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omq.ulèiri.e année.
N. 53.
30 Décembre ISTO.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpéeialemeDt consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables...... occupent
vofl pensées — ( Philippiens.» IV. 8.)
PRIX d’abonnement :
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lica, via de'Panzani.
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Lettres et envois franco. S’adresser pourl'administratioD
au Bureau à 2'orre-Pellice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction: à Mr. A. Revel
Prof, h Torre-Pellice. *
Sommair*o«
Avis important. — L'an 1870. — Un pasteur
vaudois du I7e siècle. — Compte-rendu des
souscriptions ouvertes par l'Echo. — Faits
divers.
Ayîs important.
Les Abonné^,.de I’Echo des
Vallées sont prévenus que le
journal changera de Direction
pour le commencement de l’année 1871 et continuera à paraître
le vendredi de chaque semaine,
comme par le passé, sans changer
toutefois de nom ni de format.
La nouvelle Rédaction fera connaître son programme dans le
premier numéro de janvier prochain. En attendant nous invitons
particulièrement les pasteurs et
les régents à procurer à I’Echo de
nouveaux abonnés et nous prions
les anciens associés de renouveler
leurs abonnements aux divem bureaux indiqués à la tête de ce
numéro.
Etienne Malan Prof.
L’4N 1870
C’est une année bien extraordinaire que celle qui vient de finir!
Elle n’a, si l’on veut, rien offert
qui soit entièrement nouveau sous
le soleil ; pourtant, de grandes
choses sont arrivées auxquelles on
ne se serait pas encore attendu.
Qui aurait pu prévoir, il y a un
an , tout le mal qui s'est fait pendant ces douze mois ? Qui eût osa
espérer tout le bien qui s’est accompli ou préparé ? Sous ce double
rapport rien n’est plus vrai que ce
que disait l’autre jour le roi Victor
Emmanuel en ouvrant le Parlement
italien : » L’année qui touche à
son terme a étonné le monde, par
la grandeur des évènements qu’aucun jugement humain ne pouvait
prévoir ».
Les chrétiens , cependant, auraient pu s’étonner un peu moins
que ceux qui ne sont « ni prophètes ni fils de prophètes ■>. Quand
tout le monde est surpris, eux du
moins devraient ne l’étre pas. Ils
ignorent, à la vérité , quel temps
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-410
il fera demain , mais ils savent
que toutes les choses qui leur ont
été prédites auront leur accomplissement , et si, moins que d’autres
peut-être, le chrétien est à même
de nous dire le matin, à la vue
d’un nuage , s’il fera chaud ou s’il
y aura de la pluie avant le soir, il
peut annoncer mille ans à l’avance,
que chacun, peuple ou individu,
moissonnera ce qu’il aura semé,
et qu’on ne cueille pas des figues
sur des chardons.
Cette fois cependant, la surprise
a été générale : tout le monde, à
la vue du mal qui s’est produit,
a été comme frappé de stupeur,
tant nos craintes les plus sérieuses
ont été dépassées par la réalité.
L’année avait, il est vrai, commencé par un Concile qui ne promettait rien de très bon. Le but
que se proposait la cour de Rome,
1’ effrayante facilité avec laquelle
un homme pécheur comme les autres accepta l’offre idolâtre qui
lui était faite, ce millier de prélats accourant de toutes les parties
du monde pour se prosterner aux
pieds d’un de leurs semblables,
tout cela était profondément triste.
Mais que la minorité du Concile,
après avoir cherché à nier la possibilité d’im projet qui lui était
connu mieux qu’à personne, se soit
constamment bornée à combattre
l’infaillibilité papale comme inopportune au lieu de la repousser
comme impie, et ait fini par accepter
pour vrai après le 18 juillet, ce
qu’elle tenait pour abominable
deux jours auparavant, voilà ce
qui est humiliant pour l’humanité,
et ce que peu de personnes eussent
osé prévoir.
Et cette guerre que l’histoire
appellera la guerre impie, elle
s’est annoncée comme terrible,
sans doute , mais qui aurait soupçonné, même le loin , la moitié des
désastres et des souffrances dont
nous sommes les témoins attristés?
