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Année XVI.
N. 14
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lePael.H. Meille, Torre Peiitee
et pour ridiMinlstral-îon à M
Elisée Costabel, Torre Pellice
Avril 1890
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Aet. 1,6 Suivant la vérité avec la charité. Eph, XV, 15, Que ton règne vienne. 9lAtt/li. VI, 10
Sommaire:
Üne fois mort, mais aujourd’htii vivant —
•* AlHanco Evangélique (3.e article) — L’Armée dui Salut à,Paris — Chronique vaudoise fyn N^OB^elles religieuses — Revue
Politique — Annonce.
Une fois mort, mais aojo
Oui, il a été mort; il n’a pas seulement été dans l’état de quelqu’un
dont «l’âme est triste jusqu'à la mort»,
il h’a pas seulement été amorti, anéanti
par les coups de bâton et les coups de
fouet, il a été crucifié, et le supplice
de la crucifixion a fini par la mort.
Jésus « ayant jeté un grand erj rendit
l’esprit ». Les soldats qui s’approchèrent des crucifiés pour les finir en
leur brisant les jambes, regardèrent
le Seigneur Jésus et ils se dirent :
Epargnons-nous la peine: il est mort.
Les femmes pieuses, les hommes,,
charitables, le disciple favori, qui
descendirenf J. G. de la croix et qui
avaient tout intérêt à reconnaître si
par hasard quelque étincelle de vie
était restée en lui, n’y en aperçu- y
rent point. Le maître qu’ils soulevèrent dans leurs bras, qu’ils portérent au sépulcre voisin, qu’ils dépo- ^
sérent tout doucement sur un lit
taillé dans la roche, le maître dont
ils enveloppèrent la tête dans un
sùàirë, était bien mort. • ,
Oui, le sacrifice a été complet.
Sache-le bien, toi qui contéftiples
ce sacrifice, qui connais celui qui
l’offre et pourquoi il l’offre, et qui
néanmoins ne veut pas l’accepter
pareeque tu ne veux pas renoncer
à tes péchés; ce ne sont pas seulement ces péchés qui s’élèveront
contre toi au jour du jugement, ce
sera le grand péché d’avoir méprisé
l’amour de celui qui pour toi n’a
reculé devant aucune souffrance,
devant aucun opprobre, de celui qui
t’a aimé jusqu'à la mort. i ;'- ■
Mais sache-le, pauvre âme erfeyâhte et pourtant inquiète, anxieuse,
ne pouvant trouver ton repos dans
l’assurance que tes péchés, tous tes
péchés te sont pardonnés; tu aurais
des motifs de craindre, ou plutôt tn
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n’aurais aucun motif d’éspérer, s’il
n’était pas venu sur la terre, et
même, si y étant venu et y ayant
souffert, il n’était pas mort, Mais il
est mort, non pour ses péchés, mais
pour les péchés des^ hommes; et tu
voudrais que ce sacrifice, une fois
accompli, ne servît à rien, ne servît,
pas à tout; tu voudrais que la force
de ton .péché fût invincible, que
la vertu du sang de l’Agneau fût
trop faible pour l’ôter? Ne sais-tu
pas qu’ « étant entré une seule fois
dans le lieu trés-saint, avec son
propre sang, il nous a obtenu une
rédemption éternelle^
11 a été mort, mais maintenant
il est vivant. Le matin du troisième
jour après que la pierre du sépulcre
avait été roulée sur l’ouverture de
son tombeau, il est ressuscité. Nous
citons ici deux témoignages irrécu^ sables de la réalité de ce fait. Le
premier est celui de Saul de Tarse :
«Il a été vu de Céphas, affirme-t-il,
ensuite des douze; après cela il a
été vu de plus de cinq cents frères
en une seule fois, dont la plupart
sont encore'vivants et quelques uns
sont morts. Depuis, il se fit voir à
Jacques et ensuite à tous les apétres,
et après tous il m’est apparu comme
à un avorton. Or qu’était celui qui
s’appelle, dans son humilité, un avorton? C’était un des caractères les
plus droits, une des consciences les
plus délicates une des têtes les mieux
équilibrées, une des intelligences les
plus claires et profondes qu’ait jamais
produits l’humanité. Et de plus, c’était un ennemi acharné. Et l’on voudrait que cet ennemi qui persécutait
