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Compie-courant avec la Poste
PHIX D’\BONN*MKNTPAR AN
'Jalie . . . Fr. 3
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Allemagne, Autriche-Hongrie,
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Egypte, Hollande, Suède,
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On s’abonne:
Au bureau d’Adininistration;
l-hez MM. les Pasteurs; et à
Timp. Alpina à Torre Pelllce.
^^’abonnernent se paye d’avance.
3 Mars 1898
Année XXXIII. N. 9.
Namdrofi séparés dezrandee a va: t
îe tirage, 10 centimes chacun.
Annoncet. tSOcenf imes pai espace
de ligne pour 1 foie — lè cen*
timea de 2 à 5 fois et iO centimes pour 6 lois et au déssuF.
S'adresser pour la Bédactloa el
pour r Administration à M.
Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte
15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
L’ECHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act., 1,3. Suivant la vérité avec la charité, Kpli. IV, lo Que ton règne vlonne. !tfaltli. VI,,
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Robert (rAzeglio (portrait) — Tja fête de la Constitution :— Pour le Couronnement de
notre jubilé — L’inauguration du «Refuge Charles Albert» — Dutletin du cinquantenaire de rBmancipation — Correspondàaco : Paris, Ecosse, Pramol ■
politique — Souscription Avis.
Revue
Nou.s aurions voulu publier le 17 févriei’ le polirait du marquis
Itobci’to il’AsKcglio l’illustre ami des Vaudois, le vaillant promoteur de
l’Emancipation. N’ayant pas reçu le cliché à temps, nous ne voulons cependant pas en priver nos lecteurs. La publication en est, du reste,
d’une parfaite actualité cette semaine, où nous célébrous le cinquantenaire
de cet autre évènement qui, dans l’iiistoire de notre anrancliissement,
est si étroitement uni au décret d’Emancipation, la promulgation du Statuto.
2
1
60
LA FÊTE DE LA CONSTITUTION
POUR LE
Elle sera célébrée, avec une solennité exceplionrielle, vendredi, le
4 m^ars, cinquanliéme anniversaire
du btatuto, dont la promulgation eut
lieu le 4 mars 1848, quoiqu’il eût
ete décrété dés le 8 février.
Le peuple Vaudois s’as.sociera de
tout sou cœur à cette fête nationale.
Nous avons eu noire jul)ilé, et l’entram avec lequel il a été partout
célébré montre que les Vaudois apprécient hautement les bienfails que
leur a apportés l’Emancipation. Mais
qu aurions-nous été sans Staiuto?
i. Enaancipation qui nous apportait
égalité civile avec nos concitoyens
ne nous garantissait pa.s la liberté I
religieuse. Le statut lui-même, in- '
terprété selon la lettre ne proclamait I
pas toutes les libertés dont nous '
jouissons. Mais il apportait un esprit
nouveau, et quand il y a l’esprit
la lettre est vite dépassée. ’
La liberté a fait son cbemiri' le
Mal ut a reçu, au point de vue’ de
a liberté religieuse, l’interprétation
la plus large, grâce aux hommes
ecJaires que la jeune monarchie
constitutionnelle a eu le bonheur de
po.sséder au pouvoir, et aussi, nous
pouvons le dire sans manquer de
modestie, grâce à la ténacité et à
la persévérance avec lesquelles les
Vaudois ont su affirmer et faire valoir leur droit de servir Dieu selon
leur conscience partout où ils se
trouvaient et de proclamer publiquement d une extrémité à l’autre
(fe l’Italie ce qu’ils croient être la
venté. Maintenant, apré.s un demisiecle, le principe de la liberté religieuse a poussé de telles racines
dans ropinion publique, qu’il n’a
plus grand’cbose à craindre des attaques de ses ennemis.
C’est donc avec une double joie,
comme italiens et comme vaudois
que nou« allons fêter le jubilé dé
la C^onstUution.
(ÎOüROlEiiT DE ^OTRIî JüRILÉ
Pomaret le 22 Février 1898.
Cher Monsieur,
DilTérents appels ont été publiés
déjà pour nous engager à célébrer
dignement le jubilé, ou cinquantenaire de notre Emancipation. La
belle proclamation de la V. Table,
I notamment, nous invite à témoigner
notre reconnaissance envers Dieu
entr’autres choses, par une souscriplion spécitilo on lûveur do I instruction secondaire aux Vallées et du
Refuge Charles-Albert.
