monnet — Annonce.
SYIVODË DES EGLISES
des Yallées \andoises.
Nous lisons sous ce titre, dans
la Liberté Chrétienne du 3 juin:
Du 17 au 21 mai a eu lieu à
La Tour le synode de l’Eglise
vaudoise du Piémont. 11 vaut certes la peine de traverser le MontCenis et d’aller visiter ces vallées
historiques, surtout au moment
des réunions annuelles de l’Eglise.
Au premier coup-d’œil, rien de
plus hunjWe que .ce petit coin de
pays çadhé-' dap^.:.:17iü}\des replis
des Alpes, rien de plus humble
aussi que ces Eglises vaudoises
et leur synode ; et cependant quel
passé ! quelle héroïque histoire.
On a peine à croire, en voyant
ces simples montagnards, ces pauvres femmes à l’antique coifl'ure
armée de leurs tuyaux évasés de
tulle blanche en forme de gauiFres,
que ce soient là les fils et les
filles de ces martyrs de la foi
dont l’histoire magnifique et les
souffrances sont populaires dans
toute le chrétienté. Et, par l’avenir
que le Seigneur semble réserver
à ce petit peuple, quelle place il
occupera dans le règne de Dieu !
Vraiment, le Seigneur choisit les
choses faibles de ce monde pour
confondre les fortes. Pauvres, ignorés et sans forces au milieu des
puissants de la terre, les Vaudois ont traversé des persécutions
inouïes, ils ont été pillés, aïfamés,
décimés, égorgés, traqués comme
des bêtes fauves, on a dispersé
leurs débris, on a volé leurs enfants; il n’est pas d’invention
barbare, pas de ruse jésuitique
et diabolique qui n’ait été mise
en œuvre pour détruire entièrement cette poignée de pâtres.
Doués par Dieu d’une foi et d’un
esprit indomptables, les pâtres
ont survécu à toutes les misères ;
ils survivront à tous leur bourreaux. Et maintenant, Dieu qui
2
-178_
avait dans le cœur de ces pauvres
pleuplades conservé le dépôt de
la vérité au sein des retraites
cachées des Alpes, leur a ouvert
les villes et les plaines de l’Italie
entière ; maintenant cette Eglise
vaudoise, si longtemps bannie et
persécutée, est descendue de ses
vallées alpestres à la conquête spirituelle des forteresses du romanisme.
'Cette Eglise a le sentiment de
sa glorieuse destinée et de ses devoirs, et c’est ce qui donne un caractère particulier si intéressant à
ses synodes. En effet, ces synodes
ne sont pas des assemblées monotones et à demi endormies, où l’on
s’entretient des petits intérêts de
pauvres congrégations incrustées
depuis des siècles dans leurs rochers et dans un vieux formalisme :
ce sont aujourd’hui des congrès
animés et vivants, où sont accourus
les jeunes représentants de ces jeunes Eglises qui se forment autour
des évangélistes vaudois dans toutes les principales villes de la Péninsule italienne. Aoste, Corne,
Milan , Brescia , Vérone , Venise ,
Mantoue, Turin, Pignerol, Pietramarazzi, Guastalla, Gênes, Nice,
Bordighera, Livourne, Pise, Lucques , Florence, Ancône, Rio Marina, Naples, Capri, Messine , Palerme, Catane sont évangélisés, et
la présence des jeunes missionnaires donne au vénérable synode
un air de jeunesse , une attitude
guerrière qui se communique, dans
toutes les discussions, même à quelques pasteurs à cheveux blancs.
L’Eglise Vaudoise a compris ,sa
mission divine, et c’est ce qui la
sauvera dans le naufrage prochain
de toutes les vieilles églises multitudinistes qui, unies ou non à l’Etat,
prétendent enfermer dans leurs institutions un peuple tout entier. —
L’Eglise vaudoise a conservée la
foi au milieu des plus terribles
souffrances; elle l’a conservé jusqu’à ce jour ; aussi Dieu , dans sa
fidélité, lui réserve-t-il une nouvelle
jeunesse pour cette grande œuvre
de la conquête spirituelle de l’Italie.
