1
Septième armée.
N. 13.
22 Mars ISTS.
L’ECHO DES VALLEES
1
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui soot véritables. occupeo^
vos pensées — ( Phiîîppiens., IV. 8.)
PBIX D ABOHNEKCHT :
Italie, à. domicile (un an) Kr. 3
Suisse...................*5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Cn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BnBEAOX d’xbonnzment
Torrr-Pelmce : Vìa Maestra,
N (Agenzia bibliografica}
PiGNRRoi. : J. Chlanfore Impr.
Turjn :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22,
Fr.oRB^cR : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour l'administration*
au Bureau à Torr.e-Pelfice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction .* à Mr. E. iialan
Prof ■ à Torre-Pelice.-, '' N
Sommaire.
Emigration. — Inauguration de la Société Biblique Italienne. — Correspondance. — Calendrier apicole. — Chronique
politique. — Souscription pour la Société
Biblique de [Rome. — Souscription pour
les portraits du D' Stewart.
GHIGRimON
Il ne s’agit pas de l’émigration
en Amérique, mais de l’émigration
en France et particulièrement à
Marseille. 11 en a été déjà "Souvent
question dans nos Synodes. Bien
des rapports de Consistoires, et
ceux du Consistoire de Boby surtout, ont signalé cette émigration
temporaire et périodique de nos
jeunes gens et les dangers qu’elle
offre au point de vue de la foi et
des moeurs. Quelque chose a été
fait en vue de remédier au mal.
La Table d’abord, la Commission
d’Evangélisation ensuite ont envoyé
des ouvriers, ministres ou laïques,
pour visiter nos frères et nos compatriotes de Marseille. Nous ne
doutons pas que ces visites ou ces
missions temporaires n’aient fait
quelque bien. Cependant leur résultat le plus positif a été un
certain nombre de rapports destinés à faire^connaître le mal qui
existe, le bien qu’on pourrait faire
et les besoins urgents à satisfaire.
Ce ne sont donc pas des visites
plus ou moins longues qu’il faudrait à nos nombreux frères de
Marseille, mais une œuvre pastorale continuée pendant des années,
œuvre difficile et laborieuse de tous
les jours et de toutes les heures.
Cette mission revient légalement à
la Commission d’Evangélisation en
suite de la divission du travail entre
elle et la Table. Nous ne pensons
pas que la Commission d’Evangélisation ait pourvu au besoin en chargeant M. le pasteur Appia d’une
mission auprès de nos compatriotes,
comme elle l’a fait l’année dernière,
ou il y a deux ans bientôt. Les
besoins sont là et ils ne sont pas
satisfaits et ne peuvent pas l’être
depuis Paris. Nous ne faisons pas
de reproche à notre Commission
d’Evangélisation ; elle n’a pas assez ‘
d’ouvriers pour l’Italie. Nous trouverions plus naturel que le souci
2
-(90K
de cette mission revînt à la Table,
quoique nous ne voyions pas qu’elle
soit dans ce moment beaucoup plus
dans le cas de l’entreprendre.
Ces réflexions nous ont été suggérées par la lettre suivante de
M. le pasteur de Rodoret, qui
nous met de nouveau sous les
yeux et sur la conscience le devoir pressant de songer à nos compatriotes établis à Marseille.
Cher Monsieur,
Rodoret, le 15 mars 1872.
J ^ ’
‘•'Ifoe chose me préoccupe depuis
quelque temps et je désire vous
en parler; vous jugerez vous-même
de son importance. Il s’agit de l’état
moral et religieux de nos vaudois
à Marseille. J’ai d’autant plus de
motifs de m’en préoccuper que plus
d’un cinquième de mes paroissiens
se trouvent actuellement dans cette
ville. Et non seulement Rodoret,
mais la plupart de nos paroisses,
pour ne pas dire toutes, y comptent plusieurs des leurs.