Tout cela est fort bien et trouvera
il faut 1 espérer, beaucoup d’écho’
dans cbaijue cœur vaudois. Mais
0 y aurait il pas quelque chose de
plus a laire, pour éviter toute lacune
ou, plutôt, pour couronner nos réjouissances de cette année et laisser
déliés, jusque dans le plus lointain
.avenir, un souvenir béni? N’y aurait-il pas lieu, par exemple, d’ajouter a toutes les œuvres excellentes
qui nous sont proposées une œuvre
qui, par son caractère absolument
chrétien, fît briller de son éclat le
plus pur la religion que nous nous
réjouis.son.s de pouvoir librement
professer depui.s 1848?
Je m’ex|)lique. Soulager nos mi
seres, améliorer l’état de nos Vallée.s,
_ ,-----....... , UC nus vaiiees
développer parmi nous l’instruction
assurer a nos orphelins, à nos vieil-’
lard.s, a nos rnalade.s, même quand
ceux-ci sont incurables, un aliri et
f es soins dévoués, tout cela est indispensable, tout cela est beau, tout
cela e.st chrétien ; mais tout cela n’est
pas néces-sairement et exclusivement
chrétien. Les Juifs, les Maliométans
es païens eux-mêmes jieuvent en’
faire autant pour les leurs, et à leur
maniéré ils le font souvent. Si donc
nous pouvions ajouter à tout cela
une œuvre qui à certains caractères
communs a d’autres bonnes œuvres
comme l’amour de la patrie, la pitié
3
67 _
pour les malheureux, la reconnais«atice envers les bienfaiteurs, unirait
franlres caractères, que l’Evangile
seul peut inspirer, comme la fraterniié humaine, le pardon, l’amour
des ennemis le libéralisme et le
plus [>arfait désinléressement, le but
serait atteint et aucune note ne manquerait à l’expression de notre joie.
Or voici quelle œuvre me semblerait répondre à toutes ce.s conditions. Les Vâudois ont un bel hôpital pour la Vallée du Pélis et un
autre, presque aussi f)eau, pour les
Vallées de Pérouse et deS.iMarlin.
Les catholiques ont aussi leur hôpital pour la Vallée du Pélis, mais
ils n’en ont point pour les deux
autres vallées, auxquelles il faut ajouter l’immense Val Pragela. Prenons
donc l’initiative de la fondation d’un
Hôpital civil à La Pérouse, lequel
pourrait s’appeler Hôpital Victor
Emmanuel ÎF.
Cette œuvre serait éminement patriotique, car elle rendrait les plus
grands services à celle région si
importante de notre patrie ; elle serait miséricordieuse, car elle oirrii'ait
à une population nombreuse et s’étendant au loin des ressources médico-chirurgicales (jni lui manquent
présentement'; elle serait fraternelle,
car les descendants des anciens Vaudois du Val Prageia seraient parmi
les premiers à en bénéficier; humanilaiie, car les autres habitants
du pays, même les étrangers, en
bénéficieraient aussi ; libérale, car
l’hôpilal, étant civil, serait ouvert à
tous sans distinction de religion ni
d’opinions; ce sei'ait un gage de
pardon vis-à-vis de ceux qui nous
ont persécutés et d’amour vis-à-vis
de ceux qui nous traitent encore en
ennemis. Ce serait, d’autre part, un
monument de reconnaissance envers
tous les catholiques (^.li ont voulu
notre émancipation, depuis le dernier des citoyens qui l'ont demandée
jusqu’aux hommes d’Elat qui l’ont
provoquée, ou soutenue, et à Charles
Albert qui l’a signée, à Victor Em
manuel qui l’a si loyalement affermie, en nous conduisant jusqu’à
Rome, à Humbert qui la maintient,
Ce serait, enfin, une œuvre entièrement désintéressée par le lait même
que les Vaudois, ayant déjà leur hôpital, ne bénéficieraient qu’occasionnellement de celui-là.
