1
Huitième année.
IV. 6.
14 Févier 18’7'3.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupeot
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
FBix d’abomnekeht :
Italie, k domicile (-uii an) Fr. 3
Suisse.....................*5
France . .............» 6
Allemagne................ • 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Ün numéro séparé 10 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUBEADZ D ABONNEMENT
Torre-Peeí-ice : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chiantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evange^
lica. via de'Panzani.
ANNpN<’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radministration
au Bureau il Torre-PeiHce.
via Maestra N. -12 —polirla
rédaction: A Mr. E. Malan
Prof, k Torre-Pellice.
Sommalr-e.
Des écoles primaires, — Encore à propos de M. Garnier. — CorreKpondance. —
Nouvelles religieuses. — Chronique Vaudoise. — Chronique Politique.
DES ÉCOLES PRIIIUIRES
{Suite V. N. 5J.
Etablissons d’abord, comme principe incontestable, que les heures
destinées à l’enseignement y doivent être entièrement et exclusivement consacras. Le travail doit
être intense Éoutenu pendant
toute la du
de la part
part de l’élCT,^^L’activité de l’é
e- l’exercice, soit
1 *^ître, soit de la
lève doit êtré Empiète et l’action
du maître, son influence, aussi
grandes que possible. Un demi-travail ou une demi-oisiveté, dans
laquelle on laisse souvent languir
des heures les enfants , est l’une
des plus tristes habitudes qu’on
puisse leur laisser prendre. C’est
là qu’il faut chercher l’origine de
l’indolence et du goût de fainé
anter, penrfant des demi journées
sur la place qui distinguent une partie de notre population. Il faut
que l’enfant apprenne à l’école; non
à gaspiller son temps, mais que
la perte du temps est une faute,
un péché. Mieux vaut infiniment
un repos franc et entier qu’un
travail nonchalant et languissant.
Tout, dans l’école;'doit être calculé
de manière à obtenir une activité
entière. Tout ce qui pourrait entrayer ou suspendre l’activité de
l’élève ou l’action du maitre sur
tousles élèves doit doncêtre écarté.
Il en résulte, que la revue, par
exemple, et h^~'correction dos différents travaux des élèves et l’assignation des succès' ne sauraient
se faire pendant la durée des leçons. C’est un travail que le maître
doit faire chez lui , en indiquant
par des signes convenus, les endroits erronnés afin que chaque
élève soit tenu de corriger luimême ses propres fautes. Ce travail
indispensable lui prendra journellement un temps assez considérable.
2
-(42)
Or le maître d'école n’est pas
une machine qui va toujours son
train sans se reposer (quoique
(¡uelqiies uns pensent que des intervalles de repos ne sont pas inutiles même à une machine); le
maître d’école est un homme comme les autres et sujet aux mêmes
infirmités, sujet eu particulier à
la fatigue. Si vous l’obligez à travailler longuement tous les jours
et le dimanche par dessus le rnarelié, soyez persuadé qu’il ne résistera pas longtemps à la tâche,
ou, s’il résiste, ce ne sera qu’en se
procurant, par des négligences èt
en dehors de la règle, le repos
que vous lui refusez en droit.
Le maître d’école n’a pas la
science infuse; tout ce qu’il a besoin de savoir il faut qu’il l’apprenne par son travail particulier;
il faut donc qu’il étudie constamment pour renouveler saprovision,
s’il ne veut se voir en peu de temps
encroûté dans un cercle d’idées
fort restreint et de beaucoup eu
arrière de sou siècle. S’il veut ne
pas devenir un lioinme inutile il
doit toujours avancer et se tenir
à jour sur les progrès des connaissances et de.s méthodes; mais
cela exige du temps.
En outre le maître d’école ne
possède pas imperturbablement et
toujours avec la même clarté les
choses qu’il a une fois apprises ,
il faut qu’il y revienne souvent et
pour que son enseignement soit efficace, il doit revoir chaque jour
la matière de toutes les leçons
qu’il doit donner.
Comment fera-t-il tout cela, si
vous l’obligez à rester chaque jour
ungrand nombre delongues heures
au milieu d’une jeunesse bruyante
dont la seule présence constitue
déjà une fatigue?
