1
Année XIIP
PRIX D'ABOKJTEUEKT PAR AN
IbAlle.....................L. 3
Tous les pays de I’Union de
poste . . . . * 6
Amérique du Sud . . » t)
On s'aîionnii ;
Au bureau d’Ailministratinn ;
OhoK MM. los Pasteurs ;
Chez M. Ernest lloberî. f^Pigneroly
fit à la Librairie Chiantore et
Masearellî ^Pignorol ).
L'abomieiueut part du 1* Janvier
et se paie d'avance.
N. 50.
16 Décembre 1887
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 centimes chacun.
Annonces : 20 centimes par ligne
pour une seule fdis, —16 centimes de 2 à 5 fois et 10 ocu
times pour 6 fois et au dessus.
S’adresser pour la Uédaction et
rAdnilulstration à M. le Pasteur II.Bosîo — Saint Oevmain-^
Qh^son ('Pinerolo ) Italie.
Tout changement d'adresse est
I payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous tue eeree témoins, âctrh 1, 8.
la vérité avee la chnrité. Eph. iv, 15.
nsa
eus
Les 35 derniers
Les 36 derniers exemplaires de
l’ISRAËL DES ALPES du Doct.
A. Muston, (4 voP iii 13®) sont
offerts, eu PRIME, aux abonnés
du Témoin pour 1888, au prix
réduit de frs. 7,60 par ex., rendu
franco par colis postal. S’adresser
sans retard à l’Administration dn
journal; & Germano-Chisone (Pinerolo ).
>ionnniai «r*o.
De qaoi manger pour les Artigianelli, —
Zèle et *pnidlence. Correspondance. —
Chroniqae vaudoise — Bévue politique. —
Annonces.
De quoi manger
pour les Artigianelli
J'urin, le ii déo-embro 180'î.
Monsieur le Rédacteur,
Je suis sûr que mon cher ami,
rinspecleur de l’Orphelinat, ne m’en
voudra pas, si je me permets de
lui emprunter, en le réduisanl...ad
usum parrocchiæ meæ, le titre de
l’excellent article qui a paru de lui
dans le dernier numéro du Témoin.
Je dis le titre, car la substance varie
et il y avait longtemps qu’elle couvait
dans mon coeur, il no lui manquait
que l’occasion pour éclore et l’occasion (il n’est pas rare de faire deux
biens en une fois) c’est lui qui me l’a
fournie. Voilà, me disais-je, en lisant
ces lignes marquées au coin d’un
intérêt si cliaud et si réel pour le
bien-être de nos chères orphelines ;
voilà deux établissements pour des
enfants Vaudois, dans des conditions fort différentes. Dans l’un
on a la nourriture, mais pas de
livres; dans l’autre, grâces à l’Union
Chrétienne qui a son local dans
r établissement même et met sa
salle de lecture à la disposition des
élèves, les livres ne manquent pas,
mais c’est la nourriture qui va faire
défaut. Aussi, tout en ne voulant rien
enlever à la réalité des besoins du
premier, ou détourner aucun des
dons destinés à fournir à nos chères
orphelines un agréable passe temps,
(et je crois pouvoir dire que la pa-
2
J)'
.394
"111/
roisse de Turin fiera heureuse d’y
concourir de lotit son pouvoir), me
perraeltrez-voiis de me servir de vos
colonnes pour adresser aux paroisses
des Vallées, à qui nous n’avons pas
l’occasion de recourir bien souvent,
un appel des plus pressants en faveur
d’une inslilulion qui les louciie de
si près que les deux tiers des élèves
qu’elle renferme leur appartiennent,
de près ou de loin. Cette institution,
je n’ai pas besoin de te rappeler ici,
est non seulement la création , mais
Tœuvre d’amour de mon bienheureux
père qui y a consacré trente ans
d’une vie dans laquelle « ses chers
Artigianelli » occupaient une place
toute spéciale. Fondé en 1857 avec
trois jeunes gens , cet établissement,
auquel la générosité du comte de
Stackelberg avait assuré en 1864 une
demeure fixe, se développa si bien,
qu’il a vu passer dans ses murs plus
de 230 élèves auxquels on s’est efforcé de donner, en même temps
qu’une éducation chrétienne, un apprentissage qui les mît en état de
gagner honorablement leur vie L’année passée on en comptait 22 présents:
cette année le nombre s’en est élevé
à 30 et nous avons 5 demandes d’admission pour la nouvelle année. Heureusement pour nous cl pour eux,
et grâces au don de deux généreux
anonymes, qui nous a permis d’élever
la maison d’un étage et d’avoir un
dortoir de plus, le logement ne manque pas: il y a place pour 45 élèves,
mais.... et j’arrive ici à mon terrible
dilemme.... les ressources n’ayant pas
augmenté en proportion du nombre
de bouches, s’il y a des lits pour
coucher les nouveaux arrivants, il
n’y aura pas de pain à leur donner.
