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Quatrième Année.
20 Septembre 1878
N. 38
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous m« serez témoins. Actes 1, 8.
Suivant la vérité avec la charité. Kf. 1, 15.
PRIX D'ABBONNEMÈNT PAR AN
I Italie . . . . li. 3 I
Tous les pays de TUuion I
de poste , , . ' ^ i
Amérique , . . » 9 |
On s’abonne:
Pour VIntérieur ohez MlVl. les
pasteurs et les libraires de
Torre Pellice.
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.Sommaire.
Le Synode de 1878. — Qu’est-ce que la
vérité? — La lutte intérieure. — Jésuitisme et catholicisme. —ÎPaix ! Paix ! —
Souscriptions. .
LE SYNODE DE 1878
( Suite )
L’examen de la gestion de la Table
qui a fait suite à celui de la gestion
du Comité d’évangélisation a donné
lieu à un grand nombre d’observations
sur les contributions, sur les listes
électorales, sur l’ordre du culte, à un
plus grand nombre d’explications de
détail sur l’état de chaque paroisse, etc.
La discussion assez prolongée a pris
la forme d’une conversation intéressante ; mais il est à craindre que ce
qui a été dit ne soit vite oublié ; car
rien xiu a peu près rien, n’a été l’objet
de résolutions formelles.
Le paragraphe du Rapport de la Table
qui parle des ministres démissionnaires
a arrêté assez longtemps l’assemblée. Un
pasteur démissionnaire, depuis plus de
10 ans, en avait appelé au Synode
contre le refus de la Table de le main
tenir sur la liste des ministres en congé
régulier. — Le Synode a décidé d’entendre immédiatement, et à huis clos,
les raisons de la Table et celles de
liP J. P. T. et, après une séance de trois
heures, a adopté l’ordre du jour pur et
simple, c’est-à-dire|a approuvé la me"
sure de la Tablé à l’égard de'ce pastéur
démissionnaire. '*'-’' 't''*''
La 'classe des minïStréS ehiôoitgfé^ré"
gulier donne lieu à des' observations
qui ont le règlement pour objet, bien
plutôt que la gestion de la Table. Aussi
le synode adopte à ce propos la proposition suivante :
« Vu les difiicultés que présente l’application des art. 3, 4 et 5 du Règlement des ministres, le Synode charge
la commission des Règlements de revoir
ces articles et d’élaborer les modifications nécessaires pour les soumettrez à
la prochaine assemblée synodale ».
Il résulte du tableau présenté par
la,Table et rectifié par le Synode que
les ministres en activité de service,
dans nos paroisses, dans nos établissements d’instruction et dans notre
œuvre d’évangélisation, sont au nombre
de 57 , les pasteurs émérites', de 7,
2
et les minisires en congé régulier, de
3, total 67.
L’article conférences, donne occasion
il quelques membres de l’assemblée de
revenir à la charge'pour faire déclarer
les trois conférences libres des églises
des Vallées conférences de district, —
c’est-à-dire légales, à l’instar de celles ■
de l’évangélisation. On répond, de différents côtés, que les conférences libres
sont plus bénies ,que si elles étaient
légales, et si elles devenaient un rouage
législatif.
Nous pensons que si notre église
était plus vaste, les conférences légales,
ou les colloques, seraient indispensables à l’édifice presbytérien, mais ce
n'est pas le cas ; nous voudrions
plutôt que les conférences de district
de révangélisation devinssent par une
prochaine modification de Vorgana‘inentp des conférences, libres., s’ocçupant| d’autre chose q.qe de diip.posifions règlementaires ou de législation. Nous croyons que ces conférences
libres, qui auraient lieu , tantôt dans
une église, tantôt dans une autre, seraient un moyen deviviSerleslroupeaux
et d’étendre l’oeuvre, beaucoup plus
que ne peuvent le faire l’examen de
règlements et les discussions législatives , administratives et judiciaires.
Nous avons déjà trop de règlements
et plus nous en faisons, plus nous
sentons le besoin d’en défaire ou d’en
refaire. Car bien souvent le règlement
approuvé cette année est jugé mauvais
l’année prochaine. 11 y a à craindre
que les règlements nous fassent un
peu oublier la chose nécessaire , la
, vraie nourriture des âraeg, les vraies
sources de la vie et du progrès.
