1
ìVeuvlèmo année
N. 1».
Vendredi 27 Mars 18T4.
L’ECHO DES VALLEE
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéeialemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.
vos pensées — ( Phtiipptcns., IV. 8.)
PBIX D’ABONHBIIEIIT :
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
Suisse.....................»5
Prance.................*6
Allemagne..............» 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro separé : 5 cent.
Dn numéro arriére : 10 cent.
BÜBEAUX D ABÛNNEHEIIT
PiGNEROL : Chez Chlantore et
Mascarelîi Imprimeurs.
Pr.oRENCB : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la lign»
ou portion de ligne.
Leltre.s et envois franco. S’a
dresser pour l'adminisiration
et la rédaction a la Direction
de VEcho des Vallées, Torre
Pellice.
Sommair-e.
Nécrologie. — I.es conférences pédagogiques. — Fragment du discours. — L’adresse à Victor Emmanuel. — Nouvelles
religieuses. - Chronique vaudoise.— Chronique locale. — Chronique politique.
mÉGROLOGIE
•»■r» f
Lundi 23 mars à 6 heures du
soir ëSt mort M. Henri Peyrot pasteur émérite , à l’âge de 82 ans,
après une douloureuse maladie
qu’il a supportée avec résignation
et en bénissant le Seigneur pour
tous les biens qu’il lui a accordés
pendant sa longue carrière terrestre.
M. H. Peyrot avait fait ses études pour le Saint ministère à l’Académie de Genève; consacré dans
cette ville le 2 juillet ISIS, il est
entré au service de notre Eglise
le 45 août 1849 et a desservi successivement les paroisses de Rorà,
d’Angrogne et de la Tour jusqu’au
premier septembre 1855, c’est-àdire pendant 36 ans.
Depuis cette époque, et pendant
ses 48 ans d’éméritation , il n’e.st
pas resté inactif. Comme membre
influent du Conseil communal de
la Tour, son lieu de naissance, et
comme conciliateur ou juge de
paix, il a rendu des services qui
ont été dignement appréciés et qui
lui ont fait donner la croix de
chevalier de la Couronne d’Italie.
Il a rempli ces charges honorifiques avec un zèle qui ne s’est pas
démenti ; celle de conciliateur qui
était, à quelques égards, la continuation de son œuvre pastorale,
lui tenait particulièrement à cœur
et il disait qu’elle lui avait appris
à connaître mieux qu’il ne les avait
connues auparavant les grandes et
les petites misères du cœur humain.
Les personnes qui l’ont vu de
près pendant sa maladie ont été
édifiées par sa foi, sa confiance
et son enti{
ce qui coi
mérites inj
disait-il,
cliôs, de toufi.no'i
pour tout
salut, aux
Christ qui,
'/de nos pétbés.
K
X
N
2
LES GONFÊBEm PÉDAGOGIQUES
Si VEcho des Vallées ne s’est pas
occupé des conférenees pédagogiques proposées par l’instituteur
Reynaud et depuis quelque temps
à l’ordre du jour dans l’JEco délia
Verità, ce n’est pas que cette question ne nous ait vivement intéressé, ni que nous n’ayons sympathisé avec tous ceux qui ont
jusqu'ici fait entendre leur voix
et adhéré à la proposition , mais
c’est parceque notre confrère de
Florence n’a pas eu besoin de notre
faible appui. Il n’a pas trouvé jusqu’ici de contradicteur. Mais si en
théorie nous sommes entièrement
d’acord avec YEco délia Verità et
avec MM. Reynaud , Garnier et
tulli quanti, nous avons eu, dès
l’abord, quelques doutes et quelques craintes sur l'époque, le lieu
et le mode de 'réalisation de cè
vœu bien légitime. Nous en avons
entrevu la possibilité quand nous
avons appris que l’on s’entendait
à fixer l’époque des vacances et
à choisir les vallées, même la Tour,
pour le lieu de la première conférence générale. Les instituteurs
des vallées, peu rétribués et la plupart avec une famille , étaient favorisés et plusieurs de ceux de
l’Evangélisation en vacances chez
eux n’avaient pas à faire tout exprès un voyage coûteux. Mais il
paraît qu’on est à cet égard moins
d’accord qu’on aurait pu le penser , car, comme ,on pouvait s’y
attendre, des réclamations arrivent du mi,di de l’Itaiie . Les Val-,
lées ne_ sont' pas tin ceiitre convenable et l’on voudrait sans doute
f; ..V '.'v.irv
-{90)
Rome ou Florence pour siège des
conférences. Mais y aura-Lil deux
régents des Vallées qui puissent
faire un si grand sacrifice ou qui
soient mis dans la possibilité de
le faire? Nous avons de sérieux
doutes à cet égard. On pourrait
s’en consoler en disant: la conférence aura lieu quand même et
entre ceux qui seront piésents.
