1
Quatrième Année.
22 Novembre 1878
N. in
LE TÉMOIN
Echo des vallees vaudoises
Paraissant chaque Vendredi
Voui mê »ertz témoin*. Actes
Sijfvoni la véŸÜè avec la charité. Ep. 1, 15.
paix D’ABBONNEMENT par an Unii« .... !.. 3 To»» li» paÿs de l'Union de poete ... .6 Amáf'iqne ... >9 On s'abonne : Pour Vlntérieur ches MM. les pasteurs et les libraires de Toïre Peliice, Pouivr.K£ci^ieui* au Bureau d'Ad- ministration. 1 Un numéro séparé : 10 centimes. 1 Annonces :25oenttmesp&rÎî^D6. i Les envois d*argent se. font par hitre recommandée ou par mandai* sur le.Bureaude P«> ♦'òsa Argèmina.
I^our r» RKDACTJON adresser ainsi : A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour l’ADMINISTRATlON adresserainsi : A l’Admijiistraiioià du Témoin, Pomaretto iPinerôlo ) Italie
Âllbiitat au Roi Humbert. — L’Evaujïile
ti l'Eifidsiticia de Paris. — Correspondance.
— Progrès du protestantisme à Paris. —
Profession de fol du pritico Bismark. —
Reme poiiiigiie.—Publications périodiques
do la Société des Ecoles du Dimanclie du
Canton de Vaud.
rendent grâce à Dièu de cette
délivrance nationale, professant
solennelleraent par leur foi en
Celui par lequel les Rois régnent
et les nations prospèrent.
iTTEKTitT AU ROI RUtÎBERt
Si la main sacrilège d’un misérable a failli plonger ITtalie
dans un deuil sans pareiLet dans
une effroyable confusion, le bras
puissant et fidèle du Seigneur a
détourné de nous cette épouvantable calamité.
Nous unissons notre voix à
celles de ces millions de nos
compatriotes qui protestent avec
énergie contre l’ésécrable attentat
dont notre auguste et bien-ainlé
Souverain aurait pu être victime.
Nous nous unissons surtout, du
fond du cœur, à tous ceux qui
L’ÉVANGILE A L’EXPOSITION
de
Parmi les objets remarquables
qui ont excité l’admiration des
visiteurs de rExposiÎion Universelle, devait figurer celui qui les
dépasse tous en valeur et qui est
plus précieux que tous les trésoi-s
de la terre. Nous voulons parler
du livre qui s’appelle à juste titre
« là perle de grand prix ». La
Bible était là en effet et les centaines de milliers, même les millions de personnes qui ont visité
l’expositiou ont pu, non seulement
le voir, mais aussi l’acquérir et
l’emporter poUr le lire.
Immédiatèmènlt en faëô de l’efi*
trée principale du Trocadero, s'élève un beau kiosque^ destine' à
la vente et à'la distribütféü gra-
2
tuite des livres saints. Les nombreux passants peuvent lire les
passages de la Bible qui ornent
la façkde et les parois du| kiosque.
« Nations louez toutes l'Eternel,
» vous, tous les peuples, célébrez-le,
»car sa bonté est très grande sur
»nous, et la vérité de l’Eternel
»demeure à toujours ( Ps. cxvii).
»Venez à moi vous tous qui'êtes
» travaillés et chargés et je vous
» soulagerai ( Matth. xi 28 ). Crois
»au Seigneur Jésus et tu seras
» sauvé toi et ta famille ( Actes
» 16, 31 ). Le salaire du péché
»c’est la mort, mais le don de
».Dieu c’est la vie éternelle^(Rom.
»VI, 23). Il est ordonné que tous
» les hommes iheurent une fois,
» après quoi suit le jugement'’(Héb.