OVmCB QUE ü VËBITÊ?
, E-vang. de St. Jean :tvin.
Josus-Christ avait dit devant
Pilate: * je suis roi, je suis né
pour cela, et je suis venu dans
le monde pour rendre témoignage
à la vérité. Quiconque est pour
la vérité écoute ma vois ». En
entendant ces paroles, le gouverneur romain, lui dit: Qu’esi-ce
que la vérité? Et quand il eut
dit cela, sans meme attendre la
réponse , il sortit vers les juifs
et leur dit: je ne trouve aucun
crime en lui.
Dans sa manière d’agir, il semble
que Pilate n'ait pas grande confiance en la vérité à laquelle Jésus
est venu rendre témoignage; Il a
l’air de dire à Jésus-Christ; tu
es un bien brave homme de croire
que la vérité existe ; pour moi je
ne l’ai jamais rencontrée et je ne
m’en soucie pas, — Il n’estime
pas qu’il y ait un crime à s’occuper de la vérité, mais, ce Jésus,
qui est venu pour rendre témoignage à la vérité et qui expose
sa vie pour elle, est un rêveur,
un homme dont il serait une folie
d’embrasser etde soutenir la cause.
Il est sans doute innocent, on
pourrait bien le relâcher, mais,
du reste , on ne perdra pas grand
chose à le laisser crucifier. S’il
s’agissait de quelque vérité concernant la politique, le commerce
ou l’industrie, de quelque vérité
se rapportant à un avantage d’ici
bas, Pilate s’en enquerrait avec
soin, mais, la vérité, la vérité
à laquelle tout le monde devrait
se soumettre , la vérité qui nous
astreint à l’accomplissement d’une
3
-299^
volonté suprême, unique et sainte,
la vérité religieuse: où est-elle?
qui l’a jamais trouvée et qui la
trouvera ? et à quoi peut-elle nous
servir? Il ne vaut pas la peine
de se creuser la tête pour cela.
Pilate en lançant avec dédain
cette question : qu’est-ce que la
vérité? et en ne prenant pas en
main la cause de J. C. se montrait indifférent, et les indifférents
de notre temps et de notre église,
ne parlent et ne pensent pas autrement. Pour eus la vérité, vérité
à laquelle U faut sérieusement se
soumettre, n’existé pas.
Il y a bien une Bible dont on
parle beaucoup, et que l’on dit
être la vérité, ou du moins la
contenir, mais, sans se prendre
^la peine de la lire, et parfois
sans même savoir lire ils disent
volontiers ; c’est un livre comme
un autre ; ce sont aussi des hommes qui l’ont fait. Et ils ne s’en
préoccupent pas davantage. S’ils
viennent aux cultes, s’ils participent au baptême et à la Sainte
Cène, c’est par habitude, ce n’est
point pour rendre témoignage à la
vérité. Aussi, arrive-t-il que les
sacrements et les cultes soient
négligés ? ils ne s’en affligent pas
le moins du monde. Si le pasteur
apporte un peu de zèle dans l’accomplissement de son ministère,
cela les ennuiera bien un peu,
mais enfin, c'est sa pioche , c’est
son gagne-pain, disent-ils. Et
pour ne pas être entraîné par lui
à s’occuper dé la vérité , il s’en
trouve même quelquefois qui vont
jusqu’à dire que le pasteur luimême ne croit peut-être pas à
tout ce qu’il prêche.
H est assez facile de connaître
parmi nous, les erreurs et les abus
de l’Eglise romaine , pour ne point
parler d’autres religions , mais ,
malgré cela , les indifférents sont
tout disposés à dire : toutes les
religions sont bonnes. C’est pourquoi, il faut respecter l’idolâtrie
romaine, les messes et les processions , autant, si ce n’est plus,
que la lecture et la prédication
de la parole de Dieu.
Aussi , soit que nos indifférents
s’abstiennent du culte , soit qu'ils
s'y rendent, soyez certains que
chez eux ils ne lisent pas la Bible,
pour y chercher la vérité, la volonté de Dieu , leur sanctification
et celle de leurs familles; ou s’il
s’en trouve quelques-uns qui la
lisent, ce n’est pas avec sérieux
dans l’intention sincère de la mettre
en pratique. Soyez certains qu’ils
ne prient pas : peut-être quelquesuns répètent-ils des formules de
prières, mais ils ne prient pas
sérieusement ni pour eux-mêmes
ni avec et pour leurs familles.
