1
Année XIV^_____________________
PKÆX D'ABONNEMETÎT PAR AN
Italie...................L. 3
Tous lea pays do rUaion de
poste . . . . > 6
Amérique du Sud . . » 9
Ou s'abonna:
Au buriiyau d’Adrainistration;
Ohes! ïlM. les Paateurs ;
Chez ÎÎ. Brnest Robert f'Plgnerol^
et à la tiibraîrle Ohiautoro et
Mascarelli ('Plgnorol).
L'abounement part du l* Janvier
et se paie d'avance.
19 Janvier 1888
___________________ N. 3.
Numéros séparés demandés avant
le tirage lO oontimes chacun..
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois. —15 centimes de 2 à 5 fois et 10 oeu
times poiir 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la Rédaction et
l'idniinistration A M. lo Pasteur H. Boslo — Saint ffemaen- '
fPinerolo ) Italie.
Tout, changement d'adresse est
payé 0,25 centimes.
oo
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
' Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez iémoins. Acths I, 8. Suivant la vérité avee îa charité. Bpk. iv, 15.
iîiona maire.
Soyez formes I — Correspondance. — Société d'Histoire vaudoise. — Missions. —
Evangélisation. — La foi. — Nouvelles religieuses. — Bourse Stewart. — Revue politique. — Annonces.
Soyez fermes 1
L’apôtre Paul venait de parler aux
Corinthiens des triomphes de la résurrection, de l’incorruptibilité que
revêtira notre corps corruptible, de
l’immortalité dont sera revêtu notre
corps mortel, et il avait conclu en
disant que la mort est détruite par
la victoire, et que Dieu nous a donné
cette victoire par notre Seigneur Jésus
Christ.
G’esi pourquoi, ajoute-t-il, mes
frères bien-aimés, soyez fermes, soyez
inébranlables, (i cda. xv. 58). Cette
exhortation est aussi faite pour nous
qui avons les mêmes espérances, et
qui sommes exposés à beaucoup de
tentations qui pourraient nous faire
déchoir de notre fermeté.
Et d’abord soyons fermes dans la
foi. Le même Evangile qui a été
prêché aux Corinthiens nous a aussi
ké prêché depuis longtemps, nous
l’avons reçu, mais soyons fermes dans
notre foi à cet Evangile qui fait notre
joie et qui est le fondement de notre
espérance. Nous avons aussi entendu
parler da la résurrection, et nous y
croyons comme à une chose certaine,
car nous avons la promesse de celui
qui est fidèle et qui nous a dit; Pareeque je vis, vous aussi vous vivrez.
(Je^k. xiv19). Seulement soyons fermes
dans notre foi â la résurrection, sans
cela, notre foi serait vaine et nous
resterions encore daps nos péchés.
Ayons la fermeté des rochers qui sont
bien établis aux racines des montagnes et sur lesquels celles-ci sont
fondées comme sur une base inébranlable. Que notre foi soii fondée sur
le Rocher des siècles qui est le fondement de l’Kglise,^ sur lequel sont
venus bâtir les apôtres et les prophkes et sur qui reposent toutes les
pierres vives qui entrent dans la
structure du merveilleux édifice.
Pourquoi les noyers, les châtaigniers
et les chênes de nos forêts sont-ils
fermes au point de pouvoir défier les
vents et les tempêtes? Parce qu’ils
ont solidement planté leurs racines
dans le sol. Que notre foi soit aussi
solidement fondée en Jésus-Chrhst et
les tentations qui nous enveloppent
si aisément ne pourront rien contre
nous.
Soyons aussi fermes dans la doctrine qaenous avons reçue du Seigneur.
2
.18.
