1
Année XIIP.
PRIX D'ABONNÈMENT PAR AN
Italie . . . . . L. 9
Tou8 les pays do rünion de
poste . . . » ft
Amérique d« Sud . . . » 9
On s’aboTule:
Au bureau d’Administratlon ;
Chez MM. les Pasteurs ,
Chez M. Ernest Robert (Plgnerol) et
-à la Librairie Chiantoro et
P-Iasoarçlli ( Pignerol ).
L’abonnement part du Ir Janvier
Pt 80 paie d’avance.
N. 5.
Février 1887
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 contimes cliàcun.
Annonces: 30 centimes par ligue
pour uno seule fois, Id cen.
times dé 2 à 5 fois et 10 oen
times pour fi fois et an dessus
S'adresser i>our la Rédaction et
l’Administration à M. le Pasteur II. Bosio — Saint êêrmaiHC’iuson (Pinorolo) Italie.
! Tout obangeineut d'adresse est
l! payé 0,25 centimes.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous nie seres témoins. Aotbs 1, 8.
O m 111 a 1X* e.
Un <lébi)urlié. — Si Dkmi voulail, il nous
chaupcrail Ions. — Kvangélisation. — Lps
SnliilislHs, -r Cht'oniqiie XHiudoUe. — Souscription. fienue polilique.
Un débouché
Un de nos abonnés nous écrivait
dernièrement:
«Le Témoin ferai tu ne oeuvre uliieen
publiant souvent des nouvelles de nos
colonies d’Amérique, L’athmosphêre
des colonies est autrement pure que
celle de Marseille. La lettre de votre
correspondant du Missouri en est une
preuve. Pourquoi-les pasteurs n’entreprennent-ils pas une croisade permanente pour changer la direction
du débouché offert à notre jeunesse?
Je croîs fermement que .si l’on s’efforçait de tarir l’émigration dans le
midi de la France et d’accroître celle
qui se fait dans l’Amériqne du nord,
les Vallées elles-mêmes en ressentiraient une bienfaisante influence.
Cette question est importante entre
toutes celles qui s’agitent au sein de
notre église. Une partie de la jeunesse
Vaudoise des deux sexes passe un
certain nombre d’années à Marseille
où, sauf de rares exceptions, elle se
Sîu'mnl la vérité avee la charité. Eim. iv, 15. ^
__^ __ ' _ I
, I
corrompt inévitablement. C’est là une
source de mal moral, physique et
économique pour notre petit peuple.
IjCs moyens de combattre ce mal
dans sa cause même, sont plus faciles
à trouver qu’il ne semble au premier
abord; il n’y a rien d’impossible pour
qui sert une bonne cause».
*
» *
Nous croyons avec notre correspondant, que la question d’un
débouché pour le trop-plein de
nos vallées est d’une grande importance. Le problème ne ae pose
pas seulement pour noua, mais
presque chez tous les peuples de
l’Europe.
Un malaise économique provenant de causes fort diverses,
pousse dans la voie de l'émigration des milliers d’italiens, d’allemands, de suisses et d’habitants
du Royaume-Umi. Aux besoins
matériels s’ajoutent, bien souvent,
d'autres mobiles, tels que le désir
de s'affranchir de . l’autorité des
parents, le désir de voir d’autres
contrées et la vanité masculine
et féminine à satisfaire.
2
.34,
Quoiqu’il en soit, étant donnée
la nécessité d’un débouché, le
moins que l’on doive chercher,
c’est que ceux qui s’y rendent ne
courent pas le risque de se perdre
moralement là où ils sont allés
pour gagner quelque’argent.
Le raidi de la France, d’après
le témoignage unanime de ceux
qui voieht les choses de près et
qui ont à cœur le bien des thüdbis,
est loin d’avoir enrichi n%tre population de biens temporels, tandis
que le mal moral qui en est venu
aux Vallées est incalculable. Cela
a été dit depuis longtemps et
répété avec une insistance qui
prouve elàiretnent que le mal ne
téïiid pas â dimiüüéi’.
«
*
Les remèdes sont-ils aussi faciles
à trouvef que sétübie le croire
notre correspondant? Nous avons
nos doutes sur ce point.