C’est le principal rendez-vous
de ceux qui manquent de ressources
dans nos montagnes; et c’est tout
particulièrement le rendez-vous de
beaucoup de jeunes gens et de
jeunes Allés. Il en est qui se hâtent
de terminer leur instruction religieuse peur s’éloigner des vallées,
en prenant le çhetnih le plh? battu,
celui de Marseille. Faibles encore,
de tontes manières, ils subissent
trèjs facilement Tinfluencedu milieu
dans lequel,ilf se trouvent. Quelques-uns peuvent se placer dans
nue bonne famille» où ils ?POt â
l’abri de tout mauvais contact» muip
la. plupart doivent chercher duji
travail, dans les fabriques surtout,.
au milieu d’une société où règne
le vice, sons tontes ses formes et
où l’on se moque de la religion. Ils
en sont peut être scandalisés d’abord, mais beaucoup s’y font peu
à peu; et je n’ai pas besoin de
dire comment reviennent de Marseille plusieurs de nos jeunes vaudois, quant à la simplicité et à la
piété.
• On a dit avec raison, que Marseille était, au point de vue moral
et religieux, le fléau de notre
Eglise.
Il importe donc de s’en occuper;
et cela, non pas en vue de l’Eglise seulement, mais surtout en
vue du salut de ces âmes qui sont
beaucoup trop abandonnées à elles
mêmes, spirituellement parlant,
et qui finissent par oublier tout
devoir religieux.
Il y a bien, il est vrai, là
comme ici, des moyens d’édification , des lieux de culte, mais 'cela
ne suffit pas. Je demandais dernièrement â quelqu’un, qui a passé
quelques années à Marseille, si nos
vaudois savaient profiter, au moins
le dimanche, des lieux d’édification.
« II en est quelques-uns, me dit-il,
mais ils ne sont pas très nombreux ».
Ceux qui ne cherchent pas, mais
qui s’oublient, il faut les chercher ;
les chercher à leur logis et à leur
atelier, leur montrer qu’on s’intéresse à eux et leur rappeler leur
jJeyoir de chrétien. C’est là ce qu’il
y â,à faire à Végard, de notre jeunesae vaudoise a^J^arseille. C’est
une véritable ÇBùW d’évangélisation et cette œuvre revient à notre
EgÜçé, puisqu’il s’agit de ses propre enfants.
, ‘ Votre 'tout dévoué
i , , J- P-'MlOOl.
3
-{91)
lUMUKim
de la Sociélé Biblique lUlieuue
/■Contin. V. le N. HJ.
Discours du père Hyacinthe.
Tout d’abord le père Hyacinthe veut
expliquer, — /’allais dire justifier, — sa
présence au milieu de ministres protéstants réunis pour une œuvre protestante.
Il dit que la permission dernièrement donnée, par le pape lui-même, à plusieurs
prêtres catholiques, de discuter sur un
fait appartenant à la théologie avec des
des pasteurs évangéliques, Ta encouragé
à accepter l’invitation qui lui a été faite
d’assister à la réunion. — « On m’a invité, dit-il, comme prêtre catholique,
j’y suis venu comme catholique. Je ne
pouvais faire partie de la Société Biblique,
ni souscrire à son programme, mais j’ai
été touché par ces frères dans le Christ
et dans FEvangile ». l’orateur a fait l’éloge de la Bible. « Nous trouverons, a-til dit, dans le Saint Livre, la réforme de
nos âmes.... J’ai applaudi quand on nous
a dit que des nations entières doivent à
la Bible leur prospérité. Oui, il y a en
Angleterre, quelque chose de plus grand
que la grande Charte: c’est la Bible ».—
Je suis, a-t-il ajouté, un ami do l’Italie,
non pas un flatteur, un ami ; j’ai appris
à aimer ce pays dans les livres de Cesare
Baibo, de Rosmini, de Gioberti, qui tous
ont dit qu’il fallait aller à Rome avec une
pensée religieuse. Si l’Italie n’y apporte
que le scepticisme et les expédients politiques, elle y trouvera son tombeau;
elle succomberait sous le ridicule, car ce
serait élever sur un piédestal de géant
un édifice de nains ». Et encore: « JésusChrist avait apporté au monde l’unité,
parcequ’il y avait apporté la charité ; il a
voulu ^e les hommes fussent unis : mon
Père et moi, disait-il , nous sommes un.
