1
Olnqulème année.
IV. 18.
6 Mai ISTO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialcfflent consacrée au\ inléréls malérieis et spirilncls
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables..... occupeut
vos pensées -r- (Philippien3.,iy. 8.)
PRIX D ABOHHEHENT !
Italie, à domicile {un an) Fr, 3
Suisse...................*5
France................» 6
Allemagne................>6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn miméro arriéré : 10 cent.
BUREAUX d'aBONNEHEHT
ToRRR-PEt.LicB : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibìiografica)
PiGNERor, : J. Chiantore Impr.
Turin Tfo«, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
Í
ANNONCES ; 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau à Torre-Pellice},
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : à Mr. A. Revel
Prof, h Torre-Pellice.
Sommali?e.
Le bon vieux temps. — Un petit incident.
— Apiculture. — Reboisement de nos montagnes. — Chronique locale. — Chronique polilique. — Annonces.
LE BON VIEUX TEMPS.
Le bon vieux temps est mauvais,
aujourd’hui vaut mieux qa'autrefois, tel est, si vous vous en souvenez encore , le résultat que M.
le comte de Gaspariu rapportait
de son pèlerinage à travers les
sombres régions du moyen-âge et
de l’ancien régime , ce siècle d’or
que certains esprits moroses et
tardés semblent regretter. Que nous
disent-ils pour motiver leurs doléances et leurs soupirs? A les en
croire, si le bon vieux temps était
mauvais, le temps actuel est bien
mauvais aussi. Voilà pourquoi ils
regardent en arrière. — Dans sa
seconde conférence, l’orateur a
vocûu combattre cette disposition
qui nous énerve , ce -regret du
passé qui est le dégoût du présent
et la déRance de l’avenir.
— On nous dit que notre temps
de liberté nous conduit à la servitude , que ce développement de
l’Evangile finira par l’impiété; on
nous montre, non sans épouvante,
le socialisme qui, semblable à une
marée montante, toujours montante, menace de nous engloutir,
nous et nos propriétés. — C’e^t la
première accusation portée contre
notre temps ; elle est grave assurément. — Faut-il se troubler, se
désespérer? Non. —Notre époque,
il ne faut pas l’oublier, est une
époque de transition ; nous sommes
à l’eûdroit où les dôux routes sè
séparent, au moment * où notre
siècle devra faire son choix’; Heure
solennelle I ! Le point décisif èst
dans l’âme humaine, dans la conscience humaine. Avec des hommes
libres on fait des peuples libres.
Or l’Evangile est la source de toutes
les libertés pour l’individu comme
pour la société.
L’orâteur nous en donne, en de
beaux développements , la preuve
hiStorique.il fait apparaître devant
nous les huguenots et les |)uritains,
2
-138
cette véritable école d’indépendance. Jacques F, roi d’Angleterre,
disait: « Les puritains s’accordent
avec la monarchie (ainsi qu’ils
l’entendent) comme le diable avec
Dieu ». C’est depuis cet élément
sévère, sérieusement biblique du
puritanisme que les libertés anglaises ont pris leur essor’, leur
carrure. Et l’Amérique? Ceux qui
ont étudié ce pays, M' de Tocqueville par exemple, ont reconnu
que le secret de la grandeur, de
la liberté de ce grand pays est dans
l’Evangile. Sa démocratie libérale
tient à ce livre.
On nous dit que le XVIIF siècle
a fondé la liberté religieuse. Il a
fait quelque chose dans ce sens.
Mais cette liberté du XYHD siècle
est la liberté fondée sur l’indifférence, tandis que l’Evangile a proclamé la liberté religieuse fondée
sur la foi. La doctrine qui vient
de plus haut est allée plus loin.
De notre temps, l’Evangile, cette
parole d’égalité adressée aux hommes de toute race et de toute couleur , a aboli l’esclavage. Il vaut
la peine d’avoir vécu au XIX siècle
il cause de celà (1).