11 est une chose pourtant à laquelle on s’attendait moins encore
qu’à tout cela: c’est le fanatisme
religieux ou voltairien qui dès le
début, a tenté d’envenimer cette
lutte déjà si déplorable en ellemême. Nous ne parlons pas des
tendances ouvertement cléricales du
gouvernement qui a commis le crime d’allumer cette guerre , quand
il aurait dû l’étouffer. Nous ne voulons rien conclure de la coïncidence, pourtant si étrange, qui nous
a valu la déclaration de la guerre
juste au lendemain de la proclamation de l’infaillibilité papale, ce qui
a tristement surpris les catholiques
honnêtes aussi bien que les protestants , de tout pays, c’est l’espèce
de croisade religieuse que la presse
cléricale s’est mise à prêcher, c’est
la fureur qu’on a vue se déchaîner
à la fois contre les protestants de
France et contre l’Italie. Des journaux d’une réputation presque libérale ont fait chorus avec le clergé,
et la nouvelle République elle-même
n’a pas encore trouvé le temps de
renier la misérable mission que lui
assignent/Ses prélats.
Oh ! le mal est plus profond
qu’on ne pensait; et si Dieu n’avait
emmuselé le méchant, nous aurions
vu aux malheurs de cette année
s’ajouter d’autres malheurs, qu’on
fera bien à l’avenir, de ne pas croire
trop impossibles.
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-411
Mais quittons ce sujet. Au milieu
de tant de maux inattendus, il s’est
produit aussi dans le cours de cette
année, disons-nous, plus d’un fait
réjouissant.
Et d’abord il faut noter cette
compassion profonde qui s’est partout réveillée en faveur des soldats,
des malades, des prisonniers, et
surtout des mourants et des blessés.
D’ordinaire la vue du mal endurcit
les cœurs plus qu’il ne les attendrit.
Cette fois , c’est du fort, semble-til, qu’est procédée la douceur. En
présence des horreurs de la guerre,
ceux que Dieu a épargnés n’ont pas
tous reculé devant le devoir de
faire quelques sacrifices, en vue de
soulager les malheureuses victimes
de la guerre. Secours matériels,
secours intellectuels , secours religieux et douce sympathie, rien n’a
été oublié, et, ce qui est plus beau
que tout cela, plusieurs, payant de
leurs propres personnes, se sont
rendus auprès des blessés, au chevet même des mourants.
Qui dira maintenant ce qu’il est
permis d’espérer de tout le travail
qui s’est fait et qui se continue ?
Dans ces sillons creusés par la dure
charrue, sur ce terrain arrosé, de
sang et de larmes, la semence évangélique a été répandue par mille
mains , et une riche moisson peut
en résulter. Ce ne serait pas la première fois que celui qui est allé en
pleurant mettre son grain dans la
terre, serait revenu rapportant ses
gerbes avec chant de triomphe.
Mais il ne faut pas oublier la
chute du pouvoir temporel des papes. Ce grand évènement, à peine
remarqué au milieu du bruit des
armes, s’est produit d’une façon si
subite qu’il a presque pris au dépourvu ceux-là mêmes qui depuis
longtemps en avaient fait l’objet de
leurs constantes aspirations. Quand
on vint nous annoncer l’heureuse
nouvelle du 20 septembre dernier,
notre étonnement ne fut pas moindre que notre joie; « nous étions
comme ceux qui songent ».
C’était pourtant une très sérieuse
réalité que nous apportait le télégraphe. Certes le moment n’est pas
encore venu de nous écrier: « Elle
est tombée, elle est tombée ! » Pour
quelque temps encore , la papauté
dépouillée de sa puissance temporelle et politique, verra son pouvoir plus ou moins spirituel se fortifier , et sa domination sur les
âmes s’accroître de tout ce qu'elle a
perdu sur les corps ; n’ayant plus
à son commandement l’épée des
rois, elle s’aidera de la superstition
des peuples pour continuer dans le
monde son œuvre pernicieuse. Seulement , ses jours sont comptés
maintenant. Et d’ailleurs une victoire immense paraît définitivement
gagnée : la Parole de Dieu, si longtemps retenue captive par la faute
de tous, va courir désormais avec
une grande vitesse sur la terre.
(Ps, 147).
