1
CÒDipte-oourant avec la Pojit
VÌÉ''
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étranger ... » 6
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ANNÔK XXI. N. 10.
7 Mars TSiÎS:
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LE TEMOIN
ÉOIIO DES VALLÉES YAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
^cua nae eerex témoins. Àct. 1,8. Suiveuit la vérité avec la charité-Bph. ÎV, 15, Que ton règne vienne. Xatth. VJ, 10
Sommaires
Sur le Projet de Constitution — Sur la
réception des catéchumènes à époque
fixe — Avis.
Siir le Projet de Constitution
Monsieur le Rédacteur,
Les lecteurs habituels du journal,
et même ceux qui, sans être abonnés, ont été mis à même, par l’envoi
■Spécial du Témoin à leur adresse,
tie connaître les vues de M. le D”
l^rochet sur te Projet de ConstituUon, voudront bien permettre, à
: quelques membres de la Commission
qui l’a rédigé, de répondre aussi
« iH’ièveraent que possible à ses lettres.
'Nous disons quelques membres, non
1;^ pas ijue — comme M. P. dit le sai- Voir de source certaine — il y ait
f au divergence parmi les onze perSonnes qui composent cette Com"ibiçsion, mais parcequ’il est impossible de le.s convoquer dans leur
état açttael de dispersion de Nice à
Paierme.
Noua ne suivrons pas M. P. dans
tous ses raisonnements, moins encore dans loutes ses digressions ;
*‘oug,ne relèverons pas davantage
ceux de ses arguments auxquels
d’autres que nous ont répondu dans
la séance du 6 Septembre de ce
même Synode de 4894, qui a demandé aux Eglises de donner leur
préavis sur le « Projet ». Nous comprenons que, M. P. n’ayant pu y
assister, des amis aient été désireux
de connaître-toute sa manière de
voir, et nous en sommes d’autant
plus heureux que nous avions cru
comprendre, par certaines déclarations de lui en Synode, que les
questions de réglement revêtaient à
ses yeux une importance secondaire.
Il ne nous en voudra pas cependant
si, ne pouvant nous arrêter à tous
les détails, nous nous bornons à
répondre à ce qui touche de plus
prés, ce que M, P. indique comme
étant les capisaldi de notre travail.
1“) — Ce travail, M. P. le trouve
par trop théorique et, par la connaissance qu’il est à même d’avoir
des Eglises de la Mission, il affirme
qu’elles ne sont pas mûres pour le
régime Synodal que nous voudrions
leur imposer. Mais, qui a été le
premier à vouloir les organiser, et
qu’âvons-nous fait autre chose à leur
endroit, sinon de prendre, comme
point de départ et base de notre
travail, cet Organamento dont M. P.
n’aura pas de peine à se reconnaître
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— 82
Ir*,
coupable? Il est vrai qu'il se démontre peu satisfait de l’expérience
de vingt ans, si peu qu’il se demande (p. 59; col. l’’’) s’il- ne vaudrait pas mieux que l’administralion
prît une initiative plus grande que
par le passé, et, en vertu de dispositions synodales, intervînt d’une
manière plus efficace... » Dans quoi?
M. P. ne le dit pas, mais nous de
vous suppose)', d’api’ès le contexte,
que c'est dans la direclion des Eglises. ür faut-il s’étonner qu’avec un
aveu semblable l’Organisation, élaboi'ée en 1873 par le Comité d’Evangéiisation et sanctionnée par le
Synode de 1875, ait été fj'appée peu
à peu de stérilité; que les Conférences de district (celle de Toscane
entr’autres) voyant quel cas on faisait de leui's délibérations et de leur's
vœux — de la même manière qu’un
jeune homme, tenu sous tutelle, ne
se sent porté à assumer ni responsabilité, ni devoirs — se soient si
peu intéi'essées au développement
de la vie ecclésiastique daiis leur
sein, et que la Conférence Géiiérale
soit devenue ce qu’a été la dernièie,
tenue à Turin en 1891? M. P. propose de l’aboli)', ne la jugeant plus
nécessaii'è depuis que, par l’acte 25®
du Synode de 1886, les Conférences
de Disti'ict peuvent envoyer leui's
délégués à la Tour.