Il faut que le maître puisse aussi
courir la campagne et respirer
quelque peu l’air libre des champs
pour renouveler cette dose de
bonne humeur et d’élasticité dont
il aura besoin le lendemain quand
il sera de nouveau au milieu de
sa troupe agitée et turbulente comme les flots de la mer.
Enfin il est à supposer qu’en
général le maître d’école est aussi
le chef d’une famille qui réclame
encore une partie de son temps.
Voudriez-vous, en le lui prenant
tout entier, lui faire manquer à ses
devoirs de mari et de père et l’obliger, lui qui doit être un modèle,
à donner un mauvais exemple?
Il est évident que, si le maître
doit rester renfermé avec ses élèves pendant sept ou huit heures
par jour, il sera dans l’impossibilité de remplir les conditions
sus-mentionnées d’où dépendent
pourtant le succès et l’efficacité
de son enseignement.
Mais il n’y a pas seulement à
considérer ici la personne du maître, il y a aussi les élèves, il y a
les parents des élèves eux-mêmes.
Les enfants qui fréquentent nos
écoles primaires sont de l’âge de
huit à quinze ans. Sont-ils capables d’élaborer en eux-mêmes et
de convenablement digérer un enseignement qui leur a été donné
pendant sept ou huit heures consécutives ? évidemment non ; c'est
une nourriture excessive que l’on
rejette ou qui produit une infliges-
3
-^43)
tion toujours nuisible aux fonctions vitales. Qu’arrive-t-il lorsque
le maître retient trop longtemps
les élèves à l’école? Fatigué, il se
fera remplacer par un moniteur
dont l’action est toujours imparfaite et souvent nuisible, ou bien,
s’il continue, il cède ainsi que les
élèves à la fatigue, et les élèves
profitent delà distraction du maître
Pour s’évader par la fenêtre
Et les parents ne doivent-ils pas
être jaloux d’exercer sur leurs enfants la large part d’influence qui
leur revient? Et comment le feront-ils, si on les leur soustrait
presqu’entièrement ?
Ils sont dignes de pitié les parents qui se déchargent si facilement, même sur le maître d’école,
du rôle que la Providence leur a
assigné auprès des êtres qu’Elle a
placés sous leur dépendance et
leur direction.
Les enfants doivent être soustraits le moins possible à l'action
de leurs parents. En règle générale; l’éducation de l’école ne produit quelque bon effet que moyennant le concours de la famille.
L’enfant doit donc avoir le temps
de vivre en famille et d’y accomplir ses devoirs de membre de la
famille. Jamais les tâches de l’école ne doivent lui servir de prétexte pour se soustraire à l’accomplissement de ces devoirs impérieux et sacrés ; il faut qu’il ait
le temps d’accomplir les uns et
les autres. Le retenir trop longtemps à l’école ou le charger de
trop d’occupations scolaires, c’est
manquer à la famille et ruiner son
injlaence éducative. (A mivre).
Encore à propos de N. Garnier
Floreacn, le .31 janvier 1873.
Monsieur le llédacleur,
Dans les observations qui font
suite à la lettre de M. Garnier
[Echo N. 3) vous dites que celuici et M. Geymonat se font illusion
sur la i)osition réelle de l'église
de Santa Elisabetta à l’égard de
l’Eglise vaudoist3. Eh bien, je tiens
à vous déclarer que cette illusion
estpartagée par beaucoup d’auti'es.
Accordez-moi, je ,vous prie, un
instant l’hospitalité dans une des
colonnes de votre petit journal et
laissons aux lecteurs le soin de
juger si l’illusion est réelle.
Bien que notre Eglise se trouve
dans une position spéciale , nous
n’en revendiquons pas moins le
titre de vaudois , nous voulons
être et nous sommes unis à l’Eglise
vaudoise, pour autant que lachóse
est possible. Pour cela il n’est pas
nécessaire d’être sous le contrôle
de la Table ou de la Commission,
il nous suffit d’avoir été reconnus
par une Assemblée synodale.