'.^osiA
Donnons nous garde d’être des enfants
flottants, emportés ça et là à tout
vent de doctrine par la tromperie des
hommes, et par leur ruse à séduire
artificieusement (Ephés iv 14). L’ennemi fait tous ses efforts pour jeter
la division parmi nous dans le but
de nous rendre faibles et de nous
faire périr. IN’oubiions pas que les
sectes ne sont nullement l’œuvre de
l’Esprit de Dieu, mais que la Parole
de Dieu les place parmi les œuvres
de la chair avec l’adultère, la fornication, la souillure, l’impudicité,
l’idolâtrie, et tout le triste cortège
de mauvaises œuvres que l’apôtre Paul
fait défiler devant nos yeux dans sa
lettre aux Galates ( v 19 À 21 ). Donnons nous garde des doutes que Satan fait passer à travers nos esprits,
comme des dards enflammés du malin,
car celui qui doute est semblable au
flot de la mer agité du vent et jeté
ça et là (Jacq. i 6),
Et enfin soyons fermes dans l’espérance. Nous avons tout lieu de l’être,
car le fondement sur lequel nous
avons bâti est solide et ses promesses
sont certainés. C’est, sur sa Parole
qui est certaine et digne d’être reçue
avec toute croyance que nous avons
jeté l’ancre de notre espérance, et
fondés sur cette Parole éternelle qui
ne passera point lorsque les cieux et
la terre auront disparu, nous ne
craignons point de faire naufrage
quant à la foi.
Dans le but de nous fortifier dans
la foi et„dans l’espérance, veillons
et soyons sobres; veillons et prions
afin que nous ne tombions point dans
la tentation.
L’exemple de ceux qui nous ont
précédés dans la lutte contribuera
aussi à nous rendre inébranlables.
Voilà Josué et Caleb qui sont fidèles
au Seigneur pendant que tous les
autres ont été saisis par la crainte.
Aussi ces deux serviteurs de Dieu
sont-ijs seuls à entrer dans la terre
promise, tout comme celui-là seul
qui aura été fidèle jusqu’à la mort
obtiendra la couronne de vie. Voilà
Sadrac, Mésac et Habed-Négo qui
voyent bien la fournaise ardente
prête à les consumer, mais qui n’en
disent pas moins: Sache, ô roi, que
nous ne servirons pas tes dieux (|)aNiEL III. 18). Voyez encore ces martyrs qui préfèrent la mort à la messe,
qui se laissent dévorer par les flammes des bûchers plutôt que de faiblir
en leur foi au Sauveur. Admirez celle
jeune vaodoise qui se jette du haut
des rochers et trouve la mort dans
les' précipices, plutôt que d’accepter
les propositions de sps persécuteurs
et tâcher sa couronne éclatante de
blancheur. /
Imitons la fermeté de ceux que le
Seigneur nous donne comme modèles,
nous appliquant toujours avec un
nouveau zèle à l’œuvre du Seigneur,
sachant que notre travail ne sera
pas vain auprès du Seigneur,
E. Bonnet Past.
Correspnbiince
ValLiee Vaudoi«es, le 10 janvier ISS8.
Cher Monsieur,
Il ne m’arrive pas souvent d’être au
courant de ce qui se passe à quelques
pas de chez moi. L’autre joup, ayant
dû me déplacer pour affaires de ma
profession j j’ai rencontré quelques
amis qui m’ont entretenu de choses
assez singulières qui se font depuis
quelques mois, dans quelques-unes
de nos grandes paroisses.
