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Cinquième Année.
17 Janvier 1879
N. 3
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Fowi wc ztrtz téinoins. Actes I,
Suivant la vérité avec la charité, Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONKSMENT PAR. AWf On s'abonne
L 3 II l’/wiéripi/v diBz MM. les
TisM6 les pî^ys rie l'CTnion
Amer.ijuft
piisteurs et les libraires de
Tcvrre Pellit?ePtMir I'A'acieWetr»* au Bureau à‘Admitiste aiioc.
Un numéro séparé : iQ centimies-;
Annonces : 25 centimes par ligne.
Les envois d'argent se foiit J>ar'
lettre rec/mmandee ou par
vntMidais sur le Bureau de Aerosa Argentina,
Pour la RÉjDACTION adresser ainsi ; a la. Direction du Témoin , Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Pour l’ADMINISTRATION adresser ainsi : A T Administration du Témoin, Pomaretto ( Pinerolo; Italie.
O m 1X4 a S ï* e.
Quo je sois trouvé on lui. — Correspondance. — Une tolérance conéamnéo,
— Fortifiez-vous dans le Seigneur. —
— Nouvelles religieuses el faits dicers. —
Revue jîoiiiiçwe.
Que je sitis triMiYé en lui .
{Phil. MI, 9)
Que de soucis et, de peines, que
de regrets et de remords riiomrne
s’épargnerait s’il était assez sage
pour regarder toujours du bon
côte' ! La femme de Lot aurait
partagé la délivrance de son mari
et de ses filles, si seulement elle
avait regardé vers Tsobar, la petite, plutôt que vers Sodorae l’opulente. Et si au lieu de soupirer
après les potées de chair de l’Egypte , ie peuple d’Israël avait
tourné avec confiance son regard
vers le pays de la promesse, il
n’aurait pas erré pendant quarante ans dans un affreux désert,
semant par milliers, à chaque étape,
les cadavres d’une génération rebelle et perverse. Mordus par les
serpents brûlants , ceux là seuls
échappaient à une mort cruelle
qui regardaient au serpent d’airain que Moïse avait élevé par
l'ordre de Dieu , comme , neuf
siècles auparavant, celui-là seul
survécut au déluge , avec sa famille, qui crut à la parole de Dieu,
quelque étrange qu’elle lui parût,
sans doute , et quelque extravagante, qu’elle fût aux yeux de tous
les, autres hommes.
L’inexpérience et l’étourderie
de la jeunesse, la présomptueuse
confiance en soi-même de l’homme
.û la force de l’âge , l’affaiblissement graduel de toutes les facultés
chez le vieillard, expliquent suffisamment cette répugnance à regarder constamment du bon côtéCette perpétuelle agitation, celte
activité \4.évreuse à la poursuite
de biens qui n’ont qu’une vaine
apparence, d’.qu but qui change à
tout moment d’aspect et qu’on
n’atteint jamais , tout cela est le
partage obligé de l’homme qui
n’a pas trouve' sa paix en Dieu,
ses consolations dans les promesses
de la parole et son but glorieux
2
.18.
dans « le pris de la céleste vocation de Dieu en Jésus-Christ».
(Phil. III, 14). Mais d’où viennent chez le chrétien lui-môtiie
ces faiblesses , ces défaillances ,
ces abattements auxquels il est
trop souvent livré? Comment, lui
qui sait que « l'Ange de l'Eternel
se campe autour de lui pour le
garantir». (Ps. sxxiv, 7 ; que
«comme son Sauveur a vaincu,
lui-même aussi sera plus que vainqueur en celui dont il a été aimé;
• qu’il peut toutes choses en Christ
qui le fortifie » , comment cet
homme qui croit aux promesses
infaillibles du Seigneur, bronchet-il si souvent et a t il plutôt l’apparence d’un vaincu que d’un vainqueur , d’un esclave que d’un
homme libre ?
