1
Cnmpte-courant avec 1& Posti
PRIX D'AÌBONNRMENTPAR A.N
Italie , . , . Fr, 8
ËtraDger ... >6
Allemagne, Autriche-Hongrie,
Belgique, Brésil, Danemark,
E^iÇypte, Hollande, Suède,
Suisse, etc., en s'abonnant
. à la poste . . Fr. 3
On s'abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ; et à
rimp. Alpina à Torre Pellice.
L'abonnement part du 1. Janvier
et ae pa^ d'avance.
Année XXL N. 50,
13 Décemlu-e 1895,
Nniaéro« «épurés demandé« avant
te tirage, 10 eentimea ohacan
Annonces: SO centime« par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de S à 5 fois et 10 centimes pourOfoiset au dessus
S’adresser pour le Bédactlon et
pour U idunlnlstrattoB à M.
Jean Jella, prof., Torre Petlioe.
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
LE TÉMOIN
É(!llO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua uio »«Toz taïQoiris. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Bph, IV, 15. Que ton règne vienne. Sattfa, VI, 10
^ 4» in m a 1 r e s
L’invito all’albero di Natale — Communication officielle — Société d’utilité publique
______ Nouvelles de M. et M.me Paul Lantarèt — Revue Politique.
É Natale, o fanciulli i gaudenti
Accorrete a bandiere spiegate,
Circondate gli abeti splendenti
Ne scoprite gli occulti tesor:
Son ghirlande da’ mille riflessi,
Son collane di gemme, son rose,
Son farfalle tra il verde nascose,
Sono stelle di zaffiro e d'or.
Alle fronde sospese, oh ! mirate
Quelle bambole allegre, sfoggienti
Vesti rosse, azzurrine, ed ornate
D’aureo serto il biondissimo orin;
Oh! mirate i cavalli, i tamburi,
Le spadino, le trombe guerriere
B quell’arche ove indomite fiere
Dormon quete agli agnelli vicin!
Su quel ramo piìli eccelso non pare
Che dal cielo un arcangelo sbenda?
Noi vedete il suo volo ammorzare
E posare il leggero suo piè ?
Non vi par che sorrida e, raccolto,
S'xnnamorI de’ vostri concenti,
Per portarne al Signore gli accenti
Di speranza, d’amore e di fè ?
Ma da voi trascurato non sla
Quel presepio, tra il muschio nascoso:
V’è Giuseppe e la Vergine pia,
Sonvl i magi, i pastori, il hambin.
Egli è in ruvida culla disteso
Lo ravvolge una logora benda«,.
Ahi non par che vi guardi e vi stenda
Le sue braccia il fanciullo divin?
O diletti I a noi splende qual sole
Quel sorriso che irradiavi 11 volto,
E all’udir vostre liete caròle
Ogni pianto sen fugge lontan.
Ma che sono quei miseri doni
Ohe di gaudio pur v'emp|ono i cuori.
Se pensate ai celesti tesori
Che dall'alto vi porge sua man ?
Ei v'adorna di candidi ammanti,
Di corone la fronte ei vi cinge,
Ei vi pone sul labbro i suoi canti
E nel seno v’infonde il suo amor.
O fanciulli, In ginocchio! adorate
H bambino di Betlem, gli offrite
Mirra e incenso di laudi infinite f
Esso è il Cristo, esso è Dio Rsdentor l
Enrico Meille.
^oerep., IO ‘Die. Sé.
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— 402 —
COMMUNICATION OFFiCIÉLLE
Le Corps des pasteurs est convoqué à Pignerol (chapelle vaudoise)
pour le Mercredi 18 cour, à 10 h.
du malin afin de procéder à l’examen de foi de M. le cand. Albert
Prochel de Turin.
M. Prochel, ayant reçu vocation
du Comité d’Evangélisatiou, demande
d’être consacré pour pouvoir remplir
toutes les fonctions du ministère
évangélique dans le poste qu’il va
occuper.
Bien que la saison soit peu propice
nous prions MM. les membres du
Corps Pastoral, surtout ceux qui résident dans les Vallées et dans le
Piémont, d’assister à cette convocation.
Torre Pellice, le 9 l)èc. 1895.
Pour la Table :
J. P. Pons, modérateur.
SOCIÉTÉ DE THÉOLOGIE.