L’on peut agir, par voie de eonséils, sur la jeunesse inexpérimentée qui ne se doute gnè'res des
dangers qui l'attendent; l’on peut
faire appel au bon sens des parents
qui eh ont, biais est-ce là une
barrière suffisante pour arrêter te
courant?
Un évangéliste vaudois, bien qualifié, néùtrâlisèrait en phrtie les
inflbences démoralisantes qui agissUnt Bùr nos corn patriotes en
séjour 'dans les vil'les'du littoral
français. Mais cette tâche ü’est
pas de oelles, que lé premier venu
peut acomplij:, à supposer même
que léS moyens matériels ne fassent pas défaut pour une ïeuvre
de ce genre.
Encourager l’émigration vers
l’Amérique du nord ou du sud?
A la bonne heure. On l’a fait, on
peut continuer à le faire. Jusqu’ici
on n’a pas eu à se repentir d'avoir
ainsi agi. Le malheur est que le
courant américain et le courant
marseillais, ne se rencontrent pas:
et le premier fût-il beaucoup plus
fort que le second , ne saurait le
tarir. L’émigration américaine se
recruté de familles peu à leur aise,
ici, qui échangent une patrie pour
une autre, une propriété trop
petite pour une plus grande, capable de fournir du travail et du
pain à une famille. L'émigration
française se recrute d’individus
isolés, jeunes gens ou jeunes filles,
qui partent avec l’espoir de gagner
quelque argent pour revenir ëhsuite au pays. Les vrais émigrants se fixent dans le pays de
leur choix; tandis que ceux qui
prennent le train de Nice-Marseille,
erreront ' d’une place à Vautre
jusqu’à ce qu’ils prennent leur
billet de retour.
Que l’on èhcourage donc l’émigration, dàtls le Mîssoùri ou ailleurs, des fàni'illes tjüi oüt bësbin
de travail; que l’on décourage
les promenades dangereuses à Nice
ët à Marseille; hihiè, ëti attéhdant
que le coütànt hiarsêillaià soit
tari, que l’on fasse quelque chose
de pratique pour les Vaùdéis du
litttirâl frân^âîs. h. b.
Si DS'eo voàiiiil, il ItAns chiiii|«râU tks
il e$l impossible d’ndmeUre que le
bien domine dans ce tjiondej chacun
est obligé d’avouer que le mal est en
3
-85
tous, al a,., ojio? IQUS i^e p,ro,fendes
raaine?. Msis rptíguejl empéeha les
hOrtiJiTieS’ dp confesser leurs propres
péchés, et de les délaisser. L’on ypudrpil voir les autres changes, «'tant
de changer soi^naéipp; de conduite. Le
coeuv s’habitue, de, plus en plus an
péché,, il s’eudiurcit;, deyieui; incppabié dp repentance, et alo,rs'au lieu
de feconnaîlrp sa propre culpabilité,
l’op est topL disposé à jfiler la faute
sur Dfeu, s’il p’y a pas plus de bonté
pa,rmi;les Loinnjes; « Si Dieu voulait,
il nous changerait tous ».
Sans doute que l’existence du mal
est) up grand prpblèmei. fit Von peut
Lien se demander co,çnmeut il s'est
qup. desi créafe,.ne« soçttw bonnes
de?! tneins de Dieu., sfeent deMenues.
