1
Çiffiptfl-courant arec la Poste.
Prix d’abonnemetit par an :
'talie .... Fr. 3
StranRer ... „fl
rlU8 d’un ex. à la môme
adresse, chacun Fr. 5
Allemagne, Autriche-Hongrie,
Belgique, Brésil, Danemark.,
Hoilaniie, Suè4e,
SuiiSSe, par (tf^nnHement
po8t/tl selon Ac<u,rd tf8
Vieuiiè , . . P|.^ 3
On s’abonne
Au bureau d’Administratiun ;
Chez MM. les Pasteurs? et à
J_imp. Besson à Torre Pellice.
Année XXXVL X. 11.
14 Mars IDUl
L'abonnement se paye d’avance.
20 centimes par espace
de ligne pour l fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et tO centimes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la Rédaction à M.
N. Tourn, prof., Torre J'elîice et
pour VAdininisti'atiou à, M. Jean
Jalla, prof., 2'orre rellice.
Tout changement d’adresse eofife
15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
L’BOHO
DKS VALLEES VAUDOISES
. Paraissant chaque Jeudi.
Vous imsseraz léinuiiia. ..iut. (,3. Suivuiit lu, véiitS avea ]a charité. Ei'h. IV, 15. Qua tou régna vlcuiie- 5Iu.lt. VI, Kl.
Sommaire i
la (iO)niuête de l’énergie — Des aborda du
théâtre de la guerre sud-africaine —
Lettre de Gênes — Lettre d’Amérique —
Chronique — Nouvelles et faits divers —
Eevue Politique — Annonces.
(I)
A la conquête de l’énergie
La famille, l’école, l’église, l’éducatlon privée et l’éducation publique
doivent travailler de concert à la formation de l’énergie et de la volonté.
J’entends la volonté active ; car la
volonté passive, il se peut que nous
r ayons, mais ce n’ est pas celle-là
qu’il nous faut, au moment où nous
sommes de notre histoire. Que nous
vaut la volonté d’un mur, d’un rocher ?
— Si on ne peut l’abattre, on l’escalade, ou on le tourne. La lutte de
résistance, si vaillamment soutenue
dans le passé, ne suffit plus; Il faut
(1) Oet article et quelques autres qui suivront sont extraits d'une conférence donnée
le 7 courant à rUiiion chrétienne de la Tonr.
Ils compléteront en partie l’étude sur l’Ahtcation de la personnalité, publiée il y a quelques mois, et restée inachevée.
aujourd’hui la lutte d’action, le progrès, la conquête, autrement nous
sommes des vaincus.
Cette conquête de l’énergie, chacun
de nous doit la faire pour son compte.
Chacun doit commenogr par faire en
lui-même l’éducation de la volonté.
Car nous sommes tous de notre peuple,
et les défauts que nous déplorons chez
les Vaudois en général, chacun de
nous doit s’en reconnaître plus ou
moins profondément atteint. Tâche bien
difficile, que cette éducation; car elle
exige une lutte constante contre des
penchants qui font partie de notre
nature. Cette lutte mémo demande
de l’énergie — et c’est pour la conquête de l’énergie qu’il s’agit de lutter :
cercle vicieux. — Mais non. La volonté,
comme toute autre faculté, se fortifie
en s’exerçant. Commencer à vouloir,
c’est devenir un peu plus capable de
volonté ; et comme on accroît la force
physique par des efforts progressifs,
on fortifie la volonté en voulant toujours d’avantage et toujours plus fermement. Il faut seulement no jamais
revenir on arrière. La conquête do
l’énergie ne se fait pas par un assaut
subit, après lequel on puisse se reposer:
elle exige un effort soutenu et persévérant, et l’on ne conserve une position conquise qu’à la condition de
2
82
coritirivicr sa niiirche pour en conquérir
craiitres.
Vous me demanderez quels sont les
moyons pratiques par lesquels nous
pouvons fortifier notre volonté. Je me
Ijorno à vous en indiquer deux, qui se
présentent tout naturellement à l’esprlt. Ils vous paraîtront bien simples,
luuii ordinaires, mais je les crois très
efficaces. En les employant, ils vous
conduiront eux-mêmes à en découvrir
d’autres.
