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Olnqulème axmee.
TSr. 19.
13 Mai 1870
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOJIÀDAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. ocenpeAt
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
talie, h domicile (un an) Fr, 3
tuisse ................... 5
•'rance...............» 6
Mlemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX d’ABONNEMENT
Torrr-Pei.i.icf ; Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PtGNF.RoL J. Cklantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
prt>s le N. 22.
Florence : Libreria Evange^
Uca. via de’Panzaiii.
ANNONCES : 5 cent, la ligna
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radministratiOD
ati Bureau à Torre-Pellicei,
via Maestra N. 42. —pour la
rédaction ; à Mr. A. Revel
Prof, h Torre-PelHce.
Soïïixnaîi'e.
La Colonie du Rosario. — La question des
Colloques. — Chronique locale. —• Chronique
politique. — Souscription Monnet. — Annonces.
LA COLONIE DU ROSARIO.
Les Vaiidois dans l’Uruguay ;
tel est le titre alléchant d’une brochure élégamment imprimée qui
vient de sortir des presses de M.
J. Chiantore à Pignerol.
Cette brochure [de 101 pages in
8“ contient, sous forme de journal,
la relation très-circonstanciée de
la visite de le Modérateur P.
Lantaret à la Colonie Vaudoise du
Rosario Oriental. A part l’intérêt
peu commun qu’excite au plus
haut degré le sujet de cette visite
pastorale ( car c’en est une , faite
non plus dans un rayon de quelques milles, mais à 4 mille lieues
de distance ), nous osons aiBrmer
qu’en lisant ces pages si substantielles, on saura à l’auteur un gré
infini d’avoir tenté ce délit depresse
(v. page 6). Ce n’est pas qu’il
ne se fût volontiers retranché dans
sa modestie et ne se fû^onteuté
d’enfouir sont travail auMirchives
poudreuses de l’i^dministralion ;
mais il paraît qu’un indiscret (il
y en a partout, meme aux Vallées)
prit sur lui d’annoncer que le
rapport serait publié ; et M'' le
Modérateur , fort heureusement
pour le public , n’osa pas le contredire ; bien mieux , il finit presque par se persuader que l’idée
lui appartenait en propre.
Mais, badinage à part, cette
publication répondait trop à un
désir des amis de notre Eglise et
à l’attente du public Vaudois, pour
que la Table (pût hésiter à en
prendre la responsabilité. Tel est
le vrai motif qui, après tout, a
dû guider la plume de M' Lantaret ; et sa seule préoccupation
d’écrivain n’a été que de traiter
son sujet avec simplicité et avec
franchise, de manière à donner,
une idée claire de l’état présent
et de l’avenir probable de notre
chère colonie {p. 5 ).
Le journal commence au 20
juin 1869, et c’est au 28 juillet
qu’il nous fait assister au débarquement à Montévideo. Le 29,
M' Lantaret fait‘la rencontre ino-
2
-146
pinée de M'’ Griot, l’un des plus
anciens colons et le chargé d’affaires du commerce de la Colonie.
C’est avec lui qu’il se rend au
Rosario, où il arrive le 2 août
( p. 34 ); c’est chez lui qu’il loge,
au centre même de l’établissement
agricole , jouissant de sa bonne
et franche hospitalité ; c’est avec
lui qu’il fait ses premières visites
aux colons ; c’est avec lui qu’il
effectue son retour à bord, le 15
août ; et l’on ne peut que partager
le sentiment qui a dicté à RR le
Modérateur les dernières lignes
de son rapport;
J’emporte surtout le souvenir le plus
affectueux et le plus reconnaissant de M.
Griot qui m’a consacré avec une rare
abnégation ces quinze journées si bien
remplies et si rapidement écoulées.