Le principe de l’incompéteq,ce
de l’état en matière religieuse s’impose aujourd’hui à tout le monde
et, dans une époque où les idées
vont non seulement au galop ,
mais en chemin de fer , il se peut
que ce qui était hier une idée
soit demain une réalité. Personne
plus que Rome, ne travaille dans
ce but. ,
: Ml,'
(1) Parole du duc Dubreuil.,
Si la liberté de l'àme, cette liberté que l’Evangile apporte, a le
dessus, si notre siècle ne prête
pas l’oreille aux propositions trompeuses de la tendance ennemie, de
ce libéralisme illibéral qui étouffe
la conscience sous le vote des majorités, notre époque sera d’après
les paroles de l’orateur — « la
plus grande , la plus heureuse des
époques ».
— Mais les lamentations éclatent
encore. Notre siècle, entend-on
dire, est un siècle maussade, sans
poésie, sans chevalerie. Voilà la
seconde accusation. Où sont nos
chevaliers? vous ne les voyez donc
pas, messieurs les regretteurs? —
Comment? ces femmes qui vont
visiter ces sombres demeures où la
misère habite, ces courageux missionnaires qui vont, au péril de leur
vie, affronter, pour annoncer l’Evangile , les glaces du Labrador et
les côtes empestées de l’Afrique ,
tous ces témoins de Christ, ne
sont-ce pas des chevaliers ? N’y
a-t-il pas là d’idéal ? pas de poésie ?
— Il ne faut donc pas se décourager, car un homme découragé
n’est que la moitié d’un homme.
Aimons notre temps, ayons bonne
opinion de lui et alors il deviendra
meilleur. La lamentation est commode, elle nous dispense du devoir. En outre elle est ingrate.
L’Evangile nous appelle à accepter
notre part des luttes, des angoisses
de notre époque. Il ne nous recommande pas non plus les per
vsonnes qui ne savent pas comprendre les douleurs, les santés robustes
qui ne savent pas comprendre les
3
-139.
maladies. — Courage donc et en
avant 1 !
Tel est le rapide et pâle résumé
de cette seconde conférence. Inutile de vous dire que je n’ai pas
pu rendre, comme je l’aurais voulu
cette improvisation claire, animée,
éloquente , cette parole qui va au
cœur, car elle part d’un cœur véritablement convaincu. Surle point
de terminer ma lettre, je me demande, non sans une certaine tristesse, si l’on verra jamais en Italie
un comte rendant, devant un auditoire de près de trois mille personnes , un témoignage si éclatant
au Christianisme; mais une voix
secrète me dit: — « Attends et
espère ! »
Genève, avril 1870.
H. s.
M PETIT INCIDENT.
Dans la séance du 29 avril la
Chambre a voté, sans discussion,
le budget du Ministère de grâce
et de justice. Un incident, à peine
remarqué, eût pu entraîner pour
l’Eglise Vaudoise des conséquences plus ou moins graves ; nous
tenons à le mettre sous les yeux
de nos lecteurs.
Nous extrayons ce qui suit des
Atti ufficiali della Camera dei Deputati, p. 1017;
Capitolo 16. — Assegno ai Valdesi delle
provincie del Piemonte per Vesereizio del
toro culto (soppresso).
Presidente. Ha’facoUà di parlare l’onorevole Bertea.
Berteà. Quando fu presentato il progetto
di bilàncio pel Ministero di grazia e giustizia, vedendo eliminata la somma cor
rispondente al capitolo testé letto, il mio
amico e collega, generalo Brignone , ricordando come il Ministero, sin dall’opoca
in cui presentava il bilancio del 1866 avesse
nella relazione riconosciuto c dichiarato
che questo assegno ai Valdesi non costitituiva propriamente un assegno per titolo
d’esercizio del loro culto, ma era un corrispettivo di obblighi e di diritti positivi,
ci eravamo proposto di difendere il ristabilimento della somma, come di ragione
e giustizia. Ma, avendo oggi riscontrato
nella seconda nota di variazioni al bilancio dello Stato che il Ministero stesso ha
concordato il trasporto di questo assegno
al bilancio del Ministero delle finanze, altro non ci resta che prendere atto del
fatto, non senza gradire quelle ulteriori
dichiarazioni che il Ministro o il relatore
credessero fare.