Vous cherchez, il est vrai, à
nous détromper en nous faisant
observer qu’il n’existe, pour une
congrégation telle que la nôtre,
d’autre alternative que d’être paroisse ou station.
Mais , ne vous en déplaise , le
Synode de 1869 a reconnu notre
église dans le § 18 de ses Actes
quoique nous ne fussions ni paroisse ni station.
Il est vrai que vous n’attachez
pas une grande importance à cet
Acte, car vous placez notre Eglise,
quant à ses rapports avec l’Eglise
4
-m
vaudoise, sur le même pied que
l’Eglise Suisse et l’Eglise d’Ecosse !!
Eu vérité, je trouve cela un peu
fort I et je suis presque tenté de
croire que la parole a été donnée
à l'homme pour déguiser \sa pensée.
Quoi I le Synode aurait discuté
durant une journée et demie pour
aboutir à un ordre du jour tout à
fait dérisoire, dont la signification
serait celle-ci : Le Synode reconnaît à l’Eglise de Florence le droit
de se conduire et de s’administrer
etc., comme il reconnaît au Pellice
et au Cluson le droit de couler.
Convenez, cher monsieur, que
votre interprétation fait peu honneur aux membres de l’Assemblée
qui ont proposé et jvoté l’article
en question, car, selon vous, ils
auraient parlé pour ne rien dire.
Quaut à moi, je persiste à croire
messieurs ont voulu faire
chose de sérieux et acun acte de justice. Ils ne
pas bornés, à constater
l’existence d’une nouvelle église
à Florence , mais ils ont déclaré
implicitement quelque chose de
plus; à savoir que cette église reste,
comme les stations, unie à l’Eglise
mère , bien que par des liens d’un
caractère un peu différent.
Si telle n’est pas la pensée du
Synode, je renonce à comprendre
pourquoi il s’est occupé de nous.
Votre tout dévoué
J. COUCOURDE.
Nous aurions bien voulu, à la demande
de notre correspondant, laisser aux lecteurs le soin de décider si U’illusion est
réelle, mais le ton de la lettre de M. Coucourde nous on empêche. Nous serons.
que ces
quelque
complir
se sont
brefs toutefois; et ce sera notre dernier
mot sur celte question.
M. Coucourde aurait bien fait de nous
dire quels sont ces liens d’un caractère un
peu différents. Il serait, nous croyons,
bien embarrassé de le faire. Le fait est
qu’il n’y en a point — L’Eglise de Sainte
Elisabeth est tellement indépendante, non
seulement de la Table et de la Commission d’Evangélisation, mais aussi du Synode , que celui-ci ne s’est pas encore
une fois informé d’elle, parcequ’il n’en
avait pas le droit, qu’il ne lui a rien demandé, rien défendu, et que quand, officieusement on lui a parlé d’elle, il n’y
a pas même pris garde, et mieux encore,
nous en savons quelque chose. — Il y a
plus, les membres de l’Egli.se de Sainte
Elisabeth n’ont, comme tels, aucun droit
à exercer dans l’Eglise vaudoise et ne
remplissent aucun devoir. Apparlienl-on
à une Eglise à ces conditions.
Mais, dites-vous, le Synode vous a reconnus; il vous a reconnu le droit de
vous en aller, puisque vous le demandiez
avec tant d’instance. Vous ne voulez plus
de nous, a dit le Synode, nous en sommes peinés; toutefois nous ne voulons
pas vous retenir par force; ce serait d’ailleurs contraire à nos principes d’évangélisation, que vous nous avez rappelés
dans le cas oh nous les aurions oubliés.
