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Soixante-sixième année - Anno Vili".
2S Septembre 1930
N" 36
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L ECHO DES VALLEES
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PRIX D’ABONNEMENT:
Italie (y compris les Vallées et Colonies) .
Etranger (y compris les deax Amériques)
Plusieurs abonnements à la même adresse .
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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O» s'abonne: à TorrePellice, au Bureau d’Administration de VEcho
(Via Arnaud, 31); dans toutes les Paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNEMENT SE PAYE D'AVANCE.
S'adresser; pour la Rédaction, à M. le Pasteur )cles Tron - Torre-PeUice
— pour l’Administration, au Bureau du journal. Via Arnaud, 31
- Torre PeUice.
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Tout changement d’adresse coûte fo centimes, sauf ceux du commencement
de l’année. _ ,
AA, Le numéro: 25 centimes aa.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (Phil. IV, 8).
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COMMUNICATION OFFICIELLE.
A la suite des démissions de son Pasteur titulaire, la paxoâsse de Massei est
déclarée vacante.. L’élection de son futur
conducteur devra être faite à teneur des
articles 13, 14 et 25 des Règlements
Organiques.
Torre PeUice, le 22 septembre 1930.
y. Alberto Cootabel, modérateur.
Aux lecteurs.
Dans le courant de septembre de l’an
dernier, la Vénérable Table m’ayant demandé de prendre la direction de L’Bcho
des VaUées, j’acceptai l’invitation en ne
m’engageant cependant que pour une année. Le travail de ma grande paroisse nB
me permettant pas de continuer à avoir
la responsabilité de la rédaction de notre
journal, j’ai prié la Table de m’exonérer
de cette charge. Je tiens à remercier tour
tes les personnes qui m’ont aidé dans l’accomplissement de ma tâche: rédacteurs,
collaborateurs occasionntels et correspondants, comme aussi ceux qui ont bien
voulu me faire parvenir l’expression de
leur approbation, ce qui m’a été d’un
ffrand encouragement.
Je fais les meilleurs væms pour notre
chère feuille et j’adresse mes souhaits les
plus sincères de travail béni au rmivecm
rédactem', M. le prof. Gino Costahel, auquM, à partir d’aujourd'hui, doit être en-%
voyé tout ce qui concerne la rédaction :
articles, nouvelles, livres, etc.
La Tour, 26 septembre 1930.
Jules Tron.
f POIIII LA VIE IIITÊBIEÜIIt
Aux âmes altérées.
Toute âme d’homme a Soif die botnheur,
elle en lest altérée, et ne saurait ne l'être
pas sans s’anéantir eUe-même. La ^if du
bonheur est la loi de l’âme humaine,
comme la loi des planètes est de graviter
autour duf soleil, comme la loi dés corps
graves est de se précipiter vers le centre
de la terre. Mais ce bonheur, on le cherche où il m’est pas, et on ne le cherche
pas (ïù il esii Scienicei, fortuine, gPoiire,
amour, puii^Bince : voilà les formes sous
lesquelles on se représente le bonheur, ou
pour mieux dire, voilà les mots sous lesquels on le traduit.
La science! Pascal, «cet effrayant génie», «anme Pappelle M. de Chateaubriand,, ne criait pas : « Joie, joie, joie
et pleurs de joie », après avoir percé
d’une vue profonde les plus épaisses ténèbres de la science ; ü écrivit ces paroles
pour les poser sur s^ cœur, au moment
où il sériait : « Dieu de Jésus-Christ,
Père juste, je t’ai connu ! ».
La fortune ! Sur les nombreux suicides,
comptez s’il ne s’en commet pas trois sur
quatre dams la démeure de l’homme riche
et entouré de tout ce commode loisir que
l’opulence amène derrière elle.
La gloire! croyons-en un poète qui a
DU la connaître, autant que personne, et
Qui la rejette dédaigneusement, « comme
vvné écorce aride que nos lèvres preissent
en vain »,
L’amour ! les liens de famille et d’amitié ! Ne sait-on pas que l’habitude les use,
. que l’absence les relâche, que l’égoïsme
les ronge, et que la mort les brise ?
La puissance enfin ! Alexandre se trouvait à l’étroit dans la vaste enceinte du
monde ; Napoléon étouffait en Europe, et
cette immense ambition n'est que la fidèle
image de celle qui 's’agite dans les plus
humbles chaumières.
Courez après, la science et la fortune,
après l’amour et la gloire, après la puisSamce ou toute autre convoitise de la vie !
