1
Alinée lUiilième.
PRIX D'ABBONNHMENT BAR AN
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Ami'i'iqut? ... » n
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l’iisteQi's et leìi )il>ru)reH <]h
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Hi» on phisieurs nisiìitlrn-t Kipnvéa, domanritis uvant le umK« io oeiit «•.liMonii.
.\TìiioQiìes: i.'iULUimea pai'
Le» envtoiH li'arffeni ae fout p«.f
, leUi'e vt’cownuind^e oti par
vitandaf» sur le Bureau rie Ptrosa .li’fiinNiia.
*-’{>ur la KfìDAC'l'lON’ aiire^ser
aitisi : A l» IMrec ion du Tèiìioi»,
Pomaretlo iPiner'loi Ititlie.
l‘nur r ADMJNISTHATION adre«seraitisi : A TAdmiitisiratiDn riu
Témoin, Pomaretlo ^ trinerò lo)
Ìialje.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
V*o<i» ms iiii'ei Utnoius, Actbs 1» S.
ïTiomïxiair'e.
Le devoir de ta libéralité ehrélioiiiu'.
'■vinie..'. ~ Coi'TOpoHi/ance — Quelques
notes sur l'histoire des comtmniaulés du
Val Lusenio (l'élis), isaüeA — Fais eo
que dois, advionno que pourra. — Collège vauiiüis. — Société évangùiique de
Cénève; — .iuuo.uce.
S’ii.UiNii ¿IÍ îrertie mucl' i<i chiJU'ite, iùr. ), l^
Le devoir de la libéralUé chrèlieiitie.
fÿii'Ue et ¡inj.
Le, domaine du, devait'.
-i. Toujours choï vous, et sans
sortir de la paroisse. — il se présente à votre attention un quatrième sujet, de libéralité; c’est
la position qui est faite à voti'e
pasteur. Vous l'avez librement élu;
vous l’avez peut-être appelé de
très-loin, sans penser à tous les
frais de voyage que le tléplacement
lui a coûtés, et à. tous les frais
d'installation qu’il a dû faire.
Vous savez que son temps, ses
forces , son intelligence , son travail sont à vous, comme vous |
ote.s à Chri.st, et Christ est à Dieu. I
S'il préside bien, et s’il travaille
consciencieusement à la prédication et à l’enseignement, jugez1q digne d’un double honneur (r,
Ti.m. 5, 17, 18), car l’ouvrier est
digne de son salaire. L’augmentation légitime du salaire des pasteurs, voilà un objet qui se recommande d’emblée à la libéralité
de vos contributions. L’on vous
dira peut-être: «pourquoi vous
tourmenter? Il y a qui s’en charge.
Nos pasteurs ont des amis partout, des pourvoyeurs infatigabie.s; en Angleterre, en Ecosse,
en Irlande, en Amérique, on s’est
ému de leur situation matérielle,
et l’on est venu déjà à leur secours ». — Cela est vrai, mais ces
mêmes amis, dont nous comptons
plus d’un en Italie même , ont été
les premiers à nous dire: « aidezvous, et nous vous aiderons t Notre
coopération fraternelle et nos sympathies vous sont acquises à cette
condition, que vous vou.s aidiez
vous-mêmes ». — Ne soyons donc
point indifférents, lâches ou paresseux ; et que le progrès visible
déjà réalisé s’accentue toujours
davantage, pour la prospérité spirituellê de l’Eglise, autant et plus
que pour sa prospérité matérielle.