Mais nous ne nous consolons pas
aussi facilement. Nous voudrions,
pour que ces conférences fussent
utiles, que la généralité, nous dirions presque la totalité des 'instituteurs pussent y intervenir; car,
ce qui en fait le prix à nos yeux,
ce sont beaucoup moins les résolutions qui y seront prises, que
les discussions elles-mêmes, le
contact d’hommes occupés à la
même œuvre , les encouragements
réciproques qu’ils y recevraient.
Aussi longtemps qu'on est seul,
on sent le froid s’emparer de tout
son être, mais quand dei*x ou
plusieurs peuvent mettre leurs pensées, leurs sentiments , leurs peines et leurs difficultés en commun,
on se réchauffe, on s’anime, on se
vivifie ; voilà, selon nous, le résultat le plus précieux des conférences ; car pour les résolutions qu’on
pourrait prendre, les mettra-t-on
en pratique, le voudra-t-on?, Nos
écoles dépendent de tant d’administration^ de tant de comités différents.
Tout en pensant à ces difficuUés
et mis sur la voie par l’jdée énoncée de faire suivre la conférence
générale par des conférences^ particulières qui réuniraient les ins: ti,tuteurs dans cljaque disl^^ibt ou
3
-(91)
rnême dans chaque ville, nous
venons faire, de notre côté, une
proposition, c'est de commenc,er
par où l’on veut finir, c’est-à-dire
par les conférences particulières;
une partie du but serait atteint;
on préparerait ainsi les conférences régionales et même, au besoin,
la conférence générale. Un Comité
du quel partiraient les sujets et
les questions à traiter et auquel
aboutiraient les solutions de chaque conférence particulière pourrait être formé. Chaque instituteur
ne serait plus seul, il aurait l’occasion de voir ses collègues les
plus rapprochés, à des époques
fixes , et il se sentirait en communion de pensée et d’intérêt avec
tous ceux qui travaillent dans la
même œuvre d’instruction et d’éducation chrétienne dans notre
patrie.
Indirizzo al Re Vittorio Emanuele il
Sire ,
« Allorquando, pochi giorni dopo l’avvenimenlo al Trono della Maestà Vostra,
i componenti la Tavola Valdese furono
ammessi ad offrirvi i loro fervidi voti per
la prosperità del Vostro regno, quello che
maggiormente li colp'i nel mentre Voi parlavate dei disastri recenti ìmmeritall e
delle cause di essi, si fu la fede da Voi
espressa nei destini della patria e il maschio proponimento di maturarli col senno
e col lavoro.
» Quello che le parole e lo sguardo sicuro della Vostra Maestà chiaramente annunziavano, si è gloriosamente avveralo;
e in quel prodigioso risorgimento dell’Italia, 0 piuttosto in quella costituzione
libera di essa che non aveva mai esistito,
Voi avete, o Sire, la parte la pili cospicua
e l'azione la pUi potente. Sa si parla della
forza irresistibile delle cose, dello sviluppo
naturale delle idee e del concorso felice
quanto impreveduto di circostanze per spiegaregli avvenimenti compiuti in questi ultimi tempi nell’Italia nostra, sanno però gli
italiani, non acciecati da pregiudizi o da
passione, che la nave dello Stato si sarebbe le mille volle inlratila sugli scogli
in mezzo ai quali navigava senza la mano
ferma o sicura del prudente e coraggioso
timoniere.