On m’a donc raconté qu’une es,couade composée de jeunes gens et
de vieilles filles, dont je ne saurais
écrire les noms, tant ils spaLbizarres
pour mon oreille, venus on ne sait
trop d’où, se proposant on ,ne sait
pas bien quoi, parcourent les villages
et les hameaux de nuit et de jour,
tepant force réunions, publiques et
privées. Des- témoins, auriculaires, ^
dignes de toute, créance, déclarent
qu’ils ont entendu des choses erronées
sortir de la hoqchej de cés étranges,
personnagès. Ainsi ifinp de leurs manies consiste 'à paflèr ipujours d’eux,
de leurs expériences, même des ac-
3
19
tiens )es plus ignobles qu’ils ont.comT
mises et dont iis ont plutôt l’air de
se?glorifier, au lieu de s’en humilier,
dans le secret de leur cabinet, en
présence du Père céleste. Leur manque
absolu de prudence, pour ne pas dire
de,,|pudeur, aurait scandalisé bien
des personnes qui, pensant se rendre
à jUne réunion religieuse, se sont
trouvées en face de gens, qui loin
de respecter la chaste candeur des
Jeunes gens, ont perdu toute décence
et tout sentiment de honte. Que ne
restaient-ils chez eux,
! Visrà-yis de prédicants qui méconnaissent les convenances les plus élémentaires, en présence de ce dévergondage de parole, on m’assure que
nombre de braves gens, commencent
à s’inquiéter, lis se demandent: Que
font les pasteurs, que font les anciens,
pour préserver la Jeunesse, surtout,
de tout contact avec de pareils apôtres!
Quant à moi, je demanderais de
préférence; Que;font les pères elles
mères de famille? Pourquoi tant de
curiosité malsaine chez nous? Suffîtil que des nouveaux-venus ouvrent la
bouche et battent la grosse caisse ,
pour qu’une partie de notre, population donne, tête baissée, dans leurs
filets? Y a-t il plusieurs Evangiles,
plus d*’une vérité, pour que le dernier
qui se présente fasse oublier tout ce
qu’ofa a apprls'l tout le bien qu’on
a reçu Jusqu’à aujourd’hui? N’avonsnoHS pas dans nos lemplef et dans
nos écolfes’, cet Evangile et celte vérité salutaire, annoncés par des personnes de liotrp choix, éprouvées et
trouvées fidèle.«, que noüs allions chercher auprès de si dangereux parleurs,
rvaliraeat nécessaire à nos âmes? Là
est la vraie question qu’il faut poser
et résoudre.''
Puisque les pasteurs et les consistoires ont cru devoir garder le silence,
je signale cè”danger réel qui menace
une partie''-de notre population, désirant mettre en garde les familles
qui sont Jalouses de la pureté virginale de leurs enfants. Je comprends la
prudence i de- nos pasteurs que l’on
ne manquerait pas d’accuser follement
de jalousie et de peur, s’ils dénon
çaient comme elles le méritent des actions aussi pernicieuses.
Ce devoir accompli, je ne vous dis
pas, cher Monsieur, quelles doctrines
étranges sont proposées, quels Jugements téméraires sont portés par
cette armée qui n’a pas encore trouvé
le nom qui lui convient. J’ai couru
au plus pressé, quitte à revenir à la
charge, si le besoin s’ea fait sentir
et si vous faites un accueil favorable
à ces quelques lignes que vous envoie
pins qu’à la hâte, cette fois, votre
dévoué s. E. N.
P. S. Au moment de vous expédier
ma lettre, il me souvient que le ,h‘'ave
Jacques attend probablement un mot
de réponse. Elle sera courte. En effet,
je ne vois pas quel profil il y aurait
pour lui, pour moi et surtout pour les
lecteurs, à prolonger un débat à la
fin duquel chacun serait plus que
jamais de son opinion. Mr. le proL
Alb. Revel n’ayajit pas réussi à convaincre Jacques qu’il s’était trompé,
je n’ai pas la prétention d’avoir plus
de chance, d’autant plus qu’il m’a,
à tort ou à raison, mais un peu trop
sommairement refusé le droit de parler théologie.
11 voulait apparemment dire que je
ne suis pas de son avis, auquel cas
je me trouve en nombreuse compagnie
de théologiens tous authentiques.
En face des préoccupations du moment,il me semble que nous avons
mieux à faire que de discuter sur
rinterprêlation d’un verset qui, de
l’avis de.« plus grands commentateurs,
offre les plus sérieuses difficultés.
Ma sympathie pour Jacques e&l bien
sincère, qu’il n’en doute pas, et je lui
en ai fourni la preuve en le chicanant
un peu, pour le forcer à rompre un
silence dans lequel il ne voudra pas
longtemps se renfermer, pour répondre au vœu de son indigne confrère en correspondance
s. E. N.
