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Année XXXVn.
12 Septembre 1902.
N. 30.
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L’ËCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE ;
Le Synode — Lettre d’Amérique —
Questions morales et sociales — Société d’Histoire Yaudoise — Société
Vaudoise d’Utilité publique — Curé
contre évêque — Chronique — Nouvelles et faits divers — Revue Politique — Annonces.
LE SYNODE
Le Vaudois n’ayant pu rendre compte
la semaine passée, que très sommairement des travaux du Synode, nous
revenons avec plus de détails sur les
principales questions qui ont occupé
l’assemblée.
Le service d’ouverture a été présidé
par M. le pasteur Th. Gay, qui a pris
pour texte de sa prédication i Cor.
IX, i6 ; «Malheur à moi si je n’évangélise pas». Par ces paroles, dit-il,
l’apôtre a voulu i® indiquer un devoir:
celui d’évangéliser — 2^ dire à qui ce
devoir s’impose : à moi », c’est à dire
à chaque chrétien, mais d’une manière
toute spéciale au ministre de l’Evangile — 3** proférer une menace à qui
le transgresse : « Malheur ! » Nous regrettons de ne pouvoir résumer au
moins la seconde partie de cet excellent sermon, qui nous* a paru la plus
pratique. Le ministre, dit l’orateur, doit
évangéliser d’une manière permanente.
Il y a le ministère de la parole : « Ne
faites jamais un sermon ni une conférence où il n’y ait l’Evangile éternel.
Corroborez cette grande nouvelle par
la polémique, par la science, par la
philosophie, par l’histoire, par les études sociales. Mais ne cédez pas à la
tentation de choisir un thème qui vous
exalte vous-mêmes et vos facultés.
Choisissez toujours le même sujet : la
bonne nouvelle ». Il y a le ministère
de la plume. Sachez évangéliser par vos
lettres, comme le faisaient les apôtres
et par la presse, cette puissance de
notre époque — et ici l’orateur exprime
le vœu, comme il le fait en toute occasion, que les évangéliques d’Italie
aient bientôt leur journal quotidien. —
Il y a le ministère de la vie. Que toute
votre vie soit une coilitante prédication de l’Evangile.
Suit la consécration de MM. les candidats Jalla, Pons, Garretti et Gay.
M. Janni, déjà consacré par une autre
église, est appelé à faire les mêmes
promesses avant d’être officiellement
présenté à l’Eglise vaudoise dont il est
maintenant reconnu comme pasteur.
Après la vérification des mandats,
le Synode nomme son bureau, (voir le
Vaudois) et établit que les séances auront lieu chaque jour de 8 heures à
midi et de 2 h. à 6, et que les délibérations seront closes vendredi à midi,
réservant aux élections la séance . de
l’après midi.
C’est encore la Constitution qui est
en tête de l’ordre du jour, et c’est à
l’examen des quatre derniers chapitres du projet que le synode consacre
toute la journée de mardi et une partie de celle de mercredi. Mais le terrain est maintenant débarrassé des plus
gros obstacles. Il y a encore sur plus
d’un point des divergences de vues,
mais on sent en même temps chez tous
un commun désir de s’entendre et d’amener au port cette constitution si laborieusement conduite jusqu’à ce point.
La nouvelle Commission propose que
l’on reprenne la discussion aux articles
23 et 24 du projet, déjà adoptés pour
les mettre mieux en harmonie avec le
principe d’une double administration
voté au dernier synode. La proposition n’est pas acceptée et l’on maintient
les articles tels qu’ils ont été votés
l’année passée.
La discussion continue sur les autres
articles de ce chapitre VII intitulé « De
T administration de l'Eglise ».
L’art. 24 du nouveau projet (qui
avait voulu fondre en un seul les art.
23 et 24 de l’ancien) est modifié comme suit :
Art. 24. — Le Comité d’Evangélisation est l’autorité directrice de l’œuvre
d’évangélisation de l’Eglise. C’ est aussi
lui qui, lorsqu’il est délégué à cet effet
par la Table, exerce les attributions administratives spécifiées par les Réglements.
Suivent deux articles dont l’un est
la modification de l’art. 25 du projet
et l’autre est ajouté.
Art. 25. — La Table et le Comité
d’Evangélisation réunis en séance plénière sous la présidence du Modérateur
délibèrent sur les intérêts généraux de
l’Eglise.
Art. 26. — La Commission des Institutions hospitalières vaudoises a l’administration des œuvres de bienfaisance
qui lui sont confiées par le Synode.
Les trois articles suivants du nouveau projet sont adoptés avec de légères modifications, en ces termes :
Art. 27. — Les circonstances le requérant, le synode peut confier à des
commissions spéciales, composées de ministres et de laïques en nombre à déterminer, les œuvres qu’il jugera opportun.
Art. 28. — L’action du Comité d’Evangélisation, de la Commission des Institutions hospitalières vaudoiscse et des
Commissions dont mention est faite à
l’article précédent s’exerce, en voie ordi
naire, indépendamment de la Table à
laquelle cependant reste toujours le droit
de demander communication des dossiers
chaque fois qu’elle le croit utile, et de
rappeler à l’observation de la loi la
Commission qui s’en serait écartée.
Art. 29. — La Table, le Comité d’Evangélisation et les autres Commissions
synodales sont responsables au Synode
de leur gestion.
L’art. 29 du projet est supprimé et
le 30 est adopté textuellement.
Art. 30. — Les membres de la Table,
du Comité d’Evangélisation et des Commissions synodales ne peuvent rester en
charge au delà d’un nombre d’années
consécutives à déterminer par le Réglement.
