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Ápn¿ XXXVII.
28 Février 1002.
N. 0.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.,.., dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Une attaque écœurante — Adieu aux
Missionnaires Voila — L’liomine du
jour aux Etats-Unis — Chauvinisme
— Lettre d’Amérique — Evangélisation — ^Nouvelles des Missions -
— Chronique — Nouvelles et faits
divers — Informations — Ouvrages
reçus — Revue Politique — Annonces.
La seiiiaiiie prochaine, première
semaine du mois, F « Echo » sera
remplacé par le Vaudois, Echo des
Vallées mensuel.
Une attaque écceurante
Il y a des sujets qui n’ont qu’un
quart d’heure d’actualité, mais il en
est d’autres qui sont toujours actuels^
par exemple -la- défense du christianisme.
On nous envoie, avec prière d’y répondre, un article intitulé «Lupi in
veste d’atinello », qui a paru dans le
journal socialiste de Rome YAvanti!
le 19 Décembre dernier. Nous savions
bien que la presse italienne est toute
ou presqueRoute entre les mains ou
des prêtres qui ne présentent qu’un
christianisme défiguré, ou de Juifs
qui ne présentent le christianisme
que comme ridicule et odieux. Et il
y a tant de fiel dans cet article contre le christianime qu’il n’y a pas à
se tromper sur la plume qui l’a écrit.
Naturellement pour avoir beau jeu,
Fauteur commence par confondre
christianisme et catholicisme. Jusque
là il pourrait passer pour un catholique, mais vite il se démasque en
prétendant que les « premiers chrétiens» mêmes ne valaient pas mieux
... que les Borgia ! Et comme il n’a
rien dans l’histoire pour le prouver
il ose répéter, quoique sans la garantir la calomnie de Néron qui accusait les chrétiens d’avoir incendié
Rome ! Et puis savez-vous de quoi
il accuse positivement les premiers
chrétiens ? Rien moins que d’avoir
assassiné l’empereur Julien l’Apostat ! ! G’ est un saut de 300 ans
tout juste qu’il fqii, de Néron à Julien, sans dire qu’il n’y avait plus
alors de « premiers chrétiens » et
d’ailleurs c’est la plus sotte calomnie
qu’il avance.
L’auteur admire Julien et son ami
Libanius, qui essayait en vain de
ressusciter le paganisme, autant qu’il
déteste tout ce qui est chrétien. Vraiment il se montre bien inférieur au
pauvre Libanius, qui malgré tout
garda toujours du respect pour le
Christianisme et surtout pour Ghrysostome à qui il avait donné des leçons. Et il s’oublie jusqu’au point
de rapporter, sans la contredire, l’opinion payenne qui attribuait à une
vengeance de la déesse Cybèle la
mort prématurée d’une chrétienne qui
avait dépouillé la statue de cette
déesse d’un bijou.
Et le bouquet de la fin ! Pour prouver que la doctrine centrale de l’évangile, le salut par Jésus-Christ est,
comme il ose dire, « une conception
barbare et monstrueuse » et en même
temps absurde, il s’en appelle au
jugement d’un auteur qu’il dit « sans
préjugés», devinez qui ! ... un écrivain
Japonais de 17Ü8!! Àh ! la religion
de Confucius ne donne donc pas de
préjugés aux Japonais, et ils sont
de meilleurs juges que 40Ü millions
de chrétiens ! Fi donc !
Que n’avons-nous un journal quotidien à nous, qui, à Ropre même,
puisse jour après jour mettre au
pilori de pareilles infamies et sottises
à peine elles voient le jour !
Teofilo g a y.
ADIEU AUX MISSIONNAIRES YOLLA
Paroles prononcées à la séance des Sociétés des Missions de la Tour, tenue le
20 courant en l’hoatieur de M. et M.me
Georges Voila.
C’est ma qualité de vieille Zambézienne qui me donne le courage de
parler ici. Nous avions rêvé autre chose
pour cette journée. Vous le savez bien,
vous, chers amis, avec lesquels nous
avions fait de si jolis projets de voyage
en commun. L’an passé en disant adieu
à M. et M.me Lageard, dans une circonstance analogue à celle - ci, nous
avions espéré, oui je le dis du fond
du cœur, espéré, que ce serait à nous,
cette année, qu’on dirait : Adieu ! Dieu
en a jugé autrement. Nous devons
rester un an encore dans la vieille
Europe et quelques-un nous en félicitent, cette Europe très belle, et où
l’on a des bénédictions inconnues au
Zambèze, mais où pourtant, nous nous
sentons désormais, comme des visiteurs,
des étrangers. Notre vraie patrie terrestre, maintenant, c’est le Zambèze,
Nous le disons à la gloire du Dieu
fidèle dont toutes les promesses sont
véritables.
Je me rappelle mon étonneinent et
presque mon scandale, quand M. Coillard, dans notre premier culte de famille, à Sefula, pria pour moi en disant : «hais qu’il en soit pour elle,
comme pour Joseph ; qu’elle oublie la
maison de son père». M. Coillard sourit
quand je lui fis part de mon sentiment
et m’expliqua que, dans ce cas-ci oublier ne veut pas dire effacer de son
cœur et de sa mémoire, mais y pouvoir penser sans regrets. Je n’avais pas
été longtemps au Zambèze sans éprouver la réalité de cette chose inouïe pour
le cœur humain livré à lui-même : la
patrie de l’enfant de Dieu est partout
où le Seigneur l’appelle, et tous les
hommes, même les pauvres zambéziens
dégradés sont nos frères, nos mères
et nos sœurs. Vous le sentez dès à
présent ces zambéziens, pour lesquels
vous quittez tout, vous sont chers ;
ils le deviendront toujours plus quand
vous p,urez vécu au milieu d’eux, quand
vous les aurez vus si malheureux, sans
Dieu et sans espérance, quand vous
aurez encore plus souffert, à cause
d’eux,, et quand, au milieu des innombrables épines, vous aurez cueilli une
rose, ft
^ Y ^
C’est là-bas, dans ce pays de cruauté,
de mensonge et d’égoïsme, qu’on apprend à apprécier le plus petit acte
de charité ; comme il est suave le parfum des rares fleurettes qui croissent
sur notre sentier ! On l’a assez dit pour
que vous le sachiez bien, les zambéziens sont comme des enfants et de
méchants enfants, mais c’est à cause
de cela même qu’il est plus facile de
leur pardonner des fautes qu’on ne tolérerait pas chez des blancs. Ils ont
si peu reçu qu’on attend très peu d’eux.