Quinze jours! C’est bien peu, c’est
trop peu, il ne valait pas la peine
d’entreprendre un si long voyage ,
et une tournée aussi coûteuse pour
ne rester au Rosario que quinze
jours etc. etc. Il nous semble entendre ces réflexions chagrines et
d’autres du même genre écloses
dans le cerveau d’esprits moroses
et atrabilaires ; mais , ô esprits
moroses et atrabilaires, lisez premièrement et ensuite changerezvous peut-être d’avis ! Ne vous
en chaille, ces quinze journées
ont été bien remplies. Il y a, dans
ces quelques pages, une richesse
de détails étonnante, et une sûreté
de coup-d’œil qui ne peut être
que le fait d’un chrétien et d’un
administrateur, soit qu’on nous
renseigne sur l’état économique de
la Colonie« soit qu’on nous parle
de son état moral et religieux ,
soit que l’on shppüte ses chances
d’avenir.
Pour en donner une idée quelconque, nous allons dresser une table des matières de la majeure
partie de la brochure ;
Eu dix pages (18-28) nous faisons ample connaissance avec l’Uruguay, avec sa capitale Montévideo
et avec l’élément italien qui tend à
prédominer dans l’état. Ensuite (p.
28-33) nous voyageons en omnibus,
d’une façon très-pittoresque et parfois inquiétante. Puis (p. 33) nous
faisons halte à une colonie que l’on
appelle Suisse parcequ’elle se compose en grande partie d’Allemands.
Au bout d’une heure (p. 34), on
salue avec émotion les premières
habitations Vaudoises, et tout ce
que l’on voit annonce que l’on est
parvenu à un établissement agricole sérieux. A la page 37, on fait
une excursion au village de La
Paz; et l’on y trouve M'’ le pasteur
Morel, quantum mutatus ab ilio !
On retourne chez M' Griot (p. 40)
et l’on y boit des calebasses de
Maté, le fameux thé du Paraguay.
Vient ensuite la description des
ranchos et de leur mode de construction (p. 42), précédant quelques détails sur les terrains en
friche, et sur les innombrables
oiseaux qui viennent s’abattre sur
les champs labourés. On se fait une
idée de la vie matérielle et du travail, incontestablement plus faciles
qu’aux Vallées (p. 45); et l’on
assiste à une première assemblée
de 120 chefs de famille, rassemblés pour agiter la question brûlante de'l’emplacement du temple
(j). 49). L’étatide la question , les
faits, 1^ arguments contradictoires,
tout estoassé en revue, d’une manière cMre et concise, A la p. 54
3
.147
nouvelle question : celle des baptêmes, malheureusementcomplique'e
par celle de l’entretien du pasteur.
Le lendemain (p 58), nouvelle assemblée , plus nombreuse que la
première ; la proposition conciliative de le Modérateur, formulée
au moment favorable, gagne insensiblement du terrain et au boüt
d’une discussion de 5 lj2 heures ,
rallie la presqu’unanimité des suffrages. Suit une digression (p. 61)
sur les plantations d’arbres, surtout de peupliers; — puis on fait
connaissance avec les prétendus
dissidents ( p. 62 ), accusés bien à
tort de tendances séparatistes; on
assiste à un culte du dimanche ( p.
64) et l’on observe avec intérêt la
modification du type Vaudois et du
costume. Aux deux services, l’attention et le recueillement sont
profonds et le Modérateur se sent
merveilleusement soutenu. Le jour
suivant (p. 67 ), visite de M' Carreras ; on traite la question du
Monte, ou de l’usufruit de la forêt,
question économique très-importante , sur laquelle le rapport revientde nouveau à la p. 97;lapresse
de Montevideo, le gouvernement
lui-mème, l’ont résolue dans un
sens favorable aux colons, et il est
à peine permis de douter que les
tribunaux ne constatent leurs droits
àrusufruit dont il s’agit. Or, si le
résultat est tel, à qui les colons en
sont-ils principalement redevables?
A M' le Modérateur, et à sa peu
commune perspicacité
A la p. 70, nouvelle digression ,
sur la culture de la vigne et des
arbres fruitiers.