Car les 15 francs de pension qu’ils
payent ou que l’on paie pour eux'
chaque mois, pendant deux ans, sont
loin de représenter la moitié delà dépense que chacun d’eux nous procure;
et pendant les deux autres années ,
ils sont complètement à la charge de
l’établissement. Il faut donc augmenter nos revenus d’une manière
permanente par la création d’un fonds
qui nous mette à niême de^|)arer à
toute éventualité, et nous serons
heureux de recevpir tes sousfe'iplions
que des personnes charitables voudront
nous envoyer dans fteTjbÿl.
Nous ne nous dissimulons point
cependant que, pour une grande partie des membres de nos paroisses des
Vallées, l’ argent eSl): une,} c^ose si
rare qu’il est diciffile de demander,
des conU’ibulions sous celle forme.
La chose leur serait probablement
plus facile s’il s’agissait de dons en
nature à envoyer, > Artigianelli.
Ici, du maïs pour leur poulenle de
chaque malin; là, des pommes de
terre, des raves, des haricots secs,
des châtaignes, venant de Bobi, Villar,
Rorà, Angrogne, St. Germain, Pramol,
voire même un peu de vin pour les
grandes occasions ( car d’habitude ils
ne boivent que de l’eau,) que St. Jean
et Prarusiin se chargeraient de leur
fournir Tout cela, venant enrichir
à diverses reprises notre pauvre dérpense, le plus souvent dégarnie, nous
permettrait de réaliser, sur l’article
ménage, de notables économies deslinéesà pourvoir aiixMird’habillement
et de chiuieitrt'ies et à''nbiifetinaefUre à
même de recevoir de nouveaux élèves.
Mais il y a, je disais, une grande difficulté à la mise en pratique de ce
projet.
Plusieurs de nos gens seraient fort
disposés à donner, qui uii sac, qui
3
.395"
une hénjine des divePSi comeslibleg
susmentionnée* s’ils savaient coraméitt 'tlbiis les fiUre tenir. Ils reculent
souvent devant l’ennui d’une expédilipn,, dp,nt, ils. ignprenl les détails.
Mais si, dans chaque paroisse, il y
avait un lieu de rmapitê chez «ne
peiiSdhné connue, je suis sûr que
lôs ; db'ùs y afflueraient comme par
encJjajUqrnenl. Les ruisseaux font les
rivière« ,.i ’ùV \hs i.condmenti ou le
chieroin' de ■ fer ' se- chargeraient de
lei^''ürti^ner 'jusqu’au Ni 34' de Rue
Ber'i|ib)içt^ ' QÛ, l’on trouverait des
perâontiqs'di^ppsées à payer les frais,
de porti, moins que ceJa ne soit
oonirai/’ei'à'iâivolonté des expéditeurs*
Cette''''tjèirsônoé, qui constituerait
à elle seule un Comité auxiliaire local,
qui sera-t elle? Pas le pasteur; il a
trop à* ïaîr‘ef Mais n*y aurait-il pas
dans chaque paroisse un laïque ( et
pourquoi paÿ une laïque? ) bien disposé qui, ayant du temps et de la
place, se ferait le centre et la cheville
ouvrière de celte œuvre, et qui,
après avoir sollicité les dons se chargerait de les recueillir et de les expédier de la manière la plus prompte
ej I3' pins sûre? Je suis persuadé
qu’il y aura dans nos Vallées plus
d’:uncoBur|qui répondra à cette nouvelle
vdcatiortl, qui est aussi une manière
dè''s^'Vi'f le' Séîgheur.
i'!‘3,e',jqi ^erai ’ipulefoi-s reconnaissant
de! raeilde. ,¡faire savoir au plus tôt,
pbur ique je'puisse l’indiquer comme
« eentre -de‘''‘rtk1’liement » dans cette
œUvFe de charité. El, en attendant
qu,^. pé nouvel organisme fonctionne,
nowsi iser-ons heureux de recevoir
toutes les pr ovisions que l’on voudra
bién" nous envOyéf directement, et
nous' en, expl’iinotis dès' aujourd’hui
no t re ' s i nnere reco n na i s sa nce.
i Agréez, Monsieur le r-édacleur, les
salutations cordiales de
Votre bien dévoué
W. MeIlle.
Zélé et pi’udence.