Quoiqu’attachée à ses anciennes
coutumes , cette Eglise a compris
qu’il y a des progrès à faire , et
ces progrès lui seront facilités à
cause de sa fidélité. En effet, il n’y
a pas chez elle, comme chez la plupart des Eglises nées delaRéforme,
un clergé qui compose à lui seul
l’Eglise ; là , le peuple et les pasteurs ont souffert ensemble pour
leur foi; ils ont une même histoire;
leurs destinées sont confondues,
et il est touchant de voir le tendre
intérêt que l’Eglise prend aux
membres de la famille vaudoise
qui ont quitté leurs pauvres vallées
pour aller chercher fortune à l’étranger. Dernièrement encore, M.
Lantaret, le modérateur de la
Table, a fait jusque dans TUruguay un voyage long et pénible
pour visiter un millier de Vaudois
qui ont colonisé sur Rio de la
Plata, et le synode vient de désigner un pasteur qui va se rendre
au Rosario pour nourrir de l’Evangile cet essaim sorti de la ruche
vaudoise. Puis, ce qui aidera cette
Eglise à se transformer sans violentes secousses, c’est qu’elle a
compris qu’elle devait laisser une
grande liberté aux évangélistes
qui travaillent parmi les populations italiennes. Les Eglises qui
3
-ITO
se forment sous leurs soins seront
composées d’âmes converties du
catholicisme , qui ne pourront entrer dans les nouvelles communautés que par une profession de
foi, et peu à peu ces congrégations
de professants réagiront sur l’Eglise mère pour la débarrasser de
ses vieilles traditions multitudinistes et pour lui communiquer
quelque chose de leurs formes en
même temps que leur ardeur et
leur zèle.
On s’aperçoit déjà de cette influence à la tendance de l’Eglise
vaudoise à s’italianiser. Nous craindrions même que cette tendance
ne devienne excessive. La langue
italienne va remplacer la langue
française , qui est pourtant la langue qu’ont parlée les martyrs : le
niveau des études théologiques ne
tendra-t-il pas à baisser, non par
l'insuflSsance des professeurs, mais
par la pauvreté de la littérature
religieuse en langue italienne ?
Puis l’Eglise vaudoise risque de
souffrir d’un certain appauvrissement, parce que toutes les forces
vives de l’Eglise sont portées vers
la grande oeuvre de l’évangélisation, et les jeunes gens qui auront,
pendant une vingtaine d’années
peut-être, prêché en langue italienne dans les grandes villes,
reviendront difficilement s’enfermer
dans les étroites vallées de leurs
montagnes , y vivre de privations
et exercer leur ministère dans une
autre langue qui ne leur sera plus
familière?
Quoi qu’il en soit, l’Eglise vaudoise fait une oeuvre dans laquelle
elle ne peut manquer de recueillir
la bénédiction et la vie. Et la preuve.
c’est qu’il fut un temps, dont on
se souvient, où l’Eglise pouvait
avec difficulté trouver des pasteurs
pour les treize paroisses qui la
composent, et que , depuis que
l’œuvre de l’évangélisation a commencé , elle a plus de quarante
ouvriers qui sont sortis de son sein
pour les besoins de l’œuvre.
Signalons encore un détail touchant qui n’est pas une des moindres causes des bénédictions qui
reposent sur cette Eglise: c’est
le désintéressement et le dévouement de ses pasteurs. Aujourd’hui
encore ils reçoivent le même salaire qu’ils recevaient il y a deux
siècles, un salaire qui les oblige
à vivre dans une véritable pénurie;
et cependant ils n’ont pas cherché
à améliorer leur position en intéressant à leurs besoins immédiats
les amis étrangers qui supportent
les frais de l’évangélisation italienne.
Certes , cette Eglise et les dignes pasteurs qui la desservent
méritent l’attention , les prières et
la grande affection de tous les
chrétiens qui ont à cœur les intérêts du règne de leur Dieu Sauveur.