A la p. 72 détails surdes écoles.
Ici est le^rand écueil de la Colonie;
l’incurie pour l’instruction des enfants. Ce n’est qu’à la condition
d’avoir des écoles, beaucoup d’écoles élémentaires, et de se préparer à en avoir d’autres, que les Vaudois du Rosario pourront conserver
longtemps encore leur supériorité
intellectuelle et morale. A la p. 74
M' Lantaret raconte qu’il a passé
acte avec quelques propriétaires
pour l’achat des terrains destinés
au temple, à l’école et au logement
du pasteur et du régent; puis il se
rend chez M' Morel avec qui il a un
long et serieux entretien ; il est
rendu témoignage à l’activité que
M'’ M. a déployée. La p. 77 nous
donne une idée de la fortune acquise
par les colons et de leur exportation en blé etc. La p. 78 nous retrace la réunion d’adieu avec ses
émotions; et les pp. 80-90 contiennentl’histoire de la Colonie, en particulier dans ses rapports avec M.
Pendleton.
Enfin le rapport est clos par une
vue d’ensemble sur les conditions
de progrès matériel, intellectuel et
religieux de l’établissement.
Le Rapport se vend 1 franc, au
profit de la Colonie; s’adresser
( pour le Val S* Martin) à M'' le
pasteur Lantaret ; pour le Val Pélis,
à M'le libraire Jahier (La Tour)
et à M' Benech, au bureau de
VEcho.
LA QUfiSTIOÜl DES COLLOQUES.
‘ Uonsieiir et cher ami,
VEcho de Vallées réclame les colloques
arec une insistance touchante. Qui n’a
été ému par la demande que nous a apportée un des derniers N** ? On sent
vient d’oU: esprit' convaincu qui, veutcon-
4
-148
vaincre tout le monde de la nécessité de
cette institution. Do cequepasunmotn’a
jusqu’ici été dit à l’encontre, faut-il inférer que portés en Synode, les colloques
seront accueillis par un vole unanime et
insérés au bulletin des lois?
N’en doutez pas, si le mot est pris dans
son sens générique d'entretien libre, spontané, fraternel, sur un sujet à l’ordre du
jour, ou sur telle des doctrines, qui font
la joie de nos âmes. Mais, si le mot rappelle l’ancienne institution vaudoise de
ce nom, cette réunion de pasteurs et d’anciens s’assemblant tous les premiers ou derniers vendredi de chaque mois, laquelle prendrait place dans notre organisme ecclésiastique actuel, soyez un peu moins assuré.
On sent généralement que le Synode,
parcequ’il est officiel, cérémoniel, n’est pas
précisément tout ce qu’il faut pour rapprocher des membres quelque peu dispersés, on désire quelque, chose plus à
la portée du coeur et des simples.
Si les Colloques sont une causerie simple, franche, bonne, sur les doutes, les
difficultés, les craintes qui nous travaillent, s’ils sont ce que veut votre correspondant de Venise pour l’Evangélisation,
un entretien familier, éclairant tout le
monde et ne liant personne, ils répondent à un besoin, qu’ils viennent et soient
bénis.
Sont-ils un nouvel engin, destiné à prendre je ne sais quelle place au [milieu
d’autres engins, qui protègent et font marcher la machine, un Synode aux petits pieds
auquel on assignera je ne sais quelle besogne , dont les membres seront exacts,
comme ceux des assemblées de paroisse,
qu’ils ne revivent pas, leur seconde existence serait mille fois plus éphémère que
le première.
Parlez-moi des Colloques, fruit de la
spontanéité, de l’intérêt pour cette bonne
mère qui nous nourrit de son lait spirituel et pur ; c’est ce qu’on nous a promis
que nous donneraient lés Synodes, s’ils
devenaient “annuels, les ’' Synodes ndus
l’oht-ils' donné'?''Non , puisque mous le
cherchons; L’aurons-nous des ¡Colloques ?