Voilà ma proposition. Je prévois
l’objection : L’idée est bonne, mais
sa réalisation est impossible, elle dépasse nos moyens. A quoi je répond :
Elle les dépasserait, peut-èire, s’il
s’agissait d’établir en enlier l’hôpital
en question ; mais elle ne les dépasse ceitainement pas, dès l’instant
qu’il ne s’agit que de prendre l’initiative de la chose. D’autant plus,
que deux de nos coreligionnaires
établis à La Pérouse sont prêts à
concourir généreusement à cette entreprise, qui réaliserait un désir qu’ils
ont depuis longtemps et qui n’a pn,
jusqu’ici, trouver son accomplissement.
J’ajoute qu’il ne faudrait rien hâter
et surtout ne point compromettre
les autres œuvres déjà recommandées, mais laisser que celle-ci vienne
à son heure selon que les circonstances l’indiqueront. N’est-ce pas
d’un couronnement qu’il s’agit?
Va donc, idée chrétienne! Vole
sur nos monts, descends dans nos
plaines, passe nos frontières, traverse
les océans et partout où tu rencontreras un vaudois (ou une vaiidoise)
dis-lui que, dans la pratique du
bien, il s’efforce d’aller jusqu’où
Christ a été; qu’il fasse du bien
principalement aux siens, mais qu’il
en fasse aussi à son prochain quel
qu’il soit, en sorte que les non-vaudois aussi aient lieu de bénir le
jubilé de notre Emancipation !
J. Weitzegker.
L’iiuguratioii(lu‘'RÉoeCliarlemi)£rt„
Encore une de ces journées dont
le souvenir ne s’effacera pas. Le
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chemin des Mussets était tout orné
de drapeaux et d’arcs de tiioraphe
aux couleurs ilalienties. Â 11 heures
une grande rjuanlité de [)ersoiities
venues non seulement de toutes les
parues de St Jean et de La Tour,
mais de toutes Je.s paroisses du Val
Pélis, et même de la Vallée de St
Martin, se réunissent dans la vaste
cour du Befuge, divisée en trois
compartiments, avec une allée cenUale pour laisser libre passage aux
autorités. On attend le Pré?et de
Turin, M. le comte Municchi, que
S. M. le Roi a délégué pour le re-présenter à la cérémonie. La Compagnie du Collège, l’arme au pied,
est, rangée devant la porte cochère!
A^ll h. 1|2 les voitures arrivent.
I.a (compagnie présente les armes,
et le Préfet, accompamié de soit
secrétaire, du sous-firéfet de Pigiieïol, du iieuteranl des caral>iniers,
des conseillers provinciaux l*oët et
Coucourde, du Modéraieur et des
repréaeulants de la Commune de
St Jean, traverse l’allée et prend
place sous un beau t*avillon jiréfiaié
à l’extrémité orientale de la cour.
_ M. le pasleur Meille prend aussitôt la parole et firononce le discours
d inaugu)ation. Apres avoir rafipelé
renüiousiasme avec lequel fut accueillie la nouvelle de ! Emancipation
arrivée^aux Vallées le 25 février
■1848 (c était aussi un j uir de rnaictié), M. vieille nous iface brièvement, mais «en aidiste el en bomme
de cœur» — selon i'ex[»ression du
Prélel — ie_ porhaiL de CharlesAlbert, ce roi élernellemenL Irisle
comme l’appelle un bistorien. I,e
meilleur rnonurnenl, conclut-il, que
Ion pût élever à la mémoire d’un
lei piince, c était une maison qui
lût un temple de la trislesse, Tel
est ce Refuge, où sont accueillis et
soignes des malheureux que l’on ne
peut recevoir dans aucun autre
hôpital.
Dès que M. Meille a fini, le Préfet
se lève, et passant par dessus la froide ol cérémonieuse éliquetle, il pro
nonce un discours éloquent et empreint (l’nne si grande estime, d’une
si cordiale bienveillance pour les
Vaudois, que nous voudrions poiivoii'
le citer textuellement. L’auditoire
ému d’entendre lie telles paroles de
la bouche du représentant de Sa
Majesté, ii’applainlit pas de peur de
peidie un mol, mais bien des yeux
sont humides. Le Préfet termine en
s acquittant d un message dont le
.Roi l’avait chargé : il donne lecture
de la lettre que mous refjrotlaisoiis
ci-dessous. Des cris unanimes de
Viv6 le lioi ! accueillent le message
de S. M. et les nobles [laroles de
son reiirésenlant. J.a cérémonie se
clôt par la prière prononcée imr le
Modérateur.