C’est pareequ’il regarde trop
fréquemment encore du mauvais
côte. Aussi longtemps que Pierre
a le regard fixé sur Jésus qui lui
a dit « viens », il marche sur les
flots, allant à Jésus. — Mais bientôt
voyant que le vent était fort, affaibli probablement aussi par un
mouvement de vanité, il eut peur
et commença à s’enfoncer. C'est
toujours l’histoire de beaucoup
de chrétiens. U Ange de la chûte
rode autour d’eux épiant le moment propice pour leur infliger
quelqu’une de ces douloureuses
blessures qu’il lui estencore permis
de faire aux rachetés. L’honneur
et l’ignominie, la bonne et la mauvaise fortune, l’abondance et la
disette, la louange et le blâme,
tous les états, toutes les conditions dans lesquelles l’enfant de
Dieu se rencontre sur la terre,
peuvent servir, tour à tour, aux
desseins diaboliques de l’adver
saire. Ce n'est donc que par la
plus infatigable vigilance, par le
soin le plus scrupuleux à «retenir
jusqu’à la fin ce qui l’a fortifié
au commencement », par une lutte
de tous les instants, que le chrétien peut compter sur leur bienheureuse issue de toutes ses épreuves.
L’ennemi des âmes, lui, ne se
laisse jamais décourager; cent fois
vaincu, il revient à la charge,
changeant de tactique, dressant
savamment ses batteries pour abattre les obstacles qui lui barrent
le chemin de la victoire. Et lorsqu’un soldat de Christ, âgé et
rassasié de jours, peut dire avec
Simeon ; • Seigneur laisse maintenant aller ton serviteur en paix
selon ta parole, car mes yeux ont
vu ton salut », — même alors ,
et quelquefois, alors surtout, le
tentateur qui sait que son temps
pour perdre cette âme est désormais très court, lui livre ses derniers et ses plus redoutables assauts. 11 ne dira pas à ce chrétien : « Toutes ces choses que tu
as crues et espérées ne sont que
des illusions; — aucun Sauveur
n’est venu dans le monde, Jésus
de Nazareth n’était pas le fils de
Dieu, il n’est donc pas ressuscité;
ta foi en lui est donc vaine. —
À ces blasphèmes le mourant même
aurait encore la force de répon'dre:
» Arrière de moi Satan ». Au contraire le tentateur,qui est toujours
une très puissante et très subtile
intelligence, exaltera peut-être la
divine grandeur^et l’incomparable
charité de Jésus-Christ, le dévouement sans exemple dont il a fait
preuve envers ceux qu’il voulait
sauver, sa patiente tendresse pour
chacun de ses disciples. — Puis
3
19
il dira à cet homme affaibli par
l’âge ou par la maladie : mon
pauvre ami, voilà ce que ton Seigneur a fait pour toi. — Mais
toi, qu’as-tu fait pour lui? Comment as-tu répondu à tant d’amour
et de soins? Comment lui as-tu
témoigné ta reconnaissance et ta
soumission ? Quelquefois il t’est
arrivé de faire , ou de dire des
choses que les hommes ont acceptées comme des témoignages
éclatants de ton christianisme. —
Mais moi qui étais là aussi, et
qui voyais mieux que d’autres,
j’ai très bien compris qu’il y avait
en toi plus de vanité et de recherche de toi-même que de zèle
pour la gloire de ton Sauveur, et
je ne pense pas qu’il ait pu s’y
tromper lui-même.
C’est peut-être le moment le
plus terrible dans la vie de cet
homme qui sait pourtant, à ne pas
en douter, qu’il a aimé son Sauveur
et qu’il a eu un ardent désir de
le faire connaître aux hommes. Ce
murmure subtil du tentateur l’a
profondément bouleversé. — 11
n’est que trop vrai, il le voit clairement, en repassant dans son esprit sa vie passée , spécialement
cette portion qu’il voulait en consacrer à Dieu, qu'il n’y a rien
qui fût digne d’être offert à celui
dont les yeux sont trop purs pour
voir le mal. Ses bonnes œuvres
lui apparaissent maintenant comme
le linge le plus souillé. Et que de
négligences , que d’infidélités, que
de paroles et d’actes en contradiction avec sa profession de foi !
