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Année Sixième.
\à: Février 1880
N. 7
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actks 1, 8. HuiVanl la vérité avec la charité, Ep. 1, 15.
PÎÎIXD’ARBONNEMIÎNTPAK an Italie . . . T,. 3 Toas las pays de rUniou ^ de peste . . . • ^ 1 * Amérique . . , » Î> j 1 On s’iiljonne : Pçur \'Intérieur ohez MM. les pasteurs et íes liliraires de Torre- í’ellico. Pour VKxlerieiir R.V Bureau d'Ail- m'mistralion. 1 Un ou pluisieurs numéros sépa- rés, demandés, avant Je ü- rafra JO rent. chacun. • Annonces : 0i) centimes par ligne. I,es-,envois d'avffent se font par lettre rficmnqnanâée ou par j wîanci«is ,eur le Bureau de Pe- ; 1 rosci Argcnlina.
Pour la RÉDACTION adresser iiiiislr A la Direotioo du Témoin, Poimiretio (Piiierolo) Italie.. ; Pour r administration adresser aïntej : A l'AdminÎRtration du îVîwoÎH/Poraaretto ( PiîiernloJ Italia.
!Som m.aj r*'0
13 Février. — Les chaire.s. — Los fèves
du diable. — Le qualriôrae commaiiderneiiL — Chrysostpmo et Eiidoxio. — La
femmo. — Aversion pour le péché. “ Le
temple do Rochepialte. — La mère. ~
Noiivelles religieuses et faits divers. —
" Vhronigüè tàüdgiie^:— Revue polUiqii«.
13 FtVBIRR.
Si la crainte de l’Eternel est le
commencement ou le point capital
de' la sagesse; d’un autre côte le
serment fait à Abraham est que
nous le servirions sans crainie en
sainteté et en justice tous les jours
de notre vie. Lüc. I. 73. 5. —
Une fois que le pédagogue a conduit l’enfant jusqn’à l’école, il l’y
abandonne aux .soins du maître.
Galat, III. 24. — C’était un rude
réformateur que ce Néhémie, échanson du roi Artaxerxés et muni par
lui de pleins pouvoirs pour mettre
ordre aux affaires des Juifs, retournés de la captivité.
Apprenant que plusieurs des
juifs, au mépris d’une défense expresse de leur Dieu, avaient pris
des femmes asdodiennes, hammonites et moabites , non seulement
il les reprit et les’”blâife, mais
ajoute-t-ü, «j’én hattTs mérne quélques-uns et leur arrachai losMchèveux ». Neh. XIII. 23, 25;,ce qu’il
n,’ànrait pas osé faifé s’il n’avait
pas été arme de 1 autorité meme
du roi son Seigneur.
Il est permis de douter que de
pareils arguments aient inspiré à
un repentir sin
cère etre^reSpect pour la loi de
Dieu; nous pensons même que jamais dans aucun pays la contrainte
matérielle et brutale n’a amené la
conversion d’une seule âme; la main
de l’homme n’a pas ce pouvoir,
seule la main de Dieu fait La plaie
et la bande, brise le cœur et le
console.
Nous nous souvenons, sans
l’ombre d’un regret, du temps où
les pasteurs vaudois, aussi bien
que les curés, étaient, de par le
code, officiers de l’état civil et
où tous les ressortissants d’une
paroisse étaient obligés de recourir à leur ministère. Il y avait
alors, il en reste même encore
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-50
quelques uns -aujourd’hui, des ply*
mouthistes à qui cette obbligation
répugnait profondément. Leur conscience, disaient-ils, ou leurs principes ne leurs permettant pas de
prendre aucun engagement pour
l’atenir, ils n’auraient voulu promettre ni d’élever chrétiennement
leurs enfants, ni d’étre üdèles à
la femme, oh au mari à qui ils
déclareraient vouloir s’unir en légitime mariage. Ce qu’ils ne voulaient pas promettre devant le
pasteur, ils sont forcés aujourd’hui
( les époux), de le promettre devant
le Syndic. Rien de plus juste d’ailleurs; jls se placent eqx et les
enfants qu’ils pourront avoir, sqps
la s'auvi^ftrde flies lois qui, en leur
garantissant'peptaios avantages, les
oT^ligent à accepter certaines conditions.