n^auivais^, Dieu est grand, itn’e pas
seuleineîiL créé des asirps qui marchent, ayee une régularité parfaite,
il, n’a pas seulement donné |fi. vie k
des êtres qui suiyont iiTésistibÎenaent
leurs instincis, il a foriné des oréatqr'es capables de se déternniner par
elles-mêmes, dp sp conformer ou de
résister é sa volonté. Le diable u’a
pas persévéré ¿ans la vérité ; des anges
n’ont pas gardé leur oriigina; Évo et
édam, séduits par le serpent, ont
d,ésohéi au commandement de DioULes hummes doivent donc se dire:
Nous, sommes unp race de désohéissants, des enfants de rébellion, et
nous devons porlef |a conséquence
de notre désobéissanGe. Et abandonnés
à npus-mêmftS PPUS la porterions certainement iusqu’à son term.e extrême:
le feu èferpe! préparé aq diable et à
ses anges
Si tous les hommes n’arrivçai pqs
là, c’est que Dieu veut jes sauver,
et en les sauvant ¡I les change. Cpiie
volonté s’est manifestée par up ampur
qui surpasse toute inieÜigençe. *,t)ieu
a tapi aimé je monde qu’l! a douné
son Fils unique... Il veut que tous
les hommes soient sauvés, et qu’ils
parviennent à la connaissance de la
vériié. — Dieu les. a tous renfermés
dans la •’ébelHon, pour faire miséricorde é feus. Il use de p,ati®”ne
envers uous;, ne vouÎnnt point qu’aucun
I périsse, mais que tous viennent à, la
! repentance ».
Dieu déploie pour cela, Lonfes les
richesses, de sa bonté, il relient sa
juste colère, il supporte, il donne
; du temps; il nous enseigne et ùéus
j attire par loules sortes de bontés et
i de Gom,passions, comme aqssi par des
afflictions, quand nous ne savons pas
profiler de ses bontés, afin qqe reuÌ trani en nous^mémes, nous relqur; nions à Lçi, comme deg enfanls
perdus. Il fait, plçs que npirs aitirer,
il dpnnp le yo,ulpir et fefeire selon sa
bienveillance.
Dieu donc a fait et fait tout popr
nous sauver. « Vous, êtes sauvés pay
grêcev- Les .<'mhesses, de son amour,
les, dispensations de sa Providenco,
l’action de sa paròle, par la puissance du Saint-Espi:ii, concourent à
epia. Pourquoi tous ne sonthils pas
changés? Pourquoi tous ne SW.I-ÜS
pas sauvés*? Parçequ’ils résistent, pt
ne veulent, pas ce que Dieu veut.
Le niinislère de Jésus-Cfirist à l’égard de Jérusalem se résume trisfe"
ment en ces mots: «Jérusalem, Jérusalem, qui lues les prophètes...
combien de fois ai-je voulu rassembler les enfants... et vous ne l’avez
pas voulu».
Gommant voulpz-voiis que Ejieu
change les hqmmqs aiUrement qué
par sa grâce, eq Jésus-Cfirist, et par
la puissance de son Saint-Esprit?
Q.uapd, uù homme, coni me
Squl de Táfáp, aurait été sauvé, et
par là phangé, par la gi'âce qui est
en Jésu.s-fihnsl, etqup toqs ips autres
seraient perdus, ils le seraient jusipm^dtj parcequ’ils ainaient mép,tiéé
le safet qui est en Jesus Cfid|^l, et
qui pal. annoncé à toute çréalure.
Noqs voudrions, disent quelquesuns., que Dieu nous empêchât de laica
le mal. Qu’est-ce à dire? Qua,nq vo.us «
êtes en voie de dire un liiensonge ,
voulez-vous que Dieu arrête votre
langue en Iq p.aralysanl? Quand vous
convoitez, vfiulep-vous qu’il vous
rende aveugle pour que vous ne
voyiez p,fi)s l’objet de vos désirs ?
Quand vous levez là inain conLi e votre
4
prochain, voulez-vous qu’il rende
voire bras sec? Quand Dieu vous aurait malériellement ertlpêché de faire
le mal, en seriez-vous meilleur ?
Combien y en aiirail-il qui seraient
semblables à Jéroboam? (1 Rois 13).
Dire: « Si Dieu voulait, nous serions
tous changés », c’est dire que Dieu
est l’aiUeur du mal, et qué si le mal
subsiste, la faute en est à Dieu. Parler
ainsi, c’est méconnaître et mépriser
l’amour de Dieu qui a livré JésusChrist à la mort, et l’a ressuscité,
pour qu’en Lui, nous soyons de nouvelles créatures.
« Ceux de la maison d’Israël ont
dit: La voie du Seigneur, l’Eternel,
n’est pas bien réglée. O maison d’Israël! sonl-ce mes voies qui ne sont
pas bien réglées? Ne sonl-ce pas
plutôt vos voies qui ne sont pas bien
réglées? C’est pourquoi, ô maison
d’Israël! je vous jugerai chacun selon
ses voies, dit le Seigneur, l’Eternel.
