1
Armée XII®,
PRIX D'ABOÎTNIIÎŒNT PAR AN
Italie . . ’ . . L. 3
Tous les pays de rUnion do
poste . . . . » d
Amérique <ïu Su il » . . » 9
On s'abonne'
A,\i liurnsu iVAdn^lnÎatratlcm ;
Chez MM. Ina I^aateurs ,
Chez 51. Ernest Robert»<Pigiiorol) et
(,. à la ' I/ibraîrio Chian^;-« «et
5Iascarelli (’.Plgnerol ). ’ ;
L'abonnonicut paît diî Ir Janvier
et se paie d'avance. *
N. 3.
15 Janvier 1886
Numéros séparés demandés avant
le tiragê lO centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une, seule^ois, —.16 cen»
times (le 2 à 5 fois ot 10 eentiîries pour d foîaî et au dessus.
iS’atli'osser pour ia BWftCtîûn et
rAdiuiiiistratlou ,à M. le Paa' tour H. Ikifiîo — Saint Germitiit^
Oluson (Pinerolo) Italie.
Tout chaugeinciit rVadresse est
payé 0,25 centimes. •
i
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres témoins. Aotb.s 1, 8.
Suivant la vérité avee la ckariié, Epk. iv, 15.
AVIS
iiH
!‘m > , 1 <ltI i) .1
liste' d’adresses des
qui ont réclamé VIsracl
de'a:\J^es, à prix réduit, vient
à M> Paul
i'lil»rsiili<é’â.'î*arls; qui ékpéaii^.i^s^
■ le côtiiaht dé ‘ "■—■ ""
vbltiinès ' de
Mus’ton aux souscriptép«F%)Piïj|îi
Les démandes reçues le
20ijanvier seront confeîdérélis^mme non avenues.
■ . I , il . . . '
^oiifinalreJ ?
15 Jaüvi0rt.;Al>pP;l à la prièrui
reapon(((inice.\rr Mi le Docteur TiüilSiiesi.
— Il yih'frioiW cenls ans, — CarleUtosUiÉte
li’Ang^cagde. — Un autre projet pouelB88 ^
Nmtelks religieuses. — Avis. . :
-------------L_,=:3Z=^-^- ‘jttgt-.j
’ 15 ‘J’àii.'vlex:» .,
'' ::v 'r-=™
; il 1 ,nAppel à la prière
.' Là ; pfe^îèj^ iie.ih ai ne de janvier,
consacrée à la prièrf vient de
s’écouler, et nous venons vpus
présenter un app,e;l A la prière.
Si nous étions’ dans l’appréhension d’une guerre de destrnctlon,
comme l’étaient nos pèreai’dêux:aons>Q£iâ^ions..à
ierneh iQ-râeéSvSoient rendues !à
Dieu, nous so:m(mes en des ¡temps
bien différents. Nous pouvons répéter le chant qu’ Esaie enseignait
aux enfents d’Israël sur Babylone ;
« Quand l'Eternel t’aura donné dn repos.
Après tes fatigues et tes agitations,
Et aprêsla dure serviludequi te futimposée.
Alors tu prononceras: ce chant sur le
roi,de, Babylone., : ■ i .
Et tu diras;., o il
j ,,Eh qu.qi! le tyrpn plestjplnst r.j'j. „
,,j L’oppr^sion a cessé ! i ,
. L’Etemel a brisé le bâton, des méchants,
' Lé’jwr»^
Céini qil|4rab's Sa fnrèür, frapp’a itlès péupk^^
Par des clkipà sans r'êlâchè’;
Celui qui dans sa colère subjuguait les
nations,
Est poursuivi sans ménagement.
Toute la terre jouit du repos et de la
paix ;
2
■ 18.
Oti éclalô en chants d'allégresse.
Les cyprès même, les cèdres du Liban,
(les châtaigniers et les sapins de
nos montagnes) se réjouissent de
ta chute ;
Depuis que tu es tombé, personne ne
monte pour nous abattre. »
Esaie U, 3-8. •
Toutefois, nous ne voulons pas
perdre les fruits de la victoire
que Dieu nous a donnée. Il en
serait inévitablement ainsi, si
nous allions nous amollir dans
une tranquille sécurité. L'ennemi
n’est pas encore dans l'étang ardent de feu et de soufre. Nous
devons être prêts à tout évènenientî'Pour cela, n’oublions pas
un instant de « chercher l’Eternel
efesa force, de chercher continuellement sa face » c’est pour
nous, comme du reste pour tout
individu, pour toute église et
tout peuple,' une conditionJsans
laquelle, il n’y a pas de vie.