Souvent il voiuS arrivera dé ne les 'pas
atteindre ; mais vous fût-il même donné
de les saisir, vous ;ne posséderiez qu'une
ombre qui n’étanchera pas votre soif de
bonheur ; votre âme sera toujours brûlante et altérée ; « Celui qui .boira dé
cette eau, aura encore soif ».
L'âme humaine éprouve une autre soif,
celle du pardon de Dieu, d’une réconciliation avec son Juge suprême. La soif du
pardon de Dieu s’est manifestée partout
et de tout temps ; j’en atteste oes innombrables victimes égorgées sur les autels
des dieux du paganiî^e; j’en atteste ce
sang humain qui a coulé sur les pierres
des druides; j’en atteste ces mères qui
jettent leurs enfants aux crocodiles' du
Gange. S’il fallait des témoignages plus
rapprochés de nous, j’en appellerais à tanfc
dq miniers et ; de millions d’hommes Qiui
s;e Sont imposé les suppliiees les plus cruels
pour apaiser leur soif ardente de la réconciliation avec le Juge qu’ils ont offensé.
Mais pourquoi chercher des exemples
ailleurs qu’au dedans de soi? yousn
même, vous, qui que vous soyez, ne vous
est-ü jamais arrivé, dans une heure de solitude et d'ennui, lorsque vous étiez seul
devant vos souvenirs, de vous replier sur
votre conscience ; et à la vue de ces abîmes d’égoïsme, d’orgueil, d’impureté, d’envië, de haine, n’avez-vous pas été pour
vous-même un objet d’angoisse et d’effroi ?
yotre front ne s’est-il pas incliné dans .
le sentiment d^’une honte qui le sillonnait
comme un fer brûlanit ? N’avez-vous pas
dit ; Comment pré viendrai-je le juste jugement de l’Eternel ? Vous aviez soif
alors, soif du pardon dé Dieu. *
Mais voici cé qu’on fait communément
aiujourd’hui pour essayer de désaltérer son
âme : les une imaginent des mensonge^
âuxquels ils .croient, parce qu’ils veulent
y croire à tout prix ; ils se créent un Dieu
qui n’existe pas et des mérites qu’ilsn’ont paa D’autres n’y prennent pas même
tant de sovwâ ils sortent tout simplement
de leur chambre, selon l’expressioni d’un
philosophe chrétien ; ils demandent des distractions au moindre objet qu’ils rencontrent, à une mousse qui végète, à' un inserte qui rampe, à un moucheron qui tour.node datïs les airs ; à je ne sais quel bruit
vide et factice qu’on entend dans les sociétés monidaines ; ils ramasseraient de la
fange pour s’en couvrir les yeux plutôt
que de se résoudre à se voir tels qu’ils
sont. Cependant ils ne réussissent jamais à
jouir de la paix intérieure. Ils étourdissent leur douleur, mais ne la guéri'ssent
point ; ife enidorment laborieusement leur
soif* mais ne la désaltèrent point. Cette
soif se réveille, ardente et impitoyable, au
jour qu’ils nie s’y attendent pas ; et que
faire lorsqu’on s’est creusé «des citernes
crevassées qui ne contiennent point
d’eau » ?
Il y a enfin une soif qui n’est pas moins
naturelle à notre cœur ; c’est la soif de la
vie. Quelques sophistes,- ïil est vrai, se
font braves contre ia mort ; mais le soin
qu’ils mettent à l’embellir, ou plutôt à
la déguiser, avant de s’avancer à sa rem
contre, prouve que leur bravoure n’est
qu’un effort désespéré de l’orgueil humain
contre l’horreur que nous éprouvons à
l’idée dé l’anéantissement. La plupart des
gens du mande choisissent un autre moyen
pour s’affranchir de cette soif idévorantc' ;
ils chassent la mort de leurs pensées ; ils
disent à la bombe ; qu’y a-t-il entre toi ^
et moi ? Ils s’^attachent à conclure, selon
la magnifique parole du prophète, un accord et une alliance avec le sépulcre. Mais
cet accord ne subsiste point, mais cette
alliance est rompue. Tantôt, c’est un cri
de mort qui retentit si fortement qu’il est
impossible de ne pas l’entendre; tantôt, .
c’est le retour d’iune époque solennelle,
l’anniversaire d’ime grande catastrophe
qui cbntraint le cœur le plus imprévoyant
et le plus endurci à calculer le peu de
joum qu’il lui reste à vivre. Et ü a ‘sOif,
et il est altéré d’un insatiable besoin de
vie ! Et il recule d’épouvante à l’aspect de
la tombe qui s’entr’ouvre sous 'Sies pas !