Mais alors, pourquoi en a-t-on
encore tenu une, depuis que cette
concessio)) a été octroyée? Pourquoi
le Synode de 1891, par son acte 22®,
prend-il des dispositions en vue de
la future Conférence Générale (qui
n’a pas encore eu lieu) sinon parcequ’il lui reconnaît des attributions
auxquelles on ne saurait renoncer
pou)' le moment, sous peine d’infirmer le système dans son ensemble?
Ce Synode a senti qu’on ne saurait
enlever de but en blanc aux Eglises
ce qu’on leur avait donné, sans
qu’elles le demandassent, si l'on r)’y
substituait quelque chose destiné à
corriger ce que l’expérience a démontré être défectueux dans « l’ar
mure de Saûl ». Aussi « conside)'ando che rO)‘ganamento ha bi.sogno
d’esser rivedulo » et que d’m) autre
côté la Constitution de 1855 ne répondait plus à tous les besoins actuels, il nous a cha)'gé de formuler
un projet qui, sans faire abstraction
de ce qui la )'égit actuellemen|, embrassât l’ensemble de l’Eglise. Nous
avons donc respecté les Conferenze
Dislrelluali (continuons à les appeler ainsi, si l’on veut); seulement,
pour simplifier les rouages ecclésiastiques, nous avons transféré, les at1)15)16008 les plus essentielles de la
Conférence générale aux Confé)’ences
de district, de manière à leur donner, sans aucun envahissement du
champ administratif, plus de re.sponsabilité et, partant, plus d’autorité.
C’est ce que M. P. r'edoute ; mais
nous nous demandons laquelle des
deux méthodes concilie davantage
le respect dû à des Eglises, qui, si
elles ne possèdent pas encore tout
le développement ecclésiastique désirable dans leurs membres laïques,
ont comme conducteur's des pasiéui's
Vaudois tout aussi taillés que leui's
collègues des Vallées, pour traiter
avec compéle))ce des intérêts vitaux
des congi'égalion.s de leur ressort.
Si nos par'oisses sont plus considérables comme nombre, ofl’rent-elles
toujours une vitalité ecclésiastique
et financièr-e pr’opor'tionnée? C’est
ce que M, P. semble croire, quand
il propose de tr'ansformer en oflicielles les trois Conférences officieuses
actuelles des Vallées. La Commission
s’est an'êtce longtemps à cette question, car sa solution affirmative eût
été un argumerrt de plus er> faveur
de sa thèse, mais elle a dû se convaincre qu’il ne serait pas bon de
morceler en ti’oi.s ce qui est maintenant réuni. Elle s’ est j>ceupée
beaucoup moins d'équilibre’' numérique que de savoir comment on
pourr-ait mettre à même, no)) seulement nos congrégations d’Italie,
mais aussi d’Amérique, d’avoir une
existence propre, qui tout en les
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- 83
unissant plus efflcacément les unes
aux autres, les raltaeliât davantage
toutes ensemble à la vie commune
(le l’Fglise. Si la Commission a parlé,
pour ce qui concerne le Champ de
la Mission, de plus d’ün Synode régional, sans en fixer le nombre, ce
n’est-pas à cause du plus ou moins
grand nombre de ses membres, (à
ce taux, que serait la Conférence du
Zambèze?) mais à cause des circonslances et des besoins de telle régicn,
et des distances qui séparent les
Eglises.