1. Ne, jamais manquer à un devoir,
quelque effort que nous devions faire sur
nous-mêmes pour l’accomplir.
Il y a des devoirs qui nous sont
particulièrement pénibles, non pas tant
par eux-mômes, mais parce qu’ils ne
s’accordent pas avec -notre naturel ou
notre tempérament. Pour le moindre
prétexte, nous les négligeons ou nous
en laissons le soin à d’autres. — Eh
bien non. Si c’est un devoir, il faut
le faire, quelque effort qu’il nous en
coûte. Les victoires que nous remportons sur nous-mêmes sont les plus
difficiles ; mais ce sont aussi les plus
fécondes pour nous, celles qui nous
rendent le plus forts pour en remporter d’autres. — Mais ce ne sont
pas les devoirs diffioilos ■ que nous
triinsgressons le plus souvent. Il y a
la multitude de ce que nous appelons
les petits devoirs. En négliger quelquesums nous paraît chose indifférente :
et cos petites négligences, dont chacune
. isolémout, semble sans conséquence,
additionnées ensemble, donnent à la
tin de la journée, de la semaine, de
l’année, une somme effrayante de
choses non faites et qui auraient dû
se faire- — et, ce qui est pire encore,
do mauvaises habitudes prises ou aco.riios, et par là même d'affaiblissement
dü la volonté. Que tout devoir soit
exactement rempli à mesure qu’il se
présente. L’accomplissement en deviemlra de plus eu plus facile et la
volonté s’affermira de plus en plus.
2. lutire chaque chose à temps.
Parmi les mauvaises habitudes vaudoises, il n’en est peut-être pas de
plus déplorable que celle d’être tou
jours un peu — ou beaucoup — en
retard dans tout ce que nous faisons,
d’arriver toujours un peu en retard
partout où nous allons. Si nous pouvions faire le compte des pertes et
dommages que cette habitude nous
cause au point de vue matériel comme
au point de vue moral, nous en serions
épouvantés. Temps perdu, occasions
manquées, biens gaspillés, récoltes gâtées, travaux mal faits, confiance diminuées, places perdues, et — conséquence plus désastreuse — penchant
toujours plus prononcé à la négligence,
et volonté toujours plus relâchée.
Etre à son poste et y être au moment voulu, faire ce que nous savons
être notre devoir et le faire en temps
et lieu : quand nous aurons appris
cela, nous aurons fait un progrès immense, parce que nous aurons appris
à discipliner notre volonté. Les avantages immédiats que nous en ressentirons — plus grands que nous ne
pouvons le supposer — ne seront
rien, comparés à cette acquisition inappréciable, d’avoir appris à vouloir.
A ces moyens, vous n’aurez pas de
peine à on ajouter d’autres, comme
l’enfant qui se sont devenir fort ii’a
pas de peine ,à trouver de nouveaux
exercices pour se fortifier toujours
davantage. L’énergie est productive:
elle engendre l’énergie. Eüo est communicative et gagne peu à pou mémo
les faibles et les timides. Elle est
héréditaire; et cela surtout doit nous
pousser à faire tous nos efforts pour
la conquérir: car noua amassons ainsi
un trésor dont nos enfants hériteront.
Ce que seront les Vaudois à l’avenir
dépend en grande partie de ce que
nous sommes. Efforçons-nous de leur
préparer une hérédité, non pas de faiblesse physique et morale, de lâcheté
et d’indolence, mais de santé de corps
et d’esprit, d’énergie, de forco de volonté et de caractère. C’est le meilleur
héritage que nous puissions laisser à
nos descendants, et — à rheure présente — le plus grand service que
nous puissions rendre à notre peuple.
]sr, tourn.