Ministro di grazia e giustizia Ràeli. La
risposta è semplice. Era notata'nel Ministero di grazia e giustizia, supponendosi
una spesa pel culto; ma poiché si è riconosciuto che era un assegno speciale,
nel regolarizzare il bilancio si è dovuto
riconoscere che come qualunque altro
debito che può avere lo Stato verso un
ente morale, o verso una persona privata,
questo capitolo doveva essere portato nel
bilancio passivo della finanza. Ecco perchè
si è fatta questa variazione.
L’incident est vidé. Il est donc
établi que le subside de fr. 6462,30
alloué jusqu’ici aux Vaudois n’est
pas , à propremeat parler , alloué
pour l’exercice de leur culte ; c’est
un subside tout spécial, une dette
contractée par l’Etat pour obtenir
en retour la cession de droits positifs, abandonnés par les Vaudois
bon gré mal gré. Et le maintien
du subside est, comme l’a dit
l’hon. Bertea, fondé en raison et
en justice.
La suppression eût entraîné,
jPÔar plus d’un pasteur Vaudois ,
de graves conséquences ; la quo le
4
-140
part afférente à chacun d’eux étant
de 500 francs, ils eussent, en vertu
de la suppression , perdu le tiers
de leurs minces honoraires !
L’APIGULTIRË
on l’aisance à côté de la maison.
/' Suite V. N. 13J.
§.9. --- RENTRÉE DE l’eSSAIM.
Un article sous ce titre paraît,
au premier abord, d’une importance insignifiante pour l’apiculteur; cependant il y trouvera des
directions qui no sont point à dédaigner."
La cause de la rentrée d'un essaim dans la ruche qui vient de
le produire, ne peut être attribuée
qu’à la perte momentanée de la
reine par les abeilles ; elle ne quitte
la ruche que pour conduire l’essaim ou pour son accouplement
avec un faux-bourdon lorsqu’elle
est vierge (1). Qu’elle soit jeune
ou vieille reine, elle n’est pas très
exercée au vol ; ses ailes doivent
être quelque peu engourdies, parfois même imparfaites , en sorte
qu’il arrive assez souvent qu’en
abandonnant sa demeure avec la
multitude joyeuse, le moindre obstacle rencontré dans sou vol peut
la faire choir à terre. Il est rare
(1) Le phénomène de l’accouplement de
la reine avec un faux-bourdon a toujours
lieu en l’air et jamais dans la ruche. Ce
fait a été constaté par plusieurs apiculteurs et en premier lieu par le célèbre
Huber de Genève. A partir de ce moment,
la reine, fécondée pour toute sa rie , ne
quittera plus la ruche, si ce n’est pour
se joindre à un essaim qui pourra s’en
détacher. '
toutefois que sa ehûte passe inaperçue aux nombreuses abeilles
qui l'environnent en l’air , il se
trouve toujours dans la foule quelques sujettes privilégiées qui ont
l’honneur insigne de lui servir d’escorte, et de veiller à sa conservation en se groupant autour d’elle
avec un soin étonnant.
S’il arrive donc qu’un essaim
tourbillonne autour du rucher pendant un certain temps, sans trouver un lieu convenable pour se
poser, ou qu’ayant trouvé une
branche de son goût, quelques
abeilles aient commencé à s’y suspendre, mais quelles soient néanmoins dans une continuelle agitation, courant en tous sens sur la
branche , comme pour chercher
une cavité où elles puissent pénétrer, nous avons alors une preuve
convaincante que la reine n’est
pas avec l’essaim, et qu’elle s’est
égarée. Dans ce cas si nous allons
à la ruche qui vient d’essaimer ,
nous verrons déjà quantité d’abeilles qui en assiègent l’entrée , tenant l’abdomen levé , ayant l’air
de demander aux sentinelles la
permission de rentrer. Ces abeilles, après avoir inutilement cherché leur reine, ont fini par perdre
l’espoir de la retrouveri, et se sont
décidés à regagner le logis. Le
reste de l’essaim les suivra si la
mère ne se trouve. ^ ‘,
En pareille circonstance il faut
nous mettre nous-mêmes à la recherche de Sa Majesté. Avec un peu
d’attention et de persévérance,
nous l’aurons bien vite découverte:
j’ai rarement cherché en vain. C’est
5
-141
toujours à terre ou sur une touffe
d’herbe qu’on la découvrira et il
est facile de l’apercevoir puisque,
comme je viens de le dire , elle
n’est jamais seule. Une fois entre
nos mains , nous n’avons qu’à la
porter sur le groupe d’abeilles
commencé sur la branche et le
calme s’établit immédiatement, les
abeilles se serrent de près, la
reine pénètre dans la masse , et
en peu de minutes tout l’essaim
est posé.