2“) — M. P. reconnaît que le
Synode actuel est susceptible de modifications et il en indique quelques
unes; qu’il nous permette, à ce propos, de lui demander comment,
après avoir transformé les Conférences actuelles des Vallées en rouage officiel, et n’avoir reconnu aux
Conférences de district que le pouvoir de nommer un nombre limité
d’ecclésiastiques et de laïques comme
leurs représentants au Synode Général, il admet que chaque paroisse
Vaudoise envoyé à ce Synode son
pasteur et ses deux député.s.?
Nous ne faisons absolument pas
question de pidncipe que le Synode
se réunisse tous les deux plutôt que
tous les trois ans. Nous avons voulu
éviter le travail et les dépenses aux
Administrations en vue de la publication d’un i‘apport annuel, et les
frais de déplacement pour les délégués. Et quand les Synodes ou Conférences régionales auront déchai-gé
le Synode général de la partie la
plus aride et la plus fatigante de
sa besogne, qui ne voit comment le
désir de M. P. pourrait être plus
i facilement réalisé, touchant le caractère de communion fraternelle et
d’édification de cette assemblée, au
sein dé’ laquelle seront repr'ésentées
toutes les fractions de l’Eglise et qui
se réunira, pour longtemps encore
pensons-nous , dans cette Maison
Vaudoise dont le Comité d’Evangélisalion lui-même vient de consacrer
l’usage perpétuel en y déposant ses
archives !
3°) — M. P. est hanté par « l’accirsation très grave » (p. 64, col P')
de dualisme et il y revient plus
d’une lois pour en monti'er le néant.
Pas plus que lui nous n’aimons
«les phrases à la Bovio; » et il
nous faudi’a peu de paroles pourfendre ce qui pour nous est très
clair. Nous n’entendons, par dualisme , ni antagonisme entre les
églises des Vallées et celles de la
Mission, ni défaut de rapports fraternels entre les présidents des administrations. Ce que nous entendons
par « absence d’unité de direction, »
c’est ce que M. P. expr ime lui-même,
mieux que nous ne saurions le faire,
à la page 68, col « On leur a
dit-, (aux amis) La Table dirige
l’Eglise mère; la Commission son
œuvre d’évangélisation. » En d’autres termes, il y a deux administrations, à peu prés sur le même pied
et chacune avec son territoire, l’irtr
s’étendant jusqu’à Turin, l’autre depuis là en Sicile. C'est là précisément que nous semble l'ésicler l’erreur-. Le Synode de 1861 « qui ne
manquait pas d’hommes intelligents »
n’a pas entendu, croyons-nous, ert
nommant une Commission d’Evangélisation, instituer une administi-ation ecclésiastique collatérale ou parallèle à la Table, mais un Comité
qui, comme celui des Missiorrs de
Paris, pense à évangéliser, laissant
ensuite aux Eg!ise.s, à mesure qu’elles se constituent, la faculté de s’aggréger à l'Eglise Vaudoise. Si telle
n’avait pas été son intention, pour-quoi le Synode aurait-il répondu,
par son acte 20®, au désir exprimé
par le Comité d’Evangélisalion luimême, qui « prévoyant le moment
où des stations constituées en Eglises, demanderaient à être admises
comme paroisses de l’Eglise Vaudoise, » priait l’assemblée de déterminer les conditions aux(|uetles cette
admission devait avoir lieu? Qu’esl-il
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84 _
arrivé par contre ? Qu’ à mesure
qu’il y a eu des Eglises constituées,
et même autonomes (p. ex. celle de
Nice) sous la dépendance du Comité
d’Evangélisation, celui-ci a cru bon
de se constituer leur administrateur:
d’où il résulte qu’il y a, en somme,
deux pouvoirs exécutifs pour la
même Eglise. M. P. écrit: « Il n’est
pas vrai qu’il y ait deux têtes : il
n’y en a qu’une, le Synode ! » Soit,
mais combien de temps Jure-t-il ce
Synode, et pendant les 360 autres
jours, qui est l’admistration de l’Eglise Vaudoise. Il y a «deux bras»
mais dont le plus souvent, le droit
ne sait pas ce que fait le gauche.