les Chrétiens dans l’espoir que la mémoire de leur Maître disparaîtrait de la
surface du monde en même temps que
son cadavre se dissoudrait sous terre;
l’on voudrait qu’il eût prêché le fait de
la résurrection, et qu’il eût donné
sa vi^ pour maintenir la réalité de
ce fait, s’il n’avait pas vu Jésus
Christ vivant? —■ L’autre témoignage
c’est celui de l’Eglise. Cette église,
malgré ses divisions, ses misères
sans nombre, elle a pourtant été,
depuis le jour de sa fondation, et
elle est encore aujourd’hui, le levain
qui travaille l’humanité, le sel qui
la préserve de la corruption, la lumière qui l’éclaire, la colonne qui
la soutient, la voix qui la console,
la vertu qui la sanctifie. Voyez-la
cette église dans sa marche conquérante en avant, n’ayant rien à proposer à l’humanité qu’une doctrine
qui est la condamnation ouverte,
absolue de tous ces péchés, auxquels elle tient comme aux biens
les plus précieux , une doctrine
qui demande à l’homme de s’humilier, d’accepter un don gratuit,
de renoncer à lui-même,, de se donner pour Dieu et pour ses frères,
une doctrine bien faite, semble-t-il,
pour être rejetée de tous; voyez-la
cependant remportant, année après
année, d’éclatantes victoires. Cette
église, elle possède donc une vertu
surhumaine, divine, Demandez-lui
maintenant quel est le fondement
sur lequel elle repose: Jésus-Christ
mort et ressuscité, vous répondra-telle. Demandez-lui encore quel est
l’esprit qui Tanime et lui donne sa
puissance? — Jésus-Christ vivant. Et
le fait de la résurrection ne serait
qu’un mensonge, et Jésus-Christ vivant ne serait qu’une illusion?
11 est vivant! Souviens-t-en toi
3
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— 107 —
qui tout en connaissant la volonté de
ton Dieu, conduis une vie de péché.
Il est vivantf il te voit, il te suit, il
te pénétre, il sonde ton cœur et tes
reins; et c’est devant lui que tu
devras certainement comparaître. Lis
encore une fois Rom. 14 :10. O mon
frère, cela ne t’effraie-t-il pas?
Il est vivant. Compte là dessus.
Chrétien, compte toujours là dessus.
Si tu es dans la détresse, ne sachant
quel chemin prendre, à quoi te décider, pense que tu as un Conseiller
vivant; si tu perds ceux que tu
aimes, et si ceux qui restent avec
toi, bien loin de rendre ton existence
heureuse la remplissent d'amertume,
pense qué tu as un Frère vivant;
si tu te sens tout près de succomber
sous des afflictions soudaines, ou
même sous le poids du labeur journalier, pense que tu as un Soutien vivant.
Si déjà tu entrevois le terme de ta vie,
l’entrée de la vallée sombre ; pense
que tu as avec toi le Vivant, celui
qui a vaincu pour toujours la mort
et le sépulcre. Frère, rapproche-toi
toujours plus du Vivant, tiens-toi
serré à lui, vis avec lui, jusqu’au
jour bienheureux où tu le verras
face à face, où le contemplant tu
lui seras fait semblable, et où tu
deviendras vivant comme lui au
siècle des siècles.
H. M.
ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE
L’action bienfaisante de l’Alliance
Evangélique s’exerça aussi en faveur
des chrétiens opprimés, et ici nous
ne pouvons citer que quelques-uns
des faits intéressants indiqués par
M. Arnold.
Il n’est pas nécessaire de rappeler
à des Italiens la libération des époux
Madiai, et l’on sait aussi quel fut
l’heureux résultat de l’intervention
en faveur de Matamoros et de ses
compagnons que la catholique Espagne avait condamnés à 20 ans de
gaière parce qu’ils avaient osé lire
la Bible. La reine Isabelle avait refusé de recevoir la députation de
l’Alliance Evangélique et déclare
qu’elle préférait qu’on lui coupât la
main droite plutôt que de signer le
décret de libération. Les membres
de la députation de l’Alliance étaient
en prière et allaient quitter Madrid
lorsqu’ils entendirent annoncer dans
la rue'la vente d’un bulletin extraordinaire en tête duquel se trouvait le décret qu’on n’espérait plus
obtenir.