'.»IX. 27) ». . j ;h
Ces solenpellé? vérités, .sont placées sous les yeux de milliers de
.personnes qui peuvent acheter la
Bible un prix très minime ou
recevoir gratuitement un évangile
imprimé dans leur langue. C’est
par là que passent les omnibus ,
les voitures, les tramways et
l’immense foule qui se rend à
l’exposition. Des soldats, des marins , des employés , des prêtres,
des moines, des religieuses,
cochers, des ouvriers, des messieursi
et des dames en grand nombre
passent .devant le kiosque et reçoivent un évangile^Le plus grand
nombre est français, mais on voit
aussi arriver des étrangers de tous
pays sous je soleil ^ de toutes
races, de toutes couleurs, de toute
tribu , langue et peuple et chacun
reçoit un évangile^jen sa propre
langue. ,
Et savez-vous qui j’ai trouvé
occupé à la distribution des livres
saints? -- Un vaudois, M. Joseph
Negrin de Boby. Je fus heureux
de serrer ila main à un compatriote et de le voir activement
occupé à répandre les Saintes
Ecritures.
Voici un étranger qui s’approche : c’est un indien des Indes
Occidentales « Je n’ai jamais entendu parler de l’Evangile dit-il,
mais puisque vous me dites .que
c’est ici la Parole de Dieu, je
m'eii vais la porter dans mon
pays et la lire attentivement. Je
n’ai jamais su, jusqu’à présent,
que Jésus est mort pour moi ■.
» Je viens du Sénégal , dit un
nègre en costume de marinier,
veuillez donner s’il vous plait, un
évangile pour moi et pour chacun
de mes compagnons »,
Voici; un polonais tout étonné
de:¡ recevoir ài'Paris et si loin de
son pays un évangirè Îtnhrîihé en
sa propre langue. Voici un juif
qui, tout en allant à la synagogue,
ne s’en déclare jpas moins libre
penseur. Il promet toutefois de lire
l’Evangile selon St Jean qu’on lui
donne.
Un ,maître d’école ¡ catholique
romain demande un évangile pour
lui et pour chacun de ses élèves
qui l’accompagnent.
— 'Mais leur seraft-il permis
de lire l’Evangile ? , *
—■ Certainement. Je l’ai lu pour
mon propre compte, je le trouve excellent et je désire qu’ils puissent
le lire aussi. Et voilà une' centaine
d’élèves qui avancent leur petite
main et s’en vont tout joyeux après
avoir reçu le précieux livre.
— Un aussi pour ma chère
mère ! dit une jeune femme en
tendant lai main. Pauvre mère,
3
elle est nlalade et solitaire. Elle
lit l’histoire de Jésus que je lui
ai apportée, puis elle ferme les
yeux, elle prie et pense; puis elle
prend sa médecine et s’endort le
cœur content. Je lui ai promis
d’en apporter un autre de vos
beaux livres.
Une dame ayant reçu un évangile’, en lit quelques versets à
haute voix sur la place du Trocadero, et alors ses filles qui
l’accompagnent réclament aussi un
livre qui parle de Jésus.
Une généreuse dame a fait distribuer à ses frais un Nouveau
Testament à 'chacun des nombreux
sergents de ville de Paris ; et une
Bible à chacun de leurs supérieurs.
Tous les chinois qui sont à l'exposition ont aussi reçu un Nouveau Testament en leur langue ,
et les arabes , les turcs et les
japonais ont reçu un évangile.
Les évangiles ou -portions des
Ecritures Saintes distribués gratuitement jusqu’au milieu d’octobre s’élèvent au chiffre de
1,250,000 exemplaires. On a vendu
en moyenne 50 exemplaires par
jour entre .Bibles et ‘Nouveaux
Testaments ; ce qui ferait du P
mai la fin d’octobre au delà de
9000 exemplaires du volume sacré.
Que Dieu bénisse et fasse lever
dans les cœurs la sainte semence
si largement r'épandue !
Ccrrru0fonbattie
Que nos lecteurs nous pardonnent si nous donnons une place
si considérable dans ce N. aux
rectifications, réclamations et ré
pliques provoquées par la lettre
de notre frère Jacques publiée
dans notre N. du 8 courant. La
question vaut la peine d’être étudiée de près et mise parfaitement
au clair. Certes il y a lieu de se
réjouir si la pensée de supprimer
ou de modifier profondément notre
formulaire de la confession des
péchés n’est venue à personne
parmi nous. Sachant gu’il y a, en
Suisse comme en France, de très
nombreuses églises que l’on a insensiblement sevrées,de cette lecture ; sachant aussi que même là
où on la retient encore elle est
quelquefois modifiée à tel point
que c’est à peine si'Théodore de
Bàzé la recotmait encore, nous
estimons que ce n’est pas un pe- ,
tit honneur ni un mince privilège
pour l’Eglise Vaudoise de la conserver dans son intégrité et sans
contestation. Nousjne sommes, pas
plus que nos cadets, les adversaires
des formes plus rajeunies et peutêtre plus dogmatiquement et logiquement correctes, mais à la
condition, que le fonds môme
demeure en son entier. Mais il
est arrivé plus d'une fois que
dans des vaisseaux neufs on a mis
non pas^le vin généreux, très-vieux
et toujours jeune , de la vérité ,
mais la piquette des inventions humaines. Or c’est ce que nous devons prévenir à tout prix.