faqdjs qu’aptre fois l’açte religieux tenait lieu de tout, aujourd’hui l’État h’Ph a aucun souci,
laissant à chaqqp citoyen sa pleine
liberté en même temps qpe son
entière responsabilité. Malgré ja
longue tradition, la poutume invétérée, l’exemple du plus grand
nombre et le respect hnma'‘t
joue encore un si grand rôle dans
les questions religippseï?, il serait
plus qu’étonnaat que chez une
population comme la nôtre, cette
complète liberté n’eût amené aucun inconvénient et n’eût été en
piège û personne. Mais quoique
nos inforraatipus ne soient pas encore complètes, ppus ayons la satisfaction de constater que les
mariages pour lesquels la bénédiction nuptiale n’a pas été réclamée ne s’élèvent pap au 1Ó 0[q
des actes accomplis civilement,
et qn’il n'y a pas le 5 0[0 d’en
fanls vaudois que les parents ont
décidé de ne pas faire baptiser.
La seule différence, quant au baptême, c’est que souvent oh ne le
demande qu'assez tard.
Mais nous avons des paroisses
qui comptent de 400 à 2500 âmes.
— En serait-il de môme si nos
paroisses s’élevaient à 10 pu 20
mille âmes comme dans la ville
de Berlin? Aussi après avoir, après
d’autresjournaux religieux signalé
les points noirs de la statistique
ecclésiastique de coite grande ville
sommes-nous heureux et reconnaissant à notre jeune ami M. le
candidat Jalla, de pouvoir publier
la lettre suivante. ,,
■Bflrlin, le S février 18,80
Très honoré Monsieur,
J’ai élé péniblement frappé en lisant la douloureuse statistique que le
Témoin a rapportée dans ses numéros
3 et 4, -1880, sur la faible proportion
du nombre de. baptêmes et de mariages bénis religîeüsement, comparé à
celui des naissances et des mariages
qui ont GU lien à Berlin, dans le cours
de l’année 1878. Je doute que , dans
un pays essentiellement catholique,
comme l’est notre chère patrie, ces
seules données sur la capitale du grand
empire protesiant, puissent produire
une impression favorahle à la cause
de l’Evangile. Permettez donc, cher
monsieur , que j’essaie de rasséréner
quelque peu cet horizon allemand,
qui doit maintenant paraître assez brumeux aux lecteurs de noire feuille
vaudoise.
Ces tristes choses se passaient en
1878, et elles sont même exagérées
d’après les chiffres que je possède ;
mais la bise du Nord n’engourdit pas
au point de rendre insensible aux
plaies dont on souffre. Les progrès
oblenns ici cî! "1879, ppur rappelei'
pu peuple ses devpirs envers l’E-
3
' 51 •
glise , soril, très réjouissants, .le n’ai
pas tjncorc à rna disposition la stalisliqiie de 1879 ; mais je vous prie de
m’accorder quelques lignes encore ,
pour un court aperçu sur une inslitiilion qui a précisément pour but de
réveiller l’intérêt religieus qui menace
de disparaître. Je veux [mrler de la
« Stadlmission », ou Mission intérieure
dé la itille de Berlin: On sait que, la
population de Berlin s’esl accrue avec
une rapidité éxlraordinairc, si bien
que, undisqu’elle ne s’élevait en 1850
qu’a 500,000 liabiianLs, elle en comptait un million en 1877, et 1,050,000
fin 1879. Mais la louable babiliide des
RlalS-Unis d’Amérique, de ne fonder
.aucune nouvelle colonie san.s l’orner
, d’uil temple comme centre indispensable, élait encore inconnue ici. Les
anciennes paroi.sse.s durent par conséquent s’aggreger tous ces nouveauxvenus, A côté de leurs anciens membres déj.A trop nombreux , et l’on vit
ainsi se rormer ces congrégations do
soixante à 90,000 âme.s, monstruosités
spéciales à la grande ville prussienne.