« Si quelqu’un a soif, disait Jésus-Christ,
qfu'il vienne à moi et qu’il vive ; celui qui
boira de l’eau que je M donnerai n’aura
jamiais ;æâf, mais l’eau que je lui donnerai
deviendra en lui une source d’eau vive qiui
jaillira jusqu’à la vie éternelle ». « O
vous, qui êtes altérés, venez aux eaux ! ».
Vou'S avez soif du pardon de Dieu, voici
« l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du
monde ». Vous avez soif de vie ; voici celui
qui est « la vie », et qui « a mis en évidence la vie et l’immortalité par son Evangile ». Vous avez soif de paix et de bonheur; voici Jésus qui vous donnera sa
paix, une paix qui «surpasse toute intelligence » et, au-delà du tombeau, « le poids
éternel d’iune gloire infiniment excellente».
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Les iTialenlendus.
Jean est feu et flammes eointre Pierre.
Il doit Idonc y avoir eu quelque chose de
grave. Certainement. Il a entendu de la
bouche de Pierre une épithète qui l’a bouleveraé. Pendant qu’il passait par la rue,
son voisin a prononcé une parole vulgaire
que nous ne redisons pas. Jusqu’à ce momeiit les deux hommes n’étaient pas précisément amis, mais ils vivaient en bons
termes. L’épithète créa la crevasse dâvisoire. Le lendemain, Jean, en rencontrant
Pierre, ne le salue pas, il regarde de l’au^
tre côté. Pierre devient diffident à son
tour et se demande ce que Jean, peut bien
avoir contre lui, maie il ne se décide pas
non plus à capituler en demandant une
explication ; il a trop dè dignité pour faire
cela, pense-t-il! Les journées passent, les
semaines s’envolant et la paix entre Pierre
et Jean n’est pas signée ; leur différend
fait le sujet des causeries des. hommes et
du bavardage des femmes du village, qui
imaginent qui sait quelle grave raison...
De communs «unis enfin se décident à
voir clair dans l’affaire et ils découvrent
que c’était parfaitement vrai que Pierre
avait prononcé l’épithète fatale, mais eUe était adressée à son chien, son propre
chien, un voleur de chien qui avait mangé
lœ œufs de la journée danS le nid des
poules!
Les lecteurs intelligents vont me dire
que ce n’est pas vrai, et que je cède trop
facilement à l’imagination ; je leur réplique que c’est vrai à tel point que ça arrive tous les jours ou dans l’un ou dans
l’autre de ncs villages, où tout est petit
comme d'ans un certain pays découvert
par Gulliver!
Vous pensez que je suis en train de
plaisanter ; je veux vous dire au contraire
des choses très sérieuses et vous montrer,
si possible, que bon nombre des différends
qui font souffrir n’ont pas de fondements
plus inébranlables que celui qui divisa
Pierre et Jean.
Il semble qu’il suffit de Se mettre une
idée dans la tête pour que tout aille la
renforcer. Vous pensez que quelqu’un a
quelque chose contre vous et tout ce qu’il
fait, tout ce qu’il dit paraît porter votre
adresse, tandis qu’un juge impartial sait
qu’il n’en est rien. Il m’est arrivé une
fois de prêcher un certain sermon (que
voulez-vous, si je dois en prêcher uin chaque dimanche?) et entendre emuite les
gens d’un certain village dire que j’avais
prêché sur ce qui était arrivé chez exix
deux jours avant. Il y avait eu une grosse
affaire que j’ignorais complètement, une
chicane entre voisins, je crois parce qu’une
poule avait mangé une plante de sénevé
avant qu’elle fut devenue un grand arbre,
d'après les lois de la nature !
ŒiaoUn pourrait raconter Son cas,, des
cas analogues qui démontreraient que les
malentendus jouent un mauvais rôle dans
notre vie et l’empoisonnent.
Ne faut-il pas ranger parmi les maientendûs les jugements hâtifs que nous
prononçons sur les autres à une première
impre^ion tout à fait subjective? Vous
avez eu à faire avec un homme et vous
l’avez trouvé rêche : vous en lavez conclu
que pour autant que ça dépen'dra de vous
il ponrra aller * son chemin. Mais vous
n'avez pas pensé qu'à ce moment il était
très occupé, malade peut-être, et que ,d.ans
une autre occasion il aurait pu être le
plus courtois des mortels. Votre jugement était fondé sur un malentendu,
évidemment.
