1
Septîèm.© annéo.
2Sr. 15.
15 Avril
L'ECHO DES VALLEES
FiaiILTÆ HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \andoise.
Que toutes les choses qui sont véritahles.
vos pensées—*( PAiÎt;);»ïe«s., IV. 8.)
OCCMpftH,
PRIX d'abonnement ;
Italie, a domicile ('un an : Fr. 3
Suisse......................» 5
France......................» 5
Allemajine d
Angleterre , l’H>s-Uas . • S
r?i numéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUUEADX O'aBONNEMENT
: Via Maestra,
N.4‘Ì. iA0e>tzi(i bibliografica)
Pir.NKRoi, '! Chlnniore Impr.
Tcuin :J.J. Tron, via Lagrange
I)rès le N. 22.
Fí.ORK^clí : Libreria Evange~
lica. via de’Panzani.
ANNON^’KS : 5 cent, la ligit«
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S a
dresser pour radmimsiraf :t>nan Bureau d Torr.e-PeUuc.
via Maestra N. 42 — pour ).i
rédaction : h Mr. E. MaUv
Prof • à Torre-Pelice.
.Somiiiail'o.
Couféreiice.s dos Kvangélistos. — Le général lieckwilh , sa vio et ses Iravau.v
parmi les Vandois du Piémont. — Correspondance. — Noucellcs religieuses. — Chronique Vaudoise. — Chronique politique. —
Annonce,
Courércnccs des Évangélistes et des
représentants des stations de l’Eglise Vaudoise à Florence.
Les Conférences de EEvangélisalion de l’Eglise Vaudoise ont été
ouvertes à Florence, le 2 avril
dernier à 10 heures du matin, par
un culte présidé par M. l’Evangéliste Rostan. Dès que l’Assemblée fut formée, elle entonna le
beau choral ,de Luther : C'est un
rempart qm notre Dieu. M. Rostan
prêcha sur ces paroles de Saint
Paul à Timothée : Fais Vœuvre
d'un prédicateur de l'Evangile. 2
Timothée IV, 5. '
Après le culte, M. Proehet. président de la Commission d'Evangélisatioii , â infité les délégués
des diverses sthüaios'àAléposer sur
la table du président leur mandatTrente six stations sont représentées par soixante cinq évangélistes
et délégués. Tous les évangélistes
avaient répondu à l'appel et étaient
présents, à l’exception de deux, M.
Bruschi de San Pier d’Arena qui
est tombé malade à Florence ei,
de M. Vittorini d’Ancona obligé
à rentrer chez lui^à cause de sa
faible santé.
Se sont joints aux membres de
l'assemblée M. Lantaret, modérateur de l’Eglise Vaudoise, les rév.
D'’ Stewart et Collie de Livourne,
F. A. Buscarlet de Naples, D.
Miller de Gênes, pasteurs de l’Eglise libre d’Ecosse , les rév. P.
tlope et A. Beathie, délégués de la
même Eglise , le rév. Will , M.
Th. Bruce , agent de la Société
Biblique Britannique, enfin ,M.
Van Nest ; MM. Piggott et Cote
qui avaient été invités, n’ont pas
pu intervenir. Quelques autres amis
étrangers et quelques frères des
églises chrétiennes libres' ont pris
part aux conférences,
' Tout s’J'est bien passé/à la
^Satisfaction de tous ceux qui y sont
2
-114
intervenus et dont nous avons pu
récueillir le témoignage. Noirs
avons donc lieu d’espérer que le
but que la Commission d’Evangélisation s’est proposé en prenant
l’initiative et la direction de cette
Assemblée extraordinaire sera atteint.
Nous trouvant dans l’impossibilité de publier les discéurs qui
ont été prononcés dans les conférences, nous nous bornons pour
le moment à reproduire quelques
prisées du discours du président
de la Commission , à qui a immédiatement succédé M. l’Evangéliste Emile Combe, dont le beau
travail sur les Vaudois et l’Evangélisation est publié dans VEco
délia Verità.