Cela ne vaut-il pas mieux? demande
M. P., car devra-t-on faire porter à
la section A. la responsabilité des
erreurs de la sëction B. ? Certes
pas, s’il s’agit d’erreurs de détail;
mais c’ést qu’il peut y avoir erreur
de direction, comme cela est arrivé
en 1873, alors que la Table, se servant du droit qui lui est conféré
par la Constitution, s’est vue obligée
d’intervenir auprès du Comité d’Evangélisation, dont les vues décentralisatrices lui paraissaient par trop
s’accentuer. À ces rappels à l’ordre
entre frères, n’cst-il pas préféiable
de substituer une entente cordiale,
une unité de direction ? M. P. se tait
fort, à cet endroit, des réunions que,
depuis quelque temps , Table et
Commission ont au début de chaque
année ecclésiastique, mais s’occuper
de Marseille ou d’Amérique, tout en
étant une chose excellente, n’est pas
encore s’occuper de la marche de
l’Eglise dans son ensemble.
C’est aussi au mode de nomination de.la Table que M. P. a de
très graves objections à faire. Il en
avait déjà énoncé quelques unes en
1885, quand le rédacteur de la Constitution de 1855 avait cru de son
devoir de déclai’er qu’une giave
omission avait été faite alors: celle
de ne pas fixer qu’aprés un certain
temps les Présidents des Administrations dussent déchoir naturelie
ment, et cela pour parer à l’odiosité
de ne point réélire quelqu’un qui a
rendu de très grands services à l’Eglise. D’après la théorie énoncée par
M. P., l’élection est quelque chose
de secondaire, et dont on pourrait,
au besoin, se passer, le président
devant être laissé libre de êhoisir
ses propres collègues. Une fois que
l’Eglise a reconnu chez un homme
un don spécial elle doit, pour lui
témoigner une confiance proportionnée, ériger cette charge en quelque
chose de permanent. C’est en elfet
le principe des Eglises épiscopales
et nous en l'econnaissons tous les
avantages.’ Si notre Eglise est disposée à entrer dans cette voie, qu’elle
le dise: l’occasion ne saurait être
meilleure.
4°) — M. P. nous fait observer,
avec raison, que nous n’avons pas
donné une place assez marquée au
corps pastoral : on pourrait même
croire que nous l’avons supprimé,
ce qui n’est pas, puisque nous avons
mis parmi les fonctions de la Table
(à sections réunies) celle de convoquer, sous la présidence du modérateur ou de l’un des vice-modérateurs, les commissions pastorales
pour l’examen des candidats et leur
consécration. Nous y ajouterions volontiers que de telles commissions
ne pourront jamais compter moins
de vingt membres, ce qui est la
minoi'ité réglementaire du Corps des
Pasteurs actuel. Et à propos de cette
omission, qu’on veuille bien croire
que nous sommes les premiers à
.sentir toutes les lacunes et les imperfections de notre travail, et que
nous sommes très désireux qu’on
veuille bien nous les signaler. Il y
a plus d’un point qui a besoin d’être
éclairci, modifié, transformé, sans
qu’il soit pour cela nécessaire de
toucher aux piincipes mêmes du
Projet, ou de le jeter en bloc par
dessus bord.
5®) — Nous ne prolongerons pas,
car nous croyons notre devoir de
nous abstenir de répondre à ces ar-i
5
85
guments, qui nous semblent par trop
ilestinés à far colpo ou à faire vibrer
la note de l’opportunité touchant la
question financière en rapport avec
lés amis de I’ Etranger, le Gouvernement et les pasteurs des sections
A. et B. Qu'il nous soit permis, toutefois, à propos de la l'esponsabilité
que M. P. veut jeter sur nous, en
nous accusant de bouleverser l’Eglise
et eu demandant à Dieu d’en avoir
pitié, de remarquer qu’à toutes les
considérations dont il s’est servi,
M'' P. en ajoute une dont nous saisissons toute la portée, sans rien
pouvoir y opposer. Ce n’est pas comme simple particulier qu’il écrit ces
lellres : celui qui nous parle est
le président de la Commission depuis
25 ans, s’appuyant sur une longue
expérience, ayant acquis des droits
incontestables à la reconnaissance
de toute l’Eglise, au bien de laquelle
il s’ est consacré depuis 34 ans.