Voilà la portée de la reconnaissance de la
part du Synode. Mais pour qu’on puisse
en juger, nous citons textuellement l’article invoqué par notre correspondant :
Actes du Synode de 1869, Art. 18. « Le
Synode de l’Eglise Vaudoise, reconnaissant aux frères qui forment une église à
Florence sous la conduite pastorale de M.
le professeur Geymonat, le droit de se
conduire et de s’administrer comme bon
leur semble, et de déterminer tout ce qui
les coucerne au mieux de leurs intérêts;
» Considérant qu’il y a eu et qu’il y a lieu,
pour la Commission d’Evangélisalion, de
poursuivre dans un esprit de conciliation
et de fermeté l’œuvre qu’elle a entreprise
à Florence;
» Laisse à la future Commission le soin
de prendre les mesures nécessaires au bien
 venir de cette centre
5
-(45)
Le dernier alinéa contient évidemment
la proposition principale, d’après les règles de la grammaire et de la logique ;
et l’idée qui y est exprinrée est assez claire
et assez importante, nous semble-t-il. —
Quant aux frères qui forment une Eglise
à Florence sous la conduite pastorale de
M. Geymonat, encore une fois le Synode
leur reconnaît le droit de se conduire, de
s’administrer comme bon leur semble, et
de déterminer tout ce qui les concerne au
mieux de leurs intérêts, c’est-è-dire même
de se donner une constitution, une confession de foi, d'avoir un, deux pasteurs,
de n’en point avoir, d’avoir un pasteur
même qui aurait été repoussé, le cas
échéant, par le Corps des Pasteurs de l’Eglise Vaudoise; complète liberté, complète
indépendance; l’Eglise de Sainte Elisabeth
peut se conduire comme bon lui semble.
Elle ne peut pas demander davanlage. —
C’est là ce ,que voulaient quel(|ues-uns
des frères, et ils l’ont obtenu, d’autres,
et parmi eux, notre correspondant et ses
amis, ont trop obtenu, à ce qu’il paraît.
Mais véritablement le Synode, par la force
des choses, ne pouvait accorder ni jplus
ni moins.
Il y a au fond de tout ceci une erreur
fondamentale, assez commune dans le
sein de notre population, c’est que [l’on
continue à être membre de l’Eglise Vaudoise , tout en en étant tout à fait en dehors, tout en croyant n’avoir aucun devoir
envers elle.
Deux mots encore sur le peu d'honneur
que vous prétendez que nous faisons aux
membres du Synode de 1869. Nous étions
membre de ce Synode et nous nous souvenons de cette journée et demie, nous
vous assurons que nous l’avons trouvée
mortellement longue; nous avons admiré
bien plutôt la patience et la longanimité
de l’Assemblée dans cette occasion. Ne
rappelons pas les personnalités, les pette^
golezzi dont on nous a trop longtemps
entretenus, et sachons gré, vous et nous,
au Synode d’en avoir fini, tant bien que
mal, avec cette éternelle question do Flo
rence. Sachez lui gré tout particulièrement,
de vous avoir accordé, tout eu vous reconnaissant entièrement indépendants de
l’Eglise vaudoise le ministère d'un de ses
professeurs, payé par elle, lequel vous
consacre une bonne partie de son temps
et de ses soins. Nous appelons.cela de la
largeur et de la générosité. Cela dit, nous
renouvelons le vœu qu’il existe des liens
véritables entre l’Eglise de Sainte Elisabelh et l'Eglise vaudoise; la chose serait,
selon nous, très réalisable et surtout très
désirable dans l’intérêt de l’union'en face
des catholiques, îles autres Eglises évangéliques et tout particulièrement pour
l'exemple à donner aux élèves de notre
Ecole de Ihéologie. Peut-être dirons nous
un Jour comment nous pensons que la
chose pourrait, avec de la bonne volonté,
être réalisée.
(iTorrcsponbauce
Venise, le P février 1873.
Monsieur le Rédacteur,
Pour ma part, je vous félicite et vous
remercie d’avoir continué la publication
de votre estimable journal. Mon souhait
est que la tâche vous soit rendue, dorénavant moins lourde, et que les amis de
la bonne œuvre que vous poursuivez,
augmentent de jour en jour.
Dans le désir de répondre, de quelque
façon , à l’appel que vous venez d’adresser
aux pasteurs et aux évangélistes, je vous
envoie ces deux mots, pour le moment.
Parmi les recommandations faites à nos
Eglises, par les conférences tenues à Florence l’année dernière, celle d’établir des
réunions de prière à domicile, a été
écoutée ici, d’une manière particulière.