En Turquie Lord Stratford Redliffe obtint la libération d’un jeune
mahométan emprisonné et torturé
à cause de sa foi. Enfermé dans un
sombre donjon, ce jeune converti
était menacé d’être jeté dans un puits
dont on lui montrait la profondeur
au moyen d’une lampe.
■— On vous donne cinq minutes
pour renoncer à votre foi, disait le
gouverneur à ce chrétien placé nupieds, sur les dalles froides, entre
deux gendarmes.
— Jamais, je ne renoncerai à Jésus-j^hrist.
— Dans ce cas vous mourrez.
Il tint ferme, car il sentait que
le bras de l’Eternel était avec lui.
A cet instant un violent coup de sonnette annonça l’arrivée d’un messager
qui apportait l’ordre de mise en liberté.
Nicolaki Effendi était emprisonné
à Trébisonde où ses biens avaient
aussi été confisqués. Un télégramme
du sultan, obtenu par l’intercession
de l’Alliance Evangélique, annonce
sa libération et il rentre chez lui.
— Vous n’allez pas reparler du
nom cle Jésus, lui dit le gouverneur,
— Si vous ne me permettez pas
de parler de Jésus, vous ne sauriez
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- 108
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me défendre de vivre sa vie, répondit Nicolaki.
A Erzerum, c’est un maître d’école qui est emprisonné pour sa foi,
qui est délivré et qui s’en vient
annoncer l’Evangile à Constantinople.
— Quand est-ce que cette Alliance
aura cessé de nous importuner, demanda un jour le haut fonctionnaire
turc à l’ambassadeur protestant?
— Quand elle aura obtenu le redressement de tous les torts faits à
la cause de l’Evangile.
L’on sait ce que les Protestants
souffrent en Russie, surtout dans
les Provinces Baltiques. Nos frères
en la foi sont persécutés, envoyés
en Sibérie, et il est très-difticile
d’arriver jusqu’au Czar qui ne reçoit
pas ou éconduit poliment les députations de l'Alliance. Un mémoire
transmis à l’Empereur, lors d’un séjour à Copenhague, fit prendre en
considération la cause des protestants
et Pobedonozeff, procureur du Synode orthodoxe, répondit que la Russie est le seul pays où l’on comprenne
^ la liberté religieuse. Tous sont libres d’embrasser la foi catholique
▼ grecque; il est seulement défendu
d’y reno.ncer en devenant protestant.
Prions pour nos frères de Russie;
l’Eternel régne et il les délivrera.
En Persë les Nestoriens convertis
étaient persécutés, leurs chapelles
avaient été abattues et leur vie ^tait
en danger. L’ambassadeur anglais
intercède auprès du Shah qui lui
fait des questions.
— Qu’est-ce que cette Alliance
Evangélique qui ose s’approcher de
moi pour me parler de mes sujets?
— C’est une union de chrétiens
de tous peuples.
— Protestants?
— Oui.
— Ij’on m’avait dit que les protestants ne faisaient que disputer
entr’eux.
— L’Alliance Evangélique unit
au contraire les chrétiens entr’eux
et procure leur bonheur.
— Que me conseillez-vous de
faire?
— L’Alliance est très-persévérante
et, n’abandonne pas une cause avant
d’avoir réussi A.....
— Dans ce cas il vaut mieux répondre sans retard.
Sa Majesté fit une enquête, trouva
que les faits mentionnés dans le
mémoire étaient exacts, que les convertis au christianisme étaient d’excellents sujets et qu’il fallait les protéger.
— Je donnerai, dit-il, la première
contribution pour rebâtir leurs temples.
Il donna en effet, L. 2500 et son
exempte fut suivi par les ambassadeurs. Les chapelles furent rebâties,
et l'o« ne porta plus atteinte à la
liberté religieuse.