C’est sans doute cette pensée constante
qui donnait à M. Coillard cette grande
indulgence qui a fait dire au célèbre
voyageur Serpa Pinto : « M. Coillard
n’a qu’un défaut, c’est de trop aimer
les noirs».
Cependant je ne resterai pas dans
le vrai si je ne disais pas qu’il y a
des circonstances où les péchés grossiers de nos pauvres zambéziens, en
faisant verser des larmes amères, nous
repoussent et nous éloignent presque.
Oh ! alors, notre amour seul ne suffit
pas ; il nous faut puiser à pleine âme,
dans l’amour divin, et nous rappeler
que Jésus est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. Il n’a pas craint,
lui, de se mêler aux péagers et aux
gens de mauvaise vie, et nul péché
n’a été trop grand, pour qu’il pût l’effacer. Si je voulais, je pourrais moi
aussi, et malgré mon grand amour pour
le Zambèze, vous faire un noir tableau
de choses que j’ai vues et que vous
verrez aussi ; mais c’est justement parce
que vous savez ces choses, que vous
partez.
Quelqu’un nous disait un jour ; « Les
missionnaires sont des enthousiastes » !
« Il faut autre chose » ajouta un autre.
Et c’est vrai. Je plaindrais celui ou
celle qui partirait pour le Zambèze
seul avec son enthousiasme. Mais il
en faut, et une dose assez forte pour
qu’il dure à travers la mer et ses vagues houleuses, dans le désert avec ses
lenteurs, ses retards, son soleil cuisant
et ses bourbiers. Il en faut pour se
confier à ces frêles coquilles de noix
qu’on appelle canots, et il en faut encore, une fois installés sur une station
solitaire, souvent aux prises avec la
fièvre, toujours avec toutes sortes de
difficultés, avec un travail débordant
et le sentiment de ne pouvoir faire
assez. Cette petite perle a son prix ;
il le savait ce grand ami des missions
qui disait à un « revenant » d’Afrique :
«J’espère que vous n’avez pas perdu
votre enthousiasme ». Partez donc, chers
amis, avec tout l’élan de votre jeunesse
et de votre vocation, pleins d’enthousiasme et de joie, décidés à ne les perdre jamais. Vous savez la source où
*on les renouvelles chaque jour.
Mais parler du Z. c’est parler de
maladie, de mort, de nombreuses places
vides. Que de foyers mutilés depuis
trois ans ! Vous ne trouverez plus à
son poste, notre sœur Marie, qui pour
moi demeure le type de la femme missionnaire, et qui nous accueillait avec
tant de bonheur en 1892. En voilà une
de ces consécrations, entière, simple,
joyeuse. Elle avait su conserver son
enthousiasme au travers d’épreuves répétées, et nous était revenue la même,
après le sacrifice qui peut-être, lui a
coûté la vie. Avec quel amour, quel
entrain elle s’était remise à son œuvre,
à la tâche surtout d’élever ces jeunes
zambéziennes qu’elle a toujours vues
meilleures qu’elles ne le sont. Et après
la sienne que de tombes creusées sur le
bord du grand fleuve. « Mais, je suis
plein de confiance en l’avenir», nous
écrit M. Coillard, vous 'verrez encore
de grandes choses ici, et je vous le
répète de sa part, à vous qui serez
là-bas avant nous. Oui, que ce vœu
se réalise ! Qu’ une grande et belle
moisson suive ces pénibles semailles 1
Vous trouverez déjà quelques épis, maigres quelques-uns, mais des épis pourtant, des tisons arrachés du feu.
Ce n’est pas adieu que nous vous
disons, mais au revoir ; au revoir an
Z. si Dieu le veut ! Nous aurions été
si heureux de vous en faire les honneurs, de vous initier à cette œuvre,
mais c’est vieux zambésiens d’un au
que vous nous accueillerez, et peut-être
même sur notre chère termitière de
Lealui. Quand nous la quittions, il y
a deux ans, tous les Marotse nous disaient: «Revenez». Dites-leur que nous
ne les oublions pas, et que notre vœu
le plus cher est de retourner vers eux,
Emma Jalla.
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L’HOMME DU JOUR
aux Etats-Unis
Le nouveau président des Etats-Unis,
M. Roosevelt a étonné sa nation en
invitant à dîner à la maison présidentielle un nègre. Il faut avoir vécu un
peu aux Etats-Unis pour comprendre
ce qu’il y a de courage dans cet acte.
Et il vaut la peine de savoir qui est
ce nègre privilégié dont le nom est
Washington Booker.
Il vient de publier son autobiographie dans un volume intitulé « Up from
slavery », c’est-à-dire « Elevé hors de
l’esclavage ». Nous sommes heureux
de pouvoir donner aux lecteurs de
VEcho la primeur de quelques notes
sur ce livre. Booker ignore le lieu et
la date de sa naissance,, mais il a l’impréssion qu’il doit être né vers 1858
ou 1859 quelque part près d’un bureau
de poste nommé Hale’s Ford. Il ne sait
qui était son père et n’a connu que sa
mère et son frère John et sa sœur
Amanda. Ses souvenirs d’enfance ne
lui rappellent rien de gai, seulement
un taudis d’esclaves où il couchait sur
la terre près de sa mère. Un jour, à
la fin de la guerre qui a rendu glorieux
le nom de Lincoln, un officier des troupes victorieuses vint lire aux esclaves
un long document déclarant qu’ils étaient
libres.