Pas davantage, s'ils sont .imposés; iis
seront stériles comme, tout ce que la loi«
touche. Les voulons-nous puissants, ne
les demandons pas au Synode, qui nous
les donnera roides comme une momie.
Prenons les nous, faisons les à l’usage
de nos besoins, invitons y toute personne
de bonne volonté ; qu’ils sortent et vivent
de cette charité qui mène à la vérité,
de cette pitié qu’il y a en l’église vaudoise
comme au temps de Jeanne au pays de
France, et nous nous serons fait un précieux cadeau. S’ils ne sont pas cela, qu’on
dise aussi haut qu’on voudra que je suis
un indiftérent, un bo^lgia-nen, ¡0 laisserai
les Colloques au lieu où ils sont sans me
mettre trop en peine de l’accusation.
Pomaret, le 5 mai 1870.
Votre afféctionné
J. D. Rivojr.
M"" Rivoir se déclare touché et
ému par l’insistance avec laquelle
nous réclamons les Colloques. Qui
sait? A l'heure où il nous lisait, et
à celle où il prit la plume pour
nous répondre, on aurait pu voir
peut-être une larme trembler au
bord de sa paupière ! L’émotion se
propageant, nous aurons bientôt
tous le cœur barbouillé, et notre
ami M' Emile Combe , à Venise ,
passera vingt fois par jour sous le
Pçnt des Soupirs, rien que pour se
mettre à l’unisson. Etrange façon
d’entrer en matière et d’entamer
une discussion sérieuse !
De ce que pas un mot n’a été
dit, jusqu’à présent, à l’encontre
de notre proposition, nous nous
sommes bien gardés de conclure
qu[on l’adopterait sans difficulté.
11 serait au contraire de fâcheux
augure qu’elle ne soulevât aucune
opposition , car on pourrait croire
qu’elle ne mérite que le silence et
que les honneurs de la discussion
ne lui sont pas dûs. Aussi avons*
nous lieu d’être reconnaissant envers M. Rivoir, le |>remjef lougia
5
-149
nen qui, jusqu’ici, nous ait honoré
d’une lettre contradictoire. A notre
tour, nous lui opposerons une contre-réponse.
Et tout d’abord, nous devons
dire que M. Rivoir a mal posé la
question. Nul Synode ne pourra
nous accorder, d’emblée, notre demande, par la raison que, à l’instar
de lalibre nomination des pasteurs,
elle touche à la constitution de
l’Eglise. M. Rivoir ne peut ignorer
quelle doit être, en pareil cas , la
manière de procéder.
C’est assez dire , par là même ,
que nous ne voulons pas de Colloques dans le sens générique du
mot, c’est-à-dire de simples entretiens familiers, des causeries, etc.
Nous entendons avoir ce que l’on
nomme ailleurs les presbytères, I
car la nature elle-même de notre |
constitution ecclésiastique nous y j
conduit. Sommes-nous, oui ou non, I
une êgVisepresbytérienne, une église-sœur des églises presbytériennes
de Hollande,d’Ecosse,d’Amérique?
Nous ne pouvons nous passer plus
longtemps des presbytères, sans
dériver d’une façon insensible vers
l’épiscopalisme, dont nul n’a envie,
ou vers le congrégationalisme qui
serait la ruine de notre système
fédératif tout entier.
C’est encore , a notre sens , déplacer la question etfourvojœr l’esprit public que de s’en prendre,
comme le fait M. Rivoir, à l’institution même du Synode pour opposer au rétablissement des presbytères une fin de non recevoir. O
nos pauvres Synodes, comme ils
sont maltraités ! Et ne voyez-vous
pas qu’ils sont le seul lien qui réunisse nos églises en faisceau ? Et
ne sentez-vous pas que dans ces
assemblées annuelles, où les heures
sonlsi fugitives, nos églises peuvent
enfin s’affirmer à elles-mêmes, mesurer le chemin parcouru et la
distance qui les sépare encore du
but? Ce contact, hélas! ne dure
qu’wn instant ; mais il paraît que
c’est encore trop pour M. Rivoir ;
à l’entendre, on sent.... on désire....
quelque chose.... quoi àonci quelque
chose plus à la portée du coeur....
