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Quarante-sixième année.
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N. 14.
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L ËCHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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commencement de l’année. j ie „-ht
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées, (PbiL IV, S).
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SOMMAIRE :
La liberté en Italie — Rabbonì — Ephémérides
vaudoises — Le docteur Roderich de Prosch
— Chronique vaudoise — Correspondance
— Nouvelles et faits divers — Revue politique — Livres et journaux — Opera
Balnearia G. P. Melile.
La liberté en Italie
Dans notre belle patrie certains oracles de mauvais augure, trouvent que
tout va mal et qu’il faudrait continuer
la lutte engagée depuis 1848; que les
Italiens ont besoin d’être réformés, au
dire de Massimo d’Azeglio; que les
consciences doivent se ranimer, la
bonne foi revenir; les mœurs se modifier; que les préjugés doivent disparaître avec le progrès de l’instruction. D’accord. Il faudrait cependant
être aveugle, pour ne pas voir les progrès gigantesques obtenus depuis l’unification de la patrie. On a accompli
des miracles au point de vue de l’industrie, du commerce, de l’instruction,
mais surtout au point de vue de la
liberté. Nous ne croyons pas qu’il existe
un autre peuple plus libre que le nôtre. Pas même dans la libre Helvétie
on ne voit ce qui a lieu chez nous;
certes l’Allemagne et l’Angleterre, nations qui occupent la première place
dans le concert Européen, ne possèdent pas une aussi grande liberté.
Bien que notre Statuto ait grand
besoin d’être modifié, ce qui arrivera
avec le temps et de la prudence,
on ne saurait interpréter plus largement certains articles, qui appliqués strictement, pourraient causer
des désagréments. Le premier, par
exemple, qui admet la religion catholique comme celle de l’état, laisse
cependant la liberté la plus absolue
aux autres cultes qui sont partout protégés par les autorités. Quand on pense
que nous avons en Italie le chef de
la religion catholique, et que la nation en masse, professe nominalement
cette religion, nous n’avons qu’à nous
étonner de la grande largeur d’esprit qui se manifeste partout. Il y reste
l’article cependant, c’est vrai; il faut
qu’il disparaisse mais sans brusquerie
et avec la même prudence qui amena
ritalien à être maîtie chez lui.
N’y a-t-il pas, du reste, des preuves
évidentes de ce que nous avançons?
Regardons à Rome, à notre capitale,
la métropole du monde entier, puisque à Pâques on y comptait 60.000
étrangers. Que voyons-nous? Le chef
de l’administration communale est un
Juif et, qui plus est, un des hommes
les plus en vue dans la franc-maçonnerie qui est considérée comme la bête
noire du Vatican. Nathan exerce avec
habileté ses fonctions de maire au ca
pitole, représentant fort bien la capitale de l’Italie, ou soit lorsqu’il le faut
en parlant publiquement. N’est-ce pas
là une preuve de notre grande liberté?
Mais, il y a plus, jusqu’au 15 Mars
le président du gouvernement était le
baron Sonnino, protestant de naissance
par sa mère, et rattaché au culte anglican; homme honnête, doué de grandes capacités, mais ignorant des intrigues parlementaires, qui ne sont pas
son affaire. Et maintenant que voyonsnous? Un Juif, des plus distingués, le
plus connu en Italie et à l’étranger,
qui a été appelé par la confiance du
roi S. M. Victor Emmanuel à présider
le nouveau ministère. Nous savons parfaitement que la politique ne doit pas
être religieuse et qu’elle prend ses
hommes où ils se trouvent, cependant
il n’en est pas moins vrai qu’un homme
politique ne peut pas renoncer à sa
couleur religieuse et à sa foi. Nous
voilà donc à Rome représentés par un
Maire et par un Président du Gouvernement Juifs tous deux. Nous n’allons
pas nous en plaiiMre, au contraire
nous nous réjouissons du fait qui prouve
notre thèse, et c’est que, en Italie, nous
possédons, grâces à Dieu, une liberté
qui n’a rien à envier à celle des autres pays.
Il y a de la place pour tous, et quoique chacun soit appelé à être fidèle
à la place qu’il occupe, qu’il se garde
bien de se croire le seul interprète
de la liberté ou de la vérité. Il y aura
des idées erronées, des choses que nous
n’approuvons pas, mais le temps se
chargera de faire le triage.
Que Dieu nous garde la liberté dont
nous jouissons, et qui n’a rien de commun avec celle d’un Augagneur, qui
a eu le triste privilège de faire fermer 1500 Temples ou Ecoles à Madagascar !
rabbonì
____ Jean XX, 17.
Le premier jour de la semaine était
encore plongé dans l’obscurité et déjà
les pas précipités de plusieurs femmes
se faisaient entendre. Elles se rendaient au sépulcre en s’entretenant
de la seule chose qui les absorbait,
Jésus dans le tombeau, et elles se demandaient inquiètes qui en roulerait
la pierre pour y pénétrer et embaumer le corps de leur Sauveur.