Depuis trois mois, environ, nous avons
consacré chaque soirée de jeudi à une
réunion de ce genre. Nos frères ont parfaitement compris l’utilité de ces petites
assemblées. Dans les différents Sestieri de
Venise , une douzaine de maisons ont ouvert leurs portes pour nous accueillir,
et le premier tour n’est pas clos. Les pères
de famille se disputent le plaisir et l’honueur d’avoir chez eux de telles réunions.
Le nombre de ceux qui les fréquentent
varie, suivant que la localité est plus ou
moins centrale. Nous n’avons jamais été
6
-(46)
moins d’uoe trentaine, et, jeudi dernier,
notre cher frère M. Baleslra , diacre de
l’Eglise, avait la joie de donner, pour
une heure, l’hospitalité à cinquante quatre
personnes. Sauf une quinzaine de frères,
qui corapteut parmi les plus zélés, l’auditoire change, selon le point de la ville
oh la réunion a lien. De cette façon, tous
les membres de l’Eglise ont la chance d’assister à ces entretiens d’une nature touté-fait intimes.
Le but de ces assemblées privées est
l’instruction et l’édification réciproques.
La parole est libre pour quicouque, parmi
les frères, désire prier ou exhorter, l’iusieurs personnes ont ainsi l’occasion de
nous faire partager leurs désirs et leurs
espérances. Il n’y a pas eu de cas, jusqu’à présent, ou la seule voix du pasteur
se soit faite entendre. Généralement, trois
ou quatre frères parlent et prient, il. le
capitaine Giordaui, dont il. Comba nous
a entretenus, en septembre dernier, au
Collège de la Tour, est un des auditeurs
les plus assidus. Souvent il s’adresse à
ses frères, soit en leur lisant une petite
exhortation , très évangélique et soigneusement préparée. soit en présentant au
Seigneur une fervente prière. Qui nous
donnera bon nombre de pareils disciples
du Sauveur !
Les avantages de pareilles réunions sont
nombreux. C’est, tout d'abord, un excellent moyen , pour les divers membres de
l’Eglise, de rendre plus amicales, plus
fraternelles, leurs relations. Ensuite, tden
des personnes qui n’auraient jamais l’opportunité de prendre la parole ailleurs ,
peuvent trouver là une occasion favorable
de confesser leur foi. Telle mère, de famille
qui n’aurait jamais pris le chemin du
Palais Cavagiiis, écoutera, même avec
grande salislaction , la parole de Dieu. —
Enfin , bon nombre de parents et des voisins catholi(jues sont aussi amenés , dans
les maisons particulières, à entendre parler
de notre Sauveur Jésus-Christ.
Dieu veuille bénir cette nouvelle œuvre
au delà de nos espérances, pour le salut
de beaucoup d’âmes.
Croyez moi, etc. J. P. Pons.
iiouioeUes rcUgteueee
et faits divers .
Oetxèv©. Ecole de théologie. — M. le
pasteur RufTet vient d’être nommé à la
chaire de professeur d’histoire ecclésiastique dans l’école de théologie de l’Oratoire. 11 succède ainsi à M. Merle d’Aubigné
qui, depuis la fondation de l’école, a occupé ce posta d'uae maoièra distioguée.
M. Buffet a prouvé déjà par diflférents écrits,
en particulier par son ouvrage surCyprien,
évêque de Carthage, que le travail ne le
rebute pas, et qu’il sait exposer, avec
clarté et avec intérêt, le résultat de ses
recherches. (Semaine religieuse J.
Vaud. — Une section vaudoise de
l’Union évangélique suisse vient de se constituer à Lausanne.
TVimes. —M. le professeur Godet de
Neuchâtel a été appelé par le comité centrale de la mission intérieure de Nîmes à
donner, dans plusieurs villes du midi de
la France, des conférences en réponse à
celles que M. Colaoi a dirigé dernièrement
contre le christianisme évangélique.
On lit dans la Chambre Haute:
A la suite d’une réunion populaire des
écoles à Lyon, une femme du peuple dit
à sa voisine ; «, Dans quel but les protestants font-ils de telles choses?» C’est pour
se venger de la S' Barthélemy ! » répliqua
celle-ci. — « Qu’est-ce que c’est ça la
S‘ Barihôlemy?» — «Tu ne sais pas?