Nous sommes les premiers à dire:
En face de l’opinion absolument
contraire d’un homme qui a tant
de litres à notre respect, il est bon
de faire ce à quoi il nous invite, de
peser mûrement chaque ciiose pour
voir s’il n’y a pas lieu à surseoii’.
sans que nous nous croyons pour
cela obligés de renoncer à ce qui,
pour nous, n’est point affaire personnelle, mais de principes. Seulemenl, dans ce cas, la responsabililé
ne nous appartient plus. Nous avons
obéi aux ordres des Synodes de
1891 et 1892 qui se montraient et
se disaient « convaincus de la nécessité d’une révision de la Constilutiûn » ; celui de 1893 a approuvé
les principes d’après lesquels nous
avons exprimé l’intention d’y procéder; la Commission Synodale de
1894 a proposé l’envoi du Projet
aux Eglises pour en avoir le préavis.
- C’est ce préavis que nous attendons
très calmement n’ayant aucun parti
pris. Si le dépouillement du rapport
que nous attendons pour fin Juin
t'ou.s montre que ce Projet vient
Wtal au milieu des préoccupalions
et des appréhensions actuelles de
nos Eglises à l’endroit de la nécessité d’un réveil de la vie religieuse
iiaus leur sein, et ne correspond pas
à leurs besoins, le malheur ne -sera
pas grand: on chargera une autre
Commission de recommencer le travail sur d’au 1res bases. Nous pouvons avoir erré, mais nous avons,
en même temps que la conviction
qu’il est urgent que notre Eglise
sorte de l’état où elle se trouve à
l'égard de sou organisation, celle
d’avoir cherché son vrai bien, sans
ancune autre préoccupation.
Six meiitres île la Commission,
son LES ntCEPTIOIIS i tPOOOE FIXE
Quelques notes publiées sous ce
litre, dans le Témoâ« du 14 Février,
ont fait jeter un cri d’indignation,
de protestation, auquel nous ne nous
attendions pas. On dirait præque
l’effet d’un bât neuf, qui a touché
une meurtrissure. Et cependant ces
quelques lignes ne sont pas de date
bien fraîche, elles ont été écrites il
y a environ un demi siècle. Mais
elles ont conservé leur fiaîcheur, et
leur saveui', puisqu’elles portent
coup, si bien, encore maintenant.
Elles'ne sont pas du premier venu,
mais d’une âme noble, prête à tous
les sacrifices pour le trionplie de
l'Evangile, du comte Ag. de Casparin. Si son nom n’a pas^paru dans
le Témoin, au bas de .ces quelques
citations de ses écrits sur rEglise,
c’est que celui qui les a transcrites,
en profilant à la hâte d’une occasion
pour les faire arriver à leur destinalion, a oublié d’indiquer d’où U
les 11 rail.
Mais ces lignes, bien que venant
d’une bonne autorité, sont susceptibles de discussion. M. C. A. T. les
désapprouve, et ceux qui les ont
publiées sont probablement disposés
à en soutenir les déclarations. De
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- 86
part et d’autre, l’on fait et l’on fera
appel au Saintes Ecritures. Personne
ne veut se mettre ouvertement contre elles, mais plutôt les avoir de
son côté.
Evidemment les piincipes des
églises libres ont fait brèche parmi
nous. Et la brèche la plus lai'ge a
été faite par ceux qui ont rédigé
et par ceux qui ont voté la constitution et les réglements de 1855.