» Possa la Maestà Vostra a cui furono
sempre sacre lo libertà tutte compatibili
coirordine e colla prosperità della patria
e a cui non fu mai grave un sacrifizio
i]iialunqne, imposto dall’interesse dei suoi
sudditi, essere conservalo per lunghissimi
anni ancora aH’afl’etlo ed alla riconoscenza
del suo popolo, offrendo al mondo l’esempio (roppo raro di un Re costituzionale, il quale non sa fare uso del potere
di cui è investilo che per la prosperità
del suo Reame,
» Tale è, o .Siro. la preghiera che innalzano al Re dei re, i sudditi Valdesi di
Vostra Maestà por organo dogli umilissimi sottoscritti.
»Pomaretto, 21 marzo 1874.
» / membri della Tavola Valdese : P. Lan TARET moderatore. — Stefano Malan
vice-moderatore. — G. P. Micoi, segretario. — E. Costabel memòro laico,
— A. Micol id. ».
FR4GHENT du discours d'adieu de
M. P. Germond, prononcé dans
le temple de l'Oratoire à Paris.
.... « Je tenais à vous rappeler que le
Seigneur demande de nous moins des paroles que des actes. Il veut que nous
cessions de faire des phrases, que nous
le servions avec humilité, ne cherchant
pas à poser devant le monde. Les apôtres
ne l’ont pas faft et je désire que les missionnaires do la Société de Paris no le
fassent jamais. Si donc je suis venu ici
pour prendre congé do vous, ce n’est pas
avec l’intention de vous faire de grandes
promesses, ce n’est pas pour vous dire
tout ce que j’ai eu ou pourrai avoiç eo^
4
-(92)
core à souffrir ; non , laissons cela dan s
le secret de Dieu ... Lorsqu’on a vingt
aus et qu’ou part pour l’Afrique, on se
flatte de grandes choses. Ah! si vous saviez les maguiflques plans que j’avais
formés, .l’allais régénérer ce peuple de
Bassoutos; j’avais arrêté le plan de ma
station future; il devait y avoir dans le
village (leux rues, puis une troisième à
angle droit, une place au milieu et su^;'
celte place se serait élevée une chapelle;
à quelque distance, le prebytère, et il y
aurait do si beaux arbres dans le. jardin,
une belle avenue de saules pleureurs
aurait conduit du pont ( car ii devait aussi
y avoir un pont) jusiiu’à la station.
De tout cola qu’ai je exécuté? A peu
près rien; mais je le dis bien vite, si tout
est revenu è peu pour ce genre de projets, il n’en a pas été de m(>me pour
l’œuvre missionnaire ; je m’étais attendu
5 cet égard à peu et le Seigneur a agi
avec puissance ; gloire en soit rendue à
sou nom! Oui, lorsque les missionnaires,
les pasteurs ou les simples chrétiens, se
mettent à l’œuvre pleins de confiance en
eux-mêmes, eu leur zèle, il arrive <)ue
Dieu les conduit au désert, comme Elie,
pour qu’ils y fassent leurs expériences.