La famille réunie autour de la
Bible pour s’instruire de la vérité,
de la loi parfaite de Dieu , voilà
ce qui généralement nous manque.
Voilà aussi, pourquoi le grand
nombre des membres de nos paroisses est si indifférent à la bonne
marche, aux œuvres et aux intérêts ordinaires de notre'Eglise.
Voilà pourquoi les nombreux cultes
du dimanche et sur semaine ne
portent pas plus de fruits. La
religion n’existe pour les indifférents que le dimanche, et encore
pas tous les dimanches , il 'faut
en retrancher tous eaux qui sont
employés aux affaires et aux plaisirs. De sorte que les services
4
„300^
religieux sont pour beaucoup d’âmes un leurre, une pauvre apparence de piélé, mais la réalité
de la vie religieuse n’existe pas.
Voilà ce qui fait la plaie de notre
Eglise.
Des indifférents, l’on peut dire
avec le prophète : il n’y a personne qui plaide pour la vérité »,
Esaïe lix. Je souhaite à chacun
de mes lecteurs de ne pas l’être,
et je lui en indique la voie dans
ces paroles de Jésus; « si vous
persévérez dans ma parole, vous
serez véritablement mes disciples,
vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira, Eco. de Saint
Jean viii.
Achète la vérité et ne la vends pas.
L4 LUTTE INTERIEURE
/'Sîiile V. N. S&J.
Nous avons modifié nos idées
ou nos habitudes. C’est quelque
chose, c’est beaucoup peut-être:
mais la reconstruction est-elle
achevée? Il conviendrait souvent
de demander si elle est commencée: le progrès intellectuel nous
dispense parfois du progrès moral,
et les réformes du dehors nous
donnent l’illusion du renouvellement intérieur.
Nous savons que l'habit ne
' fait pas le moine : néanmoins le
fait d’avoir mis un habit sérieux,
d’avoir habillé notre vie de décorum* court risque de, nous rassurer étrangement. Nous voici
classés jiarmi les gens vertueux ;
les ans nous blâment, les autres
nous approuvent, tous nous vénèrent . que peut-il nous manquer ?
II nous manque tout, et ceuxlà le sentent bien chez lesquels
la lutte véritable est entamée ,
la lutte de vie ou de njort. Iis
prétendent à autre chose qu’à l’ëstime , ils aspirent à la délivrance.
La délivrance ! N’avoir plus de
souillure en soi, remonter jusqu’à
sa vocation première, saisir dans
son ensemble la liberté glorieuse
des enfants de Dieu , voilà ce qu’ils
cherchent, ne leur offrez pas moins
que cela.
Je voudrais peindre, telle que
je l’ai vue chez quelques hommes,
la passion d’être délivré du mal.
11 ne s’agit pas d’être délivré du
châtiment, ni même des douleurs
que le mal entraîne à sa suite.
Ces vertus de criminels qui ont
étudié leur code et qui s’arrangent pour passer entre les articles
ne nous mèneront jàraais bien loin.
Non, le mal est haï, le mal est
redouté, le mal en lui-même indépendamment de ses conséquences. Une soif immense de pureté,
de lumière et de liberté se fait
sentir.
Alors, alors seulement commence la lutte intérieure. Elle
commence et ne finira pas. 11 n’y
a pas de terme l’éducation de
nos âmes , la morale comme tout
ce qui est divin participe de l’infini. Le but recule, recule toujours. Aussi qu’arrive-t-il ? A mesure que l’homme, avance sa délicatesse de conscience s’accroît, ses
reniordes augmentent, le sentiment
de sa déchéance se fait plus .poignant. Voulez vous savoir quels
sont les meilleurs ici bas? Prenez
ceux qui sont les plus mécontents
d’eux-raèmes, qui s'adressent sincèrement et non pour la forme les
5
^301.
reproches les plus sanglants , qui
sentent leur égoïsme , qui déplorent leur sécheresse, qui s’accusent de manquer de vertus se'rieuses et de vertus aimables.