3
83
Des abords du théâtre
de la guerre sud-africaine
Voici quelques extraits d’une lettre
que je viens de recevoir de mon
successeur à Léribé, M. le missionnaire Dieterlen, et qui a été écrite
le i6 Janvier dernier, en réponse à
une de moi, dans laquelle je lui demandais des nouvelles de mes connaissances de la région et tout particulièrement d’une famille de Boers,
les WiUe, dont la belle et spacieuse
ferme est située en face de la station,
lesquels s’étaient toujours montrés
d'une grande bonté, soit envers moi,
soit envers les autres missionnaires de
Léribé, et auxquels je le priais de
faire parvenir si possible, quelques
lignes. Ce sont des détails pris sur
le vif et qui ne jettent pas mal de
jour sur la situation. Le cœur se
serre en lisant ce que « l’horrible
guerre » a pu amener pour une seule
famille, et qui n’ est pas des plus
frappées ; mais d’un autre côté, on
éprouvé un véritable soulagement,
en lisant le témoignage rendu non
par un des leurs, mais par un français, très français, à la manière dont
se comportent les armées anglaises.
■ J. Weitzecker.
. « Ce qui m’étonne c’est que vous
n’ayez pas reçu de lettre de moi. Je
Vous ai écrit le 27 Janvier de l’année
passée et il devait y avoir avec ma
lettre une incluse d’Akila (i). Vous
auriez dû les recevoir au commeneement de mars. Et je me demande
la censure militaire du Cap n’ a
pas arrêté ou détruit ma lettre. Nous
Ignorions que nos lettres fussent ouvertes, mais depuis quinze jours, nous
sommes renseignés, notre courrier
d’ Europe.nous étant arrivé avec de.s
étiquettes nous disant qu' il avait été
ouvert et examiné par la ceirsure...
(1) Premier paien que l’ai en la joie de
baptiser. J. W.
En tous cas, je vous ai écrit et j’ai
bien r intention de toujours vous
donner des nouvelles de Léribé et de
nous.
« Venons-en de suite à M. Wille.
Sa ferme existe toujours, ainsi que
toutes celles des environs. lœs belligérants des deux nations y ont passé
plusieurs fois. Mais rien n’a été détruit. Seul M. Wille a jrâti. Il est
prisonnier de guerre au Cap, ses fils
à Ceylan (i). Et nous venons de lire
dans les journaux le nom de sou frère
Ludwig, parmi ceux des prisonniers
boers qui sont récemment morts de
la fièvre typhoïde à Ceylan. Madame
Wille est donc seule à la maison,
qui sait pour combien de temps.
J’ ai parlé à M. M. notre magistrat
de votre lettre ; je l’ai prié de la
lire, de la « censurer ». Il l’a fait et
m’a ensuite autorisé à l’expédier à
M.e Wille. Tout cela était nécessaire
parce que la partie de 1’ Etat-Tdbre
depuis Ficksburg à Witzies lloek est
occupée par les Boers et que nous
n’ avons pas le droit d’y aller, ou
d’y envoyer quoi que ce soit. Je remettrai votre lettre à des gens qui
sauront la faire arriver à son adresse».
«Je ne vous parle pas de la g-uerre,
pour ne pas risquer de voir ma lettre
être arrêtée ou détruite. Vous savez
par les journaux la marche des opérations. Vous connaissez le pays et
les gens. En tous cas, vous prévojfcz,
comme moi, que la guerre durera
longtemps encore. Ce que je puis
dire c’ est qu’ il faut se méfier des
exagériations des journaux, au sujet
.de la destruction des fermes. De nos
côtés, nous avons eu trois années
anglaises passant sous nos yeux, à
côté des fermes, et n’en brûlant aucutie. On brûle ce qui doit être détruit pour des raisons stratégiques ;
et tous les peuples font cchi».
« Nous avons, du reste, l’a.utrc
face de la question : les Boers pillant les maisons des fermiers anglais... »
(t) Des beautés d’enfants, quand nuus étions
là-bas. J. W.
4
— 84 —
« T.a grande coupable c’ est la
guerre, la guerre en soi qui conduit
les gens où ils ne pensaient pas aller
et entraîne des conséquences que
personne ne prévoyait. Et le Sud de
l’Afrique en aura encore pour longtemps de ce régime, à vues humaines
du moins ».
(A stiivre).