Si au moment où l’on vient de
s’emparer de la reine, l’essaim
était tout-à-fait en voie d’effectuer
sa renti’ée, il ne faudrait plus alors
donner la reine aux abeilles qui
sont à la branche en question, on
risquerait d’avoir un très petit
essaim, car celles qui seraient rentrées à la ruche, n’en feraient plus
partie; il vaudrait mieux porter
la mère-abeille au guichet de la
ruche pour qu’elle y rentre en
même temps que le reste de son
peuple.
Trois jours après , si le temps
le permet, elle fera une seconde
tentative d’essaimage, et cette fois
espérons qu’elle sera plus heureux
dans ses projets de colonisation.
Un Apiculteur.
LE REBOISEMENT
de nos monlapes.
M. le Rédacteur,
J’ai lu, dans votre 44* numéro,
un long article sur le reboisement
de nos montagnes, et ne puis que
m’associer aux excellentes intentions qui l’ont dicté à son auteur.
Mais je ne pense pas comme lui
au sujet de la part qu’il voudrait
faire, dans cette bonne œuvre, à
l’influence des pasteurs et des régents , car il me paraît que les
Oberlin desquels il attend la résurrection de nos forêts sont encore à naître ; il faut s’adresser
ici aux syndics et aux Conseils
communaux, afin que, dans leur
session du printemps ou d'automne,
ils inscrivent au budget, et sans
tarder, une somme proportionnée
aux ressources dont ils peuvent
disposer, et inaugurent de la sorte
« le grand œuvre ». Le reboisement doit commencer, sans conteste, par les terrains communaux;
aux communes donc d’y pourvoir,
petit, à petit, un, deux hectares
par an.
Je n’admets pas l’idée des pépinières; on ne pourrait pas soigner
assez les plantations; il vaudrait
mieux défricher et semer directement les portions à reboiser. Je
tiens à dire aussi que le Comice
Agraire de Pignerol a déjà pris de
bonnes dispositions à cet égard,
et que l’on attend la loi forestière,
d’imminente publication, pour agir
en conséquence. Que les conseils
communaux prennent à la chose
un intérêt réel, et ils auront bien
mérité du pays!
Agréez etc.
J. P. B.
V'
Chron^ue locale.
ï*errler*. Le Syndic dont il est parlé
dans la chronique du N. 12 et du N. 14
nous a envoyé, en réponse, un article
divisé en deu* parties, dont la premièrè
6
-142
est destinée à repousser comme fausses
certaines paroles qu’on lui a attribuées,
et la seconde contient une appréciation
ou un jugement porté sur les visites pastorales, Ce dernier point étant étranger à
à la question de fait, nous ne la mentionnons que pour mémoire. Quant au premier,
voici d’abord le texte de la réclamation;
« Le Syndic dont on a parlé dans la
Chronique du 12® numéro, remercie la
personne qui a rapporté faussement les
paroles sorties de sa bouche, sur la demande qui lui a été faite par |le pasteur
à l’égard des collectes de l’aunée 1869.
Le jugement qu’il donne à {lisez: qu’il
porte sur) cette personne, est qu’elle désire condamner avant d’être au courant
du motif. A chaque lecteur le choix {lisez:
de dire) s’il en faut beaucoup de ces personnages pour le progrès du siècle ».