Remarquez qu’ils u’ont pas tort,
l’ennemi est encore Là; mais, c’est
un ennemi que l’on traite comme
tel, au lieu de l’accueillir comme
un ami. Entre l’âme que tourmente
le besoin d’arriver au bien , et
celle qui s’est installée paisiblement dans le mal, entre l’âme
qui met haut l’idéal, et celle qui le
rabaisse à son niveau, il y a la distance du ciel à la terre. • Qu’est-ce
qu’une grande vie ? C’est un rêve
de jeunesse réalisé dans Tâgô mûr ».
Il y aurait beaucoup à dire contre
cette parole souvent citée, j’aime
mieux dire en quoi elle me plaît.
Il est rare que nos songes de
jeunesse ne soient pas illuminés
de quelque reflet d’idéal : qui n’a
rêvé alors un noble avenir, des
actes chevaleresques , des générosités, de l’héroïsme ! De mon temps
du moins nous rêvions cela; j’espère qu’il en est toujours de même.
Or quoique les rêves n’engagent
pas à grande chose, je ne puis
m’empêcher devoir dans ces lueurs
un pressentiment de notre destination magnifique. Voilà, où il
faut marcher. Les jeunes gens
entrevoient la vocation véritable
des hommes.
Entre le songe et la réalité se
place la lutte. Ai-je réussi à marquer sa gravité et sa grandeur?
Elle remplit la vie, je veux dire
quelques vies, celles qui laissent
une trace bieiifaisaute ici-bas.
Quelles tragédies au fond de certains cœurs vaillants! Quels combats livrés aux tentations, aux
pensées, aux choses qu’on ne
s’avoue pas à soi-même et que
Dieu seul connaît. C’est chaque
jour à recommencer. Il faut que
nos âmes soient forgées. Là, dans
la fournaise, martelées par le»
injustices , par les épreuves , par
les contradictions du dehors et
du dedans , par les assauts continuels du péché , par les résistances continuelles au péché; elles
deviennent fortes, elles deviennent libres.
/La liberté murale par A. de Gaspario ).
JÊSUITISIIË ËT aTHOLICISNË
S’il est un mol sur la portée duquel
il soit nécessaire de s’entendre aujourd’hui c’est bien celui de catholicisme.
En effet, comment distinguer le jésuitisme du catholicisme, Loyola de Saint
Augustin, lorsque tous deux se disent
catholiques ?
A celle question la réponse est facile.
S. Augustin déclare que l’homme ne
saurait remettre les péchés. Le jésuite
dit le contraire. Le jésuite trouve commode de remettre gros et petits péchés.
On lui dit: guéris-toi toi même. A
cela il répond : le concile de Trente
me permet de donner,des absolutions
alors même que je serai tout cousu
de péchés mortels. Si vous en doutez
écoutons son neuvième canon, et par
une seule de ses détonations jugeons
des autres ; — • Si quelqu’un dit que
l’absolution sacramentelle du prêtre
n’est pas un acte judiciaire, mais un
simple ministère qui ne consiste qu’à
déclarer à celui qui se confesse que
ses péchés lui sont pardonnés... qu’il
soit anathème 1 •
Nous voilà maintenant bien avertis.
Nous reconnaîtrons le disciple de Saint
Augustin à cette marque qu’il laisse à
Dieu 'le soin de pardonner les offenses
qui s’adressent à Dieu. Le jésuite se
charge de vous les pardonner, de vous
sanctifier, de vous réengendrer. Le
6
'%i^/viywwâ05x
jésuite, p’est Dieu. S‘. Auguslin, n’est
(]u’un homme; il dit comme S. Pierre;
je ne suis qu’un homme (Actes X, 26),
Encore une autre .marque. S*. Auguslin veut l’Ecriture Sainte ; Loyola
n’en veut point. Loyola laisse entrer
dans son église parfums., musique,
peinture, sculpture, images, indulgences, pénitences, confession, tout le
pesant bagage de la tradition qui non
seulement complique mais encore dénature la Foi : Messe , invocation des
saints, intercession de ja Sainte Vierge,
purgatoire, limbes, dispenses... enfin
toutes ces inventions chronologiques
pour introduire au ciel ; mais l’Ecriture
Sainte, la Bible, impossible. Il a raison;
l’absolution du jésuite et l'Ecriture
Sainte hurleraient d'effroi de se trouver
ensemble. Mainlenanl, voulez-vous savoir si vous êtes avec S. Auguslin ou
avec Loyola ? répondez à ces deux
questions: yqyez-vousjrEcrilure Sainte,
la Bible dans votre p^lise ? Noq. Y
dpnne-l-on des absolul,ioo8 ? Oui. Dans
ce cas,, .soyez sÇir que vous êtes dans
les griffes de Loyola ; vous êtes sous
les ongles veinquaurs de l’adversaire
du christianisme, sous le charme dé'cevant de celte erreur efficace signalée
dans l’Ecriture Sainte, (â Tiiess. ü).