Il a beau s’accuser de négligence , il a beau se condamner
au tribunal de sa conscience, ce
n’est pas dans cette voie qu’il
retrouvera la paix; la joie du salut
ne lui sera rendue que lorsqu’il
cessera de regarder de ce côté là,
c’est-àdire, à lui-même et à ce
qu’il a fait pour le Seigneur.
Regardez plus haut, dirions-nous
à cette âme affligée et voisine peutêtre du désespoir. Ce qui vous a
donné la vie, le titre d’enfant de
Di eu, et d’héritier du ciel ce n’est
pas ce que vous avez fait ou que
vous ferez encore pour le Seigneur ;
c’est ce que lui-même a fait et
souffert pour vous, c’est la souveraine et libre grâce de Dieu. Vous
êtes-vous imaginé que, ne pouvant
pas payer auparavant le prix de
votre rançon, vous deviez le payer
après ? Du commencement à la fin
vous ne vivez et n’agissez qu’en
vertu de cette grâce qui vous a
été faite. Au lieu de gémir sur
vos misères passées et présentes,
prenez-en sujet de louer et de
bénir les compassions infinies de
votre Dieu Sauveur. Regardez à
lui qui n’a pas changé et qui vous
aime d’un amour éternel. C’est à
cette source seulement que nous
trouvons tout en abondance paix
et joie, patience et courage et cette
espérance qui ne confond point,
a Vous tous les bouts de la terre
regardez vers moi, et vous serez sauvés ; car je suis le Dieu Fort et il
n’y en a point d’autre». Isaïe45,22.
®orrc0|)onbancc
Monsieur le Directeur,
Ce qui m’a aiilrefois empècliê de
répondre à voire vœu, c’est que je
ne voyais vraiment pas de quel secours
je pourrais être pour la rédaction de
notre journal. J’avais beau me creuser
la tête, je n’y trouvais rien que je
4
-?0.
pusse en faire sorlir pour l’utililé on
l’agrément du public. Deux années ne
m’ont pa.s fait plus riche, et si je
me rends à vos instances, c’est uniquement poué faii'e preuve de celle
bonne volonlé que vous voies plaignez
de ne pas rencontrer cliez plusieurs
de ceux, dont la coopération vaudrait
infinimenl mieux que ta'mienne. Ne
comptez pas sur des communications
l'égulières et fréquente.^, et surtout
attendez-vous h les voir deveuir plus
rares encore le jour où frère Jacques,
comprendra qu’il a l'ail acte d’excessive
limidité en se retirant, et qu’il vous reviendra reposé et fortifié.
Il faul, comme iniroduciion au.x
deux ou trois lelires qui se suivi'ont
d’assez près, j'espère, que je vous
raconte cômmeni j’ai été conduit à
vous le,s adresser. C’élail un samedi,
et j’en avais profilé pour aller faire
quelques emplettes à [fignerol. Mais
le temps était affreux; veut glacial,
neige qui vous fouettait le visage et
vous aveuglait. Aussi comme chacun
se bâtait de lerminei' ses petites affaires pour allei' s’abriter quelque part
au chaud ! Or quand le froid e.sl très
vif, qu’on est parti avant jour de la
maison , et qu’on n’a sur reslornac
qu’une tasse de café noir, on sent le besoin d’autre chose encore que de chaleur. C'est la pensée nnanime qui
nous .1 poLis.sés, deux amis et moi, à
nous précipiler ver.s l’humble auberge
OLi nous sommes déjà connus et où
nous savons que nous ne someries pa.s
traités en pays conquis. Par le plus
grand des hasards, deux, connaissance.s
s’y trouvaient déjà, et grâce au temps
détestable qu’il faisait depuis deux jours
nous étions seuls dans une chambre
réchauffée par un bon feu.