Les membres de la Société Vaudoise de Théologie sont convoqués
en séance ordinaire pour le mercredi 18 cour, à 2 h. dans la chapelle vaudoise de Pignerol.
MM. les pasteurs et professeurs
qui jusqu’ici ne font pas partie de
la société sont cordialement invités
à cette séance.
Torre Pellice, le 9 Déc, 1895.
Le pré.sident:
J. P. Pons.
La
SON BUT ET SON CHAMP D’ACTIVITE
L’assemblée qui a eu lieu le 3
seplembi'e dans la salle du synode,
en proclamant la fondation de la
Société \Jaudoise d’utilité publique,
a exprimé, d’une manière générale,
le but qu’elle devait poursuivie, et
indiqué quelques-uns des services
qu’elle serait appelée à rendre. Après
quoi elle a dit au comité qui l’avait
proposée: Mettez vous à l’œuvre,
prenez la direction de la société
jusqu’à l’année prochaine, recrutez
des membres, préparez un projet
de réglement, et convoquez une
autre assemblée générale dans un an.
Elle entendait sans doute dire par
là que l’important pour la nouvelle
association n’était pas tant d’établir
d’avance un programme déterminé
dans toutes ses parties, mais de se
mettre aussitôt à travailler là où
elle pouvait faire quelque chose d’utile, en attendant qu’elle pût étendre
peu à peu son cham[> d’activité, à
mesure que l’expériènce lui ferait
connaître de nouveaux besoins et
qu’elle aurait filus de moyens de
les satisfaire.
Aussi mon but, en écrivant ces
lignes, n ’est pas de tracer le programme détaillé de ce que la société
devra faire, mais de rappelei’, en
les complétant s’il y a lieu, les choses qui ont été dites au sein de
l’assemblée, pour que ceux qui n’ont
pas été présents puissent se faire
une idée aussi claire que possible
du caractère de notre société, du
but qu’elle se propose et des moyens
avec lesquels elle pourra travailler
à l’atteindre.
Le nom que la Société s’est donné
indique assez clairement que son
action doit s'étendre à toute la population vaudoise. Ce n’est pas la
société d’une ou plusiêurs communes
ou paroisses, ni d’une vallée, mais la
Société vaudoise, et ce sera pour
el|e un devoir de travailler à resserrer les liens de solidarité entre
tous les Vaudois, et de combattre
cet esprit de régionalisme qui ne
se manifeste que trop souvent, et
qui nous alfaiblit en nous divisant.
Je dirai plus. Tout en s’occupant
spécialement des Vallée.s elle ne
devra pas peidre de vue nos frères
qui sont dispersés dans toutes les
parties du monde. J’aurai l’occasion
de revenir sur ce point; aussi je ne
m’y arrête pas. Mais il fallait pro-
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- 403
clamer d’emblée ce caractère de
cosmopolilisme vaudois que la Société doit avoir, si elle veut être
digue de sou nom.
Encourager et aider, selon ses
moyens, tout ce qui peut contribuer
au bien être matériel et moral de
la population vaudoise, en accroître
la prospérité et eu favoriser le progrès, tel est le but de la Société.
C’est dire que rien de ce (]ui
conslitue la vie et l’aclivité vaudoises
ne lui sera indiirérent. Elle suivra
avec un vif intérêt le développement
de la vie spirituelle, les progrès de
l’instruction de tous les degrés, la
marche des dilîérenles œuvres pDursLiivies par l’Eglise Vaudoise ou
dirigées par des Vaudois, .soit en
Italie, soit à l’étiauger; les circonstances le demandant, elle ne jugera
pas contraire à son programme d’aider directement telle de ces couvres,
dont les besoins s’imposeraient d’une
(açon toute particulière. En un mot,
elle suivra, sous une lonne nouvelle,
la maxime du poète ancien:
« Homo sum, et nil burnani a me
alienum pulo»: «Je suis vaudoise
et rien de vaudois ne m’est étranger ».
Mais comme on ne peut tout
embrasseiy il faudra que la Société
ait son champ spécial d’aclivité, si
elle vaut accomplir une œuvre véritaulement eilicace pour le bien
de notre peuple. Ce champ d’activilé
sera, d’une manière générale, de
travailler à la prospérité du peuple
vaudois, en l’amenant à retirer le
plus grand profit -possible des ressources que nous olfre notre pays.