L’aube commence à luire lorsqu’elles arrivent, mais ô terreur ! la pierre
est roulée et le sépulcre a sans doute
été profané... Une femme se détache
précipitamment du groupe et retournant en arrière elle s’éloigne rapidement du côté de Jérusalem: c’est Marie
Madeleine qui va porter la triste nouvelle à Pierre et à Jean.
Ceux-ci accourent aussi au sépulcre
et se persuadent de la triste réalité,
puis ils retournent auprès des autres
disciples, ainsi que les femmes; seule
Marie Madeleine s’attarde autour du
tombeau en pleurant. S’étant baissée
pour regarder dans le sépulcre, elle
y vit deux anges vêtus de blanc assis
à la place où avait été étendu le
corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre
aux pieds. Ils lui dirent: femme, ppmquoi pleures-tu ? Elle leur répondit :
Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur,
et je ne sais où ils l’ont mis. En disant cela, elle se retourna et elle vit
Jésus debout; mais elle ne savait
pas que c’était Jésus. Jésus lui dit:
«Femme, pourquoi pleures-tu, qui
cherches-tu?» Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : « Seigneur,
si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi
où tu Pas mis, et je le prendrai».
Jésus lui dit: «Marie!» elle se retournant lui dit en Hébreu: * Rabbonì ! » c’est-à-dire. Maître.
Heureuse Marie ! tu n’as pas attendu
en vain, tes larmes ont été bientôt
essuyées par la joie de retrouver ton
Maître. Tu as beaucoup aimé, mais
aussi tu as beaucoup reçu, puisque
la première tu as le grand privilège
de voir Christ et de lui parler.
Rabbonì : Marie reconnaît en Christ
son libérateur, celui qui l’a délivrée
de sept démons et aussi elle le reconnaît pour son Maître, elle lui appartient. Rabbonì : Marie reconnaît en
Christ son Sauveur, celui qui est mort
et ressuscité pour elle, celui qui a
lavé ses péchés dans son sang précieux.
Rabbonì: Marie reconnaît en Christ
son protecteur, celui qui désormais
veillera sur elle et saura la protéger
contre les ennemis de son âme et de
son corps, celui qui saura pourvoir
à tous ses besoins.
Rabbonì : Marie reconnaît en Christ
son Guide, celui qui a, seul, le droit
de l’instruire, de la conduire aux
sources de la vie, de. la nourrir de
cette nourriture qui procure la paix
la plus douce.
Rabbonì : Marie reconnaît enfin en
Christ, son Maître, c’est à dire celui
qui a le droit le plus absolu sur son
être; elle ne s’appartient plus et peut
s’écrier : « C’est mon joyeux service
d’offrir à Jésus Chiùst, en vivant sacrifice, mon corps et mon esprit. Accepte mon offrande. Bien aimé fils de
Dieu ! Et que sur moi descende la
fiamme du Saint lieu».
Puissions-nous, comme une Marie
Madeleine, nous écrier Riibboni 1 —
Que Jésus-Christ soit aussi pour nous
un libérateur, un Sauveur, un protecteur, un guide et enfin un Maître!
ÉPHÊMÉRJDESJIAUDOISES
5 Avril.
Martin Fachard.
Voilà un nom qui mériterait d’êtrë
mieux connu parmi nous, parce qu’il
est celui d’un personnage qui a vaillamment soutenu nos pères et est un
trait d’union entre nous et nos frères
de Pragela et de France.
Martin Fachard était un des pasteurs
primitifs de Monta uban, qui vint dès
1559 prêcher au Pragela avéc une
énergie telle que le jour de Pâques
il s’empara avec les Vaudois, du pays,
de l’église et du presbytère de la Rua
(Pittavino 22).
L’année suivante, le 5 Avril, apprenant que les comtes Truchet du Perrier avaient attaqué les Vaudois de
Riclaret et que ceux-ci avaient dû
s’enfuir, il partit de Pragela avec 400
Vaudois de la Vallée et fondit sur les
Truchet qu’il mit en déroute, remettant les Vaudois de Riclaret en possession de leurs biens (Gilles I, 147).
Le duc de Savoie ne lui pardonna
jamais ses exploits en faveur de ses
frères persécutés, et quand le 5 Juin
1561 fut signé le traité de Cavour, un
article spécial y fut inséré, permettant aux Vaudois d’élire de nouveaux
pasteurs... à l’exception de Martin
Fachard.
Il s’en retourna donc dans son pays
où il fut pasteur à Pâmiers et à Montauban et où il couronna sa vie par
le martyre.