Mais encore ? quelque chose plus à
la portée des simples.... Quelque
chose , les simples, le cœur ! Sauvons-nous bien vite , de peur de
retomber dans Vémotion !
Je saute un paragraphe et je
tombe au beau milieu d’une batterie
à'engins qui protègent et font marcher la machine. C’est dans ce style
qui sent un peu la poudre à canon,
que M. Rivoir dépeint notre organisme ecclésiastique.Nous espérons
pourtant qu’il ne s’agit pas ici d’une
machine infernale, ni d’autres engins de même nature... Eh non !
C’est encore le Synode; ce sont
aussi les 'assemblées de paroisse.
Qui l’aurait dit ?
Mais en voici bien d’une autre !
On nous parle de cette bonne mère
qui nous nourrit de son lait spirituel et pur. Cette bonne mère, ce
doit être sûrement l’Eglise et son
c’est le lait de la Parole divine.
Mais, n’en déplaise à M. Rivoir ,
ce langage nous répugne profondément, et il répugnera à plus d’un,
nous osons le croire. Nous ne sommes pas habitués, nous Vaudois, à
personnifier notre Eglise sous les
traits de la bonne mère; et nous
ne nous sentons nullement disposés à détrôner à son ' profit -la Pa-
6
-150
role de Vie qui seule peut nous
enfanter à Dieu et nous nourrir et
de son lait et de son pain et de
sa viande solide.
Pour la troisième fois, M. Rivoir
va se heurter aux Synodes. Que
lui ont-ils donc fait? Ils n’ont pas
tenu , dit-il, tout ce qu’on s’e'tait
promis d’en attendre en les rendant
annuels. Ici enfin nous rentrons
dans la question. Il est vrai , les
Synodes annuels n’ont pas donné
tout ce qu’on désirait. Faut-il les
condamner parcequ’ils ne peuvent
pas suffire à leur tâche? Au contraire ; notre but très précis, très
pratique, est de les soulager d’une
partie de leur fardeau , en les distribuant sur une plus large surface, Du même coup , nous aurons
créé un puissant moyen d’union et
de contrôle mutuel ; et peu à peu
l’on se désenchantera complètement
de cet isolement et de cette ignorance où nous vivons les uns visà-vis des autres , en dehors des 20
heures de session du Synode annuel.
Mais M. Rivoir ne veut pas que
le rétablissement des presbytères
soit imposé. Et qui donc a songé
à le faire imposer? Nous ne sommes
qu’au début de la discussion, discussion ouverte à tous ceux qui
prennent intérêt au bien de nos
églises ; et déjà l’on s’effraie, déjà
l’on se cabre, déjà on lance son
petit ultimatum: s’ils ne sont pas
cela, qu'il restent oii ils sont !
Or que faut-il pour qu’ils soient
cela? Il faut, nous dit M. Rivoir ,
qu'ils sortent et vivent de cette charité qui mène à la vérité (le sens
du reste de la phrase a échappé à
notre compréhension ; on soupçonne néanmoins qu’il est vaguement
question de la Pucelle d’Orléans ) ;
à ce compte, ils ne reverront jamais la lumière, car jamais la charité ne mène à la vérité , pas plus
que le char ne mène les bœufs.
Sur ce, nous voici arrivés à la
fin de notre article, ayant à dessein
omis un côté de la question , à savoir l’utilité des Colloques dans le
champ de l’Evangélisation. Ce point
de vue , nous l’abandonnons avec
confiance aux évangélistes qui partagent notre manière de voir ; ils
sauront mieux que nous l’adapter
à leurs propres besoins. Cependant,
si l’occasion s’en présente, nous ne
nous refuserons pas d’en toucher
un mot.