Notre séance à table a été passablement longtie et pas .silencieuse du tout;
mais autant qu’il m’en souvient encore
la conversation a roulé essenliellernenl
sur la politique, et si quelq’un nous
avait entendus, il aurait infailliblement
deviné le journal où cliacun de nous
puisait ses principes de gouvernement,
de finances, et même un peu de religion, — Ce qui a eu pour moi le
plus d’intérêt, c’est notre station de
près deux heitres, autour du feu,
que nous avions soin d’alimenter généreusement. C’est là que nous avons
vigoureusement attaqué toutes les
questions d’Cglit-e, d’administration,
de doctrine, de discipline, questions
passées, présentes et futures. Ce sont
surtout les actes de nos deux derniers
Synodes, qui ont été pa.ssés en revue,
épluchés, critiqués, blâmés ou loués.
Les trois d’entre nous qui avaient euxmêmes plus d’une foi, sièges en Synode, au moins pour voler, prenaient
leur revanche du silence prudent qu’ils
avaient gardé au Synode même; il
fallait les ente mire!
L’objet auquel nous avons consacré
le plus de temps et que nous avons
étudié, il me semble, avec plus de sérieux, c’est la question l'elative à l’amélioration de la condition matérielle
des pasleurs et aulre.s ministres des
vallées. A l’observation faite par l’un
de nous que les pasleurs ne sont pas
trop à plaindre, que leur Irailemenl
est très suffisant, un autre se chargea
de répondre par des chiffres (c’est son
fort), et lui prouva, comme deux et
deux font qualie, qu’il était à cet égard dans une complète erreur, et
que c’était une bonté pour l'église de
laisser ses ministres dans un état souvent très voisin dn dénuement. El
comme quelqu’un insinuait que les
amis étrangers ne permettraient pas
que les pasleurs vaudois mourussent de
faim, îl Cul répliqué en chœur par les
quatre antres, que les vaudoi.s devaient
enfin rougir de leur ingralilude et do
leur négligence à remplir l’un des premiers devoirs de membres d’une église.
La conclusion à laquelle nous nous
sommes arrêtés c’est qu’il y a quelque
chose à faire et sans plus de délai,
car il y a plus de,15 mois, que celle
question a été placée sur la conscience
(les vaudois et il ne semble pas qu’elle
ait fait le moindre petit pas. Comme
il fallait s’y attendre nous n’étions pas
au bout, des objections dont l’iin ou
l’autre de nous se faisait tour à tour
l’écho. Que pouvons nous faire par
nous-mêmes? Si peu de chose qu’il
ne vaut pas la peine de commencer.
Nous sommes si pauvres!
5
-21.
l
Celui qui formulaii celle objection
savourail avec un ¡ilaisiv visible la l'uinée d’un cigare qui lirait trop vile à
sa (in. • Pas si pauvr®, s’écria notre
mathématicien, puisque nous pouvons
payer, en .sus des impôts forcés, une
taxe volontaire de 15 à 20.000 francs
par au. » C’était nu argument ad hominem dont notre fumeur sentit toute
la force et dont il eut le bon esprit
de ne pas contester la jusles.se. Seulement il se récria contre le chiOVe
qui devait être, selon lui, e.xtrèmement exagéré. « Pas le moins du
monde, répliqua le calculateur, cl je
m’en vais vous le pionver en dix
minutes ». C’est à ce moment que nous
avons constaté que rions repré,sentions
nos troi.s vallées principales , ce à
quoi non.s «’avions pas pris garde,
lin admettant que la population vaiidoi.se dans les vallées est de 20.000
âmes lie pensez-vous pas, dit-il, que le
iiiati'e pour ceni de cette population
ail usage de labile et doit consommer
pour un miniiTuirn de 5 centimes par
tête et par jour? Or cela fait précisément environ quinze mille francs par
an. Si donc on parvenait à assigner
une destination utile â cette somme
qui s’en va maintenant en fumée, il
y aur ait de quoi venir en aide non
seulement, aux pasteurs, mais aussi aux
régents qui ne sont pas plus h leur
aise depuis qu’ils sont au bénéfice du
salaire légal. — Comme je n’élais
pas, pour mon compte en-mesure de
contester rexaclilude do ces calculs
de noire homme d’affaire, je les ai acceptes sous bénéfice d’invenlaii'e, mais
j’avoue que j’ai été IVappé de l’idée
que si nous savions mieux éviter les
dépenses superflues, nous aurions le.s
moyens de faii’e beaucoup de bien
sans nous imposer le moindre sacrifice
autre que ceux que peut-être nous
supportons inainlenanl. C’est le principe que no.s plus capables et nos plus
honnêtes hommes d’Etat voudraient
faire prévaloir dans nos iinaces. Noms
aurons tout à gagner :'i l’adopter dans
notre petit monde et à la pratiquer
conragetisemenl. S.
