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Cinqaante-qaatrième année.
3 Mai 1918
N. 18,
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L ECHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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2.—
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SOMMAIRE: Ne crains point — Le ministère de la femme ^— Guerre de religion ? — Soyons optimistes! — Triste
condition des Eglises de France au point
de vue du ministère pastoral — Benjamin Green — La page du Soldat — Chronique vaudoise — Nouvelles politiques.
Ne crains point.
Gen. XV, i.
Abraham venait d’obtenir une éclatante victoire, en battant plusieurs rois
coalisés et avait, avec ses serviteurs, délivré son neveu Lot, qui avait été fait
prisonnier, en recouvrant tous ses biens;,
il venait d’avoir un entretien avec le roi
de Salem qui lui offrit ses hommages,
lorsque Dieu, comme pour mettre un
sceau sur toutes se J victoires, lui apparaît en vision, disant: « Ne crains point,
je serai ton bouclier et je te donnerai
une grande récompense ». Ces paroles
sont rafraîchissantes et font du bien
quand on se trouve dans la mêlée, quand
anxieux on se demande: qu’en sera-t-il
de nous? quel sera notre avenir?
Ne crains point, dit Dieu à Abraham;
ne craignez point, dit-il encore aujourd’hui à chacun de nous. Abraham était
en pays étranger, entouré d’ennemis, n’ayant aucun héritier quoique possesseur
d’une grande fortune. Dieu, il est vrai,
lui avait solennellement promis un fils
ainsi que le pays de Canaan, mais quand?
comment? C’était déjà bien long; n’y
aurait-il pas oubli? — Ne crains rien. —
Voilà la parole d’ordre donnée aux siens
à travers tous les âges. Je suis votre Dieu
et votre Père, cela doit vous suffire, appuyez-vous sur moi.
Ne craignons rien après un examen attentif de nous-mêmes; il est vrai que nous
avons découvert une quantité de défauts,
des lacunes, des chutes, des oublis impardonnables, des passions insoupçonnées, de l’ingratitude; est-ce que tout
cela n’est pas suffisant pour nous exclure
des bénédictions de Dieu, pour nous priver de l’héritage promis? Nous comprenons cet état d’âme très angoissant, mais
le fait seul que nous sommes arrivés à
nous connaître en nous faisant sentir le
besoin d’un médecin est une garantie
que nous ne devons pas nous alarmer.
Du moment que l’enfant prodigue a senti
toute sa misère, il s’est mis sur le chemin
du salut. Il confessera tout à son père,
mais la crainte est bannie.
Ne craignons rfen quand nous arrêtons
nos regards sur les ennemis qui nous entourent. Tous les hommes devraient être
freres; n’est-ce pas le sommaire de la
loi? Mais, malheureusement, il n’en est
pas ainsi. Ou pour un motif ou pour un
autre, nous vivons à côté les uns des autres comme des étrangers, plusieurs épiant nos moindres mouvements pour nous
perdre, nous ruiner. La grande guerre
d’aujourd’hui n’est-elle pas là pour nous
dire que-ce qui compte c’est l’intérêt, l’orgueil, l’ambition avant tout? — Il est
donc tout naturel que la crainte pénètre
en nous et que nous nous demandions:
qu’est-ce que notre vie? — Dieu dit; Ne
crains rien.
Ne craignons rien en présence des catastrophés, des tremblements de terre,
des bouleversements de la nature, des
épidémies. Il est évident que nous pouvons être du nombre des victimes et que
la vie ne nous appartient pas, mais même
alors, en marchant parmi les morts et les
spectres de la misère. Dieu nous dit; Ne
crains point.
Ne craignons rien en pensant aux esprits malfaisants qui, invisibles, accomplissent leur œuvre néfaste en nous ou
autour de nous. Ces esprits sont nombreux, astucieux, puissants, et même le
Christ n’a pas pu se soustraire à leur attaque, mais nous connaissons comment
leur chef a dû battre en retraite. Nous
savons qu’il y a quelqu’un plus puissant
que toutes les principautés de l’air qui
noua dit expressément: Ne crains point.
Ne craignons rien quand nous serons
en présence du roi des épouvantements.
C’est l’ennemi qui sera détruit le dernier,
mais il sera détruit à jamais. Qu’il puisse
exercer sur nous son œuvre, en nous faisant passer par la douleur, la souffrance,
l’agonie, souvent longue et pénible, c’est
un fait incontestable duquel nous avons
été les témoins, mais encore ici, la même
voix bien connue nous dit; «Ne crains
point ».
II. Ne crains point, pourquoi? Parce
que, nous dit Dieu : Je suis ton bouclier.
Cette arme inconnue aujourd’hui, mais si
familière dans le passé, si bien maniée
par les légions romaines qui conquirent
le monde, si efficace contre les flèches ou
les hallebardes, cette arme était comme
une forteresse derrière laquelle se cachait
celui qui était attaqué, pouvant à son
tour non seulement se défendre, mais
attaquer.