(ShrontC|ue locale.
Le service d’ouvertvir'e du
Synode qui doit se réunir à La Tour
le 17 courant, sera en même temps un
service de consécration. Le récipiendaire
est M' Jean Pons {d’An grogne ), actuellement évangéliste à Guastalla, lequel a
heureusement subi l’épreuve de l’e.vamen
oral et du sermon que prescrivent les
règlements. Qu’on nous permette, à l’endroit du service dont il s’agit, une petite
réflexion ; il ne convient pas que les formes en deviennent stéréotypes au point
qu’il ne soit plus loisible de s’en départir.
Or il y a déjà, dans les fréquents services
de consécration, des éléments qui tendent
à se figer : c’est d’abord ce qu’on nomme
l’accolade, c’est ensuite ce que nous appellerons la procession. Il nous paraît que
l’imposition des mains, l'élément vraiment scripturaire, est parfaitement suffisant pour imprimer à la cérémonie son
caractère particulier.
— Le prédicateur d’office désigné par
le Synode de 1869 * M' le pasteur Gonin,
et son suppléant M'l’évangéliste E. Combe,
se trouvant, pour des motifs divers, emplêohés de remplit leur tâche, la Table a
7
■451
chargé M' l’évangéliste J. P. Salomon de
prononcer le discours d’ouverture.
F»r*ar'iistlii. La paroisse de Prarustin prend décidément un goût prononcé
pour la publicité. Nous n’avons pas moins
de cinq lettres étalées sur notre bureau,
qui toutes nous ont été envoyées de Prarustin.
La première est de M' B. Godin qui revient à la charge sur le fait relatif à certain service funèbre que l’on n’a pas encore perdu de vue. Nous désirons en
rester là sur ce point, non toutefois sans
avoir permis à SP Godin de rectilier une
assertion très-inexacte de SP D. Gay (v.
notre N“ 18 ). M' Godin en effet ne .s’est
pas permis de dire qu’ii a été interrompu,
c’est lui-même qui s’est interrompu afin
de ne pas interrompre.
La seconde a trait à la Chronique locale
de notre N’ 17. Eu voici le texte :
Monsieur le Rédacteur,
Nous, tes six anciens soussignés, désirons annoncer à vos lecteurs que cette
année, nous avons, à plusieurs reprises,
supplié le pasteur de nous assister à collecter pour les deux hôpitaux vaudois, en
l’invitant à nous accompagner aux maisons des paroissiens; le pasteur nous a
toujours menés en disant; j’iraij, j’iraf; et
cependant nous ne l’avons pas pu gagner
à venir avec nous pour l’accomplissement
de celte œuvre d’amour, de sorte que
vexés de voir une telle indifférence de sa
part à ce sujet, nous nous sommes obstinés en disant; eh bien, nous ne bougerons pas non plus. Vos lecteurs se convaincront, j’espère, que la faute qui nous
est imputée, selon la Chronique locale du
N. 17 de votre journal, retombe au moins
en grande partie sur le président du Consistoire.
Agréez), Monsieur le Rédacteur, les salutations de vos humbles [frères en J. C.
Philippe Gaudin ancien.
Jean Gabdioi. ancien.
Constantin Daniel.
Grill J. Paul.
FoRNRRdir Jacob ancien.
Godin François ancien.
Cette lettre, que l’on savait être partie,
a été immédiatement relancée par les
trois suivantes :
Monsieur le Rédacteur,
Prarüstin le 9 mai 1870.
Ayant appris de bonne source qu’un
certain nonbre d’Aaeiéns sont disposés à
if) ii'l ■■
faire tomber exclusivement sur moi la
faute de ce que la collecte pour nos hôpitaux no s’est pas faite d’une manière
assez générale, je me permets de les prier
par le canal de votre Echo de ne pas s’alarmer si facilement de tout ce qui s’iinprime; et pour peu que cela leur soit
agréable, je les déclare tout-à-fait innocents, et je me charge, moi .seul, en face
de qui l’on voudra, de tout le blâme
qu’ils redoutent.