GLANURES
Adolphe Monod a fait, quelque
part, celte remarque: «■ Le caractère
chrétien a un côté froid et un côté
ardent: la circonspection et l’enthousiasme chrétien. L’un et l’autre tiennent è un même prineipe et sont
produits par le S. Esprit*
Chez la plupart des chrétiens l’une
des deux dispositions prédomine aux
dépens de l’autre. L’ardeur manque
au plus circonspect et la circonspecT
tion à l’ardent ». Jésus seul a reuni
ces deux traits dans l’harmouie de
la perfection et demeuro le spul modèle irréprochable. Suivant que notre
nalur'el nous por’le plutôt vers l’enthousiasme' ou vers le sang froid,
nous devons porter nos efforts et
notre vigilance sur le côté qui nous
apparaît plus faible dans noti'« ca->
ractère, de telle sorte que l’un ajoute
à l’ardeur, la prudence, et l’autre
ajoute à la prudence, l’ardeur.
*
■* *
Ce principe s’applique à tonie l’activité chrétrenne, et par conséquent
aussi aux œuvres d'évangélisation.
Nous avons lu, à ce sujet, dans le
Rapport annuel du Directeur de l’Institution des Diaconesses de S. Loup
quelques observations qui nous pa-naissent particulièrement vraies et
actuelles, « Nous voudrions, dit l’ancien missionnaire aux diaconesses,
éveiller, chez nos fr.éres, les vives
espérances de l’éternité et asseoir
leur foi sur ce fondement qui est
Christ et qui’rassure et console l’âme
battue par l’épreuve.
Dans quelle mesure nos vœux sontils exaucés? Dans la plupart des cas,
le résultat demeure le secret de Dieu
et nous ne cherchons pas à percer
ce mystère, tout en sachant nous
4
ÍWWSíVk^^VWVWWVWSrt/WWWWW>i<SA»
396
réjouir lorsque se montrent des fruits
positifs de notre travail. i
Il est un zèle religieux qui nous
semble dépasser la mesure. Il ne lui
suffit pas de croire, il veut voir.
Quelques chrétiens, bien intentionnés du reste, paraissent avoir soif
pour leurs convertis, de ce genre de
manifestations dont le récit va trop
souvent couvrir les pages de journaux spéciaux. Combien de ces fleurs
si hâtivement cueillies, se sont flétries avant la fin du jour! Je ne sais
si nous faisons erreur, mais il nous
semble qu’il faut croire, plus qu’on en
a l’habitude, à la puissance intrinsèque
de la vérité et avoir un saint respect
pour les âmes. Il est mauvais, il est
dangereux de porter la plus légère
atteinte à leur liberté que Dieu luimême respecte, et dont l’aliénation,
même momentanée, compromet aussitôt la valeur de ;la foi. .Mettons les
âmes en contact avec la vérité; amenons-les, s’il est possible, au
pied de la croix. Mais, après' cela,
qu’une saine discrétion, une chrétienne pudeur, et pour tout dire,
unéihumilité sincère nous replacent
h l’écart assez à temps pour laisser
le dialogue se continuer entre la conscience et Dieu.
Ce principe, que nous ne voudrions
jamais perdre de vue dans l’évangélisation, s’impose avec une double
righeur à ceux qui , ainsi que nous,
ont surtout aflaire aux malades des
hôpitaux.... La seule (orce , la seule
contrainte dont il nous soit permis
d’user est celle d’une charité inépuisable!»