Dieu est notre bouclier en tout et partout. Qu’il s’agisse de notre âme, de notre corps, de notre famille ou de nos intérêts matériels, nous pouvons compter
sur Lui. Ce bouclier n’est pas seulement
dans le cas exceptionnel l’arme de défense, il l’est toujours, de nuit, de jour,
en temps de paix et en temps de guerre.
En effet, nous savons que non seulement
il est le Tout-Puissant, mais aussi l’Omniprésent. Il ne sommeille point, il ne
se fait pas attendre, au moment voulu
il est là pour agir en notre défense. Ce
bouclier ne peut pas être enlevé par l’ennemi, il ne peut pas être détruit, comme
cela pouvait arriver même aux plus vaillants légionnaires, il est éternel, il ne
change pas, ayant toujours la même efficace. Dans la santé, dans la maladie,
dans la mort, il est invariable. Peut-on,
avec cette certitude, douter un instant.
nous laisser envahir par la crainte? Oh!
quelle force, quel courage. Nous comprenons ce général anglais qui, dans la guerre
actuelle, avant un engagement, sent lo
besoin de se recouvrir de ce bouclier par
la prière; nous comprenons la sérénité
d’âme d’un Calvin en jfrenant congé des
syndics de la ville de Genève et des pasteurs, ses collègues.
III. Ne crains point, je suis ton bouclier, ta récompense sera très grande. Pour
Abraham cette rcéompense a été une vie
de communion avec son Dieu par la foi
qui a atteint son apogée lors du sacrifice
de son fils, une joie qui a inondé son
cœur, une prospérité exceptionnelle, un
enfant en qui toutes les nations de la
terre ont été bénies. Et pour nous? La
paix dont nous jouissons comme héritage laissé par Christ, la certitude du salut qui nous permet de nous consacrer
complètement au service du Maître et
à nos travaux quotidiens, cette joie qui
pénètre tout notre être, qui nous fait
voir tout en beau cette vie de misère,
cette force qui se manifeste dans les
corps même les plus débiles, cette activité dévorante qui ne demande qu’à faire
du bien, en étendant le règne de Christ,
qui est un règne d’amour et de justice.
Avec un tel bouclier, avec de telles promesses qu’avons-nous encore à craindre? Debout les morts T s’écriait un officier en se lançant contre l’ennemi; et
les blessés, dans un dernier élan, culbutèrent l’ennemi. Debout les peureux,
debout les faibles, debout les indifférents, et en avant ! Ne crains rien, dit
l’Eternel, je suis ton bouclier, et je te
donnerai une grande récompense.
C. A. Tron.
LE MINISTERE DE LA FEMME.
Après l’Amérique, l’Angleterre, après
l’Angleterre, l’Italie; la France étudie la
question. En Amérique on a accordé depuis longtemps le vote à la femme, et
partout où on l’a placée pour y exercer
son activité, elle a montré comment elle
savait accomplir sa tâche, avec fidélité
et énergie, parfois minutiepsement, mais
toujours consciencieusement.
Tous nous savons comment l’Angleterre depuis longtemps aussi était tourmentée par le fléau des suffragettes, qui,
persuadées de leur bon droit, recouraient
à tous les moyens pour le faire triompher.
Les incendies, les interruptions dans les
réunions politiques, la défiguration des
tableaux artistiques, des attentats, tout
était bon, pourvu que l’attention fût
attirée sur leurs faits et gestes. Quand la
guerre a éclaté, les divisions et les luttes
ont cessé ; les femmes n’hésitèrent pas à
se placer au service de la patrie, et la récompense ne devait pas tarder, puisque
le Gouvernement a fait passer la loi accordant le vote aux femmes, c’est ainsi
qu’aux prochaine» élections cinq millions du sexe féminin prendront part à la
lutte politique.
L’Italie, toujours généreuse et sentimentale, vient d’examiner la question
dans les dernières séances de la chambre
des députés et s’est déclarée prête à reconnaître ce droit. La France ne tardera
pas à|se|raettre^en règle à^cet égard.
Lajguerre entre pour] beaucoup dans
cette révolution politique et sociale. Les
hommes étant sous les drapeaux, c’est
la femme qui a continué à lutter à la
maison, à remplir les vides dans les bureaux publics, à se donner pour la bonne
marche des choses. Il faut lui rendre justice, elle ne laisse rien à désirer et se montre à la hauteur de l’homme. Qu’il s’agisse de conduire un tram, de balayer la
rue, de porter les dépêches, de distribuer
les billets au guichet, de faire la banquière, de labourer les champs, même de
faucher l’herbe, elle se montre digne de
sa tâche, consciente de sa responsabilité.
Il est donc juste qu’on lui reconnaisse
les droits accordés à l’homme.
II est cependant un autre terrain sur
lequel nous réclamons les droits de la
femme, nous voulons parler de sa mission au point de vue religieux.
Nous savons tout ce qu’elle a fait dans
le domaine de la bienfaisance, de l’éducation, de l’instruction dans les écoles du
diruanche; nous savons comment elle a
été une force dans la vie spirituelle des
Eglises, et comment avec sa modestie elle
a soutenu les courages ébranlés, mais
cela ne suffit plus. Jésus-Christ n’a pas
fait de différence entre homme et femme et nous savons que dans l’Eglise primitive existait le ministère des diaconesses voire même des prophétesses.