Les chrétiens, au contraire^se sont divisés. Leibnitz a dit qu’il n’existe pas au
monde deux gouttes d’eau parfaitement
égales, et qu’il est impossible que deux
hommes aient la même manière de voir
sur ces deux gouttes' d’eau. La vérité est
partout: Cooservou» donu notre liberté
d’apréciation, conservons la même largeur de vues, mais ne nous divisons pas
dans la foi, dans l’amour, dans la charité ». Bossuet a dit que la plus grande
hérésie est colle de la domination. Pendant que nou.s sommes désunis, l’islamisme fait de grands progrès en Afrique. C’est
Mahomet qui fait des prosélytes. '— Il y
avait un abîme entre Dieu et l’homme;
le Christ l’a comblé par son sang; il a
fait disparaître la distance qui les séparait. — Nous avons tous la même origine;
la Bible nous invite à l’union; le jour
viendra ob il n'y aura plus de protestants,
il n’y aura plus que tes vrais catholiques,
les vrais chrétiens. J’y crois parcequo la
Parole de Dieu est infaillible. Je le jure
par celte parole, les abîmes seront comblés, les montagnes seront renveti^es et
réduites en poussière, et nous monterons
ensemble à la Jérusalem mystique; et la
Bible à la main, en chantant la parole
de Dieu, nous entrerons dans la ville de
la vérité, (applaudissmts prolongés J.
M. Sciarelli a présenté ensuite la Bible
comme le vrai remède pour guérir les
deux grands maux de l’Italie; la superstition et l’incrédulité. Il a terminé, dit le
journal de Genève. par une évocation à
Arnaldo da Brescia et à Girolamo Savonarola.
Discours de M. Gamzzi.
Le père Gavazzi s’est attaché d’abord à
disculper la Société Biblique Italienne de
toute accusation d’importation étrangère,
inforestiefcmento. Il a démontré que cette
accusation n’a aucune valeur ni au point
de vue du sens commun ni à celui de la
vérité. La Société Biblique ne sera pas un
bâton .dans les roues de notre développement national, mais elle sera, je l’espère,
un bâton dans les roues d’un autre char,
d’une autre institution. La Société Bibli< que sera utile à l’émancipation complète
et vraie de notre patrie.
La Bible est le bien commun de tous
les chrétiens. Qui présente atf peuple la
Bible, à bon marché et dans sa langue,
est le meilleur des citoyens, il n’y a pas
de bon sens à dire que c’est un étranger.
Du reste, nous ne voulons pas^ avec la
I Bible introduire les formes et les nites de
4
H92)
l’Eglise anglaise ; chaque peuple doit se
donner à lui-même les formes religieuses
qui sont le plus en rapport avec ses besoins et avec ses mœurs. Certains journaux et certaines chaires disent que nous
suivons les errements d’au-delà les Alpes
et d’au-delà les mers; nous ne suivons
que la Bible. Nous n’avons pas renié l’église catholique; nous avons les mêmes
doctrines qu’elle, tant que ces doctrines
se trouvent dans la Bible. Si l’Eglise catholique ajoute à ses doctrines quelque
chose qui ne soit pas dans la Bible, c’est
elle qui erre et non point nous. Les seuls
apostats en Italie, ce sont les calholiqués
romains, qui ont annulé les commandements de Dieu.
Que la Société Biblique Italienne soit
donc la bienvenue; elle ne pouvait mieux
choisir que la ville de Rome. La Rome
papale a fait beaucoup do mal à la Bible
qu’elle a dénaturée. Or il était juste que
le remède partît d’oh est venu le mal.
La Bible n’est pas contraire à la science. Les contradictions ne sont qu’apparentes. La Bible est une lampe; elle est
le code de la liberté; s] l’Italie se tient
avec le Dieu de la Bible, elle aura eu récompense le progrès et la complète émancipation.
La réunion avait déjà duré trois heures; plusieurs personnes commencèrent
à se lover pour sortir, de sorte que le
discours de M. Ravi n’a pu être entendu.
Avant que la séance fût close, le secrétaire fit connaître les noms des membres
du Comité. Ce sont; M. l’Amiral Fishbourne
Président", Thomas Bruce Vice-président",
H. Lowe Trésorier] James Wall Secrétaire. ji •
Thomas Hamilton, J. Ribef, F.'Sciarelli,
-Aug. Fortuna, le marquis J. Especo, Nevin, J. P. Pons, Vincent Ravi, W. Nelson Cote, L. Conti, 7 italiens et 7 étrangers
à l’Italie. • .l'IJ I ' ' 1 II Mil'. Il) !>
Correaponbaince.