Convertissez-vous, et détournez-vous
de tous vos péchés, et l’iniquité ne
vous sera pas une occasion de ruine».
(Ezèch. 48). • J. D.
Evangélisation
Départ de Collecteurs. Le 24h janvier
M. J. Pons de Naples a dû quitter
son église pour entreprendre un voyage de collecteur en Suisse et dans
le midi de l’Alsace. « Je regrette,
écrit-il, de devoii'tronquer ma campagne d’hiver et suspendre mes conférences apologétiques du dimanche
soir qui étaient bien fréquentées.
Trois familles appartenant à la bourgeoisie se sont jointes à nous et
c’est une précieuse acquisition ».
De son côté, M. Fr. Rostan de
Messine est appelé à prendre le bâton
du pèlerin et à diriger ses pas vers
'l’Angleterre.
Siena. — « L’œuvre ici, écrit M.
J. Long, enesl â ses commencemenls.
Elle olire cependant, dans son ensemble, quelques encouragements.
A part quelques Suisses établis à
Siène, et quelques étrangers, j’ai
toujours quelques catholiques romains
au culte du dimanche matin et un
plus grand nombre à celui du soir.
Dans cette dernière assemblée les
catholiques forment souvent les neuf
dixièmes de l’auditoire.
» J’ai souvent vu notre petit temple rempli et je l’ai vu aussi presque
vide. Les mois de septembre et d’octobre ont été les plus favorables pour
les assemblées religieuses. L’hiver
l’est moins parce que les toscans
se laissent facilement effrayer par
le froid.
» Les auditeurs appartiennent, la
plupart du moins, à la classe ouvrière;
mais il n’est pas rare de voir des
personnes de la classe moyenne, ou
même quelque professeur, avocat ou
négociant... Quelques personnes’sont
devenues régulières au • culte et' je
puis les visiter à la maison. D’autres
sont avec nous de cœur et viennent,
de temps à autre, à nos réunions
pour s’édifier. Plusieurs nous respectent et nous estiment parce que
nous ne faisons pas de polémique
ouverte. Les questions de controverse
sont traitées, avec beaucoup de prudence, lorsque le sujet le requiert.
Aussi les prêtres, qui viennent quelquefois nous entendre, ne nous
ont-ils pas, jusqu’à présent, déclaré
la guerre. Il est nécessaire que le
Seigneur opère lui-même puissamment dans les cœurs de ceux qui
commencent à connaître la vérité afm ifu’ils trouvent la force de se
décider ouvertement pour l’Evangile.
Les premières décisions seront celles
qui coûteront le plus dans une petite
ville où chacun est pour ainsi dire
connu de tous ».
L’arbre de Noël pour les petits et
pour les grands a fourni l’occasion
de distribuer de petits traités reçus
avec reconnaissance. A Noël la cène
a été célébrée pour la première fois.
Catania. — M. le pasteur Lissolo
communique à Vltalia Ev. du 43
janvier un fragment remarquable du
programme adressé aux maîtres et
maîtresses de l’arrondissement de
5
■ 91.
Nicosia par .M. le prof. Catalane Insspecteur scolaire:
« Il faut développer et enraciner
dans-l’esprit des enfanls l’idée de
Dieu, d’un être suprême, infiniment
bon; agir,par l’exemple, de manière
que l’enfant se persuade que la mission de l’homme est de s’approcher
de Dieu type de la perfection morale;
et l’on pourra résoudre, sans effort,
bien des problumes ardus de la science
sociale et pédagogique.
» D’ailleurs ce n’est pas la crédulité que je vous conseille d’engendrerdaiis l’esprit devosélèves, c’est la
foi.... Je ne puis cpnsidérer l’éducation comme complète, sans le côté
religieux...'. La personnalité de Christ
est unique dans l’histoire et l’idéal
qu’il a porté aux hommes n’est pas
encore réalisé; par conséquent l’éducateur ne peut négliger Christ ni
son idéal à la fois simple et sublime.