Les 116 pasteurs évangéliques sc virent dans l’impossibilité de prêter les
Soins nécessaires à leur immense troupeau ; la corruption augmenta, le paganisme menaça de retourner à pas
de géant. C’est alors, qu’acceptant
l’idée apportée d’Angleterre en 1848
par M. Wicliern ( le héros de la mission intérieure d’Allemagne ) le surintendant général de Berlin , docleur
Brückner, posa en avi il 1874j les premiers fondements de la Sladtmission.
It ne disposait tdW d’abord, que d’uh
jeune candidat, homiriè JenlzScti. Ce
dernier travailla tout seul pendant cinq
mois, visil.int les familles piUivres,
cluircliant à ramètier à l’ordre les
unions nOn bénies, le.s enfants non
bapîisés, et plaçant bibles et tràilés
où cela était possible. Grâces à la générosité bien connue de l'impérairice,
lés rtiissionnaires élaioni déjà au nombre de trois, en décembre 1874. Par
une SubTenlioii impénale semblable ,
Tirislitul fondé en 1858 ( JoHîmnestift)
par le docl. Wicliern, fut à même
d’ébiblir une filiale en 1875, dans la
ville même," «Avec iroié inissiodnaires,
aidés bientôt par un quatrième, sous
la direction du jeune pasteur Hotïmami.
Docl. Brückner s’élant retiré, et M.
Slücker, prédicaleiir de la Cour et du
Dôme, ayant accepté de le remplacer,
on mil sous son patronage les deux
branches de l’œuvre, qui compta dès
lors neuf onvi iers. Celle union donna
un élan décisif à la mi.ssion; on divisa
le champ de travail en deux inspectorats , dont celui du nord fut confié
à M. Jentîtsch, celui du sud à M. Hoffmann , avec obligation de fournir à
l’œuvre des secours et des àinis, par
de.s voyage-s dans les province.?. C’est
ainsi que l’année 1877 put terminer avec
treize missionnaires, 1878 avec 18, le
1879 avec 25, y compris un ouvrier
spécial pour les secours aux pauvres.,
un pour le.s prisonniers et délivrés de
prison, un troisième pour tes bâteaux
du fleuve Spree. — La vie religieuse,
ainsi'.secourue, ne put faire à moins
que de renaîire. De 1877 à 1878, la proportion des enfanis et des m.iriages
non bénis ecclésiastiquement, diminua
du cinq pour cent; en 1879, les progrès lüreut vraiment brillants, et ce
fut du fond du cœur que l’on éleva
au Seigneur un canliqiié (l'àctîon.s de
grâces pour une aussi large bênédiciiob. En etiel, le nombre dés flaiiilles
visitées t’annêe dernière par la mission,
a élé de 47,170, parmi lesquelles ou
a pu distribuer 71 Bibles, 104 Nouveaux-Teslaliienis, 250 oalendrier.s religieux, 42,900 traités. A l’égard de la
question parlicttlièie qui a moitvé mes
lignés, sur .8214 enfanis non bapîisés,
les missionriaires (qui sont toù.s laïques,
et préparé.^ dans de.s établissements
semblàblès .à la Griscliona de Bâle)
en ont conduit au baptême 1380 ; .sur
920 tnariages ¡iccorriplis civilement,
ils ont fait demander la bénédiction
religieuse à plus de 200.
Certes il nous est pénible pe constater, que même les centres évangéliques l'éclàment une œirvi'e inissioiinaire dans notre siècle de lumières;
màis parioül l’hOiiiririe es! flls d’Adapi,
et nous savons où petit je conduire
l’oubli de son Dieu et Sauveur. Du
resle, malgré leurs défauts, on sait h
quoi les pays pi'oteslatiis sont l'ede-
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vabics (le leur sepérioriLé rnatiirielle,
morale et religieuse ; j'évite donc d’autres comparaisons slalisliqiies, je vous
prie d’excuser la liberlé de mes remarques, la longueur de ma leüre,
et de me croire toujours votre respectueux et dévoué
E. .1.
les chaires
Les chaires sont une caîtse capitale
de la tjaucherie des prédicateurs. C’est
une liorrible invention que les chaires.