M. Prochet, en ouvrant les séances des conférences, s’est proposé d’exposer le but de la réunion. « Je dirai d’abord, dit-il,
ce qui n’est pas notre but. Notre
but n’est pas celui que quelques
personnes redoutent et que d’autres espèrent, c’est-à-dire, d’amener une scission d’avec l'Eglise
vaudoise. Pourquoi une scission ?
Je comprends que l’esclave fuye
son maître, que l’enfant négligé et
maltraité délaisse son père: mais
je ne comprendrais jamais la conduite de l’enfant prodigue qui a
abandonné la maison du plus affectueux des pères. L’Eglise vaudoise a été pour nous une mère.
Entendons-nous: Je ne l’appelle
pas une mère dans le sens de la
Sainte mère Eglise , qui a la préj;ention de prendre les hommes
dans son sein et de les porter au
paradis, L’Eglise vaudoise est une
mère; elle n’est pas un tyran. En
1856, elle a'solennellement déclaré
qu’en envoyant des missionnaires
en Italie, elle n’entendait pas conduire les âmes aux pieds d’un
modérateur, ou d’un synode, mais
aux pieds de Christ. Et tous les
représentants de nos Eglises , ici
présents , peuvent témoigner que
je dis vrai quand j’affirme que
jamais il n’est parti de TorrePellice, dont on a voulu faire une
seconde Rome, une seule parole
qui eût pour but d’imposer aux
Eglises nées de la mission , des
réglements, une constitution ou
des lois de quelque nature que ce
soit, en dehors de la prédication
du pur Evangile.
Notre but ne peut donc pas être
une scission d’avec l’Eglise vaudoise. Le but des conférences est
de nous instruire, de nous éclairer
en traitant ensemble divers sujets
importants et de nous unir.
Notre programme vous dit que
nous voulons faire notre œuvre avec
sérieux. Qu’on ne nous allègue
pas que les apôtres n’avaient point
fait d’etudes; il les avaient faites
sons le plus grand professeur de
théologie qu’il y ait eu au monde,
Jésus-Crist même. Les hommes, en
fin de compte, veulent être convaincus, et il faut être capables de
les convaincre. Il sera question
dans ces conférences, d’abord de
l’Eglise Vaudoise , de son école
de théologie et de leurs rapports
avec l’œuvre d’Evangélisation; ensuite de divers sujets pratiques
de la plus haute importance pour
l’œuvre même,des meilleurs moyens
d’évaogéliser une |ville, d’édifier
et de consolider les églises, des écoles du dimanche, des formes du
culte et de la prière.
Nous avons besoin d’union.
3
-115
Quand chacune de nos trente cinq
stations et celles que nous espe'rons
fonder bientôt à Agira, à Riesi et
ailleurs ne se sentiront plus seules, mais sauront d’avoir en Italie
un grand nombre de sœurs, quand
Venise et Catania se seront tendu la main dans cette assemblée,
la force de chacune , leur foi et
leur activité seront de beaucoup
multipliées. Nos églises sentent le
besoin d’union et ce qui le prouve
c’est la joie avec laquelle toutes,
sans exception , elles ont accepté
la proposition de la Commission
d’évangélisation d’avoir une réunion mensuelle de prières pour
l’œuvre commune».
Le but de ces conférences est,
comme on le voit, excellent; le programme en a été exactement suivi;
cette première assemblée de l’Evangélisation n’a pas eu le caractère
d’une assemblée législative ; elle
n’a pas été un synode, et n’a pas
remplacé le synode de l’Eglise
Vaudoise.
LE GÉNÉRAL BECKWITH.
sa vie et ses travaux
parmi les Vaodois du Piémont.
par J. P. Meille Pasteur.