Pendant que l’assemldée se disperse, le Comte Municchi et sa suile
visitent le Refuge, [mis les invilés
se dirigent vers les A irais, où un
excellent dîner leur est servi dans
la glande salle de la Maison communale. Plus de quarante personnes
prennent place autour de quatre longues tables di.-;[)osées eu cairé. Au
dessert lé.« toasts abondent et nous
avons le lioiibeur d’entendre encore
la [larole éloquenie du Ibéfet, qui
I10U.S parle eu des termes chaleureux
de raffection que le Roi nourrit [lour
le [ieu[)le vaudois.
M. Meille avail préparé la félo
Is soin qu’il met à tout ce
quil lait, et elle n’aurait [lu mieux
réu.ssir. Oh! ijue nous aurions voulu
que lui-même [>ùt eu jouir de tout
son cœur! Nous éprouvions tous la
[dus vive sympathie [icmr lui, et nous
demandons à Dieu qu’il veuille bientôt, 011 reiidatiL la santé à sou frère
Henri, ramener la joie dans cette
tumille si durement éprouvée.
Après une visite à rHôpital de
Luserne, le Rréfet se rendit à La
lour et vUiia l’Oiqibelinat, la Maison Vaudoise et l’IIôiiital, exprimant
sa vive satistactiou jiour la manière
dont nos établissement de bienfaisance sont tenus. 11 repartit à 7 li.
5
- 69
soir polir Turili, après que la
pUiiieipalilé de La Tour lui eul of'®i'l mi sou|>er à l’Hólel de l'Ours.
Voici la lelire que le Préfel élait
f^luir^é d’apporler à M. le Modéialeur
'le la pari de Sa Majeslé.
Roma, 7 Febbraio 1898.
Sua Maesià il Re allarneiile apP'ezzando i i^euliineiiti dei Valdesi
''ei'so la gloriosa memoria del MaÌiiaiiiuio Re Cario Alhejlo nel ciulaaiiiesimo aimiveraario della loro
^maiic.ipazioiie, ha voluto coiirermare
'‘codeste aliezioiiate e fedeli popolazioni il Suo iirclondo alleilo e dare
a Lei in particolare una novella
piova della Sovrana benevolenza e
considerazione, nominando la S. V.
'li MOTI! PROPRIO Ufficiale uell’Ordiiio dei SS. Maurizio e Lazzaro.
Piacipie pui'e a S. M. di destinare
■1 V. S. le insegne della onorificenza
'l'Lei conferita, ed io, nel Irasmellere qiiest'altro pegno del Reai favore, prendo riserva di farle avere
'luaiilo prima il relativo Diploma
Magistrale.
Intanlo sono lieto di aver occaiiiouo per professarle. Signor Cavaliere, la mia dislinla osservanza.
Il Reggente II Nllnlstero della Reai Casa
Tenente Generale
E. Ponzio-Vaglia.
Ill.mo Signor
Cavalier Giovanni Pietro Pons
Moderatore dei Valdesi
SOCIÉTÉ D’HISTOIRÉ VaUDOISE;
Bulletin du cinquantenaire de
•’Binancipation, Turin lmp. de l'U'dion Typ.-Editrice, 1898.
. Entre toutes les publications desl'nées à célébrer le Jubilé de notre
[il-iération, le bulletin spécial de la
Société d’Hisloire, qîii a paru à la
''®ille du 17 Février, occupe une
place à part. Soit qu’on regarde à
1 exécution typographique, ou qu’on'
examine de prés les nombreuses
illusti'ations et le.s gravures qui embellissent cet ouvrage, on ne peut
que louer sans réserve le Bureau
(te la Société et, en particulier son
infatigable président, M le pasteur
W. Meille, de s’élre acquitté, en si
peu de temps, d’une tâche si difficile et avec tant de distinction.
Le premier mérite des éditeurs
est d’avoir mis, eux-mêmes les tout
premiers, la main à l’œuvre, et,
ensuite, d’avoir su se procui'er des
collaborateurs de talent et d’une rare
compétence; car on ne doit jamais
outdier qu’il est liien plus malaisé
de faire travailler autrui que de
travailler soi-même lœs deux choses ont été faites et d’une façon qui
ne laisse rien à désirer.