Nous aurions pu relever dans
la lettre de notre frère M. Bosio
quelques pointes à notre adresse
et lui qui nous connaît, sait très
bien que nous aurions pu le faire
avec autant de malice qu'il en a
dépensé lui-même.
Mais à quoi bon? ’' ■
' La Rédaction.
4
.872.—
Turin , le 13 novembre ISItÎ.
Bien cher ami el frère,
Voulp-vous me permeltre, en ma
qualilé de membi'e. de la Commission
synodale pour la révision de la liturgie,
de rectifier une erreur li ès-prave dans
la quelle est encouru votre correspondarit tjiii signe /dcqwes’ en affirmant,
commè elle fait, dans sa dernière lettre
au Témoin, que la Commission sus
dite ne propose rien moins, dans son
projet, que la suppression , au service
du rriatin, de la confession des péchés
et du Sijmbôïe des Apôtres.
Je puis assurer h votre correspondant , que , dans la seule réunion que
les membres de la Commission aient
pu avoir, jusqu’à ce jour, pour poser
les bases du travail qui leur a été confié,
rien de pareil n’a été décidé. Et suridiit, pas un mot n’a été dit, dans
ce sens, an sujet de la confession des
péchés, constituant de l’avis de tous,
une des plus belles parties de notre
culte, et à la quelle notre désir serait
a\i contraire, de donner plus de sor
lennîté encore, én en faisant suivre la
lecture d’un chant lilui'gique que l’assemblée chanlerail en continuant à
rester debout, et qui serait comme
l’ecbo de celle-ci à celte magnifique
prière.
Ce qui a été proposé par l’un des
membres de la Commission, mais wmZlement accepté par les deux autres, el
surtout pets par celui qui a l'avantage
de vous adresser ces lignes. el qui est,
pour sa part, très opposé à celle idée,
— c’est la suppression ( encore simplement facultative ) de la lecture,
dans le culte du malin , du Décalogue
et du Symbole des Apôtres.
A vous de cœur en J. C.
J. P, Meille, pasteur.
Sainl-C!ennalii, le 11 novenilire lR7fi,
Monsieur le Directeur,
Les cousins sont un peuple nombreux auquel il arrive quelque fois de
ne pas bien comprendre ou de mal
rapporter ce qu’ils ont entendu. Témoin ce certain cousin de M' Jacques
qui lui a raconté, sur la conférence
tenue dernièrement à Massel, les belles
choses que 'vous avez imprimées dans
le dernier numéro du Témoin.
Quoique je n’aie pas l’habitude d’écrire pour les journaux, vous me permettrez , cependant, de rectifier quelques grosses inexactitudes contenues
dans la lettre de Jacques. Je puis le
faire, vu que j’ai eu le privilège de
voir el d’entendre ce qui s’est fait à
la coriférence de Massel.
Et d’abord , il n’est pas exact de
dire qu’un projet de liturgie a été
soumis à l’appréciation de la conférence. Ce qui a fait l’objet d’un examen,
c’est une ébauche du travail de la Commission synodale, concernant l’ordre
du culte ; — ébauche qui a été publiée
par le Cristiano Evangélico du 21 septembre dernier. La conférence a fort
bien fait de discuter celle ébauche et
il n’y a pas de doute que la Gommission ne soit disposée à tenir compte
des observations qui, ont été faites à
cê sujet. - ‘ ■ ' r *'-'
Mais voici qui est plus grave ! Il faut
savoir, ami lecteur, qiie (d’après la
lettre de Jacques ) l’Eglise Vaudoise
est en danger imminent de tomber
dans le pharisaïsme !