îliic tolérancc conilaninée
\'IJnità Callolica parle clairement.
«Nous prétendons, dit ce journal, l’obsenfalion rigoureuse du premier article du Statut qui déclai'e « la religion calholiqne, aposlolique , romaine
seule religion de flitat. » Cet article
est la condamnation du libéralisme,
pareequû le libéralisme met siii' la
même ligne le bien et le mal, la vérité et l’eri'enr, et donne les mêmes
droits au vrai cl au faux, à ce qui est
bon et à ce qui est mauvais. Au contraire le Statut reconnail le vrai, le seul
vrai, et accorde à peine à l’erreur
celle toléi'ance qui est imposée par la
condition des temps et des personnes «.
Nous n’avons aucune illusion à nous
faire à l’égard du parti papiste; il est
lonjonrs animé de la même intolérance
envers ceux qui sont hors du giron
ou du sein de l’Eglise romaine.
Ecoulez: l’Eglise romaine est le seul
vrai, c’est la vérité, c’est le bien,
quant aux antres églises, c’esl-à-dire
les églises prote.slanles on évangéliques
au dire de à peine tolérées
par le Statut, elles sont l’erreur. El
si le papisme ne les persécute pas, si
le Statut les tolère, c’est la faute de
la condition des temps et des hommes.
Mais que celle condition vienne à changer et que le vent souffle favorable
à l’Eglise de Rome, nous pouvons
être certains que les églises évangéliques ne seront pas à peine tolérées ,
mais point du tout supposées, et
comme elles sont rnainlenant furieusement haïes, elles seraient alors horriblement persécutées.
L’intolérance dé l’église romaine,
vient de ce qu’elle prétend avoir seule
la vérité, seule le moyen de sauver
les hommes. « Hors de moi, point de
salut, tt Elle a dans son sein et à sa
tête, le prétendu Vlcab'e de Christ,
elle peii.se pai' là même avoir Gbrîst,
et se menant liardimcnl à sa place,
elle dit; « Celui qui n’est pas avec
moi, est conlrc moi. » El si elle se
contentait de dire, mais elle veut agir
et se faire le bras vengeur de Dieb,
en cberclianl à extirper ou à réduire
6
.22
à néant quiconque n’esl pas avec elle.
Quand elle a les mains et les pieds
liés, elle se limite à invoquer le feu
du ciel, mais que le pouvoir lui relonriie en mains, et elle met le feu
à (oui ce qui est à présent, bien mal"l’é elle non pas à peine, mais loul à
fait toléré, et même grâce à Dieu,
traité avec équité, sous le sceptre de
rois qui aiment la justice et la droiture, et pour lesquels nous prions de
loul notre cœur.