Cela est un peu vague, mais on le
comprendra mieux quand j’aurai
indiqué, aussi brièvement que possible, queh|ues-unes des questions
dont elle pourra particulièrement
s’occuper.
1. L’agriculture.
C’est la principale ressource de
notre pays, et celle dont la grande
majorilé de la population tire sa
subsistance. Mais il n’est pas nécessaire d’être très versé dans les
études agricoles pour voir que, sous
ce rapport comme sous beaucoup
d’autres, nous sommes restés en
arrière des progrès qui se sont faits
ailleurs. 11 y a bien quelques personnes qui emploient déjà des méthodes plus rationnelles, mais le
grand .nombre suit la routine: et
les produits s’en ressentent, soit
pour la quantité soit pour la qualité.
Avec l’agriculture il faut mettre
l’éducation des bestiaux : et ici la
distance entre les progiés qui se
sont réalisés ailleurs et... ce que
nous sommes restés est encore plus
grande. Que l'on compare la manière dont le grand nombre des
Vaudois élèvent et soignent le bétail,
travaillent le laitage etc. avec celle
que l’on emploie sur les montagnes
de la Suisse, et on sera frappé de
la différence.
Or il est certain qu’une société
bien organisée ponera faire beaucoup pour le progrès de celte branche si importante de l’activité vaudoise.
Quand elle ne ferait que se procurer de bons ouvrages d’agriculture
et les répandre largement, plusieurs
— les plus intelligents ou les plus
actifs — commenceraient à en profiter, et, leur nombre augmentant
peu à peu, quelques progrès se
feraient par ce moyen. Mais ce
n’est pas le seul qu’elle pourra
, employer. 11 ne manquera pas dé
membres qui, connaissant de meilleures méthodes et les ayant expérimentées avec succès, saui'Ont les
enseigner à leurs frères. Leur exemple, leurs directions et leurs conseils,
et, pour plusieurs, les conférences
qu’ils seront heureux de donner
pour le bien de leur pays, seront
d’une grande utilité. Et lorsque les
ressources de la société lui permettront d’envoyer quelques jeunes gens
bien qualifiés dans des écoles d’agriculture ou dans des fermes modèles, pour qu’ils reviennent, au
4
40i
bout de quelque temps, et emploient
au profit de leurs compatriotes les
connaissances acquises, quels services ne pourra-t-elle pas rendre à
la population !
2. L’industrie.
Je ne parle pas ici des grandes
industries, comme celles qui s’exercent dans ces belles fabriques de
coton, de soie ou de laine que nous
voyons s’élever au débouché de
chaque vallée. Que pourrait faire
notre société à cet égard, si ce n’est
des vœux pour que le temps vienne
bientôt où ce soient des Vaudois
qui profitent ainsi de la force que
nos cours d’eau fournissent à ceux
qui savent s’en servir.
Je ne veux parler que de ce qu’on
appelle les petites industries, de
celles qui ne demandent ni capitaux
ni grands frais d’installation, et que
chacun peut exercer chez lui dans
ses heures de liberté, avec les outils
les plus simples. C’est dans le but
d’encourager le développement de
ce genre d’industries que notre petite exposition de 4894 a été organisée. Que nous a-t-elle appris?
Elle nous a montré que les Vaudois
ne sont ni moins intelligents que
d’autres ni moins habiles à se servir
de leurs doigts, s’ils le veulent;
mais, en même temps, que les petites industries qui s'exercent dans
les Vallées n’ont aucune importance,
qu’on n’en relire presque aucun
profit, et que c’est à peine si l’on
peut en parler.
Voilà une tâche pour la Société.
Etudier quelles sont les industries
qui conviendraient le mieux à notre pays, travailler à les établir,
aider ceux qui s’y consacreront à
surmonter les difficultés qu’ils ne
manqueront pas de rencontrer, leur
faciliter la vente des objets confectionnés — n’est-ce pas assez pour
donner ifbe noble occupation à toute
une société de personnes désireuses
de travailler pour le bien de leur
patrie?