Nous avons reçu, il y a quelque temps
déjà do M. l’évangéliste Cardon une lettre,
sur la question d’Angrogne. Comme el|e
est_un p^u longue, nous n’en reprodui
sons ^ue les principaux passages qui paraissent les plus propres à atteindre l’excellent but de l’auteur.
/
Pignerol, 1' mars 1872.
Monsieur le Rédacteur,
« Quand les hommes se montrent à face
découverte, ils méritent qu’on leur réponde franchement et loyalement. C’est
ce que je voudrais faire aux auteurs de
la publication intitulée : La question d’Àngr¿>gne jugée par la population du lieu ».
Parmi les contradictions qui abondent
dans cet écrit, je m’efforcerai de saisir
la vraie pensée des auteurs. — Une préoccupation louable s’y fait jour d’emblée,
celle de chercher un terrain légal pour
justifier la conduite de cette paroisse pendant les troubles qui, depuis quelques
mois, y entretiennent une agitation malsaine ». — L’auteur examine les divers
articles de la Constitution cités par les
signataires de la lettre et fait voir qu’ils
ne portent pas coup et qu’ils ne s’appliquent pas à ce dont il s’agit. Puis il continue; « Après avoir simulé une retraite,
vous devenez agressifs, vous vous tournez contre M. C. et vous tâchez d’expliquer sa conduite par des motifs de haine
et de rivalité personnelles.... Dites plutôt
que M. C. s’est alarmé non pas tant pour
les dangers que courait sa propre autorité que pour les périls, bien autrement
réels, auxquels resterait ainsi exposée,
pour un temps indéfini, la jeunesse des
deux sexes. Si c’est là de la jalousie, nous
la trouvons no,ble et digne d’être louée ;
et nous n’en ferions jamais un chef d’accusation contre M. C. — Ce péril que^M.
C. s’est efforcé de conjurer, vous auriez
aimé qu’il l’eût signalé d,ès i’abord publiquement à la face de la population.
Mais le temps est un grand conseiller, et
il ep fallait à votre pasteur pour connaître .sQU terrain...... Si , des troubles plus,
graves n’ont pas éclaté) i, si ou n’en, est
pas h venu jusqu’à la violence, c’est à la
douce fernieté de M.j Ç. que yoqs le
devez....
. Mais tenant sérieusement, à un rapprochememt sincère entre les' deux conducteurs de votre-T paroisse, n’est ce pas à
vous qu’il appartenait^ ido vous prononcer
5
-(93)
calégoriqiiement pour que, dans une enquête, la Table allât constater le vrai état
des choses? (Ceci s’adresse surtout aux
anciens). — Vous avez attendu que, à
bout de patience, votre pasteur déférât
la question au Synode (dites plutôt à la
Table). Dès ce moment la question appartenait au public; la bombe avait éclaté;
et il était impossible que ses éclats n’atteignissent pas quelqu’un. La confiance
dans le bon vouloir do notre administration ecclésiastique aurait pu encore vous
tirer de ce mauvais pas, si vous l’aviez
voulu.... Mais vous avez préféré secouer
le joug clérical et mettre à nu vos plaies
aux yeux du Gouvernement, en rendant
son intervention nécessaire...
Vous êtes vraiment charmants lorsque
vous prétendez que la propriété des écoles soit dévolue à la population du vallon.
On ne pourrait pas imaginer des conclusions plus conformes à l’esprit de désordre , et (|ui aillent plus directement à la
destruction de la propriété, puisque, dans
ce cas, les instruments n’auraient plus
de valeur comme titres légaux pour établir les droits de quelqu’un (individu ou
corps moral ) à la propriété d’un immeuble. — Pour crier à l’oppression, comme
vous le faites, il faut avoir de bons motifs.