En 1566, apprenant que son ancienne
église de Pâmiers avait été attaquée
et obligée de se réfugier au Carlat, il
accourut vers ses frères poursuivis et
les conduisit d’abord au Mas d’Azils
et puis aux Cabanes près des Pyrénées. Mais les troupes catholiques de
Toulouse vinrent les attaquer même
dans ce dernier refuge, où le 25 Mai
1567 elles massacrèrent plusieurs Rdèles et se saisirent de leur héroïque
conducteur. Le 6 Juin on le conduisit
à Toulouse où il fut écroué dans une
basse fosse avec de gros fers aux jambes. Son procès dura un mois; les 8 et
28 Juin et le 4 Juillet il se défendR
récusant ses juges; le 5 Juillet, devant ses 21 juges, il fit d’abord une
touchante prière, après quoi il exposa
sa foi avec un courage admirable. Le
7 Juillet on lui lut sa sentence de
condamnation à mort qu’il accueillit
en chantant le psaume 122; puis il
monta dans le tombereau qui le porta
en spectacle par la ville jusqu’à la
place St-George où, ayant encore
exhorté le peuple, il fut pendu au gibet, tandis qu’il récitait le Credo. (Crespin, édition 1889, pages 646-649).
Cette date du 6 Avril nous rappelT©
2
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donc une dette de reconnaissance que
nos Vallées ont envers le Pragela. Et
penser que le 7 Avril 1710 (il y a
donc tout juste 200 ans) eut lieu à
Usseaux la dernière réunion des Vaudois des 4 Vallées où 1800 personnes
communièrent ensemble! Quand reverrons-nous une assemblée pareille?
Teofilo Gay.
Le doctw RODERICH DE FROSCH
Le dernier N' de VEcho a annoncé
la mort du docteur de Prosch de la
Mission du Zambèze. Je crois que les
lecteurs de notre journal lui sauront
gré de leur donner quelques détails
sur la vie de ce serviteur de Dieu,
Roderich von Prosch est né le 13
Mai 1866 à Kleinwaltersdorf dans la
Saxe, au sein d'une famille très aisée
et instruite, mais peu religieuse. Il fit
toutes ses études élémentaires et classiques en Allemagne, puis il servit son
pays dans la marine, et passa l'examen d'officier. Les difficultés et les
tentations qu'il rencontra réveillèrent
sa conscience et le poussèrent à chercher auprès de Dieu le secours nécessaire. Il apprit alors le besoin que
la Mission de Paris avait d'ouvriers;
avec beaucoup de peine il obtint un
court congé. Dans son costume d'officier il arriva un jour à la maison
des Missions. La conversation qu'il y
eut avec M. Bœgner le décida à abandonner la carrière militaire. Mais
quand il eut communiqué son désir
ù sa famille il y suscita une violente
tempête. Son père le déshérita.
Il passa par de terribles moments
d’angoisse. Mais la voix du Maître auquel il s’était donné avait retenti dans
son cœur, il ne put reculer. Il s'ex
patria et se rendit à Genève pour y
entreprendre des études de médecine.
Il y trouva de chauds foyers, surtout
chez M. Hoffmann le pasteur allemand,
et chez M“* Lasserre, la belle-mère de
Benjamin Escande qui était alors au
Sénégal, Il s’attacha tellement à cette
ville qu’il y demanda sa naturalisation.
Il interrompit ses études médicales et
entra à. la faculté de théologie à l’Oratoire. Il rentra ensuite à l’Université et y obtint son degré de Docteur
en médecine. C’était en 1897. On parlait alors beaucoup de la « Société
Suisse de secours aux esclaves africains » qui cherchait le personnel nécessaire pour fonder et diriger dans
l'Afrique Occidentale une colonie industrielle et agricole d’esclaves libérés. De Prosch s’offrit èt fut accepté.
Notre ami s’était fiancé à M“" Eva
Lewin berlinoise qui avait passé quelques années à Genève. Il fut consacré et se maria. Avec M. et M“' S.
Junod ils passèrent le 20 Janvier 1898
par la Maison des Missions de Paris,
et en Février ils se rendirent au Sénégal, d’où ils gagnèrent le Fouta
Djallon. Ils ne trouvèrent pas ce qu’ils
cherchaient, A la suite du rapport de
notre docteur, la Société décida de se
dissoudre et d’offrir à la Commission
Genevoise du Zambèze les objets d’équipement, le capital qui restait disponible, et les hommes s’ils y consentaient. Heureux de cette solution le
Docteur se donna au Zambèze. Après
avoir cherché un peu de repos sur la
rivière italienne, M. et M“* de Prosch
rentrèrent & Genève afin de se préparer au nouveau départ.
Le 5 Février 1899, ils prirent part
^ Paris à la réunion d’adieux des 14,
et s’embarquèrent le 11 à Southampton.
Vers le 20 Mars ils rejoignirent à BulawayoM. Coillard et les 4 qui les
avaient précédés en Afrique. L’expédition était désormais au complet, 18
nouveaux missionnaires entre hommes
et femmes, sous la direction dé M.