Ils partent aussitôt de la plantation
et marchent pendant des semaines,
jusqu’à ce que, arrivés à Malden les
deux garçons trouvent du travail dans
une mine de sel. C’est là que deux
nègres qui savaient lire, leur enseignent
à lire la Bible. La première chose que fi|fc
le jeune Booker alors fut de s’achetêr
le premier chapeau qu’il eût jamais
porté, et d’adopter comme son nom de
baptême le nom de Washington. Puis
il devient ouvrier dans une houillière
où il entend parler d’une école pour
nègres fondée en Virginie. Il faut qu’il
parte ; il fait 200 lieues à pieds et arrive à Richmond affamé et sans un
liard. 11 couche dans un trou sous un
trottoir en bois et le lendemain trouve
assez de travail au port pour gagner
de quoi arriver jusqu’à Hampton. Le
voilà à la grande école des nègres; on
l’y emploie d’abord comme balayeur
et puis comme portier et finalement
on l’accepte comme élève. Le jour il
étudie et le soir il raccommode son unique paire de bas et son seul vêtement.
En 1875 il a fini ses études et gagné
en servant comme garçon de restaurant de quoi payer son voyage de retour à Malden où aussitôt les nègres
le chargent de diriger leur école.
A partir de ce moment Booker se
consacre tout entier au relèvement de
sa race ; il prépare des nègres pour
l’institut de Hampton, il les éduque
• par des discussions et des conférences
sur les sujets les plus divers ; et, chose
touchante, il essaie même de faire la même
chose pour les Indiens Peaux Rouges
dont il fait venir une centaine à
son école.
En 1881 il accepte le poste de directeur de l’Ecole Normale pour nègres
à Tuskegee dans l’état d’Alabama. Il y
trouve 30 étudiants qui n’eurent pendant quelque temps que deux professeurs, Booker et sa femme.
Voulez-vous savoir ce que ces deux
époux y ont fait pendant vingt ans
qu’ils y ont travaillé î Leur école normale a aujourd’hui 1300 étudiants et
'86 professeurs, et une fournaise à bri
ques qui approvisionne tous les chantiers de la région.
Pour payer le premier four, M. Booker avait mis sa montre au mont de
piété.
Voilà l’homme vers lequel regardent
les nègres des Etats-Unis comme vers
celui qui complétera l’œuvre de leur
émancipation. Que de foi et d’énergie
dans ce héros ! Vraiment il y a des
nègres qui « nous dévancent dans le
royaume des deux » !
TEOFILO &AY.
CHAUVINISME!
Ce n’est pas sans quelque étonnement que nous avons lu dans l'Eglise
Libre du 31 Janvier, sous la rubrique
« correspondance tunisienne», les lignes
suivantes :
« Le recensement qui vient d’avoir
« lieu a donné une augmentation assez
« considérable de la population fran« çaise. Nous sommes maintenant près
« de 25000 français, contre 17 à 18000
« il y a 5 ans. C’est une augmentation
« dont on peut se réjouir de prime abord.
« Mais quand on met en parallèle l’ac« croissement de la colonie italienne
« avec la nôtre, il y a lieu de craindre
« qu’un jour viendra, et il n’est peut« être pas loin, où la Tunisie deviendra
« une seconde Italie, ce dont nous n’au« rons nullement à nous louer, étant
« donné que l’élement sicilien ne nous
« est pas sympathique ;.. et il serait
« temps qu’on prît garde à ce dévelop« pement, à cette inondation des Ita« liens dans la Régence. Il doit y avoir
« actuellement dans nos grandes villes,
« et disséminés dans nos campagnes
«entre 8o,ooa à 100,000 Italiens. Les
« compatriotes de feu Crispí sont donc
« 4 contre un français; et si une com« plication se produisait en Europe, l’I« talie aurait ici assez d’hommes pour
« nous créer des difficultés et nous
« obliger à immobiliser des soldats dont
« la présence serait beaucoup plus utiles
«dans la Métropole».
Qu’en pensez-vous, lecteurs? Que ces
paroles fussent tombées de la plume
d’un rédacteur de VIntransigeant, de
VEclair, du Petit Marseillais, ou de tel
autre journal de cet acabit, nous n’en
serions nullement surpris. Il y a longtemps que nous sommes habitués à ce
langage. Mais quand il s’agit d’un pasteur de l’Eglise Réformée, qui doit à
l’exemple du Maître parler de paix,
nous en sommes attristés.
Que les Italiens établis en France et
ailleurs ne soient pas tous des modèles
dans leur vie privée, qu’ils ne soient
pas toujours sobres dans leurs paroles
et dans leurs actes, comme ils le sont
assez généralement dans la manière dont
ils se nourrissent soit. Mais qu’on vienne
élever l’étendard de la révolution uniquement parce que, nos compatriotes
croissent et multiplient, conformément
aux lois de la nature et à l’ordre du
Créateur, qu’on attribue à nos colons,
et cela bien à tort, des pensées de conquête à main armée comme le fait M.
Jocelyn Bureau, pasteur à Sfax, nous
croyons que ce n’est ni noble ni juste,
et moins encore chrétien. Qu’y a-t-il
donc chez les Italiens établis en Tunisie qui puisse ainsi troubler le sommeil
de Mr J. B.? Nous croyons rêver ! Quelles sont les mesures que dans sa sagesse il proposerait à son gouvernement pour arrêter l’accroissement de la
colonie italienne dans ce coin de l’A
frique? Nous ne voulons pas chercher
à le deviner. Mais nous déplorons sincèrement ce langage comme n’étant pas
à sa place, surtout ces tenips-ci où on
parle de tout côté d’un rapprochement
entre les deux peuples qui ont pourtant
su marcher d’accord en 1859, et qui auraient tout à gagner à vivre en paix,
et à sê supporter mutuellement, après
avoir enterré les vieilles rancunes qui
ont fait tant de mal des deux côtés des
Alpes.
Si nous osions donner un conseil à
M. J. B. nous lui dirions : Quittez ce
souci, et que l’ombre de feu Crispi
ne continue plus à vous hanter si péniblement. — Et puisque vous êtes le
disciple de Celui qui a dit; heureux
ceux qui procurent la paix.... profitez
de vos moments de loisir, et aller parmi
ces Italiens qui ne sont pourtant pas
aussi terribles que vous semble/ le croire ;
parlez-leur de l’amour de Christ qui
appelle tous les hommes à être frères,
et qui veut les sauver tous, et qui sait
que vous ne recueilliez pas quelques
beaux fruits qui vous feront refouler
au dedans de vous ces idées noires, et
vous procureront une véritable jouissance. B. G.