Après l’Italie, après l’Autriche ,
après l’Espagne , c’est Rome ellemême qui ouvre à la Bible ses
portes de fer. Dans cette ville où,
il y a quelques mois, aucun homme
n’eût osé paraître un Nouveau Testament à la main, les Saintes Ecritures aujourd’hui ouvertement exposées aux regards étonnés du public, s’offrent à tout le monde, se
vendent et se lisent en toute liberté.
4
-41^
Ainsi donc le Seigneur hâte son
œuvre, les évènements se succèdent avec une effrayante rapidité,
et ceux-là se trompent qui disent :
le temps n’est pas encore venu de
bâtir la maison de l’Eternel. 11 est
si vrai que ce temps est venu, que
si Dieu ne trouvait pas des ouvriers
prêts à travailler avec Lui, son
œuvre ne s’accomplirait pas moins
sans nous et malgré nous. Hâtonsnous plutôt d’apporter nous aussi
notre pierre à l’édifice qui s’élève
avec tant de promptitude. Sauvons
notre vie, tout d’abord; sauvons
ceux qui sont avec nous, et ne
nous laissons ni surprendre ni
«prévenir par lesj ours d’affliction ».
m PASTEUR \AUD01S
de la première moilié du IT’ siècle.
V.
Les Assemblées de Pasteurs qui
étaient tout le Synode de cette
époque sont considérées par Guérin
comme de la plus haute importance pour la bonne marche de
l’Eglise : — « Les Assemblées des
» Pasteurs , dit-il, sont nécessaires
»pour décider les points des doc» trines , par la parole de Dieu , en
» cas de controverses ; pourvoir
* aux nécessitez des Eglises ; re» médier aux désordres ; entretenir
» l’union et servir de nerf à l’ordre
» ecclésiastique. Tant plus ellée im» portent, tant mieux on en doit
» user pour n’en prendre la jouis» sance, auquel cas, tout va en con
• fusion, comme en Israël . lorsqu’il
(1) Voir le N. 49.
» n’y avait point de roy , chacun
» faisait ce qui luy semblait estre
» droicts. {Juges xvn) »
Quant à l’esprit qu’il est à souhaiter de voir régner dans ces assemblées , et d’une manière plus
générale présider aux relations des
pasteurs les uns avec les autres,
voici ce que notre auteur en pense :
« Entre les pasteurs est nécessaire
» la concorde et la bienveillance,
» autrement au lieu de l’odeur de
» l’huile précieux d’Aaron, il y aura
» puanteur contagieuse : et au lieu
» de la rosée qui engraisse la terre,
» il y aura gresle qui détruira les
» semailles. La concorde fardée ne
» demeure guère cachée et est de
» pernicieux exemple ».
Le rôle des Anciens dans le gouvernement de l’eglise paraît avoir
été déjà alors, ce qu’il n’est que
trop encore de nos jours ; très beau
et très utile en théorie , mais dans
la pratique ne donnant que dans
une mesure fort restreinte les excellents résultats qu’on s’en promettait :
«Aux Pasteurs sont joints les
»Anciens pour aide à ce qui con» cerne le gouvernement de l’Eglise.
» Un pasteur ne peut voir tout ce
» qui se passe en son troupeau. Les
» Anciens luy doivent servir de sen«tinelles et de conseils aux juge» ments, et d’assistance en l’exécu» tion de la discipline. Où les anciens
» font leur devoir, le pasteur est
» fort soulagé, car ils portent une
» partie des injures et rébellions des
» revesches , et servent à les répri» mer. Mais est à regretter que plu» sieurs ne sçavent que c’est d’estre
» anciens : excusent les scandaleux,
» et plantent les vices par les dés-
5
-413
» bauches’, qu’ils souffrent en leurs
» propres maisons ; de tels on a
ï plustôt encombrier (obstacle) que
» assistance. Partant doit le pasteur
» se résoudre à porter seul la charge
» de son peuple. Si puis après il y
» est aidé , il en bénira Dieu ; mais
» ne doit se reposer sur ces senti» nelles , attendu l’endormissement
» qu’on voit aujourd’hui ».
En fait d’aides qui, destinés de
Dieu à être tels , peuvent devenir
et deviennent même fort souvent,
au lieu d’aides, des obstacles, quand
leur caractère et leur conduite ne
sont pas ce qu’ils devraient être .