2
226~
Il nous souvient, — pour l’avoir
lu, — qu’au siècle dernier encore,
les Eglises Vaudoises fournissaient
eiles^mômes les honoraires des
pasteurs; et, lorsqu’une Eglise n’y
parvenait pas, qu’arrivait-il ? Elle
disparaissait de la fédération , et
tombait au rang de simple annexe
ou même de quartier de la paroisse voisine, jusqu’au moment
où elle pouvait reprendre ses
droits'en; remplissant de nouveau
ses obligations. Il y avait du bon
dans ëètte mesure, car il n’y a
pas dé droit sans devoir; et c’est
ce que le sy.stème des contributions est appelé a remettre constamment en mémoire, en donnant
aux uns la hardiesse de demander,
en habituant tous è donner.* 11
faut, en effet, savoir demander,
si l’on veut recevoir, et ne pas
pécher par excès de timidité. Il
y a eu un temps, dont on se souvient encore, où une collecte annuelle en faveur des pauvres ou
pour soulager quelque grave infortune, étaient tout ce que l’on
demandait. Sans nous enorgueillir
du progrès réalisé depuis lors,
et qui n’est qu’un faible commencement, l’on constate aujourd’hui,
dans le rapport de la Table, et
pour les Vallées seulement, une
somme de onze mille francs et
plus. Mais qu’est-ce que cela pour
une population de vingt ■ mille
âmes? Gela fait cinquante centimes par tête, pour répondre à
des besoins multipliés. Sans parler
des écoles qui reçoivent du Comité
Wallon un subside considérable,
les fonds nécessaires pour le Pastorat, pour l’instrubtion secondaire , et pour les œuvres de
bienfaisance, exigent une somme
annuelle de quatre-vingt mille
francs et plus, dont douze mille
sont à chercher et à trouver. L’on
voit que nous touchons ici aux
diverses œuvres ressortissant à
l’ensemble de l’Eglise. Nousallons
les énumérer par ordre, que
^ .
toutes soient présentes à l’esprit
des collecteurs et des donateurs.
5. Nous avons nommé l’instruction secondaire. Dans ce champ,
nous ne possédon.s pas moins de
cinq établissements : Ecole Normale , Ecole Supérieure des jeunes
filles. Ecole Latine du Pomaret,
Collège et Ecole de Théologie.
Tous n’onl pas les mêmes besoins,
mais pas un ne peut encore se
suffire complètement. Et pour ne
parler que du Collège, le plus ancien des cinq, où est l’intérêt vivant qui devrait se manifester en
sa faveur? Cependant, en ce moment même , il réclame, plus que
tout autre, la très-sérieuse attention des Vaudüis, car c’est de lui,
en très-grande partie, que dépend
l’existence de l’Eglise Vaudoise
elle-même, comme église indépendante et missionnaire. Dans les
conditions matérielles où il se
trouve, il est urgent de lui assurer
des ressources nouvelles, ainsi
qu’à son annexe l’Ecole Latine du
Pomaret. Il faut à ces deux établissements , une somme annuelle
de 300 francs pour réparations et
ameublement, il leur faut une
somme à peu près égale pour le
paiement des impôts. Et nous sommes étonnés d’apprendre que « les
Vaudois ne supportent pas un centime de cette charge!» Ce n’est
pas tout. Il faut trouver quatre
ou cinq mille francs par an, pour
compléter les très-modestes honoraires des dix professeurs et mal-,
très qui s’occupent de l’enseignement; il faut parer à un déficit
accumulé qui s’élève aujourd’hui
à huit mille francs; il faut s’attendre à voir ce déficit s’accroître,
cette année de plus de trois mille
francs. « Cela veut dire, » conclut
le journal cité, « que si nous ne
pourvoyons pas promptement et
énergiquement à cet urgent besoin, nous pouvons nous préparer
à fermer notre 'Collège dans un
très-bref délai». — Depuis un demi
3
~.227„„
siècle enviroü, époque initiale de
la construction de l’édifice, alors
que les communes des Vallées furent autorisées à concourir sur le
régistre Vàudois à la réalisation
du plan des bienheureux Gilly et
Beckwilh , « ni communes ni paroisses n’ont plus rien donné »,
■La 'raison principale en est qu’on
ne leur demandait rien ; faute trèsgrave. Mais le temps est venu de
demander beaucoup ; et l’Kglise,
par 16; moyen de ses Consistoire.s
et de leurs collecteurs, doit montrer par des faits l’estime en laquelle elle tient sou précieux établissement,
6. Nous avons aussi devant nous
les œuvres de bienfaisance, les deux
Hôpitaux et l’Orphelinat. Par la
bonté du Seigneur, il a été pourvu
aux besoins toujours croissants
des hôpitaux; il faut, d'autant
plus, .se souvenir de l’Orphelinat,
auquel quelques paroisses ont commencé à faire une petite part dans
leurs collectes. Ce sont bien les
hospices qui devraient être mis
au bénéfice de la parole du bon
Samaritain : « tout ce que tu dépenseras déplus, je te,le rendrai »■
7. Vient le tour des caisses de
relraiie: pasteurs émérites, veuves
de pasteurs, instituteurs émérites.