Nous ne devons donc pas ,nous empresser à juger et à arriver à des conclusions
définitives ; il faut laisser des marges
pèur des notes additionnelles, pour des corrections souvent nécessaires et justes. Il
est bon de ne pas toujours chercher dans
le voisin de mauvaises intentians, et si .des
différends surgi'ssent, il est sage de voir
au moins s’ils ont une .base, une raison
valable.
.,Je suis convaincu qu’avec un peu d’intelligetnce et de bonne volonté la plus
grande partie .des chicanes et querelles
seraient évitées. Pour arriver à quelques
résultats pratiques nous devons ériger à
la hauteur d’un devoir indiscutable la
pensée que les autres ne sont pas plus
mauvais que nous et que si nous désirons
vivre en paix, les autres le désirent de
même. Si par hasard ou par un malentendu la paix vient à être troublée, nous
ne devons pas tarder à mettre les choses
au clair et rétablir la bonne harmonie.
L. M.
On cherche souvent chez une femme la
beauté et l’esprit ; mais la laideur, avec '
un aimable caractère, est préférable, dans
une femme, à la beauté accompagnée d’un
mauvais naturel.
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Au marnent où les réwrdons vont reprendre dans les quartiers de nos paroisses, nom attirons l’attention de nos lecteurs sur le bm travail âu pasteur Pmi
Chodat, que nous reproduisons, dans ses
points essentiels, de L’Alurore, de Montréal..
Le Livyes des Actes des Apôtres et les
lettres de Saint-Païul aiux Eglises d"Asie
nous donnent une idée de l’ardeur et de
la vie spirituelle qüi animaietnt alors cés
églises primitives.
Saint-Paul, le fondateur de ces premières commuinautés chrétiennes, ce pionnier
die l’Evangile, ce lutteur infatigable et invincible, qui ne se vantait jamais que d’une
chose, du privilège qu’il avait eu de souffrir pour son majtre, s’était rendu compte,
je ne dirai pas de l’utilité de la prière
en comm'Uin, mais de l’absolue nécessité
du groupement de frères en la foi, pour
présenter à Dieu, périodiquement, tout se
qui concernait la vie de ces églises et des
membres qui les composaient.
Si presque dans toutes ses lettres aux
églises d’Asie, qu’il avait fondées au prix
de grandes persécutions et de souffrances
plus grandes encore, ü insiste 'avec tant
de force sur cet important devoir, c’est
qu’il savait que ces églises, qu’il aimait
comme une mère aime son enfant, qui
étaient sa gloire et le pliis beau fleuron
de sa couronne^ et qui étaient entourées
du vice, de la corruption des popuiations
païennes au milieu desquelles elles vivaient, pourraient rester debout, augmenter en vie, en membres, en influence,
même après sa mort, si, comme il les y
engageait, elles persévéraient ,dans la
prière. Par la prière seule elles pourraient
repousser les attaques du prince des ténèbres, rester fermes dans la vérité et persévérer dans la foi ; être ce flambeau qui
dans la inuit du paganisme montrerait, par
ses rayons, le port du salut étemel aux
naufragés.
Dans la lettre que nous possédons de
l’apôtre et qu’il écrivit à ce groupe de
chrétiens vivant dans la viUe des Césars,
les persécuteurs de l’Eglise naissante, et
dans laquelle, si l’on en croit la tradition,
Saimt-Paul mourut martyr, il leur dit :
« Soyez joyeux dans l’épreuve, patients
dans l’affliction, persévérants dans la
prière ».
Aux chrétiens d’Ephèse, à dette église
fondée dans une cité idolâtre, sensuelle
et dépravée, et où il dit avoir combattu
les bêtes féroces dans l’amphithéâtre, Paul
leur écrit : « Faites en tout temps, par
l’Esprit, des prières, des supplication,
veillant à cda avec persévérance».
A l’église de Philippe, formée dans la
ville de l’Europe qui la première entendit
la Bonne Nouvelle du sâhit en Jésus-Christ,
l’apôtre écrit einoore : « Ne vous inquiétez
de rien, mais faites connaître en tout
temps vos besoins à Dieu par des prières, etc. ».
Ces quelques citations des Ecritures
morïtrent assez dairement l'importance
de la prière, des réunions de prières.