Encore un détail sur la France.
Après la Conférence internationale
qui avait eu lieu à Paris, une députation de l’Alliance Evangélique alla
remercier Napoléon III pour la protection accordée.
— Je vous suis reconnaissant d’avoir amené tant d’illustres étrangers
dans ma capitale, répondit l’Empereur.
Il y aval t sans doute là quelque chose dé plus que de la simple politesse,
car, quelques années après, un fonctionnaire impérial alla à Londres
annoncer au Comité central de l’Alliance Evangélique qu’une Exposition
Universelle allait être ouverte à Paris
en 1867 et que, dans son enceinte,
un terrain suffisamment spacieux
était offert par l’Empereur pour que
les protestants pussent y bâtir leur
chapelle. L’Alliance Evangélique fit
construire un lieu de culte dans lequel
120,000 personnes entrèrent pour entendre la prédication de l’Evangile en
diverses langues. Parmi ces auditeuz’s
se trouvait M. Mac AU qui fit
plus tard une œuvre bénie au profit
de la classe ouvrière.
Lors des Expositions subséquentes
(1878-1889) le gouvernement de la
5
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République n’ayant pas accordé de
local, l'Alliance Evangélique bâtit en
face de l’entrée une chapelle où l’Evangile fut annoncé.
Et. Bonnet.
L’ARMÉE DU SALUT À PARIS
{Cont. et fin, v. N. 13).
Nous sommes sortis révoltés au
delà de toute mesure, et pour ma
part, je n’ai pu me tenir d’exprimer
mon indignation aux sujets de la
troupe que j’ai rencontrés à la porte.
Car il ne faut plus se leurrer : l’Armée du Salut ne saurait aujourd’hui
être traitée autrement que comme
une écœurante parodie religieuse
qui fait plus de mal à la cause de
l’Évangile que ne lui auront fait
tous les fanfarons de la libre pensée
ou du matérialisme. La prière n’y
est même pas respectée: on y glorifie non Dieu mais l’Armée, et
pour que cela ne passe pas inaperçu,
un coup d’œil de la maréchale lancé
au bout de certaines phrases, réveille
la claque assoupie qui se tient sur
l’estrade et qui éclate en « Amen ».
C’est avec une profonde amertume
que je trace ces lignes; elles ravivent en moi les sentiments très douloureux éprouvés au cours de cette
visite qui sera, jespère, la dernière
à l’Armée du Salut. Si j’ai écrit ces
impressions, c’est plutôt par devoir.
Il y a dix ans, en effet, au travers
de l’antipathie déclarée qu’avait soulevée parmi le protestantisme évangélique l’Armée du Salut en France,
quelques voix plus modérées se sont
fait entendre, invitant à examiner
avant de condamner, et à tâcher de
trouver et de retenir ce qui pouvait être bon. J’étais du nombre.
Aujourd’hui, j’ai vu ce qu’est devenu l'Arinée. Il y a dix ans on pouvait croire en dépit de leurs égarements — à la piété et au zèle de
« ces frères » : aujourd’hui je ne
pense pas qu’avec quelque bon sens
on le puisse. Il faut les plaindre.
Mais ce qu’il faut aussi, c’est que
nous, chrétiens évangéliques, laïques
et pasteurs, qui désirons l’avancement du règne de Dieu et qui y
travaillons nous déclarions hautement
et publiquement répudier toute espèce de solidarité avec ces malades
et ces convulsionnaires. Je dirai plus;
Ma conviction est que tous ceux
qui ont assisté aux exercices de
1 Armée du Salut, sont vaccinés à
tout jamais contre une évangélisation
possible. En effet, supposez qù’après
avoir entendu honteusement prostituer le nom de Dieu et du Sauveur dans ces réunions charivariques, ils entrent dans une Salle
Mac-AU, de deux choses rune:oubien
ils resteront pour troubler l'ordre,
ou, s’il voient qu’on ne peut pas « y
rigoler un brin» comme à rArmée
du Salut, ils sortiront sans avoir
rien écouté. C’est pourquoi aujoud’hui que l’Armée du Salut nous
montre décidément le fond de son
sac, qu'il n’est plus possible de nourrir une illusion quelconque à son
égard, j’estime qu’il est de notre
devoir à tous de la combattre urhi
et orbi par tous les moyens légitimes possibles, avec la conviction que
nous ne pouvons rencontrer dans
l’œuvre de l’Évangélisation de plus
grand obstacle que celui causé par
la seule présence de cea fantoches
de
l’Evangile.