Guérin donne avec raison une des
premières places à la femme et aux
enfants du pasteur :
« Comme le Pasteur doit estre
»un patron de vertus, le mesme
» doit estre de sa femme et de ses
» enfants : autrement leurs vices
»apporteraient opprobre au saint
»ministère. Si la fille du sacrifi» cateur se pollue en paillardant,
» elle pollue son père ; pourtant elle
» sera hruslée au feu ( Levit. xxi ).
» Telle rigueur n’est pas ordonnée
» contre d’autres filles paillardes,
» parceque ce crime n’est pas tant
» grief en d’autres personnes : lè
» mesme se peut dire des autres
» fautes... Un peuple voyant des
» vices en la famille du pasteur, es» time qu’il est hypocrite, puisqu’il
» souffre le mal ès personnes sur
» lesquelles il a du pouvoir , avec
» lesquelles il converse ordinaire» ment, et lesquelles il doit mouler
» à son exemple ».
Le chapitre sur Ventretien des
Pasteurs donne lieu de la part de
notre auteur à des réflexions et à
des considérations qui, pour avoir
deux cents ans et plus de date,
n'ont cependant rien perdu de leur
actualité.
« Dieu veut, dit-il, que les cho»ses excellentes soyent chères, afin
» qu’on les aime davantage. Quand
» donc l’entretien du saint ministère
» coûterait beaucoup plus qu’il ne
» fait, il ne faudrait pas pourtant
» s’en plaindre, puisque le fruit
» d’iceluy est infini et éternel. Si
» nous vous avons semé les choses
» spirituelles, est-ce si grand cas
T>que nous recueillons les vostres
• charnelles? (I Cor. ix). Refuser
» l’entretien des pasteurs , c’est re» jeter le ministère , et par consé» quent le salut, puisque la foy vient
» de l’ouïe, et l’ouïe du Pasteur
» [Rom. x). 11 est mal séant au pas» teur de demander son entretien ,
» et encore pis estre contraint do
» pourvoir à ses nécessitez par voie
» non convenable à sa charge » —
Les termes de gage, de salaire employés pour exprimer ce qui est
dû au Pasteur , sont, au jugement
de Guérin , « incivils et injurieux.
» comme présupposant qu’il y ait
»proportion entre l’œuvre du mi»nistère et le dit prétendu gage,
» ce qui n’est point ; ou que les
i Pasteurs soyent des mercenaires,
» ce qui ne doit point estre ».
Un jugement tout pareil est porté
par lui sur l’expression servir les
Eglises. » comme si les Pasteurs
» étoyentles valets des Eglises. L’Es» cripture, dit-il, employé d’autres
»termes, les appelant Pasteurs,
»conducteurs, présidents etc.... On
» ne lit point que St Paul ait servi l’E» glise de Corinthe ou d’Ephèse, ni
» que Tite ait servi l’Eglise de Crète.
» Ce langage n’était pas du temps
6
-4U
» des Apostres. Si on dit que le mot
»de Ministère signifie service, je
»l’advoue; mais je dis qu’il se rap» porte à J. C. et non aux Eglises.
» Si tu proposes ces choses tu seras
» bon Ministre de Christ ( I. Tira.
»IV. 6 ); il n’est pas dit: bon minis» tre d’Ephèse.
Mais l’entretien des Pasteurs qui
déjà existent, n’est pas tout aux
yeux de notre auteur. Un autre
point très important selon lui est
d’aviser au moyen d’en augmenter
le nombre , alors déjà, comme aujourd’hui, de beaucoup inférieur au
besoin des Eglises.
« Pour conserver une vigne,
» écrit-il à ce sujet, il ne suffit pas
» d’avoir soin des vieux ceps, mais
»aussi on fait des provins. Pour
» conserver la vigne du Seigneur,
» outre l’entretien des Pasteurs, il
» faut encore entretenir les escholes.
» Les pères doivent faire instruire
» leurs enfants et consacrer au Saint
»Ministère ceux qui y seront jugés
» propres par personnages à ce dé» putez. Qui refuse cela, refuse à
» Dieu le sacrifice qui luy est deu ».