W le Syndic fait erreur: les paroles
sorties de sa bouche n’ont pas été rapportées faussement, car elles sont dûment
authentiquées par un écrit signé de sa main
et contresigné par deux témoins. D’après
un rapport oral ( voir notre 12® N. ), M'le
syndic aurait dit : « Comme Syndic, je
m’oppose à ce qu’aucune [collecte pour
objets religieux se fasse dans ma commune ». Et la protestation écrit confirme,
littéralement, l’exactitude de cette citation
(voir notre 14® N.): « Je m’oppose à toute
collecte pour le motif que je suis, comme
syndic, un homme de service, que je dois
connaître mon intérêt et l’intérêt de mes
administrés » (nous donnons ici le sens
que réclame la suite des idées). — Et
bien ! où gît la fausseté ? Et que peut-on
désirer de plus exact, en matière de rapports oraux ? Or, qu’on veuille noter, par
curiosité, le fait : le rapport oral consigné
dans notre numéro 12 est un rapport de
troisième main. Nons nous sommes bien
risqués, mais nous n’avons pas lieu de
regretter l’expérience.
F»rar*txstin. M' Daniel Gay (fils)
nous écrit, en date du.l' mai, une lettre
dont nous extrayons les passagers suivants;
« J’ai lu à la dernière page, du numéro
16« de l’Echo des Vallées, une lettre signée
B. Go»m, qui cherche à jeter le blâme
sur le syndic et sur le pasteur de Prarustin.
» Comme témoin oculaire du fait mentionné dans ladite lettre, je vous demande
le permission de dire la vérité â ceux qui
la désirent, et de faire retomber le blâme
sur ceux qui le méritent.
» IVr Godin n’a usé d’aucun respect, ni
envers le pasteur ni envers l’assemblée
réunie autour de la tombe.......
» Il n’a pas plus que moi ou tout autre
fidèle, le droit de parler sur le cimetière
sans l’autorisation des parents du défunt
et sans s’être entendu auparavant avec le
pasteur tou la personne chargée de présider à la cérémonie funèbre.
» .... M' Godin.... aurait dû se souvenir
que le pasteur termine habituellement son
discours en donnant la bénédiction à l'assemblée; il n’aurait pas interrompu, bien
qu’il se soit permis de dire que c’est lui
qui a été interrompu....
» M' Godin..... aurait dû, tout moins,
imiter M' D. Lantaret, son beau-frère qui,
avant de quitter la maison de la défunte,
demanda aux parents et à l’assemblée la
permission de leur adresser une allocution, écoutée avec un respectueux recueillement ».
M' Gay ajoute ensuite qu’il est chose
notoire que la presque totalité des auditeurs se retira, lorsque M. Parander eut
réservé pour tous la liberté de rester ou
de partir.
Nous avons dû nous contenter d’extraits,
pour un motif très-sérieux et que chacun
pourra apprécier ; c’est que nous n’avons
pas à nous occuper des personnes ni à les
juger; nous avons ,à juger les faits, les
actes, et les paroles qui sont aussi des
actes. En dehors de là, nous sommes incompétents, et c’est pour cette raison que
nous n’avons pas transcrit, en son entier,
la lettre de M’ D. Gay.
Aixgrogn©. Mardi, 3 mai, dans le
temple de S‘ Laurent, M' le candidat J.
Pons a prêché, sur 1 Tim. I. 19 devant
la délégation du Corps des Pasteurs. Ce
sermon d’épreuve a été admis à l’unanimité par les 7 pasteurs et ministres présents. L’auditoire était aussi nombreux
qa’il peut l’être un jour de dimanche.
7
-143
Chrontquc poUttque.
Italie. Les appréhensions qu’avait
fait naître une nouvelle maladie de S. M.
Victor-Emmanuel, se sont heureusement
dissipées. Le rétablissement du roi est
complet.
— Dans sa séance du 29 avril, la Chambre a voté, sans discussion et dans son |
entier, le budget du ministère de grâce |
et justice. On trouvera plus haut, sous le
titre Un petit incident, ce 'qui s’est dit
dans la Chambre au sujet du chapitre 16
du budget ( Assegyio ai Valdexi delle provincie del Piemontc per l’csercizio dcl loro
culto /.