Le temps ne serait-il pas arrivé de rétablir ce qui a été laissé de côté et qui
était excellent? Qu’on lise ce que font
les femmes missionnaires, les femmes
docteurs, les femmes lectrices de la Bible; qu’on s’arrête et qu’on admire ce que
font une quantité de femmes de pasteurs
en France, prenant la place du mari, édifiant les Eglises, maintenant le flambeau
de l’Evangile, et puis qu’on se prononce;
ne serait-ce pas bon d’accorder à la femme un ministère public au point de vue
religieux?
M. le prof. Choisy, à Genève, vient
d’ouvrir une école pour y préparer les
femmes à un ministère religieux, serait-ce
une pure utopie, un simple essai? Nous
ne le pensons pas, et nous aimerions que
notre Synode qui s’est occupé déjà deux
fois de la question, y revint pour décider
s’il n’y a pas lieu de faire un pas en avant,
mais décisif.
Nous avons les diaconesses pour les hôpitaux, préparées pour cette œuvre, et
c’est une véritable bénédiction, pourquoi
n’aurions-nous pas les diaconesses pour
s’occuper de nos pauvres et visiter les
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familles? Le moment est arrivé où il faut
donner à l’activité laïque une place
d’honneur; les hommes manquent, les
vides sont nombreux, mais nos sœurs
sont là, et en ouvrant nos rangs pour
qu’elles y trouvent une place, l’Eglise
n’aura qu’à bénéficier de cette nouvelle
activité qui sera bénie. Les Autorités politiques ont fait leur devoir ; l’Eglise pourrait-elle s’y refuser? Speciator.
GUERRE DE RELIGION l
La Gazette du Peuple, de Turin, dans
son numéro de vendredi dernier, contient
l’article d’un certain Rafïaello Barbiera
s’efforçant de prouver que la guerre ac■ tuelle est une guerre de religion 1 Rien
de plus absurde, de plus jésuitique qu’une
telle affirmation. Il est prouvé et archiprouvé que les protestants sont en plus
grand nombre du côté des Alliés, plutôt
que du côté'des empires centraux. • '
En effet, VAllemagne ne compte que 40
millions de protestants et en y ajoutant
5 millions de Hongrois et 1 million d’Autrichiens, cela nous donne un total de 46
millions de protestants. Angleterre, de
son côté, a environ 36 millions de protestants, le Canadá 3 millions, l’Australie
2 millions, VAmérique du Nord 70 millions, la France 600.000; tout cela nous
donhe un chiffte rond de 111 millions
et 600.000 protestants. En outre, les empires centraux ont 80 millions de catholiques-romains, c’est-à-dire à peu près
le double ffe ce qu’il y a de protestants
et ce serait une guerre de religion? —
Nous le répétons, il s’agit d’une thèse
absurde, mais plus encore jésuitique.
Pourquoi M. Barbiera ne fait-il pas
mousser les exploits des chers catholiques-romains d’Autriche, qui ont su accomplir les exploits que nous connaissons à Venise, à Padoue, à Trévise, à Ancône et ailleurs encore? Pourquoi l’auteur
de l’article ne dit-il pas un mot sur les
infamies commises par les Autrichiens
dans les pays envahis? Qu’il laisse parler
les habitants de Belluno et de Udine et
il sera amplement renseigné sur ses affirmations imprudentes. M. Barbiera,
c’est clair, veut augmenter la haine des
Italiens contre les Prussiens protestants,
en se taisant sur le compte des Autrichiens
fanatiques, supersticieux, ignorants, qui
sont le grand soutien de la papauté, et
qui verraient de bon œil le pape assis sur
le trône du pouvoir temporel. Quand on
a sur la conscience les exploits de Caporetto et les décisions d’un certain congrès
de Udine,’bn ferait mieux de garder|un
prudent silence.
Nous nous étonnons que la Gazette du
Peuple, journal libéral, ne se soit pas
aperçu que la trame jésuitique est partout la même : « Calomniez, calomniez, il
restera toujours quelque chose ».
Spectator.
SOYONS OPTIMISTES!
Si jamais époque sembla vouée au pessimisme, c’est bien la sombre période que
nous traversons depuis août 1914. Quand
fut-il plus légitime de trouver que tout
va mal, et même très mal, dans un monde
livré à Satan? Les lamentations d’un
Jérémie, les formidables visions du Voyant de Patmos ont une actualité saisissante. Et pourtant, j’ose exhorter mes
lecteurs, et m’exhorter moi-même, à ne
pas nous laisser entraîner par lè courant
des sombres appréhensions et du découragement. J’ose leur crier: Frères, malgré
Satan et ses suppôts, soyons optimistes,
soyons confiants, soyons résolus ! Nous
traversons une heure sombre ; nos ennemis disposent de forces qui dépassent de
beaucoup ce que nous avions prévu. La
révolution russe les a débarrassés d’un
adversaire redoutable et nous a privés*
d’un concours précieux. Les ambitions
conquérantes, après avoir été tenues en
échec, s’affirment avec plus de violence
que jamais. La durée inattendue de la
guerre a créé un profond malaise chez
nos populations qui attendaient une victoire prochaine. Notre devoir, à nous qui
savons que Dieu règne et aura le dernier
mot, est d’espérer contre toute espérance
et de croire contre toute apparence.