Figurez-vous que la Commission de
la liturgie va supprimer, dans le culte
public , la confession des péchés ; que
celte innovation a trouvé „des soutiens
parmi les membres de la conférence
de Massel el que celle-ci a poussé la
folie au point de ne pas se prononcer
sur une question si importante!! —
Etjlà-dessus, M. Jacques empoigne son
cor el sonne l’alarme contre les innovations. — En effet, voilà bien des
choses étranges; ~ si ce n’est, que
la plus étrange de toutes, c’est l’ingénuilé de celui qui les a crues el
publiées. J’en suis a me demander si,
dans le cas où on aurait rapporté à
M. Jacques que la conférence de Massel
avait adopté à l’unanimilé le culte de
Baal, il ne l’aurait pas cru et si,
nouvel Elie, il n’aurait pas crié aux
vaudois: «Jusqu’à quand clocherezvous des deux côtés r »
5
--373
Mais, badinage a ¡3arl, il est à peine
besoin de dire que jamais la Commission de la liturgie n’a songé à retrancher du culte la confession des péchés..
Elle pense], au contraire, qu’il serait
utile d’en avoir plusieurs formulaires.
El si M. Jacques avait lu l’ébauche
publiée dans le Cristiano, il y aurait
pu voir ces mots: * lellura dt alcimi
verselti per sertire d'introduzione alla
confessione dei peccali » .
Quant à la conférence de Massel,
■pas un de ses membres n’a parlé de
supprimer la confession des péchés.
A. l'égard du formulaire actuel, il peut
être utile de le conserver, avec quelques modifications, mais non pas parcequ’il est ancien ( il y en a d’autres
plus anciens que celui-là), mais parcequ’il est bon. Sur la lecture du Symbole des Apôtres on peut différer d’opinion et la question n’est pas, à mes
yeux, d^ine grande importance.
En terminant ces lignes, monsieur
le Directeur, et au risque de passer
pour un novateur de la pire espèce, Je
proposerais les innovations suivantes ;
1“ Que M. Jacques contrôle les rapporiR de ses cousins et soit lui-même
contrôlé par le Directeur du Témoin.
2® Qu’il veuille bien admettre que
les membres de la conférence de Massel
et les Ministres de l’Eglise en général,
ont encore , par devers eux, quelques
grains de bon sens chrétien.
El comme j’ai dû m’occuper de fables , je clos par celte morale : que,
dans nos conférences chacun s’efforce
d’être clair et simple, de peur d’être
mai compris.
Agrée/., cher et honoré monsieur,
l’assurance de mon dévouement et de
mon affection.
H. Bosio, pasteur.
le le novembre 187S.
, Mon cher Monsieur,
En vous renvoyant la lettre de M.
Bosio, pasteur à“ .Saint Germain, et
en vous remerciant de cette communication qui m’a beaucoup amusé, je
vous prie, dans le é^as où vous pu
blierez celle lettre, de la faire .suivre
de ces quelques observations. Je regrette de ne pas avoir trouvé, dans
le dernier numéro du Témoin, la leUre
que vous me dites avoir reçue de mon.sieur le pasteur Meille sur le même
sujet, parceque si j’y suis également
pris à partie , j’aurai pu diriger aussi
de ce côté ma défense, si ce n’est
ma juslificalion.
Je dois déclarer avant tout que je
ne possède pas plus un cor pour sonner
l’alarme, qu’une brebis n’a des cornes
pour repousser les attaques d’un ennemi. Doué d’un tempérament pacifique et débonnaire, j’ai en horreur
les disputes et les batailles. A plus de
20 ans de distance , je frémis encore
à la pensée, qn’élanl sous les armes,
j’aurais pu être appelé à tirer un coup
de fusil contre mon semblable. Alors
après avoir relu une seconde et une
troisième fois la. lettre de M. Bosio où
les compliments sont équitablement
répartis entre vous et moi, j’ai aussi
relu ce qui dans ma lettre a provoqué
celte trop spirituelle réplique. Puis
m’est arrivé hier au soir et très à
propos le numéro 46 de votre journal,
renfermant' le compte-rendu officiel dé
la conférence de Massel, dû à la plume
de son secrétaire monsieur le pasteur
Ch. A. Tron. Voici ce qui paraîtra
maintenant très clair à ceux de vos
lecteurs qui n’auront trop su que penser
de cet incident.