LETTRE DE GÈNES
Char Mmskur et frère,
Le froid excessif du moi de Janvier a fait mourir un de mes bons
amis et camarade d’étude à Lausanne, qui était venu avec sa famille
se réparer contre la rigueur de l’hiver
dans un village de la Rivière occidentale de Gênes. M. Louis Dufour,
après ses études théologiques, s’est
toujours occupé d’éducation de la
jeunesse, et de traduction de livres
religieux anglais. Depuis 5 ou 6 ans,
il venait régulièrement avec quel
ques-uns de ses élèves passer l’hiver
sur notre Rivière, et toujours dans
le même village, non encore visité
par les étrangers. Comme il était
un homme de paix, affectueux et
généreux, il était aimé de toute la population de ce village. Il mourut dans
une paix parfaite. Je le vis deux
jours avant sa mort, et à peine
fus-je auprès de lui il me dit : Cher
ami, je pars. — Où vas-tu ? — A la
maison — En Suisse ? — Non, au
ciel — Et tes péchés ? — Jésus est
l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés
du monde. Nous adorâmes encore
une fois ensemble, celui qui a donné
son sang pour nous laver, pour nous
régénérer, et nous remplir de la plus
douce espérance.
A sa mort, toute la population
voulut accompagner sa dépouille à
sa dernière demeure. Le Syndic, la
Junte, un général en retraite et sa
famille, la Société des. jeunes gens
libéraux. Une i2.ne d’hommes robustes voulurent porter la bière. Le
cortège se composait de quelques
centaines de personnes.Je iis une
prière, je lus quelques versets de
la Parole, y ajoutant une courte
allocution. Je fus écouté avec une
religieuse attention, et je ne manquai pas de remercier les autorités
du lieu et toute la population, de
la bienveillance montrée à la famille
de mon ami.
Cependant le curé ne pouvait
laisser passer un tel évènement sans
mot dire. Voici la pastorale qu’il
écrivit et qui fut le Dimanche attachée à la porte du temple, et répétée
en grande partie du haut de la chaire,
pour ceux qui ne savent pas lire.
Veuillez croire à l’affection chrétienne de votre dévoué
G. DAVID TURIN, p. i.
Pastorale du Curé de Borgio
publiée le dimanche 27 Janvier
« Aprè.s ce qui s’est passé cette
semaine, mon séjour dans la paroisse
comme Pasteur des âmes ne sera
plus ce qu’il était auparavant. Désormais plus de bonheur, plus de
cette vraie joie provenant de la récolte des bons fruits après laquelle
soupire si ardemment le ministre.
Le village, dans sa presque totalité
a fait preuve d’une conduite qui est
un véritable outrage au devoir d’un
chrétien catholique. Un convoi funèbre imposant, solennel, le ministre
de la uete protestante en tête, convoi organisé d’avance avec des invitations dans les règles — , n’est-ce
pas là une insulte des plus graves
faite à notre religion catholique, qui
est aussi la religion de l’Etat et un
affront au pauvre Curé, qui en est
le ministre ? Ceux qui sont venus
au milieu de nous avec mission de
faire de la propagande en faveur de la
secte, que pouvaient-ils désirer de
plus pour se dire satisfaits du résultat
de leur entreprise. Et si un pareil
résultat a été atteint dans cette première occasion, à quoi peut-on s’attendre dans la suite, s’ils y vont de
5
- â5
ce pas ? Le village aura du renom,
mais ce sera une réputation qui lui
fera peu honneur. Je ne vous ai
jamais excités à une conduite peu
civile vis-à-vis de ces gens. Je vous
al toujours dit ; « Traitez-les poliment d’après toute les convenances
sociales, mais en matière de religion,
prenez garde». Mais le village n’en
a tenu nul compte. Bien au contraire
les procédés de ces jours derniers
ont été si ouvertement anti-catholiques, que quiconque dans les environs viendra à en entendre parler
ne pourra autrement qu’en être profondément scandalisé. Quant à moi,
en ma qualité de Pasteur, j’en ai
reçu une blessure au cœur telle que
j’en ressentirai la douleur pendant
longtemps. Jusqu’à ce moment, j’étais
pleinement heureux dans ce séjour,
j’espérais même et je désirais finir
mes jours dans cette paroisse qui
m’était si chère — à cette heure je ne
sais si je pourrai supporter une position aussi douloureuse».