L’on a eu l'heureuse idée d’intéresser aussi à ces divers besoins ,
les jeunes Eglises de l’Evangélisation , et elles répondent volontiers
à ces appels, dans la mesure de
leurs moyens,. Mais, pour parler
franchement, nous sommes frappé
de la petitesse des dons recueillis
aux Vallées pour ces mômes objets.
8. Vient ensuite le concours à
l’œiivre des missions de la Société
de Paris. Nous auroms vite fait de
dire que ce concours est toujours
demeuré stationnaire et très modeste; mais nous regrettons vivement dé devoir le dire, et nous
demândons avec 'instance, pour
les Eglises de l’Evangélisation , la
grâce 'de pre'ridre ^art à cette
œuvre, afin qu’elles en reçoivent
une bénédiction.
9. Enfin nous voici à l’Evangélisation. Sur un budget de 250.000
francs, le concours direct des
églises des Vallées n’est représenté
jusqu’ici que par une somme de
2000 francs I Or ce qui nous vaut
les sympathies des amis et des
frères, à l’étranger, c’est précisément le fait que le Seigneur nous
a confié une œuvre au dessus de
nos forces. Ils y voient un « signe
évident que notre église est un
instrument au moyen duquel d’autres égli.ses peuvent manifester
leur dévouement à la cause de
l’Evangile; nous somme.? honorés,
non pas tant à cause de nos pères,
qu’en raison de l'œuvre à laquelle
nous avons mis la main » dès notre
entrée en possession de la liberté
religieuse. Est-ce que ce sentiment
si vrai de notre destination spéciale ne devrait pas nous inspirer
un redoublement de zèle pour le
soutien de notre œuvre? Le souvenir de nos pères est certainement bien précieux; mais on ne
vit pas de souvenirs, on vit de
la foi' agissante.
Et lorsqu’il nous arrivé d’élever
peut-être un peu trop la voix pour
célébrer no.s pères , ne vous semble-t-il pas qu’il doit surgir un
St. Jean Baptiste pour réduire à
néant la gloriole de l’hérédité:
— «En vérité, je vous dis que,
de ces pierres même, Dieu peut
susciter de.s enfants à Abraham ».
— Vivons moins dans le passé que
dans les réalités du présent! Senief
libéralement dans le çhamp de
l’Evangélisation, c’est vous mettre
à même de faire un ample moisson dans d’autres champs encore.
Doublez donc ce chiffre plus que
modeste qui indique votre trèsfaible participation à votre œuvre
capitale ! Ce n’est point trop exiger ni . trop attendre de vous,
pour l’effort d’une année entière.
4
luv-Vi/Wrfs
^-928
Nous sommes au bout de notre
longue énumération. Pour une
petite église, comme la nôtre
c’est beaucoup de richesses, et
beaucoup de responsabilité. Peuton espérer que le système des
contributions se trouve rapidement élevé à la hauteur de tant
de besoins divers ? Non sans doute;
mais l’on peut légitimement espérer que le devoir mieux compris
de .s'intéresser activement aux
œuvres de l’église, assurera aux
contributions une marche ascendante, riche en bénédictions.
Donnez, et il vous sera donné, on
versera dans votre sein une bonne
mesure, serrée, secouée, débordante ; car on vous mesurera avec
la mesure dont vous vous serez
servis (Luc. 6,38). Sachez-le: celui
qui sème peu moissonnera peu,
et celui qui sème abondamment
moissonnera abondamment [2 Cor.
9, 6). Ne nous lassons pas de faire
le bien ; car nous moissonnerons
au temps convenable, .si nous ne
nous relâchons pas (Gal, 6, 9). Les
œuvres ne précèdent pas; «elles
suivent » (Apoc. H, 13). — Comme
témoignage de la foi, — par les
fruits qu’elles ont portés,— par
la reconnai.ssance de ceux qui ont
été secourus, reconnaissance s’exprimant par la bouche de J. C.
(Math. 25, 34-40).
C’est une grande joie pour moi
de penser que j’ai fait quelque
chose pour mon Dieu. C’est bien
peu sans doute, et je m’humilie
de n’avoir pas fait plus, mais
cependant j'ai fait q’uelque chose,
et rien au monde, autre que cela,
ne vaut la peine de vivre (Drainer d) .
A. Rével
Ccirrcüponbance
juillet lSS-3.
Mon cher Directeur.
Quoique vous ayez encore quelque
chose de moi, si vous le croyez propre
à être publié, je veux vous adresseï'
ce malin une petite lettre pour voti'c
numéro de la semaine prochaine. Je
dis petite parce queje croi.s qu’elle le
sera, et pour le Témoin de la semaine
prochaine plutôt que pour l’un des numéros suivants par une raison que
je indiquerai peut-être, si j’en ai le
temps.