Coillard. (M. Bœgner avait été jusque
là leur dire adieu). Ce beau don des
églises de langue française, le plus
beau qu’elles aient fait en une fois à
la Mission, ne devait pas, hélas, réaliser les espérances qu’il avait fait
naître.
On sait comment dès leur arrivée
au Zambèze vers le 20 Mai, ce fut
une série ininterrompue de maladies
plus graves les unes que les autres,
malaria, hématurie, dysenterie pernicieuse, albuminurie... les malheurs se
succédèrent comme des coups de tonnerre pendant l’orage. Au bout de 3
ans il ne restait au Zambèze que 3
des 18. Six d’entre eux (outre trois de
leurs devanciers) étaient morts, et neuf
avaient dû être rapatriés pour cause
de santé! En attendant la fin de la
tempête, nous passâmes tous par des
moments sombres et douloureuxployés
sous les coups. De Prosch était doué
d’une sensibilité peut-être trop grande
pour sa profession, il souffrait! avec
ses patients un peu comme le Maître
qui a porté nos maladies ; il avait de
sa responsabilité comme docteur un
sentiment que certains trouvaient exagéré. Pouvons-nous nous représenter
la profondeur de sa souffrance ? Qu’éprouva-t-il quand, à la suite de tous
les autres, sa femme succomba à une
maladie encore pire, le terrible tétanos? Il en fut brisé, mais sa confiance
en Dieu n’en fut pas ébranlée, mutilé,
affaibli par la malaria, « il but dfel’eau
du torrent» et se releva pour'poursuivre son œuvre.
Il s’était établi à Sefula. Ils he seront pas oubliés les soins qu’il prodigua, sans compter, aux dames missionnaires, à ses collègues, aux tendres
enfants; seul docteur dans un éhorme
pays, il accourait là où il était appelé.
Il était l’ami aimé de chaque membre de la mission, et cela dut être un
beaume à son cœur meurtri.
Hélas, sa clientèle indigène ne fut
pas ce qu’il avait espéré... Ces gens
ne comprenaient pas l’impuissance du
docteur devant la maladie qui décimait le personnel missionnaire; mais
ce qui lui nuisit le plus ce fut d’avoir
amputé la jambe à un noir du Bihé,
pour lui sauver la vie. Les Zambéziens
considèrent la mort préférable à une
semblable mutilation. Cela fit longtemps le vide autour de notre ami.
Même quand on recommença à aller
vers lui ce ne fut que pour des bobos.
Nous-mêmes avions habituellement
plus de malades à soigner, ils venaient
vers nous avec plus de confiance, sûrs
que nous n’emploierons pas le « couteau », sauf pour ouvrir des abcès. Il
espéra mieux réussir à Mabumbu plus
près de la capitale. Mais ce lieu était
considéré comme hanté par les revenants des ma-Mbunda, excessivement
redoutés par tous les ma-Rotsé. Quelques-uns se hasardaient bien à y aller
de jour, mais ils n’auraient pas voulu
y être surpris par la nuit. Il soigna
cependant avec un dévouement extraordinaire les rares patients qu’il
put garder à son petit hôpital, leur
donnant lui-même les soins les plus
répugnants. Pourquoi cet amour ne
lui attira-t-il pas plus de malades?
Notre cher docteur avait quelque chose
de brusque dans ses rapports avec les
indigènes, ce qui le fit mal juger par
plusieurs. C’était tout extérieur, car
il les aimait beaucoup. Il y avait en
lui des trésors de tendresse. Les jeunes garçons qu’il eut chez lui ces dernières années le savaient et lui en
témoignaient leur reconnaissance.
L’histoire naturelle l’intéressa toujours vivement. Il eut pendant longtemps toute une ménagerie, et, ces
dernières années il avait réussi à force
de soins et de dépenses à former devant sa maison, dans le sable de la
forêt, un magnifique jardin. C’était sa
meilleure distraction.
A ces travaux médicaux et autres,
il unissait ceux du missionnaire proprement dit. Il n’avait pas le don d’être assez simple pour bien se faire
comprendre par les enfants auxquels
il enseignait la Bible; même pour les
adultes il était trop long. Dans ses
prédications, toujours très nourries
mais trop profondes pour des Zambéziens, il ouvrait trop de parenthèses,
qui détournaient du sujet principal
l’attention des auditeurs. Il réussissait
beaucoup mieux dans les conversations particulières, dans lesquelles il
était intéressant, souvent enjoué, toujours sérieux au fond.
Ces longues années de Zambèze,
toutes ces épreuves, ces travaux, les
attaques de fièvre avaient peu à peu
miné sa constitution et l’avaient anémié. Nous le pressâmes souvent de
prendre le congé dont il avait un
évident besoin. En 1907 (peut-être déjà
en 1906), il commença à souffrir d’un
cancer; en janvier 1908 il se décida
enfin à aller se faire opérer à Kimberley, il dut y retourner l’année
suivante. Même alors il ne voulait pas
entendre parler de congé en Europe.