I
4
^ WWW w w w Wktf
20
Société d’Bisloirc Vandoisc
La Direction ¡de la S. d’H. V., dans
le but de s’occuper dès à présent de
tout ce qui regarde la célébratioa du
deuxième centenaire de la « Glorieuse
Rentrée,», a décidé de se réunir le
premier lundi de chaque mois, à La
Tour, comme cela a été annoncé dans
le dernier N'* du Tmoin. Elle recevra
avec plaisir et reconnaissance toutes
les comrounicalions que MM. les pasleurs ou d’autres personnes pourront
lui faire, et elle prie, par l’intermédiaire du Témoin, les Pasteyrs de
toutes nos paroisses de vouloir bien
dresser, par ordre alphabétique et
chronologique, une liste de tous les
noms de familles ayant existé ou exislapl présenlemenl" encore, suivait
les régistres Les Régistres anciens
des paroisses sont dans bien des cas
ip,rt confus, et demapdenl beaucoup
de patience et de persévérance de la
part de ceux qui les consultent. Ceux
du temps de la Dorainalion française
se trouvent dans les archives communales et seront mis, sans trop de difficulté, croyons-nous, à la disposition
de MM. les pasteurs.
Dans celte compilation l’on est prié
de noter;
1° La date d’arrivée de chaque famille dans chaque paroisse ;
2*^ Le lieu dé provenance;
3“ L’extinction de telle ou telle
mille, par la mort des chefs ou par
l’exil ou l’émigration; et dans ce cas,
le lieu où elle s’est transférée, ç.-àdire à l’étranger ou dans une autre
paroisse, et en quel temps cela s’est
passé (on quel temps cette émigration
a eu lieu);
4“ L’établissement de tel membrehomme de cette famille-ci et de cellelà hors des vallées, où? et quand?
5® Les modifications que l’orthographe des noms de familles a subies
et la transformation de ces noms en
Italien etc.;
6° Les surnoms ou sobriquets qui
ont servi à distinguer les divers chefs
de familles, représentés par les mêmes
noms, (il faudrait noter ces surnoms,
disons-nous, quand ils ne sont pas
injurieux);
Les noms de familles lesquelle?
avaient peut-être déjà disparu au temps
où les registres ont commencé, e,l qui
ont peut-être laissé leurs traces p. ex.
dans des noms de villages, ou dé propriétés, à une pièce de terrain, ètc.,
GU qui enfin seraient mentionnés
dans des ouvrages d’histoire vaudoise;
8“ La provenance de telle et telle
famille avant l’èxii, là où on peùi le
savoir;
9° S’il existe, dans la paroisse, des
catholiques dont les norhs de famille
sont les mêmes que ceux des vaudois,
il faudrait rechercher si çes cglholiques (comme cela est probable) sont
des descendants de Vaudois calholisés.
L’on pourrait aussi observer la prétlominance de tel ou tel nom (Je baptême dans telle (araille plutôt que (Jahs
telle autre: Ge.tte habilnde de perpétuer dans une famille tel nbra 4e
baptême plutôt que tel autre est certes
remarquable, et si on à spin (l’en
tenir compte, elle peut, dans plus
d'un cas, faciliter les recherches généalogiques.
Nous estpérpns que bien des chefs
de fa rai I les, dans 1ësqn.6l,l,es c,ertaiites
traditions se sont cohs^ryées, se ,fpr
ront un devoir non tpoins qq’un plaisir
de transraeUre,_à çei pfi^et, à leurs
pasteurs leurs ipfprràaMpps qui pe
manqueront pps (l’être très précieuses.
Une telte slgtisljqijie aura, entre
autres ayanlages ? celui 4e faire çpnnaître Iç réparlilipn des noms 4e femiile fjps les diverses paroisses de
nos Vai,Îées, ainsi que l’éiabÎisseRient
des vap4o's ^ l’élranger et fournirai
à ceux , parmi nous, qui se croient
descendre d’ancêtres non yaudois,
immigrés dans ces Vallées (lu volontairement,pu d’u,ne manière fprcée,
un moyen facüc de s’en asanreç.