Je reprends le chemin de l’Afrique, non
découragé, loin de là, mais beaucoup
plus calme qu’il y a quinze ans. Je désire
travailler davantage, et puis je crois que
Dieu bénira mes efforts. Et ne croyez pas
que, si je n’ai pas pu réaliser tous les
plans que j’avais formés pour la prospérité matérielle de ma slatidn, que j’aie
jeté, comme on dit, le manche après la
cognée. Non, car je repars pour l’Afrique
empoi;lant avec moi deux maclfines à
battre le blé, uu métier à tisser, des rouets,
des cardes en grand nombre; ce qui vous
prouve que je n’ai pas renoncé à civiliser
nos gens; mais j’ai appris que ce ij’est
pas en quelques années qu’on.réforme un
peuple. La régénération de ('humanité est
une œuvre lente qui exige du^ temps et
surtout le secours d’en haut,
« 11 y a en Afrique quelque chose
qu’on*" ne trouve pas ici au même degré,
c'est le sérieux de la vie chrétienne. Là,
eu iCffel, la conversion est bien la conversion, ,l9 péçhéesl bien le péché, la repen
tance est bien la repentance. Là dessus
pas d’équivoque possible. Et surtout ce
qu’il y a de beau dans nos Eglises du
Lessouto, c’est la vie de corps ; tous les
chrétiens se sentent unis et solidaires.
» Il y a quelque chose qui attache profondément à ces indigènes chrétiens. C’ést
ce sérieux, cette patience, cette fidélité
au Seigneur.
.... » Mais je ne dois pas prolonger davantage. Je vous remercie d’êti’e venus ce
soir et j’espère que vous vous souviendrez des œuvres du Lessouto. Vous les
soutiendrez par vos prières et aussi de
vos dons. Il y a quinze jours, ma sœur
rentrait à Saint Loup accompagnée d’une
bonne paysanne des environs. « Votre
frère retourne donc en Afrique! Est ce
possible qu’il laisse ainsi scs enfants, sa
mère, sa famille? ». Oui, disait ma sœur.
« nous sommes bien tristes à Saint Loup;
on dirait que la mort a passé sur nous ;
mais, » ajouta-t elle, « nous avons une
consolation». «Oh! sans doute» dit naïvement la paysanne, « vous avez une
consolation, vous savez au moins qu’il
est bien payé ». Ce mot vous amuse; il
n’est personne parmi vous qui en soit à
croire que les missionnaires vont en Afrique pour y faire fortune. Vous savez
que les missionnaires sont tous, plus ou
moins, des compagnons de Gauthier SansAvoir.
Nous ne nous en plaindrons pas; on
est heureux quand on peut dire comme
Pierre ; « Je n’ai ni or ni argent, mais
ce que j’ai je te le donne ». Il m'a été bon
de pouvoir dire quelquefois comme Saint
Paul : « Ces mains ont suffi à mon-entretien » , et quand je me trouvais en présence de Bassoutos paresseux, de pouvoir ajouter: «Si j’ai une maison, un
jardin . c’est que (j’ai travaillé ; soyez eu
pela mes imitateurs». Non nous ne nous
plaindrons paà, mais l’argent est une bonne
chose; j'ai toute liberté do vous le dire
à Paris,,,parcequ’ici ou donne beaucoup
pour Ips missions;.,.. Mais il est toujours
pénible |je se trouver eu face de déficits;
çes déficits opt plus de conséquences que
vpus ne pensez; j'en citerai une qui me
ijodObe de plus près. Il y a dix ans, à la
suite de malheurs c[ae notre société avait
5
-(93).
éprouvés, le zèle des chrétiens se ralentit, la caisse se vida, notre Comité nous
écrivil; «Il faut renoncer àî'.oute dépense ».
Il ne pouvait faire autrement; où il n’y
a pas le roi perd ses droits , on ne partage pas une bourse vide. .Mais, en ce
moment, je me trouvais à Thabana Morèna avec une maison commencée, il ne
me manquait qu’un peu d’argent pour
l’achever, je ne voulus pas me plaindre,
réclamer; je me contentai de ce que j’avais un wagon ; nous y avons vécu six
mois durant la saison pluvieuse, et la
conséquence, c'est que j'ai une petite fille
qui en est sérieusement malade encore
aujourd’hui. C’est pour vous faire compreudre que lorsqu’on s’intéresse à une
œuvre, il faut s’y intéresser avec suite.
» Que le Seigneur me donne et qu’il vous
donne à tous d’être fidèles et de pouvoir
redire en toute sincérité cette belle parole
d’Elie ; « l’Eternel en présence duquel je
me tiens ».