Coloiiia Valdeiiae, le 2B Janvier 1902.
Monsieur le Rédacteur:
Vous saurez sans doute déjà que les
examens du Lycée ont été très satisfaisants. Des six examinateurs venus
de Montevideo, trois étaient d’anciens
élèves de notre établissement. La tâche
sera désormais plus facile avec l’arrivée de Mr H. Pons. Nous lui souhaitons la bienvenue, ainsi qu’à sa dame,
et faisons des vœux pour qu’il ait
beaucoup de succès dans le vaste champ
de travail qui s’ouvre devant lui.
La Commission du I.ycée fait transformer l’ancienne chapelle et l’école en
trois vastes salles. La plus grande, de
quinze mètres de long sur dix de large,
sera destinée au Musée et à la future
collection de minéraux, d’oiseaux empaillés, et de plantes que nous promet
l’activité du nouveau professeur de
sciences. Avec la nouvelle bâtisse le
Lycée disposera de huit salles, six adossées au temple et deux à côté. Il faudra désormais penser aussi au logement
des professeurs, surtout de celui envoyé
par la Table, qui est professeur en titre
du Lycée.
L’année qui vient de terminer, sous
le rapport matériel, a été une bonne
année pour les Vaudois de l’Uruguay.
Malheureusement, c’est tout l’opposé
pour l’Argentine. J’extrais d’une lettre
particulière : « Quant aux récoltes, Bel« grano ne fait pas exception à la règle;
« elles sont bien mauvaises, inférieures
« même sur plusieurs points à celles
« qu’il y a eu Fannée dernière à Colo« nia Valdense. Ainsi la première année
« du siècle a été bien triste pour nous,
« beaucoup pire que quand les saute« relies dominaient le pays ; et la se« conde le devra être aussi, puisque
« c’est réellement d’ici à la moisson pro« chaine que se feront sentir les iâ« cheuses conséquences de cette mauvaise
« récolte. A ce que me dit une famille
« récemment arrivée d’Entre-Rios, à
« San-Gustavo ça va beaucoup plus
« mal encore ; ils y vivent des ressour« ces apportées d’Europe, tandis que
«leurs terres n’ont rien donné ces deux
« dernières années. » — Quant à la
nouvelle Colonie Iris, près de Bahiaj
Blanca, les colons n’ont pas eu de récolte du tout, et c’est bien plus tristej
encore pour eux, car ils en sont à leurs ’
commencements.
Ne semble-t-il pas découler de tout?
ceci que notre place est dans l’Uruguay,,,
où nous avons un avenir, si toutefois
nos colons, plus que pour le moment,
auront la noble ambition de faire de*
leurs enfants quelque chose de plus que
des agriculteurs?
Recevez mes salutations distinguées.
L. Jourdan.
San Remo. — On essaye actuelle
ment dans cette ville d’un moyen d’é- |
vangélisation qui paraît vouloir donner
les mêmes bons, résultats déjà obtenus
ailleurs. A côté des cultes ordinaires, ;
le pasteur préside des réunions parti- I
CLilières tantôt dans l’une tantôt dans
l’autre des demeures des membres de
l’Eglise qui désirent voir un plus grand |
nombre d’âmes parvenir à la connaissance de la vérité. La famille ou la |
personne qui met, à cet effet, son ha- 1
bitation à la disposition de l’évangéliste, s’engage en même temps à y ^
réunir un petit auditoire exclusivement '
composé de gens étrangers encore à la
foi évangélique et qu’il serait bien dif- ,
ficile d’amener aussitôt à fréquenter un a
culte public. Les trois premières réunions de ce genre ont été fréquentées >
par une quinzaine de personnes dont
la plupart n’avaient jamais franchi le
seuil d’aucune de nos maisons de prière.
*
* *
Savignana di Puglia. Un journal
de Naples [Il Ma.Uind) publie dans son ;
n° du 16-17 Décembre dernier une
lettre lui parvenant de cette localité et
dans laquelle, après une minutieuse des- ■
cription d’une fête catholique, le correspondant ajoute : «Ce réveil catholique est fila réaction contre la propagande évangélique qui se poyrsuit de ces côtés,
et non sans fruits, par un pasteur protestant qui ne manque ni de courage
ni d’intelligence. La plupart des propagandistes sont des ouvriers revenus des
Amériques. Lundi dernier ce pasteur
a tenu ici une conférence devant un
auditoire de 140 personnes ».
*
* *
Suse. Cette Eglise dont l’existence
semblait sérieusement menacée, est en
train de se relever, grâce au souffle
puissant de l’Esprit de Dieu qui paraît
avoir ranimé ses membres.
Le zèle, l’abnégation, la vie spirituelle et ecclésiastique ont pris, depuis
un an, un élan si courageux, quë nos
frères ne se souviennent pas d’avoir vu
son pareil. L’assiduité aux cultes et la
bonne volonté avec laquelle on contribue pour les différents besoins de l’œuvre, promettent un joyeux avenir. Parmi les catholique romains qui ont fréquenté nos cultes, quelques.uns, dit l’évangéliste, se sont si sincèrement convertis au Seigneur que, malgré les
tracas qu’on ne cesse de leur susciter,
nous espérons les admettre à la Ste
Cène avant la fin de l’année.
Les ennuis et les persécutions ne
sont pas même épargnés aux enfants
catholiques fréquentant notre Ecole du
Dimanche. Ils ont presque tous passé
par les larmes, surtout à cause des moqueries et des injures dont la marmaille.
3
encouragée, se plait à les accompagner
dans les rues; et cela n’est pas étonnant quand on entend les élèves des
écoles communales appeler du nom de
barbetU leurs condisciples. Cela n’a pas
empêché notre école, ouverte en Avril
dernier avec 8 enfants seulement, d’avoir à la fin de l’année 30 élèves qui
aiment la Parole de Dieu et l’étudient
avec profit.