Daniel Courtois.
Chronique Vaudoise
Le i4 Mars à Saint-Jean. —
Cette année nous n’avons pu fêter
le 17 Février: la malheureuse influence nous en a empêchés. Nous
nous sommes quelque peu consolés
en pensant qu’après le 17 Février
viendrait le 14 mars.
En effet il est venu ce beau jour
de fête, qui a fait palpiter des cen
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taines d'enfants. C’est huit heures :
de différents côtés on voit arriver,
les uns après les autres, lés nombreux
groupes d’élèves, qui, bannières déployées,' joyeux et contents, se dirigent vers les Blonats, au rendez-vous
général.. Nous y voyons toutes les
écoles de quartier, les trois écoles
des Ayrals et celles des Blonats (1).
Le défilé se forme dans la cour, on
traverse le village, on se rend à
l’église. M. le pasteuf Gay et M. Parander, ainsi que l’inst. J. P. Peyrot,
adressent la parole aux élèves, en
leur montrant les nombreuses bénédictions que nous rappelle ce beau
jour, ainsi que les devoirs que nous
devons remplir. Cette première partie
de la fête se termine par les cris
de Viva il Rel et par la prière, prononcée par M. Long, instituteur.
Maintenant c’est le tour des élèves:
Récitations, dialogues et chants patriotiques; le tout avec entrain, force
et 'jovialité, nous occupe et nous
amuse pendant deux heures environ;
après quoi nous partons tous ensemble pour faire une promenade. On
passe par les Nazerots, les Ayrals,
pour rentrer aux Blonats du côté
du midi. C’était beau de voir les
deux cent cinquante ou trois cents
élèves bien alignés, deux à deux,
avec leurs ijrapeauxflottants, marcher
en ordre, entonnant des chants patriotiques et criant: Vive le R()i!
Vive le i4 Marsl Les plus fringants
et même les plus rétifs sont soumis
et dociles aujourd’hui; et ceux qui
d’ordinaire se chamaillent, sont parfaitement d’accord; les langues se
dérouillent librement: Pwe le Roi!
Vive le i 4 Mars 1
Au retour nous rentrons dans la
cour des écoles, transformée en réfectoire improvisé, où chaque élève
trouve un siège, reçoit un joli pain,
du fromage, une orange et la jolie
(1) Il n’y miinquait que Técole des Mourcioua: un
deuil récent a empêché M.lle Lydie Goatabel de prendre part à îa fête. Qu'elle reçoive ici, ainsi que toute
sa famille, l’expression de notre sympathie chrétienne.
brochure intitulée Les Vaudois en
Î689, que le Consistoire de SaintJean a bien voulu distribuer à tout
le monde, y compris les maîtres et les
maîtresses, ce dont nous le remercions
vivement.
Voilà comment s’est passé le 14
Mars à Saint-Jean; nous souhaitons
qu’une pareille fête puisse se renouveler toutes les années et dans ce
même jour. Non seulement l’anniversaire du roi est plus éloigné de
la fête de Noël que le 17 Février,
et nous avons plus de chance d’avoir
le beau temps à cette époque; mais
le fait que cette fête nationale est
célébrée d’un bout à l’autre de l’italie, excitera l’enthousiasme de nos
jeunes enfants,, et réveillera de bonne
heure leurs sentiments patriotiques.
Vers trois heures de l’aprés-midi
de cette même journée, tous les instituteurs et institutrices de la Commune se rendirent aux Ayrals, oû
nous attendaient déjà,les maîtres et
maîtresses des écoles de Luserne.