Le chapitre VIII du projet : « Des
charges dans l’Eglise » ne fait que reproduire lès articles correspondants de
l’ancien projet sauf le 34 qui n’y figurait pas. La discussion porte surtout
sur l’art. 31, qu’on finit cependant par
adopter tel quel. On ajoute l’art. 38 qui
n’était pas dans le projet. Les autres
sont adoptés textuellement ou avec de
légères modifications :
Art. 31. — Les charges reconnues
par l’Eglise Vaudoise sont celles de Pasteur, d’Evangéliste, d’Ancien et de Diacre. Toutes ces charges sont sujettes à
réélection ou à mutation.
Art. 32. — Pour exercer les fonctions
pastorales au sein de l’Eglise Vaudoise,
il faut avoir satisfait aux conditions requises par le Réglement pour l’exercice
du ministère évangélique et avoir reçu
l’imposition des mains au sein de cette
même Eglise en suite d’une vocation
spéciale, ou avoir fait reconnaître la
consécration reçue par une autre Eglise
Evangélique.
Art. 33. — Les fonctions des pasteurs
sont celles que leur attribue la Parole
de Dieu, notamment dans les passages
suivants : I Pier. V, 2, 3 ; 2 Cor. V, 20 ;
Actes XX, 28; Hébr. XIII, 17; 2 Tim.
IV, 5. Ils sont particulièrement chargés
de la prédication de la Parole et de
l’enseignement religieux de la jeunesse.
Ils président au culte public de l’Eglise,
administrent les sacrements, bénissent
les mariages et, généralement veillent
sur tous les intérêts spirituels du troupeau qui leur est confié.
Art. 34. Les ministres consacrés forment le Corps pastoral, auquel sont spécialement confiés la conservation de la
doctrine, l’examen de foi des candidats
au Saint Ministère, leur consécration et
la proposition des nouveaux professeurs
de théologie.
Art. 35. — Les Evangélistes ont pour
fonction spéciale de travailler à la diffusion de l’Evangile et au progrès de la
vie chrétienne soit au sein de l’Eglise,
soit au dehors. Ces fonctions, à part
l’administration des sacrements, pour laquelle une autorisation spéciale sera nécessaire peuvent être remplies par des
personnes n’ayant pas reçu l’imposition
des mains mais possédant les connaissances et les aptitudes nécessaires pour
s’acquitter avec fruit de cette charge.
Art. 36. — Les anciens ont plus spécialement pour mandat de coopérer avec
le pasteur à la prospérité spirituelle de
l’Eglise, au soulagement des malades et
des pauvres, à la vigilance sur tous les
membres du troupeau et en particulier
sur ceux dont la charge leur aurait été
confiée dans une circonscription déterminée.
Art. 37. — Les fonctions de diacre
consistent essentiellement dans la distribution des secours aux pauvres et
dans l’administration financière de l’Eglise.
Art. 38. — Les professeurs et les
instituteurs de tous degrés au service
de l’Eglise ont le devoir de veiller, en
même temps qu’à l’instruction, à l’éducation de leurs élèves conformément aux
principes de l’Evangile.
Le chapitre IX : Du culte public, ne
donne presque pas lieu à discussion
et les articles sont adoptés à peu près
textuellement, sauf le 41 (40 du projet)
qui est légèrement modifié.
Art. 39. — Le culte public consiste
dans la lecture et la prédication de la
Parole de Dieu, le chant de ses louanges,
la prière et la célébration des sacrements
institués par Jésus-Christ, savoir le baptême et la Sainte-Cène.
Art. 40. — Les jours particulièrement
consacrés au culte public sont les Dimanches et, en outre, les jours de Noël,
du Nouvel-An, de l’Ascension et du
Vendredi-Saint.
Art. 41. — Les versions de la Bible
et les livres liturgiques destinés au culte
public doivent être soumis à l’approbation du Synode.
Le chapitre X ; De la discipline est
également voté avec quelques amendements aux articles 42, 43 et 45.
Art. 42. — La discipline la plus efficace étant celle qui s’exerce par voie
de persuasion et dans un esprit de charité et de sollicitude chrétiennes pour les
âmes, c’est à une telle discipline que les
membres d’Eglise aussi bien que les
Pasteurs et les Consistoires devront avoir
recours.
Toutefois lorsqu’un péché scandaleux
aura été constaté par le Consistoire, la
personne qui s’en sera rendue coupable
sera, par décision de ce Corps, suspendue ou exclue de ses privilèges comme membre de l’Eglise.
Art. 43. — Pour ce qui concerne les
2
Pasteurs et les autres Ministres de la
Parole, les Evangélistes, les anciens et
les diacres, les professeurs et les instituteurs de tous degrés au service de
l’Eglise, les peines disciplinaires sont les
suivantes ;
d) la censure en particulier ;
h) la censure en présence du Corps
auquel ils appartiennent ;
c) la suspension, pour un temps, de
leurs fonctions ;
d) la destitution ou, s’ils ne sont
pas en activité de service, la radiation
du rôle.
Art. 44. — Les cas dans lesquels ces
peines seront appliquées sont les suivants :
d) grave négligence dans l’accomplissement de leurs devoirs ;
h) conduite qui ne serait pas en
harmonie avec les fonctions dont ils sont
chargés, ou auxquelles ils se destinent ;
c) enseignement ou profession de
principes contraires à la Parole de Dieu
et à la confession de foi de l’Eglise
Vaudoise.
Art. 45. — Pour les ouvriers de l’Eglise, les peines portées par l’art. 43
sont prononcées par les Administrations
auxquelles ils appartiennent ; pour les
anciens et diacres, par les Conférences
de district. Toutefois la destitution et
la radiation des pasteurs, des professeurs et des ministres de la Parole sont
réservées au Synode.