*
* *
Soyons optimistes 1 Nous avons pour
nous le nombre. Ce n’est pas tout, mais
c’est bien quelque chose. Comme le prophète Elisée à son serviteur, nous pouvons dire aux trembleurs: «Ne craignez
point; ceux qui sont avec nous sont en
plus grand nombre que ceux qui sont
avec eux ». Et il y a cette différence que
les alliés d’Israël étaient invisibles et
qu’il fallut un miracle pour que le serviteur vît la montagne pleine de chevaux
et de chars de feu, — tandis que nos alliés à nous, se voient à l’œil nu. Plus de
vingt Etats ont pris parti, pour notre
cause, parce qu’ils la jugent bonne, et
non par ambition ou cupidité. Cela représente bien des millions d’hommes levés pour repousser l’agression dont nous
avons été victimes.
Soyons optimistes ! Nous avons la
qualité. Nous pouvons opposer, avec une
légitime fierté, « ceux qui sont avec nous »
à « ceux qui sont avec eux ». D’un côté,
ce sont des nations libres, jeunes ou rajeunies par la liberté» et de l’autre côté,
ce sont des peuples asservis à l’ambition
d’une race qui veut gouverner le monde
par la terreur. D’un côté, pour tout résumer en un exemple, c’est l’Empire ottoman, tout dégouttant du sang des Arméniens, et de l’autre, c’est la république
des Etats-Unis, fille des puritains.
Soyons optimistesi Nous avons les
forces morales. Je ne prétends pas qu’il
n’y ait chez nous que du bien, et qu’il
n’y ait que du mal chez nos adversaires.
Pour ce qui est de notre peuple, nous
n’avons jamais été de ses flatteurs avant
la guerre, et nous ne le sommes pas devenus' depuis qu’elle a commencé. Nous
souhaitions que ses chefs, portés par un
grand mouvement d’opinion publique,
eussent déclaré la guerre au Géant Alcool, plus dangereux que le kaiser Guillaume. Hélas 1 ni l’opinion ni le gouvernement n’ont entamé la lutte contre
l’horrible fléau. Il n’en demeure pas
moins vrai que notre peuple et notre
armée ont déployé, pendant cette guerre,
des qualités et des vertus qu’on ne leur
connaissait pas. Et puis, n’est-ce rien
que d’avoir inscrit sur ces étendards ces
mots sacrés: Liberté, justice, défense
des petits? Et ces nobles devises sont'
celles de nos alliés, comme les nôtres.
Soyons optimistes 1 Nous avons avec
nous DIEU I Nous ne prétendons pas
avoir le monopole de sa présence et de
sa protection; nous n’inscrivons pas son
nom sur le casque de nos soldats, et nos
chefs d’Etat ne le prodiguent pas dans
leurs discours. Mais tel silence n’ést-il pas
plus religieux que telle familiarité, où le
Dieu trois fois saint est désigné comme
« le bon vieux Dieu allemand ». De quel
côté, je le demande, essaye-t-on de réaliser le beau programme que le prophète
Michée proposait au peuple d’Israël:
« Ce qui est bien, ce que VEternel demande de toi, 6 homme, c’est de faire ce
qui est juste, d’aimer la miséricorde et de
marcher humblement avec ton Dieu ».
Justice, miséricorde, humilité, c’est
toujours à ces conditions que Dieu promet
d’être avec nous. Matth. Lelièvre.
Jriste coiiditioii des Eplises de Franee ,
aiL point;de vue du ministère pastoral.
A mesure que la guerre se prolonge,; la
situation des Eglises protestantes .de
France, qui ne fut jamais très brillante,
devient de plus en plus difficile. Le nombre des pasteurs mobilisés demeure très
élevé; les ressources, sans diminuer précisément, sont loin de correspondre aux
besoins que le renchérissement de la vie
a accrus dans de très fortes proportions ;
l’avenir, en maint endroit, se trouve compromis par les brèches douloureuses que
la mort a creusées dans les rangs de nos
coreligionnaires. — « Le protestantisme
français, lisons-nous, dans l’un des rapports que nous avons sous les yeux, a
beaucoup souffert de la tourmente qui se
prolonge depuis bientôt quatre ans. Des
laïques lui ont été enlevés, à la fleur de
l’âge ou en pleine maturité, qui étaient
la gloire et la force de nos Eglises. Le
corps pastoral n’a pas été épargné: quatorze pasteurs, deux missionnaires, quatre évangélistes sont tombés au champ
d’honneur; six pasteurs et trois missionnaires sont morts des suites de leurs blessures ou des maladie# contractées à la
guerre. C’est vingt-neuf ouvriers qui nous
manquent. Et si nous ajoutons à ce chiffre les vingt-quatre étudiants en théologie
et les six élèves missionnaires qui sont
morts sur les champs de bataille, nul ne
s’étonnera que notre Eglise, sans négliger les obligations de l’heure présente,
songe à l’après-guerre et déjà l’organise». — La connaissance de ces faits,
nous n’en doutons pas, disposera nos
lecteurs à sympathiser avec nos frères
de France.