^Tel est le titre d’un ouvrage
impatiemment attendu. Quoiqu’ill
ait paru un peu tard, il est encore
arrivé assez à temps pour pouvoir
être appelé un ouvrage de circonstance. Le livre de M. Meille est
le récit complet et détaillé de tout
ce qui s’est passé d’important dans
l’Eglise et au milieu de la population vaudoise depuis 1830 à 1860.
M. Meille a pu toucher à tout.
instruction primaire: écoles de
quartier et écoles paroissiale ; instruction secondaire: collège, école
latine de la Tour et du Pomaret,
pensionnat ou école supérieure des
jeunes filles , école de théologie ,
œuvres de bienfaisance, hôpitaux,
questions ecclésiastiques, évangélisation, culte, ouvrages d’édification, sanis sortir de son sujet, le
récit de la vie du générel Beckwith; c’est qu’en effet ce généreux
bienfaiteur avait tout embrassé ;
il s’était préoccupé et occupé de
toutes les œuvres de notre église.
Nous n’avions pas soupçonné
qu’on pût éprouver autant de plaisir à lire un récit de faits dont un
grand nombre nous étaient connus
et s’étaient, pour ainsi dire, passés
sous nos yeux. Ce plaisir nous
l’avons éprouvé, en lisant l’ouvrage
de M. Meille et nous invitons nos
lecteurs à se l’accorder à leur tour.
C’est que cette biographie nous
rétrace l’image d’un homme que
chacun de nous a respecté et aimé:
c’est qu’elle nous en donne le
portrait vivant, qu’elle le fait parler
et agir devant nous, comme nous
l’avons entendu parler et comme
nous l’avons vu agir ; c’est enfin
que ce portrait est retracé par
quelqu’un qui l’a bien connu et
dont le cœur reconnaissant exprime les sentiments que tout bon
vaudois doit ressentir pour l’un
de ses plus grands amis , celui,
entre tous, qui leur a consacré
de la manière la plus complète
les plus belles années de sa vie.
Que d'enseignements précieux nous
pouvons puiser dans ce „récit de
labouchemêmedu général! Comme
il nous apprend à nous connaître
par les jugements sincères, et sou-
4
-116^
vent bien sévères, qu’il porte sur
nous! Quelles leçons de reconuaisance, d’obéissance, de soumission à l’autorité, de discipline il
nous donne ! Quels exemples de
dévouement ! Quelle intelligence
de son siècle ! Pendant que personne parmi nous ne soupçonnait
les événements qui allaient arriver,
le général les avait prévus,'et s’efforçait de nous préparer pour les
temps nouveaux, par l’instruction,
par le réveil de la piété, par celui
de la conscience; comme il a eu
vite connu que notre côté faible,
(et il l’est encore ), c’est l'aifaissement du sens moral dans une
grande partie de notre population !
Que de tristes moments cette découverte pénible lui a fait passer!
Que d’heures de découragement !
Cependant la pensée que l’Eglise
vaudoise a été conservée par la miséricorde de Dieu comme les restes
de l’ancienne église italienne, et
sans doute pour un but d’amour,
le relevait et lui rendait le courage de reprendre son travail avec
zèle et dévouemenl.
Les traits les plus saillants de
la belle personnalité du général
sont la décision prompte, la persévérance, la conscience; il avait
au plus haut degré la qualité qui
caractérise sa nation, le sens pratique, un grand bon sens; ennemii
des utopies, des finesses théologiques et philosophiques , il aimait
la piété simple , pratique, qui se
manifeste dans les plus petits détails de la vie; il appréciait lest
bonnes habitudes. Appartenant à
la haute société, il avait une prédilection pour les pauvres et pour
les petits. Il voulait que l’autorité
fût forte^ et U était l’ami 1© plus
sincère et le plus zélé de la vraie
liberté, inséparable de l’ordre, et
était vraiment libéral dans le meilleur sens du mot.
Nous aurons souvent occasion,
sur les traces de l’ouvrage de M.