Mon cousin a compris qu’un projet
de liturgie avait été soumis à l’appréciation de la conférence, et M, Bosio
rectifie celle information en disant que
ce qui a fait l’objet d’un examen cest
une ébauche du travail de la Commission synodale concernant Tordre du
culte. 11 me semble que pour un homme
du degré de culture de mon cousin,
et qui n’a pris aucune part aux discussions de la conférence, ce n’était
pas du tout si mal comprendre ; d’autant plus que, de l’aveu même de M.
Bosio, les orateurSi'ne s’exprimaient pas
toujours très clairement. Il donne en
effet fcomme morale de sa fable le
vœu suivant : que dans nos conférences
chacun s’efforce d’être clair et simple
de peur d’être mal compris.
6
Mon cousin pourra donc se tranquilliser en lisant ces lignes; ceu’esl
pas sa faute s’il a mal compris.
Mais il me parait qu’il y a dans le
compte rendu de la Confèrence une
justification plus précise encore de
l’impression reçue par mon cousin et
qù’il m’a communiquée. 11 est vrai
que les membres de la Conférence ont
été unanimes pour maintenir le symbole des Apôtres et la confession des
péché.s dans la future lilurgie|, mais
voici dans quels termes la décision est
résumée: la Conférence se range à
l’acceptation de l’ordre du culte proposé par la Commission Synodale, tout
en ¡faisant ses réserves sur l’ordre à
suivre pour la lecture de la parole de
Dieu, sur le symbole des apôtres qu’elle
veut voir maintenu.... ainsi que la
confession des péchés qui est un monument auquel il n'est pas permis de toucher sans le pouvoir mieti'X remplacer.
Comme d’un autre côté M. Bosio nous
dit que lii conférence pense qu'il serait
utile d'avoir plusieurs formulaires (;de
la confession des pêchés ), il est évi.dent pour mol que la question s’il fallait la supprimer ou la conserver a fait
l’objet des discussions de la conférence.
Encore une , fois, mon cousin n’a pas
été sourd et idiot, et je ne pense pas
l’avoir été moi-même en m’exprimant
comme je l’ai fait. Je suis du reste,
on ne peut plus heureux, des protestations énergiques provoquées par ma
courte notice.
Que M. le pasteur Bosio se tranquillise au sujet de l’opinion que j’ai des
membres elfeclifs et honoraires de la
dernière conférence de Massel. Quoique
je n’aie pas l’avantagé de les connaître
tous particulièrement , je leur attribue
plus encore que du bon sens et même
du bon sens chrétien, — seulement
je me permets de croire qu’ils ne sont
pas seuls à en avoir et j’en réclame
un petit grain; pour moiï Or avec ce
seul pelitgrain jamais je n’aurais admis
sur la relation de m’importe quel cousin
que la conférence de Massel eût fait
quelque chose de pareil au rétablissement du culte de Baal. Ah I s’il s’aissait du culte du veau d’or, non pas
guverlemenL établi et recommandé ,
O
mais simplement pratiqué, et que la
nouvelle m’en eût été donnée d’un
point quelconque de nos chères vallées,
je n’aurais pas hésité un seul moment
à l’accueillir en l’appuyant de mon
propre témoignage.
Quant à contrôler, comme le voudrait
M. Bosio, la relation de mon cousin,
le conseil peut avoir du bon, mais j’aurais été fort embarassé pour le .suivre,
— car il y a loin de chez moi à Massel,
et je n’ai pas facilement l’occasion de
voir quelqu’un des membres de la conférence. Et d’ailleurs mon cousin est
un homme sérieux, incapable d’inventer
ou d’exagérer pour faire de l’effet et
qui comprend suiBsamment les choses
dites clairement.
Pardonnez-moi, cher Monsieur le Directeur, la longueur de celte lettre et
recevez avec mes remercîmenls l’assurance de mon respectueux dévouement.
Jacques.