BENJAMIN GREEN.
La Croix Bleue vient de faire une
grande perte en la personne de M.r Benfamin Green, décédé à Londres, le 2 mars.
Qeulle belle vie que la sienne 1 Fils d’un
riche banquier de Londres, il reçut une
parfaite éducation; puis voyagea beaucoup dans sa jeunesse, sans trouver son
chemin, un but à son activité qui put le
satisfaire. Tombé malade, autant moralement que physiquement, il se rendit au
Tyrol et ce fut là qu’il aurait entendu,
comme St-Augustin, une voix lui dire:
« Lis la Bible ! ». Et il la lut, ou mieux il
la relut, la médita et y trouva le vrai médecin de l’âme, son Sauveur. Dès lors sa
vie fut transformée; il vécut pour les
autres, ou mieux pour son Divin Maître.
C’est à Lausanne qu’il signa pour la prt mière fois un engagement d’abstinence,
auquel il fut fidèle toute sa vie ; lui-même
devint un des plus actifs et vaillants
champion de la Croix Bleue. Quelques
années après, il fut appelé à Lyon où il
travailla tant et si bien à l’œuvre du Seigneur, qu’il en tomba malade et dut retourner en Angleterre. Mais ce ne fut
qu’à son retour en Suisse, à Chexbres
qu’il recouvra la santé, et là, pendant
vingt ans il consacra toutes ses forces à
faire le bien, à servir le Seigneur dans
la personne de ses frères. Ce fut d’abord
les Italiens, travaillant au chemin de
fer de Vevey à Chexbres, qui attirèrent
son attention chrétienne. Il ouvrit pour
eux une salle d’évangélisation, et appela
un évangéliste, choisi pour cette œuvre.
Il ne tarda pas à entrrprendre d’autres
œuvres en faveur des habitants du pays :
salle de lecture, cours du soir pour la
jeunesse, conférences populaires, sociétés
de couture une école de menuiserie modèle, vraie école industrielle pour les jeunes garçons et pour les jeunes gens, sans
compter la section de tempérance laquelle était toujours comme le centre de
son activité, le moyen par excellence
pour relever les buveurs et pour poursuivre l’œuvre de Dieu dans les cœurs
renouvelés .§ar rabstiuence.
Un secorfâ appel le rappela en France.
Cette fois il n’y alla pas seul ; il y conduisit
une escouade de pionniers, c’est à dire
une vingtaine d’abstinents conférenciers,
avec les quels il parcourut les principales
villes de France, fondant de nouvelles
sections de la Croix Bleue ou fortifiant
celles qui avaient besoin de l’être. De
France, il passa en Belgique, toujours
avec sa troupe de combattants dont il
faisait tous les frais, laissant partout,
comme traces bénies de son passage, des
centaines de nouveaux abstinents, des
buveurs corrigés, c’est à dire tout autant
d’âmes converties au Seigneur, par son
apostolat. Plus tard, il s’intéressa aussi
à la cause anti-alcoolique en Italie, forma
pour cela un jeune évangéliste italien et
réussit à fonder avec ui, à Milan, une
section de la Croix Bleue actuellement
la seule, je crois, qui soit organisée en
Italie. En 1913, lors du Congrès International contre l’alcoolisme, à Milan, il
organisa une exposition anti-alcoolique
dans la Villa Reale, esposition qui fut le
clou de ce congrès. En 1916 M.r Green
retourna à Londres, voir sa famille et
aussi, pensons-nous pour se trouver dans
son pays et s’y rendre utile dans les critiques circonstances où il se trouvait.
C’est là que la mort, sans le surprendre,
l’a frappé, ou plutôt où le Seigneur a rappelé à Lui son serviteur.
Benjamin Green faisait partie de cette
élite chrétienne dont nous avons connu
ici-même quelques nobles représentants.
Miss Emery, Mrs. Jackson, Miss Dalton,
Miss Roberts: qui considèrent leurs biens
comme appartenant au Seigneur et dont
ils ne sont que les dépositaires chargés
de les fairç valoir pour le bien du prochain, et pour la gloire de Dieu. C’est en
considérant de tels chrétiens, que nous
comprenons ce que le divin Maître voulait
dire en disant à ses disciples : Vous êtes le
sel de la terre; la lumière du monde !
G. R. C.
LA PAGE DU SOLDAT.