Art. 46. — La réhabilit tion des personnes frappées d’une mesure disciplinaire, appartient au Corps qui a prononcé la sentence. Il y a toutefois appel
au Synode de toutes les sentences prononcées soit par les Administrations, soit
par les Conférences de district, soit par
les Consistoires.
L’Art. 47 : Dispositions accessoires et le
48 : Disposition transitoire sont également
adoptés.
Art. 47. — La présente Constitution
ne pourra être modifiée que de la manière suivante : Toute proposition de
changement, provenant du Synode ou
d’une Conférence de district, devra être
communiquée par la Table à toutes les
Conférences en temps utile pour qu’elles
puissent émettre leur vote avant la session du Synode successif. Les deux tiers
des voix des membres présents de l’Assemblée synodale sont nécessaires pour
l’adoption.
Art. 48. — La présente Constitution
sera soumise, dans le délai de trois mois
après la session synodale qui l’aura adoptée, à l’approbation des Paroisses et
des Conférences de district. Elle entrera
en vigueur quand elle aura été approuvée
par les deux tiers au moins des Paroisses et des Conférences de district
existant au moment de la votation et
à partir du jour où la Table l’aura of
ficiellement notifiée à l’Eglise"
Arrivé ainsi au terme de cette longue et laborieuse étude, le Synode
vote la Constitution dans son ensemble
et charge la Table de la transmettre,
aux paroisses et aux Conférences de
district pour le vote mentionné au dernier article. En même temps, par une
délicate pensée, il décide d’envoyer une
députation à M. le pasteur W. Meille
afin de lui exprimer sa reconnaissance
pour le travail difficile qu’il a accompli
dans le but de doter l’Eglise vaudoise
d’une nouvelle constitution, et l’assurer
de la profonde sympathie et des prières
de l’assemblée.
(A suivre).
— 2 —
LITTII W
Cnlmii.'i Valdeiise, le C Août 1Î102.
Monsieur le Rédacteur,
L’Eglise Vaudoise et nous ses représentants établis en Amérique, nous
devons nous considérer comme un rameau que Dieu a détaché de l’arbre
des Vallées pour le transplenter ici,
afin qu’il porte des fruits pareils à
ceux que produit l’arbre en Italie. En
d’autres termes comme Dieu se sert
de l’Eglise Vaudoise d’Italie pour l’évangélisation de ce pays, nous désirons
qu’il se serve des Vaudois d’Amérique
pour l’évangélisation de ce vaste continent. Comme les ouvriers sont en
petit nombre, et que d’un autre côté
il semble chaque fois plus difficile d’en
obtenir d’Italie, il faudra penser à nous
en pourvoir d’ici. Des jeunes gens bien
disposés, après quelques années passées
au Lycée, pourraient aller en Suisse
ou à Florence achever leurs études,
pour venir occuper une place ici. —
Comme quelqu’un a affirmé en Synode
qu’il n’y avait que deux étudiants
Vaudois au Lycée, l’année dernière,
et que peut-être quelque correspondance antérieure a donné lieu à cette
supposition, il est bon de constater
que même dans les années où il y en
a eu le moins, le nombre n’en a jamais été inférieur à quinze. Le Lycée
d’ailleurs nous a pourvus de régents,
et il nous en pourvoira encore davantage, maintenant qu’on enseignera la
pédagogie, le seul cours qui nous manquait pour compléter ces études. Deux
élèves-régents achèvent leur carrière à
Montevideo, et un est à l’école de
théologie des Méthodistes.
L’assemblée d’Eglise a résolu d’agrandir de la moitié le cimetière de
Colonia Valdense, le seul vaudois dans
le pays. La paroisse de Lavalle en a
obtenu un, mais à condition qu’il soit
civil et pour tout le monde. Ont été
nommés députés au Synode MM. N.
Tourn prof, et François Gauthier, membre de la congrégation de « San-Salvador », qui a été visiter les Vallées
avec son beau frère M. Daniel Guigou.
Ils manquent peut-être un peu à SanSalvador, car tant l’un que l’autre, ils
dirigeaient les cultes en l’absence du
pasteur. M. Davit passe maintenant
deux Dimanches consécutifs à San-Salvador, et le reste à Lavalle, pour s’occuper mieux de chaque groupe. Il doit
visiter aussi à « Juan Gonzalez » les
les membres et alliés d’une seule famille, qui forment une colonie de trentehuit personnes. C’est chaque fois un
voyage d’environ soixante lieues, le
plus souvent à cheval. Nous sommes
heureux de constater qu’il est content
et tout à son œuvre, ayant surmonté
les difficultés de la bâtisse de la chapelle pour Lavalle, que l’on espère
inaugurer au printemps prochain (votre
automne en Europe). Aux « Artilleros »
aussi la chapelle est à son terme, et
on l’inaugurera à la prochaine Conférence. Quant au pasteur pour cette
nouvelle paroisse, quand viendra-t-il ?
Jusqu’à présent personne n’a répondu
au cri du macédonien.
Des groupes de la République Argentine les nouvelles sont meilleures
que par le passé. De Belgrano M. Beux
écrit que les conditions de santé, mauvaises pendant quelques mois pour un
grand nombre de familles, se sont sensiblement améliorées. Ils ne manquent
encore pas de malades, mais il n’y a
plus rien d’anormal. Ils craignent d’un
autre côté le spectre de la sécheresse,
qui les menace. Les pluies de ces derniers jours peut-être sont-elles arrivées
jusqu’à eux. — M. Guigo est de retour à Alejandra, seulement il est si
loin de nous, qu’on n’a pas souvent
des nouvelles de cette paroisse. En
effet d’ici à Alejandra il y a la distance de plusieurs centaines de kilomètres.