( Tiré du Journal des Missions
évangéliques J.
fiou0eilc0 reitgtcuoeo
Genève. — La nouvelle loi ecclésiastique élaborée par le grand Conseil
pour l’Eglise nationale admet les pasteurs
étrangers à se presenter pour les postes
du Canton, supprime la consécration, accorde aux pasteurs l’omnipotence dans la
paroisse, amoindrit le Consistoire et la
Compagnie des Pasteurs, donne à l’Etat
la direction des études théologiques. C’est
une loi de circonstance, de parti, d’intolérance et d’éxclusisme, toute en faveur
du parti libéral, à peu près comme celle
qui a provoqué à Neuchâtel la séparation
et la formation de l’Eglise nationale indépendante. Que feront les pasteurs évangéliques de Genève?
Le père Hyacinthe vient de donner aux
libéraux et aux orthodoxes nationaux,
quand même, une bonne leçon. *■ Quant
à moi, a-t-il dit, je le déclare hautement:
notre Eglise,'à nous, catholiques réformés,
sera celle des croyants et non celle des
incrédules. Dans cette chaire, on ensei
gnera une doctrine, et non pas deux
doctrines ; une morale, et non pas deux
morales. L’élément religieux ne souffrira
pas l’usurpation de celui qui ne l’est pas,
et si jamais il nous devenait impossible
de nous défendre contre ce malheur, nous
ne plierions pas plus sous les exigences
charnelles de l'incrédulité que nous n’avons plié sous les orgueilleuses prétentions du Vatican ; nous sortirions de cette
Eglise, et nous réfugiant dans le sein de
l’Eglise catholique universelle, nous y
attendrions que le mouvement vraiment
réformateur ait surgi quelque part i » —
Le langage sera-t-il entendu è Genève’
M. Bois a donné quatre conférences sur
l’Evangile et la solidarité.
Angletet’ne. — L’abolition des
sacrifices humains est une des clauses
du lra*ité de paix imposé par l’Angleterre
au roi des Aschantis.
tiùle. — Pendant le mois de février
seulement, il a été fait dans la ville de
BAIe des donations pour divers buts charitables, scientifiques et d’utilité publique,
pour une somme de 28.666 francs.
France. — La commission permanente du Synode général a porté à la connaisaoce des Consistoires et des Conseils
presbytéraux la nouvelle confession do
foi et le décret par lequel le Gouvernement en a autorisé la publication.
Chronique Cauhoiee
r»omaret. Jeudi soir, conférence
sur Galeazzo Caracciolo, marquis de Vico,
accompagnée de chants, prières et lecture
de la Bible. M. D. Armand-Ugon a terminé
par la lecture d’une partie d’une lettre de
Calvin à Caracciolo, dont voici quelques
phrases : « Vray est que c’est une chqse;
6
qui tdevrait être plus commune et ordinaire entre les chrestiens, (Calvin avait
parlé dans les lignes qui précèdent du renoncement de Caraccioio, qui avait tout
abandonné pour Christ) non seulement de
laisser volontiers et sans regret héritages,
chasteaux, seigneuries et principautez,
quand on ne peut aulreraent'suyvre Christ:
mais aussi de mépriser alaigrément et de
bon cœur, au regard de luv, toutes les
choses qu’on estime les plus précieuses
sous le ciel. Mais il y a une tardiveté, ou
plustost paresse et stupidité en tous, que
combien qu’il s’en trouve beaucoup qui
consentent à la doctrine de l’Evangile tellement quellement, et comme faisans signe de la tête, toutesfois à grand peine
y en a-t-il de cent l’un , s’il possède je ne
scay quel petit coin d'héritage, qui veuille
souffrir en estre, es longué pour l'Evangile:
à grand peine en trouve t'on un à qui on
puisse persuader de renoncer les plus petites commoditez, qu’à toute force et avec
regret, tant s’en faut qu’ils soyent prests
do quitter la vie pour ceste querelle,
comme il faloit. Mais surtout je désireroye
bien fort que tons vous ressemblassent
quant au renoncement d’eux-mesmes, qui
est le principal point et le comble de toutes les vertus ».