Reynaud Gustave: merci et nous insérons; Berutti Alessandro de St-Germain:
merci pour la peine que vous vous donnez: nous vous envoyons le journal et
Lévi Jahier aura le sien; Bertalot Giovanni d’Angrogne, reçoit avec plaisir le
journal qu’il lit avec avidité et salue en
remerciant; Malan Amédée salue et demande changement d’adresse; Grand
Etienne de Bobi, réclame le journal, qu’il
aura; Oreste Canal du Perrier, a trouvé
le journal à son retour de permission, remercie le Comité de Turin, les Demoiselles Pons et tous les amis; Pascheilo
Federico envoie une bonne carte que nous
insérons; le soldat Gaido Michel réclame
son unique ami, l’Echo, et il l’aura;
Etienne Ayassot est toujours en bonne
santé et salue ses Tourassins et Villarencs
et demande changement d’adresse ; G. Codino a de nouveau changé d’adresse et
se trouve dans un beau petit pays et salue; Eli Long de Pramol, est bien, fait
saluer ses Pramolins et son pasteur M.
Grill; le caporal Rostan Francesco est
bien et salue; le caporal Emidio Gardiol
est heureux de combattre pour la patrie
et pour l’idéal, il fait saluer les amis et les
parents; l’étudiant Robert Caisson, du
3° alpini, envoie ses meilleures salutations, ce dont nous le remercions; Boimet
Emilio espère en Dieu et dans une paix
prochaine, salue parents et amis; Long
Ernesto jouit d’une bonne santé, ainsi
3
que son compagnon Bounous, saluent et
remercient; Emilio Giordano salue et remercie pour l’Echo qui lui rappelle ses
belles Vallées; le caporal Pierre Soulier
est reconnaissant pour VEcho qui lui apporte des nouvelles et des conseils, il a
vu l’aumônier Bosio, ce qui lui a procuré
un grand plaisir et salue parents et amis,
le soldat Luigi Peyronel des Tournim,
fait saluer ses deux enfants, son pasteur
M. Grill, M. Amato dalla, le Comité de
Turin,-parents et amis. Il est tout seul
de Vaudois et se délecte dans la lecture
du journal; le caporal major Long Enrico
a obtenu une permission de 60 jours, il
fait salue son frère Jean qui est en France
et Héli qui est au front; sa santé est excellente; capitaine Bonnet: nous insérons; François salue, et a changé
d’adresse; Jean Jacques Bonjour salue:
nous insérons et merci; Vannuccini Enrico salue, et a changé d’adresse; Enrico
Long salue et remercie; Chiavia Bartolomeo d’Angrogne salue son pasteur M.
Revel et ses Angrognins, il a pensé à nous
durant les fêtes de Pâques ; le sous-lieutenant Halo Mathieu est bien, fait saluer
et se réserve de donner son adresse pour
l’envoi de l’Echo: nous l’enverrons très
volontiers; Roccione Giovanni: veuillez
insister pour avoir votre journal, personne n’a le droit de vous le contester;
Giovanni Malan, d’Angrogne, remercie
le Comité d’Angrogne et salue parents et
amis; Tourn Ernesto remercie et se montre fort en attendant le moment de la
lutte pour se mesurer contre l’ennemi
séculaire.
Nous recevons du Coihité de Turin:
I soldati Odili Luigi ài Prarostino e
Bonjour Daniele di Bobbio, mandano
ringraziamenti e saluti alla Direzione del
giornale Echo che ricevono sempre con
gran piacere.
— Il soldato Long Eli, per mezzo del
gradito giornale Echo, manda saluti a
tutti i Pramollini e alla sua chiesa.
— Zona di guerra, 11-4-1918.
Preg.mo Sig. Direttore,
Per mezzo di questo giornale, che ricevo regolarmente, invjo i miei più cari e
affettuosi saluti a tutti i parenti è conoscenti. — Ringraziando.
Caporal magg. Malan Francesco
(di Luserna S. Giovanni).
— Zona di guerra A.M. le 15 avril 1918.
Cher Monsieur Tron,
Quoique bien en retard, je reçois presque tous les numéros du cher Echo des
Vallées, qui m’apporte les nouvelles de
mes lointaines Vallées et de mes compagnons d’armes. J’ai eu le plaisir de me
rencontrer avec un autre soldat vaùdois,
qui aurait aussi désiré recevoir l’Echo et
duquel je vous donne l’adresse... — Dieu
merci, je suis toujours en bonne santé.
Je vous prie, cher M.r Tron, de bien
vouloir saluer par le moyen de l’Echo, ma
famille, parents et connaissances, ainsi
que tous mes camarades qui se trouvent
éparpillés un peu partout; et vous, cher
Monsieur, avec mes remerciements, veuillez recevoir les plus sincères salutations
de votre bien dévoué »
Jean Jacques Bonjour.
CHRONI^^UOOISE
ANGROGNE. Le lieutenant Silvio
Bertalot d’Angrogne, actuellement au
« Comando » d’un régiment d’infanterie,
et déjà décoré de la médaille « al valore»,
vient de recevoir, comme digne représentant de sa «Brigata», la Croce Militare Inglese « per servizi distinti ».
C’est encore un officier vaudois qui
fait honneur à son nom. Nos félicitations
bien sincères.
— Samedi soir 4 courant, à 9 % h.,
dans l’école de St-Laurent, notre Société
Chorale donnera sa soirée de bienjaisance,
qui attirera, nous l’espérons, un nombreux public.
En cas de pluie, la soirée sera renvoyée
au samedi suivant.