*
* *
Trabia (Sicile)....'Au commencement
de l’année scolaire, dit Vitalia Evangélica, Mr Bartoli, notre régent évangéliste, a eu bien des difficultés à surmonter dans ce milieu si peu favorable
au progrès et si insouciant de tout ce
qui se rapporte à l’instruction. Les
élèves de nos écoles arrivèrent cependant au nombre de 136, ce qui obligea
notre ouvrier à louer un nouveau local
pour pouvoir les loger. Cela suffit pour
réveiller la jalousie de ceux qui auraient
voulu assister à la fermeture définitive
de nos écoles. Les amis de l’obscurantisme ont agi par toute espèce de moyens licites et illicites mais les efforts
de Mr B. et ses visites régulières aux
familles des élèves ont rendu vaines
toutes les tentatives des ennemis de
l’Evangile.
*
* ^
Miliin. L’Evangile est prêché dans
de nombreux lieux de culte ouverts à
cet effet dans différents quartiers de
cette grande ville, et surtout il y a
abondance d’auditeurs. Nos évangélistes sont surtout encouragés par les
nombreuses assemblées qui se pressent
dans notre beau temple de San-Giovanni in Conca et dans le local de
Porta Garibaldi le matin et le soir du
Dimanche. Puisse la semence qu’ils
répandent tomber dans une bonne terre !
Le Glaneur.
NOUVELLES DES MISSIONS
Nous extrayons les lignes suivantes
d’une lettre de M. Louis dalla à sa famille, datée de Sesheke, le 12 décembre
1901:
“ M. Lageard a présidé ce. soir, pour
la troisième fois, le culte de l’après-midi ;
il ne se sent pas encore assez maître de
la langue pour se lancer au culte principal, mais cela viendra. Ce matin, en
voyant l’auditoire, Madame Lageard disait: Je comprends maintenant que les
missionnaires aient le mal du pays en
Europe.
Les deux aiment les noirs et out leur
cœur à l’œuvre ; pourvu seulement qne
le climat les épargne. Heureusement voilà
plus d’un mois que la fièvre leur donne
du répit.
Mlle Glauser n’a encore eu aucun accès ; elle s’occupe avec entrain de l’école
et des douze fillettes de l’internat. Il y
a maintenant 150 élèves inscrits à l’école, et 130 réguliers malgré un cours
de vérole volante.
J’ai vu hier un^ pauvre petit enfant
dans les bras de sa mère ; la vérole venait de le rendre aveugle, et la mère
n’avait pas encore fait la triste découverte!
Sur la demande réitérée des chefs, la
plupart païens, nous avons eu un culte
pour demander la pluie, et Dieu nous a
exaucés. La campagne, qui avait un aspect si désolé, a reverdi, la semence a
germé, le sol est bien détrempé, la joie
et la reconnaissance sont dans tous les
cœurs. Les paroles de deux chefs m’ont
révélé bien des dispositions que je ne
leur supposais pas.
Mes matinées sont toutes occupées à
l’Ecole Biblique, et à différentes réunions ».
— La Société des Missions a reçu des
dons encourageants de la part de quelques généreux anonymes. La situation
de ses finances est cependant encore
très sérieuse.
CÉ Î{ 0}1 I Q
La Tour. Réunion missionnaire. Les
sociétés de missions de la Tour ont eu
l’heureuse idée de s’unir pour recevoir
toutes ensemble, dans une même séance,
M. et M.me Voila, qui vont partir
pour le Zambèze. La grande salle de
r Ecole supérieure était comble, et
c’était beau de voir ces actives amies
des missions réunies en si grand nombre, et la plupart avec leur ouvrage,
car, même à cette séance d’un genre
tout particulier, elles ont voulu employer, utilement leur temps et montrer
que c’est par le travail assidu qu’on
parvient à aider efficacement les œuvres de Dieu.
Après un culte présidé par M. Pons
on a entendu les rapports, écrits ou
oraux, des différentes sociétés. C’est
d’abord la Société de Via Uliva, la
plus ancienne de nos sociétés de Missions, dont la présidente, M.lle Caroline
Meille, lit un très intéressant rapport.
C’est ensuite la Zambézia, dont le rapport est pré.senté oralement par M.lle
Peyran. — M. le pasteur Jahier parle
ensuite au nom des sociétés de Missions et d’Evangélisation des Coppiers
et des Chabriols — et M. l’étudiant
Bertinat au nom de la Société Pra del
Torno dont il est le digne président.
Plusieurs des sociétés accompagnent
leurs souhaits soit d’un don en argent
(Via Uliva, Pra del Torno, Chabriols)
soit d’une caisse d’objets pour les pauvres Zambéziens (Zambézia).
I.a place nous manque absolument
aujourd’hui pour résumer les discours
des représentants des diverses sociétés,
non plus que ceux qui suivirent, de
M. Ad. Jalla et de M. Pons. Nous faisons
une exception pour celui de Madame
Jalla que nous transcrivons à peu près
in extenso dans une autre partie du
journal. M. Voila répond en remerciant
chaleureusement les sociétés et tous
ceux qui sont accourus pour donner
à lui et à son épouse ce témoignage
d’affection, dont ils conserveront un
souvenir ineffaçable.
Les tasses de thé, commencent à circuler ; elles nous font même perdre en
partie les paroles des derniers orateurs,
ce dont chacun se dédommage en faisant honneur aux bonnes choses servies
en abondance par ces dames, qui, nous
l’avons vu une fois de plus, savent fort
bien unir l’utile à l’agréable.
Au cours de la séance plusieurs chants
ont été exécutés par les membres du
Pra del Torno, avec le concours de
quelques élèves de l’Ecole supérieure.
Le chant du cantique: «Pars messager»
et une prière de M. le pasteur émérite
A. Gay terminent cette réunion inoubliable.
M. et M.me Voila ont quitté Turin
dimanche soir. Ils s’embarqueront à
Southampton le 22 mars.