Le but de cette réunion était celui
d’entendre la lecture du procès-verbal de la séance du 22 décembre
dernier, et celle d’un travail trèsintéfessant, présenté par M. L. Long,
sur les meilleurs moyens d’obtenir
le silence dans les écoles.
La prochaine séance aura lieu,
D.V., le mercredi, 14 Mai aux Ayrals
à 4 heures du soir, et l’on examinera quels sont les meilleurs moyens
d’intéresser tes parents des élèves à
nos écoles. (1)
Que Dieu veuille bénir tout ce
qui a été fait le 14 Mars à SaintJean, et nous donner souvent de
semblables journées.
POEÏRY.
{1> .Te dirai ici en passant, pour ceux qui ne le savent paa encore, que chaque deux ou trois mois tous
les instituteurs et institutrices de la Commune se
réunissent aux Ayrals en conférence, pour étudier les
questions les piqs importantes ayant trait à l’éducation- et à renseignement dans nos écoles.
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7
- 111
Nouvelles Religieuses
Converti par un tableau. — Dans
se,s « faits divers » la Semaine Religieuse, rapporte le trait suivant:
« L’an dernier on exposait à New
York le fameux tableau de Munkacsy,
le Christ devant Pilate. Un simple
marin, homme grossier et vicieux,
s’était laissé persuader à Venir voir
ce tableau dont on faisait tant de
bruit. Il paya le prix d’entrée à une
dame qui était dans l’antichambre
et pénétra dans la salle d’exposition,
où il se trouva seul. Ses yeux s’attachèrent sur la mystérieuse figure
du Christ, et peu à peu, l’émotion
succédant à l’étonnement, il finit par
tomber à genoux. Et quand il sortit
de là il éprouva Je besoin de dire
à la dame qui avait reçu son argent
qu’avec i^ide de Dieu, il venait de
commerifcér une nouvelle vie. — Si
ce fait est authentique, il montre
qu’il doit y avoir une sorte de culture préparatoire chez ce peuple
des Etats Unis d’Amérique, des impressions religieuses de jeunesse,
peut-être des souvenirs du foyer et
de l’Ecole du Dimanche qui malheureusement font défaut en Europe,
surtout dans lés pays catholiques.
Ce sont là des germes cachés et
comme perdus, que le Saint Esprit
peut faire éclore au moment où l’on
y pense le moins.
Une martyr de l’Evangélisation.
■— Au commencement de cette
année, une dame chrétienne qui
faisait partie du chœur de l’Eglise
de M. Moody, à Chicago, a été tuée
d’un coup de fusil ou de pistolet
par un homme qu’elle cherchait à
retirer du vice, et qui s’est ensuite
suicidé.
Couple pastoral. ~ En janvier
dernier un homme et sa femme ont
été consacrés en même temps au
saint ministère dans une Eglise de
Chicago. Le Rév. Leslie Sprague et
la Rév. Liia Sprague avaient suivi
ensemble les cours de l’Ecole de
Théologie de Meadville, et ils ont
été appelés ensemble comme pasteurs par une église universaliste.
Un cas semblable s’était passé peu
auparavant chez les Unitaires. Et
ce qui couronne ce fait si étrange,
c’est que c’est un rabbin juif qui a
j[pué un rôle dâna; cette ‘Cérémonie
aussi excentrique qu’américaine.
X X
Scènes de sauvage intolérance catholique au Canada.
L’Aurore de Montréal nous apporte des détails sur les scènes
odieuses qui ont eu lieu à Ottawa,
au sujet d’une réunion d’évangélisation. Une foule d’environ cinq
cents catholiques postés les uns
dans 'la salle, les autres dans Ja
rue, non contents de couvrir Me
vociférations la voix des missioa^
naires protesLants, les assaillit,de
projectiles et de coups. Monsieur
Frappier, colporteur, fut le plus maltraité; M. Rondeau, que sa ressemblance avec l’ex P, Ghiniquy parais^
sait désigner à la rage des agresseurs, échappa non sans peine avec
sa femme, aux plus granus dangers.