BOBI. Le Vice-Inspecteur des écoles
nous communique la mort du régent
Garnier, à qui on avait confié, cette an-"
née, l’école de la Romana (Combe des
Charbonniers). Nous avons connu ce
frère lorsque l’Ecole de méthode était
encore le centre des réunions des régents
des Vallées, et nous nous rappelons son
assiduité aux leçons et la vive attention
qu’il y apportait. Quoique non diplômé,
il avait des qualités spéciales pour l’enseignement.
Notre frère était aussi diacre de l’église
de Bobi, remplissant sa tâche avec fidélité. Une pneumonie foudroyante l’a emporté en quelques jours, dans la force
de l’âge. Son départ est une perte pour
l’Ecole et pour l’Eglise.
COME. M. le docteur Grilli, toujours
prêt à répondre aux besoins de l’œuvre,
va sè rendre pour quelque temps dans les
Abruzzes, qu’il connaît parfaitement y
ayant accompli un travail béni lors de
son ministère àTChieti et à Borréllo. M.
le pasteur Fasulo, de Milan, présidera,
pendant son absence, les cultes à Còme.
LA TOUR. M. l’aumônier Héli Bertalot,
après un mois de complet repos à La
Tour, vient de repartir pour Bologne.
Grâce à Dieu, son état de santé paraît
être excellent.
— M. l’aumônier Del Pesco, chargé de
visiter les prisonniers protestants, vient
de faire une courte apparition à La Tour;
il en est à son quatrième tour, et son travail, quoique fatigant, offre des satisfactions réelles.
— Parmi ceux qui viennent d’obtenir
la médaille d’argent, nous mentionnons
avec plaisir le lieutenant Albert Ricca,
des Appiots, maintenant capitaine. Voici
la motivation: « Ufficiale di collegamento
presso un comando di brigata, adempiva
il suo mandato con valore ed intelligenza,
portandosi a riconoscere varie volte i
varchi aperti nei reticolati nemici. Durante l’irruzione delle* fanterie, rotta a
causa dei violento tiro d’interdizione nemico, ogni comunicazione telefonica e
cessato ogni scambio di notizie o mezzo
di staffette, che spesso rimanevano uccise durante il percorso, si recava arditamente attraverso una zona intensamente
battuta presso le truppe operanti per raccogliere dati e informare il Comando. —
Prestana, 12-13 Maggio 1917 ».
— M. le modérateur E. Giampiccoli est
parti pour Rome, où il compte s’arrêter
quelques semaines.
— Le 29 du mois, M. l’ancien Gaydou
des Chabriols, ancien évangéliste à Rodoret, après avoir été près de six mois
sans nouvelles de son fils, a reçu l’heureux message qu’il était en vie et prisonnier en Autriche. Nous nous félicitons
avec la famille d’une si bonne nouvelle,
et nous en remercions Dieu.
— Nous apprenons aussi avec reconnaissance que Michel Jourdan de ChioRivet, que l’on donnait «disperso», est
au nombre des prisonniers.
NOVARE. I^a famille d’un docteur
cherche une bonne ménagère. S’adre.sser
au docteur cav. Borrini, Novara.
PRAMOL. Nos soldats. Bounous Jean
Paul, de la classe 1881, qui avait été appelé à servir la patrie et qui a dû ensuite
entrer dans une maison de santé, est décédé le 30 mars écoulé. L’enterrement a
été fait par M. le pasteur Auguste Jahier
le dimanche de Pâques.
Nous envoyons notre sympathie fraternelle à son frère Barthélemy, sergent
au front, et à tous ses parents : oncles et
tantes, cousins et cousines.
Nous avons eu au milieu de nous le caporal major Jahier Henri {Emile), le caporal Bounous Jean et le « bersagliere »
Long Barthélemy. — Viennent d’arriver
aussi, le caporal major Long Henri, le
vice-brigadier des gendarmes Peyronel
Henri et leJusilier Bounous Ernest.
RORÀ. Dimanche dernier, le secrétaire de la Commission exécutive, M. L.
Marauda, a procédé à la visite d’Eglise
de la paroisse de Rorà. Nous regrettons
que le temps n’ait pas été des plus favorables; cela n’a cependant pas empêché
le public d’accourir et de prendre part au
culte, en écoutant le message du frère
venu du dehors.
SAINT-GERMAIN. La semaine dernière a eu lieu le mariage de Rachel Revel,
des Rouncs, avec le soldat Peyran, originaire de Maneille, employé dans la sûreté
publique à Turin. — Félicitations.
SAINT-JEAN. C’est M. le pasteur
Rostagno qui a encore prêché dimanche
dernier, son passeport ayant été retardé.
-— Trois soldats ont eu l’honneur d’obtenir la médaille d’argent: Monnei Giovanni, Pons Enrico et Odin Jean; ces
médailles sont dûment motivées et honorent nos chers soldats vaudois que
nous félicitons.
VILLAR. Le soldat Talmon Giulio est
inclus dans la liste de ceux à qui a été accordée la médaille d’argent. Nous en
prenons note avec plaisir.