« Cherchez l’Eternel et vous vivrez.»
Or, c’est la vie qu'il nous faut.
Nous avons la paix et la liberté;
la vie péut, dans de telles conditions, se développer à tous
égards, d’une manière magnifique;
m.^is elle ne se développe en
nous et dans nos églises que si
nous cherchons la « vertu d’en
Haut. »
« L’Eternel est avec vous quand
vous êtes avec lui ; si vops le
cherchez, vous le trouverez; mais
si vous l’abandonnezIj^VA vous
abandonnera. » 2 Chron, 15, 2.
J. D. H.
(fforreeponbancç
La Tour, le 11 janvier 18S6.
Je vous remercie. Monsieur le Rédacteur, d’avoir songé cà nous donner
dans le second numéro de votre journal, les articles de ce fameux projet
d’Union dont on parle tant.
Pour ma part, j’avoue franchement
que les ayant lus à la hâte une fois,
je ne m’en étais plus occupé, ne me
figurant pas que ce fût une affaire si
pressée, si urgente.
Mais, à ce qu’i! paraît, je m’étais
trompé et je rn’en suis bien aperçu
â notre dernier Synode , où on voulait
nous faire avaler cette grosse pilule,
sans nous laisser le temps de nous
reconnaître, et cela a été un grand
bonheur qu’elle fût si grosse, car
autrement.... Mais je continue, non
sans vous avouer, dès le début, cher
Monsieur, que c’est avec une certaine
appréhension que je me laHcé dans
la mêlée, car je vais me troÎTver en
face d’hommes éminents quS j’aime
►«t^Sit'j^estime fort, maisdoirtrfonr
le moment, je ne partage nullement
ni les vues, ni les enthousiasmes. —
Ce’'jàpi me donne le courage néces- '
saire, c’est, avec l’indulgence de vos
lecteurs Mr laquelle je compte, le
sentiment du devoir que nous avons
tous,de manifester notre opinion,
surtout lorsqu’elle se trouve en contradiction avec celle de nos amis.
,Gomme, généralement, il est plus
facile d’exprimer nettement notre
pensée en écrivant qu’en parlant, je
choisis ce dernier moyen. Du reste,
comme j’ai attendu, en vain, que
d’autres laïques mieux qualifiés que
moir fissent connaître leur manière
de voir, je ne veux pas qu’un plus
long silence puisse nous attirer encore le qualificatif de moutons qui
nous a été trop souvent appliqué.
Hé bien! non, il n’en sera pas
ainsi aujourd’hui. Et comme, derrière moi, je sens bon:,, nombre
de laïques et do paroisses qui partagent mes vues, je puis commencer
>par vous dire, bien haut, et bien
3
,19.
fort: nôri, nous ne voulons pas d’un
changement aussi radical.
D’ailleurs, je les connais mes coreligionnaires, et quoiqu’ils aient
peuUêlre changé, sous bien des rapports, ils tiennent, plus que l’on ne
pense, à leur vieilles traditions, et
surtout à leur nom de Vaudois. Le
A vieux sang de nos pères coule encore
dans leurs veines, et ils n'abandonneront jamais de leur plein gré, ce
qui a été leur nom de souffrance, de
martyre et de gloire.
Ce n’est pas du sentiment que je
veux faire, cher Monsieur, mais celle
vérilé-lii doit cependant être proclamée et entendue; je liens à la dire
de toute la force dont je suis capable.
Que notre cher modérateur ne se
hâte pas d’entonner le De Profundis
de nos Synodes vaudois, car leur disparition; serait aussi celle de notre
vie ecclésiastique et des principes
qui nous restent.
Mais, cela ne peut être.