Si nous pouvions les supprimer nu
jour, nous pourrions (;n dire ce que
Jostié dit de Jéricho: «Maudit celui
qui bâtit ce Jéricho ! v car la chaire
du vieux modèle a élé une plus grande
malédiction pour les églises qu’il n’y
paraît, â première vue. Aucun avocat
ne voudrait s’enfouir en chaire pour
plaider au tribunal. floinmeiU pourraitil se flatter d’arriver à quelque chose
de. bon en étant enseveli à peu près
jusqu’aux épaules?.... Les chaires ont
affecté des formes étonnantes, suivant
les caprices de la fantaisie et de la
folie humaines. Il y a vingt ans, on
est arrivé au comble de l’absurde,
apparemment. Que pouvait-on bien
avoir dans l’esprit en les fabriquant?
Une chaire profonde du vieux type
pouvait rappeler à un ministre qu’il
était mortel, car c’était un cercueil
dressé sur une de ses extrémités;
mais pourquoi ensevelir nos pasteurs
vivants ? Beaucoup de ces machines
ressemblent îi des tonneaux; d’autres
sont sur le modèle de coquetiers ou
de verres à vin : une troisième catégorie a élé imitée des huches à pain
avec quatre pieds; une quatrième rappelle des nids d’hirondelles accroches
au mur. Quelques unes sont si hautes
qu’elles donnent le vertige à leurs occupants quami ils se risquent à Jancer
un regard dans les terribles profondeurs qui s’étendent dessous; et elles
donnent le torticolis à ceux qui regardent le prédicateur haut perché....
Ces abominables constructions sont des
maux par elles mêmes et elles amènent
d’autres maux. (Spuugeok, extrait
d’niift leçon à ses étudiants en Ihéologie, inuluile par Mons. H. Mouron,
dans te Chrétien Evançiéliq^ie de Janvier ).
lèa fèves du diahie
Je vis une fois un homme suivi docilement , à travers les rues les plus
torlueu.ses et les plus fréquentées d’une
grande ville, par les animaux les plus
indociles du monde. — Qu’il allât .à
droite ou à gauche , qu’il montât
ou qu’il descendît, ces animaux le
suivaient toujours, lînfin il arriva devant une .porte qu’il ouvrit. Les animaux s’y précipilèrenl. Il referma la
porte, et se retourna en se frottant
les mains de satisfaction.
— Monsieur; lui dis-je, puis-je vous
demander par quelle secrète influence
vous avez conduit un troupeau habituel lernenl .si revêche?
— Certainement, répondit-il. Ce
n’est pas bien malin; voyez-vous ce
sac de lèves que je liens .sous ma
blouse? J’en laisse tomber quelques
unes de temps en temps. Pour en
avoir, ces animaux me suivraient jusqu’au bout du inonde.
— Et quelle est celle porte par où
ils se sont précipités?
— La porte de l’abattoir.
— Permettez une dei nière question ;
une fois dans l’abattoir, reçoivent-ils
encore de vos fèves.
— Pour cela non, madame. Une
fois dedans, plus de fèves ! Mon but
est atteint, je garde mes fèves pour
d’autres !
N’esl-ce pas précisément ainsi que
fait le diable? Il ne pousse personne,
mais il sème d’appas le chemin de
l’enfer. A celui-ci il préseulo un bal,
à celui-là un roman , à telle jeune
fille un colifichet, à tel jeune hqmnie
un Viirre de vin, un billet de spectacle
à l’un , une poignée d’or à l’autre ;
— oh ! il a (les fèves en abondance
pour rendre facile l’arrivée à l’abattoir.
Mais une fois là plus de bal, plus
de spectacle, plus de bonne chère,
plus de belle ipiielte, plus d’or, plus
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fie plaisir. La porte l’iinèbre se terme
et le malin garde ses fèves ponr
d’autres.
Lecteur, si vous manger, de ces fèves
là, réveillez-von.s, dégagez-vous des
pièges dn diable par lequel vous avez,
été pris pour faire .sa volonté, (n,
Tim. Il, 26).
{ Ouvrier français ).