En réponse à la Pastorale de Monsieur notre Rév.*^^ Curé, publiée dimanche dernier, le soussigné Pierre
Staricco, en sa qualité de .Syndic,
expose ce qui suit :
Si la population de Borgio
a pris part au convoi funèbre de
Mous. Dufour, si elle a désiré l’accompagner à sa dernière demeure,
elle n’a fait autre chose que son
simple devoir.
2° Que Mous, le Curé comprenne
bien qu’en suivant la dépouille mortelle dé Mons, Dufour, c’était le chrétien, l’homme juste, charitable et
distingué qu’elle accompagnait, sans
tenir compte de la religion à laquelle il appartenait.
3O Que M^. le Curé se souvienne
que les terqps de la Sainte Inquisition
sont passés, en sorte que chacun
est libre de penser et de croire ce
qui lui semble juste.
4® Et finalement que M. le Curé
nous permette de lui rappeler que
le village dans sa majorité refuse
avec dédain les insultes faites à la
population par la susdite Pastorale.
Borgio, le 2 Février 1901.
Le Syndic
PIEBJ.IB STARICCO.
lITTlI B’Ill
Coloiiiii Valdense le 9 Février 1901.
Monsieur le Directeur de r.Eeho
Le sujet qui fait la principale
préoccupation de notre petit public
vaudois dans ce moment, n’est ni
la guerre du Transvaal, ni la question
d’Orient ; ce n’ est pas meme l’infime
récolte de cette année qui laissera,
cependant, plus d'une famille côtoyant la misère si ce n’est y naviguant en plein.
Mais ce c^ui fait l’objet des conversations et des discussions les plus
diverses et les plu.s vives , c ’ est
l’émigration à l’Argentine.
Lorsque les premiers colons vaudois, expulsés de la Florida, se
trouvèrent commodément logés parmi
les hautes dùkas de Colonia Valdense,
abrités sous une toile que le vent
emportait à chaque instant, sans pain,
sans blé, sans moulin, sans argent,
sans raoj'-ens de transport, sans autre
moyen de locomotion que leurs jambes, qui en Amérique ne comptent
presque pour rien ; obligés de disputer aux renards leur dîner et
leurs chaussures, et, dans la suite,
aux troupeaux de chevaux et de
vaches, errants en libertés, leurs
premières récoltes; ces colons n’auraient pas imaginé que dans 40 ans
eux et leurs fils auraient accompli
des prodiges d’expansion, et qu’ils
étaient eux sous leurs chétives tentes
les commencements d’un progrès
merveilleux.
Depuis lors que de milliers d’hectares dans rUruguay et dans l’Argentine ont été défrichés par leur
travail incessant. Honneur aux Vau-
6
— Sti —
dois à cet égard : leur laboriosité et
leur constance sont leur gloire.
Après avoir été au Nord, au Chaco;
à Entre-Rios au centre ; à Santa-Fé
et Cordoba et dans l’Uruguay ; les
voilà se dirigeant maintenant au Sud
vers Bahia Blanca.
Au Nord ils ont trouvé les moustiques ; au centre, les sauterelles ;
dans rUruguay, le cauchemar des
guerres civiles, dans la dernière desquelles les Vaudois furent enveloppés.
Que trouveront-ils là-bas au Sud ?
un climat rigide disent les uns ; une
terre pauvre, sans végétation et qui
sera bien vite épuisée, ajoutent les
autres ; mais ceux, qui ont été visiter
les lieux, pareils aux deux espions
de Canaan, attirés jjar ces étendues
de campa sans limite, soutiennent
leur foi, et tous sont revenus charmés
et propriétaires présomptifs de centaines et de .centaines d’hectares.
Ce terrain a un défaut pourtant,
que tous déplorent, c’est le manque
absolu d’eau et de combustible puisque pas même un chardon ne croît
dans ces parages, mais l’énergie des
émigrants espère triompher de ces
difficultés en plantant des arbres et
en creusant des puits, comme ont
triomphé des moustiques et des sauterelles et de la isoca et des difficultés
politiques, les vaillants du Chaco, de
Santa Fé et de l’Uruguay.