- La Chambre a pris en considération
deu.v projets de finance, l’un do l’honorable Servadio, l’autre do l'honorable Alvisi,
membres do la gaucho parlementaire. Le
projet Servadio est relatifs la suppression
du cours forcé qu’il remplace par le cours
légal des billets (toujours échangeables
contre de l’or) de la Banque Nationale,
de la Banque Toscane , et du Banco de
Naples. Il donne également aux trois banques le service de trésorerie. En retour,
le trois banques devront fournir à l’Etat
les 500 millions dont il a besoin pour rembourser la Banque Nationale et pourvoir
aux besoins du Trésor.—Le projet Alvisi
a trait au remaniement des impôts; il
transporte à l’Etat les centimes additionnels sur l’impôt foncier, porte au niveau
de celui-ci la taxe sur la rente (200|oau
lieu de 12 0|o), et remplace les impôts
sur la richesse mobilière et sur la mouture par une taxe de famille. Aux provinces et aux communes seraient dévolus
les impôts indirect; taxes sur les bâtiments, sur la richesse mobilière, sur la
mouture.
— Mais que parle-t-on des besoins du
Trésor ? On écrit à la Gazzetta del Popolo
du Turin que l’honorable Mezzanotte a
découvert dans les comptes, un erreur de
140 millions que l’on croyait ne pas posséder! Tout extraordinaire que le fait
paraisse, on assure que l’erreur a été
dûment vérifiée par les collègues de l’ho
Dorable député. Nouvel Archimède, il aura
pu s’écrier, au sortir de sa trouvaille :
Eurêka !
— Apres une longue et vive discussion,
le Conseil communal de Turin a voté un
million (10 mille actions) en faveur de
l’Exposition internationale de 1872.
— Le meurtrier du général Escofiier ,
Pio Cattaneo, a été condamné par le Jury
do Ravenne', à 20 çms de travaux forcés.
Le Jury a exclu la préméditation.
Homo. Le schéma De fide (chap. iii
porte: «Tant que nous voyageons’, dans
cette vie mortelle, séparés du Seigneur,
« nous marchons par la foi et non par la
vtie». — Réflexion. C’est sans doute pour
se conformer d’autant mieux à ce principe
évangélique que l’Eglise Romaine s’est
donné un chef cisèle, un monarque militant , un roi tangible et palpable. Christ
a eu beau dire qu’il ne serait jamais une
seule minute de temps absent de son
Eglise (Malth. xviiÇ, 20; xxviii, 20; Eph.
III, 17; Gai. ii, 20); il a beau expliquer
à ses disciples (Jean xvi, 7) qu’il lui était
nécessaire de les quitter pour exercer du
ciel son office de Roi et de Chef de l’Eglise ; quoiqu’il en coûte, il a fallu a Rome
un chef et monarque visible. De môme
le peuple juif(Exod. xxxii).', à peine Mo'Lse
eut-il tourné le dos, s’en fut trouver Aaron
et lui dit à sa barbe : Sus, fabrique-nous
un dieu visMe qui marche devant nous.
Et plutôt que de s’en passer, ils firent
d’un veau d’or un dieu en terre. --- Or
c’est là ce que le susdit schéma entend
quand il déclare qu’il faut marcher par
1a foi et non par la vue. - Le Concile a
dans le môme schéma, ou mieux dans les
canons qui y font suite, anathématisé la
science au nom de la foi; autre preuve
lumineuse que sa foi branle au manche
et qu’elle est incapable de s’élever au
dessus des choses visibles qui sont l’objet
de la science humaine.
— D’après le ConeiUo Ecumenico, journal de liirin très au courant des affaires
de Rome, les archevêques de Milan et de
Turin, les évêques d’Ivrée, de Biella et
de Pignerol sont au nombre des prélats
italiens contraires à l’infaillibilité.
8
-144
— Les évêques autrichiens et hongrois
paraissent avoir, au même endroit, brûlé
leurs derniers vaisseaux. Les cardinaux
Rauscher et Schwartzemberg sont des
anti-intaillibilistes déclarés; Strossmayer,
exilé à Naples pendant les fêtes de Pâques,
est menacé de l’excommunicatioumineure.
On annonce enfin que l’Eglise catholique
de Hongrie est en voie de devenir église
nationale.
— On a distribué le schéma relatif à
l’infaillibilité.