LE RAPPORT DE LA TABLE
an Synode
f Contin. V. N. ii).
Nous passerons maintenant en
revue ce que le Rapport de la
Table contient de spécial.
Pasteurs et Ministres, La
consécration de M' D. Gay, évangéliste à Pietra Marazzi ( 2 décembre 1869), et celle de M” J. Pons,
évangéliste à Guastalla (17 mai
1870), portent à 50 le nombre
4
-180
tütal des pasteurs et ministres de
l’Eglise Vaudoise. Sur ce nombre,
il y a 4 pasteurs emérites, 17
pasteurs en activité (1), 20 évangélistes , et 9 professeurs. L’éméritation accordée par le Synode à
]\r le prof. Jean Revel et à M” le
pasteur Morel portera dorénavant
à 6 le nombre des pasteurs émérites ; et la nomination de M"' J.
P. Salomon au poste du Rosario
réduira d’une unité celui des évangélistes. Le nombre des veuves
de pasteurs est de cinq. 11 faut
donc que la Table pourvoie au
soulagement de 11 personnes;
mais les ressources sont faibles ,
très-faibles, et plus il y a de
personnes à partager , plus la part
de chacune d’elles est petite.
Quelles sont en effet les sources
qui contribuent à alimenter les
pensions de retraite des pasteurs
et des veuves ? Il y a d’abord un
secours du Comité Wallon, mais
ce secours est individuel, et subordonné à la condition où peut
se trouver l’émérite. Il y a ensuite
les contributions des communes
vaudoises; mais outre qu’elles sont
très-inégales, et en plusieurs endroits , très-minimes, cette source
tend à tarir complètement, par
le fait d’une séparation de plus
en plus accentuée de la société
civile et de la société religieuse.
Restent les contributions sémestrielles des pasteurs en activité,
qui ont peinejà parfaire une somme
totale de fr. 3000.
Il y a eu à ce sujet,. au sein
du Synode , une discussion assez
prolongée, de laquelle il résulte:
(1) Y compris le pasteur du Kosario.
1° Que ces contributions ne constituent , en aucune manière, un
fonds de retraite , ainsi qu’on l’appelle souvent ; car elles ne sont
pas plutôt prélevées, à l’époque
des paiements, qu’elles sont aussitôt affectées à leur but;
2° Qu’elles ne constituent pas
davantage une caisse d’épargne,
car elles ne séjournent dans aucune
caisse. La prétendue caisse d’épargne est toujours vide, complètement vide. Bien plus, si elle existait, elle créerait un droit absolu
de la part des contribuables à retirer , ad libitum , leurs mises ,
ou d’en percevoir l’intérêt, ou
d’en transmettre aux leurs la nue
propriété. Toutes choses qui n’ont
pas l’ombre de fondement.
3“ Elles constituent donc uniquement un secours mutuel en cas
de vieillesse et d’infortune. Cela
étant , tel pasteur émérite qui,
sous un autre nom , verrait ses
services royalement récompensés
par une pension annuelle de fr.
3600 , serait tenu , à notre sens,
de renoncer à recevoir l’aumône
de ses collègues ; tout au moins
y a-t-il là une question d’honneur
et de délicatesse. Et en cas de réponse négative, il nous semble
qu’en fait et en droit les contribuables seraient fondésàn’accorder
aucun secours à qui n’en a nul
besoin. Nous ne pensons pas que
le règlement puisse nous contredire.
Bâtisses du Périer. Il y a
procès entre la Table et l’entrepreneur au sujet de l’estimation
des travaux (temple, écoles et
presbytère ). Les communes avoisinantes avaient promis leurs con-
5
-181.
cours, mais toutes n’ont pas encore fait honneur à leurs engagements. Ce retard s’explique par
l’inconcevable desordre qui paraît
régner dans les archives de ces
communes ; on n’aurait pas su ,
assure-t-on, y retrouver les délibérations originales relatives à cette
promesse de concours. Heureusement , la Table en possède des
copies authentiques.
f Sera continuéJ.
LE RAPPORT
de la Commission d’Evangélisation
au Synode.