Mais ce n’est pas tout d’engager
les Vaudois à se créer de nouvelles
occupations: il faut aussi soutenir
et encourager ceux qui travaillent
au milieu de nous. Que de personnes parmi nous qui croient et disent
que les Vaudois ne sont pas capables
d’être de bons artisans, do bons
négociants etc. Il vaut mieux avoir
à faire avec des catholiques, dit-on;
et l’on abandonne les siens ou l’on
n’essaye pas même de se servir
chez eux. Et si, au lieu de gagner
du terraiti, nous en perdons sur
bien des points, c’est en grande
partie à cela que nous le devons.
Est-il possible que les Vaudois
soient moins capables de travail,
moins intelligents ou moins honnêtes
que ceux qui les entourent? J'ai la
conviction que cela n’est pas. Je
crois que si plusieurs ne réussissent
pas, la faute en est en partie à nous,
qui ne les soutenons pas assez. Il ne
faut pas qu’il en soit ainsi. C’est en
vain que nous prétendrions travailler
pour le progrès de nos compatriotes,
si nous sommes persuadés d’avance
qu’il n’y a rien à attendre d’eux. En
courageons-les à travailler de toutes
leurs forces pour faire aussi bien et
mieux que n’importe qui;accordonsleur notre confiance, aussi longtemps
qu’ils ne s'en sont pas montrés indignes, et surtout ne les jugeons
pas d’avance incapables de la mériter.
Mais que pourra faire la Société
à cet égard ? Elle, exercera une
influence morale: et c’est beaucoup.
Lorsqu’on est membre d’une association qui a pour but d’encourager
toute louable initiative, tout travail
honnête et utile chez les Vaudois,
on ne peut pas, dans la pratique,
n’encourager et ne soutenir.., que
les autres, D’un autre côté les Vaudois qui exercent quelque industrie
ou commerce parmi nous auront
trop d’intérêt à trouver un appui
moral dans la société pour ne pas
s’efforcer de mériter sa confiance.
Ainsi la société, sans intervenir dans
5
- 40S
aucune affaire privée, exercera une
influence salutaire, fortifiera en nous
l’esprit fie solidarité et nous fera
mieux sentir notre devoir de nous
soutenir les uns les autres.
3. la montagne.
Encore une source de richesse
qui pourrait être mieux exploitée.
Ea montagne, ce sont d’abord les
frais pâturages qui nourrissent notre
bétail pendant l’été. Malheureusement les pâturages de nos montagnes ne sont pas tous à nous: il y
en a, et des plus beaux, qui ont
été vendus à des étrangers ; on y
voit paître des troupeaux venus de
bien loin, et ceux du pays en sont
exclus. D’un autre côté les pâturages
qui appartiennent à nos communes
ne donnent pas tout le profit qu’on
pourrait en retirer. Il y a des alpages où la quantité de bétail a
sensiblement diminué ces derniers
temps.
Ne serait-ce pas rendre un service
signalé à notre pays que de rechercher les causes de cette diminution,
là où elle existe, et d’étudier les
moyens de retirer le plus grand
profit possible des pâturages de nos
montagnes ?
La montagne, ce sont encore les
épaisse.s forêts de pins, de sapins
et de mélèzes — Ça devrait être
cela. Malheureusement il n’en est
pas ainsi Les flancs de nos montagnes sont nus; et la neige, que rien
ne retient, y glisse librement et
forme de terribles avalanches, qui
descendent jusque dans les hameaux,
où elles apporlenb trop souvent la
désolation et la mort.
11 faut l’eboiser nos montagnes.
Et qui pourrait s’y employer avec
plus de chance de réussite, qu’une
société bien décidée à y consacrer
les moyens et le temps et l’énergie
nécessaires? Car ce ne sont pas
quelques personnes travaillant isolément et sans, suite qui pourront
jamais y parvenir.
La montagne, c’est la fraîcheur.
c’est l’air pur et vivifiant, ce sont
les vastes horizons et la nature dans
sa beauté majestueuse et sauvage.
C’est là que nous aimons à chercher
le repos et la tranquillité, quand
nous sommes fatigués par une longue année de labeur. Quelles jouissances plus pures, quels exercices
plus salutaires que ceux que nous
procure la montagne ? Tandis que
le corps se fortifie, que l’esprit se
repose,
âme s’ élève et semble
plus près de son Créateur.