-— Manifestulion pour la paix. La réunion dite du 22 février a eu lieu dimanche soir au Collège. M. le pasteur
Jahier a ouvert la séance par la lecture
de quelques versets se rapportant au
sujet, suivie de quelques réfléxions sur
les conditions actuelles de l’Europe
et de l’état de l’œuvre poursuivie par
les sociétés de la Paix. Puis M. Gay
président de la Société a donné communication de l’ordre du jour proposé
par le bureau international, qui a été
voté à l’unanimité. En voici le texte :
« Les Amis de la Paix, réunis à
Torre Pellice le 23 février 1902, constatent avec un profond regret une recrudescence de l’esprit militariste dans
quelques-uns des Etats les plus éclairés
du monde civilisé. Ils considèrent la
politique d’excitation à la haine du
voisin comme pernicieuse et constituant
un danger continuel pour la paix entre
les nations ; ils la condamnent en conséquence, chez les Gouvernements aussi
bien que chez les Peuples.
« Ils voient clairement que les partisans de la guerre redoublent d’efforts
pour maintenir cette politique, mais
ils ne se laisseront ni intimider ni décourager et ils sont décidés à faire des
efforts plus grands encore pour délivrer enfin l’humanité du système barbare qui consiste à recourir à la force
pour régler les différends».
Après cela M. le président invite
l’assemblée à exprimer son avis sur le
sujet douloureux dont nous avons fait
mention dans le dernier numéro de
VEcho : la convocation du prochain congrès à Monaco. Une discussion plutôt
vive s’engage et aboutit à l’adoption,
à une forte majointé, d’un ordre du
jour par lequel la Société convaincue
que la réunion du Congrès à Monaco
aurait pour effet de jeter le discrédit
sur l’œuvre de la Paix, décide d’exprimer au Bureau international le regret que l’invitation du prince de Monaco ait été acceptée et le prier de
revenir, si possible, sur sa délibération
— 2® de ne pas se faire représenter
au Congrès au cas où il se tienne dans
la principauté de Monaco.
Bourse Peyrot. La question de la bourse
Peyrot a fort heureusement été réglée
à l’amiable. Vendredi 21 courant, le
Conseil communal de la Tour a décidé
par un vote unanime, d’accepter l’offre
des héritiers de feu M. Daniel Peyrot,
de remettre à la Commune de la-Tour
un certificat de rente italienne de cinq
cent lires et de payer en sus deux
milles lires, montant des cinq dernières
annuités. En retour, la Commune renonce à toute autre demande soit envers les héritiers Peyrot Soit envers
les administrateurs ou exécuteurs de
l’hoirie. Nous sommes heureux de cet
arrangement, qui dot d’une manière
qn’on peut bien dire satisfaisante pour
les deux parties, une affaire qui allait
être portée devant les tribunaux,; et
nous sommes très reconnaissants à
M. Giampiccoli qui s’est employé de
tout son pouvoir pour amener cette
solution pacifique.
Saint Jean. Décès. Mercredi ig un
nombreux cortège accompagnait au
champ du repos Jean Benech mort à
l’âge de 56 ans. Le pasteur fit le culte
à la maison et Mr le prof. Rivoir, ancien du quartier, fit le service au Cimetière. Jeudi 20, à la maison Morglia
à San Michèle di Bibiana, et puis au
Cimitière de Bibiana, à l’occasion de
l’ensevelissement d’un enfant (Albert
M.orglia) notre pasteur eut l’occasion
de parler à une nombreuse assemblée
composée en bonne partie de catholiques.
Ecole (lu Dimanche à Bibiana. Notre
chère sœur, Mlle Prochet qui réside
chez sa tante Madame Jossi Revel, au
centre de notre Diaspora de Bibiana, a
bien voulu se charger de recevoir chez
elle chaque Dimanche à 4 h. les enfants
des familles Vaudoises établies dans ces
parages, et leur faire une leçon d’E- '
cole du Dimanche. Dieu veuille Bénir
cette sainte entreprise et faire que toute
notre Colonie Vaudoise de Bibiana en
profite.
Union Vaudoise. Salle comble Jeudi
20 à la conférence de Mr le prof. Jahier
sur l’auteur de l’édit d’émancipation,
le roi Charles Albert; et chaleureux
applaudissements au brillant orateur qui
nous a présenté sous toutes ses faces
le roi magnanime, avec un vrai talent
non seulement d’orateur mais bien aussi
d’artiste.
Jeudi 6 Mars Mr le prof. Giov. Ribetti nous parlera de la Société Vaudoise d’utilité publique.
Rodoret. 17 E'évrier.
La neige nous ayant empêchés de
nous réunir le jour indiqué, nous avons
eu le 21 cour, notre fête du 17 Février,
toujours si chère au cœur de ces Vaudois qui n’ont pas oublié — et ne
veulent pas oublier — les merveilles
que Dieu a faites en leur faveur 1
La fête commence à 10 heures et
demie par le chant, la prière et la lecture de la parole de Dieu, suivis d’une
courte allocution touchant les droits
et les devoirs que ce jour nous rappelle. Après quoi ■ les élèves de nos
différentes écoles, accourus en grand
nombre, développent avec entrain un
programme aussi riche que varié, composé de chp-nts, de dialogues et de
poésies où la note religieuse et patriotique se trouvent constamment unies
ou alternées.
Nous avons étrenné le Nouveau Recueil en chantant plusieurs des cantiques nouveaux qu’il a mis à notre
portée, et l’impression de ceux qui les
ont entendus pour la première fois se
résume en ces mots, saisis dans l’Assemblée : « Ce serait grand dommage
qu’on ne nous les eût pas fait connaître ».
Comme il le fait depuis des années,
notre député, l’hon. M. Facta, a voulu
associer son nom à cette fête chère
et sacrée pour notre peuple auquel il
s’unit de cœur dans les souvenirs et
dans les aspirations».
Après une modeste réfection à laquelle nos enfants font le plus grand
honneur, l’on se sépare heureux des
trois belles heures passées ensemble
sous le charme des agréables souvenirs que le 1 7 Février vient de rappeler
une fois de plus à tous les cœurs.
Une collecte d’occasion en faveur du
Refuge Charles-Albert a produit la
petite somme de 11 francs. K.