J’ai eu l’occasion de m’entretenir
avec vous au sujet du cher mi.ssionriairc Coillard el de sa compagne si
digne de lui; nous en avons souvent
parlé, l’ami François el moi, et toujours avec la même respectueuse admiration. Nous avons lu avec un vif
intérêt ce qu’il a publié cl ce qui a
été dit de lui dans le journal des mi.s■sions de Pai is. Une chose rn’a particulièrement frappé, tellement que j’y
ai pensé plus d’une fois au milieu de
mes travaux champêtres; n’ayant pas
le journal, que d’autres lisent avant
el après moi, je ne saurais dire dans
que! mois se trouve la correspondance
■ dont j’ai retenu un fragment. Qui sait
même ci ce n’est pas d’un autre source
que m’est venue celte information.
Le fait est, en tout cas, celui-ciM'-Goillard, qui semble avoir emporte
une bonne impression de sa visite au
sein de notre Eglise, donne renéetvous aux Vaudois sur les bords du
Zambèze, voilà ce qui m’a frappé el
que je ne puis, ni ne veux ounlier.
Je nie dis que nos pères bravaient
pour- répandre la connaissance de l’Evangile el remettre Jésus-Christ à la
place de la madonne, des saints el
du pape, des dangers plus grands
que ceux que les missionnaires rencontrent en allant évangéliser les nations
payennes. Si nous le lui demandons
avec ardeur. Dieu ne peut-il pa.s
mettre au cœur de l’un ou l’autre
des descendants des Barbes, même
de plusieurs, de se donner à lui pour
5
...229.
ce gloi'ieux service? Pour moi je n’en
ai pas le moindre doute, et je me dis
que si nous avons assez de loi, nous
verrons la gloire de Dieu se manifester
aussi en cela.
11 ne faudrait pas que l’on donnât
trop de poids à une objection que
j’ai entendu exprimer l’autre jour encore. « A côté de M' Coillard, nos
jeunes ministres feraient pauvre figure,
tellement ils lui seraient inférieurs, »
disait un homme qui croit s’y entendre.
Tout d’abord je me figure que les Eglises de France ne comptent, ni dans
leurs missions lointaines, ni parmi
leurs pasteurs, beaucoup d’hommes
taillés comme cet homme de Dieu.
— Puis je suis persuadé que c’est
en travaillant fidèlement, en luttant
énergiquement, en combattant courageusement avec Dieu et les hommes,
que M'^ Coillard est devenu ce qu’il
est aujourd’hui. Il n’est pas juste de
mesurer un conscrit à la taille d’un
vieux soldat qui a blanchi .sous les
armes.
J’ai cette bonne opinion de nos
chers jeunes ministres, candidats ou
étudiants pour la carrière du ministère, que si le Seigneur les appelle
et que de tout leur cœur ils répondent â son appel, chacun d’eux a
re(;u du maître un talent au moyen
du quel il pourra en gagner un autre
par dessus. «J’honorerai ceux qui me
honorent » a dit Dieu
Je me suis informé déjà de plus
d’un côté ,pour savoir si, dès aujonr
d’hui, quelqu’un de nos jeunes iiomrnes se dispose à entrer dans celte
noble carrière du missionnaire, mais
sans rien entendre de positif. - En
attendant que le Seigneur agisse et
que quelque vocation se révèle, il me
semble que nous avons immédiatement
(pielque choseà luire pour prouverquo
nous ne nous estimons pas nous mêmes
indignes de l’honneur que le vénéré
M' Cbillard veut nous faire. «La mission du Zambèze, nous a-t-il dit, sera
au-ssi votre mission — Or pour une
mission quelconque il faut des hommes el de l’argent. - Nous n’avons pas
encore d’hommes à envoyer, mais
nous pouvons donner de l’argent, non
pas en détournant une partie de celui
qui a eu jusqu’ici une autre destination, mai.s en ajoutant quelque chose
à nos offrandes ordipaires.