Ah! certes, si l’église romaine avait
3uelque chose de la sainteté et de la
ouceur de notre Sauveur et Maître,
elle ne repousserait point et ne voudrait point anéantir eeux qui par la
prédication de l’Evangile font la guerre
aux puissances de Satan , et elle pourrait dite d’eux; • Celui qui n’est pas
contre nous est pour nous. • Luc. ix.
Mais ayant reconnu que la Bible lue
et méditée par le peuple est son plus
dangereux ennemi, elle doit traiter
en ennemis tous ceux qui s’efforcent
sincèrement au nom de J. C. de chasser les démons, c’est à dire d’extirper
de leurs cœurs et de celui des autres
les germes de vice et d’erreur que
Satan y a déposés.
Ne montrons pas les poings à nos
compatriotes catholiques selon le pape,
mais comme ils nous montrent les
dents et les griffes, efforçons-nous de
les amener à la connaissance de Celui
qui est doux et humble de cœur.
Forliflez*vous dans le Seijjncur .
Ephfes. VI, 10.
Nous sommes donc faibles, amis
lecteurs, puisque la Parole de Dieu
a besoin de nous exhorter à nous forlifierr Ah ! oui, bien faibles, faibles
en notre corps qui est sujet aux maladies, à la mort et à la corruption ,
faibles en notre intelligence si aisément obscurcie par le péché, et suilout faibles en notre cœur qui ne peut
à lui seul résister à la tentation. Nous
qui pensions être forts, nous qui allions affronter le péché nous croyant
capables de le vaincre par notre énergie
propre et par notre vertu ! Fortifionsnous , non pas en nous-mêmes , qui
ne sommes que faiblesse quoique nous
présumions souvent de pouvoir nous
tenir debout tout seuls; mais clans le
Seigneur qui est la source de la force,
qui est le Tout-Puissant. Confessons
notre faibles.se et alors nous serons
forts de la force que Dieu nous donnera
en réponse à nos prières ; nous pourrons tout par Christ qui nous fortifie.
Nos temps sont en sa main , nous
dit l’auleur du Psaume sxxi, v. 10.
Notre vie est en sa main , peut l’abréger ou l’allonger, la rendre heureuse par sa miséricorde, ou rnalheu
l'cuse en retour de nos péchés, C’e.st
lui qui fait mourir et vivre. Mais il
nous olfre la vie, — une vie pleine
de force, — pourvu que nous la cherchions auprès de lui.
C’est liés heureux pour nous que
nos temps ne soient ni entre nos mains
ni entre celles de nos .semblables, surtout pas en celles de nos ennemis. Je
le prie que nous tombions en Ire les
mains de l’Clerne! ; car ses compassions sont en grand nombre , et que
je ne tombe point entre les mains des
hommes (11 Samuel xxiv, 14 ). Voilà
ce que choisissait le roi David, et ce
que nous devons choisir, si nousvoulotts être épargnés et forliliés. Approchons-nous de l’Elernei , — tenonsnous constamment auprès de lui, et
ce sera un excellent moyen d’être fortifiés en lui.
Il est puissant pour nous délivrer.
Celui qui a délivré Israël de l’armée
de Pharaon et des eaux de la Mer
Bouge, celui qui a délivré Noé des
eaux du déluge, est Tout puissant aussi
pour nous délivrer des dangers que
nous courons à chaque instant.- Celui
qui a donné du blé aux Egyptiens, qui
a fait descendre la manne du ciel poui'
nourrir son peuple et qui a fait sortir
l’eau d’un rocher pour étancher sa soi!',
ne nous laissera manquer d'aucune
chose nécessaire. Il noiis délivrera de
la faim , de la soif, cl de toutes nos
angoisses. Nous n’aurons point de disette pourvu que nous le reconnaissions
toujours comme notre bon Berger. La
nourriture qu’il nous donne pour le
7
.93,
corps comme pour l’âme est très forliQanle. Sa Parole restaure l’âme et
la rend capable de vaincre dans la
grande liiüe contre le péché. Veux-tu
être fort, ami lecteur? —Nourris-toî
bien de la bonne Parole qui sort de
la bouche de Dieu et lu seras fortifié
en lui, — lu seras un homme fort et
vaillant. Mais si lu fais jeûner ton
âme, si tu la prives pendant des jours
et des semaines, de la nourriture spirituelle dont elle a besoin , il ne faut
pas l’étonner si lu es faible , faible ,
jusqu’à tomber.... à chaque instant
dans le péché.