Je crois que si les églises primitives,
ces églises des premiers siècles, avaient
non seulement compris, mais vécu, mis en
pratique, les recommamdations et les conseils de leur fondateur, il n’y aurait pas
eu ce voile de ténèbres, de supeistition et
d’idplâtrie qui, pendant de longs sièdes, recouvrit la religion de Jésus-Christ et que
les réformateurs, Luther entre autres, déchirèrent en prodamant à nouveau, à l'Europe plongée dans l’erreur, la doctrine dki
salut par la foi au Fils de Dieu^
n faut aussi noter que les esxhortations
de Saint-Paul aux églises, conceimant la
prière, s’adressent à l’Eglise dans son ensemble plutôt qu’aux individus en piarticuliesr. Nous savons aussi, par ce qiue nous
pouvons en déduire des renseignements
puisés dans le Livre des Actes ainsi que
dans ças lettres de Saint-Paul déjà men^ tionnées, que ces églises du premier âède étaient de véritables communautés, de
grandes familles dont tous les membres
vivaient ensemble et même prenaient
leurs repas en oonunun.
Vi^íant en commun, ils consacraient chaque jour un certain temps à la prière, et
c’est ce qui explique la force dont ils
étaient animés et les miracles et les prodiges qui s’accomplissaient parmi eux. Il
est évident que si nos églises évangéliques
pouvaient revenir à cette organisation
primitive, ce serait l’idéal, mais ce n’est
pas possible. Les choses ont changé du
tout au tout, les conditions d’existence ne
sont plus les mêmes ; vouloir revenir en
arrière ce serait insensé, car ce qui était
possible au premier siède ne l’est pas au
vingtième.
Oui, tout a changé. Les royaumes se
sont succédés, les plus- glorieux même ont
disparu dans la nuit du temps et de l’oubli ; pourtant la Parde de Dieu, qui est
immuable, est restée la rriême et c’est
pourquoi les exhortations de l’apôtre à
travers les âges sonL parvenues jusqu’à
mV
noius, chrétiens évangéliques des temps mo- .
dômes, pour nous servir d’avertissements
contre les dangers qui nous entourent et
menacent l’existence même de nos églises
françaises.
Jamais le monde n’a connu une soif de
jouissance facile et de plaisirs factices,
comme celle qui semble s’être emparée
de la jeune génération. Depuis la Grande
Guerre qui a bouleversé les conditions de
toute la société, l’homme semble n’avoir
qu’une unique pensée ; jouir rapidement
de ce que le monde peut lui offrir. Faire
durer ce plaisir le plus longtemps possible, c’est à quoi est destinée la majeure
partie des. gains de la jeunesse. L’âme, le
sort dé l’âme immortelle, on s’étourdit
pour n’y pas songer si l’on croit encore
à son existence. Mangeons, buvons, faisons le plus d'argent possible pour pouvoir
boire à longs traits à la coupe enchantée
de toutes les jouissances terrestres, car
demain nous mourrons !
La jeunesse, dans son ensemble, ne veut
plus de la religion, de la loi de Dieu qui
met un frein aux passions et à la dissipation, et cet état de choses n’est pas sans
avoir une répercussion sur la vie de la
jeunesse qui est l’œuvre de nos églises.
Devant un tel problème, y a-t-ü lieu- dfe
s'e décourager, de « jeter le manche après
la cognée», de dire avec le fataliste : « A
quoi bon lutter, c’est inutile, la tâche est
trop grande et nous sommes trop faibles »?
Au coure des siècles, l’Eglise (de Christ
a traversé des crises autrement graves, des
époques autrement sombres que celle dans
laquelle nous vivons. Toujours elle en est
ressortie victorieuse, plus vaillante et
plus forte. Le matérialisme, le scepticisme,
l’incrédulité, ne sauraient triompher. La
situation ^est dangereuse, il fa,uit l’admettre, mais non désespérée, car Dieu aura
toujours le dernier mot, et les portes de
l’enfer même ne prévauidrc-nt pas contre
l’Eglise de Christ.
Nous vivons à un temps difficile, la tâche est ardue, mak Dieu soit loué de ce
cpue dans nos églises il y a un noyau de
lutteurs qui, chaque semaine, fidèlement,
savent se réunir pour assiéger, par la
prière, le Trône du Tout-Puissiant. Ces fidèles, ce sont œs sentinelles vaillantes qui
restent debout quand, autour d’elles, tous
s’assoupissent. Tant qu’une d'eUe veillera,
l’erunemi ne pourra emporter la place.
La prédication est un ministère puissant, mais ses résultats ne sauraient être
affermis que par les prières des membres
vivants le l’église. Une parole tombée de
la chaire peut réveiller une conscience endormie, créer un désir de sainteté, stimuler un chrétien à l’action, consoler et relever ; mais si dans la réunion die prière
ce que le pasteur sème chaque dimanche
est apporté à Dieu qui envoie les pluies
de l’arrière^ison, une abondante moissou
ne peut manquer de jaillir de cette semence divine. Cela prendra peut-être |do
temps, mais la prière ardente ne perd jamais ses fruits. Et puis, que de sujets
importants qui sont du ressort de la
• prière, dans une ^lise! Que de tiédeur,
d’indifférence, dans nos congrégations!