Calvin pourrait nous souhaiter à nous
aussi de renoncer à tout pour Christ, car
c’est avec grande peine que nous renonçons aux plus petites commodités pour
le service de Dieu, si tant est que nous
y renoncions.
D. A. Ü.
(ÎThtrbnt(|ttè tocóle.
TC'ot*i>e-i^©liio©Î Monsieur le
professeur Charbonnier a donné , vendredi passé, sa cinquième conférence sur
Oliviër Crommll. Il a «ntretenu son auditoire des principaux évônemehts'de cette
campagne d’IrÎaodeiqoi'eüt p'Oar résultat
de rétablir la paix ët d’atoeûer ubé'dertain'e prospérité dans-ce malheureux pays.
Nombre d^historiens afflrmedt que'datas
cette’'cufiïpàgne Gromwell*>a' clairement'
montré sa cruauté. C’est là une erreur.
Cromwell a été cruel comme le chirurgien qui ampute un membre pour sauver
le malade. '
Certes, c’était, pour tout cœuritalieu,
un beau jour que le 23 mars 4874. On a
célébré la fête du Roi et par conséquent
celle'de la nation. Aussi, le Collège et
l’Ecole Normale n’ont pas voulu rester
étrangers à cette fête patriotique et, le
matin à dix heures, élèves, professeurs et
maîtres étaient réunis dans une des salles
du Collège pour prendre part, d’une manière très-simple, il est vrai, à ce qui faisait
la joie de tout un peuple. Après la leclnre
du XVII* chapitre de l’Exode, M. le professeur Etienne .Malan, directeur du Collège , retraça en peu de mots la magnifique histoire de ces vingt-cinq dernières
années ; il rappela quelles ont été les
principales étapes de'cette marche à pas
de géant qui a amené Viclor-Emmanuel
do Novare à Rome. Le 23 mars est l’anniversaire d’un moment bien lugubre de
notre, histoire nationale. A la suite d’une défaite désastreuse, voyant la situation sans
issue en présence des conditions inacceptables d’un vainqueur irrité, Charles-Albert
qui, toujours au plus chaud de la mêlée,
n’avait pu trouver la mort sur le champ de
bataille, comme il l’aurait désiré, reconnaissant que sa personne était leseul obstacle à un arrangement équitable avec l’ennemi, abdique en faveur de son fils Victor
en disant-à ceux qui l’entourent; « Voici
maintenant votre roi ». Victor-Emmanuel
accepta le legs de son père et maintint
ses promesses. La fidélité fut récompensée
et l’heure de la liberté sonna enfin. Après
Novare, c’est Milan, c’est Florence, c’est
Palerme, c’est Naples, c’est Venise, c’est
Rome. Pour évaluer le chemin parcouru,
il n'y a qu’à rapprocher ces deux noms :
Novare et Rome. La fidélité du Roi, voilà
certaiaement le secret dé son heureuse
politique. En'montant sur le trône, il
atirait pu, sans nul doute, supprimer la
GOnslîtutioD ; niMes occasions, ni les conseils, ni les exémples né lut ont manqué.
Il a'mnu sa pàrole de Roi.
7
-(95)
M. le prof. Barthélemy Troo fait observer
à là jeunesse qu’il a devant lui que si
l’arbre de l’iadépeodance est mainteoaot
couvert de fleurs et s’il porte déjà aussi
quélques fruits, il ne faut jamais oublier
que ses racines plongent dans un sol
baigné de beaucoup de larmes et de beaucoup de sang. C’est en effet, dans le sang
et dans la boue que noire Roi a ramassé,
à Novare, celte couronne qui ceint aujourd’hui, à Rome, son auguste front. —
Pour être véritablement libre et véritablement grande, l’Italie doit comprendre
la vérité de cette belle parole de Moïse:
« L’Eternel mon étendard ».