Le peu d’empressement de beaucoup de parents d’entre les riches
surtout à faire à Dieu ce • sacrifice, » et, en général, le peu de zèle
dont le grand nombre se montre
animé pour la maison de Dieu , lui
suggèrent les réflexions suivantes ,
empreintes d’une profonde mélancolie: « Anne dédia Samuel à Dieu,
»et il la bénit, luy donnant d’au»très enfants (1 Sam. II). David
» estime chose honorable estre por» tier dans la maison de l’Eternel
» ( Ps. 84). D’où vient donc qu’au
»jourd’hui on estime vil d’estre
» prophète ? Les petits suivent les
» grands et est tel le mal, qu’il est
»plus à déplorer, qu’à espérer
» amendement. Avant et sous la loy,
» les premiers nés des hommes et
» du bestail estoient consacrez à
»Dieu. Pour quoy en est-il privé
» sous la grâce ? L’abondance de
» ses grâces, doit-elle engendrer
» ingratitude ? Et comme est grand
»le mespris des choses sacrées,
»le mesme peut-on dire des tem»ples. En quelques lieux on voit
» les maisons des riches couvertes
»d’ardoises, et bien tapissées, et
» le temple de l’Eternel couvert de
»paille, et mal proprement tenu.
» On allègue que la poureté est
»grande. Je l’advouë, mais c’est
» poureté d’affection et de zèle ».
Le chapitre des advis particuliers pour les Estudians, et dediez
à la S'* Théologie, nous offriraient
encore matière à d’abondantes et
précieuses.glanures, si la longueur
de cet article, et la circonstance
que ce numéro est le dernier de
l’année ( nous ne disons nullement
le dernier du journal, car les pieuses espérances de certaines personnes à cet égard, ne sont nullement les nôtres ) ne nous avertissaient de nous arrêter.
Que feraient d’ailleurs de plus
amples citations que d’accroître les
regrets que tous nous devons éprouver déjà,,que le secret de penser
et d’écrire à la façon de l’ancien
pasteur, de Boby se soit, ou peut
dire, perdue au sein de nos presbytères des Vallées Vaudoises ? Où
sont en effet, depuis cette époque
ànos jours, les publications théologiques de quelque importance, dues
à la plume de l’un ou l’autre de nos
Pasteurs ou Ministres? Et généra-
7
-419
lement parlant, où sont parmi nous
( à part quelques rares exceptions,
qui, encore, ont reçu de bien faibles
encouragements, quand elles ont
été tentées, et souvent moins que
des encouragements ) où sont, disons-nous les productions littéraires, accusant un effort réfléchi consciencieux, énergique, de surmonter
par le bien, par toute sorte de bien
cette masse de mal qui nous envahit par tous les côtés et sous les
formes les plus multiples ? Le silence, ou si ce n’est le silence absolu , la parole se produisant tout
au plus dans des sermons que beaucoup ne vont plus écouter, et que
la pluspart du temps ceux qui les
écoutent ne comprennent pas et
dont ils ne retirent par conséquent
aucune espèce de bien.... voilà l’idéal de plusieurs au milieu de
nous, voilà le seul moyen avec lequel ils prétendent résister avec
efficace à ce torrent du mal qui menace de nous emporter. Que ces
chers amis nous permettent de leur
dire qu’ils se trompent, et que si,
comme nous n’en doutons pas, les
interets de l’Eglise leur tiennent
réellement et profondément à cœur,
c’est par la voie royale de la publicité, d’une publicité tout ensemble
courageuse et charitable, qu’ils feront bien d’y concourir désormais,
donnant sans rancune la main à
ceux qui les ont précédés dans
cette carrière, étendant le manteau
de l’oubli sur ce qu’il a pu se mêler
d’imperfection à leur oeuvre, et
n’ayant qu’un désir, qu’un but: la
création au sein de notre Eglise
d’une presse, dans laquelle le bien
sous toutes ses formes ait un puissant auxiliaire, et le mal un fervent
et redoutable antagoniste.
COMPTERENDU
des dernières souscriplions onverles
dans l’Echo des Vallées
Incendiés de Traverses. —
Les trente-quatre francs (fr. 34.)
produits par la souscription ouverte ici au profit des incendiés
de Traverses en Pragela, ont été
fidèlement transmis à M” Etienne
Bouvier, curé de Traverses, par
M'' Chiantore, ainsi qu’on le voit
dans la Gazzetta di Pinerolo N,
45 et 48. B. Tron.