Peut-être que dans une prochaine
je parlerai du côté plutôt moral de
cette colonie.
Agréez M. le Directeur les salutations de votre dévoué
J. Gaydou.
d ff if O j\ IQ tJ t;
L’Eglise d’Aiigrogne 'est
recon
naissante à M. le pasteur Giampiccoli
pour les services qu’ il a présidés
Dimanche passé dans les temples
du chef lieu et du Serre. Notre frère
a vivement intéressé les nombreux
auditoires en nous entretenant de
notre œuvre d’Evangélisation et de
nos devoirs envers elle. On se souviendra longtemps de 1 ’ agréable
voyage que M. Giampiccoli nous a
fait faire à travers les églises de la
mis.sion au moyen de belles projections lumineuses et de récits intéressants. Chacun des services a été suivi
d’une collecte satisfaisante pour l’évangélisation. E. B.
Conférence.
La seconde conférence à 1’ Union
chrétienne aura lieu Jeudi soir 21 c.,
à 8 h. à la Maison Vaudoise; M. le
prof. Falchi parlera sur V Origine des
espèces et la théorie de V èoolution.
Lundi 11 courant a eu lieu à Paris
le mariage de M. Albert Lageard
avec M.lle Zenneck. Nous leurs adressons nos meilleurs souhaits. M. et
M.me Lageard vont partir dans un
mois pour le Zambèze.
Viilesèclie. M. le pasteur Micol
a été frappé d ’ une grave maladie,
pneumonie avec faiblesse extrême du
cœur. Le.s dernières nouvelles sont
heureusement un peu meilleures, mais
toujours graves. Nous le recommandons à la sympathie et aux prières
de nos lecteurs.
Nouvelles et faits divers
Saint-Alcool. — Un journaliste
raconte en ces termes une visite
faite au célèbre couvent des Chartreux, qui se trouve aux environs
de Grenoble :
« Fourvoirie est la distillerie de
la Grande Chartreuse ; d’habitude,
les Pères ne se soucient guère de
montrer le centre de la fabrication ;
mais ils ont traité les journalistes
en grands seigneurs, et nous visiton.s les caves où sont alignés les
immenses foudres ventrus de cinq
mille litres d’eau-de-vie, les laboratoires aux alambics énormes où se
7
— 87
distille la célèbre liqueur ; on nous
montre les magasins de réserve, où
des millions de bouteilles attendent
sur des rayons le iour de l’expédition.
» C’est l’économe général, dom
Valéry, qui nous reçoit et nous donne
tous les détails que mes confrères
lui demandent.
— Combien en vendez-vous par
an ?
— Une dizaine de millions de
bouteilles à peu près.
» S’il est vrai, comme on nous
l’affirme d’autre part, que les religieux gagnent 2 fr. par bouteille,
on s’explique les gros bénéfices réalisés par le couvent,
» r3u reste, les chartreux ne thésaurisent iras ; tous les ans, ils font
caisse nette et, au i®'' janvier il ne
reste plus un centime en poche. Ils
sont généreux et ont toujours la
main ouverte ; ici, ils ont construit
Un hôpital qu’ils entretiennent ; là
ds subventionnent un orphelinat.
» La Chartreuse figure pour une
bonne part dans le budget du Vatican ».
Russie. Le saint s^mode de l’Eglise
grecque orthodoxe de Russie vient
d’ordonner au corps épiscopat qu’aucune messe funèbre ne soit célébrée
en cas de mort du comte Léon
Tolstoï et qu’ aucun ecclésiastique
n’assiste à ses obsèques, le comte
Tolstoï ayant péché dans ses ouvrages contre le dogme de 1’ Eglise
orthodoxe.
Unione Cristiana (Ielle Giovani
— Programma della [I,® Coufe- ■
l’enza Nazionale, Genova, 19-22
Marzo 1901.
Martedì 19. — Ore 3 p. m. Calte d’introduzione presieduto dai Sig-, Pastore Comba.
4 p. m. Ncunimi del Seggio- — Nomina
d’ un Coiiiitato per le proposte, — Tè.