Mais à l’état actuel des choses,
lorsque nous faisons une conr.se sur
nos montagnes, nous y tiouvons, en
fait de vivres, les provisions que
nous y apportons, et pour gîte les
cabanes des bergers... quand elles
sont haliitées. Et que serait-ce si
nous voulions y passer quelque temps?
N’y a t-il rien à faire pour en
rendre le séjour plus confortable et
y attirer, je ne dis pas les étrangers,
mais au moins ceux de nous qui
auraient besoin d’aller, pendant les
chaleurs de l’été, se retremper dans
cette atmosphère fortifiante, et qui
vont chercher loin de nous un endroit qui leur offre, avec la Iranquillilé, un petit logement où ils
puissent passer quelques semaines
avec leur famille? Et pour ne pas
trop demander, ne serait-ce pas un
vrai bienfait pour plusieurs que
rétablissement, dans quelques unes
de nos alpes, à côté' des bergeries, de simples et modestes chalets,
où ceux qui ont des enfants, faibles
et soufl'ranls pourraient les conduire,
et fortifier leur santé par une bonne
cure de lait et là vie au grand air ?
Et il n’est pas nécessaire que la
soeiélé fasse cela elle-même et à
ses frais. Il ne manquera pa.s de
particuliers qui s’en chargeront,
pourvu qu’ils ne se séntent pas
isolés, et qu'ils sachent que la société les soutiendra, fera connaître
leurs établissements et le.s recommandera d’une manière efficace. J’ai
la conviction qu’ en commençant
I ainsi modestement, nous verrons
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— 466 —
peu à peu nos monlagnes se peupler,
en été, de nombreux visiteurs, venus
non seulement des parties plus basses
de nos Vallées, mais aussi du dehors.
Une autre lâche s’imposera à la
Société: celle .d’étudier nos Vallées
telles qu’elles sont actuellement,
comme la Société d’histoire vaudoise
les étudie par rapport au passé.
Publications dans les journaux, monographies, guides, cartes géographiques et topographiques, panoramas
paysages, photographies, etc., tout
ce qui peut laciliter la connaissance
du pays, soit aux Vaudois, soit aux
étrangers, trouvera tout naturellement sa place dans le programme
de la société. Et pour une bonne
partie des membres ce sera la lâche,
la plus attrayante.
4. Les œuvres d’utilité publique.
Nous comprenons sous ce titre
les ouvrages qui concernent les
routes, les conduites d’eau, les canaux
d’arrosâge ou autres, les travaux
qui ont pour but la propreté et
l’hygiène, l’embellissement etc. Que
de choses utiles qui pourraient se
laire, si l’esprit d’association était
plus développé parmi nous, et qui
ne se font pas, parce que nous ne
savons pas assez nous unir. Ce
n’est pas toujours la bonne volonté
qui nous manque, mais c’est presque
toujours l’initiative.
Encore ici, ce n’est pas la Société
qui pourra se charger directement
de beaucoup d’œuvres de ce genre,
mais elle pourra les encourager
puissamment. Elle compte parmi ses
membres des ingénieurs, des médecins, des avocats,des hommes capables appartenant à de toutes les professions, qui ont à cœur le progrès de
nos Vallées. Nous avons vu, il n’y a
que quelques semaines, un ingénieur
faire gratuitement le plan d’un route,
au nom de la Société, qui saura
sans doute lui en exprimer dignement sa reconnaissance. Je ne promets pas que beaucoup de travaux
de celte importance pourront se
faire dans les mêmes conditions.
Mais j’ose affirmer qu’il y aura
toujours des ingénieurs vaudois, des
médecins vaudois, des avocats vaudois — comme aussi des agriculteurs, des artisans etc. — disposés à
travailler avec désintéressement pour
le bien de leur pays. Leurs conseils,
soutenus par l’autorité morale de la
Société, seront d’un grand poids, et
si les conseils ne suffisent pas, ils
sauront aussi mettre la main à
l’œuvre pour contribuer, chacun selon ses aptitudes, à la réussite de
travaux nécessaires ou utiles à toute
une population.
5. La coopération.
Elle peut se pratiquer sous des
formes très diverses, dont quelquesunes sont connues parmi nous depuis plus ou moins longtemps: il y
a les sociétés ouvrières et agricoles
de secours mutuel, il y en a d’autres qui ont pour but l’assurance
du bétail.