Et depuis quand les consistoires de nos
Vallées ont-ils détourné de leur destination légitime les écoles créés par nos
bienfaiteurs étrangers pour l’instruction
de notre jeunesse? Et si votre Consistoire
n’a fait que vous demander les clefs des
locaux dont il est l’administrateur incontestable, pour y faire prévaloir un enseignement sain et conforme aux principes
de notre Eglise, qu’aviez-vous à protester
contre une revendication dictée par la
stricte justice ? Le droit public n’était ni
lésé ni méconnu. — Vous l’avouez, vousinêmes, M. C. n’a pas été assez sévère ;
il n’a pas réprimé, assez vigoureusement
le mal dès son apparition, et cela ne vous
empêche pas neanmoins de l’envisager
comme un tyran. Le moyen de concilier
ces assertions contradictoires? Vous arrivez à nier même que l’esprit de rébellion
ail produit des effets funestes. Mais quelles
preuves plus évidentes de ces fruits amers
que celles que vous fournissez, vous-mêmes, dans votre écrit, lorsque parlant de
l’esprit de révolte, dont renseignement
pouvait être empreint, vous avez pour lui
des complaisances infinies, an lieu de
vous en aiiliger et de le désavouer? Il
n'en est pas des germes jetés dans l’esprit des enfants des écoles, comme dé
ceux que vous confiez à la terre M quî
bientôt lèvent et vous donnent une récolte
dans l’espace de quelques mois; ces germes restent en suspension dans l’esprit et
dans le Cœur de l’enfant, jusqu'à ce qud
celui-ci soit devenu homme. Mais aux
yeux de l’observateur attentif les principes
d’une éducation fausse se produisent, d’une
manière évidente, dans la vie de l’adolescent et du jeune homme.
Les accusations que vous portez timidement contre M. C. ne me paraissent pas
bien solides. Vous les faites du reste suivre, vous-mêmes, de plusieurs points dubitatifs. Que M. C. ait donné rendez-vous
à des catéchumènes, dans une occasion
donnée, et qu’ensuito des devoirs plus
pressants l’aient appelé ailleurs rien là de
bien étonnant. C’est ce qui peut arriver
à tout pasteur. Qu’il ait négligé de visiter
ses malades. Nous ne pensons pas qu’il
l’ait fait sciemment et volontairement.
Que tout pasteur, même le plus zélé s’accuse lui-même de ne pas faire tout ce
qu’il pourrait pour consoler et fortifier
les malades, c’est ce qui est plus vrai.
M. C. n’a pas attendu à aujourd'hui do
s’en accuser devant Dieu, comme doit le
faire tout serviteur du Seigneur humble
et fidèle.
Trêve donc à toutes ces querelles; et
que chacun reconnaisse scs torts! Qu’il
no soit plus question de joug ( cette
plainte n’est pas sérieuse, elle vous a été
suggérée par des personnages bien connus); car nous avons la constitution ecclésiastique la plus libérale et la plus
démocratique que vous puissiez désirer.
Par son moyen il est loisible à chaque
membre de l’Eglise de revendiquer ses
droits. (Mais pour cela, il faut d’abord
vous donner la peine de la connaître). La
concentration des pouvoirs entre les mains
de la Table ne présente aucun danger puisque son mandat ne dure (|u’un an. Le
danger ne vient pas de là. Savez-vous
d’où il vient? Du mépris do la loi, de
notre indifférence, de notre faux esprit
d’indépendance de toute autorité, excepté
de celle qui a en main la force matérielle,
et enfin do notre paresse naturelle à suivre la grande route des réclamations autorisées par elle.
S’il s’était produit, à l’origine du conflit,
une agitation légale, au sein de la paroisse , tout aurait fini à la satisfaction
commune. Au lieu de cela, chacun, tout
en reconnaissant le mal, disait à son voisin ; c’est à toi de protester, et personne
ne protestait. En attendant l’aigreur s’est
emparée des esprits, et, avec des gens
passionnés , on ne raisonne plus , on se
Bat. Si vous voulez encore vous soumettre
aux lois qui régissent notre Eglise, le moyen
de guérir toutes vos blessures est à votrOrdisposition dans la soumission même
à ces lois, mais surtout dans la grande
loi qui rapproche les cœurs et qui comble tous les abîmes, celle do la charité.
I Agréez, Phil. Cardon évangéliste.
6
.(W).
GALEmiER APICOLE
]Viar»s.