Comment, nous qui avoMs été les
instruments de'Diéu pour évangéliser'
rilalie, nous devrions, maintenant,
plier bagage devant cet enfant que
nous avons élevé, nourri de notre
meilleur lait et dont nous avons cherché à' faire, un homme? — Allons
donc, si celte prélenlion n’était pas
si sérieuse, elle serait risible. Hé bien !
sachez mes chers amis, que nous
V vaudois, agriculteurs, artisans, bergers, nous ne ferons jamais une telle
concession, car nous ne le voulons
pas, et nous ne le voulons pas parce que nous ne le pouvons pas.
Poursuivons; —et, si vous le permettez, cher Monsieur, je me hasarderai à combattre et h réi^uter les
articles du projet, bien entendu à
mon point de vue, qui est celui d’un
pauvre laïque peu versé dans les questions d’Eglise, mais dont le petit bon
sens, tout campagnard, exprime mieux
qu’un long discours le senlîmenl de
nos populations rurales.
Avant d’entrer au cœur du sujet,
qu’il me soit encore permis de déclarer que n’ayant nullement l’intention de blesser personne, j’espère
que l’on me reconnaîtra le dhoit
o’e)iprimer franchement ma pensée.
Cela dit, je prends l’art. !'• du
projet où il est dit; « Les Comités
délégués par l’Eglise Vaudoise et
l’Eglise Libre pour traiter de l’union,
se sont accordés' pour demander à
leurs commettants la fusion complète
des deux églises, en sorte qu’elles
forment, à l’avenir, une seule et
même Egli.se ». — Je n'ai pas grand
chose à dire sur cet article, si ce
n’est que ces comités proposent à
leurs commettants une fusion qu’ils
croient nécessaire, mais dont ils ne
démontrent nullement ni la nécessité,
ni les avantages. — Ce point-là, suivant moi, mériterait un examen approfondi et une discussion large et
mûrie. — Mais passons à l’art. 2“.
Celui-ci, par exemple, n’est pas'aussi
anodin, je le crois très important,
et même je le considère comme la
clef de voûte de tout l’édifice.
L’ayant tourné et retourné en lotis
sens, je l’ai trouvé toujours plus coriace et je sens fort bien qu’une fois
engibuli, tous ses confrères passeront
après hii très facilement. Mais vbiià
le hic: Je ne puis y mordre, — Monsieur le professeur Geymonat, dans
te 2® numéro de votre .^urnal, s’est
donné beaucoup de peine pour expliquer et adoucir tes aspérités dé cet
art. 2®, mais il n’a pas réussi à me
convaincre.
.le le trouve toujours aussi dur (l’art,
bien entendu), aussi rêclie, e,l (ous
les arguments les plus doux, leè plus
patelins glisseront à ses pieds sans
me persuader. L’esprit dominant de
cet art. est de constater, d’établir
un droit. Car il est ainsi conçu cet
article trop indigeste pour moi :
Les pasteurs et Evangélistes de VEglise
Libre Jouiront des mêmes droits et pri~
vilèges dont jouissent les pasteurs et
Evangélistes provenant de l'Eglise Yaudoise. Of, je me demande naïvement ;
ces droits et ces privilèges en vertu
de quel acte sont-ils réclamés? —
Humainement parlant, c’est un contrat
de société, oû le pliis fort, ou, pour
mieux dire, le plus faible cherche en
premier lieu à établir des droits qü’it
4
n’avait pas dans le passé, mais dont
il veut se nantir, quitte à être, ensuite,
coulant sur tout le reste. Je me tairais
s’il,nous, était démontré que la cause
de l’Evangile,réclame, de notre Eglise,
ce sacrificé... Mais, je ne vois, je ne
seras, rjen de pareil, et je ne puis
même comprendre la nécessité d’une
telle démarche, mon esprit ne pouvant, saisiiv^jCn quoi la cause de