Mais elle pourrait s’exercer de
beaucoup d’autres manières, et ce
sera peut-être une des questions
que la société devra étudier avec le
plus de soin. Pourquoi n’y aurait-il
pas dans chaque commune une petite société coopérative pour assurer
le mobilier, le linge et le.s récoltes
contre l’incendie? Quant aux maisons, comme il faudrait des capitaux
considérables, il serait probablement
plus avantageux d’encourager les
propriétaires à les jassurer auprès
des grandes sociétés. On pourrait
aussi fonder de petites institutions
de crédit mutuel, qui prêteraient de
petites sommes aux associés qui en
auraient besoin, à un taux aussi bas
que possible. Ici l’exemple nous vient
des catholiques, qui ont su fonder
avec succès de telles inslitulions
dans beaucoup d’endroits; et quoiqu’ils aient pour but le triomphe du
cléricalisme au moins autant que le
bien du peuple, nous avons beaucoup à apprendre d’eux en fait d’organisation — et de solidarité.
7
%
407 _
6. Le secours des pauvres
et la mendicité.
Se peut-il que, dans un pays comme
le nôtre, la méthode la plus 'généralement pratiquée de secourir les pauvres soit encore l'aumâne à ta porte
ou dans la rue, et que la forme
ordinaire que revêt la pauvreté pour
être secourue soit encore la mendicité, et une mendicité qui s’étale sans
pudeur? Et nous y sommes si habitués que cela nous paraît tout naturel! 11 y a bien les lois qui défendent la mendicité, au moins dans ses
manifestations les plus dégradantes,
mais qui les fait observer?
Conqbattre la mendicité, voilà une
des tâches qui s’imposent le plus
clairement, le plus impérieusement
à notre société. Heureusement cette
œuvre n’est pas si impossible qu’elle
peut le paraître au premier abord.
Ce n’est pas de l’ennemi que nous
viendront les plus grandes difficultés
dans cette guerre: c’est de nousmêmes, de nos habitudes routinières,
de notre manque d’entente et d’es prit d’association. En effet, dans plusieurs de nos paroisses le nombre
des pauvres ayant be.soiu de secours
n’est pas grand ; et celles où il y en
a le plus sont aussi celles qui peuvent le plus facilement les secourir.
Que la Société encourage dans
chaque paroisse (là où la diaconie
ue suffit pas) l’institution d’un comité chargé de secourir, selon leurs
besoins, les pauvres de la paroisse:
les membres de l’église ne refuseront pas leur contribution, en argent
ou en nature, ApPés cela qu'elle demande aux autorités locales de faire
respecter les lois contre la mendicité.
Si elle ne peut l’obtenir, elle aura
le droit de conseiller ouvertement à
chacun de renvoyer ceux qui viennent mendier chez nou.s du dehor.s,
et d’adresser ceux de l’endroit au
comité de secours: et si elle persévère dans cette*voie,'cette pratique
• honteuse disparaîtra peu à peu d’ellemême.
7. Les relations avec les Taudois
établis hors des Vallées.
Le Témoin a publié la circulaire
du Comité adressée aux Vaudois qui
habitent loin des Vallées. Gela me
dispense de m’étendre sur ce point.
Quelle belle et noble mission que
celle de servir de trait d’union entre
les membres de la famille Vaudoise,
dispersés à de si grandes distance.s!
Je ne m’en dissimule pas les difficultés; mais j’ai la confiance que la
Société saura les surmonter et que
les efforts qu’elle fera pour resserrer
les liens entre tous les Vaudois seront couronnés de succès.
Elle pourra aussi s’occuper des
questions qui se rapportent à l’émigration, temporaire ou permanente.
On peut avoir, à cet égard, des avis
ti'ès différents ; mais il est certain
que, pour une population comme la
nôtre, qui augmente rapidement, et
qui a tant de difficultés à s’étendre
hors des limites où ses ennemi.s l’ont
enfermée, il y a de.s moments où
l’émigration, sous une forme ou sous
une autre, s’impo.se comme une nécessité. Et le mal n’est pas de quitter le pays, quand la vie y devient
trop pénible: c’est d’élre pris au
dépourvu quand le besoin se fait
sentir d’une manière particuliérement
pressante. Alors un prend le premier
chemin qui s’ouvre devant vous, ou
on se laisse tenter par de belles promesses: on vend le peu qu’on a; on
part; et une fois loin du pays, si
l’on ne trouve pas ce que l’on espérait, on est obligé de prendre ce qu’on
trouve.