Si, au: contraire, le prélre refuse de
vous donner des abspiulions, s’il vous
exhorte à lire, à méditer, á sonder
l’EcrltufO Sain Je, h l’enseigner à v.os
enfants, vous êtes avec SL Augustin ,
S. Ghryso,slome, avec, les apô.tres, avec
Christ.
Vous n’ètes plus la dupe des Jésuites,
Ah !, la plus grand ennemi qu’ait jamais
eu la religion d,e Jésus, c’est l’innombrablie Société, de Jésus. Son épée,
doniiia poignée est à Rorne et la pointe
parloiU, a, détrui.t ce qu’il y avait encore de bon dans l'Egiise catholique.
Voici d,u reste quelques échantillons
des maxitnes morales de la docli'ine
des jésuites, Escobar, Fagundes!, Granados, I-ainez, Sinl.ereau etc... — «Une
femme peut jouer et prendre pour cela
de I.’nrgeht à ?pn ,mari », — On peut
jurer qu’çn. p’a,. p,a^ i.a,il une chose,
quoiqu’on l’aît faite éfifecti.ve/n.ent, en
eillendant en soi-même, qu'oM ne l’a
|)(is faite un certain jour, ou avant
qu’on fût né, ou en sous-entendant
quelque antre circonstance pareille ,
sans que les paroles dont on se sert
aient aucun sens qui les puisse faire
connaître, ; et cela est fort commode
en beaucoup de rencontres, et est toujours très juste quand cela est nécessaire ou utile pour la santé, l’honneur,
ou le bien. — « On peut encore, après
avoir dit tout haut ; je jure que je n'ai
jioint fait cela, ajouter tout bas: aujourd’hui; ou après avoir dibloulhaul:
je jure, dire loul-bas : que je dis, et
continuer ensuite tout haut; que je
n'ai point fait cela". (Voir le Jésuitisme ancien et moderne, par M. De
Pradt ).
Telle est la morale cynique du jésuitisme, simplement esquissée. Ah! ce
sera l’aurore d’un beau jour que celui
où l’œil du magistral pourra pénétrer
dans les impurs laboratoires de la Société de Jésus et s’opposer à l’enseignement astucieux et immoral, qui ,
dans l’ombre compose ses poisons et
les répand avec audace, sous le manteau de la religion chrétienne , en se
joùanl"de l’ignorance publique. Oui ,
heureux jour ! le burin impartial de
l’hisloire saura le graver dans le cœur
reconnaissant de la poslérilé.
En attendant, vous frères catholiques,
qui lisez peut-èji’e ces lignés, qui désavouez daïis votre esprit et dans votre
cœur les doctrines mensongères du jésuitisme, qui repoussez avec indignation son joug dominateur , qui cond^amnez ses pratiques puériles et ses
superstitions vaines, votre premier et
solennel devoir est de rompre avec lui.
Vous aussi, vous avez été appelés à
la liberté. Personne n’a le droit de
vous la ravie. La liberté est le privilège
et riiérilage, l’honneur et le droit d’un
être intelligent, qui a été créé pour
se servir de ses facultés et pour les
développer et non pour rester toute
sa vie, comme un enfant, dans les
langes honteux de l’autorité. Nous ne
devons pas être les esclaves du passé.
Ne soufirez donc pas que des lioniines
viennent se placer entre vous et l’objet
de voire foi, pour le ternir et en offusquer les rayons. C’est vous mêmes
qui êtes respopsables pour vous-mêmes.