l’Evangile pourrait y gagner. ,
Passe ençbrè, si l’Eglise Vàudoise
avait fait mine de reculer, de chercher des faux-fuyants, de se soustraire
à sa imission, mais, qué'j'e sache,
rien de semblable n’a eu lieu. — Nos
Synodes, et, j’ose dire tous nos synodes , onj, fait preuve de comprendre
parfaitement leur lâche, et, ce qui à
mes',yeux fait la gloire de l’Eglise
vàudoise, c’est qu’elle .est entrée avec
foinjOt, courage, dans cette nouvelle
phase de son éxislènce, sans jamais
se laisser-aller ni au découragement,ni qu doute. — Maintenant qu'elle a
établi, des ja,lpps,dâns presque toutes
nos yt.fles,. ^ envoyé ses ou
vriers partout en Italie et qu’elle a
frappé aux plus humbles portes, il
s’agirait po.u.r elle de se retirer, de
s’éo)ipsej;.,„,dç SÇ c.aeher derrière sa
jeune sceu.r-ipp.puj; êir^ pi;obab|eraent
traînée,,, un jqiif,^, par gile ou par
d’aütrps, à la remorque. — A mon
point de,vue, ce serait une honte
que les siècles ne sauraient laver, —
Les hommes, les sy^slèmes, tout passe;
devrart-on, bientôt, en dire autant
de l’Église vàudoise ? j j— Qu’à Dieu'
ne plaise I
Plusieurs de vos lecteurs trouveront,
peutTêire, que je , vais trop loin , car
ici, diront-ils, il né s’agit pas de
disparaître. L’Église,,yaudoise conservera toujours sa place, et sa bonne
place, dans la grande Eglise Evangélique italienne. |lt c’est pour la
lui garantir, leù}’ répbndrai-je, qup
vous commencez la série de vos a(^licles d’union, par vouloir, dès l’abord, assurer les droits et les privilèges des pasteurs et évangélistes de
l’Eglise Libre? *- Décidément, je ne
puis comprendre que les délégués des
Eglises qui avaient la délicate mission
de préparer ce projet, aient osé cornrncncer sur ce ton-là, qi.ii n’eSt pas
propre à attirer les sympathies vaudoiscs.
Mais avançons. L’art. 2® revêt encore
un autre sens lorsqu’il dit; «jouiront
des mêmes droits et privilèges ». Gela
veut dire, il me semble, que le fdît'
de l’union empbrle avec lui l’ad'mis
sion de toiis les pasteurs et évatigé
listés''dè l’Eglise Libre.
<;b
Comme il n’y a riert autre'dâiiS'lé
projet, il faut'bien croire qiié cette’
admission doit être faite sans autres
garanties, telles que: examen, profession de foi, certificats académiques,
etc., en un mol, on adrnellrail,
d’emhlée et en bloc, tous les pasteurs
et évangélistes de l’Eglise Libre.' —
Ce serait probablement la seule chose
à faire, pour obéir à: ce-bienheureuxarl. 2®, si rictie en surprises-; mais,
franchement encore, ,cela ne peut
m’aller. ' :i
Nous avons été, et sommes encore.
Dieu merci, habitués aux. Vallées à
plus de pijwdence et do circpjjsftpçtjpn;
car nous tenons beaucoup à celle
pierre de louche que l’on appelle )e
corps des pasteurs. Nous la croyons
indispensable pour le bien de l’Eglise
et aussi ppur,.notre -.tranquillité,y .Lii
manière dont nous choisissons les
gardiens, qui doivent-veiller sur ppis
âmes, nous a trop bien servi^, jùsqu’iei, pour que nous soyons tenté
de couvrir une aventure comme celle
qui nous est proposée..
Mais, pour aujourd’hui, en voilà
assez. Je réprends mon art. 2®, pour
mieux l’examiner encore. Peut-être y
découvrirai-je de nouvelles beautés.
D.’
SI. le Dücleur T. Chiesi
A ce qui a été dit dans le dernier
numéro, stir la mort et ISs funérailles
de ce frère vénéré, nos lecteursnpus
sauront gré, sans doute, d’ajoüter les
quelques ^détails qui suivent, sur sa
longue carrière.