Progrès (lu proleslanlisme a Paris
. ■ ’i!r-"- V.lii i)'' 'U^
Quand on songe à ce qu’était le
protestantisme à Paris il y a 50 ou 60
ans, on est vraiment émerveillé des
progrès’accomplis, et plein de reconnaissance ônvers Dieu. Je me souviens
encore du temps où les réformés n’avaient que trois ¡temples, l’Oratoire,
Pentemont et Sainte Marie. Les Eglises
libres, deux ou trois chapelles à peine,
et les membres de la confession d’Augsbourg, les Billeltes et la Rédemption.
Aujourd’hui on compte 17 églises réformées , 7 églises libres, 40 églises
de la confession d’Augsbourg, 4 chapelles méthodistes et 1 baptisle.
Je ne parle là que des services en
langue française. Et les écoles! Savezvous ce qu’il y a d’écoles primaires
protestantes à Paris dans ce moment ?
89. Sur ce nombre les Réformés en
comptent 37 ; les luthériens 30 ; les
Eglises libres 12. Les 10 restantes se
décomposent ainsi : 3 écoles communes
aux, luthériens et aux réformés; 4
libres de toute attache écclésiastique
une aux bapüsles et deux aux méthodistes ; je ne compte pas les 22 asiles ;
7
»375'
ou écoles enfaniines ouvertes aux enlanls des deux sexes par les Eglises
de toute dénomination.
( Semaine religieuse ).
Frofessiou de fui do priuce Bismark
« Je ne comprends pas ijiie, sans la
loi en une religion révélée, en un
Dieu qui veut le bien, on.un juge suprême, en une vie à venir, on puisse
vivre ensemble en une société bien ordonnée, conserver son propre bien et
laisser aux autres le leur. Si je n’étais
pas chrétien je ne resterais pas une
neuré de plus à mon poste. Si je ne
devais pas rendre compte tà Dion, il
lie m’importerait rren des Seigneurs
de la terre. , ,, j
» J’aurais les'moyens de, vivre tips
une' position asscx élevée. Pourquoi
aurais-je h me donner tant de peine
à travailler sans relâche|dans ce monde,
me procurer des ennemis et des déplaisib, sî je n’avais pas lé senlimenl
de mes devoirs envers Dieu ? — Si je
ne croyais pas à ta Providence qui a
destiné celte nation, aliepiiinde à quelque chose de bon et de grand, je re
noncerais à rinstant au métier de diplomate, ou plutôt je ne t’aurais jarr.ais
embrassé.
» Les décorations et les litres ne me
séduisent pas. I.a constance que j’ai
montrée pendant dix ans, au milieu
de toutes les absurdité.? possibles, est
un fruit de ma ferme foi. Si je n’étais
pas un chrétien fermement croyant,
vous n’auriez pas eu un tel chancelier.
» Donnez-moi un successeur qui aîl
cette base merveilleuse de la religion
et je m’en vais immédiatement. Mais
je vis au milieu de payens ; je ne
veux pas faire des prosélytes, mais je
sens le besoin de faire profession de
ma foi s.
( Tiré du livre du doct. Maurice Bush).
Nous espérons mollement, pareeque
nous croyons faiblement, et voilà
pourquoi notre activité est si peu sereine.
Génération grognonne et gémissante
entre toutes, nous devenons impuissants
à force d’être critiques. L’espérance
nous manque, la forte espérance en
dehors de laquelle on ne fait rien de
grand. Se plaindre et se plaindre encore, blâmer et blâmer encore, gémir
et gémir encore, ce serait un triste
métier.
La charité donne et se donne. La
charité donne et reçoit, oui, elle reçoit loojoiirs, et s’en va de la maison
du pauvu’e, plue riche qu’elle n'y est
entrée. La charité connaît ceux qu’elle
aide, cl sait ce » qu’elle fait. Aussi faitelle beaucoup de bien et point de mal.
Si le péché n’avait pâs ses amertumes cnielles, si nous nous trouvions
bien dans le mal, nous serions perdus
sans ressources.
yoiïticiuè
Pensées.
Le métier de chrétien, n'esl pas un
métier de fainéant.