Seulement dal detto al falto corre
un gran íraito. Les idées, les vues
ne sont pas toujours claires, la pratique présente plus de difficultés
que la théorie, les ciicoristances ne
sont pas toujours favorables, l’on
tâtonne, l’on hésite, l’on n’avance pas.
Cependant, ici et là, quelques pas
ont été faits dans ce sens, et nous
pensions un peu que le mouvement deviendrait général. Mais M.
C. A. T. nous avertit qu’il veut
« gardei' ce que nous avons en
communion avec les églises anglicanes, réformées, luthériennes et
même catholique. » Et il ne veut
suivre l’essai de quelques frères que
s’ils réussissent.
Nous sommes ainsi en présence
de deux tendances. 11 est bon,
croyons-nous, que les pensées des
cœurs, que les vues de nos faibles
intelligences, .soient manifestées, et
que chacun s’emploie sérieusement
à la recherche de la vérité pour la
suivre. La question soulevée n’est
pas nouvelle, mais elle est plus que
jamais importante pour nos églises.
M. G, A. Ti'on dit bien: « ce n’est
pas tant aux réceptions à époque
fixe qu’on en veut, mais à la modification de l'église telle qu’elle est
actuellement. »
« Eglise des mondains », ce titre
nous ne le méritons que trop; on
nous l’a même dit en plein synode,
et les apôtres nous le' feraient entendre plus fortement que les frères
darbystes et baptistes. Et nous ne
comprenons pas l’adjuration à Pierre, à Jean., pour qu’ils viennent
soutenir les réceptions collectives.
« Qu’est-il arrivé dans la chambre
haute?» Les disciples de Jésus ont
prié, et ils ont été remplis du S.
Esprit. Et le S. Esprit est venu là,
sur eux, et pas ailleurs, sur n’importe qui, sur le monde, par exemple, qui ne connaissait pas l’Esprit
et ne pouvait pas le recevoir. Et
après la prédication et les exhortations de Pierre, des milliers de
personnes se convertirent; elles firent
connaîli'e leui' foi en J. C., et ce
furent ces mêmes personnes converties qui furent baptisées, et formél’ent cette église parlaitement distincte
du monde, pai'faitement distincte des
juifs, qui l’estaient dans l’inci’édulité.
Nous ne demandons pas mieux que
cela. Mais entre celte admission en
masse de gens de tout âge et probablement « de toutes les nations
qui sont sous le ciel» Actes 2, ensuite de l’œuvre accomplie en eux
par l’Esprit de vérité,— et la réception,
non seulement à époque fixe, mais
à un âge fixe de jeunes gens dont
quelques-uns, peut être les meilleurs,
diront plus lard : « nous ne savions
ce que nous- faisions quand nous
avons été admis à la S.le Cène», et
dont ou dit souvent avec raison : « ils
vont jui-er le faux», il y a une différence non seulement de forme,
mais de substance. Piei’re et Jean
demandaient la repentance; quand
ils l’avaient constatée, T admission
dans l’Eglise était déjà un fait accompli. Le Seigneur ajoutait à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.
Les paroles du G.le Ag. de Gasparin sont bien incisives au sujet
de l’église invisible, mais n’aurait-il
pas raison? «À force de répéter que
l’assemblée des premiers-nés se dérobe au regard, on finit par prendre
son parti de consacrer et d’organiser
l’assemblée des mondains »î
M. C. A. T. se basant sur la parole de Dieu, veut soutenir que
« l’église telle qu’elle est définie dans
les épîtres, ne se trouvera jamais
sur la terre ». Sans doute, si vous
parlez de l’église au moment où elle
f-i
■Í
7
— 87 —
f ■■
sera manifestée dans la gloire, à
l’avénement de Notre Seigneur .Jésus,
vous ne pouvez la trouver à présent
sur la terre. Mais cette église est,
dans le cours des siècles, avant tout
visible sur la terre. Les épUres ne sont
pas adressées à des églises qui sont
dans le ciel, mais à des églises, à
des saints et fidèles, qui sont en Dieu
le Père, et en J. C., N. S., et qui
connaissent les tribulations de la
terre, les pei'séculions du monde,
les tentations de Satan, C’est là
jusiement qu’est le point brûlant:
croyons-nous, oui ou non, que les Actes et les Epîtres nous ont été donnés
pour nous renseigner d’une manière
exacte, complète, pratique .sur ce
que l’Eglise de Jésus-Christ doit être
dès ici bas?