C’est pour cela que chaque fondation de colonie a toujours causé
parmi nous des crainfes sérieuses;
et pour quelques-une.sles évènements
ont prouvé qu’elles n’étaient que trop
fondées.
Quels services la Société ne pourraitelle pas rendre, si elle étudiait soigneusement toutes ces (juestions, et
si, le moment venu, elle était en
mesure de nous renseigner sur les
8
— 408
terrains Favorables à la colonisation,
leurs avan toges et leurs inconvénients]
Ce ne serait certes pas une tâche
facile, mais les moyens ne manquent
pas pour de telles études, et une
société bien organisée pourrait le
faire bien plus facilement que quelques personnes qui s’en occuperaient
isolément,
11 y aurait encore d’autres services à rendre à nos frères et à nos
sœurs que les besoins de la vie conduisent à s’éloigner des Vallées. J.a
Société pourrait établir un bureau
d’informations auquel on s’adresserait
poui' tonte sorte de renseignements
sur les Vallées, et en particulier sur
les personnes qui cherchent des places; lesquelles, à leur tour, s’adresseraient au même bureau pour être
renseignées sur les place.s qu’elles
se disposeraient à occuper. Ce ne
serait pas un simple bureau de placement. il continuerait à suivre nos
compatriotes une fois placés, à correspondre avec eux, à les protégei'
de loin. Cela serait surtout nécessaire
pour les jeiine.s tilles qui vont en
sei'vice dans les grandes villes, où
elles sont exposées à tant de dangers.
Voilà quelijues uns des besoins qui
se font sentir, quelques-unes des
œuvres dont la société pourra s’occuper. Encore une lois, ce n’est pas
un programme que j'ai voulu tracer.
Je n’ai pas voulu dire que la Société
fera tout cela, ni qu’ellp ne fera que
cela, ni surtout qu’elle entreprendra
tout cela en même temps. J’ai,seulement voulu montrer que la fondation de la Sociélé répond à un véritable besoin, et qu’elle pourra
rendre de très grands services à la
population vaurloise.
Aussi j’espère qu’un grand nombro de Vaudüis voudront entrer dans
une société qui se propose un si noble but; où chacuii devra être personnellement désintéressé dans son
travail, mais où le bien de chacun
résultera du bien de tous.
N. Tourn,.
Nouvelles de M. et M.me
PAUL LANTARET.
Le 19 Novembre dernier M. Paul
Lantaret; précédemment pasteur à
Pomaret, y épousait M.lle Elise Gay,
de Pérouse.' Trois jours après, les
époux enti’eprenaient, en guise de
voyage de noces, la traversée de
Gênes à Motrievicleo, M. Lantaret
devant se rendre dans l’Uruguay,
pour prendre la direction de la
future paroisse vaudoise d’Ombues
de la Valle. On sera heureux d’apprendre que de bonnes nouvelles
d’eux viennent d’arriver à leurs familles, de rile de Las Palmas, où
le navire avait fait relâche. Que le
Seigneur accompagne ainsi nos amis
jusqu’au terme de leur long voyage,
et bénisse leur entrée parmi nos
Vandois de l’Amérique du Sud!
lleviic Poliliqiie
De tristes nouvelles nous arrivent
d’Afrique. Le major Toselli, qui
occupait famba (hauteur d’accès
difficile) Alagï a été attaqué par
toute une armée d’Abyssiniens, et
écrasé sous le nombre. On parle de
mille soldats indigènes et d’une
cinquantaine d’oflieiers et sous-officiers italiens, morts dans ce combat.
Toselli lui-même été, des premiers
à succomber.
G’est un échec réparable, sans
doute, et le gouvernement paraît
décidé à agir énergiquement; mais
le prestige de nos armes en est
momenlanénient ébranlé, et le pays
devra se soumettre à de nouveaux
sacrifices pour celte colonie qui
nous en a déjà tant coûtés,
J., P. Malan, Gérant
Torre Pellioe — Imprimerie Alpina