Tu as un grand ennemi à combattre,
il est rusé comme les vieux serpents,
il est fort cotnttie les lions qui rugissent, comment le vaincras-tu, si lu ne
cherches la force auprès de Dieu et si
tu ne lui dis chaque jour : Délivre-moi
du malin 1 Oh delivre-moi 1
Mais n’oublie pas que celui qui est
puissant pour délivrer, l’est aussi pour
punir ceux qui lui résistent et ne veulent pas de la force et du secours qu’il
leur offre. Il n’a point épargné autre
fois les hommes corrompus indifférents
et inci'édules. Il les a fait périr par
les eaux du déluge, il les ajconsiimés
par le feu dé sa colère dans les villes
de la plaine où se trouve maintenant
la mer Morte. Un déluge plus redoutable, — un déluge de feu, — attend
les hommes corrompus, indifférents et
incrédules. Us n’échapperont point, —
— à moins qu’ils ne se convertissent ,
— car le Dieu Vengeur est puis.sant
pour punir tout comme pour délivrer.,
Et que nous en avons besoin de sa
force 1 Comment pourrions-nous sans
elle supporter les épreuves , |Ies douleurs et les afflictions que nous allirenl nos péchés ? Comment pourrionsnous le servir d’une manière persévérante ? Notre espérance même nous
abandonnerait. Console-toi mon frère,
Sa bonté n’est pas épuisée, sa parole
n’a pas pris lin, le Dieu fort n’a pas
oublié d’avoir pitié , il n’a pas re.sserré
ses compassions par son courroux ( Fs.
ixxvii, 9-10 ). 11 est encore le Dieu
des délivrances. Espère en lui. Invoque
son nom. Forlifie-toi dans te Seigneur!
Houwcllee relij«u0C0
et faits divers
Turin, Gum'a à Tivrognerie. Lundi,
6 janvier, a eu lieu , dans une des
salles du Palais de Ville, un meeting
présidé par le général Crodara-ViscoiUi,
pour la répression de l’ivrognerie. A
la suile de nombreux et éloquents discours un ordre du jour a été volé dans
le sens d’inviter le comité promoteur
à provoquer de la part du gouvernement du Roi , la présentation aux
Chambres d’un projet de loi visant à
la répression de ce vice. Excellente
chose, comme point de départ, mais
parfaitement inutile, si l’on s’arrête là I
— Semaine de prières. Si, dans celte
Eglise, comme probablement dans beaucoup d’autres , le nombre des intervenants aux réunions de prière de la
première semaine de janvier n’a pas
été, il s’en faut de beaucoup, ce qu’il
aurait pu et dûjêtre , il a été cependant
assez considérable, chaque soir, pour
qu’il soit permis d’espérer que celle
semaine ne se sera pas écoulée, sans
laisser après elle des bénédictions. Ce
qui a manqué , dans un sens, plus
encore que les inlervenanis, ç’a été ,
comme presque toujours en pareil cas,
la part active qu’on aimerait tant à
voir prendre à des réunions de ce
genre, par d’autres encore que par
les personnes officielles : pasteurs ou
régents.
France. Départ de Missiannaires. —
Deux élèves missionnaires MM, Marzolf
et Dormoy ont reçu l’imposition des
mains, le 10 de ce mois, dans le temple
de rOraloire à Paris, avant leui dé
part pour le. Sud de l’Afrique. C'est
M. le pasteur de Pressensé qui a prononcé le sermon de consécration.
Ecosse. Une amie dévouée de l'Eglise
vaudoise. — Miss Margaret Bruce d’Edimboiifg., vient de lui être reprise.