Si la revue du rucher n’a pu
se faire dans le courant de février,
coninae elle a été prescrite, il ne
faut plus la renvoyer, mais elle
n’aura lieu que sur les ruches qui
apportent du pollen, indice de la
présence du couvain.
II est dangereux de déranger
les colonies qui n’ont point encore
de couvain; les abeilles pourraient offenser la reine, comme cela
m’est arrivé plus d'une fois. Si
elle a commencé sa ponte, il' y a
des œufs, des vers des nymphes,
sa perte n’est pas un grajad malheur pour la ruche car les abeilles
savent immédiatenieut se donner
parti, en construisant des cellules
royales supplétives, poux en élever
une autre; mais si la reine meurt
avant l’existence du couvain, la
ruche reste orpheline, sa population tombe dans le découragement
et se perd pea à peu
L’apiculteur pratique connaîtra
bien vite, par la contenance des
abeilles à rextériear d'une ruche,
ce qui se passe au dedans. Toutefois il convient de lever chaque
ruche sur le côté le plus délicatement possible, d’en nettoyer le
tablier avec une plume.
Pour les caisses à rayons mehilee, la revue se fait avec plaisir,
Tapiculteur peut tout examiner
avec soin, il visite les, cadres: «n
à un en l'es sortant de M ruche
pour les y remettre imioiédiatetoent afin que le joirae- coH’vaîw
ne souffre pas, exposé trop long-temps à l’air. En remettant les
cadres en place, on fera attention
de les établir selon leur ordre
précédent. Si l’on voit la reine sur
un rayon, on le rentre de suite,
afín de la soustraire à tout dauger.
— La revue doit se faire pendant
les heures chaudes du jour et on
la termine avant que les keures
froides du soir surviennent.
Rencontre-t-on une ruche dont
les rayons soient vieux, noirs,
moisis, on les enlève jusque contre
les abeilles.
Une ruche qui, à l’extérieur,
a beaucoup d’abeilles qui vont et
viennent apportant du pollen, pendant que d’autres s’entretiennent
au guichet faisant la garde, et que
dans l’intérieur de l’habitation on
observe également une forte population, des rayons jeunes, remplis
de miel et de couvain, ayant une
reine très vive, une telle ruche
est en bon état, elle donnera des
essaims précoces.
Une colonie est au contraire
faible quand on n’aperçoit que fort
peu d’ouvrières sur la porte de la
maison, qu’il n’y a pas d’activité;
et dans l’intérieur peu. de miel,
une famille peu nombreuse ; si l’on
remarque que la reine a belle apparence, qu’elle est vivo, alerte,
on peut conserver cette ruche en
luit donnant une bonne provision
d^e miel. Si elle est à rayons mobile on en restreindra le nombre
des cadres en faisant avancer le
diaphragme, mais si.elle était tout
;tirop faible, plutôt que de
la laisser végéter jusqu’à sa mort
qui pourra survenir même en mai
ou juin , ou la réunira à une autre
roch« faible aussi eu population
mai» T^çhe en' miel.
La ruclw à la porte de laquelle
les abeülâs demeureiitdaDsl’iaertie
7
-(95j
et dont un fort petit nombre va
an champ, quoique le beau temps
les y invite, dont les ouvrières
qui reviennent de la campagne ne
portent que de très petites charges
de pollen, et dans laquelle on
observe une faible famille découragée, sans couvain à soigner,
n’ayant que peu ou point de miel,
cette ruche est orpheline, sa reine
est morte pendant l’hiverî il faut
la marier avec sa voisine.
C’est aussi pendant ce mois que
Ton peut déjà opérer le transvasement des édifices des vieilles
ruches dans les ruches à rayons
mobiles. Cette opération est trèsintéressante, mais ne peut être
confiée qu’à une main habile et
exercée dans des manipulations de
ce genre.
Enfin le mois de mars est l’époque où les abeilles se livrent
volontiers au pillage, le butin n’abonde pas à la campagne en ce
moment; elles sont un peu désœuvrées, c’est pourquoi elles s’amusent à voltiger autour de l’habitation de leurs compagnes, et,
si une ruche a reçu, la veille,
quelques cuillerées de miel et que
ses sentinelles ne soient pas vigilantes au guichet, les voleuses
franchissent le seuil du domicile en
emportant toutes les provisions en
vingt-quatre heures.