NouYelles et faits divers
Suisse. Une campagne de propagande anti-religieuse a été engagée
à Grandson par les libres penseurs.
Dans une conférence publique, M.
Charles Fulpius, de Genève, a invité
son auditoire à remplacer la morale
chrétienne par la morale de l’intérêt
et du plaisir ; et là-dessus, grands applaudissements d’une partie de l’assemblée. Huit jours plus tard, M. le
pasteur Frank Thomas tenait dans le
même local une conférence qui pro-
4
— 4
duisit une profonde impression sur la
nombreuse assistance. Aussi, ^quand on
offrit la parole , aux contradicteurs,
ceux-ci gardèrent-ils un silence significatif. Placé entre l’esprit léger et frivole de la première conférence et le
sérieux réconfortant et hautement moral de la seconde, le public, dit le
Semeur Vaudois, a senti l’abîme qui
sépare la libre pensée du christianisme.
— MM. Béguin, Verdier et Burnier ont parlé à Genève sur l’œuvre
du Zambèze. Il y a eu des résultats
obtenus et par conséquent on doit
bannir tout découragement.
Mr. Fr. de Pressencé a donné une
conférence à la Victoria Hall sur les
Arméniens.
Amérique. — M. François Penzotti,
que nous avons vu l’année dernière,
va retourner en Amérique après avoir
fait le tour du monde. Il a traversé le
Pacifique, l’Atlantique et la Méditerranée. Il écrivait dernièrement de l’Egypte à El Atalaya de Montevideo.
Il avait déjà parcourn 21.000 milles;
il lui en restait 11.000 pour retourner
à Guatemala, son point de départ.
Bolivia. Un mouvement évangélique s’est manifesté dans ce pays, au
cœur de l’Amérique catholique. M. et
M.me Payne tiennent des réunions dans
la ville d’Orura, fréquentées chaque
jour par non moins de 200 personnes
appartenant à toutes les classes. Dans
la même ville, M. Reekie vient de
jeter les fondements d’une école évangélique. Les tribunaux de Sucre ont
donné une sentence qui favorise tacitement la circulation de Bibles parmi
le peuple. C’est, dit El Atalaya le premier pas que fait la Bolivie vers son
émancipation religieuse et sa vraie
liberté.
Irlande. Lord Dufferin, l’homme qui
a joué un si grand rôle politique, ambassadeur à Rome et à Paris est décédé dans sa chère île. — Tout en
étant un homme politique il s’intéressait aux choses de Dieu.
Les Presbytériens d’Irlande semblent
très mécontents de l’attitude du gouvernement anglais qui a refusé de reconnaître la position du modérateur égale
à celle de l’évêque papiste.
Le Dr. Newman Hall, le célèbre pré-'
dicateur, est gravement malade.
Le chanoine Cristopher a eu son déjeuner missionnaire avec l’intervention
de 4000 personnes, et de quelques évêques. Que Dieu garde son serviteur qui
est à Oxford un de ses fidèles témoins.
Ecosse. Le prof."Davidson est mort;
il .a été unanimément regretté. — Le
Rev. M. Dougall a été condamné à un
mois de prison et cela parcequ’il a
voulu occuper une chaire que le public
ne voulait pas lui accorder..
C. A. Tron.
France. On annonce la mort de M.
Auguste Carrière, professeur de langues
orientales, secrétaire et bibliothécaire
de l’Ecole des Langues orientales vivantes. Avec lui, écrit M. Jean Réville
dans le Protestant, disparaît une des
figures les plus sympathiques du monde
scientifique protestant de Paris.
Allemagne. Nous recevons :
La Xle conférence internationale de
l’Alliance évangélique, qui devait siéger
à Hambourg au mois d’août de cette
année, n’aura pas lieu.
Le Comité qui s’était constitué dans
notre ville pour s’occuper des travaux
préparatoire et de l’organisations de la
Conférence, a reconnu qu’étant données
les circonstances présentes, une participation générale à cette Conférence
de toutes les nations parmi lesquelles
l’alliance évangélique est représentée,
se heurtait à des difficultés extraordinaires, sans aucun espoir pour le moment de voir ces difficulté s’aplanir.
La Conférence perdant ainsi son caractère international, le Comité hambourgeois a résolu de se dissoudre, et
a fait part de sa décision tant au Comité central à Londres, qu’au Comité
central pour l’Allemagne à Berlin.
INFORMATIONS.
La Société Universitaire de Turin a
fondé une pension pour étudiants de
l’Université et des Instituts supérieurs.
Les pensionnaires sont considérés comme
membres de la Société et ont droit à
fréquenter la section de lecture. Le prix
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élégant et commode. Se vend 10 centimes chez Mme Keene (Bellavista) à
Bordighera.
Revue Politique
@mTss§®i s©§mi
Società per gli Asili Notturni,
Torino, riconosciuta ente morale per
R. Decreto 17 Novembre 1901. Statuto organico.
The Gonld memorial Home and
industriai Schools Rome. 26 annual
Report, 1901.
Bene sociale. — Anno iv. n, 2. —
Un lutto nella scienza. — La legge
sulla tassa per gli spiriti. Petizione dell’Unione francese antialcoolica al Governo Francese. Cinque bravi dottori.
— L’alcoolismo nella provincia di Pisa.
— Giusta osservazione d’un beone. —
Cronaca antialcoolica.
Le Messager Belge. Nouvelles sur
l’Evangélisation de la Belgique n. 7.
Février 1902. Sommaire:
Thulin. — Nouvelles de l’œuvre.
— Une course d’évangélisation à Alort
— Situation financière.
• L’Ami de la Jeunnesse.
Sommaire du n. du 15 Février 1901.
La comtesse de Zinzendorf. — Plaisir
défendu, poésie. — Encore quelques
mots sur le Canada, Oriésime Reclus. —
Un coup de pied. — Neville Charteris
(fin), Carvalho. — Tissu en fil' d’araignée. — Opération sans anesthésie. —
Les noces d’argent du père Pavotins
(suite), Mme D. du'Dézen. Pantins danseurs, II. L. Alph. Blanchon. — Le bonheur, lontenelle — La réforme de l’orthographe, (fin) Mme Wm Monod. —
Pensée. — Aux chercheurs.