Il prétendait pouvoir le prendre au
Zambèze. Probablement qu’au fond il
se savait plus atteint qu’il ne l’avouait,
et il craignait peut-être de devoir
aller mourir ailleurs. Il redoutait les
tournées de conférences qu’on n’aurait pas manqué de lui demander. Il
n’avait pas oublié ses pénibles premiers essais à Genève, ni ses adieux
à Paris en 1899. Son habitude des
parenthèses lui avait fait dire dans
cette grande assemblée, qu’ il était
Suisse et qu’il avait servi dans la
marine militaire de son pays! On en
avait beaucoup et longtemps ri. Il
fallut l’arrivée au Zambèze du docteur Froendlé, envoyé expressément
pour y remplacer de Prosch, pour
obliger cet ami à prendre enfin au
sérieux l’idée d’un congé. Mais alors
son humeur d’explorateur se réveilla,
les questions de géographie, d’histoire
naturelle, de médecine tropicale et de
méthode missionnaire l’intéressaient
vivement. Il voulut malgré nos prières
traverser une partie encore peu fréquentée de l’Afrique Centrale et Septentrionale. Avec le jeune Selishebo,
un de ses enfants d’adoption, il partit,
en novembre dernier, de son cher Mabumbu. Il alla s’embarquer à Beira,
remonta la Côte Orientale de l’Afrique
jusqu’à Mombasa. Là sa santé et certaines difficultés le firent hésiter, mais
il persista dans son dessein. Il prit le
train du Victoria Nyanza. Il s’arrêta
à mi-chemin, à Nairobi, en face du
Kilimanjaro à plus de 1.500 mètres
d’altitude pour se retremper dans cet
air alpestre. Il y passa Noël. Il dut
traverser le grand lac le P et le 2
janvier, visiter Mengo la capitale de
l’üganda, en partir avec 15 ou 20 por- |
teurs pour l’Albert Nyanza. Comme
il lui répugnait de se faire porter, il
se débarassa de son hamac. Quelques
jours de bâteau l’amenèrent ensuite à
Nimule sur le Nil, d’où environ 15
jours de marche l’amenèrent à Gondokoro dans le Soudan Egyptien. Là
il trouva le vapeur qui fait une fois
par mois le service entre ce poste et
le terminus du chemin de fer au Sud
de Khartoum. A Gondokoro il rejoignit M. Roosevelt et déjeuna avec lui
le 27 Février. Il semblait assez bien.
Le lendemain vers midi, inopinément, une attaque d’urénie le terrassa.
Malgré les soins d’un docteur, notre
cher ami expira au bout de cinq minutes, sans souffrances.
Les voyageurs et tout le personnel
blanc du poste prirent part au service
funèbre, tenant à rendre ce dernier
honneur à ce serviteur de Dieu qui
avait donné 11 ans de sa vie au Continent Noir.
Ces nouvelles ont été communiquées
à Paris et à Genève par le résident
de Gondokoro. Nous ignorons encore
ce qu’est devenu le fidèle Selishebo.
Cher de Prosch, le rendez-vous
joyeux que je lui avais donné ici à
Torre Pellice, est renvoyé au terme de
mon propre voyage. Son souvenir béni
nous reste à nous tous ses collègues
et nous inspirera encore. Là-Haut,
dans la Maison du Père il se repose
de ses travaux. Il a retrouvé sa compagne et d’autres devanciers de la
Mission du Zambèze. Hélas, son départ creuse un nouveau grand vide.
Quand sera-t-il comblé? Le sera-t-il?
Le Seigneur sait nos difficultés, notre
détresse, notre faiblesse. Il nous donnera la foi et l’amour et la force dont
nous avons un si grand besoin. Nous
attendons aussi de Lui le secours en
hommes. Les lecteurs de VEcho le lui
demanderont avec nous. Ad. Jalla.
CHRONIQUE VAUDOISE
l.a Tour. Soirée de la Jeunesse.
On prétend qu’il n’y a plus de jeunesse, ou bien qu’elle est maussade et
endoi mie. On aurait pu facilement se
convaincre du contraire, le soir du 30
Mars dernier.
Les salles du Pensionnat s’ouvrirent
en effet pour recevoir un bon nombre
(130 environ) entre jeunes gens et jeunes filles accourus pour répondre à
une aimable invitation du pasteur M.