5 l!‘2 p. ni. Seduta pubblica. — Conferenza
tenuta dal Sig. Dott. K. Meynier. 'Soggetto :
La donna cristuma- nella Società moderna.
8 1[2 a. m. lUunione di
Mereoledì 20.
preghiera.
9 a. m. Lettura del verbale della Coni'.
Naz. di Torino. — Relazione del Comitato
Nazionale. — Eelaz. iiiianz. — Relaz. de!
Com. di Pubblicazione. — Pelaz. delle Unioni.
4 p. m. Lavoro Unionista. Soggetto : Le
Unioni, la loro influenza sopra ìa formazione
del carattere, e del suo sriluppo.
8 p. m. Conferenza letteraria francese tenuta dalla Sig.ra Tiedemaii. Soggetto. VIdéal.
Giovedì 21. — 8 li2 a. ni. Riunione di preg'iiiera, — 9 a. in. Revis, del Regolamento
delle Unioni. — Progetto di regolamento per
il Coni. Naz. — Gruppi regionali. — Lavoro
sull’opera : Le Amiche delta Giovinetta. Sig.ra
B. Turili presidentessa.
2 li2 p. ni. Ricevimento delle delegate
Rtraiiiere. — Discorsi dei Sigg. Past. Burckliardt e Calile.
8 1[2 p. m. Soirée offerta alle delegate.
Proiezioni Inmiiiose.
Venerdì 22. — 10 a. m. Seduta d’addio
presieduta dalla Sig.ra E. Schalck presid.
della Eederazione.
11 a. m. Nomina del Com, Naz. ; delj Com.
di Pubbl. ; del luogo della prossima Cenf,
Naz. — Proposte varie.
Raccomandiamo ancora una volta
questa nostra Conferenza nazionale
alle preghiere cd alla simpatia di
tutte le unioniste. Numerose sono
già le adesioni delle delegate estere,
e nutriamo fiducia che tutte le nostre
Unioni faranno quanto sta in loro
per essere rappresentate a questa
Conferenza.
Pel Comitato della Federazione
ELISA. MEYNIER, segretaria.
OUVRAGES REÇUS
A la conquête du monde, ou un
siècle de Missions et la Conférence
universelle de New-York, par H.
Appia, professeur de théologie pratique à V Ecole de théologie de la
Société évangélique de Genève. Editeurs : Ed. Labarthe et C., Genève,
(64 p.).
8
88
Revue Politique
La Chambre a repris ses séances. Le
programme da nouveau Mini.stère, exposé
par sou président M. Zanardelli, contient
l’engagement solennel de respecter toutes les
libertés et d’exiger des administrations publiques la plus scriipnleiise probité. La..politique étrangère ne subira pas de modifloations.
Le point capital du progranime concerne les
réformes linancières dont nous parlions dans
le dernier numéro. Nous ii’y revenons que
pour corriger une erreur du prote qui nous
fait écrire “ institution d’uue taxe moyenne
sur les grosses successions au lieu de..........
taxe majeure progressive sur les grosses successions. On ne peut dire que les déclarations
ministérielles aient favorablemant disposé
rassemblée : on trouve le programme trop
vague ; le ‘ dégrèvement des droits d’octroi
ne .satisfait personne puisque les communes
devront se refaire d'une autre façon et par
des taxes non inoiirs odieuses, des pertes
subies en abolissant les droits d’entrée. La
diminution des primes à la marine marchande
sera pareillement combattue par tous les députés des régions maritimes et par leurs
amis. La diminution de l’impôt sur le sel ne
semble guère plus populaire. Au total, la
Chambre n’est pas contente et elle l'a bien
laissé voir. Les socialistes et le.s ultra-radicaux sur qui M. Zanardelli compte s'appuyer
ne se sont pas gênés pour lui dire qu’ils vout
garder vis-è-vis de lui une prudente méfiance,
et qu'ils n’accorderont au ministère qu’un
appui fort conditionnel. Le Centre n’attend
que l’occasion propice pour livrer bataille.