Votre découé
J. J8 Parander Pasteur.
PS. 11 n’est pas inutile d’ajouter que la
collecte a été faite dans les quartiers des
anciens .MM. François Godin', Jacob Forneron et Jean Gardiol, sur l’invitation du
pasteur.
Monsieur le Rédacteur.
Prarustin lu 9 mai 1870.
Je n’aime pas dire dans un journal les
motifs pour lesquels j’ai refusé de signer
la lettre que quelques uns de mes collègues vous ont envoyée. Je vous dis en
deux mots que je ne peux pas jeter la
faute sur le pasteur plus que sur moi.
Si la collecte n’a pas eu lieu dans mon
quartier), je n’accuse personne. Je me contente de voir la poutre qui est dans mes
yeux et je ne vais pas chercher la paille
qui est dans l’œil de mon frère.
Votre découé
Jean Rostan Ancien.
Monsieur le Rédacteur,
Prarustin le 9 mai 1870.
Je vous prie d’insérer dans votre journal la déclaration qui suit. Je ne cherche
pas à jeter le blâme sur [le pasteur de
Prarustin, comme j’ai été invité, de ce que
la collecte pour nos hôpitaux n’a pas été
faite. La faute en est à nous tous anciens,
en ce que nous ne nous sommes pas réunis pour nous entendre, et que nous n’y
avons pas mis de la bonne volonté ;
puisqu’on 1868, môme sans Monsieur le
pasteur, personne ne nous a refusé son
obole ; et si cette année, je n’ai pas fait
la collecte, comme on nous le reproche
dans le N. 17 de votre Echo, c’est pour
des motifs particuliers que je ne tiens pas
à expliquer maintenant.
Agréez, Monsieur), les salutations de
Votre découé
I , Constantin Michel ancien.
Nos lecteurs nous dispenseront d’ajouter
quoi .que ce soit à tout ce qui précède.
===== ¡1
O avous reçu le 12« Rapport sur
l’Hôpital pz’otestant d© <ârê.xies, et nous y reviendrons prochaine
jnllin. jq-.. .sej .neh'fxt'n'c') / ! c.
(1 . . tj Vu. J» '■! il , ■
. - - ■ ■ .'■)
8
-152
Chron^u0 :poUtt(|U0.
Italie. — Le projet de loi sur la réforme proviociale et communale, présenté
par M. Lanza et approuvé par le Comité
de la Chambre, porte qu’à l’avenir les
syndics seront nommés par les Conseils
communaux eux-mêmes.
— Les 140 millions découverts par l’hon.
Mezzanotte sont menacés i^d’une éclipse.
Le Ministre, M. Sella, a déclaré à la Chambre qu’il y avait eu uu malentendu entre
le Ministère et la Commission du budget.
Ou saura plus tard ce qui en est.
— La Chambre a donné, le 7, un spectacle aussi curieux que rare. La Commission du budget ayant voulu accorder au
Ministre de la marine plus qu’il ne demandait lui-même, la Chambre a donné
raison au ministre.
— Aujourd’hui, 13 courant, a lieu l’ouverture du chemin de ter Naples-Foggia
qui relie la Méditerranée à l’Adriatique.
— Une tentative d’insurrection républicaine , à Catanzaro, a été promptement
réprimée par les troupes. La bande insurrectionnelle était composée de 300 individus. M. Lanza au milieu des applaudissements unanimes de la Chambre, a
décerné les plus grands éloges à la population de Catanzaro ; 300 citoyens, auxquels
s’était joint Ménotti Garibaldi, avaient déclaré vouloir se joindre aux troupes pour
réprimer le mouvement.