Tenez, mon cher Directeur , je suis
persuadé que c’est par une dispensation miséricordieuse du Soigneur que
nous avons celte année la possibilité
de donner sans nous imposer le moindre sacrifice. Mon blé va être tout
rentré el, si je ne me trompe, la
récolte de cette année, non pas la
mienne seulement, mais celle de tous
mes voisins, sera le double de celle,
de l’année dernière. Il en est ainsi
dans le reste de la vallée et je pense
aussi des deux autres. —C’est le moment de nous souvenir que Dieu nous
donne libéralement afin que nous
l’honoi'ions par les dons que nous
recevons de lui.
Je ne sais pas (mais vous le saurez)
si la Table se propose d’adresser un
appel aux Vaudois pour cet objet
parliculic!'.—Peut-être les Consistoires
devraient-ils prendre eux mêmes la
chose en mains. Quoiqu’il en soit,
vous l'eccvez avec ces lignes une première contribution Aahuil francs, deux
pour ma femme et autant pour mes
garçons et pour moi. J’espère que
je ne m’arrêterai pas là el que si par
hasard vous jugez bon d’ouvrir une
souscription pour la mission du Zambèze, vos lecteurs y verront figurer
encore plus d’une Ibis le nom de votre
dévoué frère.
' Jacques; '
QUELQUES I\0TES
sur riiisloii'« (les (loniniuiiiiiilès
(lu Viil Liiscjne (l’èlis).
VL — Le ViLLAR.
Le Villar a eu .sa bonne part de
persécutions. Elles furent terribles,
surtout en 1560 et 1561. k. peine le
sieur de la Trinité fut-il arrivé aux
Vallées, qu’il envoya une garnison
au Villar, « et l’établit dans un palais
fortifié par les gentils hommes du
6
„230 —
lieu ». Dès le â novembre il fit partir
im détachement de ses soldats et la
garnison, pour monter à l’assaut de
la bourgade apjjelée la Combe « où
le peuple avait retiré ses familles et
ses hardes». Les gardes après avoir
prié Dieu, se ruèrent sui‘ eux, les
mirent en fuite et vinrent cncoi e au
secours des habitants du Taillaré.
Tandisque les Vaudois avaient les
mains liées par l’envoi de quelques
députés à Verceil auprès du Duc,
afin de voir si l’on pourrait obtenir
la paix, les soldais de la Tyrannité
s’en allaient ® ravageant et prenant
prisonniers hommes et femmes, »
qu’ils frappaient et traitaient cruellement. Ceux de ta garnison voulaient
être fournis de beurre poui' pétrir
leur pain , cl de volailles à leur appétit. — Après le serment du 21 janvier 1561, le premier fait d’armes
des Vaudois, fut le siège de la forteresse du Villar. Il dura dix jours,
après quoi la gaimison obtint la permission de sortir et de s’en aller
sous la conduite de quelques ministres. Ensuite « l’on travailla avec
toute diligence à la démolition de la
forteresse, » car le sieur de la Trinité
approchait avec son armée.
Vers la moitié de février, le comte
envoya ses troupes contre le Villar,
en les divisant en trois corps; deux
devaient arriver par la vallée du Pélis
et l’autre pai- Rorà, .dont les habitants avaient été chassés. Les Vaudois
furent obligés d’abandonuer les barricades qu’ils avaient faites sur les
bords du Pélis et de se retirer dans les
vignes au dessus du village.-L’ennemi
ne put s’emparer de leur nouvelle
position, et il dut se contenter de
mettre le' feu au village vide d’habitants, de quoi les Vaudois furent
joyeux « pour la crainle“qii’ils avaient
que l’enru'mi s’y voulût (brlificr ce
jour». Le sieur de la Trinité fit un
second effort le 18 févriei'. Le combat
commença aux Huclioires et il fut
rude. Les ennemis « trois fois se reposèrent et trois fois donnèrent l’assaut ». Quand l’ennemi prenait haleine, le peuple priait Dieu à haute
voix, de quoi l’ennemi fut étonné.
et quand l’assaut recommençait, tous
en criant à Dieu, faisaient un merveilleux devoir. Les femmes et enfants
fournissaient des pierres à ceux qui
étaient capables de les jeter, et les
autres impuissants retires plus haut,
voyant tout cela, ne cessaient de
crier au Seigneur avec pleurs et gémissements... ». Il faut lire cela dans
rhisloire de Gilles. La victoire fut
complète. Le comte de la Trinité,
voyant arriver ses troupes battues de
tous côtés , se retira de la Tour à
Luserne et ne retourna plus au Villari
Un siècle plus tard, lors des guerres
du Marquis de Pianesse, il y eut plusieurs martyrs, mais en même temps
une grande défaite. Une statistique
du 10 mai 1655, donne pour le Villar:
150 morts et 289 catholisés. A cause
de ce grand nombre de révoltés, le
Villar ne fut pas incendié. Mais Janavel
qui s’était établi à la Pelaia di Geimet <!. leur fit dire de se rendre .auprès de lui, pour augmenter le nombre des défenseurs de la patrie, faute
de quoi ils seraient traités comme
des apostats, des traîtres et des ennemis. Les villarains, par crainte ou
par patriotisme, se joignirent au rude
guerrier qui leur parlait ainsi. (Israël
des Alpes).