Pour ce qui concerne les nouvelles
terre à terre, il n’y a rien de saillant. L’année se présente sous de
bons auspices, puisque le temps a
été très favorable jusqu’à maintenant.
On a fini d’ensemencer les champs, et
les gelées de ces jours favorisent l’agriculture. Le thermomètre est descendu
à zéro, pendant la nuit, pour remonter
ensuite jusqu’à douze et quinze degrés
vers midi.
Veuillez agréer mes salutations distinguées.
L. J.
8ÜESTI0NS MORALES ET SOCIALES
Du Protestant :
La Robe rouge. — «M.me Noémie
N... veut une robe». C’est son droit;
voyons, d’après l’Ouvrier, de Porrentruy,
sa manière d’exercer son droit :
« 17 décembre. — La commande est
faite d’un ton très sec ; car madame
est sur ses nerfs.... Il faut la robe pour
le 23 au soir.... Il la faut.... Sans quoi
on va ailleurs.... C’est compris ?
« 18 décembre. — La couturière ayant
reçu onze commandes dans les mêmes
conditions réunit ses petites ouvrières,
pâles et maigrichonnes, jeunes filles
de quartiers excentriques, aux doigts
de fée et au teint de poitrinaires ;
« Mesdemoiselles, vous veilliez jusqu’à huit heures.... Vous partirez à dix
jusqu’à nouvel ordre ! — ......Mais moi
je demeure à Puteaux !... Moi à Levallois !...
« — Pauvres enfants ! C’est à prendre ou à laisser.... On me force la
main ! »
« 20 décembre. — Les robes avancent, mais lentement.... Et puis, comme
on se presse, on a trop échancré les
manches. Un corsage à recommencer!...
« Mesdemoiselles vous veillerez jusqu’à onze heures.... »
Madame est venue es.sayer sa robe !...
Horreur et mauvais goût!... Un
sac!... Défaites-moi ceci!... Rajustezmoi cela ! !
M.me Noémie se vantait du tour de
force qu’elle avait obligé sa couturière
d’accomplir :
« Vous voyez cette robe, disait-elle,
très heureuse, en tapotant avec ses
mains gantées de blanc, l’étoffe chantante ; vous voyez cette robe ?... en
cinq jour !... ma chère ! faite en cinq
jours!... du vendredi au mercredi!...
seulement..., ce que je les ai secouées!...»
« — Alors, je ne m’étonne plus qu’elle
soit... si rouge.., votre robe !... Il y a
du sang dessus !...
« — ... Et qui êtes-vous donc pour
me parler ainsi... s’écrie la visiteuse
en se levant toute droite ?...
«— ... Qui je suis?... répond la maîtresse de maison, très lentement... Je
suis... femme et mère... et chrétienne !...»
Pierre L’Ermite.
Société d’Histoire Vaudoise
« Minuit ne suffit pas..., le dimanche
non plus.
« Dans l’atelier, c’est une fièvre.
« S’agit de ne pas perdre cette cliente
là ! On connaît son caractère... ; elle
en ferait partir dix autres....
« On passera toute la nuit.... Mais
vers deux heures du matin les pauvres
petites jeunes filles, à bout de forces,
tombent, le nez dans l’étoffe rouge
aveuglante, alors on les laisse dormir
sur leur chaise, écrasées, anéanties de
sommeil, sanglées dans leurs corsages
de belle tenue, et, au bout d’une heure,
on les secoue, on les réveille ; puis
avec du café bien fort, on leur redonne du ton : « Va ma petite ; ne
plaque pas la garniture comme du zinc ;
de l’air ! ! de la poésie ! !
*
* *
Et comme, dans un salon connu.
Société Vaudoise d’Utilité publique
La séance annuelle de cette Société
a eu lieu lundi soir i courant à la Maison Vaudoise. Le nombre des membres
présents n’était pas très considérable.
Il l’aurait peut-être été davantage si
le bureau avait eu soin de publier le
programme de la séance.
Quoique le président, M. le professeur A. Vinay, fût présent, c’ est le
vice-président, M. le prof. Jahier qui a
présidé. Il a présenté un rapport oral
sur la marche de la Société et le travail accompli par le bureau pendant
ces dernières années, et s’est arrêté
en particulier sur les deux Congrès historiques d’Ivrée (1900) et de
Saluces (1901) auxquels les représentants de notre Société ont été fort bien
accueillis.
M. le professeur Vinay a ensuite
rendu compte du Congrès tenu récemment à Aoste, où le représentant de
la Société d’Histoire vaudoise a reçu
l’accueil le plus cordial et a siégé comme
l’un des vice-présidents du Congrès.
Contrairement à ce qui arrivait les
autres années, aucun des membres du
bureau ne demande à être mis à la
retraite. Ils se .montrent au contraire
disposés à travailler avec plus d’entrain
que jamais pour donner un nouvel élan
à la Société, qui a un peu sommeillé
ces derniers temps. Mais ils engagent
les autres membres à ne pas laisser le
bureau seul à la tâche, mais de fournir
chacun sa part de travail, en quoi ils
ont plus que raison. Même les contributions sont versées d’une manière fort
irrégulière et il y en a beaucoup d’arriérées. Que chacun pense à se mettre
en règle.
Sont nommés membres du bureau :
MM. Alex. Vinay, président
D. Jahier, vice-président
B. Léger, secrétaire
J. Maggiore, caissier
J. Jalla, archiviste.
Nous leur souhaitons une année d’activité féconde et de bonne coopération
de la part de beaucoup de membres.