Tous ne sont pas des membres vivants. D
y en a qui, quoique attirés vers Dieu,
n’ont pas encore fait le pas décisif, brûlé
leurs vaisseaux pour le Seigneur Jésus, dé
tmit les ponts derrière eux, se privant
de tous moyens de retraite.' D'autres encore, qui ont perdu cette première charité
qui les finimait il y a quelques mois ou
quelques années ! D’autres encore, qui fréquentant les cultes pour la forme et la
bonne opinion qu’ils veulent dcnner, et
qui ont toujours résisté aux appels du
Sauveur! Il y a aussi les malades, les pécheurs, les missionnaires et leur travail,
les païens.
Tous ceux-là ont besoin de prière, non
de prières isolées et rares, mais de la
prière commune, persévérante et suivie.
Il faut que pour tous ceux que j’ai mentionnés, et bien d’autres encore, notre
Dieu soit importuné comme le juge inique
de la parabole le flit par la pauvre veuve.’
Il faut que par la prière les membres vivants die nos églises soient ces violents
qui raviœent, pour les autres, le royaume
des cieux. Où ce glorieux ministère, ce
ministère royal s’aocomplira-t-il ? A la
réunion de prières où des frères et des
sœurs,, comme les disciples le jour de la
Pentecôte, ne sont qu’un cœur et qu’une
âme.
Ah, si tous nous connaissions bien Timportance-, l’absolue nécessité des rêuniotns
de prière, la force de la prière en commun^ quels miracles ne verrions-nous pas
s’accomplir parmi nous !
Tous les grands réveils religieux ont été
la réponse 'aux prières de chrétiens réunis
dans la Chambre Haute.
Un jour John Wesley, dans une tournée
d’éva'ngélisation, suivait à cheval la grande
route. Il arriva vers un cantonlnier qui, à
genoux SUT le bord du chemin, cassait, à
l’aide d’un grand marteau, des pierres destinées à réparer la voie. « Ah que je voudrais pouvoir briser les cœurs aussi facilement que vous brisez ces pierres», dit
Wesley au cantonnier. Ce dernier, releva
la tête, fixa le missionnaire, et lui dit :
« Avez-vous déjà essayé de les briser à genoux, les cœurs ? ». Le serviteur de Dieu
comprit la leçon que venait de lui donner
cet humble journalier ; dès ce jour, il redoubla de prières, et nous connaissions le
résultat de ces prières. C’est à genoux, en
commun, aux réunions de prières, que les
grandes victoires sont remportée.
Nous voyons donc pour nos églises l’importance indiscutable des réunions de
prières,- Nous faisons tous sans doute la
même expérience. Nous sommes ftappés,
attristés du fait que sur un grand nombre de fidèle qui suivent les services du
dimanche, quelques-uns seulement répondent à l’appel de la réunion de prière de
la semaine. Il y a bien des causes à' cela ;
ônumérons-en quelques-unes ; la distance
considérable à parcourir, la fatigue de la
journée de travail, certaines obligations
sociales ; mais surtout le fait que les membres véritablement vivants seuls éprouvent
le besoin de se réunir pour la prière en
commun,. C’est toujours, pour le pasteur,
un grand encouragement, une grande joie
que de voir les réunions du mercredi soir
bien fréquentées ; mais, même quand I0
nombre en est restreint, il n’y a jamais
lieu de se décourager. Aux yeux de Dieu
ce n’est pas le nombre qui Compte, c’est
le cœur et l’esprit. Souvenons-nous de Samuel se rendant chez Isa'i pour y oindre
un de ses fils comme roi d’Israël. Il est
frappé par la haute stature èt le maintien
des frères dé David, mais Dieu lui dit ;
« L’homme regarde à ce qui frappe les
yeux, mais l’Eternel regarde au cœur».
Dans le ministère de la prière, la victoire
n’appartient pas toujours au grand nombre. Sur la montagne. Moïse seul priait
tandis que dans le désert les milliers d’Israël combattaient contre Amalec, et pourtant c’est de ces deux mains suppliantes
élevées vers le ciel q|ute procéda la victoire.
Et puis revenons à ces paroles du Seigneur
tant de fois citées et qui restent une promesse certaine ; « Quand deux de vous
s’uniront pour me demander quelque
chose, il leur sera accordé». Cette parole
est diu Sauveur, «ui veut que nous le prenions au mot.