Un apiculteur.
(ÎTkrontque
Italie. La Chambre a continué la discussion sur les mesures financières.
Mjizziki . né a Gènes en 1808, est mort S
Pise le 10 mars à l’âge de 63 ans. et la
Chambre, informée de cette nouvelle, a
approuvé è TunanimUé l’ordre du jour suivant: « La Chambre, émue à la nouvelle
de la mort de Giuseppe Mazzini, se souvenant de son long apostolat en faveur de
la cause de l'unilé italienne, exprime sa
douleur et passe à l’ordre du jour j>.
Allomafçïio. Le discours de Bismarck à la Chambre des Seigneurs pour
la défense de la loi sur l’inspection des
écoles est un événement. Bismarckjconstate la solidarité entre l’Empire d’Allemagne
et le Royaume d’Italie contre l’ennemi
commun, le cléricalisme. Désormais les
ultramontains devront renoncer à leur
dernière illusion d’une croisade pour rétablir le trône du pontife; car cette croisade trouverait devant elle , obstacle invincible, le telo de l’Allemagne. — Ce qui
nous a eugagés, dit Bismarck, à présenter
cette loi et a n’avoir la patience que nous
avions d’abord, ce fut la considération
que si nous vivions en paix, il y a quelques années, avec la confession catholique,
cette paix a commencé à être moins sûre
pour nous, dès le moment que la Prusse,
et avec elle la dynastie protestante, a pris
un plus fort développement. Aussi longtemps qu’il y avait deux grandes puissances
catholiques, un appui plus fort que la
Prusse, nous avons eu la paix. — Cette
paix a été menacée non légèrement, après
la guerre avec l’Autriche et dès que les
destinées de l’Allemagne ont passé aux
mains de l’Etat protestant. Mais de la part
des cléricaux, la tranquillité fut entièrement perdue, qiiand l’autre puissance
catholique européenne a eu un sort semblable et qu’il nous fut donné un pouvoir
qui restera entre nos mains avec le secours
de Dieu.
Ainsi peut s'expliquer le fait que par
l’accroissement <ie la Prusse la paix religieuse est diminuée ». A l’appui de son
opinion Bismarck lit le rapport qu’il vient
de recevoir, le jour même, d’un diplomate prussien distingué qui cite des faits
qui prouvent que le parti clérical enveloppe dans une haine égale l’Italie et l’Allemagne et espère tirer vengeance de l’une
et de l’antre.
A ce propos la Nette Freîe Presse de Vienne
,écrit: « Le jésuitisme s’arme et met en
campagne ses troupes dans le monde entier pour anéantir par une même attaque
l’empire d’Allemagne et l’Italie. Il excite
le désir de vengeance des français; il aiguillonne les polonais avec des images
aux- couleurs éblouissantes d’un nouveau
royaume de Pologne. Au milieu des masses
Slaves et des paysans allemands, il cherche
à abattre le fort boulevard que lui opposent,la civilisation et les mœurs; il s’efforce de l’emporter sur ia bourgeoisie
autrichienne pour se servir de l’Aufriche,
comme d’une base d’opération contre l’empire allemand. — 11 excite du haut de la
chaire et du confessional le» discordes re-
8
-(96)
ligieuses de l’Allemagne pour rendre celleci impuissante contre une invasion étrangère. Couper au jésuitisme le nerf qui fait
sa force c’est une nécessité vitale pour
rAllemagiie. Et la force du jésuitisme réside précisément dans l’ignorance des
masses. L’ignorance de la population catholique doit être attribuée à l’esclavage
dans lequel son clergé retient les écoles.
C’est pourquoi le mot d’ordre en Allemagne
comme ailleurs, doit être celui-ci: Les
prêtres hors de l’école ».
Le confessional, dit encore M. de B.,
dans sou discours à la Chambre des pairs
sur l’inspection des écoles, le confessional
reste toujours le premier des moyens pour
un prêtre catholique qui est attaché a un
autre ordre de choses que le gouvernement
sous lequel il vit. L’action exercée au confessional peut aussi être telle que si on
appreuii quelque peu à la connaître, elle
vous conduit à souhaiter un autre inspecteur des écoles, pour que l’esprit de
l’enfance ne soit pas, dès le principe,
empoisonné. On distingue entre la chaire
et l’école, mais un ecclésiastique qui justifie en chaire un vol de bois, recommandera aussi ce vol aux enfants, ou encouragera au lieu de blâmer, l’instituteur qui
conseille ce vol aux enfants.