Les recherches, auxquelles elle
donnera bau. conlribuèrpnt ausai
à découvrir, certainement, bien des
documents très-précieux relatifs à
i’ibisioire de nos pères et quîil est
temps de réunir avec le plus grandi
5
-Si
soin dans les archives de notre société.
Nous ne doutons nullement que
MM. les pasteurs, gui sont à peu près
,tpus merahres de notre société, ne
veuillent prendre résolument la chose
ep .piain et ne se fassent un devoir
de préparer ce travail |e plus tôt
possible. Les membres du Bureau de
la Société d’Hisloire ne sont, du reste,
pas plus intéressés à ces recherches
qu’un membre quelconque de la Société, ni qu’un membre quelconque
de noa Egliaea, et puisqu’il s’agit pour
la Société de trivaiiier.de la rqap'ùre
¡plus désintéressée possible, à réuiPiir tout ce qui de près ou de loin
to,uc.ho à notre histoire, tous les malériautc gui seront ü'èS'p.récieux pour
nos futurs historiens, il n’est que
jnSjt.e et raisonnable que tous ceux
qui le peuyent s’y emploient, s’associent activernent à ces recherches
et prêtent aussi, en devenant membres de là Société, leur concours matériel a celte œuvre commune et
éminemment patriotique.
Quant à nous, nous rerpercions,
dès à présent et de tout notre cœur,
tous ceux qui d’une manière ou d’une
autre montreront leur sympathie et
leur intérêt à |a lâche que la Société
s’est imposée.
Au nom du Bureau,
Le Président
F. Alex. Vusay.
Missions
Zambèze. — Le dernier numéro du
Petit Afmctÿer publie une lettre très
iptéresspnte de Mr. Coillard. Nous
en extrayons ce qui suit:
« Nous voici donc d’emblée à
Léaluyi (la capitale des Barplsis,) et
comme on visite d’abord ce qu’il y a
de plus intéressant dans une yille,
nous allons tout droit à la place publique, qu’on appelle le lékothla, el
où les hommes seuls ont te droit de
siéger. Les tambours se font entendre,
el les serimH, espèces d’harmonicas
monstres, faits de languettes de bois
fixées sur des calebasses vides, et que
les musiciens frappent de deux baguettes avec beaucoup de dextérité.
Voici le roi affublé d’une longue chemise d’indienne el d’un bonnet de coton
multicolore. Tout le monde crie à la
fois: Tau tuna{\e grand lionl), frappe
des mains et forme un vaste cercle
autour de lui en s’accroupissant par
terre. Lui ne répond à aucune salutation. -Il s’assied gravement sur la
chaise qui lui sert de trône, boit à
petites gorgées et distribue à ceux
qu’il veut publiquement honorer le
mpole, une liqueur au miel, qu’on
dit être aussi capiteux que l’eau de
vie, tout cela pendant que se traitent
les affaires, qu’on donne des ordres
et qu’on juge des procès. Voici des
hommes qui viennent de loin; ils pénètrent en dedans du grand cercle,
jettent bas leurs manteaux, se mettent
en ligne , se prosternent,, frottent la
terre de leurs fronts, se couvrent la
poitrine et les bras de poussière, puis
levant les mains, ils crient tous à la
fois: «Ho shoî Ho shoî» jusqu’à ce
que l’un des-ministres ou des chambellans réponde: « Pumenoto!» C’est
l’approbation du roi.