( Contin. et fin, V. N. 22)
Situation financière. En face
des besoins croissants de l’œuvre,
la question financière a dû préoccuper plus d’une fois la Commission. Au 30 avril 1870, le
livre de caisse accusait un actif
de fr. 157.982 63 et un déficit de
plus de 16 mille francs , plus ou
moins prévu dès le 28 septembre
1869. Comment, se demandait-on,
faire face au déficit qui menace
de grandir? Convient-il de reculer
et de réduire l’œuvre à des proportions plus mesquines? — Loin
de là ; il faut chercher les moyens
d’aller en avant, toujours en avant.
— Ainsi, dans un moment difficile,
la Commission n’a songé qu’à redoubler d’activité et n’a pas cédé
au découragement. 11 est évident
qu’un temps d’arrêt ou un mouvement rétrograde nous mettrait
dans le cas de cet homme dont
parle l’Evangile, lequel n’a pas
su s’asseoir et calculer, et, interrompant ses travaux de bâtisse,
s’est exposé par sa faute aux rail
leries des passants. Combien sont
différents les calculs de la foi !
Elle compte surtout sur les promesses et sur la fidélité de Dieu ;
et quand elle a mis la main à la
charrue , elle ne regarde plus en
arrière.
Les moyens auxquels la Commission , dans ces circonstances, a
dù s’arrêter, sont au nombre de
deux ; adresser un pressant appel
à nos amis à l’étranger , solliciter
la coopération des congrégations.
L’appel a été entendu ; les congrégations ont réalisé un progrès , et
la caisse est aujourd’hui en mesure
de-pourvoir aux nécessités du moment les plus pressantes.
Instruction. Il y a, dans 27
stations , des écoles sur semaine
fréquentées par un total de 1517
élèves ; dans 5 stations, des écoles
sérales fréquentées par un total de
72 élèves; et dans 26 stations, des
écoles du dimanche fréquentées
par un total de 969 enfants. Les
écoles sont une des plus brillantes
promesses de l’avenir du pays, et
doivent être par conséquent l’objet
principal de notre activité. Là
même où l’excellence incontestée
des écoles communales ( à Milan
p. ex.) rend la concurrence difficile,
nous voyons néanmoins celles de
l’évangélisation fréquentées encore
par une cinquantaine d’élèves. Ailleurs , à Rio Marina entr’autres ,
nos écoles, dans l’opinion publique
elle-même, sont de beaucoup préférables à celles de la municipalité,
preuve éloquente de la confiance
accordée-'au personnel enseignant
et aux principes qui sont à la base
de l’éducation. Ailleurs enfin , l’école sur semaine a donné une non-
6
-182
velle impulsion à l’école du dimanche , « pépinière de l’église ».
Vie ecclésiastique. La vie sociale se développe au sein des stations. Quelques-unes ont des anciens; presque toutes se sont donné
un diaconat et partout les conducteurs se louent de la coopération
active des fidèles. Qu’ils veillent à
développer toujours mieux toutes
les forces, à utiliser tous les dons,
à mettre en activité tous les éléments ; qu’ils donnent beaucoup à
travailler à leurs jeunes troupeaux
et à chacun de leurs membres ;
leurs pauvres, leurs malades, leur
culte, leur évangélisation, leurs
missionnaires, le règne de lew^
Maître et Sauveur, — que tout
soit mis à leur charge et sous leur
responsabilité, et alors les églises
seront saines, fortes et viables.