Meille, de parler du général, de
son œuvre et des précieux enseignements qu’il nous donne; pour
aujourd’hui nous nous bornons à
ce court et très imparfait compterendu, afin d’inviter, au plus tôt,
nos lecteurs à faire connaissance
avec cet ouvrage intéressant. Nous
le savons , les Vaudois ne lisent
pas beaucoup, ils sont peu disposés
à faire une dépense pour des livres qui ne sont pas strictement
indispensables; mais, si la vie du
général Beckwith ne fait pas exception, nous désespérons de voir
jamais un changement à cet égard
parmi nous, car le héros du livre
est des plus populaires et de ceux
qui ont le plus mérité de toute
notre génération , et l’auteur est
un pasteur vaudois; or nous n’avons pas souvent des pasteurs qui
soient écrivains. Ainsi intérêt pour
les sujets traités, intérêt et reconnaissance pour le bienfaiteur, sympathie pour l’écrivain , tout cela
devrait faire espérer à l’auteur du
Général Beckxoith ,un grand nombre de lecteurs parmi nous. Nous
pourrions encore parler de la
beauté du volume, de la clarté
idu récit,! de la pureté de la langue
et du.style, si nous osions compter
sur beaucoup de lecteurs sensibles
à ces qualités seeendaires dans un
ouvrage destiné avant tout à la
population vaudoise, mais nous
préférons assurer à nos amis qu’ils
trouveront dans la vie du général
Beckwith écrite par M. le pasteur
5
-117
Meille, instrnction variée et édification solide.
Encore une fois nous remercions
M. Meille pour les bonnes heures
qu’il nous a procurées par son
excellent livre.
(ÎTorresponbiance.
Rome, le 1' avril ISIî.
Monsieur le Rédacteur,
D’après VEcho des Vallées du 29 mars
dernier, le comité de la Société Biblique
Italienne a mal fait, en décidant de commencer ses opérations en publiant à Rome
une édition du Nouveau Testament parcequc « pour la somme que coûtera cette
édition il aurait eu un nombre d’exemplaires double de la Société de Londres ».
Je vois avec plaisir que VEcho a eu soin de
se réfuter lui-même sur ce point, en ajoutant; « Il est vrai qu’ils n’auraient pas été
publiés 5 Rome ». Notre comité espère en
ollet(ju’un grand nombre de personnes qui
u’auraient jamais acheté le Nouveau-Testament imprimé à Londres, acbèteront au
contraire volontiers celui que nous imprimerons daus la ville des papes. — Nous
verrons plus tard si le Comité a raisons
ou s’il s’est trompé.
En tout cas, VEvho des Vallées sera, je
n’en doute pas, forcé de reconnaître que
ses censures tombent à faux, lorsqu’il
saura que le représentant de la Société
des Ecoles du Dimanche américaines a
ofTert au comité 10,000 francs, à condition
quil publie aussi vite que possible l’édition romaine du Nouveau-Testament.
J’avoue que lorsque je proposai au comité de commencer son œuvre par celte
publication, et que ma proposition fut approuvée à l’ubanimité, rien no pouvait
me faire supposer que la Société des Ecoles
du Dimanche américaines viendrait avec
tant de promptitude et d’efficace à notre,,
secours. J’avais cependant l’assurance que
mon projet serait accueilli favorablementpar un grand nombre de chrétiens italiens
et étrangers. Grâces à Dieu» les,faits ont
confirmé mes prévisions, d’^nro • i îq.
Selon VEcho des Vallées, notre devise à
Rome, comme ailleurs, devrait être, beaucoup de faits, peu de bruil, trèce de démos Irai ions. Je trouve cette devise admirable. mais fort difficile à appliquer. Nous
sommes entourés à Rome d’une nuée d’écrivains et de journalistes italiens et étrangers , qui prcnueut au vol le moindre fait,
pour le publier daus leurs articles de journaux et dans leurs livres.
Ce qui se .passe à Rome fait beaucoup
plus de bruit sur les bords du Rbin, de
la Manche ou de l’Atlanliciue (pi’on Italie.