Il est juste que vous parliez à vos
élèves de Garibaldi, de Victor Emanuel et de nos grands hommes; il
y à plus de justice encore à leur
parler de Christ... Voilà pourquoi
je vous ai proposé la lecture de l’Evangile. Je sais fort bien que nous
trouverons des contradicteurs; mais
eux ne savent pas tout ce qu’il y
a dans ce livre de philosophie, de
connaissance du cœur humain et
des destinées de l’humanité; aussi
je le considère, au double point de
vue de la forme et de la puissance,
comme éminemment favorable à l’éducation.... Par là vous combattrez
les ennemis du progrès et de la pa
trie, et vous' g’uiderez la nouvelle
génération vers cet idéal d’égalité et
d’amour qui fait de l’Evangile un
livre toujours nouveau et universel,
le guide de 1’ humanité à chaque
nouvelle période de progrès ».
Quand l’éducation sera-l-elle partout ainsi comprise, dans notre patrie?
Dans la même ville de Calania
tout le monde n’est pas aussi sympathique à la vérité évangélique que
le prof. Gatalano. Dernièrement, une
pauvre femme, membre de l’église
Vaudoise, ayant désiré prendre la
Cène sur son, lit de maladie, le paslenr et quelques personnes s’y rendirent et la malade en fut toute
consolée, ils étaient à peine sortis,
qu’une horde de femmes fanatiques
du voisinage se précipita dans la
chambre de la malade gesticulant et
criant comme des possédées qu’elle
était damnée et que le diable allait
venir pour la porter en enfer. Elles
récitaient en même lemps des litanies
et voulaient faire baiser un crucifix
à la pauvre malade qu’elles avaient
déjà arrosée d’eau bénite. A la fin,
les pasteurs avertis accoururent et
proulèrent de l’occasion pour parler
de Christ à la foute qui entourait la
maison. La police y envoya un délégué et des« gardes et la tranquillité
ne fut plus troublée.
Qui avait soufflé dans ce feu ? Un
moine d’une chapelle voisine.
Les Salutistes
On dit que l’armée du général
Booth ne peut manquer, un jour ou
r autre, de porter la guerre en
Italie, peut-être même dans nos paisibles Vallées.
Ignorant ce qu’il y a de vraisemblabh', dans ces prévisions, et dans
la crainte qu’elles ne se réalisent,
nous n’hésilons pas à mettre en garde
nos lecteurs contre cette nouvelle
secte qui jette le discrédit sur l’Evangile partout où elle dresse ses
tentes.
Voici comment le pieux et-savant
professeur G. d’Orelli juge l’œuvre
du Salutisme dans la ville de Bâle:
« Le mal ne serait pas grand si les
choses les plus saintes ne se trouvaient pas livrées au ridicule, et cela
par la faute de celle soldatesque
féminine aussi bien que de ses auditeurs masculins. On ne peut pas trop
en vouloir à ces derniers s’ils rient
aux éclats des inspirations bizarres,
des gestes disgracieux, des intonations affectées des prédicantes; c’est
à peine, en effet, si les auditeurs
6
as.
les plus pileux répssissepl à répi’vmef'
leur sQnrire, Mais çes éçlals rire
qui suivent des discours raillant sur
Jésus-Christ et le salut des âmes, çes
bravos, et çes applaudissements ironiques qui surfissent lorsque ces jeunes
filles viennent raconter l’une après
raiilro rbistoire de leur conversion,
ces inailaii,Qns bouffonnes des prières
■qui ont é|é prononcées sur un ton
affecté, tout cela ne peut que navrer
profondéniçnl tout homme doué d’un
f^U dé '■aspect, QU raérpe SQuleflnent
d’un p(çu dp dis,çerno.tn.eint., G’ési dans
ces Tiéuniona :^te notre peuple vq
rnainiep.ant apprendre h s’amuser, auit
dépens QU à propos des choses, les
plus, sainlçs çl à douter du qaraiÇtère
sériQUïi. de la, prédication évangélique.