Pour nos lecteurs qui n’auraient
pas encore sous les yeux le Bulletin,
nous donnons ici la table des matières qu’il retd'erme :
Préface; — Charles Albert et les
Vaudois avant 1848 (David Jahier) ;
— 1 segui precursori ed i fautori
pi’incipali dell’Emancipazione (E.
Giampiccoli) ; La féle du 17 Février
(J. .1. Parander); — Dove, come e
quando fu forrnolato l’atto di Emancipazione (** *). — L’interprétation
progressive de l’Edit d’Emancipation,
eie. (Em, Cornba); — Emancipazione
ed Evangelizzazione (P. Geymonat) ;
— L'Emancipation et l’Emigralion
(N. Tourn) ; — Cinquant’aimi di
vita Civile (G. Meille); - Cinquante
ans de vie ecclésiastique (H. Bosio);
— Bibliografia storica Valdese (18481898, Jean Jalla).
Celle nomenclature peut paraître
aride, et cependant elle nous donne
déjà la preuve que le Bulletin répond parfaitement à son but, qui
est de nous renseigner sur les évènemeuls d’avant, pendant et après
18i8.
Si nous avions à notre dispositions
6
*0
le temps et l’espace nécessaii'es, pour
donner un résumé, même succinct,
de ces dix arlicles qiie nous avons
lus, sans en excepter un seul, avec le
plus vil'inlérêt, nous n’éprouverions,
nous seml)le-t-il, aucune peine à
communiquer à nos lecteurs, vaudois et élrang-ers, le désir de se procurer à tout prix — et le prix est
bien inférieur à la valeur léelle de
l’œuvre — le Bulletin (pie nous annonçons.
Qu’il nous soit permis d’appeler
l’attention sur deux travaux, qui ont
nn attrait tout particulier, à cause
de l’importance des sujets qu’ils traitent et des révélations qu’ils contiennent. MM. les professeurs .lahier
et Comba nous entretiennent, l'un,
de Charles-Albert, qui nous adonné
la liberté, et l’autre, de la manière
dont cette liberté a fait son chemin,
malgré les entraves de tous genres^
grâce à la fidélité et au courage de
ciux qui étaient appelés à en profiter et à l’esprit de largeur des
hommes d’état qui ontgouverné notre
pays, immédiatement après l’année
mémorable que nous fêtons.
On est étonné aujourd’hui en parcourant nos feuilles politiques, et
même les adresses des deux Chambres à Sa Majesie, de ne trouvei'j
dans tout ce qui se dit et s’imprime,
à l’occasion du Cinquantenaire de la
proclamation du Slaluto, aucune
mention de la liberté de conscience,
— pas même une allusion discrète
à cette liberté religieuse qui est, cependant, la base et le boulevard de
toutes les autres libertés.
Que d’autres se taisent, c’est leur
allâire ; la nôtre est de parler, et
surtout d’agir et de vivre conformément aux principes éternels de
cette précieuse liberté que Dieu nous
a accordée et que nos bien-aimés
souverains, depuis trois générations,
nous ont fidèlement et loyalement
conservée.
La lecture du Bulletin fortifiera
chacun de nous, dans l’accomplis*
sement de ce triple devoir.
Le i Mars i898,
J.-P. Pons.
CORRESPONDANCE
Paris, le 21 Février 1898.
Ciier et"honoré Monsieur,
C’est le soir du grand jour que
nous venons de célébrer qu’une
bien nombreuse assemblée se réunissait à l’Oratoire (le plus vaste des
temples proteslanls de la capitale
française appartenant jadis aux catholiques) pour enleuilre les adieux
de iM. et .M.me L. Jalla.
La réunion élait présidée par M'
I,. Sauller, Vice-prés, du Comité.
Nous entendimes d’abord la chaleul'euse allocution du Président; ensuite MM. les Mission. Coillard et
Jalla, le voyageur Bertrand et le
pasteur Dumas. Qu’il fait bon d'entendre ce message devenu une devise : « Que ton révne vienne ! »
Mais c’est de ceux qui partent que
nous parlerons. L’enthousiasme qui
animait notre cher M. Jalla le 4
Nov. 1886, n’a pas diminué, au
contraire, car alors il allait vers
un avenir inconnu, tandis que maintenant il sait que la tâche que 1®
Seigneur lui a confiée est hérissée
de difficultés, de complications de
tous genres: peu importe, en avant!