lin jour, vers le soir, comme je
contemplais la nouveauté des scènes
qui se succédaient sous mes yeux, voici
deux individus qui comparaissent,
s’acquittent des formalités qui sont
de rigueur, el s’accroupissent. <tBon,
me dis-je, voilà un cas grave». Je
ne me trompais pas. Un de ces hommes
était accusé d’avoir refusé de préparer
les fourrures du roi, de les avoir coupées en lambeaux dans un accès de colère, et, provoqué sans doute, d’avoir,
d’un coup de dent, presque enlevé
le pouce du messager royal. C’était
un crime de lèse-majeslé, il le sentait
bien, car ses regards mobiles de désespoir, scrutaient ses juges et semblaient supplier qu’on dît un mol en
sa faveur. Hélas! lui-même ne pouvait
rien proférer pour sa défense. L’autre
pariait avec la volubilité cl la hardiesse d’un morotsi qui sait d’avance
sa cause gagnée, et, lorsqu’il exhiba
sa main meurtrie, il emporta du
coup toute l’assemblée. « Pourquoi
6
SS
“< wvwwyw w »r
tant parler? Saisissez-le » s’écria un
chef subalterne en s’avançant vers lui
brandissant son casse-tête- En un clin
d’ceii on se ruait de tous côtés sur
le malheureux. Lui avait prévu le moment critique; d’un bond et comme
une flèche il avait fendu la foule.
Atteindre la cour de la princesseKaloka,
en toucher seulement l’enclos et il
était sauvé 1 Mais ôn a deviné son
intention, et ceux qui étaient aux
derniers rangs se sont levés et lui
barrent le passage. Dans son angoisse
et au moment où il Va tomber souç
les coups de la foule excitée, ses
regards ont aperçu le Natamoyo, le
ministre de la paix,; l’intercesseur
public et le sauveur des condamnés.
Un suprême effort, l’effort du désespoir.,,. et le voici comme par miracle
aux pieds de Natamoyo et couvert de
son manteau. Aussitôt se fait entendre
un cri que^répètent des centaines de
voix, et qui vole de bouche en bouche
par toute la ville: « Il a trouvé Natamoyo, il est sauvé!® En effet, pas
un coup ne tomba dès lors sur lui,
le tumulte et l’excitation s’apaisèrent
instanlànéroenl. Chacun regagna sa
place en répétant, les uns avec dépit,
et c’était le grand nombre, d’autres
avec une satisfaction évidente: «Il
a trouvé Natamoyo, il est sauvé!*
«0 na le Natamoyo, o phologiie! »
— J’étais émerveillé. Dans cet incident, je voyais une illustration bien
frappante de l’oeuvre de la Rédemption;.
Je voyais ce que j’ai été moi-même,
un pauvre pécheur, tremblant devant
la justice de Dieu, fuyant la condamnation éternelle et tombant aux
pieds de Jésus, qui le couvre du manteau de sa justice. Quelle rage dans
l’enfer, mais quelle joie dans le ciel,
quand est proclamée la glorieuse nouvelle: « Il a trouvé Natamoyo, il est
sauvé!»
Voire ami qui prie pour vous
F. COILLARD.
’Evangélisation
Départ de Collecteubs. — Nous
avons annoncé déjà le départ de MM..
Calvino et Turin pour l’élrangêr. Nous
apprenons que M. le past, D. Buffa
est parti aussi popr l’Ecossep.dés le
Il couranl, et que M. le pasti’Jt
Pons vient de partir pour là Suisse
et l’Alsace.
ii!'
» ...•
Sicile. Le Doiteiiûio anpQncetque
les écoles évangéliques! dé Riési corà-lplent T93 élèves inscrits, dont ¡IflO
présents. L’école du soir corripte 103
inscrits, dont 65‘ réguliers aux leçons.
L’école du Dimanche a 160 élèves.
Ils seraient plus nombreux encore,
écrit M. Arnao, si le Rev. Calabrô
ne menaçait lés familles qui envoient
leurs énf.ints à nos écoles de les priver des sacrements, y compris celui
du mariage. ’ :
A Castrogiovanm, un npuvea,p, converti du nom de Carmero Bàippelto,
esï appelé à passer par de' lerriiiles
épreuves. Il à été abandonné de son
vieux père, cassé du rôle des membres de la confrérie à laquelle^, il
appartenait, •supplié par lè chapitre
d’abandonner sa foi, soqvehl; réduit
à n’avoir plus de tràvairquoiqu’il
soit charge de famille. Isolé dans
son pays, méprisé par les uns et
menacé par les plus fanatiques, il
a besoin d’être secouru par les prières
de ses frères. ■
La Foi r, '. V
(Vers de feu M. Pierre Meynier, mars 1875^
La Foi c’est l’athmosphère i
Ou le chrétien se meut;
C’est l’adhésion entière
A tout ce que Dieu veut.