Espagne. Les nouvelles de l’Espagne continuent à être peu rassurantes.
On a parlé de l’abdication du roi Amédée,
mais ce sont jusqu’à présent des bruits
sans consistance. Cependant les dernières
nouvelles semblent moins défavorables
pour le roi. Son parti a eu un grand meeting, le 8 courant, à Madrid. Plusieurs
orateurs ont défendu chaudement la cause
du monarque élu et surtout le maréchal
Serrauo qui a déclaré avoir juré de défendre jusqu'à l’exlremité la nouvelle dynastie et de vouloir être fidèle à son serment. D’un autre pôlê‘’les partis coalisés
ne semblent pas être entièrement d’accord
et surtout lés radicaux deZorilla ne le sont
pas avec les Alphonsistes, les Carlistes et
les républicains, ni ceux-ci entr’eux. L’accord , dans tous les cas, ne durera que
pour aussi longtemps qu’il s’agit de démolir; il cessera dès qu’il s’agira de reconstruire. Pauvre Espagne ! Il n’est pas
étonnant que dans, un tel état de choses,
les esprits soient essentiellement préoccupés de la politique et que le bel élan
religieux des années dernières se soit arrêté.
Les journaux des différents pays s’occupent des voyages fréquents de princes
et de diplontates allemands en Italie, surtout celui- du prince Frédéric Charles. —
Quoi qu’en disent les feuilles cléricales,
qui s'efforcent d’entretenir lai méfiance
entre la France et l’Italie, on ne crôit pas
même en Allemagne, que le voyage de ce
prince ait eu pour but do faire une alliance entre ce dernier pays ét l’Italie;
mais on croit toutefois universellement
que cette alliance existe de fait et qu’elle
est cimentée par l’inlérêt commun et par
la guerre que le cléricalisme a déclaré à
ces deux Etats.
Frano©. La souscription nationale
pour la libération du territoire gagne chaque jour du terrain au lieu d’en perdre,
malgré le désaveu de la Chambre et du
Gouvernement. —M. Pouyer-Quertier a dû
donner sa démission de ministre des finances. — L’Assemblée nationale a entendu le rapport de la Commission chargée d’examiner la proposition de M. Brunet
* de vouer la France à Dieu et à son fils
le Christ universel ». Le discours du député Brunet a prouvé jusqu’à l’évidence
qu’il n’y a pas l’ombre d’altération dans
ses facultés mentales. Il rappela la gloire
de la France aux temps de Charlemagne,
de Godefroi de Bouillon, de Jeanne d’Arc,
de Louis XIV et le compara à l’humiliation
des temps présents. La droite a souvent
applaudi les paroles de Brunet, mais la
Commission composée en grande partie
de cléricaux s’est opposée à la proposition
pour ce seul motif, c’est que vouer la
France au Christ universel, ce serait, jusqu’à un certain point, confondre le Christ
des catholiques avec celui des hérétiques.
L'assemblée a passé à l’ordre du jour.
S0l}SCB]PTI0I\iS
EN FAVEÜR
de la Sociéié Biblique italienne
Liste précédente Fr. 325 55
Périer » 30 40
Praly : — F. Rostan 1, — Ph. Martina! 1, — An. Barus 1, — Et. j
Rostan 1, — Ph. Rostan 1, —
J. Guigou 1, — D. Gay 1 40, —
Collecte 6 10 » 13 50
Villar; collecte, à la grande école,
à une réunion de prières en faveur de la Société Biblique » 4 50
Elisée Puy » , 1
Total Fr. 374 95
SOUSCRIPTION
POUR IBS PORTRAITS DU DOCT. STEWART
Liste précédente Fr. 672 16
M. Parander » 1
M. et M”' Lantaret » 6
Fr. Guigou instituteur » 1
Coucourde Ancien (Pomaret) » 1
Total Fr. 681 15
E. Malan Directeur-Gérant.
Pîgnérol, Impr. Chiantoro.