C’est le 30 décembre derniei; que notre
vénérée sœur s’est endormie au Seigneur en qui elle avait mis son espé-
8
^.24
nince. Ceux qui onl eu l’avantage de
la eonnaîlt'e d’uu peu près savent ce
qu’elle réunissait, dans sa personne ,
de bonté, d’amabilité, de culture tout
autre que commune , de distinction
exquise, et surtout de l'oi ardente et
d’entière consécration à ce Jésus dont
on pouvait bien dire avec raison qu’il
était csa vie". — Son départ, qui
ne peut pas se dire, inattendu, vu son
âge déjà avancé, est une grande perle
pour les siens et pour nous, mais un
gain plus grand encore pour elle. Qu’il
soit aussi pour tous la source la plus
abondante de consolation , vraiment
efficace !
Allemagne. Une noble exislenœ vient
de s’éteindre en Allemagne , celle du
cornle Adalbert de Recks, décédé le
10 novembre dernier, à i’àge de 84
ans. Possesseur de plusieurs châteaux
11 les avait transformés en autant de
maisons de charité destinées : deAix à
l’enfance abandonnée , une aux idiots
et un quatrième à une institution de
diaconesses.
Deux journaux ayant pour but, l’un
de populariser les œnyres chrétiennes,
l’autre de mettre l'Evangile à la portée
de^ enfants étaient, en outre, publiés
par le comte depuis une cinquantaine
d’années, k une charité sans bornes
le noble défunt joignait une foi pleine
d’enliiousiasmé qui jusqu’à sa mort
s’épancha en de pieux cantiques et
dans des prières d’une simplicité en
fantine et souvent couronnées par les
exaucements les plus remarquables.
&ÇOUC folttrtjuc
Mtatte. — Les Chambres ont dû se
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rouvrir le 14 pour s’occuper, comme
nous l’avons dit, du budget des travaux-publics et des chemins de fer à
construire. — Depretis a été assez
indisposé pendant les vacances iparlamenlaires. Cairoli a convoqué les 189
qui ont approuvé sa politique afin de
s’entendpe sur la ligne de conduite à
tenir envers le ministère Depretis. Il
est peu probable que tous les 189 répondent à l’appel. A défaut des discussions parlementaires, les journiiiix
s’occupent de l’encyclique du pape
Léon XIll contre les tendances socialistes et internationalistes. Le pape fait
remonter la cause principale des misères et des crimes politiques de notre
temps à l’abandon de la foi catholique
et spécialement à la réforme protestante du XVI® siècle. Inutile de réfuter
de telles assertions mises en avant sans
preuve aucune. Le pape parle du reste
avec beaucoup de modération des rapports des Etats laïques avec le Saint
Siège et invite les peuples à la soumission et à l’obéissance aux autorités
établies. C’est un langage tout autre
que celui de Pie IX. Il y a changement de méthode pour arriver au même
but c’est-à-dire au triomphe des principes liltramontains du Syllabus.
Une lettre de Bertani à Sella est
aussi l’objet de beaucoup de commentaires.
On attend avec anxiété les révélations du ministre des finances, M. Magliani qui doit confirmer ou contredire les prévisions de son prédécesseur
Seismit-Doda,
Wrtgnve. — il y aura quelques
modifications dans la politique du cabinet Diifaiire.
Anffieterre. — Rien de nouveau
dans l’Afghanistan. Les difficultés commencent et les armées anglaises ne
sont pas encore à Caboul.
Allewnagne. — Beaucoup d’intertionalistes, 60 environ ont été éxilés,
beaucoup de sociétés ont été supprimées, une foule d’ouvrages séquestrés.
Erkbst Kobirt, Gérant et Administrateur.
i'iguerol, Impr. Chiautore et Ma.scarelli,