C’est saisir les promesses
Qui sont faites pour lui;
Corn mq dans nos faiblesses
Le prendre pour appui I
7
.23.
' Agir quand II commande,
Quand il parte i obéir j '
Et quand il' le 'demande '
Être prêt? à-mourir;
Craindre quand II menace;
Dans notre nu Hile
Marcher devant Sa Face
’■Avec humilité!
,En jlouf! lieux,, à tout âge.
Vivre dans son Amour;
Être à Lui sans partage,
Le suivre sans retour ;
Ne chercher que Sa gloire,
Honorer Son pouvoir. ,
— A''oir Ja Foi c’est cioire,
Croire, c’est tout avoir! —
lloittiellèô religUueea
Eglise Höre de Lausanne. — On
s’occupe, ' aûl'sein de cette Eglise,
d’une reconstruction de la chapelle
des Terreaux, qui a été inaugurée
en' 1856 et ne ôôniple guère que 600
plades. Il s’agirait d’y ménager une
grande enceintô de 900 â'1.000 placés'i
et^ùné plus petite;Salle’dë^00 sièges.
Ce projet ne pouvait être mis à exé-i
cution que si les frais en étaient
couverts d’avance par des souscriptions
conditionnelles. Deux généreux anonymes ont offert de donner 75.000
fr. pour cet objet si d’autres membres
de l’Eglise promettaient,; avant la fin
de l’année, l’appoint désiré de 25.000
fr. En quinze jours, il en a été
souscrit 50.000 Les devis aujourd’hui
proposés s’élèvent à 150.000 fr. La
construction se fera probablement en
1889.
( Sem. Relig. )
©artétee
Instruction. Publique en Italie. *La statistique de l’instruction publique
en 1885, fournit les chiffres suivants
Ecoles élémentaires publiques 43.500.
Elèves insc. dans les écol. 2.031.000.
, C’est-à-dire que l’on a le 7 pour ceni
'dé' la population totale inscrit aux
écoles. Cela ne fait cependant que le
59 pour cent de la population de 6
à 12 ans.
I Si Ton regarde aux différentes
régions, et que Ton prenne pour
■ points de comparaison, d’un côté le
chiffre de la population de 6 à 12 ans,
et de l’autre le chiffre des élèves inscrits, on obtient les résultats suivants; Le Piémont a le 87 pourcent
d’inscrits; la Lombardie le 85, la
Vénétie le 74, la Ligurie le 73, TEmilie
le 62, le district de Rome le 56. —
Puis viennent TOrabrie, les Marches,
la Toscane, les Abruzzi, la Sardaigne,
la Campanie qui varient entre 47 et
40 pour cent. Et enfin les; Pouilles,
la Basilicata, la Calabre et la Sicile
3ui n’atteignent encore qu’un chiffre
e 34 à 31 pour cent.
On voit que la loi de 1877 sur
[’instruction obligatoire est Ipin
d’avoir porté tous les fruits qu’on
est en droit d’en aliendre. Probablement l’application n’en a pas ké
surveillée de près.
■! .L, .T.T
Pensée sur rédueatiyo
K'I
1»
Toute éducation qui n’est pas religieuse décomplète l’homme, et ne
réussit tout au plus qu’à former un
animal intelligent. C’est une erreur
de penser que Thomme est grand
par la science; il n’esl grand, ,il n’est
homme, que par la connaissance de
Dieu.
Tous les grands peuples de l’avenir sortiront de TEvanjgile.