Le quatrième commandemeiil
L’ofïicier de poste de New-York ayant
été mis en demeure d’expliquer pourquoi il ne faisait pas distribnei' les
lettres le dimanche, répondit comme
suit ;
Nous avons essayé une fois de le
faire, mais cela a suscité une opposition si énergique et si générale que
nous avons dû y renoncer. Des dépu-,
talions de laïques, aussi bien que des
députations d’ecclésiastiques sont venus
chez, moi pour protester contre cette
profanation du sabbat. Plusieurs personnes ont même refusé de recevoir
les lettres à domicile et d’autres m’ont
écrit pour me dire que, lé dimanche,
ils ne se .souciaient pas d’avoir de distributions de lettres.
En lisant dans le C/in'siiftw liéràld
ce qui précède, nous nous sommes dit
combien doit être plus heureux que
le notre, le pays où le jour du Seigneur est si scrupuleusement observé.
Chiysflstttmc cl Ëutloxic
Dans une lettre qdressée à Gyriaqite,
Cbrysostome disait en parlant de l’impératrice Eudoxie qui cherchait à le
faire mourir :
Que pourrait-elle me faire? Me feraitelle scier en deux? Elle m’assiii'erait
le sort échu en partage au prophète
Esaïe.
Me ferait elle jeter à la mer? Jonas
l’a été avant moi.
Me précipiterait elle dans la fournaise ardente? Il en serait de moi
comme des trois jeunes hébreux.
Me ferait elle jeter aux bêtes féroces? ,1e .serais ' comme Daniel jeté
dans la fosse aux lions.
Si elle me faisait trancher la tête,
je serais comme Jean Baptiste.
Si elle me faisait lapider, je penserais que cela est déjà arrivé à Etienne.
Si elle me prive de mes biens, je
ne m’en inquiète pas. Je suis entré
nu dans ce monde et j’en sortirai également nu.
La reflime.
Chez, la femme, il y a un plus grand
amour du devoir et de la dignilé, de
meilleurs instincts,que chez, l’homme,
plus de délicatesse, plus de force de
résistance, trouvée peut-être dans un
penchant plus prononcé et mieux .senti
pour le.s choses de la religion, qui
■soutient, console, adoucit. Par conséquent le sens moral est chez, elle plus
développé, et c’est heureux , car que
deviendrait la famille, que deviendrait
la société aux pri.ses avec le .scepticisme
trop fréquent chez'^nous!
A la femme donc de rester . ferme
dans son rôle, de développer ses bonnes dispositions par une prière con.stanle. {La femme). ■
A\ersioH pour le péché.
Rowland Hill prêchant devant un auditoire qui lui semblait peu cultivé ,
.s’exprima un jour dans les termes suivants:
. Il faut absolument que vous ayez,
de l’aversion pour le péclié.
I) Savez.-voiis bien ce que je veux
dire par aversion? ''
1) Supposez que l’un d’entre vous
mettant la main dans la poche y trouve
un reptile. 1! sortira immédiatement
sa main de là par aversion pour cet
animaL impur,
» Je désire donc que trouvant le
péché en vous, vous ayez pour lui une
aversion, une répugnance pareille à
celle que vous avez éprouvée par l’ailouchement d’un reptile.
6
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l.e lemplc d« Roclieplatt«.
Avez vous remnrqué la situation de.s
plus anciens temples des vallées? Ils
sont presque Ions perchés sur une
colline comme ceux de Prarnol , de
Villesècho, de Rocheplale, et même
ceux des Goppiers et du Ciabas ne sont
[)as dans la plaine.
—- Pourquoi cela?
Gilles nous le dit lorsqu’il raconte
comment nos ancêtres |ne pouvaient
pas toujours choisir rem|ilacemenl de
leurs édifices sacrés; puisque en 1603
<f le sieur Antoine Guidet, prévost yé'
néral de la justice désigna ini lieu à
ceux de Pinasche pour y bâtir leur
temple (Gilles pag. 377). Même l’endroit où l’on bâtirait un cloclier dut
être indiqué en 1623 par un comissaire
du Duc ». (Gilles pag. 434).