On sç çeprésenie dilfiçileoient tout
l’effet démoralisant de scènes aussi
sçaindaleuses. L’influence du théâtre
est presque salutaire, comparée aux
impressions qu’on remporte d'un semblable spectacle...
» L’Armée du Sftlut se montre sous
un jour un peu différent dans ses
productions littéraires. Tandis que les
allocutions que nous avons entendues
étaient singulièrement pauvres de
pensées et abondaient en lieux communs indéfiniment répétés, les traités
imprimés témoignent de plu.s: d’esprit,
et ceux de la « maréchale» d’une certaine éloquence. lÎn christianisme
élevé à une plus haute puissance, une
pleine et entière consécration au Seigneur, une sanctification qui s’opère
par la foi: on sait quel effet stimulant
ces divers mots d’ordre exercent depuis longtemps dans nos cercles chré,tiefls, L’Agée du Salut s’empare
auj.Qurdi’hui de ces devises et promet
d’en faire autant de réalité.s Qu’elle
puisse gaguer decette manière certains
chrétiens fidèles, nous le croyons, et
cela justement parce que cet idéal a
U ne certaine raison d’être... A Bâle
coinipo ailleurs, l’Armée aura hieniÀL
attiré à elle un certain nombre d’individus; la sympathie qu’on éprouvera
pour les^ lierOfflUOS jeunes ailes qui
ne eussent de parler et de prier au
milieu d’une rnuftiiude frénétique,
contribuera à ce résultat; on peut
déjà recueiiJiir reipressîi'on de ceseU'
timent sur plus d’un visage attristé
et dans plus d’une algarade indignée
adressée à des perturbateurs sans
vergognie, Si, comme on peut le
prévoir, quelques-uns des moqueurs
les plus frivoles viennent à être coJir
quis, nous nous en réjouirons pouic
eux. Mais ces oonversions individuelles
ne sauraient contrebalancer à nos
yeux le mal que fait l'Armée, en
faisant pécher notre peupla par ses
provocations inutiles qui excitent
l’opposition et la moquerie. »
J. a P,
Ciiuront(|ue
Angro&ne. ■nT;!! y a bien longtemps
que noua n’ayons plus; donné à nets
chers amis d’Angrogne qui lisent te
Témoin k l’étranger, des nouvelles de
l’église à laquelle ils appartiennent.
Qu’ils nous excusent, en se: souvenant de l’adage: Mieux vaut tard que
jamais.
Nous avons: commencé la campagne
d’hiver, comme les autres années,
avec les examens de quarlier.
Le fhèroe des méditations que nous
avons présentées à nos douze quartiers
a été, oellèfois: « l>e mite». (Lecr
lure: Agites h. Hebrbux x). Ce qu’est
le culte chrétien, son histoire, comment 1e célébrer, la grande règle
donnée par: Jésus-Chrisl.iJEAN iv.,23j,
conseils pratiques, rr- Le sujet est
riche, comme on te voit, et il bous
semble des plus importants. — Le
culte, public et privé, n’esl-il pas un;
organe aussi essentiel pour la vie de
l’église pe le cœur l’est p,oqr le corps
humain?
C’es,t 1e Saint-Esprit qui donne la
vie à l’église, mais ¡lise sert de l/organe du cube pour arriver jusqu’à
ces derniers membres, C’est quand
les apôtres étaient réunis, d’un commun accord qu’il descendit sur eux
au jour de Pentecôte. S’il souffle où
il veut, Dieu veut que les ehrétiens!'
se réunissent pour ,le lui demander,
et qu’ils l’importunent jusqu’à ce
qu’il le leur ait accordé. Ce dont
7
39 .
iiouS feëWbfis ’s'ui^PoUt le bteSo'fñ ióí,
c'ébt 'be 'de 'prière isànS íeíjiiél
IttUfe HÓ6 »cAillès, 'si rrèrnbrèitx'èl bièft
ft'èqüîéniés tjil’îls sôieWt, sëroiit mWts.