¥
h ★
Dans son ouvrage sur. la vie d’Abraham , le pasteur Funcke, éciivain
à la fois populaire et chrétien de
l’Allemagne, s’exprime comme suit:
« Les croyants doivent travailler
avec zèle et courage. Ils doivent hâter
la venue du jour de grâce et se faire
pêcheurs d’hommes »........ Mais il
ajoute bientôt après ; « Il ne s’agit pas
de vouloir produire des conversions
forcées, à l’aide de timbales, de
trompettes, d’un bruit infernal, de
discours incendiaires, de surexcitations des sens, de contorsions, ou
par quetqu’aulre artifice > spirituel.
Non', ce serait établir une loi nouvelle à la place de l’Evangile et remplacer l’ancien par un nouveau pharisaïsmes..
« Rien ne rend plus mauvais service
à la cause de Jésus que le fanatisme qui
naît d’un zèle intempestif, d’un désir
immodéré de vouloir manifester sa foi
par trop de discours. Souvenez-vous
bien que l’on ne comprend pas toujours les paroles,} même celles de
la vérité, mais que tout homme
comprend, par contre, le langage
de la charité et de la bonté. Souvenezvous qu’un cœur compatissant, une
main secourable , sonti partout et
toujours, en toutes cifeonsiances,
comme les rayons d’un soleil divin».
Corrc0ponbattcc
Première lettre au DirÉcteur,. ,,
Vatidoiafes. 14 IRR7.
Cîwr Monsieur,
Nous touchons au terme d’une
année pendant laquelle vous avez travaillé pour nous,surtout pour moi, qui
lis toujours votre journal avec le plus
vif intérêt. J’ignore si vous recevez
plusieurs lettres deremercîmentspour
la peine toute gratuite que vous vous
donnez, mais, diissé-je être seul, je
veux vous dire que je sens que vous
avez droit à la reconnaissance des
Vaudois. Vous plaidez les intérêts de
noire chère Eglise, vous cherchez à
instruire et à édifier les lecteurs*; les
renseignant sur tout ce qui se passe de
plus saillant dans le monde chrétien,
C’est là une œuvre bien difficile pour
vous et vos trop rares collaborateurs,
quand on pense aux autres occupations incessantes qui' réclament vos
forces et votre temps.
A propos de collaborateurs, il me
semble que vous devriez vous en assurer iin^ plus grand nombre, .soit
aux Vallées, soit dans le champ de
noire mission italienne. Il en rêsul-
5
.867.,
ternit une'diminution de fatigue pour
les rédacteurs ordinaires, qui ont
collaboré jusqu’ici et plu« de variété
dans vos colonnes. Double gain, par
conséquent, sans que personne eût
à se sacrifier et dont vos lecteurs
profiteraient.
Bien que je n’aie pas l’honneur de
connaître vos désirs secrets^ de jour
naliste, je ne m’aventure pas trop en
gageant que, sur ce dernier point,
vous abondez dans mon sens et que
vous ne demanderiez pas mieux que
de voir s’accroître le nombre ues
personnes qui se feraient un devoir
et un plaisir de vous apporter régulièrement une petite contribution. Les
appels que, année après année, vous
avez adressés à vos collègues dans
le ministère et à toute personne de
bonne voiontéqui sait tenir une plume
à la main, me disent assez quelle
est votre pensée là-dessus.
Ce que, par contre, je ne saurais
expliquer c’est le peu d’écho qu’ont
rencontré ces appels aussi pressants
qu’ils étaient légitimes auprès de ceux
qui auraient dû s’empresser d’y répondre. Il paraît bien qu’il n’y a pas
de pire sourd que celui qui ne veut
pas entendre. Mais ce n’est pas pour
critiquer que j’écris; ne nous occupons pas de ceux qui ont gardé le
silence (fort peu éloquent du reste)
et espérons qu’ils ne larderont pas
à le rompre, dans leur intérêt propre
aussi bien que pour l’avantage du
Témoin. Revenez à la charge, puisqu’il
le faut, et ne cr^’gnez pas de les importuner; à la fîn^vous aurez raison de
leur résistance. Lettres intéressantes
et bons articles vous arriverontà l’envi,
de toutes parts, en telle abondance
que les minces colonnes de votre journal
ne pourront y suifire. Vous me direz
peut être, que je parle de la sorte
uniquement pareeque je n’ai point
d’expérience et que j’ignore les démarches|privées, tentées en vain, à
différentes reprises. C’est possible,
m.iis essayez toujours, ne fut-ce que
pour gagner un seul correspondant,
il en vaudrait-déjâ la peine. Excusezmoi, cher monsieur, de vous donner
des conseils qui sont, selon toute
apparence, superflus.