5
. 21
Ï1 naquit à Pise en ISOS, et étudia
le droit à l’université de cette ville.Ayant obtenu son grade: de docteur,
il" suivit la carrière du notariat, pour
laquelle il était rnieux doué que pour
le barreau, et dans l’exercice fidèle
de Cette profession utile et respectable,’
ainsi que par ses vertus privées, som
patriotisme et son dévouement aubien sous toutes les formes, il acquit,
à un très haut degré, l’esürne et l’affection de ses concitoyens. Il fut du
nombre de ceux qui, au péril de leur [iberi,é,peut-êLredeteiirvie, préparèrent
en Toscane, par des voies legales et
honnêtes , ef surtout par la pressé
et par les écoles, les temps nouveaux
dont nous jouissons maintenant. Lorsqu’en 18Co J’on institua, à Pise, Id
Chambre de Commerce, il en devint
le secrétaire, charge qu’il garda jusqu’à :sa;mort,- puisqu’il ne consentit
à prendre sa retraite’ que pour le
•If janvier de'belle année. H fut aussi
pendant’ longtemps assesseur municipal, et sa parlioipalion à toutes les entreprises qui avaient pour but le bien
de sa ville natale était loujcmrs si
prompte et si dé'vouêe què nous le
trouvons, à sa mort, membi'e honoraire
ou effectif de vingt-cinq sociétés différentes, Les funérailles vraiment imposantes, bién que sans la moindre
pompe officfotle,' qui lui ont été faites
d’une manière' si spontanée, montrent
à quel point il jouissait de l’estime
et de l’affection de ses compatriotes,
bien qu’il’fût d’évangélique le< plus
décidé’, le ^Im pratiquant que Pise
ail jamais connu. i*
C’est surtout ce côté de sa vie et
de son caractère qui nous intéresse
nous 'Vâudois. Il fut un des premiers
convertis à l’Evangile en Toscane et
peut-être en Italie. L’Evangile lui fut
"■apporté par des chrétiens de Genève,
en séjour à Pise, et parmi lesquels
nous avons entendu souvent nommer
M"® Calandrini, descendante de ré-,
fugiés italiens du 16® siècle; et qui
fil tant de bien, à celte époque, en
Toscane. Ayant connu l’Evangile, le
Docteur Chiesi le professa ouvertement, sans peur et sans reproche,
même liu temps de l’absolutisme, et
lorsque l’on envoyait les gens en
galère pour le crime de lire la BibleiIl ne; se contenta pas de connaitre»
l’Evangile et d’enjoiiir pourson propre
compte et pour sa famille; mais, il
eut, dès le commencement elijusqu’à
la fin, la passion de l’évangélisàtidn.
L’on né saura peut-être jamais iteut
ce qu’il a bravé de dangers pour
répandre la Bible non seulement
Pise, mais dans "tonte la Toscane,..11
fut un vrai et très actif colporAôurjt
lorsque le colportage était, pour ainsi
dire, impossible. Il recevait cbézu-lui
dés caisse,s de Bibles, les cachait dans
ses poches lorsqu’il se rendait quelque part comme à Livoiirnet, ài'Florence en ailleurs, et de cette manière,e’est par centaines que l’oni doit
compler les 'exemplaires 'de la sainte
Ecriture qu’il- répandit au près et
au loin. Le gouvei-nement grandu-cal
se doutait bien de la chose,, et.¡de
Florence on envoya à Pise l’ordre d®
faire une perquisition: chezi lefïDobt.
Chiesi. i , : ■|l(Í!lí!
Par trois fois Taulorilè locale! s’y
refusa, répondant qh’il n’était pas lin
liotnmB’cbéz lequel la;poIiee pûàtfsire
«ne descente, et ta perquisition nîeut
pas lieu. L’on nous a dit aussi qufonfe
seule fois il lui fuldémandé, ,à la’gare
de Florence, ce qu’il avaitfldansi sep
poches, et celte-tois-là, il n’avait pas
de 'Bibles.- .i’- • ' u' ■ ■■ b-,
Le Docteur' Chiesi fut 'vraiment
rhorame de la Bible. 11 nourrissait
pour lai Parole de Dieu un respect si
profond, un amour si intense qu’il
se mit à réunir, à grands frais, une
collection d’éditions de la SainteEcriture dans toutes les langues et
il en posséda bientôt au delà de deux
mille, dont quelques-unes extrêmement précieuses pour la critique
sacrée. Nos lecteurs seront heureux
de savoir que celle collection si intéressante fait maintenant partie dé
la Bibliothèque de notre Ecole de
Théologie de Florence, à laquelle
le Doct. Chiesi la céda, il y a quelques années.' Mais à peine se fut-il
séparé de ces chères Bibles , qu’il se
remit à en faire collection, et, à sa
niort, il en laisse de nouveau un assez
6
-22
grand nombre. Le jour raêine de son
ensevelissement, nous recevions pour
lui une Bible dans la langue des
zoulous, qu’il nous avait prié de lui
procurer.