Eh bien ! c’est qu’un jour nos prêtres leur
ont fait tuer 10,000 personnes à Lyon; et
pour se venger ils instruisent nos enfants.
C’est beau, cela, hein? Ce n’est pas nos
prêtres qui en feraient autant! ».
Floreno©. — M. Franel pasteur de
l’Eglise .suisse de Florence, vient d’être
nommé pasteur à Devais (Canton de Neuchâtel ).
nom.©. — Les épiscopaux américains
ont posé, le 25 janvier dernier, la première pierre de l’Eglise qu’ils ont décidé
de construire à Rome. Cette Eglise s’élèvera dans la Via Nazionale efs’appellera
VEglise de S. Paul, parceque cet apôtre
prêcha l’Evangile dans celle ville. — Les
épiscopaux anglais doivent construire aussi
une belle Eglise au centre de Rome.
Angl©t©rr'©. — Le révérend Baptist Noël bien connu de beaucoup de chrétiens’ parmi nous, qui a parcouru, il y a
quelques années, toutes les paroisses des
vallées avec M. Napoléon Roussel, a rendu
son âme à Dieu le dimanche 19 janvier.
Depuis quelque temps il s’était retiré du
ministère actif. Il est mort paisiblement
dans sa 74” année.
Ckrontique ©aubotee
Colonisations en Italie. —
Le besoin de sortir des étroites limites des
Vallées travaille encore la population.
Le devoir de tout bon vaudqis est de
veiller à ce que nos compatriotes ne deviennent par la proie facile des embaucheors. Le tnste ét&t de la Colonie Alemn-
7
-(47)
drà, que l’on songe encore à développer,
doit nous inetlrc en garde,
f Une colonie en Italie ollrirait, sans contredit, les chances les plus raisonnables
de slabililé et d’avenir. C’est ce (pie comprennent bien des chefs do familles.
Plusieurs d’entr’eux se sont réunis dernièrement dans la grande école de la Tour,
ils ont entendu une relation do M' J. Parise sur un projet de colonisation au Sud
de l’Italie (versant oriental des Apennius),
non loin du port de Brindisi; ses conditions paraissent favorables pour la nature
du terrain ot les facilités d’acquisition.
Après avoir remercié M. Parise (pii poursuit cette œuvre avec une si louable persévérance, l’assemblée a décidé que (leux
délégués seront envoyés sur les lieux.
Qu’ils seront nommés par les colons euxmêmes , dans une seconde réunion coiivo(piée dans le même local, à la même
heure , le 23 courant.
La présente résolution sera rendue publi(pie.
Pour informations s’adresser à M. Cbambeaud. f Communiqué J.
Ou nous écrit :
L'installation de M. C.ardiol comme pasteur de Kodoret, a eu lieu le dimanche
2 courant et d’une manière très édilianle.
Le nouveu pasteur a reçu des membres
de la pacoisse un accueil bien propre à
l'encourager. Le temple était plus (pic
rempli. Tous étaient heureux , comme à
une vraie fêle de famille. Plus d’un disait:
« Ah ! comme noos nous sentions seuls
sans pasteur. Nous croyions déjà même
qu’on voulait nous abandonner; nous en
étions tout tristes; mais l’arrivée do M.
Gardiol nous a ouvert le cœur ». — Hier,
le temps était à la neige ; je suis persuadé
que M. Gardiol qui venait de Prarustin,
aura été agréablement surpris de trouver
sur sa route plusieurs de .ses paroissiens
descendus à sa rencontre. — Je ne doute
pas que le séjour de M. Gardiol à Rodoret
no soit heureux et béni, avec le secours
du Soigneur.
Monsimr le Rédacleur,
Intéressé, je désirerais répondre quelques mots à l’article; On noux écrit d’An
(¡rogne de la Chronique mudoise du N. 4
de votre journal. La Commission scolaire
n’a janiais refusé (ni n’entend refuser) à
qui que ce soit la permission de faire un
service religieux dans les écoles qui sont
sous sa surveillance, et d'autant moins à
M. le pasteur; seulement elle entend qu’on
reconnaisse l’autorité qu’elle a de donner
cette permission, ce que M. le pasteur
paraît lui contester.