Je viens de parler de correspondants
et cela me fait souvenir d’un petit
chagrin que j’ai eu, il y a de cel.i
bientôt dix semaines. Puisque je suis
en train de vous ouvrir mon cœur,
je ne puis résister au désir de vous
dire, pour autant que je le sais, qui
à été cause de ma peine. Vous ne le devineriez pas: c’est le brave et excellent
Jacques qui m’avait toujours intéressé,
souvent instruit et édifié, même quand
je ne partageais pas entièrement ses
vues, ni ses petites malices. El^voici
comment cela lui est arrivé. Un beau
jour^ c’était le premier d’octobre, j’ouvre votre journal et; une correspond
dance du fidèle /craques attire mon
attention. Je lis, et je trouve mon
brave Jacques aux prises, depujsplus
d’un an, avec une question de haute ,
ou de profonde théologie! Il,s’y était
si bien (laissé prendre, qu’il n’a pu
en sortir qu’au N." suivant, qui
m'est parvenu le 8 du même mois.
Inutile de vous dire que je me
suis efforcé de suivre, au petit pas,
ce pauvre Jacques à travers son pèlerinage dans les lieux bas, jusque
dans les enfers ou l’enfer; mais au
retour de ce sombre voyage, quand
j’ai pu reprendre possession de mes
sens, je me suis écrié, malgré moi :
Voilà mon ami Jacques, mon brave
Jacques perdu !
Ne se serait-il pas, en effet, fourvoyé en se plongeant dans ces eaux
troubles qui n’étaient point faites
pour lui? Que ne faisait-il ces questions aux théologiens de ¿profession,
habiles à nager entre deux courants,
tandisque lui risquait de s’y noyer ia
première fois qu’il y descendait- C’e.st
hélas! ce qui a manqué lui arriver.
Habitué à marcher sur unaterrain
solide, à parler doice qu’il connaissait, à donner des conseils que son
bon sens et son expérience rendaient
précieux, il s’est morfondu de jour
où il a voulu voler le métier aux
théologiens. Et voilà, ce qui a été
cause de mon chagrin. j
Permeltez-moi, cher Monsieur, d’exprimer ie vœu que, à peine remis
de celte cruelle aventure, car .sa
chute, je l’espère n’a pas été, mortelle, Jacques taille sa plume et re-
6
----39S
prenne ses causeries, comme lui seul,
en ses beaux jonrs, savait les faire.
Si vous réservez bon accueil à cette
'première lettre, dans laquelle, je
m’en aperçois un peu tard, il n’y a
rien de bien intéressant, je me propose
de vous en adresser d’autres de temps
en temps. Il est convenu, dès aujourd’hui, que vous avez pleine autorité
sur ce que j’ose à peine appeler mes
écrits, tant o’est mal rédigé et si
grande sera la besogne pour vous,
si vous voulez en tirer quelque chose
de présentable pour le public. Je
puis vous promettre, de mon côté,
que je ne me fâcherai pas de vos
corrections, ni même... contre votre
panièr, Quànt à mon franc-parler,'
j’espère qu’il n’est pas pour vous:
déplaire. S’il m’arrive jamais dé'
m’exprimer un peu vivement,' an
parlant des choses et des faits, vous
pouvez compter sur le respect que
je porte aux personnes. Dans notre
petit pays il est facile de tomber
dans les personnalités; quant à moi,
je les éviterai avec le plus parfait
scrupule, ce qui ne m’empêchera
pas de vous rapporter ce que j’entends dire autour de moi, sur des
sujets qui intéressent le développement de la vie religieuse au sein de
de nos Eglises. Si je n’avais que la
farine de mou sac, je n’irais pas loin,
vous le savez. Par exemple, vous ne
sauriez" croire tout ce qu’on dit,
parmi le peuple, au sujet de la
Circulaire de la Table, destinée à
préparer’ l’Eglise Vaudoisé à célébrer
dignement le bicentenaire de la glorieuse Rentrée. Les uns la trouvent
admirable, et cela ne saurait vous
déplaire, puisque vous êtes un de ses
signataires. D’autres disent qu’elle
est conçue dans le style des églises
du désert et que ce langage est trop
austère pour des chrétiens du 49®
siècle. Le plus grand nombre s’est
contenté de l’écouter. Il faudra, cependant, que dans toutes nos églises
on tienne compte des bons conseils
U’elle contient. Mais cela regarde
es gens qui en savent plus long que
moi, et je n’ai pas le moindre doute
qu’après'les fêtes on va mettre la main
î
à l'ouvrage et pour : tout de: bon.