;
La VIH Assemblée générale de la
Société Vaudoise d’Utilité publique a
eu lieu mardi* soir 2 septembre, sous
la présidence de M. le professeur Ribet.
Après la lecture du procès-verbal de
la VII.e Assemblée, le président lit
un rapport fidèle et soigné sur la marche de la Société pendant l’année écoulée. Le bureau a tâché de réveiller Tac-
3
tivité des sections, mais sans beaucoup
de succès. Quelques-unes seulement se
sont réunies une ou plusieurs fois pendant l’hiver. Etant donnés le caractère
et l’organisation de la Société, le Comité central ne pourra jamais exercer
une activité très féconde si les sections
ne travaillent elles-mêmes, chacune faisant connaître ses besoins locaux et
les œuvres qui pourraient être entreprises dans sa circonscription. ,11 est à
espérer que les efforts du bureau dans
ce but auront plus de succès dans la
nouvelle année.
Le Comité central a tenu deux séances,
une à La Tour, l’autre au Pomaret.
Dans la dernière il a décidé de consacrer particulièrement son activité,
pendant la nouvelle année, à encourager
le progrès dans les soins à donner au
bétail, en commençant par la tenue de
l’étable et la propreté des animaux. Il
I y aura un concours à deux prix d’encouragement. — Et voilà un objet dont
les sections devraient s’ occuper au
moins autant que le Comité central.
La Commission de révision, par l’organe de M. le professeur J. J. Malan,
déclare que la comptabilité du caissier
est en règle.
M. Aug. Meille, rappelant la généreuse initiative du regretté M. le Comm.
Paul Meille pour doter la Tour d’un
établissement de bains populaires, demande, au nom de M.me veuve Meille,
si la société ne pourrait pas s’occuper
d’une manière spéciale de l’œuvre à
laquelle M. Meille a consacré ses dernières forces. On répond qu’une Commission a été instituée dans ce but
par les soins de M. Meille lui-même.
C’est à elle que revient l’honneur, en
même temps que la charge, de conduire à bonne fin cette œuvre excellente, qui a tout l’appui moral de la
société et qui se recommande d’ellemême à l’intérêt tout particulier des
membres habitant la Tour et environs.
Tous les membres du bureau sont
réélus, savoir MM. J. Ribet professeur
président ; Dr. A. Rostan, médecin,
N. Tourn, D. Ricca e J. Jalla professeurs.
M. Beurrier donne dans le Chrétien
Français, d’intéressants détails sur le cas
(déjà mentionné dans YËcho) de l’abbé
Bessède, curé de Belmontet (diocèse de
Montauban), que sa paroisse ne veut
laisser partir à aucun prix et qui jusqu’ ici
a tenu ferme malgré tous les efforts de
l’évêque.
La commune de Belmontet a trois
sections : Belmontet, Saint-Caprais, La
Salvetat. Plus personnes n’allait à la
messe si ce n’ est une vingtaine de
bonnes femmes. M. Bessède arrive, tous
reprennent le chemin de l’église. Il n’y
a pas dix personnes qui manquent les
offices du dimanche aujourd’ hui. On
était divisé, l’abbé Bessède a fait par
t » ^
tout l’union et il n’y a plus qu’une
famille là ou son prédécesseur avait
mis la discorde.
L’abbé Bessède est simple et bon, il
est à la disposition de tous ses paroissiens, il donne tout ce qu’ il a et se
donne lui même. A toute heure du jour,
on le voit courir d’une ferme à l’autre,
ce n’est pas lui le curé en pantouffles,
qui attend au coin de son feu la dîme
de ses paroissiens et les flatteries de
quelques dévotes.
Il prêche l’Evangile et rien que l’E
vangile. Il n’attaque pas le dogme, il
le laisse dormir tranquille dans le latin
de la théologie. Mais il prêche comme
le rabbi de Nazareth, en un style simple et imaginé, un sermon toujours
ancien et toujours nouveau : « Mes enfants, aimez-vous les uns les autres ».
Le peuple a reconnu en lui un démocrate sincère, non un de ces libérâtres hypocrites qui embrassent la République pour mieux l’étrangler. Alors
on s’est mis à l’aimer et en sa personne,
il a fait aimer le Christ dont il est le
disciple..
Et voilà la cause de la disgrâce de
l’abbé Bessède. Ses succès furent ses
crimes. Il y a eu des jaloux, il y a eu
les hypocrites et les pharisiens dénoncés et démasqués. Inde irœ.
L’envie a fait lâchement son œuvre
sous mains, dans un palais épiscopal
où jamais l’abbé Bessède ne voulut
aller salir sa soutane dans l’antichambre
des courtisans et des valets.
Un décret arrive un beau matin de
l’Evêché, l’abbé Bessède est envoyé en
disgrâce. Aussitôt, protestations indignées de tous les paroissiens, 137 sur
138 électeurs signent la pétition. Les
signatures ne suffisant pas, un beau jour,
tous les habitants de la commune, drapeau en tête, vont à Montauban réclamer auprès de l’évêque le maintien du
curé Bessède. Jamais à Montauban, on
ne vit pareille manifestation, le palais
épiscopal fut envahi, et dans l’avenue
qui y conduit la circulation fut arrêtée
pendant plusieurs heures.
L’évêque s’entête. Cette démarche
est un triomphe pour le curé disgracié,
il ne sera pas dit que l’évêque est
vaincu par un petit curé de village.
L’évêque répond en envoyant au président de la fabrique une lettre qui
signifie la volonté épiscopale d’installer
l’abbé Gleye dans l’église de Belmontet.