Rien ne tue les membres d’un troupeau comme de n’avoir rien à faire,
rien à dire , rien à payer de leur
bourse , rien à payer de leurs personnes. Sous ce rapport, l’œuvre a
réalisé de beaux progrès ; et si l’on
veut s’en convaincre, qu’on lise
surtout ce que contient le Rapport
de la Commission au sujet de Venise
et de Gênes. A Gênes, pour nous
borner à un exemple, sans préjudice des réunions plus fréquentes
du Conseil de l’église , composé de
cinq diacres et du pasteur, les électeurs n’ont pas moins de six assemblées annuelles où ils sont appelés
à discuter leur intérêts matériels
et spirituels. Nous ne sommes pas
habitués, nous Vaudois des Vallées,
à une participation aussi large des
assemblées ‘ électorales au gouvernement des églises; mais l’exemple,
entre plusièurs aütres , est bon à
méditer et à suivre. Le moment
n’est peut-être pas éloigné où les
congrégations, possédant une organisation complète et se sentant
unies et compactes sur le terrain
de la vie religieuse , songeront à
entrer en contact réciproque et seront en mesure de le faire avec
fruit. Mais avant que d’y arriver,
il semble indispensable que les conducteurs eux-mêmes se réunissent
de temps à autre pour échanger
leurs idées et leurs expériences et
pour s’encourager et se fortifier
mutuellement. De là l’idée de conférences générales ou partielles qui
a germé dans l’esprit de la Commission elle-même, persuadée, paraît-il , de leur importance au point
de vue de l’œuvre, mais arrêtée
dans l’exécution par le manque de
ressources.
En attendant que cette idée s’élabore et se précise , disons un
dernier mot des rapports de la
Commission avec l’Eglise.
Nous devons cette justice aux
Evangélistes qui, de temps à autre,
viennent se rendre anx Vallées,
qu’ils n’ont pas négligé, autant
qu’il était en eux , d’informer nos
églises de ce qui se passe dans le
champ de la mission. Dans le courant de l’année, le fait s’est produit
à plus d’une reprise et il faut espérer qu’il se reproduira, toutes
les fois que l’occasion s’en pourra
présenter. Elle s’était présentée
aussi à la Commission , qui s’était
hâtée d’en profiter •; alors qu’elle
dut accorder un congé à l’Evangéliste de Còme, elle l’avait chargé
de faire une tournée dans les paroisses, dans le but de recommander aux fidèles l’œuVre de l’évan-
7
.183
gélisaüon. Malheureusement, cela
n’a pu avoir lieu, sauf peut-être
sur quelque point isole'. Mais on
ne saurait trop insister sur la nécessité de porter devant nos églises
les résultats et les besoins de leur
œuvre , afin qu’elles puissent s’y
intéresser toujours mieux et d’une
manière de plus en plus active. A
défaut de messagers disponibles ,
que la Commission envoie des messages , des circulaires exposant
tantôt la marche de l’œuvre en
général, tantôt les besoins de telle
œuvre spéciale ; et nous osons
croire qu’il se trouvera auxVallées
des hommes bien disposés, qui seront prêts à transformer ces communications écrites en parole vivante. Ils diront à notre peuple les
espérances que l’œuvre fait naître ;
ils lui raconteront les faits qui sont
les signes indubitables d’une vraie
piété : ils lui montreront que l’Evangile n’a pas été prêché en vue
de l’homme, ni en vue d’une société
religieuse quelconque, mais en vue
de Dieu ; ils lui parleront du salut
de beaucoup d'âmes , chacune desquelles est, aux yeux de Dieu, d’un
prix infiniment plus grand que les
trésors du monde entier.
Chrontjque locak.
Torr-©-lr*©llic©. La Fête du Statuto a été célébrée, cette année, avec le
concours des autorités municipales et
scholaires, et avec l’intervention de presque toute la jeunesse des écoles et de la
Société des ouvriers. Les ouvriers y figuraient , drapeau en tête, avec leur corps
de musique ; les élèves du Collège, en
compagnie, avec leur instructeur et leurs
professeurs ; les élèves des écoles, tant
du culte vaudois que du culte catholique,
en une longue procession, sous la direction de leurs maîtres respectifs ; et à côté
des autorités municipales se voyaient le
délégué mandemental, M. le chev. A. Bert,
principal ordonnateur de la fête, et M. le
commandeur V. Garelli, inspecteur scholaire de la province de Turin.
A 2 h. p. m. Ton se trouvait réunis sous
le portique de l’hôtel de ville, dont les
abords étaient assiégés par une foule compacte; le but essentiel de la fête étant
la distribution de quelques pri.v aux élèves des écoles primaires. Des chants patriotiques , et surtout différents morceaux
de musique instrumentale ont contribué
à égayer la cérémonie et à en diversifier
les incidents.