7
el., puisque vous êtes responsables ,
vous êtes libres. Déployez donc enfin
les ailes que vous avez reçues pour
vous élever vers une religion plus pure.
A l’œuvre içTonc! Ne craignez pas d’êlre
accusés d’hérésie et la main sur la
conscience <i poursuivez la course qui
vous est proposée regardant A Çhrisl
le Chef el le Consommateur de la Poil»
Genève, 15 septembre 1878.
Fréd. Germanet.
Paix! Paix!
À entendre l’indifférenl, il n’y a
personne qui aîl. un plus grand amour
que lui pour la paix, du moins en ce
qui regarde la religion»
11 se croit lui-tnenjp qq possession
d’une grande paix,, cap , il s’est fait
,l’idée qu’ici bas il e,sl ipipossibla de
trouver la vévilé, et qu’entre tant d’opinions différenles le mieux est de
n’en point avoir. Par là, il prétend
se proclamer l’ami de tout le monde.
11 ne se donne ^onc pas la peine
d’examiner si le bon chernin est du
côté de ceux qui suivent les commandements de rhomme, ou du côté
de ceux qui obéissent à la parole de
Dieu.; pour lui, il est égal d’obéir au
prêtre ou à l’Evangile. Que chacun
reste où il est né, qu’il suive la religion du grand nombre. Il est né vaudois ou protestant ; dans son pays, il
y a des habitudes religieuses, respectables par leur anliquilé, pourquoi ne
pas les suivre? Si l’on y tient, il fera
bénir son mariage, baptiser ses enfants,
pratiquera telle autre cérémonieencore ;
si l’on n’y lient pas, cela importe fort
peu , et il le néglige sans trop de scrupules. S’il sort de son pays, il n’aura
pas grande difficulté à aller à la messe,
si tout le monde y va, à ôter son
chapeau el peut-être da plier le genou
devant la procession qui passe. En
tout cas il se gardera bien de s’attirer
le »mauvais vouloir des gens, en prenant fait el cause pour sa religion.
Vous pouvez être certain qu’avec de
tels sentiments pour lui-même, il ne
T
cherchera pas à déranger le sommeil
de qui que ce soit par une de ces paroles qui apportent le trouble Ou la
tristesse dans l’âme pour l’agiener au
.salut. Il faut laisser le monde tranquille. Que les uns soient disciples du
pape, et d’autres de Mahomet, qu’importe? Ils ont leur religion el vous,la
vôtre, laissez-les et laissez-nous vivre
en paix. Faire une œuvre d’évangélisation 1 voilà, qui contrecarre les idées
de l’indifférent. 11 ne voudrait pas même
que l’on tînt chez lui certaines reunions, QÙ l’oq rappelle les persécutions d’autrefois et où,,l’on fait quelque peu de conlroverse^u Voici bien ,
en résumé, le raisonnement des indifférents : « Toute opinion est nécessairement hostile à une autre opinion :
nous qui n’en avons point nous ne
pouvons ni inspirer, ni' ressentir de la
haine. 11 serait à désirer, pour la paix
du genre humain,: que tout le monde
fût indifférent comme nous; mais nous
savons trop que cela n’est pas possible;
que chacun donc suive sa conviction ,
et qu’on nous permette seulement de
n’en point avoir». ( Vinet).
Cela semble bien bequ et surtout
bien commode , mais il y a uri très
grgnd mal. L’indifférênce qui porte
tant d’âmes à s’acconioder de toutes
les pratiques religieuses’, sans- qu’elles
y prêtent réellemeùt toi, que renfermet-elle ? Elle renferme tout bonnement
de l’hypocrisie. A lés voir accomplir certains actes on pourraù croire qu’elles
ont quelque piété, et au fond il n’y
en a point, 11 n’y a rien qui agisse en
elles pour les faire avancer en connaissance, en foi, en justice, eh'tempérance, en bonté, en amour. Il leur
suffit, si elles tiennent un peu à l’bonneur, de conserver une honhêlelé vulgaire. Elles sont contentes et salisfaiios
d’elles-mômes, bien, que à la lumière
de l’Evangile elles pussent découvrir
en elles de la légèreté, de Tégoïsme,
de la mauvaise foi, de l’hypocrisie.