Comme d’habitude plus d’ùnè dè
iïOS 'éeblèë s’esi. trouvée trop ¡petite
ptntr'eorttePir lesbórribretó auditeurs
pdi désiraiertt y trouver placé. Estce là lin signe dèrévèilV Nousàiiiierioiis pouvoir le dire; rrtais nos pro*gr'ès, ;(si progrès il y â), sont si lents !
i^'N'é'SOyons pouifaiít pasp'éssimistè's;
cette bonne fréil'henlatvon des cultes
èst en fait -i^éjouïssant, l'a eraiu'tè de
l’Ëternel n’a pa's disparu du thi'lien
de inods, ët l’hfeure d'U réveil dëtüëndé rièïidrà, le Seigneur ndiie l’a
prnihite.
Aucun évènement particulier n’ia
sigïiaié les'fètes de Noël etdlli ’Uotrvëlafi. 'te traditionnel arbre de Noël que
nos moyens ne nous permettent pâë
de dresser ici a été remplacé pour
chacun des 328 ehbmts de nos éctales
du diwfànehe par une bridche et une
feuille illustrée.
Après le culte du jour de l’an il
fut d'onné, ‘comme d’dsage, lecture
du lablettii des actes lilU'rgiqUes et
de l’état de la caisse pour l’année
1886.
On constata 40 baptêmes, 17 mariages et 37 sépultures.
(Juant à l’état de la Caisse, le voici:
A. Fonds de paroisse.
Entrées en 1886 . . L. 503,42
Sorties en Í . . » 126,82
En caisse ail 1’’janvier 1887 L. 376,60
B. Diacmie.
Entrées en 1886* . L 975,20
Sorties » . . » 418.84
Enjçaisseau Í>'janvieri887 L. 556,36
plus: Don de M. Joseph
.Malan . . . , . . . » 1000,
Don de J, Pierre Bertin:
I.. 200 moins les frais de
succession................» 188,
Total . L. 1744,36
Depuis le mois de novembre, notre
cher ami Mr, J. P. Jalla, régent au
Pra du Tour, ñóus a laissé, ayant
acceptë 'la diVectioh de la grande éctilfe de 'Bobi. La ’sÿmpathiè et les
rè'greis de ses nombreux àrnïs d'Ahgrogne, 1e Suivent dans son Houveaii
pdiste. Puisse, par Ta grScè de Difeu,
son travail être béni à Bobi, comme
il IM été au milieti de nbus.
Mi'. David Bërtihat, ci-devaht instituteur évangéliste à Sart Fedôie, a
éfé nommé pour lui succéder. Il occupe son post écarté depuis le cotnrnenc'émeht de l’hiver.
Je parle à'kiver.,, il fàüt bien émpibyer le mot pnistjue l’almanach sMn
sert pour indiquer là saisbii dans la(luelle nous nous trouvbb's'; mais le
t èni pS Sp I e nd ide dbPl n oiis j p nîSs'ôP s,
l’absence dé héîge ôl l’àpp'ari'tiôn des
fleurs prinlanièrèS hoüs font presque
penser que « l’homme blànc dn rtfond »
nous a oubliés. Ou ‘a perdu soP almanach. — Pourtant nonl il vient
encore là nUit faire geler nos étangs,
et former le long des cbemitts certaines glissoires qui sont dé Vrais
pièges pbür les braves gen's.
Que cela n’empêche pburtahl pas
nos amis, qui auraient intention de
nous faire visite, dè se mettreën rbUte !
D PEYftOT.
La ToUr.
La Société de travail, pour les
pauvres, dès dames do la Tour. —
On peut faire beaucoup de bien,
sans faire parler de soi. C’est le cas
de la Société des dames. Fondée je
1"'' octobre 1835, lorsque É. et
Peyran occupaient le vieux presbytère des Côppiers, elle compta immédiatement 35 membres.
Pendant les 38 premières années
de son existence, celle bienfaisante
institution a soulagé bîèh des misères, en distribuant, tour à tour, dès
vêtements et des secours pécuniaires.
Depuis 1873 la Société a con.sacré
son activité à confectionner des chemises d’homme, de femme et d’em
fant, saos Gublië'r les layettes elles
chauds bas de laine. Ainsi, dans le
eburs de ces qüatbrzë aernière's îlnnées, elle a distribué aux pàUVrës
de lit paroisse de La Tour, et k
quèjqües ÀimiTles et paroisses voisinès,
2687 cllëmises d’hôihitie, dë femrtlô
et d’enfartl; 434 paires dé bas éi
8
.40.