Les délégués épiscopaux sont fort mal
reçus et reviennent avec le papier épiscopal que le président de la fabrique
n’a pas voulu recevoir.
L’évêque alors adresse une lettre aux
curés voisins, qui en donnent lecture
du haut de la chaire à leurs paroissiens. Mais à quoi bon ? cela ne se
passe pas à Belmontet et Monseigneur
n’a pas encore fait la conquête de
Belmontet.
Alors il essaye de parlementer. Un
jour on voit arriver une voiture chargée de prêtres qui viennent solliciter
et raisonner l’assiégé. Celui-ci ne cède
pas et les assiégeants s’en vont comme
ils étaient venus.
L’évêque lance par huissier une sommation au premier adjoint, remplissant
les fonctions de maire à Belmontet.
Celui-ci hausse les épaules et demeure
impassible.
Alors l’évêque essaye de gagnerl’abbé
Bessède par la flatterie. Il le fait venir
dans son palais épiscopal, le reçoit en
présence de son grand vicaire, le traite
de cher abbé, mon bon curé, etc. Le
curé sourit et ne répond pas. L’évêque
tend la main, le curé garde les mains
derrière le dos. A la porte, l’évêque
veut embrasser le cher curé. « Non,
Monseigneur, dit l’abbé Bessède, je ne
veux pas de baiser de Judas».
Le plus beau de l’affaire c’est que
Mgr Fiard a voulu avoir son petit
coup d’etat. L’abbé Gleye est venu avec
un serrurier de Montauban. Pendant
que les paysans étaient dans leurs
champs, la porte de l’église de Belmontet a ete enfoncée et une nouvelle
serrure a été placée, le délégué épiscopal se retirant tout fier d’emporter
les clés dans sa poche. Hélas! l’alarme
a été donnée, on accourt. Le prêtre
crocheteur faillit avoir un mauvais parti,
et d’un même élan, la porte est enfoncée,
le peuple reprend possession de son
église.
C’est alors que je suis arrivé à Belmontet et que j’ai donné ma conférence
sur la République et le Concordat. Je
n’oublierai jamais ces visages attentifs
et intelligeants, ces yeux pétillants,
ces bruyants applaudissements, lorsque
je leur parlais de tyrannies épiscopales,
des prêtres indignes, de la nécessité
d’un rajeunissement de l’Eglise. Quand
à la fin de la conférence l’abbé Bessède
a pris la parole pour me remercier,
c’était un délire et tous les hommes se
sont levés pour prêter serment de fidélité, tandis que les femmes et les enfants applaudissaient à tout rompre..
...Qui sait si Belmontet ne sera
pas le berceau de la réforme que nous
rêvons ?
Et en sortant du seuil de cette église,
j’apercevais au loin, dans les premiers
feux du soleil levant, le clocher de
Saint-Caprais, encore une église anticoncordataire. Je lui ai envoyé mon
salut, pour qu’il vole de clocher en
clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame.
Quel Te Deum nous chanterions ce
jour-là !
André Bourrier.
dJîî(oyiûiJïi
La Tour. — Conférence.
Dimanche 31 Août, les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens de la Tour et
de Saint-Jean étaient convoquées dans
une salle du Collège pour entendre une
conférence de M. l’ingénieur Emile
Eynard, du Comité du groupe Piémont,
sur le XV.e Congrès universel des
Unions, réuni à Christiania le mois
passé. Le distingué conférencier, qui
ne laisse passer aucune occasion de
travailler au réveil des Unions chrétiennes de Jeunes Gens, a parlé d’une
manière très intéressante, et ceux qui
Font entendu ont pu comprendre et
sentir en une certaine mesure le souffle
de chaude affection qui régna dans
l’imposante assemblée.
Vaudois du Wurtemberg. M. le
prof. Vinay nous communique la carte
postale suivante :
Hessigheim, le 2 septembre 1902.
Réunis aujourd’hui dans le presbytère de Hessigheim, nous nous souvenons avec plaisir des amis des Vallées
et leur envoyons des salutations cordiales.
Maerkt, J. D. Gille, Talmon, MaNEVAL, Sauberschwarz.
Nouvelles et faits divers
De l'Eglise Libre:
On sait ce qu’est la mutualité scolaire. Les écoliers, au nombre aujourd’hui de plus de cinq cent mille, apportent le lundi matin à leur maître
dix centimes, dont cinq s’inscrivent sur
un livre de caisse des retraites pour la
vieillesse et cinq sont destinés aux condisciples malades.
Le Signal nous raconte qu’un instituteur du Morvan, ayant dans son
école des enfants de l’assistance publique, remarquait avec chagrin que ces
pauvres déshérités, n’ayant pas les dix
centimes, restaient en dehors du grou
pement de leurs camarades. « Il ne
peut pourtant pas y avoir de parias
dans les écoles de la République », se
dit-il, et son regret fut bientôt partagé
par ceux qui étaient à même de porter
remède au mal. Le Gouvernement a
voté quelques fonds au profit des pupilles de l’assistance et, sur son invitation, quarante-cinq Conseils généranx
ont mis par des crédits spéciaux cette
catégorie d’écoliers mutualistes dans la
même situation que tous les autres.
Remarquez que, arrivés à leur majorité,
ces jeunes gens sans famille auront,
plus que tous les autres, besoin d’en
trouver une dans la camaraderie scolaire. Et voilà, certes, qui mérite un
bon point à cette œuvre de la mutualité entre élèves et anciens élèves.