M.iie Wrigt qui dirige une œuvre
missionnaire, avec l’aide de ses amies
de l’uniorL chrétienne de tempérance
d’Ottawa, et plusieurs de celles-ci furent blessées. La police intervint enfin et ne ciut pas pouvoir protéger
les évangélistes franco-canadiens, autrement qu’en les conduisant au poste, d’oùelle les escorta assez loin dans
la ville. Est-ce que la justice saura
faire son devoir? Nous i’espérons.
Revue PoHlique
lAalift. — La Chamlire a pris ses
vacances de Pâques et ne reprendra
ses séances que le 24 Avril.
8
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112 —
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l-Vk '•
— Une ^ssocmíto» Unitaire Libérale s'est constituée á Naples dans
le but de faire opposition au Ministère Crispí. Le promoteur de cette
association a été le député Nicotera,
et la direction en a été confiée à
un Triumvirat composé de Nicotera
lui-même, Taiani et Magliani. — Il
serait sans doute désirable qu’il y
eût un parti d’opposition avec lequel
le Ministère dût compter et qui, au
. besoin, fût en élitt 8e recueillir la
succession. Mais on peut se demander
s’il y a quelque chose de bien sérieux à attendre de l’union de ces
trois hommes, dont l’un l'ex-ministre
Magliani, a ruiné les finances et les
deux autres ont toujours été ennemis
acharnés. Ce qui contribue à provoquer de l’opposition au gouvernement présidé par Crispi, c’est que
celui-ci, outre la présidence, continue
à cumeler deux des portefeuilles les
ptos importants, celui de l’intérieur
'ét celui dès affaires étrangères. On
iftait fait courir le bruit derniéremejgi-qu’il avait l’intention de confier à Rudini le département de l’étranger, mais la Biforma, organe de
Crispi s’est empressée de le démentir.
Afrique. — Mesciascia Uorchie,
le nouveau gouverneur du Tigré est
entré à Adua avec le comte Antonelli. Ce'dernier a l’intention de
rentrer au plus tôt en Italie, et sera
probablement remplacé par Salirabeni.
X
Elspa^^ne. — La Chambre a approuvé la loi. sur le suffrage universel.
X
Allomag;n«. — Une imposante
démonstration a été faite à Bismark
û son départ de Berlin. Le même
jour l’Empereur, qui était sorti à
cheval a été assez froidement accueilli. Bismark, en saluant notre
ambassadeur De Launay, l’a assuré
qu’il était sans crainte pour l’avenir,
l’amitié de l’Allemagne et de l’Italie
étant inaltérable.
Tout le monde ne partage cependant pas les vues optimistes de l’ex
Chancelier à cet égard. Plus d’un
journal, et des plus importants, a
exprimé l’avis que de grands évènements se préparent. RieiUde plus
incertain que la politique européenne dans son état actuel. Aussi ne
faudrait-il pas trop s’étonner si l’éloignement de Bismark était le point
de dépari d’un changement radical
dans la diplomatie de l’empire. A
Paris on parle de la probabilité d'un
rapprochement entre la France et
l’Allemagne.
Il y a*quelques temps déjà que
le baron Stoffel a publié un livre
où il étudiaii la position faite à la
France et à l’Allemagne par le traité
de Francfort, et la possibilité d’une
alliance franco-allenywltle sur la base*
(naturellement)de la restitutipn de
l’Alsace et de la Lorraine. Ue livre
a fait beaucoup de bruit, et la démission de Bismark n’a pas peu
contribué à attirer l’attention de
l’opinion publique sUr les idées que
M. Stollèl- y exprimait.
C0IVIUNE Di PRAR0STIN0
Sono vacanti iti questo Comune i
posti di :
1« Maestro Elementare di 3” rurale
collo stipendio di L. 1050 oltre l'alloggio.
2° Maestra Elementare di 3'' rurale,
collo stipendio di L. 640 oltre l’alloggio.
Presentare le domande coi documenti richiesti dal regolamento sull’istruzione Elementare, al Sindaco
entro il mese di Giugno p. v.
Prarostino SO Marzo i890.
11 Sindaco
Gav. Robert.
Ebnest Robert, Gérant.
Tórre Pellice, Imprimerie Alpina,
fi-.