M. Charbonnier, directeur de l’Ecole
Normale, prit ensuite la parole. Il montra,
eu illustrant sa pensée par quelques faits
particuliers, quelle était, au point de vue
de la liberté individuelle, la très grande
différence entre le régime d’aujourd’hui
et celui d’il y a un quart de siècle. Ceux
qui ont vécu aux jours d’autrefois qui n’étaient certainement pas beaux peuvent
apprécier, à leur juste valeur, la liberté
dont nous jouissons sous le régne de notre
bien aimé Souverain.
Cette séance patriotique se termina par
de nombreux et chaleureux Evviva au Roi
et au Gouvernement et par le chant deux
fois répété de La Patria.
N’oublions pas de mentionner le télégramme que M. Etienne Malan expédia au
Ministre de l’instruction publique, au nom
du Collège, de l’Ecole Normale et du
Pensionnant.
En voici la teneur :
* S'E. Ministro dell'Istruzione Pubblica,
Roma.
• Collegio, Scuola Normale e Pensionato
Valdesi si uniscono allá Nazione per testimoniare sensi di profonda li'conosCenza
ed afletto al Re conquistatore dell’indipendenza e leale maotenitore delle libertà
politiche e religiose della patria.
» Direttore Stefano Malan ».
Le soir à huit heures, la Salxiglia célébrait , elle aussi, dans une séance ez
1(1 .II' i i- i-.l ' •' » iq(‘l
Iraordinaire, le 23 mars. Les professeurs
qui y avaient été invités assistèrent, avec
bonheur, à cette fête de famille pleine
d’entrain et de gaîté. On porta'des toasts
à la santé du Roi et de tous ceux qui
l’aidèrent à rendre l'ilalie libre et une.
Le bureau de la présidence de La Bai
ziglia nous charge de publier ce qui sùit :
« La Società letteraria i La Balziglia )
riunitasi in seduta straordinaria il 23
marzo 1874 per festeggiare il 25* anno di
■regno del nostro magnanimo Sovrano Vittorio Emanuele II Re d’Italia, votò ringraziamenti e riconoscenza al Re, al suo
Governo ed a tutti quelli che contribuirono airUoità ed indipendenza nazionale.
Persuasa che lutti i membri onerari assenti si uniscono ai suoi voti di tutto cuore,
ne dà loro partecipazione.
» Torro-Pellice, 23 marzo 1874 ».
M. le Syndic Arnoulet nous a gentiment
communiqué le télégramme qu’il a expédié au Ministre de l’Intérieur.
« S. E. Ministro Interno,
Roma.
« Giunta Municipale accoglie lieta circostanza 25' anniversario per presentare
a Sua Maestà felicitazioni a nome popolazione.
» Sindaco Arnoulet ».
Nous recevons de Turin, de M. le chev.
D' Mdnnet le billet suivant: « Cher profpsseur. Le récit émouvant de' M. ü. Gay
pasteur, inséré dans le N. 10 de l'ÉcAè,'
sans 'ntil 'doute aura excité dans ceux qui
font lu plus que’ do '¡à' paré sympathie
pour la mère octogénaire et infirmé; pour
la veuvé^ét poui‘’tes Six orphelins'd’Etienné
Grill; mais il aufaéyqillé'aüSsi dans plusieurs le.sentimeiiVnaturel dé Venir en aide
à ceé huit frèrès|’ou|'sée,urs.'qué'ra
leur soutien piéngé ilaná une misère inévitable. C’est pourquoi îé' Vous' Crie'de
Ij ^ I- 'Í “(irn "
8
-(96)
vouloir bien ouvrir dans vos colonnes
une souscription en leur faveur, et de na’y
comprendre pour vingt francs ».