Un évadé. — Sous ce titre, le Chrétien Français rappelle que M. Combes,
le nouveau président du Conseil des
ministres, en France, est un évadé. Il
fit ses études au séminaire d’Albi et
prit la soutane, se destinant à la prêtrise. De bonne heure, il sentit un dégoût pour le ministère et passa plusieurs années dans l’enseignement, sans
demander l’ordination sacerdotale. Il
professa la philosophie au collège des
Assomptionnistes, à Nîmes. Il soutint
son doctorat en philosophie devant la
Faculté des lettres de Rennes, en 1857.
L’abbé Combes, qui avait alors 24 ans,
professa ensuite la philosophie à l’institut diocésain de Paris. Dès lors il
prépara son évasion en étudiant la médecine, 11 passa sa thèse en 1867, et
quitta F habit ecclésiastique. — On
s’étonne moins des mesures prises contres les congrégations enseignantes. Que
de fois déjà l’Eglise catholique a trouvé
ses adversaires les plus décidés parmi
ceux qui avaient appris à la connaître
de plus près ?
Il se trouve, dans le Lot, un singulier village: c’est Sabadel, où le pasteur
de Lamothe-Fénelon a été appelé, chose
inouïe, par le parti clérical indigné contre
le curé de la paroisse. Il se rend à l’invitation et trouve, à la station de Vert,
l’adjoint qui l’attend avec sa voiture.
Le soir après son arrivé, il a un auditoire de 80 personnes, qui s’est élevé
plus tard à 100, 130, 150, hommes et
femmes, presque tous debout, ne pouvant pas toujours franchir le seuil. Le
maire, vieillard très considéré, très conservateur, est là avec sa famille. Ces
gens, presque tous, ignorent absolument ce que nous sommes, et sont très
étonnés d’entendre les prières, l’Evangile, le nom de Jésus-Christ, la croix,
la Rédemption. Le culte, devenu régulier, a réuni, du 31 janvier au 31 avril,
de 80 à 85 auditeurs en moyenne. Depuis, l’œuvre a fléchi, mais elle n’a pas
cessé.
{Eglises Libre).
La Société des Ecoles du Dimanche
va mettre prochainement en vente le
nouveau recueil de chants pour les Ecoles
en deux éditions l’une en musique à 4
parties, l’autre ne contenant que les paroles. Le travail a été fait par la maison
Berger Levrault, c’est dire qu’il est soigneusement exécuté. Le nombre des cantiques a été sensiblement augmenté, et
ils sont rangés d’une façon commode et
pratique, suivant leur contenu; la disposition de la table des matières, permettra
de trouver aisément les cantiques appropriés aux sujets traités à l’école.
Allemagne. - Les Eglises du Refuge sont en train de disparaître; leurs
4
jours semblent comptés. Celle de Stolp,
en Poméranie, vient de signer son acte
de décès et de se reconstituer en « paroisse évangélique». Par suite de sa
réorganisation et de sa fusion avec une
paroisse luthérienne, elle aura 5,000
membres au lieu de 350, qu’elle posséuait hier encore. Elle datait de 1685
— l’année de la Révocation. — Il n’y
a plus, en Poméranie, que quatre petites communautés réforméts : Stargard
(500 âmes), Stettin (760), Pasewalk
(700), Colberg (190). Ces petites Eglises, autrefois prospères et où l’élément
français tenait une place importante, ne
sont plus que l’ombre d’elles-mêmes.
Elles ont conservé dans leur culte fort
peu de particularités caractéristiques et
la situation de leurs pasteurs n’est pas
des plus enviables. Malgré tout, il y a
quelque mélancolie à voir disparaître
ces témoins du passé.
(Semaine Religieuse).
Etats-Unis. — Un prêtre nommé
Shinnors écrit que les Etats-Unis sont
pour les Irlandais le chemin de l’enfer.
Au pays natal ils étaient de l’église
« qui seule sauve », au pays nouveau
une bonne moitié d’entre eux passent
au protestantisme ou bien ils tombent
dans l’irréligion absolue. Les ressortissants à d’autres nationalités échappent
à cette loi : italiens, espagnols et autres, parce qu’ ils ne parlent que leur
langue, leurs enfants s’abstiennent de
fréquenter les écoles de langue anglaise.
En d’autres termes la persistance de
l’ignorance de ces gens est pour 1’ Eglise catholique le seul moyen de les
conserver. Qu’ils apprennent l’anglais,
leur horizon s’élargissant ils distinguent
la tyrannie spirituelle qui règne dans
l’Eglise catholique, les uns entrent dans
une Eglise protestante, les autres perdent toute foi religieuse ; de façon ou
d’autre ils sont, eux, perdus pour l’E
glise catholique.
Inde. — Du Signal:
On sait que le boudhisme enseigne
l’amour des animaux, ces frères inférieurs. Voici quelques détails sur la
maison de retraite pour animaux de
Sodepour, à quelques kilomètres de
Calcutta. Ils sont empruntés à une revue anglaise.
Cette maison de retraite abrite 450
vaches, 80 brebis, 100 chevaux 200
pigeons, 50 poules et quelques dou
zaines de chiens, de chats et de singes.
Le directeur a 80 employés sous ses
ordres. Des vétérinaires visitent périodiquement les pensionnaires et indiquent les remèdes qui doivent Irur être
administrés.
Tous les animaux peuvent être ad
mis dans l’asile. On y a vu des élé
phants et des serpents. On ne leur
demande rien, sinon que de vivre en
bonne intelligence avec leurs voisins.
Il paraît qu’ils le font de bonne grâce
et que les conflits sont très rares à
Sodepour. Seuls les singes font quel
quefois des farces aux autres retraités.
Mais une honnête plaisanterie n’est pas
interdite.
— 4
ensemble de mesures qu’ils croiraient propres à réprimer ces abus.