En voilé du travail pour: l’hiverj i
Encore un rnolv Je ne signerai pas
de mon nom ées lignes, ni celles qui,
les suivront. Ce n’est pas ique j’aie
peur de' la re.sponsabililé’,, mais, je
préfère garder l’anonyme , plutôt ¡que^
de me paréi- de vos plumes;, cari il
arrivera souvent que vous devrez joliment retoucher, si ce n’est refrii'e,i
les.modestes épîtres de votre bien
dévoué ■!; sfi
®lïr0iilûuc t ®aubiaiae
'"I > lil' i
CoSMOppLITA,,-7 .|kpastfipir
nous a cbmm.éhçé, r^cçmméqt ■ upç
souscription dans le but .dlaraypj' %
agrandir l’écolé,¡servant ,dé |ieù,,d,o
culte à Gosmopolitii. Ce local, ¡qti eirpi,
commence à être'H’op-'peü.tV.,;,,,., ', ,
Démission. - M,Or. Cesan, ci-devdnt
pasteur évangéliste à Lucques, ¡a *envoÿé sa démission au Comité'd’EvangélfealKin et cesse-, pàO;;là imêmé,
d’être inscrit au'rôfehdés ministre^
vaudois.
Seumons, de J. P. MÉiLtE. La
famille de feu M. Meille sè propose
de publier un volume contenant''un
choix de. sermons prêchés par lui ,â
’Turin. M. Meille avait autbrisé cette
publication et avait mêrtie feonimencé
à revoir quelques-uns de sé^'d’isèoUrs
lorsque la maladie Ta arrêlé.'* L’idéé
de publier un choix de sermoiis'dé
Tun des meilleurs prédicaiéurs qu’ait
eu l’Eglise Vaudqise est excellenté et
nous ne doutons ûâs qiie le vOlilme
né reçoive le meilleur aécàéi'l,
^1 I I II.'
.iil-li'iiill
tinfie. —- Le projet de', loi,-pour
la réorganisation des ,^inis*l,èr,éS|ayec
l’adjonction ,des deux ' nouveaux ijii
Trésor et des Portes, a été voté apjjès
une assez longue discussion et à une
très forte majoriié. Les objections put
sariqtu porte sur la disposition ep
5Ü..
7
.899________
viil-ï» 'dë lëqnel!è'’ijrl''''ou 'plusieurs
*rtiinlstèr€S- pourrôttt'! être’' suspendus
6iV sUppMttlé's 'par sirupiÇ'décret, royal
èt sUr la propdsilrion du GonSeil des
Ministres. On ne s’i^iiendail goère à
c6 que fût‘Mr. Crisp'i qui ¡sé rnontrât si désireux d’étendre aussi loin
que cela les prérogatives de la Couronne; ce qm ri'est d’ailleurs qu’apparent; en réalité c’est l’autorité du Ministlère qui . est accrue aux dépens de
celle du Parlement.
Comme il n’est pas probable que
le'Sénatrepob'B^edu modifie cette'loi,
nous pouvons nous considérer comme
possédant déjà ce fameux ministère
du Trésor diout on parle depui.s tant
d’étlliées et ¡donton attend merveilles
pour, lai bonne marche de nos finances; nous doutons qu’il réussisse à
changer le déficit en excédent actif.
]nouve}liM-i,-qu’on, nous .laisse
arriver de Màssaùa sont sans importance et .^^ps précision,,I On,se prépare soit en élevapl des forts, soit
eq, ,êtaïtliss,ant deis’' yoies ferrées,,
soil en passani de fréquentes revues. Quant à savoir à quoi l’on
sie prépare, si quelqu’un le'sait il
ne ie dit.'Si les abyssins évaieni l’idée
de prendre l’initiative pour rejeter les
soldats italiens dans la Mer fiouge,
ils trouveront à qui parler. Les aller
chercher dans leurs montagnes, c’esL
ce à quoi l’on ne se résoudra que
si l’oq est sûr de réussir.