C. A. Tron et de sa dame. Ce fut une
soirée délicieuse! D’abord ce fut le
tour des récitations — très bien choisies — et qui, tout en étant un excellent exercice pour quelques-uns,
égayèrent beaucoup l’auditoire, en soulevant toujours de chaleureux applaudissements. Nous en remercions de
grand cœur M"'” A. Chauvie, L. Bein,
M. Cougn, et MM. A. Mourglia et A.
Jouve. Ce dernier, ainsi que M’'® Adelina Pasquet impayables dans le dialogue « Précautions inutiles ». On eut
aussi l’occasion d’entendre ün très
joli chœiur exécuté par quelques adhérentes à la jeune société de Cécile,
ce qui prouve qu’on peut encore bien
chanter.
On goûta plus tard avec délices une
excellente tasse de thé. Les jeux vinrent ensuite occuper le reste de la
soirée. Il était minuit lorsque, après
un dernier chant et une prière du
pasteur, on se sépara en emportant
un bien agréable souvenir de ces heures trop vites écoulées, où chacun a
pu jouir sincèrement, se sentant en
.
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touré d’affection, au milieu des rires
francs et joyeux de la jeunesse.
Nous exprimons toute notre reconnaissance à M“® et M. Tron pour leur
large hospitalité et l’amour avec lequel, au milieu de tant de préoccupations, ils trouvent moyen de s’occuper de nous. Un des invités.
l*omare<. L’Eglise du Pomaret a
eu le privilège, le jour du Vendredi
Saint, de recevoir dans son sein 31
nouveaux membres.
Le Vendredi Saint comme à Pâques
les assemblées furent tout à fait imposantes.
Itorà. Le Lient. Colonel Mourglia.
J. Louis Mourglia naquit à Rorà en
Î837. A l’âge de 16 ans il s’enrôla
dans la Légion étrangère, sous le drapeau anglais et fut envoyé à Malte.
Je ne sais combien de temps il resta
au service d’une nation étrangère. Le
fait est que à 20 ans il est conscrit
à Rorà, et envoyé dans le corps des
Bersaglieri. Il n’est pas facile de raconter sa longue vie de militaire, car
lui-même n’en parlait jamais. Nous
savons cependant qu’il a assisté à
presque toutes les batailles qui ont eu
lieu de 59 à 70. Il était â S. Martino
où les bersaliers ont fait des prodiges
de valeur.
Il était, le 20 Septembre, sous-lieutenant à la breccia di Porta Pia. Deux
jours avant cette date mémorable, il
était entré avec quelques compagnons
d’armes, dans la ville des papes, non
pas en uniforme, pour l’explorer et
en référer ensuite au commandant en
chef, le général Cadorna. Ce fut donc
un Vaudois qui entra, un des tout pre
miers, dans cette ville d’où sortii-ent
pendant des siècles, les ordres d’ex'férmihér lés Vaudois.*'
Comment ce jeune homme de 16 ans.
presque un enfant, sans expérience,
lancé dans le monde, avec une ins
truction fort ..médiocre, a-t-il pu arriver au grade si élevé de Lieutenant
Colonel ? Par le travail, par son honnêteté, par son amabilité et peut-être
aussi par sa belle présence. Le L. T.
C. Mourglia était un bel homme. Modeste, doux et humble, il gagnait la
sympathie de tous ceux qui l’approchaient. Comme il était aimé dans son
pays natal! Et quel vide il laisse dans
le village qui l’a vu naître et où repose sa dépouille mortelle! Ses funérailles furent imposantes, elles l’auraient été bien davantage si le pire
des temps ne s’en était mêlé.
Si tous regrettent le départ de cet
homme de bien, les membres vivants
de l’Eglise le regrettent d’une manière
particulière. Il ne s’est pas laissé entraîner par le mauvais exemple d’un
grand nombre de personnes de son
entourage qui ne savent plus où se
trouve l’Eglise, qui vivent presque
comme des païens; chaque Dimanche
il était à sa place dans la maison de
Dieu, chaque fois du moins que sa
santé le lui permettait. Et sa santé
n’était pas floi issante depuis quelque
temps. Les épreuves, et il a passé
par de très dures, avaient rainé ce
corps qui avait résisté â toutes les fatigues, à toutes les privations du soldat
en temps de guerre. J- B. B.
Saint-Jean- Dimanche dernier le
culte a été présidé par M. le pasteur
Aug. Jahier, qui a prêché un édifiant
Sermon sur ces paroles: « Tu n’es pas
loin du royaume des cieux».
6 Mardi dernier nous avons eu l’enSevelissement de Rachélie Eynard, ex
cellente mère d’une nombreuse famille, enlevée après 4jours de maladie.
CORRESPONDANCE
Bielefeld, Westfalie, 2 Mars 1910
Aujourd’hui dans le village de Béthel, ahx portes de Bielefeld, s’est
endormi dans les bras de son Dieu,
un des plus grands philanthropes chrétiens de l’Allemagne: le Baron P. v.
Bodelschwingh, filsdu célèbre ministre
des finances du roi Fréd. G uillaume IV.
Né le 6 Mars 1831 il fut ami d’enfance et de jeunesse de celui qui fut
plus tard l’empereur Frédéric. Les
deux se tutoyaient.