Quant à ce que votre correspondant
vous dit des danses et orgies que nous
permettrions, voici le fait auquel il fait
allusion ; Depuis le commencement de
l'hiver vingt et plus de jeunes gens ont
pris la louable résolution de se réunir
une ou deux fois par semaine dans l’école
de quartier ( du Martel) (où par parenthèse
il y a aussi une école (lu dimanche qu’ils
fré(pieutent) pour s’exercer à lire, écrire
et faire des comptes, ce que nous approuvons beaucoup.
Un soir, à notre insu, il a pris envie à
ces jeunes gens, et comme pour témoigner leur reconnaissance au maître d’écolo
qui les instruit, de faire après leur exercice ordinaire, une petite collation. L’un
d’eux s’était porté un harmonium, et pendant ou après la collation , il joua quelques airs pour amuser la société, où il
n’y avait ni filles ni femmes, entendonsnous bien; puis ils se retirèrent en bon
ordre, et voilà tout.
Ce simple incident élait-il de nature à
faire (^crire et publier par votre correspondant l’article sus dit, pour dénigrer
cette Commission qui s’edorco de son
mieux d’accomplir son mandat eu vue de
rinstruction, de la bonne morale et de la
religion même?
Pour la Commission
Daniel Beiitin.
Maintenant deux mots de réponse. Nous
comprenons un peu que M. Canton, président du Consistoire propriétaire des écoles (|u’il a fait construire et dont il a les
litres, no croye (las devoir demander à
qui (pie ce soit la permission d’entrer chez
lui et qu’il considère comme un état d’usurpation inqualifiable et violente l’état
de choses qui existe.
Quant à Vincident de l’école du Martel,
comme notre correspondant l’appelle, et
qui s’est passé à l’insu du président de la
(Commission, ce (jue nous croyons volontiers, puisqu’il nous le dit, nous louons
et approuvons, à notre tour, et bien sincèrement, les jeunes gens qui se réunissent pour s’instruire; nous n’avons pas
un mot de blâme contre les diverli.ssements honnêtes; et que ces jeunes [gens
aient eu la bonne pensée d’exprimer leur
recounaissance à leur maître en lui donnant une fête, c’est d’autant plus beau
que c’est plus rare. Mais nous sommes
allés aux informations et non seulement
on nous a confirmé tout ce qui a été
avancé, mais l’on a ajouté, entr’autres
choses, que le propriétaire de l’écurie qui
se trouve au dessous de l’école du Martel
a été pendant tonte la nuit et jusqu’au
matin fort incommodé et ^tourmenté du
tapage et du vrai sabbat que l’on a fait
dans la salle de.stinée à Vinstruction, à la
bonne morale et à la religion, qu’il est
allé s’en plaindre au syndic lequel s’en
8
-(48)
est 'lavé Ies mains, comme à son ordinaire, dans cette question et a renvoyé le
plaignant au président do la Commission
des écoles. Celte Commis.siou est issue du
Conseil, qui, nous le répétons jusqu’à satiété, s’est emparé des écoles dont le Consistoire a les titres et dont il revendique,
comme on le sait, la possession. Cette
Commission n’est pour rien dans l’école
du dimanche dont notre correspondant
parle par parenthèse. Cette école existe
depuis plusieurs années , et elle a été
longtemps dirigée par D. Lantaret et maintenant par uu élève du Collège de la Tour.
Nous la remercions toutefois de ne pas
l’empêcher, comme cela a lieu à la grande
école de M. Lantaret. Il nous semble, que,
soit que nous regardions à la question
générale, des locaux des écoles, soit à l’fn.cidml de l’Ecole duM artel, la bonne morale
pourrait être meilleure encore.
Clironiíjuc politique,
noiïxe. — A. la Chamiire, continuation et fin de l’examen du budget de l’instruction publique , discussions intéressantes. — Au Sénat, discussion du projet de
loi sur l’organisation judiciaire. Le nombre
des tribunaux sera diminué de 30, et celui
des prétures, qui est de 1799, peut être
réduit à lô50.