Avec la meilleure volonté du monde.
il ne nous est donc pas possible do nous
conformer à la sage devise que nous recommande, avec une aimable sollicitude,
VEcho des Vallées. Du reste la Bible et
l’histoire no sont-elles pas là pour vous
prouver que partout ou l’Evangile est fidèlement annoncé, il en résulte nécessairement « des démonstrations » et un peu
do bruit?
Peut-on raisonnablement exiger qu’il eu
soit autrement, dans la capitale de la papauté?
Je suis heureux do pouvoir ajouter que
d’après les rapports qui me parviennent
do différents côtés, le retentissement des
discussions et des meetings de Rome, a
produit et produit encore d’excellents résultats, soit en Italie, soit à l’étranger.
Là où rien no bouge, il est évident que
l’Evangile n’est pas prêché, ou qu’il l'est
d’une manière plus au moins anodine.
Pour ma part, je me réjouirais si, partent. dans les villes et dans les villages,
dans les palais et dans les chaumières ,
on parlait de l’Evangile, et si la parole de
Dieu et les questions religieuses faisaient
grand bruit, car ce bruit même me prouverait que l’Evangile n’est pas annoncé en
vain. Je suis convaincu, cher Monsieur et
frère, que vous aurez la bonté de publier,
je ne dirai pas ces rectifications, mais ces
explications dans le prochain numéro do
h’Echo ^s Vallées.
. VotrPi^iiévoué en J.-Christ
' ' I . , Ribet.
: t| :H) 1 1; I
. Nous avons publié avec plaisir celte lettre,
comme nous publierons toujours bien vo,lontiers tout ce que notre excellent ami et
I frère, M.' Ribet voudra bien nous comnau-
6
Dîqner sur les œuvres aux quelles il a une
si belle part à Rome, mais nous maintenons le regret que nous avons exprimé
sur la résolution du Comité do la Société
Biblique Italienne. On nous dira sans doute
que relégué dans nos montagnes, nous
ne voyons pas le choses d’assez près pour
pouvoir les juger sainement et avec un
juste critère. C’est possible. Toutefois à
voir les choses de loin, on ne les voit que
mieux dans leur ensemble. Nous avons du
reste en faveur de notre opinion l’expérience d’autres Sociétés, par exemple celle
de la Société Biblique de France qui, si
nous sommes bien informé, n’a pas eu a
se féliciter de ses publications, moins belles
et beaucoup plus chères que celle de la
grande Société de Londres. Le fait de l’offre
de francs dix mille de la part do la Société
des écoles du dimanche américaines ne
prouve pas en faveur de la bonté de la
décision prise par le Comité. Si au lieu
de juger la délibération d’un Comité composé de personnes respectables avec lesquelles nous ne pouvons nous permettre
aucune familiarité, nous jugions la résolution d’un ami avec lequel nous pouvons
nous prendre certaines libertés, nous lui
dirions: Vous avez été plus heureux que
sage. — Nous no sommes pas convaincu
que les italiens achèteront plus volontiers
le Nouveau Testament parcequ’il aura été
publié à Rome. Nous avions entendu, à
la séance d’inauguration de la Société
Biblique, le P. Gavazzi nous dire que la
Société se limiterait à répandre la Bible
qui est la marchandise propre du Christianisme et que quiconque présente au
peuple la Bible, à bon marché, dans sa
langue, fait un acte de bon citoyen, que
dire que c’est un étranger et que. la Bible
vient de l’étranger est un non-sens. Il n’y
a pas là û’inforestieramenlo. — Les ilalicns
achèteront préférablement, selon li^us, la
Bible la plus.jolie et qui sera à meilleur
marché, qu’elle ait été publiée à Rome
ou à Londres, peu importe, car ils'savent'
que le contenu en est le même. Mais‘savez