Il fut d’une activité incessante et
infatigable. Toujours levé de très
bonne heure, l’hiver comme l’été, ne
buvant jamais de vin, d’une régularité exemplaire, l’on peut bien dire
qu’il ne connut jamais le repos. Nous
ne nous souvenons pas de l’avoir vu
prendre ce que l’on appelle des vacances , et tout récemment encore, la
Commission d’Evangélisation dut se
réunir à Pise parce que le Doct. Chiesi
ne se croyait jamais autorisé à laisser
son bureau, ne fûl-ce que pour
quelques jours. Le matin même de
sa mort, il signa encore des papiers
et donna des instructions à ses subordonnés de la Cliambre de Commerce.
Le Docteur Chiesi a aussi beaucoup
travaillé comme publiciste. Peu de
temps avant sa môrt, il chargeait
un detses amis de refondre, pour en
publier une troisième édition, son
petit' livre: « Chi ha falsifimlo la
Bibbia? » qu’il écrivit, il y a bientôt
trente ans,^en réponse k nn prêtre,
pour défendre les versions protestantes d^i Saintes-Ecritures. il désirait qu’on y otât ce qui avait trait
aux circonstances maintenant oubliées
dans lesquelles ce livre avait été
écrit, afin d’en faire un petit traité
sur ce sujet important et toujours
en discussion. Nous espérons que ta
chose pourra être faite sous peu.
— Le Docteur Chiesi s’élait donné
la tâche de faire connaître cà l’Iialie
les grands réformateurs, si calomniés
parmi nous, et c]est i\ sa plume que
sont dües les vies de Luther, de
Calvin, de Zuingii, de Dio"dati, que
da Typ. Claudiana a publiées. C’est
â lui aussi que la'veuve du docteur
Desanctis confia la lâche délicate
d’écrire la biographie de son mari.
D’autres ouvrages encore sont sortis
•de sa plume,.mais il serait trop long
d’en parler d’une manière détaillée ici.
Le Témoin a appelé avec raison le
Docteur Chiesi le plus Vaudois des
Italiens et le plus Italien des Vaudois.
Toutefois ces paroles impliquent entre
Vaudois et Italiens une distinction
que le bon Docteur lui-même n’aurait jamais admise, même pour un
instant. Jamais personne n’a reconnu
plus complètement et sans arrièrepensée l’Eglise Vaudoise comme Italienne, et comme étant appelée de
Dieu à la grande lâche d’évangéliser
l’Italie; jamais personne ne lui a prêté
un concours plus précieux et plus
fidèle. Bien des gens, parmi nous, se
rappellent qu’à peine fut-il possible
de prêcher l’Evangile en Toscane, il
accouriilauxVallées pour demander des
évangélistes à notre Eglise. C’élaii en
1848. D’autres, qui l’accompagnaient
dans ce voyage, nous ont abandonnés
depuis; lui nous est demeuré inébranlablement fidèle, et cela, surtout, parce
qu’il nous savait italiens. Aussi, garé
à nous lorsqu’une habitude invétérée
nous faisait céder à la tentation de
parler français en sa présence. « Voi
» sîete ilnliani, dovele evangelizzar
» ritalia, perché dunque parlale fran» cese?B, nous disait-il avec sa vivacité ordinaire, en nous fixant de son
œil si vif et si affectueux, C’étai'l
même la seule chose qui gâtât pour
lui nos Synodes, dont il joui.ssail
tellement, à tous égards. Combien
n’a-l-il pas joui du dernier auquel
il ait assisté!
Pour nous, nous sommes heureux
da ¡’y avoir vu une dernière fois avec
sa vivacité juvénile, son entrain, sa
verve, qui nous faisaient espérer que
Dieu nous le laisserait encore quelques années. Nous honorons en lui
1 homme infatigable, désintéressé,
ami du bien sous toutes ses formes,
parce qu’il était, avant tout et par
des.sus tout, l’humble et fervent disciple de Jésus-Clinst. Aj Meille.
Il y a deux cents'ans
Le i2 janvier i6H6. — « Le Duc,
écrit le marquis d’Arcy à Louis xiv,
a encore promis de mettre incessamment la main à l’ouvrage de la conver
ge
7
33.
sion de ses sujets Calvinistes ; quelque
difficulté que la mauvaise saison ou
leur résistance y pût apporter. » Délia
Rocca a été établi gouverneur de la
vallée de Lucerne et des lieux où ils
demeurent. Je suis, toutefois, ajoute
rarnbassadeur, «surpris et chagrin
de lui en voir différer l’exécution
que je continuerai à presser autant
qu’il me sera possible ».