C’est notre union avec Dieu qui
nous fait grands; nous séparer de
Dieu, et toutes les éducations modernes nous en séparent, c’est nous
retrancher à la fois, le génie, la vertu,
l’immortalité.
*“ . » 'iil:
Que voyez vous dans le monde?
des intelligences qui tendent à la
8
fartpne. On veut de l’or pour -avoir
des plaisirs: 00 ne veut que cela^
on ne s’instruit que pnur cela, c’est
le but avoué de nos études et de nos
travaux : tout y arrive, jusqu’aux spéculations trascendanles de la science ;
et la science qui n’y arrive pas on
la méprise. En voyant l’usage que
nous faisons de ¡la pensée ne vous
semble-;t-il pas qu’elle ne nous soit
donnée que pour servir magnifiquement les appétits d’un animal?
iSi toutes nos prières étaient exaucées, écrit Longfellow, le plus étrange
désordre bouleverserait l’univers, car
alors ce ne serait plus Dieu qui le
gouvernerait, mais nous. Pensez-vous
que nous le gouvernerions mieux que
lui?» —- Gette pensée est juste, elle
ne doit pas nous décou rager de prier,
mais nous aider à comprendre pourquoi Dieu lie nous exauce pas toujours.
BOUnSE STEWART
Nous avons reçu, pour cet objet, de
MM. J. P. Pons, past. . fr. 20,—
H. Tron, past.
El Bonnet, »
H. Boslo, »
Phil. Rostan »
» 10,—
î 5,—
B 10,» 10,
Total fr. 55,
tKcïiuc poltttquc
Mercredi 18 c. a eu lieu, avec un
concours très restreint de députés,
la réouverture du Parlement. Ce qui
préoccupe surtout nos honorables représentants, comme, du reste, quiconque se mêle un peu de politique,
ce sont les nouvelles (très rares, ces
jours ci) de notre expédition Africaine
et l’étal peu prospéré du budget national sur lequel pèse un déficit de
plus de 80.000.000 qu’il faudra combler par de nouveaux impôts.
En attendant que le Sénat reprenne,
)ui aussi, ses travaux, une Cbmmis
sion de Sénateurs étudie la scandaleuse affaire Pissavini, l’un de leurs
collègues et ex-préfet de Novare.
Une autre espèce de Parlement qui
a pour chef le fameux prisonnier
Léon XIII travaille, aussi à sa manière,
en assurant à ses administrés de nouveaux intercesseur, c’est-à-dire, dans
les personnes des 7 membres fondateurs de l’ordre dei Servi et de 3
Jésuites.
Il ne manque qu’une chose, la signature du Roi.... céleste.
Le vénérable Dladstone, i’ex-Président du Ministère Anglais, et chef
du parti libéral en Angleterre se
trouve fdepuis quelques jofirs établi à Florence. tNos étudiants universitaires se disposent à lui offrir
un Album comme hommage d’admiration pour tous les services qu’il a
rendus à la cause libérale.
»
* «
Pt'nnee. — Nos rapports politiques avec la France sont un peu
tendus depuis quelques j,ou rs, en
saite du fameux héritage HusspimPacha et de ,l’apposition des sceaux,
par un prçteur de Florence, au dossier des documents relatifs à cet
héritage et conservés dans le bureau
même du consulat français,
«
* *
Hnêaie. —‘Les déclarations pacifiques de la Russie ne rassurent guáreles
puissances rivales qui les aüribuent
au besoin qu’a le Ministère de faire
un emprunt considérable dans le but
de mener à bonne fintoutes ses dispendieuses entreprises.
Antionoes.
H sfllabo in Italiano e Latino de
M. le pasteur Ribet se trouve en
vente à La Topr chez j. P. Gilles,
et à Pignerol chez Chianlore et
Mascarelli au prix ôaissé de soixante
cenlimes, afin que la diffusion de
l’opuscule puisse être plus rapide.
Eunest Robert , Gérant
Pignerol, lmp. Gbiantore et Masearslli.