En 1686, le sort des habitants du
Villar fut semblable à celui des autres
paroisses. 11 y eut, comme à Rqrà ,
un nombre plutôt élevé de familles
catliolisées, qui rentrèrent plus tard
dans leurs églises. (Voir le tableau
de M. Muston: Israël des Alpes, Tomé
ni, p. 42).
C’est au Bessô, dans le voisinage
dut profond ravin de Subiasc, que les
restes de la persécution voulue par
Louis XIV, se réunirent, et se trouvèrent au nombre de quarante-deux
hommes, quelques femmes et quelques enfants. Leurs actes d’héroïsme
forcèrent les ennemis à entrer en négociation avec eux, et ils obtinrent
la délivrance des Vaudois prisonniers.
Le Villar compte parmi ses pasteurs,
l’un des derniers disciples de l’école
des barbas, Gilles des (jilles, qui dans
ses voyages en Italie s’appelait Juliano
Dugliet. C’était sans doute un de ceux
7
......231-......
qui croient aux christianisme musculaire, comme talraage. 11 était l'obuste et vigoureux, il fut mis à la tête
de'la compagnie volante. Il fut ensuite longtemps pasteur à la Tour.
Gilles signale encore Dominique Vignaux de Panassac, en Gascogne,
« noble de naissance, de présence
corporelle, et en mœurs, né aux lettres cl vrai théologien, employé ordinairement dans les principales affaires de réglise », mort le 19 sept.
1G05.
Le. Villar eut passablement à faire
avec les jésuites et. la moinerie. Le
20 décembre 1628, quelques moines
furent logés dans un grand palais
gâté par les guerres.^On lit de grandes promesses aux Vaudois , afin de
les établir définitivement au milieu
d’eux ; mais les promesses étant vaines, les moines durent s'én aller. Le
couvent fut cependant bâti quelques
années plus lard, et les moines y furent établis. En 1658, les intrigues
d’un jésuite et la haine contre les
moines, firent en sorte que le couvent
fut incendié, et cela avec l’intervention de la femme du pasteur Manget.
C’était une bonne occasion d’accuser les Vaudois et de chercher leur
ruine. Le couvent fut solidement ,rebâti, puisqu’en septembre 1689 , les
Vaudois en firent le siège comme s’il
eût été une forteresse, et ne pouvant
le ruiner en y mettant souvent le feu,
ils durent faire des travaux sous terre
afin de le renverser.
On ne sait plus chez nous, ce que
c’est qu’un moine; il nous reste l’Evangile éternel que nous devons annoncer et dans lequel nous devons
persévérer, en suivant les traces des
Gilles? d'^®) Dominique Vignaux et des
Vaudois de leur temps.
(A mivre).
Fais ce que ilnis. inlvietiite que poiirni
Dans ces temps où la conscience
est méconnue par un si grand nombre
de personnes, il est beau de voir que
celui qui agit avec droiture est ap
précié même par ceux qui foulent
aux pieds les droits de leur propre
conscience.
Un jeune homme qui était l’unique
soutien de la nombreuse famille à laquelle il appartenait, reçut un jour
de son principal l’ordre de faire quetqqe chose qu’il réputait contre conscience, — Ses protestations respectueiises ne furent pas écoutées, et
son maître lui signifia qu’il fallait se
soumettre ou se démettre. Le fidèle
jeune homme n’eut pas d’autre alternative que de quitter une place où
il ne lui était pas permis de marcher
dans la droiture. Il voyait bien que
sou renvoi signifiait misère pour lui
et pour les siens, mais il remit sa
cause entre les mains du Seigneur
qui ne manqua point de prendre soin
de lui.