Le i7 janvier. — Lettre de Louis
xiv où il se montre peu satisfait de
ne voir encore, dans la dépêche de
son ambassadeur datée du 5, que
des projets. Le nombre des vaudois
n’est pas considérable; on n’a pas
les mêmes raisons qu’auirefpis de les
craindre. Le Duc «doit, tout, d’un^
coup, leur ôter les grâces et les per-'
missions qui leur ont été données
par ses prédécesseurs: ordonner la
démolition de leurs temples, leur défendre de faire aucun exercice de la
religioii P. R. (prétendue réformée),
et Offris le même temps, charger du
Ic^eirhent'- de 'ses troupes ceux qui
seront les plus opiniâtres à se convertir; en un mot, exécuter un projet
tout à la fois,,sans temporiser».
Carte postale d’Angrogne
Anprciiîiie le 11
Selon une ancienne habitude, notre
pasteur titulaire nous a lu, après le
culte du 1® janvier, les données stalisliqueff q-tti concernent notre paroisse
pour l’année 1885. Le nombre des actes
liturgiques s’élève à 101 ; soit; 51
baptêmes, 10 mariages et 39 sépultures. Nous avons eu en outre 34
admissions à la Sainte Cène. Je ne
parle pas de la Diaconie ni des fonds
de paroisse dont les détails n’intéresseraient guère nos lecteurs, mais je
mentionneiai encore le compte-rendu
de la distribution des secours recueillis parmi nous et envoyés par des
amis étrangers pour ceïix de nos fl’ères
qui ont eu à souffrir des dommages
causés par la neige de janvier. Le
détail de ces dons a déjà été publié
dans les colonnes de votre journal,
nous profitons de l’occasion pour remercier encore chaleureusement tous
les amis qui ont bien voulu penser
â nous.
Voilà la première semaine de l’année derière nous! elle a été bénie
pour notre paroisse parce que nous
avons aussi pucelte année nous unir en
esprit aux milliers de frères Cliréliens
qui ont ployé les genoux devant le Père
Céleste pour chanter sa louange, implorer son pardon et ses bénédictions.
15 réunions eurent lieu dans nos
écoles de quartier; elles furent bien
fréquentées. Telle école qui ne peut
contenir commodément que 50 a 60
personnes en vil plus de 100 entre
ses murs! et dut fermer sa forte à
de nouveaux arrivants.
Il est cependant une chose que nous
déplorons, c’est que malgré nos invitations pressantes nos frèèes ayant
laissé aux pasteurs et instituteurs
seuls la belle tâche de prononcer les
prières. Nous n’attribuons pas cela
au manque de bonne volonté, mais à
une certaine timidité qui doit être
vaincue avec l’aide de Dieü par les
membres de nos églises de campagne,
afin que chacun d’eux devienne un
vrai Témoin qui confesse ouvertement
le glorieux nom de Jésus. . ‘
Disons en terminant que lè ilèhi]j1s
nous a été des plus favorabl^; hoinhde
neige, de bons chemins et un bon'SO'levI!
La primevère et la pervenche fleurissent déjà dans le Revaugie et à
Cacet.
Salut!
DAV. PEYROT.
Un autre projet pour 1889
Extrait d’une lettre reçue, en décembre dernier, de M'‘ E. A.
« Dans nn endroit historique, que
l’on élève une pyramide quadrangulaire formée de beaux blocs de pierre
en nombre égal à célui des paroisses
des Vallées. Que ces blocs soient
préparés, si possible, et conduits sur
Ëlace, par chacune des paroisses,
ans l’un des côtés de la pyrami^q
8
....24
l’on encastrera un bas-reïief représentant le guerrier Vaudois tel que
l’a décrit Mr A. Musion dans le numéro 31 de 1885; sur un autre, l’on
placera jles armoiries ^ dè ta, Maison
de,Savoie et celles des Vallées; siir
le troisième upe inscription rappelant
le, fait de la glorieuse Rentrée et les
bénédictions qui en sont découlées;
sur le quatrième côté, l’on inscrirait
le. nom des paroisses, chacune sur
son propre bloc». —L’inauguration
serait faite de, Ja manière plus solennpjle qu’il sera possible. ,
iKT'j: r
li!