Quelques mots seulement sur les
arguments en laveur de sa théorie
tirés par M. Tron de la paraliole des
invités aux noces, du froment et de
l’ivraie, du filet, des sarments, d’Aiianias et de Sapbira et d’Alexandre.
Les invités aux noces. Mais ceux
’quî relûsèreril d’entrer dans la salle
du festin, ils restèrent dehors. On
oe les pressa pas autrement et même le Seigneur déclara qu’aucun
d’eux ne goûterait de son souper.
Quant à ceux qui en goûtèrent, il
est vrai, c’étaient des misérables, des
manchots, des aveugles, des gens de
carrefour, raai.s ils acceptèrent l’invitation. Voilà tout ce que nous demandons des nouveaux membres
d’église; qu’ils acceptent librement,
sachant ce qu’ils font et non pas
qu’ils se laissent pousser dedans.
Le froment et l'ivraie. Mais dans
celte parabole il n’est nullement
parlé d’église et de ministres en
présence de vrais et de faux candidats à l'admission dans l’église. Que
l'on voie pMôt l’explication que de
Cette pàrabole donne Jésus Christ
lui-même, On comprendra aisément
que Jésus veut répondre à la quesdon qui a troublé déjà tant d’e.sprils
pieux. Pourquoi Dieu laisse-t-il subsister le méchant sur la terre? Et
il répond: Ce n’est pas que Dieu
ne soit juste, c’est qu’il est patient. « Le champ c’est le monde ; la
bonne semence ce sont les fils du
royaume (c’est à-dire les disciples
de Christ, les membres de l’église,
membres non pas invisibles, mais
très visibles); l’ivraie ce sont les jUs
du malin (qui évidemment né devraient rien avoir à faire avec l’église même visible) ; la moisson c’est
la fin du monde; les moissonneurs
ce sont les anges. Se servir donc de
cette parabole pour défendre la pratique par laquelle tout jeune homme
et tonte jeune fille protestants de
naissance, ne menant pas une vie
ouvertement scandaleuse, et prêts a
donner une adhésion superficielle à
une certaine doctrine, sont sûrs d’être, à un certain âge, admis dans
l’église, nous paraît être une application erronée de la parole de Dieu.
Le filet, (^ette parabole a le même sens que la précédente.
Les sarments. Sans doute il y
aura toujours des personnes qui se
glisseront dans l’église de Dieu, se
trompant elles-mêmes ou voulant
tromper ceux qui sont appelés à
accueillir les nouveaux frères. Mais
qu’elle est triste leur position ! Se
donner comme sarment du vrai cep,
se croire tel, peut-être, et n’avoir avec
lui aucune communication réelle, et
être destiné à être retranché! Ah!
le danger qu’ils courent ne doit-il
pas engager les conducteurs d’église
à sentir toute leur responsabilité à
cet égard et à agir en conséquence?
Et si, en les autorisant à accomplir
cet acte solennel, lorsqu’ils n’y sont
point préparés, vous produisiez en
eux la conviction que puisqu’ils ont
été admis à la Sainte Cène, ils sont
bien des sarments du cep, lorsqu’ils
ne le sont nullement!