Mais, l’Evangile, voilà tout, iusle ce
que les indifférents ne veulent pas.
Ils y sont étrangers et ne s’en soppieni pas. Aussi c’est Ig mort spirituelle qui règne en eux. L’indifférence
dam um ame, ce n’est pas la maladie.
8
c’est la mort vivante; l’indifférence chez
un peuple^ est une mort nationale.
( Yinet).'
Vaudois, qjji ne veut pas que ton
peuple meure, qui lient au conli'aire
a ce que chaque âme vive, lieüs-loi
ferme à la vérité, à la paix, à Christ,
mets en pratique la parole de Dieu
qui est la vérité, prouve à rindiiîérent
par la conduite, qu'il se Irompe quand
il dit: Paix! Paix! et qu’il n’y a de
vraie paix, qu’en se décidant pour
Jésus-Christ.
La Bible n’aime pas le sommeil de
la mort, l’indifférence. Ecoutez :
Réveille-toi^ toi qui dors, et te relève
d’entre les morts et Christ f éclairera.
Suuseripliüns pur rra-du'lour
recueUlîtis
par le pasteur E. ;Bomnet
du 20 juilkl 4S77 au SO juillet IS7S.
Mlle Emilie Bonnet institut.* f,._ g
De la part de M. le pasteür J,
P. Meille. don do M>- N. N. de
Turin.......................» 50
MM. J. P, Bonech . . . » 10
B. Combe, ancien . , » 2
1,. Meynier . . . » 5
D. Malanot . . . » 5
Pierre Paul Berlin . . » 1
Et. Berlin feu Etienne . » 1 50
M™« Marguerite Meille . , » 5
J. R. Joung Esqr» de Glascow » 4 25
Miss L, C. G. Stewart de U
vourue......................» 20
Collecté lors de la dédicace de
la chapelle . . . . » 241 10
N. N. de Torre Pellice . . 2
Collecté par M™« Rarrer: L. K.
fr. 2, E. R. fr. 2 , R. P. fr. 4 ,
A. R. fr. 2.................* 10
Collecté par kP, H, Uosio; De
M». B. VinçoQ [fr. 5, de M*'.
E. Jahier fr. 2. , . “ , » 7
K. K. de S. Jean ...» 50
H. Ribet, étudiant en théologie
à Florence en souvenir de
A réporter fr. 366 35
'A
A réporiet f F. 866 35
l’école des Barbes de Pradu Tour . . , . » 1
Colleété par Mr. le Df. P. Lâtl- :
tarel: quelques Vaudois été* ** • .
blis à Bordeaux jft. 10, M*'.
A. Martinalj ex-régeiU fr. 3. » 43
Mr. William Waite Churchwarden of Haddiesey . . » 3
Mr. Watson de Londres . . » 137 50
MM. Pierre Revel . . . » 2
Henry Pascal, évangéliste . » 4
Auguste El. Malan, pasteur » 3
Le professeur Em. Combe et
famille . , . . » 10
Adolphe Combe . . . » 1
M'i® Marianne Bonnet . . ^ 1
M“8 E. L. Corning de New-York » 22
Miss Charlotte Fetherston H. . * 7781 60
W, le Chev. .Yrnoulet . . » 5
The Misses Fetherston et Pemheston, par Miss Adaline
Philip de Rome . . . » 35
Rev. Donald Miller. Son école
du Dimanche pour payer la
chaire de la chapelle . , » 200
Miss Charlotte Fetherston H. . » 660
Thomas Sewell Robins fEsqra
artiste in London . . , n 245
Mr. le baron de Pallandt . » 21 50 ^
Total fr. 9511 95
En publiant à notre décharge cette liste
de souscriptions, nous remercions bien |
vivement ceux qui ont contribué par
leurs dons à l’avancement du règne de
Dieu dans le vallon de Pra-du-tour.
Etiïnne Bonnet, pasteur.
On cherche pour l’hôpital évangélique
de Milan une bonne domestique , de
30 à 40 ans, pieuse, sachant repasser.
Salaire 20 francs par mois.
Adresser les offres de service ou demandes d’ultérieures informations à
M. le pasteur Turin , via Torino 51 ,
Milan, ou au pasteur de Pomarel.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pigoerol, Impr. Ghiaotore et Mascarelli.