Voulez-vous savoir pourquoi le temple
de Rocheplale, par exemple, se trouve
lâ où il est et non paS à Prâlarossa
où les ennemis voulaient qu’on le bâtît
pour qu’il lût le plus difficile possible
aux chrétiens de Rocheplatte de le fréquenter régulièrement?
Loicofrimissaire chargé do se transporter sur les lieux pour indiquer où
il faudrait bâtir ce sanctuaire, était un
homme de poids^ dans le sens matériel du mol. Il était gros et gras comme
un chanoine et bien plus fait pour
siéger dabs un faïUeuil, que pour gravir
les pentes escarpées de nos montagnes.
Il vint en voilure de Pigneroi jusqu’à
St. Second puis il lui l'àïlut faire usage
de ses jambes pour arriver à Si. Barthélemy. Le gros commissaire descendit ensuite de l'autre côté sur Gianlarana; mais là il dut monter de nouveau.
Le pauvre homme soufflait, il était
tout en nage, tant sa graisse pesait.
11 regardait de temps à autre ver.s
Pralarossa désespérant de contenter
le prêtres ses amis, en allant jusqiies
là-haut pour y choisir l’emplaiemenl
de l’édiiice à construire. Quand il fut
parvenu dans les près des Roslagn, il
était rendu de fatigue et n'en pouvait
plus. 11 s’étendit pesamment sur l’herbe
en disant: Fdbrichè belle-ci, mi vad'
pi nen la sù (Bâtissez ici, moi je ne
vai plus là haut). El c’est là préciséque se trouve le temple de Hochepliite.
La mère.
Savez vous ce que c’est que d’avoir
une mère? Savez-vous ce que c’est
que (l’être enfant, pauvre enfant, faible,
un misérable alfamé, seul au monde,
et de sentir qitc vous avez auprès de
vous, autour de vous, au dessus de
vous, marchant quand vous marchez ,
s’arrêtant quand vous vous arrêtez,
souriant quand vous pleurez, un ange
qiii e.st là qui vous regarde, qui vous
apprend à parler, qui vous apprend à
rire, qui vous apprend à aimer, qui
réchauffe vos doigts dans ses mains ,
votre corps dans ses genoux , votre
âme dans son cœur, qui vous donne
son lait quand vous êtes petit, .son pain
quand vous êtes grand, sa vie toujours;
à qui vous dites : ma mère ! et qui
vous dit: mon enfant.! d’une manière
si douce, que ces deux mots là réjouis.senl Dieu. (VicTon Hugo),
JlûuüeUca reltgteu0e0
et faits divers.
France. Monsieur Hyacinlè Loyson,
las de célébrer son collé dans uné
salle incommode, dont le loyer seul
coûté 10.000 fr. par an, vient d'adresser
au Gdnseil Municipal de Paris et au
Préfet de la Seine une requête à l'eflél
d’obtenir là jouissance de l’Eglise rie
VAssomption, rue St. Honoré, laquelle
n’est pas une paroisse et sert de chapelle à une Gongi'égalion étrangère de
prêtres polonais. M. Hyacinte Loyson
expose que l’Eglise Gallicane dont il
est le recteur, compte actuellement
cinq prêlrés et un 'grand nombl é de
fidèles, èt que loin d’être une religion
nouvelle, le catholicisme libéral est le
vrai catholicisme, celui que l’Etat a
toujours connu, et qui repiiusse les
innovations de l’ultramontanisme.
Eglise Libre.
— Conférences de l'ex-père Hyacinthe. — L’ex-Pôre Hyacinthe vient
de répéter dernièrement à Neuilly-surSeine , dans un vaste local et sous les
au,spices de la Société philolechniqiie,
la conférence qu’il avait déjà donnée
au boulevard des Capucines, sur k pa-
7
-55
ganisme au temps des Romains et le
paganisme actuel. L’éloquent oraieur
a stigmatisé, avec une rare vjgiicur ,
le paganisme ultramontain qui lait une
idole du pape et le paganisme matérialiste qui tiéifie riiomme et ses passions , 61 il a fait applaudir par ses
1200 auditeurs , nqe fière applogje
du clu'istianisrne tel qu’il existait aux
premiers siècles de l’Eglise et tel qu’il
faut le rétablir aujourd’hui , car, suivant un inpt de Mirabeau c la France
a autant be.“^oin de Dieu que de la liberté», {Le Signal).