Insistons donc sur la nécessité de la réunion de prière, et quand six, quatre, ou
même deux personnes y prendraient part,
par le moyen de ces deux, de grandes choses peuvent être accomplies piour le bien
de nos églises et la gloire de Dieu.
Inttnsiiims l'acMl sociale
daos aos Eyllses.
Au moment' de la « reprise » de lA campagne d’hiver, je désire proposer à votre
méditation, chers lecteurs, quelques réflexions sur ce côté du travaM de la paroisse,
s I. Voici la première : efforçons-nous de
nous rendre un compte touj'oure plus
exact de nos devoirs en présence- de la misère qui nous entoure. Dans une ojoeasion
bien conniue, Jésus dî'sait à ceux qui l’entouraient : vous avez toujours .des pauvres
avec vous ; triste constatation, qui est malheureusement trop réelle. Tant que le mal
existera, tant que l’homme ne ste sera paS
dépxjuiillé complètement de son égoïsme, la
misère existera sur la terre et affligera,
nombreux ,de nos frères. Et cependant on
a toujours senti que la misère est un fait
anormal. On l’a senti dans la société même
païenne, on le sent de nos jours dans lesmilieux qui restent fermés à l’influence
directe de l'Evangile. Je dis directe, parce
que, indirectement, toutes les œuvres de
.bienfaisance qui existent de nos jours,
nous en sommes convaincus, sont dues à
l’influence indirecte de l’iniliuence chrétienne. On sent surtout que la misère- est
un fait anormal dans la famiUe chrétienne ; il faut qu’ici tous se sentent unis
par les liens de l’amour fraternel, qiu’ils
se sentent membres d’un même corps,
enfants du même Père, ayant la même
origine, la- même glorieuse destinée : ils
savent bien que tout ce qurils ont ne leur
appartient pas ; ils n’en sont que les administrateurs, et ils devront un jour en
rendre compte. Mais puique la misère
existe, nous devons au', moins, à Texemple
du Maître, mettre en œuvre tous les
moyens qui sont à notre disposition pwur
la diminuer. Ces paroles toutes saules seraient inutiles pjour un grand nombre de
ceux qui les lisent, puisque beaucoup d’entre eux travaillent dans la mesure de leure
forces à soulager les souffrances des malheureux qui Sont dans le besoin, si elles
ne dëvâient pas nue conduire à cette autre
p>ensé8 : du bonheur qu’on éprouve -lorsqu’on se sent entouré de personnes qui,
volontairement, s’offrent pour travailler
dans le même champ ; on se sent soulagé
à la pensée que non plus seul, mais dé
concert avec plusieurs, nous pouvons faire
une œuvre plus profitable ; on se sent encouragé devant les difficultés à -la pensée
que, si une tombe s’ouvre, quelqu'un autre
est là pour continuer le travail ; on est
heureux surtout parce qu’on voit les
fruits de la religion chrétienne qui se
manifestent dans une foi vivante.
Vous -connaiæez ces paroles de SaintJacqueis : La religion pure et sans' tâche
devant Dieu notre Père, c’est de visiter
lés orphelins et lés veuves de la tribulation et de se conserver pur de la aniillure d!u monde (Jacques I, 27).
Un des faits qui a toujouirB frappé
l’âme païenne durant leB premiers siècles
du christianisme, c’est la charité des chrétiens, les uns pour les autres, et même
pour ceux qui me partageaient pas leur
foi : et riiistoire des pères de l’église nous
fait voir les chrétiens unis dans un même
amour, prêts toujours à s’aider, et nous,
donne dos exemples frappants de leur dévouement à porter du secours niêmie à
leure pensécuteurs : c’eist devant oes faits
que les païens étaient maintes fois aaTêtés dans leur fanatisme pereécuteu'r et ne
pouvaient faire à moins de voir, dans oes
chrétiens détestés et haïs, des hommes
meilleurs qu’eux.
De nos jours encore, qu’est-ce qui nous
distingue du incrédule, qu’est-ce
qui doit nous distinguer si ce n’est oette
foi vivante qui produit lés œuvres dioint
Saint-Jacques parle dans ses lettres ?
En présence dé la misère ce ne sont pas
seulement les paroles consolantes de TBvaatgile qu’il faut — et les hommes les plus
profondément pieux l’ont toujours coippris
•— mais ce sont les efforts matéaielB
pour soulager la souffrance. ¡Voyez le général Booth : il a dû connaître de bien
près la misère, et à côté de la prédicationil donne à son œuvre une large part au
3
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S
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côté social ; l’Armée diu Salut doit l’admiration qui lui est due, en effet, aux œuvres
de bienfaisance en faveur des êtres les
plus abjects. Je ne vous rappelte qiue ce
seul exemple ; vcius pouvez aisément peSnser à plusieurs autres cas semblables.