vous qui seront ceux qui achèteront la
Bible publiée à Rome? Ce seront les Anglais
et les Américains qui, venus à Rome à
l’époque de la semaine sainte, dont- ils ne
verront pas les fonctions, se dédomma
geront de leur déconvenueen acfaetantun
Nouveau Testament publié à Rome et remporteront chez eux comme une précieuse
relique, de sorte que dans quelques années
il y aura beaucoup plus d’exemplaires de
l’édition romaine à Londres et à New-York
qu’à Rome même. Nous ne doutons pas
de l’excelieute intention du vén. Comité,
mais nous voyons pour le moment les
choses, comme nous venons de le dire,
et nous exprimons encore l’espoir que l’édition romaine n’est qu’une exception à
la règle qu’adoptera pour sa marche, à
l’avenir, le Comité de la Société Biblique
Italienne. En faveur de la règle nous ne
ferons plus la guerre à l’exception. Nos très
humbles observations, qui ne sont pas des
censures, ont eu pour mobile le vif intérêt
que nous portons à la Société Biblique et
proviennent de la conviction intime que
nous avons, avec beaucoup d’autres, que
la mesure du Comité, si elle venait à être
généralisée, ne pourrait qu’être préjudicable à la réussité de sa belle œuvre.
i}ouoclk0 rcltjjteuseô
AlUanoe évangollque. Sujets
indiqués à Loiidres et à Henète pour un
concours de prières en Mai ÎS72, en suite
de Vinitiative de Vhon. Arthur Kinnaird
et du ¡y en Théol. Merle d'Aubigné.
1. — PRIÈRES
EN FAVEUR DES EGLISES PROTESTANTES.
1* Que les doctrines du salut, la connaissance de notre .chûte, la foi à Texpiationdela croix, la justification, la régé.
nération, la paix et la joie qui en procèdent,
deviennent plus vivantes dans chaque protestant, par la grâce du Saint-Esprit. 2*
Que la communion de chacun de nous
avec Christ soit véritable, que chaque protestant puisse dire avec saint Paul: Christ
vit en moi, et qu’ayant les mêmes dispositions d’esprit que Jésus a eues, nous
glorifiions * le Sauveur et gagnions des
âmes à l’Evangile. 3* Que le Chef de l’Eglise, auquel toute puissance est donnée
dans le ciel et sur la terre, bannisse du
milieu de nous les erreurs de l’incrédulité
7
-118
et du ritualisme; qu’il donne la conversion
pour connaître la vérité à ceux qui lui
sont opposés, en sorte que la foi, la charité, la concorde soient fermement rétablies dans les églises de la Réformation.
II. — PRIÈRES
PODR LES C.KTHOllQCES ROHAINS.
Que Dieu veuille en couvertir uu grand
nombre, en particulier les conducteurs
des Eglises.
III. — PRIÈRES SPÉCIALES
POUR DIVERS PAYS.
Pour la France. — Demander qu’elle
abandonne tout système religieux qui met
sur le même rang les traditions des hommes et la Parole de Dieu, et que l’incrédulité fasse place dans ce pays à une foi
vivante.
Pour VEspagne. — Que le mouvement
actuel l'amène à la plénitude de la lumière évangélique.
Pour Vllalie. — Que ses nouvelles libertés
servent au réveil do la conscience et au
renouvellement du cœur, pour un grand
nombre de ses habitants.
Pour VAllemagne. — Que la lutte suscitée par les décisions du Concile, ait
pour conséquence une foi véritable, une
vie spirituelle, et une nouvelle Réformation.
Pour VAmériqm. — Que dans ses pays
protestants la lumière brille avec éclat,
et que dans ses pays catholiques une
grande porte soit ouverte à la prédication
de l'Evangile.
Pour Y Angleterre. — Que Dieu veuille
arrêter les empiétements des tendances
romaines dans l’Eglise et dans l’Etat, et
que la puissance des Saintes Ecritures
fasse sentir parmi le peuple sa sanctifiante influence.