360 layettes complètes ou partielles.
Ces chiffres indiquent un travail
et des dons considérables. C’est une
moyenne de deux cents chémises qui
se distribuent annuellement sans compter des objets de moindre valeur.
Chaque jeudi soir, du commencement d’octobre à la fin de mars, la
Société se réunit, à la cure , pour
le travail qui se fait en commun.
Des lectures variées doublent l’utilité
de ces heures consacrées au soulairement des familles pauvres. Pendant
l’été, chaque membre de la Société
doit confectionner un certain nombre
d’objets pour la distribution, au fur'
et mesure que les besoins se présentent.
Aux intérêts d’un petit fonds, formé
par différents legs de membres de la
Société, viennent s’ajouter les contributions annuelles que les sociétaires
doivent fournir.
On réunit ainsi Quelques centaines
de francs (de 3 à 400), pour achat
de toile, laine, etc. Il n’est guère
d’argent qui soit aussi bien employé.
Avops-nous besoin de dire, combien
nous’sommes reconnaissant envers
le Seigneur de ce qu’il a fait revivre
Dorcas au milieu de nous? —Notre gratitude envers le Maitre, ne
diminue en rien celle que nous avons
pour ses modestes et fidèles servantes.
Puissent les nombreux bienfaits
qu’elles répandent au sein de celle
Eglise, attirer les regards des pauvres qui gn sont les objels sur Celui
au nom duquel toute bonne œuvre
procède !
La Société compte actuellement
39 membre.s. Durant l’année qui
vient de s’écouler, elle a distribué
'174 chemises, 37 paires de bas, 2
laveltes et 9 draps de lit.
J. P. P.
Ecüuc politique
Les dernièr'es nouvelles reçues de
Massaua ont jeté dans l’ombre les
questions débattues à la Chambre à
l’occasion du budget des travaux publics. Dans la votation de la fin de
la semaine dernière, le Ministère a
pu obtenir 155 voix de majorité* 11
n’est pas sûr qu’il en obtienne autant
dans la votation qui va avoir lieu
après les graves nouvelles arrivées
d’Afrique.
D’après une dépêche du général
Gêné, le 25 janvier le chef abissin
Ras-Alula aurait attaqué le poste italien de Saati et aurait été repoussé,
après 3 heures de combat. Le 26,
une colonne de trois compagnies,
soit environ 500 hommes, envoyée
pour accompagner un convoi d’aprovisionnements pour Saati, surprise et
cernée par les abissins dans une gorge de montagne, aurait été détruite*
Environ 400 seraient morts et 90
blessées. Le colonel De Cristoforis
commandant de la colonne, aurait
été tué.
Ces nouvelles ont produit une grande impression à la Chambre et dans
tqpt le pays.
Le Gouvernement a demandé un
crédit de cinq millions pour envoyer
des renforts destinés à la défense de
Massaua.
La commission spéciale chargée
d’examiner cette demande l’a acceptée à l’unanimité et, à cette heure,
la Chambre l’a votée.
Ces nouvelles montrent tout ce qu’il
y avait d’illusoire dans l’espoir de
faire de Massaua le débouché du commerce avec l’Abyssinie.
SOliSGKIPTION
POUR AJOUTER UN DORTOIR
ET DES LITS À L’ORPHELINAT VAÜDOIS
>■
Montant des listes précéd. Fr. 1344'-35
Doct Monnet (Florence) . » 100 —
Miss Miii'lin (Florence) . * 100 —
M'"® veuve doct. Gilly, par
M"“* Beckwith ...» 50 —
M. D B. Miiston, past. ém. » 5 ~
M™* et M. le chev* J. Vola,
avocat ,.....)) 50 —
M. Jean Pons, past. Ev,
Naples................» 5 —
M. H. Pascal, pasteur . » 10 —
Total fr. 1661 35
Ernest Robert , Gérant
Pignerol, Iraprira. Chiantore et Mascarelti*