Le sacrifice serait de rester et, nflU
de partir. Si leur abnégation pa'
laissait extraordinaire il y a 12 aiiS;
qu’ost-élle en ce moment, puisqu’il®
laissent derrière eux une tombe et
leurs deux enfants. Et ces tombes*
ces places vides qui les attendeiij
là-basl Quelles douleurs poignantes!
Cependant une joie céléste brille dan®
leurs yeux à travers les larmes. Ah!
c’est que leur force, leur consolation
est de faire Christ roi. Quel exempl®
pour nous'tous qui reculons devant
7
- 71
plus petile ilifficuUé, qui ne con•iaissons pas le sacrifice !
. el M.me .(alla ont quille Pauiercreili matin. Enloiii'ouH'les
de
loi'
Moire sympaÜrie non seulement
squ'ils vogueront sui' tes grandes
®?ux, mais tout le long de leur voyage
®‘long el .si, diriicile. Portons les ctia¡jüe jours sur les ailes de nos piières
'’^vant Je trône de Dieu ; luttons
Pour eux comme Moïse faisait |)Oiir
‘^l'aël, et la victoire leur sera ac*^orclée. N’oubliüiis pas, ou mieux que
*^®la apprenons que le zèle missio.n•^aire est ta mesure de la vie reli^jeuse dans les Eglise.s et chez lès
^Mi'éliens.
Albert ÎjAGEard.
M, et M.me Jalla, après avoir
l’Plilté Paris, ont été reçus avec en'Pousiasme et comblé.s de généreuses
^Onlribulions pour leur œuvre, au
^àvre, par l’église, et son pasteur.
Amplioux, par la Zambézia, et
Par la mission parmi les marins
Pelons, dirigée par M.lle H. Biolley.
27 M. Jalla a prècbé à Londre.s
Pli out aussi eu lieu des réunions
4
^Ms des locaux privés. C’est demain,
mars, que les missionnaires doi®iU quitter Londre.s pour s’erabarll^er le 5 à Soutbampton. Outre M.
ijei'ciei', ils seront accompagnés pai'
et M.me Manu, mi.s.sionuaîi'es au.maires, et M.lle Speciit, aide-mis^'ûiiuaire.
Ecosse, 22 fév. i898.
le Bédacieur,
Y ^'enuanl ipie vous célébriez aux
ij*^llées le jubilé de l’émancipation
Vuudoi.s, l'Ecosse ne voies a pas I
-PPliés; elle a été avec vous dans !
'otre
M
et
joie.
et M.rne Ford, ces chaleureux
mfatigables amis des Vaudois,
(jj I?!'jes pensées sont constamment
^ "’Siées vers tout ce qui se rapporte.
^ Vallées, ont organisé un mee/mÿ
à Edimbourg le 17 courant, dans le
but de commémorer l’édit d’émancipation.
Ce fut une réunion splendide. Le
vénérable sir .lohn Gowan, de Beeslack, présidait, el dans un discouis
plein de force il attira ralleiilioii de
¡’assemblée sur les principaux événements de votre histoire d’il y a
50 ans. Le professeur Johiistone ouvrit la séance par une émouvante
prière. 11 y avait sur la plateforme
et dans l’auditoire liieu des amis
dévoués de votre Eglise, Des morceaux de musique appropriés à la
circonstance furent aussi exécutés
dans le cours de la réunion; deux
■solos furent chantés par Fräulein
I Martini, et un morceau de violoncelle fut joué par Herr Willy Bénda.
Mais le point culminant de la fête
fut un éloquent aperçu historique
de révéïiernent, tracé de main de
maître, que nous donna M. Luzzi,
de Florence, qui, celle année, est
votre député en Ecosse. Avec la
puissance et la facilité que vous lui
connaissez quand il parle en italien,
et qui ne sont pas moindres en anglais, M. Luzzi nous décrivit les conditions dans lesquelles se trouvaient
les Vaudois avant l’Edit de CharlesAlbert, exclus de tous les droits et
privés de tous les avantages dont
jouissaient les autres citoyeiis, et ensuite les démonstralions qui eurent
lieu à Turin, où les Vaudois furent
mis à la télé des députations qui
défilèrent devant le Roi. Il nous dit
(|ue le 17 février est un jour cher
et précieux au cœur des Vaudois;
(|ue ce n’est pas pour eux un jour
de récriminations, mais d’actions de
grâce au Tout Puissant pour ses faveurs et de recomiaissance à la mémoire de ces grands liommes qui
ont plaidé la cause de leur liberté.