Après de brillantes études en sciences naturelles et en économie sociale
et agronomie, le jeune baron auquel
aurait pu sourire une brillante carrière politique se voua à la Théologie
et devenu pasteur ce fut aux pauvres,
aux délaissés qu’il consacra sa personne et la fortune héritée de ses
parents. Après avoir été pasteur allemand à Paris où il fonda l’église
des Billettes, il fut aumônier militaire
en 1864, 66, 70 et décoré pour son
courage et son abnégation dans les
soins prodigués aux blessés.
Appelé ensuite à la direction de
l’établissement de bienfaisance de Bé
thel, il sut en faire un modèle de
Nouvelles et faits divers
colonie chrétienne trasformatrice des
cœurs : c’est par milliers que l’on
compte les alcoolisés redevenus sobres
sous la discipline paternelle de cet
homme de Dieu. Les épileptiques, les
névrasténiques, les idiots, bref, les
malheureux de n’importe quelle catégorie trouvaient en lui plus qu’un
directeur, un j)ère qui savait adoucir
leur maux et leur inspirer une espérance si ce n’est de guérison corporelle, de salut spirituel. F. v. B. a été
en outre le fondateur et l’oi-ganisateur
de génie des colonies ouvrières, où
trouvent de l’occupation tous ceux qui
veulent travailler et que les circonstances ont momentanément déclassés.
Le grand cœur de Bodelschwingh n’a
jamais désespéré de personne. Et maintenant on peut dire que toute l’Allemagne, toute la chrétienté évangélique
et d’autres encore, pleurent le départ
de cet homme que l’on peut appeler
le génie de la philanthropie. P. C.
Angleterre. Le gouAœrnement anglais a payé la pension à 700.000 vieillards, s’élevant à 150 millions! Evidemment ce progrès social coûte cher
et il faut trouver cet argent par de
nouvelles taxes.
LIVRES ET JOURNAUX
Minerva
Sommario del Numero i5.
Le industrie dello Stato e dei Municipi Le pensioni degli operai - Parigi dopo l’inondazione - ;La questione della Bosnia - Per una
politica sociale - La paura della morte negli
animali e neU’uomo - La malattia del sonno
- ire romanzi - Una stazione galléggiante di
salvataggio - La criminalità in Francia - Leggendo e annotando - Fra libri vecchi e nuovi
- Eecenzioni - Rassegna teatrale - Rassegna
settimanale della stampa.
i Ami de la Jeunesse
Sommaire du Numéro de mars.
Le petit frère - La fête de Pâques en Russie - Ne craignez pas 1 - La vestale - Les autres - L’art de se servir soi-même - L’omelette au préalable - « Voici, je suis avec vous »
- Comment on fait un journal à un sou - Livingstone - Je ne crois que ce que je vois Le présent (fin) - De la civilité - Berlin L’arbre de Noël.
Reyue politique
Etats-Unis d’Amérique. Un édifice religieux peu banal sera l’Eglise
que l’on va construire dans la 5“
avenue, à New-York, pour le D'Aked;
dans l’idée de l'architecte, ce monument appartiendra â l’ordre de
ce qu’on appelle en Amérique les
* gratteciel » sans perdre complètement le caractère religieux. Il s’agit,
en effet, de gagner en hauteur ce qui
manque en longueur et en largeur,
le tei-rain étant rare et cher. Or il
faut, outre l’Eglise proprement dite,
des appartements, des salons, une bibliothèque, un bureau, des salles de
réunion, un réfectoire pour 200 convives. Il va sans dire que l’éclairage, la
ventilation, l’accès aux 3 étages audesus d’une Eglise haute de 28 mètres
au moyens d’ascenseurs électriques,
sront établis par les procédés les pluse
perfectionnés. L’édifice doit coûter 2
millions et demi.
Après les claires et tièdes journées
de lafin de Mars, nous voilà retombés
ent plein hiver. Il neige chez nous
depuis huit jours; les fleurs des pêchers qui commençaient à s’épanouir
sont couvertes de neige. Toute l’Italie
du Nord est enveloppée du blanc manteau hivernal. Ailleurs on a de fortes
pluies, sur mer des bourrasques et
des naufrages. En Sicile l’Etna continue; à vomir des laves ardentes qui
détruisent les campagnes. Heureusement le courant de feu s’est détourné
des villages menacés, quelques maisons isolées ont été brûlées et ensevelies, mais les habitants ont eu le
temps de sauver ce qu’ils avaient de
plus précieux. Il y a eu un peu de
relâche, on a espéré que la marche
en avant des laves serait arrêtée, mais
=mà4heitreusement les -progrès continuent. Maintenant que les laves sont
arrivées assez bas (à moins de 700 m.
d’altitude) les routes commencent à
être coupées et les communications
interceptées.