Les ministres leur ont témoigné l’importance qu’ ils attachaient à ce grave
sujet et ont donné l’assurance qu’ils étaient disposés à leur prêter leur concours dans l’œuvre de haute moralité
qu’ils pousuivent et ont promis de faire
étudier avec intérêt l’objet de leur demande.
Revue Politique
France. La Société de protestation
contre la licence des rues et la Ligue
pour la moralité publique ont été reçues
par M. le président du Conseil et M. le
garde des sceaux. Elles leur ont exposé
avec force les dangers que présente pour
la jeunesse et pour les mœurs l’exposition,
devenue si audacieuse, aux vitrines ou
étalages publics, des dessins, journaux
ou titres de livres offensants pour la
décence publique et leur ont soumis un
La grève générale de Florence qui
avait tiré son origine d’une petite grève
partielle de quelques centaines d’ouvriers, est heureusement finie. La population de Florence avait été plongée
pendant plusieurs jours dans l’inquiétude ; des ouvriers chargés des services
publics tels que pompiers, employés du
gaz etc., s’étaient rendus solidaires avec
les grévistes et de graves désordres
menaçaient la ville. L’action du gouvernement a heureusement été énergique; 500 grévistes ont été arrêtés et le
travail a été repris dans toutes les
fabriques, non pas par le conseil des
meneurs, ainsi que les socialistes se
sont plu à l’affirmer, mtiis parce que
les grévistes, à bout de ressources, n’ont
pas pu tenir plus longtemps.
__ Le congrès socialiste d’Imola est
le grand évènement de la semaine.
Presque toutes les provinces du royaume
y sont représentées par plus de 800 délégués. Entre autres importantes questions, l’assemblée était appelée à décider
si le parti socialiste compte suivre la
voie révolutionnaire ou celle des réformes. Ferri, Labriola et consorts, orateurs des intransigeants, soutiennent
qu’il faut repousser tout compromis avec
le gouvernement bourgeois; Turati et
Treves, plus raisonnables, pensent avec
raison que pour être efficace dans sa
propagande, le parti doit choisir la voie
des réformes graduelles et progressives
et accepter loyalement l’appui de la
bourgeoisie, chaque fois que cette coopération est favorable aux intérêts du
peuple. La majorité du congrès se
range à l’avis de M. Turati.
— lœ lieutenant colonel de SaintRémy, du 2“® chasseurs, inculpé de désobéissance pour avoir, dans les récentes
luttes de Bretagne à propos de l’application de la loi sur les congrégations,
refusé de se conformer aux ordres de
ses chefs immédiats et du préfet de
Morbihan, a comparu, vendredi dernier,
devant le conseil de guerre du 2“® corps
d’armée à Nantes. L’accusé reconnaît
d’avoir transgressé les ordres de ses
supérieurs, et n’avoir pas su concilier
ses devoirs de soldat avec le sentiment
de sa conscience de catholique. Malgré
ces aveux, malgré les déclarations formelles du code militaire, le colonel
St-Rémy a été acquitté ou à peu près,
vu qu’il n’a été condamné qu’à un jour
de prison. La sentence injuste est maintenant sévèrement commentée par la
presse libérale qui voit chez les juges
un parti pris de ménager le colonel et
dans cet acquittement, pour un manquement formel à la discipline, un précédent dangereux qui pourrait avoir
plus tard de fort graves conséquences.
— Des nouvelles récentes de la Chine
annoncent que les Boxers, qui ont massacré tant d’Européens et ont été la cause
de la dernière guerre, tendent à relever
la tête. Il paraît qu’une proclamation
de ces fanatiques, invitant le peuple à
massacrer les étrangers, aurait été faite
dernièrement à Canton. Ce réveil du
nationalisme chinois serait dû à l’inauguration du chemin de fer de Canton
FIong-Kong et aux mesures sévères
que le gouvernement chinois a été
obligé de prendre pour garantir aux
puissances le payement de l’indemnité
de guerre.
— Le président des Etats-Unis, M.
Roosevelt, a failli être victime d’un accident. Il s’agit d’une rencontre de la
voiture présidentielle avec un tramway
électrique. Le président a été blessé au
vLsage, son secrétaire, qui l’accompa
gnait, l’a été beaucoup plus grièvement
et les chevaux ont été tués sur place.
M. Roosevelt a reçu une foule de lettres et de télégrammes de félicitation
pour avoir d’une façon presque miraculeuse , échappé à un aussi grave
danger.
________.1- c
®avssg©i î®fmi
----------
Calendrier-Programme de V Union
Chrétienne de Jeunes Gens. 1902-03.
Paris, 14, Rue de Trévise, IX.e
Au sujet de cette publication, nous
recevons ;
Paris, le 4 Septembre 1902.
Monsieur,
Le Comité Directeur de l’Union Chrétienne de Jeunes Gens de Paris vous
serait obligé de bien vouloir recommander à l’attention des lecteurs de
vatre journal son nouveau CalendrierProgramme que nous enverrons franco
à toute personne qui en fera la demande.
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du N. du 6 Août 1902.
Vercingétorix, A. Escouffier. — I.’Eucalyptus. — Réponse d’Esope. — Une
pensée aux jours d’autrefois. — Pensée.
— Tentation. — Jeanne d’Arc et le
capitaine de Baudricourt. — Maxime.
— Le talisman d’Agnès (suite), M.lle
Yvonne Pitrois. — Louis XI a Plessisles-Tours. — Aux chercheurs, questions XXXVI-XXXVIII.
Cours d’instruction complémentaire
M.lle M. Besson, maîtresse supérieure
et prof, d’allemand et de français, ouvrira, D. V. chez elle, en octobre —
avec la coopération d’autres professeurs
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