M. Luzzi passa ensuite en revue
ce que l’Eglise Vaudoise a fait depuis lors en Italie, et rappela avec
un tact délicat la générosité avec
laquelle l’Ecosse l’a aidée dans l’accoinplissemeut f|e celte œuvre. L’in-
8
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térepsapte séance se termina par la
hénédiclioM.
Avant que l’assernlilée se dispersât,
M. et Mme Ford oll'riient dn thé et
dn café, et |iendont (jii’on s’entretenait agréablement, on sentait que
l’Italie occupe une large |)lace dans
le cœur d’Edimbourg et île l’Ecosse.
Votre ilévoiié
R. M.
On tious éci'it de Pramol que le
17 février y a été célébré par un
service d’action de giâce â 91 [2,
suivi de la tête des enfatds, — par
nn repas fraternel de 8Ü couverts,
où il y eut plusieurs discours, dont
un en bon pramolin prononcé par
barba l.amy Jahiei', qui pi'it part
en 1848 à la députation de Turin
(l/Union cbiétienne de femmes et
de jeunes filles eut aussi sa petite
agape) — et par une soirée de chatit,
récitation etc., donnée par les deux
Unions chrétiennes. La veille on
avait allumé fie magnifiques feux
de Joie.
IVçviie roléliqlie
Nous nous bornons, faute d’espace, à
rnentionnar les troubles assez graves qui
ont eu lieu dans plusieurs villes ou gros
villages de Sicile, causés surtout par les
tristes conditions économiques — la mort
du ministre des postes et tolégraplies, Ernilio Sineo — la condamnation de Zola et
du gérant de V Aurore, le Ira un an, et le
2ii a 3 mois de prison, et tous les deux à
3000 frs. d’amende (ils en ont appelé) —
un attentat au roi de Grèce, qui heureusement ne fut pas atteint par les nombreux
coup de fusil tirés contre lui par des as.«assins pendant qu’il revenait de Phalère
en voiture avec la princesse Marie: triste
chronique sur toute la ligne.
FONDS DE DOTATION
DU « REFUGE „
(Seconde lisle)
Report E. 1550.
Madame Paul Meille (Tuiiri) 500
— M. el M me B.my Prochet GaV
(id.) 25 — iVl. Alfred Roslan (id.) 25
— M. Gustave Turin (id.) IO — Su[»*
plémenl Eglise de Venise 20,25 ■
M. J. J Malan, prof. (Gènes) 50
M.lle l^ydie Rivoire (id ) 25 — Mel M.me Perazzi-Malan (irl.) 25 —
M. Afil ien Muston (id.) 20 — M me
1 V.ve Jeanne Portonero (Pinerolo) 10
— M. Pierre Godino (id.) 5 —
le prof. 1). Monnet (id ) 5 — M. I®
pasteur Pb. Cardon (Cuneo) 5
M.lle Marthe Gaudin (l'rarnslin) 2
— M. Jean Jouvenal (Turin) 3,
Total à reporter L. 2326,25
AVIS DE LA RÉDACTION
La Fédéralioti internationale pouf
l’observation du Dimancbo nous met
à même d’olViir à nos lectems lit
feuille ci-jointe. Nous en remercions
vivement cette société.
L’Emancipazione, dei Valdesi
Conferenza fiel Sig. E. GiatnpiccoliCent. 35 l’esemplare, 40 [ler la posta.
A Torre Pellice, presso la Signorina M. Meille.
A Torino presso il Sig. ,D. Peyrob
(15, Via Pio V).
A Roma presso il Sig. G Rostagiio,
(107, Via Nazionale).
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prendrait ouvrières fileuses ou ap'
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le filateur.
Pour renseignements s’adresser *
M. le professeur Tourn à
Pellice._________________________
J. P. Malan, Gérant ^
Torre Pellice — Imprimerie Alpio^'