Nous sommes heureux, pour notre part,
de consensenlir au désir exprimé par notre
correspondant en ouvrant une
Souscription pour la famille Grill
M. le chev. D' Monnet
Rédaction de YEcho
fr. 20
» 5
Treize instituteurs se sont rencontrés
samedi dernier à Pignerol dans le but de
nommer un comité chargé de s’occuper
des questions préliminaires en vue de la
Conféreuce pédagogique. Ont été nommés
MM. Garnier de Rome, Proche! de Turin,
et Forneron de la Tour.
A TRAVERS LES JOURI^AVX
Revne politique
Il serait difficile do parler d’autre chose
que du jubilé du roi qui a été célébré te
23 à Rome avec enthousiasme ; Sa Majesté
a reçu de nombreuses députations du
Sénat. de ta Chambre, de la magistrature,
de l’armée, et du Peuple. Il répondit à
chacune d’elles Au Sénat, il dit que l’œuvre de l’unification commencée dans le
sang et dans l’humiliation finissait aujourd’hui dans la joie du triomphe; le Sénat
a une grande part dans ce résultat à cause
de l’esprit politique qu’il a toujours montré
et qui a fait de lui en Italie ce qu’il devrait toujours être, non la cinquième roue
du char, non un obstacle au progrès national, mais un pouvoir modérateur de
plus jeune impatience. A la Chambre des
députés, il s’est^vivement félicité de cb
patriotique accord qui leur à permis d’accomplir ensemble, de si grandes choses
en si peu d’années. N’oublions pas, ajoutat-il, la mémoire do mon père, qui vous a
donné cette constitution queje n'ai eu,
moi , qu’à garder. '
Il airappelé à l'armée, à ses compagnons
au jour du péril, qu’ils avaient lutté, souffert et espéré ensemble; il a dit enfin aux
députations norabreuse.s accourues , de
toutes les provinces, do toutes les villes
du royaume, que, après Dieu, l’Italie
doit à elle-même, à son sens politique,
à sa modération, d’avoir enfin conquis
dans le monde unp place digne d’elle.
« La liberté a réveillé les glorieuses traditions des municipes, et l’exercice des
libertés f franchigieJ locales est une source
de vie et de prospérité, quand il est réglé
par les lois, et subordonné à l’unité de la
Nation; nous pourrons dire que notre vie
n’a pas été inutile si nous laissons en
mourant la patrie une et prospère i».
Plus do trois mille personnes, dont
presque tous les députés au Parlement,
étaient présents à la réception royale. Entre toutes les adresses présentées au roi
celle de Rome se distingue par son lyrisme
qui va jusqu’au.... tutoiement. Notons encore celle de Trieste dont voici le passage
le plus saillant! « Nous .'Triestins , .nous
»avons toujours suivi, de cette extrémité
» de l’Italie que nous habitons, avec l’an» xiété de celui qui compte les jours de
» son esclavage, les pas du premier soldat
» de l’Indépendance. Et nous avons dit ;
» grâce à un de Savoie, — le comte Vert,
» — Trieste a été, dans le temps, une
»république italienne libre; grâce à un
» de Savoie, le roi Galanttiomo, — Trieste
» sera un jour au nombre des cent libres
» cités do l’Italie ».
Le pape, qui n’a jamais rien compris aux
rouages constitutionnels, - peut-être même
estce pour cela qu’il les abhorre, — a écrit
à François Joseph empereur d’Autriche ,
une lettre que celui-ci s’est hâté de passer
à son ministre des affaires étrangères.
Cetle lettre recommandait à l’Empereur
de couper court à la discussion des .« lois
confessionnelles» qui doivent «asservir l’Eglise à l’Etat ». Aussi ces lois, honorées
de la réprobation papale, ont-elles passé
à une immense majorité, et les vieux
catholiques jouiront désormais en .Autriche, au même titre que les orthodoxes, des
faveurs de l’Etat.
Quand votera-t-on chez nous des lois
confessionnelles qui encourageront nos
concitoyens à imiter tous l’exemple des
villageois de S. Giovanni del Dosso?
E. Malan Directeur-Gérant^_________
Pignerol Impr. C]jiantore et Mascarelli.