Vaudois du Rosario. — La
souscription ouverte dans L’Echo
des Vallées au profit des Vaudois
du Rosario, (temple et école) a
produit la somme de troks cent
vingt-trois francs (fr. 323.) y compris un don de vingt francs (fr. 20 )
envoyé par M' le D'' Monnet de
Turin, et cinq francs (fr. 5) de
M'l’evangéliste J. Turin de Milan.
— Cette somme a été payée par
le soussigné à la Table, qui la
fera parvenir à sa destination. —
Nous remercions cordialement ceux
de nos lecteurs, ou autres, qui
ont eu la bonté de contribuer à
ces deux souscriptions. B. Tron.
Mission du Lessouto. —
Nous avons, dans notre N° du 2
décembre, ouvert une souscription
extraordinaire au profit de la mission chez les Bassoutos du Sud
de l’Afrique, en nous fondant sur
une lettre de M' Casalis en' date
de Paris 12 novembre- Nous pouvons la clore aujourd’hui par quelques mots d'une nouvelle lettre
datée du 3 décembre, où nos do-
8
-416
nateurs pourront voir si nous avons
eu raison de nous adresser à eux
pour obtenir leur offrande.
Mais auparavant, qu’ il nous
soit permis d’exprimer notre vive
reconnaissance à tous ceux qui
ont répondu à notre appel, et cela
autant pour les bonnes paroles
dont ils ont accompagné leurs dons,
que pour l’empressement qu’ils
ont voulu mettre à nous les envoyer.
Voici maintenant ce qu’écrit de
Paris, 3 décembre 1870, M' Casalis à M' Barde de Genève :
« L’investissement se prolonge; nos
rapports avec l’extérieur restent
aussi difficiles que jamais. Impossible de recevoir des nouvelles de
nos missionnaires et de leur envoyer de quoi vivre. De grâce ,
chers amis, ayez pitié de la mission du Lessouto, et comme je
vous en ai déjà fait la damaade
(le 12 Nov.) par correspondance
aerienne, veuillez, pour sauver
cette œuvre, recueillir des fonds
et les envoyer à la banque de
Londres, chargée de payer les
traites de nos frères ».
fSem. rel. 17 Dec.)
REÇU POUR Là MISSION DU LESSOUTO
Report de la liste du 3S décem. Fr. 111
M' et M"“ Ph. Cardon Ev. à
Pignerol » 5
M' et M" Em. Combe Ev. à
Venise » 3
Veuve Susanne Durand, des
Vignes » 2
Sylvie Peyrot, des Vignes » 1
M" N. Seeîi '■ ^ '
M' P. Andreettii . ' , ' O 80
M' C. M. , . » 1 ,
M' G. • » 0 50
N. N. .i ¥ 16
Les enfants de l’Ecole du ,¡1
dimanche de la Toulr » ' 10
I.'.r, ■ n---.t.,.
Toted V F. 150 10
Nota. Get 'argent (fr. 150 10>.a d^à été
payé à là Tnble, et par elle, envoyé à
Londres. — La souscription est close.
B. Tnofr.
iTatt0 bber0.
Territoire romain. — Cette
portion du sol italien qui hier encore portait le nom pompeux d’Etats pontificaux, compte une population de 723,000 âmes, sur une
superficie de 11,790 kilomètres
carrés, ce qui ne fait pas 62 habitants par kilom.
Les recettes de ces ci-devant
états romains figuraient pour environ 36 1{2 millions de francs, et
les dépenses pour près de 74 millions. Seulement il faut observer
que sur cette dernière somme, 19
millions étaient déjà mis à la charge
du royaume d’Italie et payés parlai depuis 1864, et que onze millions étaient consacrés à la guerre.
Rome. La ville de Rome n’a
pas plus de 222 mille habitants,
vingt-deux mille environ de plus
que Florence. Ceux qui portent à
6.400 le nombre des ecclésiastiques
de la ville de Rome n’entendent
parler, sans doute , que du clergé
séculier, car d’après une statistique
dressée il y a deux ans, la population des 101 couvents de- cette
« patrie de nos âmes ■ comma- l’appelait dernièrement l'archevêque
de Tours, comprenait à elle seule
plus de onze mille moines et religieuses de toùtfts >eonleurs. Rome
possède au moins 300 églises, d’autres disent 350x'
à.
Gérant.
«r Pignerol, limpr. C3iiantOT«.