— Les jeunes filles des différentes
Unions Chrétiennes de cette paroisse, remercient de tout leur^^cœur M.lle Elise
Meynier, la dévouée secrétaire du Comité
National, pour la très agréable visite
qu’elle a bien vjoulu leur faire dimanche
dernier. Elles ont beaucoup, apprécié les
excellentes exhortations qui leur furent
adressées, et elles conservent toutes le
meilleur souvenir de cette bienfaisante
visite. S.
VILLESÈCHE. Dans l’après-midi de
dimanche dernier, un nombreux convoi
funèbre accompagnait au champ du repos
la dépouille mortelle de Jean Jacques
Peyronel que Dieu a retiré à Lui à l’âge
de^ 63 ans.
Ce frère, doué d’une belle intelligence,
a su se rendre utile à sa commune de Rielaret dont il a été conseiller pendant
40 ans et syndic 18 ans, et à son église
où il a exercé la charge d’ancien pendant une trentaine d’années.
Puisse l’exemple qu’il laisse d’une vie
probe et honnête unie à la piété, être en
bénédiction à un grand nombre I Nous
exprimons encore notre sympathie chrétienne aux membres de la famille éprouvée par le départ de son chef.
Nonvelles politiques.
La bataille sur le front occi^dental a
repris pour la troisième fois avec une
violence égale à celle des luttes précédentes mais sur un front plus restreint.
L’offensive allemande s’est dessinée dans
la direction d’Amiens: les attaques renouvelées ont été en grande partie repoussées, mais les Allemands sc sont emparés de la petite ville de Villers-Bretonneux et de Hangard. Les troupes australiennes et anglaises par des contreattaques heureuses ont repris presque
toutes les positions que l’ennemi avait
occupées le jour précédent et rétabli
presque intégralement leur ligne, au-delà
de Villers-Bretonneux.
Sur le champ de bataille des Flandres,
au sud de Ypres, les Allemands ont oc
cupé le mont Kemmel grâce au'nombre
et à l’odieux emploi de liquides enflammés. Neuf divisions allemandes ont mené
l’attaque: après une longue lutte, en se
glissant dans les replis du terrain, l’infanterie a réussi à isoler le mont Kemmel et en prendre possession. Repoussés
sur d’autres points du même secteur, les
Alliés ont dû reculer leur ligne dans la
direction de Locre. L’ennemi a tenté
d’exploiter les avantages obtenus, mais
ces attaques infructueuses lui ont coûté
de lourdes pertes.
— La marine britannique a exécuté
un raid naval contre Ostende et Zeebrugge, qui sont utilisés par l’ennemi
comme base pour ses contre-torpilleurs
et sous-marins. De vieux croiseurs remplis de ciment ont été coulés à l’entrée
des canaux pour les obstruer. A Zeebrugge des détachements d’assauts ont
débarqué, à l’estrémité du môle qui a été
en partie démoli. Après avoir infligé
des dégâts aux unités mouillées le long
du môle et torpillé un destroyer les Anglais se sont retirés ayant rembarqué les
troupes d’assaut et les équipagès des
navires bloqueurs. L’opération a eu le
plus remarquable succès.
— Sur notre front l’activité des deux
artilleries a été normale. L’ennemi a tenté
d’envoyer des patrouilles sur la droite
de la Piave, mais notre artillerie les a
arrêtées. Dans la Vallarsa nos troupes
d’assaut, après avoir dépassé trois sys<*
tèmes de fil de fer barbelé, sont tombés
par surprise sur deux postes avancés de
l’ennemi, eapturant un sous-officier et
dix-huit soldats: ils ont détruit ensuite,
sur une bonne distance, les défenses accessoires et bouleversé le barrage de la
route de Rovereto. Nos groupes ont
anéanti le poste ennemi de Pedescala
dans la Val d’Astico et capturé une patrouille dans la Val d’Assa.
Des patrouilles anglaises en reconnaissance ont attaqué, dans la conque
d’Asiago, des détachements ennemis et
contraints à se replier laissant de nombreux morts sur le terrain.
— La Chambre s’est ajournée au mois
de juin après avoir voté les projets de
lois à l’ordre du jour: prorogation de la
législature, et droit de vote aux soldats
combattants qui n’ont pas encore atteint
l’âge légal. Les interpellations concernant l’affaire des déchets de soie et l’exportation vers les pays neutres ont amené
un vote de confiance politique où la politique du ministère Orlando a été approuvée par 242 voix contre 73. E. L.
PETITE POSTE.
Cholm. Cal. MmeSusanne Balmas: À quoi
destinez-vous l’argent envoyé? Votre nom
ne figure pas parmi les abonnés.
Oakley. Cal. Mme Susanne Balmas: Reçu
argent, comme il a été répondu à M. Beux.
Encore une fois, merci.
Marseille. Mlle Pascal: Reçu I2 francs;
les deux années sont soldées: le journal a
été régulièrement envoyé.
Ogden. M. J. Combe: J’ai soldé votre
abonnement. Salutations et merci.
Londres: Mme M. B. V.: Reçu lettre;
j'attends, merci.
Londres. Mlle C. C. : Reçu votre bonne
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