I !n
iKeDue )>oitti:C|uc
,____ ii I
■ t.fi't iiiij. -ni! !■ • ,1
: ^,L annivursaire de la mort de 'liictor
tiimmaiiuel a été célébré dans plusieurs
,yiUes et tout partieulièremerit au Pan■.tpéqn .à Rome.: La cortitesse di MirafRori ,: ,1a femme morganatique du
jgraind i'oi, vient de mourir à Pise. Le
Rumbeçt, s^qst chargé des frais.de
ses (funéraiiljlefiV et. a fait transporter
sa dépouillé à Mirafior.imrés de Turin.
La réouverture des Chambres aura
jlipu proçpainemenl, et l’on reprendra
l’examen des articieslde, la loi de la
fqnc.i;ère.,( Coppino (detp aoqe,, P .le Pa rlem.ent prpnpnpe ;
I ,dq(jn),ti^e pour ou con
tre! les ;régïemehis universitaires.,
. Ûrimaldi, Brin, accompagnés par
Geymet ont visité les travaux de l’arsenal de 'faranto et plusieurs autres
villes fortifiées du littoral méridional.
'~'Lô‘séifateur Bertea est mort à
Pignerol le 13 courant.
J— .Freycinet, qui s’était|
chargé de' la formation du nouveau
ministère, a enfin réussi dans sa laborieuse entreprise. |0n espère , qu’il
réglera 'définitivement la question du
Tonquin,'‘de la Chine et du Madagascar. . ,
■ Ou n’a pas vu en ïlalie de très bon
œtP la I norainaliou dé M. Boulangér^
comme ministre de lA’giierre, à cause!
de sa conduite 'peu ' syin)pathieqüe;
pour iios compatriotes à Tunis, il'Jyj
a'trois .anS. '' '
B»»aone. — Castelar, interpellé
( pourquoi il ne travaillait pas à établir
la république en Espagne, a répondu
qu’il ne savait que. faire d’une république sans républicains. •
i; ;l'> ! -I:. ■■(■!!'■
AUemaffne. ~ L’Empereur a
chargé Bismark de remercier la Prusse
et l’Allemagne toute entière pour les
témoignages d'affection , quTl avait
reçus .à l’occa.sion du 25® anniversaire
de son règne. Bismark est ew tendresse
avec le pape pour la manière dont ce
dernier s’est prononcé dans la question
des Iles Carolines. Re pape,de son
côté daqs.un récent discours ne tâfil
^jpas d’éloge^ sur Bismark.
‘ BoHdiin. — Les tPoupeS Soudanaises sont en pleine retraite. La
missidn ‘du roi d’Italie et de la reine
Victoria auprès du Négus d’AbiSsînie
doit avoir lièu' incéssaramen^.
La protestation'.SuUùn'ra^
prise de poséesRo.ii d'é'Massa®
ritalie n’a ppint ;éü d’effet.
/Vriiioiio
O
. ■.iiA.'b oiiîtgoq '.'.iivX)
On demande i pour une grande
Villa de Rome, nn Jardinier instruit
connaissant bien son ‘état et même
la direction générale d’,un,q, ferme
( chevaux,,: vaches, bassétcoui’). On
tient avant tout à tuné personne de
toute confiance, capable dé"'veîller
sur la' propriété eh t’absericè; ,= du
maître. Il aur^j.un boq lojgèrôjent'et
était marié^jiiSa femme-¡,p«prrait
s’il
trouver de l’occupation dans la Villamême. ■ ■
,'Pour .'lqs‘’|cÔndiiions s’adresser à
M'"® StroHl i-n Boulevard BulponeBage,
8 (AI pes MaritimesV < Nice: uï-ui ;. :..
, : ''/li ■li'filll-)-- f ll.l liiO II!;
Ernest ïtoBEH.'f,’ üérdnt ei
' 1 , _______I-. -f) :
AdUtnisÎràîèvr
'■i:> '.U I !
Pignerol, lm|ir(m‘.’’Cliiant{)ff‘é et Mascarelli.