Home. Dans une lettre publiée par
le Times, un évêque français met en pleine
lumière l’oppression que le Vatican fait
peser sur les membres indépendants dm
Concile; le découragement de ces prélats
se traduit surtout par ce mot, deux fois
répété : — On se jouera de tout et on ira
triomphalement aux abîmes. — Mais en
France, ni le père Hyacinthe, ni le père
Gratry, ni Mgr. Marel, ni même Mgr. Dupanloup ne sont disposés à aller aux abîmes. Les Arméniens, ou protestants de
l’Orient, ont déjà voté non. Les catholiques
de la Hongrie paraissent vouloir sortir,
eux aussi?, de BabyloneJ, en ’fondant une
église nationale. La même idée s’impose
de plus en plus aux esprits en Bohême.
Aux Etats-Unis vient de se constituer une
église catholique libre', tout-à-fait indépendante de Rome. Et tout dernièrement,
pour mieux montrer combien l’attitude du
Concile menace à la fois les bases de la
civilisation et la liberté scientifique, voici
qu’un savant distingué M'Auguste Schenk
professeur de botanique à Leipzig, s’est
détermninô à sortir de l’Eglise Romaine
et a scellé son passage à la confession
évangélique luthérienne, en prenant part
à la Communion. Les sept mille qui n'ont
pas fléchi le genou devant Baal, n’iront
pas « aux abîmes.
Fx*an.oe. Le vote du plébiscite, qui
a eu lieu le 8 mai dans toutes les communes, a donné, dit-on, plus de 7 millions
de oui et 1 1|2 million de non. Les grands
centres, Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux,
ont donné le plus grand nombre de votes
négatifs. L’armée elle-même compte des
milliers d’opposants.
Angleter*r*e. L’intérêt que prend
le peuple anglais à la prospérité de la
nation italienne, dans ses foyers comme
ailleurs, vient de se manifester d’une manière bien significative par l’établisssement
d’une association destinée a donner une
bonne éducation technique aux enfans des
résidons italiens à Londres. « L’association
des écoles industrielles anglaises et italiennes » doit sou origine à M“« la Colonnelle Chambers, secondée par la marquise
de Westmeath, la baroune de Rothschild,
lady Bell et d’autres dames de distinction.
Afr*l<ixie. On a annoncé, presqu’en
même temps , l’excellente nouvelle de la
conversion de Moshesh, chef des Bassoutos,
et la triste nouvelle de sa mort, arrivée
le 11 mars.
SOUSCRIPTION
pour une pierre turnulaire à la mémoire
du sergent Monnet.
Report N. 18 fr. 28 95
M' Elisée Costabel {Torre-Pellice ) » 75
M' P Roman, négociant id. » 2
M' le D' D. Monnet (Turin) » 2
M' le pasteur B. Malan » 1
M' Geymonat, secrétaire de la
Commune d’Angrogne » 2
Par M’ P. Charbonnier Instit. à
Gênes, comme suit: » 10
M^ P. Charbonnier fr. 1 50
M' A. Knorrn » 1
M' J. J. Malan_ » 1
M" J. Perpetui, de la
marine royale » 1
M' J. Jouve » 1 50
M’ J. J. Jahier » 1
M'J. Blanc (dePramol)» 1
M' J. D. Co’isson 1------------
________ Total . fr. 37 80
L’Amico ciel li'anolixlll, giornaletto delle Scuole domenicali. Esce in
Firenze il 1" di ogni mese in N‘ di 16
pagine in 4’ — L’ abbuonamento annuo
costa solo Un franco. — Dirigersi dal sig.
Benech, 42, via Maestra.
Il lljll3x*o deirAgricoltore,
ovvero il manuale delle classi agricole,
dell’Avv. Cav. Cesare Revbl, trovasi vendibile aH’uificio del nostro giornale, al
prezzo di L. 0 60.
A. Réybi. Gérant.
Pignerol, Impr. Ghiantore.