Ananias et Saphira. En voilà
deux qui trompèrent les Apôtres;
mais ce qui leur arriva ne nous
montre-t-il pas que Dieu ne jugea
pas bon qu’ils fissent partie même
de l’église visible? Le sort qui les
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88
atteignit ito nous presserait-il pas,
an lieu <i’aflmellre tous nos jeunes
gens ayant reçu l’instruction religieuse et disposés à répondre par
un simple « oui » à toutes les demandes qui leur sont faites,) à les
supplier de s’examiner encore, d’attendre encore, de crainte qu’ils ne
disent ce qu’ils ne seuLent pas et
qu’ils lie promettent, non pas à des
hommes, mais à Dieu, ce qu’ils ne
tiendront pas?
Alexandre le fondeur. Mais rien
ne nous prouve qu'il fût un mernhre d’une église chrétienne. Au contraire, ces mots: a II s’est fortement
opposé à mes paroles » montrent
que c’était plutôt un ennemi du dehors, Que si même il avait été reçu
dans r église, se couvrant d’une
fausse profession de foi, il n’en résulterait que plu.s strict pour nous
le devoir de -veiller à ce que le
nombre de ces « membres morls »,
ainsi que M. Trou lui-même les appelle, ne soit pas accru, d’année en
année, comme il l’est inévitablement
par les réceptions en masse et à
époque fixe.
M. Tron a indiqué dans sa lettre
ce qui fait selon lui l'église visible.
Nous nous permettons de dire ici
ce que doit être un membre de l’égUse visible de Jésus Christ sur la
terre. Ce doit être un homme (ou
une femme) qui se soit repenti de
ses péchés, qui ait accepté Christ
comme son unique et parfait Sauveur, qui soit né de nouveau et qui
marche en nouveauté de vie. On
nous dira peut-être que Dieu seul
peut lire dans les cœurs et qu’aucun ministre, aucun consistoire
ne Je peut. C’est vrai; mais ce qui
n’est pas moins viai c’est que tout
jeune homme, dans ces conditions
intérieures, le donne à connaUre
par la pureté, par le sérieux de sa
vie, et par les fruits qu’il porte;et il
n’est pas moiris évident qu’un pasleur ne peut pas vivre avec ses ca-.
léehuménes depuis leur enfance jusqu’à leur jeunesse sans acquérir la
conviction intime qu'à l'âge où ils
sont actuellement reçus, la plupart
d’entre eux ne sont pas prêts pour
faire les promesses qu’actuellement
aussi, nous avons pesé ce mot avant
de l’écrire, on leur impose.
Dieu loin donc de vouloir enchaîner leur liberté, nous voulons la
respecter. Bien loin de vouloir être
intolérants avec eux, nous voulons
être véritablement fraternels. Nous
désirons ardemment que tous viennent, nous ferons tout notre possible
pour cela; nous entourerons ces
jeunes gens de notre plus tendre
sollicitude; nous nous sentirons bien
moins tentés de les abandonner que
lorsque nous pouvions supposer que,
devenus membres de l’Eglise, ils
pouvaient marclier par eux-mémes ;
mais nous désirons que chacun d’eux
vienne en son temps, qui sera le
temps de Dieu et que ce ne soit
pas seulement' de la bouche mais
du cœur que chacun d’eux nous
dise; Je crois, je promets!
J.-D. U.
A V I S
Prière aux administrations des
jonrnaux taisant échange avec le
Témoin — à l’exception de VEglise
Libre et de la Semaine Beligieim —
d’adresser désormais leurs feuilles
à M. le Prof. H. Meille.
Aboniieiiieiits reçus:
Pour 1805: M.me Reynaud, Pérou.se — PRAL. M.M.: Isaac Ghigo,
Ph. Martinat, Orgères. — M. Dbusìì,
Florence — M Dyèr, Naples, reçu
2,80 pour Février à Décembre 95.
M. Long, Sienne: pour reçu, v. N° 1.
Nous regrettons que le N*^ 4 soit
épuisé.
j J. P. Mai.an, Gérant
Torre PelUce — imprimerie Alpina