Parmi les illustrations : portrait de
Mme Vigée-Lebrun par elle-même.
Calendario Cristiano 1902. Calendrier moral, avec l’indication des portions bibliques à lire chaque jour de
l’année. On y trouve, en outre, les Dix
Commendements, le Pater et le Credo,
puis la Famille Royale, avec portrait.
Bien des évènements importants caractérisent la semaine politique qui vient de
finir. Mentionnons” d’abord la solennelle
ouverture de la session qui a eu lieu jeudi
20 c. S. M. le Roi a prononcé à cette
occasion un discours de circonstance dont
voici les points les plus saillants: La
nouvelle session s’occupera d’une meilleure répartition des impôts, de la réduction du prix du sel, des lois sociales destinées à 'dissiper les haines entre les
classes ouvrières et ’la bourgoisie; on y
discutera une loi touchant la recherche
de la paternité, le projet de loi sur le
divorce que le discours mentionne en
termes obscurs et hésitants comme si on
avait craint de froisser les susceptibilités
des consciences timorées. On constate les
bons rapports de l’Italie avec toutes les
nations ; on prodigue des éloges aux
troupes retour de Chine. Le discours
contient enfin une affirmation hardie qu’on
nous permettra de traduire:.... «le Gouvernement portera à la religion .et à la
liberté de conscience le respect le plus
illimité; mais les droits de la souveraineté
nationale et les prérogatives de la puissance civile seront conservés de la façon
la plus inflexille.... La séparation de
l’ordre civil et de l’ordre spirituel sera
strictement maintenue ». Ces déclarations
courageuses que les libéraux et les protestants italiens applaudissent, ne rencontrent naturellement pas l’approbation
du clergé.
La presse de la péninsule a peut-être
jugé un peu trop sévèrement le discours
du trône. On l’a trouvé incolore, hésitant, mal rédigé, vide ; tandis que la
presse étrangère en dit beaucoup de bien,
le trouve énergique, pratique, médité,
hardi. Il faudra donc s’en tenir au juste
milieu.
Dès la première séance de la Chambre
l’opposition de MM. Sonnino, Rudinl et
compagnie qui n’a jamais osé livrer bataille sur des questions importantes, s’est
coalisée avec l’E. Gauche pour combattre le candidat ministériel à la présidence
M. Villa. Et comme ladite opposition
n’avait pas de candidat propre, elle a
voté par bulletins blancs. Au deuxième
tour de scrutin, M. Villa a été élu à une
très faible majorité relative,'mais les 142
bulletins blancs du premier tour se rétrouvèrent dans l’urne. Vous pensez bien
que M. Villa n’a pas accepté la 'présidence dans ces conditions. Résultat: démission du ministère puisque c’est à lui
qu’on en voulait surtout, et (qu’on avait
entendu, de cette façon, protester contre
la loi sur le divorce qu’on ne voudrait
pas voir mettre en discussion. Singulière
protestation! Zanardelli est victime de
l’ingratitude de son parti, de l’E.[Gauche
surtout, qui avait tout intérêt à soutenir
le plus libéral, le plus démocrate dos gouvernements. Le vote négatif de la Chambre ne donnant aucune indication à la
Couronne pour la formation d’un nouveau
cabinet, S. M. a prié le ministère de
rester au pouvoir en attendant que l’assemblée se prononce par un vote plus
explicite. Le ministère se présentera donc
intact, à l’exception de Giusso, à la réouverture qui aura lieu dans la première
quinzaine de mars.
On a fait des ouvertures à Biancheri
pour la présidence de la Chambre mais
comme l’E. Gauche ne l’appuierait pas,
on votera probablement pour M. Palberti qui réunirait la majorité des suffrages de tous les partis.
La grève des ouvriers du gaz de Turin
a falli amener une grève générale et de
graves désordres. A un moment donné il y
a eu non moins de 12 mille grévistes qui se
déclaraient solidaires avec les «gaziers».
Il y a eu ün peu de casse rue Pô, beaucoup de. bruit, de grandes appréhensions;
mais grâce à l’énergie des autorités et à
l’intervention de la troupe qui dans certaines rues populeuses a dû charger la
foule, on a pu éviter de graves désordres. Les sociétés du gaz ayant enfin
consenti à soumettre la question de la
réadmission des gréviste à un collège d’arbitres, les ouvriers son rentrés dans l’ordre
et ils reprennent peu à peu leur besogne.
Dans le but de conjurer la grève des
employés de ch. de fer, le Gouvernement
à décrété la militarisation des «ferrovieri»
de tous les districts du royaume. Les
amis de Tordre ne peuvent qu’applaudir
à cet acte d’énergie du Gouvernement,
tout en faisant des vœux pour qu’il fasse
droit aux demandes légitimes des employés.
— A Barcelone le calme est à peu
près rétabli; les 70.000 grévistes de la
semaine dernière son réduits à quelques
milliers. Les troubles, qui avaient revêtu
un caractère anarchiste, ont coûté la vie
à plus de cent personnes, sans compter
plusieurs centaines de blessés.
— On signale des troubles à Kieff;
Karkoff et St Pétersbourg où on a dû
fermer les universités. A Kieff les étudiants mêlés aux ouvriers, ont eu une collision avec la force armée au cri de: vive
la liberté, à bas l’absolutisme.
— Le colonel Parck a fait au centre
du Bothasberg 164 prisonniers aux Boers
et leur a capturé bon nombre de fusils
et de chariots. — Aux environs de Vryheid, le colonel anglais Evans a trouvé
^a mort dans un combat.
- - Les Etats-Unis viennent d’envoyer aux
puissances intéressées une note diplomatique motivée par les desseins de la Russie sur la Mandchourie. Si elle ne sort
pas de résultats, les puissances enverront
une note plus énergique, signée par les
représentants des mêmes puissances, au
gouvernement russe.
— La Chambre française vient de
voter le budget des finances, le 12.me
pi'ovisoire pour le mois de mars et 80.000
fr. pour le centenaire de V. Hugo que
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