Vingt-quatre heures ne s’étaient pas
encore écoulées que son maître l’envoyait chercher et récompensait sa
fidélité en le reprenant à son service
avec une augmentation de salaire du
dix pour cent. Celui qui demeure
fidèle à Dieu et agit droitomèiil, ne
manque pas de produire une impression, profonde même sur l’esprit des
personnes dépravées et perverties.'
Donnons le non exemple en toute
chose, il produira des effets meilleurs
encore que les bonnes exhortations.
COLLEGE VAUDOIS
Concours aux trois bourses anonymes dites Bourses Burgess eAKinmird,
PROGRAMME.
1. Bibk et Histoire^ — Daniel
2. Géographie moderne. L’Afrique méridionale, de l’Equateur au Cap de
Bonne Espérance.
3. Arithmétique. — Nombres entiers;,
les quatre opérations avec les obsèvvalions y relatives—et problènies —
à l’exclusion de la divisibilité des,
nombres.
4. Langue latine. — a) Traduction
des derniers cent cinquante (150)
vers du Livre II de l’Énéide — b)
8
..‘232
I
un thème latin à prendre dans les
neuf derniers chapitres An Catilina
de Sallusle, c’est-à-dire en commençant à ces mots: Postqiiani Cato
adsedit — jusqu’à la fin.
5. Langue grecque. — a) Traduction
du Gnap IV (dernier) du Livre 11
de la Cyropédie do Xènophon bf
retraduction en grec de quelquc.s
phrases de la première moitié de
ce chapitre;
1. Sont admis à concourir les étudiants de 6” année et ceux des
années précédentes.
2. Les examens se feront partie en
français , partie en italien, et tous,
ou la plupart, par écrit.
d. Le jour de l’examen sera annoncé
aussitôt après le prochain Synode.
U l'nur-PéUs !fi 11 .Tulllet 188Î.
Ld Modéi'iiltinv
P. LANTARET.
AisrsoiNo;t:
,, I
SOCIÉTÉ ÉVANGÉLIQIFE DE GENÈVE
Ecole jl« Théologie.
La Facâilté, sans .se rattacher ù. aucune
église particulière, a pour but de
formcrldes pasteurs &mngéU(pies.
Ancien Test,vjient : Exégèse; M. Barde
prof., M. Ch. Ed. Martin. — Interprétation : M. Tissot prof. Archéologie hébraïque: M. Ch. Ed. Martini
Nouveau Testament: Exégè.se; Introduction; Herméneutique; M. Barde
professeur.
Théologie Historique: Hi.stoire du
Christianisme: M. Buffet piof. —
Histoire des Dogmes ;"M. Tissot prof.
•— Palristigue: M. Durand, ancien
pasteur à Liège.
Théologie Systématique; Dogmatique; Apologétique: Àl. Thomas prof.
— Symbolique: M. Tissot prof.
Théologie Pratique: Le Minisfèie;
M. Tissot prof. — Eludes horuüétiques ; Exercices eatéchétiques :
M. Barde prof.
Cours exlraordinairos:
Exégèse de l’Ancien Testament..—
Hygiène. — Diction. - Chant.
I/Ecoie Tiéparalttiic
est divisée on à degrés. Les élèves
reçoivent un enseignement biblique,
littéraire, philologique (latin, grec,
hébreu, allemand), scientifique et
sont placê.s sous une direction affecr
tueuse et clirétiemie.
Les èli'angei's peuvent être reçu.s
dans une maison d’élndianls, ternie
par M. Durand, ancien pasteur à
Liège.
Les cours s’ouvriront le, 3 octobre.
.S’adresser, pour les admissions, à
M. le prof. Tissot, président du département de théologie et, pour le
programme, à M. le pasteur Rimond
(Oratoire Genève).
Le VP Congrès pédagogique s’ouvrira à la Tour le 25 Juillet courant
à 9 heures du matin.
Une demoiselle protestante capable
d’enseigner l’aUemaml, l’anglai.s et
un peu le français et la musique dé'sire se placei' comme institutrice pu
demoiselle de compagnie.
.S’adresser à la Direction du Témoin,.
iDjiiiiniene *t Lihrain'p Cbiaiitore cl Msscarclli
' \ l’iiiMaiei.
L’HISTOIRE DES EGLISES MMim
pa.r
r. GILLES
Dcu,u col. in ISo d'e.nciron SOO pay. chacun.
Prix des deux coin mes fc. s.
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fÎRNKSTItonKii !, itérant, et. Administrateur
Idgeerol, tmp. Chianlore et Mascaretli,