Guillaume II a failli être victime d'un
attentat à Brême an moment de quitter cette
ville. 11 ne s’agit pas semble-t-il d’un crime
politique, mais do l'action non préméditée
d'uu fou qui, dans un accès d'aliénation mentale, a lancé à la figure de l’emperenr une
traverse en fer qui lui a produit, une blessure
insignifiante. L’auteur de l’attentat n’est fort
heureusement pas nn Italien.
— La que.stion Bnffet-Déroiilède passionne
les esprits en France et met les nationalistes
dans l’embarras ; elle va probablement leur
donner le coup de grâce. — La grève des
mineurs s’étend toujours ; les ouvriers du port
de Marseille, les débardeurs et les cbarbouniera refusent ju.squ’ici de se remettre au
travail, s'ils n’obtiennent la joimiée de huit
heures.
— Lord Kitcbeiier et le général Bntba
sont en pourparlers pour la conclusion do la
paix, depuis plusieurs jours, La plus grande
diificnlté des négociations semble consister
dans l’attitade que le gouvernement anglais
voudrait garder envers Oe Wct et Steyn, en
les excluant de l'amuLstie.
i. c.
SOCIETÀ KEALE
di Assicurazione Mutua a Quota Fissa
contri] gl’ Incendi
Pour informations, payements, nouveaux contrats ou variatioms, s’adresser
à Torre Pellice à D.l CHAUVI E,
Birreria del CHardino.
BIBLIOTECA LEGALE
PER GLI ABEOVATI
BELLA
Qazzetta del Popolo
A coloro, che pveaiJono direttamente airuffioio
d’atmiiinistraKlone in Torino, P abbonamento del
giornale per lotto nn anno, la LCtssciia del l'nfoto
spedisce regolarmente in faseiooli la JSIBIvIO*
'A'BOA Ivl3<3cA.I-.lÌ< l’.acoolta nfUciale
delle leggi, decreti c regolamenti emanati dal
Governo.
Tale BIBLIOTECA è necessaria agli avvocati,
procuratori, notai, segretari eoiminali e a tutti gli
uomini d’affari.
Diamo ai lettori la lieta notizia ohe Tillustre
scrittore ANTON GIULIO BARRI LI ha dottato
per la aaumtta del rnimio un commovente romanzo:
IL PON rii DEL PARADISO, a cui faranno seguito
racconti originali di noti romanzieri Italiani
La ilazzetta ile! /.tìjMie ha pure acquistata la proprietà di romanzi di libi'MONTCt,GRC,di RENE’DU
pON'f-JEST 0 di DAUUEl', che ebbero in Trancia
successo clamoroso e di altri, che annunzieremo
a tempo debito.
, Coloro ohe prenderanno Tabbonamento
della Uazzettn del rupolii^ direttamente
aU'Amministrazione in Torino, o con
vaglia 0 con cartolina-vaglia, riceveranno pure gratuitamente :
1. La Gazzetta del Popolo della Domenica,
settimanale illustiata ¡
2. La Cronaca Agricola, coi prezzi dei principali
Mercati Italiani ed Esteri ;
3. 11 Bollettino Ufficiale delle Estrazioni Finanziarie, colla Taheiit! Iiimeiisile dei corsi dei valori
e titoli nuotati alle Borsé più Importanti d'Earopa.
L’ alili »11 a mento per le quattro pubblicazioni riunite costa :
.Per mi mese L. 1^60 j Per sci mesi L. 9>60
Per tre mesi „ 4,80 i! Per un anno „ 19,20
Dii] speciale agii agonali aMii.
Agli abbonati diretti per un’ intera annata
la Gazzetta del Popolo olire la scelta fra
i seguenti DONI :
1. Spedizione in fascicoli della
TMiiCA. raccolta delle Leggi,
Iteereti e lìeffiìlamenli che siu’ctniio emauutì dal O-ovei’lio 1901. {Aj/giungiere una Ura per le spese.
postali ).
2. iTw , attraentissimo
romanzo di Kly Moutclerc. Volume di oltre fiOO pagine, legato in brochure. {Ar/c/iiin.gere centesimi HO per
le sptse fìostafi).
J. Jalla, (jérant-admiimtrateur.
Lii Tour — Imprimerle Bessori,