M. le Syndic Arnoulet prenant le premier la parole, rappela la signification de
ce xxiiT anniversaire des libertés politiques et le fait important qui s’y ajoute
depuis 1860, à savoir Tunité italienne, dont,
« après Dieu, nous sommes redevables à
l’action persévérante de nos grands hommes d’état». fapplaud.J
Invité par M. A. Bert, M. le command.
Garelli appelle T attention de la jeunesse
et de la Société des ouvriers sur l’union
harmonique de la liberté, de la science
et du travail, indispensable au développement et à la grandeur de la nation. Son
discours, bref et substantiel, est vivement
applaudi.
M. le prof. E. Malan montre dans l’Evangile la vraie source des lumières et du
progrès.
M. l’instituteur Chambeaud se fait l’interprète de ses collègues pour remercier
la municipalité de l’intérêt qu’elle porte
à l’instruction primaire.
Don Petitti, directeur de Técole primaire
catholique, développe la pensée que «la
parole est la vraie puissance». Discours
un peu long peut-être, mais débité avec
aisance et contrepointé de fleurs mythologiques.
Quelques élèves récitent différents morceaux en vers.
M. Bert délégué mandemental, procède
à la distribution des prix, dont toutes les
écoles ont leur part, et inaugure égale-
8
-184
ment la Bibliothèque circulante destinée
à la Société des ouvriers.
La fête se termine par le défilé de la
compagnie du Collège ; elle exécute sur
la place des feux de parade bien réussis ;
après quoi l’on se disperse au moment où
la pluie menace d’intervenir.
L’impression générale a été agréable,
bien que l’on appréhendât quelque confusion par suite de la multiplicité des
objets de la fête.
Députation auprès dlu Synode de Montreux. Le Synode
ayant laissé à la Table le soin de désigner
un député auprès du Synode de l’Eglise
Libre du Canton de Vaud (réuni à Montreux) et auprès de l’Assemblée de la Société Evangélique de Genève, —la Table
a confié ce mandat honorable a M. le pasteur Georges Appia. Nous espérons pouvoir fournir prochainement quelque détails
à ce sujet.
LE ROSARIO.
Le moment est venu pour l’Eglise Vaudoise , comme pour tous
ceux qui s’intéressent à la Colonie
transatlantique, de faire un dernier
et énergique effort pour venir en
aide à la communauté du Rosario.
Le moment est venu de pousser
à la prompte construction de tous
les édifices dont le Rosario a besoin : temples, école centrale et
presbytère, comme aussi de couvrir
les frais de voyage du nouveau
pasteur que les colons attendent
avec impatience. Quant à l’entretien
du pasteur , les colons ont expressément déclaré vouloir et pouvoir
le prendre à leur charge. ^
Désireux de contribuer, autant
qu’il est en lui, au concours de
mandé par la Table, dans sa délibération insérée au N. 22, VEcho
des Vallées ouvre ses colonnes à
une souscription, sans préjudice
de l’action des consistoires.
Souscription pour le Rosario
(temple, école centrale, presbytère)
M. et M“' B. Trou fr. 5
M. et M“' A. Revel » 5
Total fr. 10
SoUSORIDTIOTV
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Report du JV. SI . fr. 74 90
M. le paster B. Malan » 1
Total . fr. 75 90
SOUSCRIPTION
pour une pierre tumulaire à la mémoire
du sergent Monnet.
Report du N. S3
I. le prof. B. Trou
fr. 87 45
» 1
Total fr. 88 45
Dès que la souscription aura atteint la
somme de fr. 90, elle sera déclarée close.
ANNONCES.
À VENDRE
En entier ou par pièces , une propriété d’environ 20 journaux, sur
la colline de St Germain.
Pour les conditions, s'adresser à M.
Louis Rostan à Sf Germain.
Â. Rével Gérant.
Pignerolj^lBipr. Chiantore.