Pour Vlrlande. — Qu'elle soit délivrée
de l’assujettissement à la puissance de
Rome.
IV. — PRIÈRES POUR LES HISSIONS.
Que les païens nouvellement convertis,
qui n'ont pas encore été égarés par le
culte idolâtre de Rome, échappent à ce
danger.
Que dans les lieux oh les missionnaires
de Rome se trouvent en face de nos missionnaires, la puissance souveraine de la
grâce fasse prévaloir la vérité.
Que les païens qui, par l'influence de
Rome ont adopté un christiaoisme corrompu, soient amené à y renoncer, et
trouvent la plénitude de la vérité, telle
qu’elle est en Jésus.
Que des supplications spéciales soient
présentées au Seigneur pour que les puisantes religions anti-chrétiennes soient
promptement et complètement renversées,
— la religion des Hindous, de Confucius,
le Bouddhisme, le Mahométisme, et toute
forme d’idolâtrie païenne.
Que les Israélites soient éclairés par la
Parole et l’Esprit de Dieu; qu’ils soient
convertis et reçoivent leur Messie.
(iritrontque Clîaubota^
Nous donnerions presque à notre Chronique vaudoise et locale un autre nom ;
car nous n’avons, depuis quelque temps,
que de tristes faits â enrégistrer.
On nous écrit de Rorà :
De 650 vaudois qui composent la population totale de Rorà, de 100 à 120 vont
nous quilter, le 15 de ce mois, pour la
nouvelle colonie de Santa-Fè, dans la République Argentine'. Ayant méprisé les
conseils désintéressés et afïectueux de leurs
amis, coreligionnaires et compatriotes,
ils ont obéi aux suggestions d’enrêleiirs
intéressés. Notre correspondant invite les
Vaudois à recommander à Dieu, par des
prières soit publiques, soit particulières,
ces frères qui nous abandonnent, afin que
le Seigneur tire te bien du mal. — U
exprime le vœu que la Table convoque
en temps et lieu convenables, une réunion
d’édification pour les émigrants. Il est persuadé que SI nos frères n’ont pas suivi
les directions et les conseils qui leur ont
été donnés dans leur intérêt temporel, il
n’en sera pas ainsi, quand on leur parlera
du salut de leurs âmes .• nous recommandons ce vœu aux pasteurs de S‘ Jean
et de Rorà, paroisses aux quelles appartiennent les émigrants.
— On nous écrit aussi que M' E. Poët a
été nommé par le Conseil communal de
Rorà régent de la grande école, en remplacement de M. Morel démissionnaire,
provisoirement, il est vrai, jusqu’à l’automne prochain. Le Syndic de Rorà en
portanteette délibération à la connaissance
de ses administrés, les invite à faire profiler leurs enfants de cette favorable disposition du Conseil « a totalè loro benefido
intelletUtale e morale », ,
8
-IfO
Chrontque |>oUttqtte.
Italie. Les Chambres sont en vacances. La Commission du Sénat a ap¡)rouvé, sans modifications, la loi sur les
mesures financières déjà votée par la
Chambre des Députés
HollaTid^. En Ùollande et dans
plusieurs villes de la Bel^que a été célébré, le 1' avril, le troisième centenaire
de la prise de Bielle (T avril 1572), laquelle amis le sceau à l’émancipation du
joug espagnol des sept provinces septentrionales des Pays-Bas. C’est à Anvers, où
les sentiments cléricaux ont été récemment réveillés par le styour du comte de
Chambord, que la fête du 1' avril a été
célébrée avec le plus d’enthousiasme. Plus
de 400 personnes sont intervenus au Banquet des Gueux, ainsi appelé en souvenir
des Gueux de mer qui ont protesté contre
la tyrannie religieuse et politique des espagnols.