Suisse. — Ua acte de rebutante in<o/érdnce. — C’est dans le canton de
P’rjbonrg, un des plus calboljqiigs de
la Suisse, que cet acte’ vient de se
passer. Un père de fanaille très-respectable et généralement respecté étant
itiorti, la^ famille dé'danda qu’il fût
enterré à la ligne au cimçiijôre. Refus
du curé. familfe Réclama auprès
de l’autorité canlonalp, qiii répondit
que i’affaire était de la coippêlence
duconseil communal, lequel tenait avec
je enté. Lg dessus, recours de famille
au conseil fédéral, et à la suite dé
diiTérents téiégrarnmes échangés entrp
celui-ci et le' Gonseii d’EiaU de 'Fribourg, ordre donné par celui-ci d’enlerrér à la ligne. Mpis avant que cet
ordre parvînt, la Commune poussée
à cela*iOn sait par qui, fit par coptral.
passé par devant notaire, du cimétière
public, un cimetière privé, et désigna
comme citneliêre public une bande
adjacente ! El le Conseil d’Etat sgnetioqna ces dispositions ! Les parents
refusèrent ceüe place pour leur défunt,
et l’inhumation ( en attendant que
rAulprité fédérale ail prononcé, en
dernier ressort sur le triste cas j a eu
lieu dans une propriété privée, avec
un grand concours de populaiioii surtout de catholiques des localilès avoisinantes.
— Üne douloureuse révélation. —
, Dans une lettre au Journal de Genève,
monsieur le pasteur Coulin, révèle le
fait douloureux que voici: que la liste
officielle du personnel de rUniversilé
de , Genève • ne conlienl pas le nom
» d’iin seul genevois, ni à litre d’éiu» dianl, ni même à titre de simple
» assistant, pour la Faculté de lliéo» logie ».
Lausanne. — Une perle douloureuse.
— La P'aculté libre de théologie de
Lausanne, déjà si éprouvée dans la
personne de ses professeurs, dont pas
moins de sept sont morts, dans l’espace de 10 ans, vient d’être frappée
d’nn nouveau coup, non moins douloureux que les précédents, par la
mort îpiit-à-fail inattepdue de son
professeur de dogmatique M. Frédéric
Ramberl. Trop de liens nous iiuissenl
conime Eglise, à celle noble féacullé,
pour que son deuil pe soit pas, dans
upe grande mesure, le nôtre propre.
Angleterre. — Les, temples à Lpndres. — On a souvepl parlé des,365
églises de Rome. A Londres ce chiffre
est bien dépassé. La seu|e Eglise Angiipane y pos,iède 87? édifices consacrés ap culte. Sur ces 872 .temples,
il n’y ep p qp’une cinquantaine où
le rjiualisme soit prqiiqué, op l’on
place des lumières sur rauiej, et seulement 18 parmi çes 50 où l’on brûle
de l’enceps. Le nombre de ces Eglises
riiualisies p sensiblement décru depuis
quelques années, ce qui prouve bien
que, nmlgrc tout le Inmit que ippt les
riliiaUstes, leurs pratiques, renouvelées
du catholicisme, ne conviennent nul*
iemeni au lempci’Rmenl anglms
( Le ^igned ).
Ckrcmiijue ©auboiee
Mapsel, f) février IS8C.
Monsieur le Directeur dfi Témoin,
Si vous le permette?, je ivoudrais
rectifier votre chronique du 8Q janvier
dernier ( 5 ).
L’assemblée des électeurs de la par
roisse de Missel, était le dimanche 25
composée dq 07 anembres. Une pror
mière votaiion a été nnnullée ppi çeqiie
le bureau a U'ouvé, pliés, ensemble
deu? bulletins portant le meme nom*
lion Mv J. J. Tron a été nom,pué à la
majorité de 45 (non 47 comme vçmç
8
;56.
l’avez annoncé), contre 35 voles donnés
à M'' H. Pascal et 8 à M. JosuéTrori.