Ætalie, — 11 ne saurait être quès'tion dans noire chronique de celle semaine, que de l’horrible allenlaLdonl
notre jeune et libéral monarque a failli
être la victime, La Famille royale était
arrivée[à Naples après un voyage ti'iompbal dans lequel elle avait visité. Florence, Ancône, Bari et Foggia- Au
sortir de la gare un inconnu de mauvaise mine , nommé Passapanle , âgé
de 29 ans, originaire d’un village près
de Pqlenza, dans la Basilicata ,, s’est
précipité sur la voilure royale, trop
peu bien gardée, paraîl-il, et a vibré
un coup de stylet, à la pointe acérée,
dans la direction du cœur du roi
Humbert. S. M. a paré liabilemeui ce
premier couji avec son bras ; un second coup lui a fait une légère blessure à la partie supérieure du bras
gauche, Le roi, avec la présence d’esprit et le courage qui le distinguent,
8
-376.
avait tiré son sabre et ôn avait frappé
l’assassin à la tête, en même temps
que Cairoli, qui accompagnait le roi,
la reine et le prince royal et se trouvait dans la même voilure, saisissait
le meurtrier par les cheveux. Cairoli
a reçu aussi une légère blessure à la
jambe. Au même instant le capitaine
des cuirassiers mettait fin à la lutte
en frappant le misérable sicaire et en
le livrant aux mains de la police. Tout
cela se passa comme en un clin d’œil,
de sorte que les voitures qui suivaient
et qui appartenaient au cortège royal
ne s'en aperçurent pas. La reine Marguerite et le prince de Naples dans leur
émotion bien naturelle montrèrent du
courage et du sang froid, ils n’onl eu
rien à soufl'rir heureusement. — Dieu
a préservé la Famille Royale et l’ilalie
d’un grand malheur. Nous lui devons
les plus ardentes actions de grâces.
Le peuple italien s’est montré [admirablement dans cette occasion; les tiens
qui l’unissent à la maison de Savoie
se sont resserrés. Les diverses classes
de la société, les autorités, les représentants du peuple, les sénateurs, le
gouvernement ont fait parvenir à notre
jeune roi leurs profonds regrets, le
témoignage de leur affeclion et de leur
Salhie en même temps que leurs
res et cordiales félicitations. Nous
nous nous y associons de grand cœur.
Mais en même temps nous formons te
vœu que le Gouvernement surveille davantage. 11 y a des crimes, des aberrations qu’il faut prévenir et qu’il ire
suibl pas de réprimer. Si Passananie
avait réussi, si tahl d'autres réussissaient dans leurs coupables desseins, la
répression même la plus énergique serait tardive. L’assassin prétend n’appartenir h aucune secte politique; mais
certaines théories ouvertement avouées
et librement développées dans des associations, des cercles, des clubs à nos
yeux coupables, n’auronl-elles pas contribué à faire son éduêalion et à le
fanatiser et à armer sa main du poignard du régicide?
PDBLÛTIOliS PEBIODIQUBS
de la Société des Ecoles du diiuanclie
DU CANTON DE VAUD
Le messager de l’Ecole du dimanche. — 52 N“ de 4 pages chacun.
Prix : Suisse et Union Postale, 65
centimes.
On ne "peut pas prendre moins de
5 abonnements envoyés sous la même
enveloppe.
Etrennes pour la jeunesse. —
Brochure de 48 pages, ornée de 0 à
8 jolies gravures.
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90 ex. 12 fr. ; 100 ex. 22,50, le port
en sus.
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iPitochure dé 82 pages avec 8 à 10 jolies
VîgaôiÂ'; '
■ »^#îil*éxF20 cent.; 25 ex. 4,25;
100 ex. 15, fr., le port en sus
Etrennes pour les petits erifkuts. -- Brochure de 16 pages in
18°, orné de nombreuses vignettes.
Prix : 1 ex. 12 cent.; 25, fr. 2,75;
100 ex. 9 fr., le port en sus.
L'Education chrétienne. Journal destiné aux parents et aux instructeurs dans les Ecoles du dimanche. —
Paraîl'en cahiers mensuels de 48 pages
in-12. Prix : 3 frgncs.
Bureau de ces publications : Lausanne, Agence des Ecoles du dimanche.
Rue Madeleine, 1.
E«sbst Robert, Gérant eiÀdminütratgur.
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.