France. — A la fièvre plébiscitaire
vient de s’ajouter une autre source d’émotions. On a découvert une conspiration
contre la vie de l’Empereur, et arrêté un
certain Beaurie venu de Londres dans le
but de tuer Napoléon III.
Espagne. D’après la nouvelle loi
électorale, il y aura 500 députés, 1 pour
40 mille âmes.
Aiitrlclie. L’empereur a ordonné
do faire traduire immédiatement le mémoire latin où le cardinal Rauscher flagelle la curie romaine et combat le dogme
de l’infaillibilité.
Angleterre. L’état de siège a été
proclamé dans 8 comtés de l’Irlande à la
suite d’une saisie d’armes et de munitions
sur des fénians.
Orèco. Le massacre perpétré sur la
route de Marathon par la bande des frères
Arvanites, sur la personne de MM. Herbert,
Vyner et Loyd (anglais) et sur celle de
M. le comte cle Boyl (italien), est peut-être
destiné à devenir un grand événement
politique. Il a comblé, dit le Times, la mesure du mauvais gouvernement de la
Grèce et épuisé la patience de l’Europe
en général et des puissances protectrices
en particulier. — On sait à présent que
les négociations pour la délivrance des
prisonniers ont été très-mal conduites par
le gouvernement grec. La tournée des
vmyageurs à Marathon avait été entreprise
avec son consentement, sous la protection
d’une escorte. Leur arrestation a eu lieu
pour ainsi dire aux portes d’Athènes. Prévenu du résultat qu’aurait l’emploi de la
force, et contrairement à ses propres promesses], le gouvernement a voulu faire
cerner la bande dans le village d’Oropo,
à 4 heures de la capitale ; en agissant
ainsi, sans se donner la peine de réfléchir
sérieusement, il a provoqué le massacre
des prisonniers , et n’a réussi en somme
qu’a faire tuer quatre ou cinq brigands
(sur 26 ou 28) ; les autres ont pu s’échapper. L’amnistie demandée par la bande
était, pour, les prisonniers , une que.stion
de vie, ou de mort; le gouvernement l’a
refusée, pour des motifs peu sérieux, et
c’est lui qu’oiii tient pour responsable, ti
— Le mal ,est plus grave qu’on ne le
croit; bien d’autres bandes infestent les
provinces, et l’on parlé de *700 brigands
et plus, exerçant ainsi leur métier dans
le petit pays de Grèce.
itouriianlo. Des excès déplorables
ont été commis contre les Juifs dans la
ville de Técouth.___________________
SOUSCRIPTION
pour une pierre tumulaire à la mémoire
du sergent Momxet.
Report N. -i 7 fr. 19 95
M' G. M. Novara (Biella!) » 1
MM. G. Richardon, G. Pons (Florence) ....................» 2
M’J. D. Ilugon-(Livourne) . » 2
M’D. Muston pharm. (Torre-Pell. » 2
M' Philippe Gardiol (Praruslin) » 2
Total
fr. 28 95
Stâtbttjque.
Torre-Fellloe. (3650 hab.) Mouvement de la population pendant les mois
de mars et d’avril 1870.
mars avril
Décès; sexe masculin . 11 — 3
Xd. id. féminin . 4—7
Total . 15 - 10
Naissancbs légitimes (garçons) 4—7
Id. id. ( filles ) 4—5
Id. illégltimesi garçons ) 1 —
Id. id. (filles ) . 1
Total . 10-12
Mariages : entre célibataires . 4—2
Id. entre veuf et célibat. — 1
Total . 4-3
NB. Il résulte que l’acte civil a été, dans
tous ces cas, signé par les deux conjoints,
Torre-Pellice, le 1' mai.
B. Arnouiet Syndic.
OMrVIBTUS
TRA PINEROLQ E TORRE-PELLICE
e viceversa.
Onde evitare l’equivoco di qualunque diceria, — il sottoscritto
dichiara , per norma dei signori
Viaggiatori, che esso è disposto a
mantener l’intrapresa concorrenza
sull’an zidetta linea a qualunque
costo. A. Martini, Concess.
_________ A. RfivEi. Gérant._________
Vi Pigiwrol, Impr. Chiantore.