Pour cli'c équiiable, il faut ajoiiler
que, inalifi'é ses déclarations les plus
formelles de ne pou voir accepter l’appel,
M. Josiié Tron avait , le premier dimanclie, obtenu 35 votes.
Un paroissien.
Ecüuc politique
Mtniie. — La politique, pendant
la vacance de la Ghatiibre des dé])Ulcs
et du Sénat, a laissé une large place
aux diverlissemcnts de la saison. Malgré la misère on n’a pas renoncé à
s’amuser a Rome, à Turin et un
peu partout ailleurs; quelquefois mémo
au^ profit des pauvres. C’est une manière de sanctifier le moyen par le but.
Les Ininislres, les hommes politiques
vont qui au Nord, qui au midi. Les
journaux se livrent aux suppositions
sur le choix et nombre des nouveaux
sénateurs, font le bilan des questions,
mises sur le lapis par le ministère ou
par les chambres, et abandonnées au
moment où on en àuendait la solution ;
(|uestiqns de finances, des chemins de
1er, loi communale et provinciale, loi
électorale , scrutin de liste, quand ces
questions seront-elles abordées et surtout résolues ?!
La santé de la reine esl, assure-l-on,
de jour en jour meilleure, conlrairerement aux bruits alarmants répandus
par quelques journaux.
M'rance. — Le Sénat a élu sénateur inamovible le pliysiolosisle Broue.
L’union des gauches l'a ainsi emporlé
sur le centre droit et sur les droites.
On considère cette victoire comme de
bon augure pour le fameux article 7
de la loi Ferry sur l’instruction. Celle
loi va bientôt faire l’objet de l’élude
du Sénat. — à la Chamnre des dqpulés
après une longue et savante discussion
sur la question fin libre échange et de
la protection de l’industrie nationale,
l'ordre du jour appellera l’examen de
la proposition dé l’amnistie plénière
que le ministère repousse et que la
majorité de l’assemblée semble vouloir
repousser aussi.
M. de St. Vallier resle|ambassadeur
à Berlin où il est bien vu, smioul de
M. de Bismark.
Atttfieierre. — La l'eine, voulant
sans doute donner au ministère Tory
un témoignage de sa sympaliiic a ouvert le Parlemciilcu personne, ce qu’elle
devra faire encore une fois dans le
courant de l’année après les elections
générale.'^. Son discours n’ofl're rien
do bien saillant et bien nouveau.
C’est le député conservateur qui a
été élu à Liverpool avec 2000 voix de
majorité sur 50000 volants à la grande
satisfaction de Beasconfield et de son
parti.
Ailetâwgtte. — Le prince impérial
esl sur le point de laisser Peglkpour
rentrer fi Berlin, sans aller à Borne
.se réconcilier ou plutôt réconcilier
l’Allemagne avec le Vatican, ni sans
visiter son ami le roi Humbert; les
journaux, sur la foi du Times, allribuaient au voyage du prince un but
politique, celui de détruire la mauvaise humeur de l’Italie pour la manière dont le prince de Bismark l’a
traitée au congrès de Berlin et pour
faire entrer, si c’est possible, notre
gouvernement dans l’allianee de l’Allemagne et de l'Autriche, et l’empêcher
de servir de pont-entre la Russie et
la France. '
Mtuaaie, — Des dépêches ^onl annoncé riieureuse arrivée de l’impératrice , qui malade à la mort, a fait,
.sans s’arrêter nulle part, en cent heureè
de Cannes par Paris et Berlin à Saint
Pelersbourg, un voyage fatigant et
•très pénible pour jie.s personnes fortes
et jouissant de la plus robuste santé.
Aussi y a-t-il' beaucoup de'gens, à Berlin surtout, qui croyenl malgré tonte*
les as-surances contraires que le chemin de fer a transporté un cadavre.
L’impératrice serait morte du 20 au
22 janvier à Cannes. Le plus prochain
avenir nous apprendra si ces suppositions ont de la consistance.
On se prépare à fêler à St. Pelersbourg le 25 .anniversaire de l’ascension
au trôné d’Alexandre 11.
ËRMiST Robert, Gérant elAdministriUmr.
Pignerol, Impr. Ghiantore et Mascarelli.