Le Chancelier de l’empire allemand
M. Bethmann Hollweg, a quitté l’Italie
très satisfait de son voyage et de son
séjour à Rome. Il a eu des entrevues
avdc plusieurs hommes politiques, et
en dernier lieu, à Florence, il a eu
un entretien politique avec M. Di San
Qiuliano le nouveau ministre des af
faires étrangères. L’idée a été excel
lente puisque les deux ministres, étant
les représentants responsables de la
politique étrangère de leurs pays devront continuer leurs rapports officiels... jusqu’à la prochaine crise ministérielle italienne.
Un hôte de marque, est à Rome en
ce moment, M. Roosevelt ex-président
des Etat-Unis d’Amérique, qui revient
de Ses grandes chasses africaines. Il a
été partout bien accueilli. Notre roi l’a
reçu d’une manière particulièrement
flatteuse, il l’a invité au Quirinal, il
a fait avec lui excursions et promenades en ville et à la campagne.
Sa Sainteté Pie X n’a pas été si aimable. Le pape avait promis d’accorder à M. Roosevelt l’audience sollicitée,
mais à condition que les incidents survehus lors de la visite de l’ex-président M. Fairbanks ne se répéteraient
pas. En d’auti-es termes que M. Roosevelt n’aurait rien à démêler avec
l’Eglise Méthodiste de Via XX Settembre. Le libre citoyen américain a répondu qu’il ne pouvait accepter d’être
reçu sous une condition qui limiterait
sa liberté personnelle. L’attitude ferme
et digne de M. Roosevelt est l’objet de
nombreux commentaires et rencontre
l’approbation générale. Les clérieâux.
donnent raison au pape souverain. Les
catholiques américains se trouvent naturellement un peu embarrassés et ils
préfèrent se taire.
Les électeurs du IV collège électoral de Turin étaient convoqués Dimanche pour élire un député à la place
de M. Nofri, qui avait opté pour Sienne.
Le candidat constitutionnel, M. l’avocat Pallié, a remporté la victoire contre le candidat socialiste, M. Todeschini, actuellement à l’étranger pour
éviter les suites d’une condamnation
pénale.
France. Les élections générales auront lieu dans trois semaines, mais
pour le moment on ne s’aperçoit d’aucune agitation électorale. Le pays est
très calme, les candidats plus nombreux qu’à l’ordinaire, font leurs tournées et prononcent leurs discours. La
plateforme devrait être la réforme
électorale et la représentation proportionnelle, question qui n’arrive pas à
émouvoir les campagnes. On attend
avec curiosité le discours-programme
de M. Briand.
La grève générale a été décidée par
les inscrits maritimes du port de Marseille, qui ne veulent laisser partir
aucun navire, avant d’avoir raison de
leurs réclamations. Le sous-secrétaire
d’état à la marine, M. Chéron, s’est
rendu immédiatement à Marseille pour
tâcher de persuader les grévistes à,
revenir de leur décision, dans leur
propre intérêt et dans l’intérêt de leur
ville et du pays.
Une guerre menace d’éclater entre
les républiques sud-américaines le Pérou et l’Equador. Les esprits sont très
excités. On annonce qu’à Quito, le
drapeau de la légation du Pérou .a été
arraché et traîné dans la boue. On
fait partent des préparatifs de guerre.
Ces manifestations belliqueuses se succèdent et l’on craint que les hostilités
n’éclatent d’un moment à l’autre.
E. L.
Opera Balnearia G. P. Meille
TORINO
Sono aperte le iscrizioni alle borse
per cura termale o marina a favore
di Operai della Chiesa Valdese in attività di servizio.
Le domande in lettera raccomandata
dovranno essere spedite al sottoscritto
prima del 30 Aprile p.v., corredate del
certificato medico comprovante la necessità della cura e indicante la località dove la cura deve esser fatta.
Sono pure aperte le iscrizioni per
la cura marina a favore di bambini
0 adolescenti d’ambo i sessi, appartenenti alla Chiesa Valdese.
Le domande in lettera raccomandata
dovranno essere spedite al sottoscritto
prima del 30Aprile p.v., corredate dei
seguenti documenti :
a) certificato di nascita;
b) certificato medico provante la
necessità della cura;
c) certificato del pastore provante
che il candidato è assolutamente privo
dei mezzi necessari per far fronte a
tale spesa;
d) impegno dei genitori o di chi
per essi di versare all’Opera Balnearia
L. 10 come contributo alle spese di
viaggio da Torino a Finalmarina e
viceversa.
Per nessuna ragione verranno prese
in considerazione domande che pervengano alla Direzione dell’ Opera
dopo il 30 Aprile p.v.
Torino, 25 Marzo, 1910. ’
Il Presidente
Ernesto Giampiccoli
15, Via Pio V, TORINO.
C.-A. Tron, Directeur-responsable,
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Jeudi 14 Avril, à 3 h. de raprès-midi, à la
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