Espagne. Les premières nouvelles
des élecUpns semblaient favorables au
ministère^mais il parait qu’à Madrid l’opposition triomphe sur toute la ligne, d’après des nouvelles subséquentes. Enfin
nous pouvons annoncer que la coalition,
après tout le bruit qu'elle a fait, a été
battue dans les élections. Une dernière
dépêche annonce la victoire du ministère
qui pourrait déjà compter sur plus de 230
nominations favorables contre moins de
130 contraires. Les républicains n’auraient
réussi qu’à faire élire un bon nombre de
réactionnaires et de cléricaux; car le
groupe carliste est le plus nombreux de
tous les groupes de l’opposition.
Bavière. Le roi de Bavière épouse
la fille du prince Frédéric Charles. Ainsi
l’héritier des Witlelsbach qui ont versé
tant de sang pour la plus grande gloire
de l’Eglise catholique s’allie à une famille
protestante. Grande consternation dans le
camp de cléricaux allemands.
Allemagne. L’évêque Ketteler de
Mayence, un des principaux chefs du
parti ultramontain dans la chaire et dans
les Assemblées législatrices, a déposé son
mandat de député au Reichstag allemand.
— Il est, dit-il, découragé par les progrès
que font en Allemagne les idées politiques
libérales, dont il prétend que M. de Bismarck est devenu le champion.
— De nombreuses pétitions, mises en
circulation par les vieux-catholiques -et
les protestants, demandent au Reichstag
l’expulsion des Jésuites. Déjà l’on dit que
les prédicateurs et les moines étrangers
seront prochainement bannis de Posen.
I>aiiemax*]£.. 'L« Parlement de Da
nemark vient de décider qne l’instruction
publique aurait pour base la séparation
de l’Eglise et de l’Etat.
'Vlen.tie. Les journaux de celte ville
ont décidé à l’unanimité de supprimer
dans leurs ateliers le travail du dimanche
et des jours de fête.
France. L’Assemblée nationale est
aussi en vacances. Elle s’est séparée après
avoir entendu quelques brillants discours
de M. Thiers, qui espère bien de l’avenir
de la France. La curiosité publique et la
soif de scandale ont été pleinement satisfaites par le procès intenté par le général
Trochu contre le Figaro, un mauvais journal entre les mauvais. Quoique le directeur de celle feuille et l’auteur de l’article
incriminé aient été condamnés, la réputation du général n’en est pas moins ternie.
Calomniez, calomniez, il en reste toujours
quelque chose ; et il en reste surtout quand
tout n’est pas calomnie.
— On écritde Paris au Journal deGenève:
Nous sommes en pleine effervescence de
merveilleux. A Paris ou ne s’en aperçoit
guère, parcequ’on a le tort de ne pas
assez, étudier ce qui se passe en province;
mais la France assiste à une éclosion de
de miracles extraordinaires.—L’apparition
de Pontmain ne re,ste pas isolée; ce sont
dans plusieures localités des femmes qui
ont des visions, et ces visionnaires annoncent uniformément un déluge de malours nouveaux sur la France, si un acte
suprême de foi (lisez; une intervention
armée en faveur du pape), ne détourne
pas la colère de Dieu. Les prédications
du Carême roulent presque toutes sur le
mêine thème; on exploite au profit de la
politique réactionnaire les scenes de la
Passion du Seigneur. Le Christ, c’est Pie
IX; Victor-Emmanuel est Uérode ; M.
Thiers est Pilate; et l’extrême droite de
l’Assemblée de Versailles, c’est la femme
de ce dernier qui lui conseille de ne pas
livrer le Christ. — Voilà ce qu’on fait des
pages Içs plus sublimes de l'Evangile.
Ærnaonoo.
LE GENERAL BECKWITH,
Sa vie et ses travaux parmi les Vandois
du Piémont, par J. P. Meille pasteur, 1 vol.
en 12 de 350 p. — Prix 3, 50. — Est en
vente :
A Turin chez H. Loescher libraire.
A Pignerol chez G. Chiantore.
A La Tour chez Isaac Benecb.
--- J,-U... ---------_
E. Malin Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.