Ért 'àttendiiîll, nos braves soldats
ont au moins de l’eau à boite à leur
soif, car il pleut presque tous les
jours. ’
Prtmev: - Leg hommes politiques,de quelque valeur seront bientôt tous usés, et pour pép, qiie
cela dure, le jeune Président de la Képublique sera forcé d’interoger la nation pour savoipisi leile a dqjà donné
tout.ce qu’elle avait de meilleur et
siiila champra,actuelle est .sa fidèle
■représentation.
C’est rfrarti qui, après l’échec de
Goblel et Fallières, a été chargé de
composer un ministère, et il parait
avoir réii.s.si à trouver assez de noms,
même celui à appliquer ali ministère
de la guerre. Il a lu un message du
Président'; assez froidement accueilli
à droite et.,à gauche, puis il a demandé l’autorisation de percevoir
trois douiièrnes d’impôts sur la base
du budget de 1887. Il est probable
qu’on lui en accordera au moins deux
mesurant ainsi la durée de son existence. Car aucun gouvernement sérieux
n’est possible en présence de l’opposition aveugle et déloyale des radicaux et des monarchistes. L’avenir
est plus sombre que jamais pour
notre puissante et riche voisine.
Ailemtiff ne.To\jten paraissant croire
que les rassemblements très considérables de troupes russes, surtout de
cavalerie, ne signifient pas un péril
immédiat, on fait sans bruit de formidables préparatifs des défense dans
les deux empires qui semblent menacés.
Butvtiete. — Le prince Ferdinand n’est plus aussi sûr de son fait
qu’il avait l’air de le croire.U n’est
pas impossible que son yif désir
et celui de sa mère et du pape qui
l’a chaudement appuyé et recommandé, lui aient quelque peu nui
auprès de quelque grande puissance
comme auprès de ta nation bulgare
elle-même.
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prix baissé fr, 4,50.
Explication thmilière de Téyangile de St. Matthieu par le passteur Demole. — 2 vol. in 12 fr. 6;
prix baissé fr. 3,50.
Vie d'Èlrich Zwingli par A.
Hoff pasteur, in 12, fr. 3,10; prix
baissé fr, 2
Les femmes delà Chrétienté par
l’âuleur des Chroniques de la famille
Schoenberg.-Cotta, traduit par M"‘® de
WitT'Guizot, in 12, fr, 3,50; prix
baissé fr. 2. — ‘
Discours sur les Réveils par Finney, 2® édit, in 8°, fr. 3,50, pour fr. 2.
L'^Epoque des Maccabées. Histoire du peuple juif depuis le retour de
l'exil jusqu'à la destruction de Jérusalem, par J. A. Bost.,inl2, fr. 3,
prix baissé fr. 1,80.
Mémoires d'un petit mouchoir
de batiste. Racontés aux heureux
et aux malheureux par un invalide.
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Jésus mon roi, méditations pour
chaque jour du mois, par F. R. Havergal; joli vol. in 24, cartonné toile
fr, 2; baissé, fr. 1,20.
Les prix baissés n’auront cours que
jusqu’au .31 Janvier 1888. A partir
de cette date, les anciens prix seront
rétablis. Les frais de port sont à la
charge des deslinatîÎTres.
Aucun paiement n’est exigéd’avance.
Tous les envois sont accompagné
d'une facture.
Le soussigné invite les personnes
qui désirent renouveler auprès de lui
leurs abonnements aux journaux français et italiens, à bien vouloir l’en
prévenir avant la fin de décembre et
cela afin d’éviter des retards dans
l’expediction. Il se charge aussi de
fouruio les livres français ou italiens
qui lui sont demandés.
Torre-Pellice.
G. P, Gilles Libraire.
CHRÉTIEN Evangélique. - sauf
avis contraire de leur part, les abonnés des Vallées au Chrétien Evangélique
de 1887, seront considérés comme
continuant leur abonnement en 1888.
J. P. Pons Pasteur.
MOI ET MA MAISON. — La première livraison (48 pages in 12°),
a paru depuis quelque temps.
S’adresser à Mr. J. P, Pons à La
Tour pour les envois de quelque
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La brochure se trouve à fr. 0,20
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Pignerol, Imp. Chiantore et Mascarelli.