Le journal de Sonzogno, !.a Capitale a
publie une série d’articles sur la vie de
uotre Seigneur, dans le sens de la Vie de
Jétnis de Strauss et de Renan, peut-être
pis encore. La Borna Evangélica, par la
plume de Gava/.xi, VEco delta Verità et
même des journaux polilic|ues ont stigmatisé avec raison les blasphémés du journal
voltairien. Mais le cardinal Patri/.ii, non
content de le combatiré et de le réfuter
en employant les armes spirituelles, s’est
adressé au Procureur Général, et a invo(|ué pour la défense du Sauveur , le secours de l’autorité politique et judiciaire.
Le Procureur Général Ghiglieri, tout en
ilésapprouvant les articles de la Capitale,
s’est refusé, en vertu de la liberté de discussion des questions religieuses, à faire
comparaître le journaliste impie devant
les tribunaux. Le Sauveur n’a pas besoin,
maintenant, comme aux jours de Pilate,
d’être défendu par les armes charnelles,
a-l on dit avec raison.
France. — M. Thiers a reçu environ
70 lettres d’évêques et de prélats au sujet
des couvents de Rome. Chacune de ces lettres a reçu immédiatement sa réponse sous
forme de circulaire signée par M. Barthélemy Saint Hilaire, au nom de M. Thiers.
Dans cette circulaire , le président déclare
que, malgré son dévouement aux intérêts
religieux , il lui est impossible d’intervenir
dans les affaires d’Italie.
Solenre. — Le chapitre de la cathédrale de Soleure a décidé à l’unanimité
d’approuver entièrement monseigneur Lachat et de continuer à le reconnaître comme
le seul pasteur légitime du diocèse. —
Nouvelle complication. Du reste les cantons de Lucerne et de Zug se sont aussi
prononcés en faveur de ce prélat et se
sont séparés de Bâle, Soleure et Berne,
dans la question ecclésiastique.
Oenove. — La lutte entre l’Eglise
et l’Etat continue et vient d’entrer dans une
phase nouvelle. Pendant que le Grand Conseil s’occupe d’ùne nouvelle loi concernant
les rapporls de l’Etat avec l’Eglise romaine,
celle-ci, dans la personne de son chef infaillible, et conformément aux prescriptions du syllabus, s’efforce de montrer
toujours plus qu’elle se met au dessus do
l’Etat et qu’elle ne veut tenir aucun compte
de l’autorité civile.
Pie IX, par un bref pontifical, vjent de
conférer, le 16 janvier dernier, à M. Mermillod , évêque d’Ilébrou , ex curé de Genève, et auxiliaire de l’évêque de Fribourg,
Marilley , le litre et l’autorité de vicaire
apostolique pour le Canton de Genève, moyennant quoi, l’ancien curé relève directement et uniquement du S‘ Siège, exerce
tous les pouvoirs de l’évêque et peut même
déléguer son autorité à qui bon lui semble.
Vous ne voulez pas de M. Mermillod pour
auxiliaire, pour curé ou pour évêque,
eh bien ' vous l'aurez pour vicaire apostolique 1 dit le Pape aux genevois, en les
bravant.
En outre, le bref pontifical a été publiéet
lu du haut des chaires calholique.s sans l’autorisation gouvernementale voulue par les
lois et, avec le bref, une pastorale de M
Mermillod. Les journaux libéraux de la
Suisse sont très irrités contre le gouvernement papal et lui reprochent de violer
ouvertement les traités qu’il a signés et
jurés ; et le président de la confédératiou
suisse a déclaré au nonce pontefical Mgr.
Agnozzi, que le bref du Pape sera déclaré
nul et non avenu, et que le conseil fédéral
délibérera sur les mesures à prendre.
Berlin. — La Chambre des représentants a adopté les modifications à la
constitution demandées par le Ministre de
Falk, en vertu desquelles ce Ministre
pourra faire passer les nouvelles lois qui
restreignent le pouvoir du clergé catholique , particulièrement celle coocernanl
les études de théologie catholique et .des
droits disciplinaires des évêques.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.