Qu’estce qui fait la puissance d’une église,
si ce n’eSt cet amour des ânjes qui ont
besoin de notre æcours ? Qu’est^îe qui
fait la force pour résister aux attaques
de l’incrédulité et de rindiffêfence, si ce
n’est cet amour qui se donne sans arrièrepensée, volontairement, joyeusement, et
dont fuñique regret est de ne pas pouvoir
parvenir à soulager toutœ les souffrances ?
Supprimez cette préoccupation sociale, vous
oiîusquerez la gloire du Christianisme.. Supprimez l’activité sociale, vous paraliserez
en partie les forces de la religion chrétienne, forces d’expansion et d’édification.
II. Mais cela n’arrivera pas, c’est-à^ire,
cela ne peut arriver que de cétte église
qui oublie les commandlements de son
chef : piuisque en soulageant les misères
du pi’ochain nouls accomplissons un devoir
envers notre Maître. Vous vous souvenez
de ces déclarations de Christ : « Venez à
moi les ibénis dé mon Père : j’étais nu et
vous m’avez revêtu, j’étais m'aJaide et en
prison et vouS m’avez visité, j’avais faim
et soif et vous m’avez soulagé » ; puisque
c’est bien là ce que nous aurons fait pour
lui, nous l’aurons fait à un de nos semblables. Cette pensée ne doit pas Seulement nous inculquer le sentiment du devoir, mais un sentiment de bonheur, une
joie profonde et un encouragement. Une
joie profonde : quand nous avons réussi à
pénétrer dans le souShsoI de l’âme dlu
Christ, et à voir combien il nous a aimés,
combien il a souffert pour nOus, notre
âme désire vivement pouvoir faire quelque chose pour lui. Quel bonheur d’avoir
sans cesse l’oceasion de travailler pour lui,
de savoir que c’est lui que mous Bculageons avec nos aumônes, lui que nous visitons en aillant voir un malade,. Quel sentiment de reconnaissance à la pensée qu’il
nous a donné l’occ^ion de pouvoir répondre, jour après jour, à ce besoin que nous
sentons intensément en nous de faire quelque chose pour lui.
Et un encouragement ; ici, combien dé
vous, qui lisez, pourrez parler ! Que de découragements dans .notre travail ! Nous
voulions faire le bien., souvent c’est le mal
qui en est résulté ; nous avons fait le bien,
c’est l’ingratitudé que nous avons moissonnée ; nous aurions voulu soulager beaucoup de misères, nous n’y sommes parvenus
qu’en partie, en petite partie même ; nous
nous sommes trompés dans la dispensation
de nos aumônes, nous avons d’un côté
alimenté le vice, de l’autre nous avons
nié notre secours à quelqu’un qui était
réellement dans le besoin. Voilà .bien des
sujets de découragements : nous ne parviendrons à surmonter ces moments pénibles que si nous avons le sentiment que
la nôtre est une œuvre sainte, faite pour
nos frères pour Christ. Nous nous tromITOns par ignorance, Christ ne nous en inculpera point ; il tiendra compte de nos
dispositions : nous moìssoninons l’ingratitude, c’est pour Christ et non pas pour
les hommes seulement que nous travaillons,
et notre œuvre ne sera jamais méconnue
par lui.
On va commencer une nouvelle année
d’activité chrétienne. On a l’habitude, à
des occasion! comme celleHci, de faire des
vœux. Voici ce que je tiens à souhaiter à
tous ceux ôpi s’occuperont à quelque œuvre sociale : puissiez-vous le sentir toujoure plus intensément ce lien d’ajnour
fraternel qui vous tdnis à vos frères, à
vos sœurs qui viennent à Vous pour obtenir du secours ; puissiez-vouB faire une
toujours plus grande expérience dé cettei
vérité qu’ü y a plus de plaisir à dénner
qu’à r«ievoir. Que Dieu vous donne son
aide, son esprit, pour vous soutenir et
vous édairer, qu’il vous donne en plus
gran,dé mesure l’esprit chrétien. Que cet
esprit de paix, dé fraternité règpe parmi
Vous, afin qu'unis vous Soÿ^ez forts, et
étant forts vous puissiez parvenir à accomplir la tâche qui vous est proposée.
' e. s.
«... M le sein de sn ne ».
Il n'est presque point de grands hommes de l’antiquité bibhque à propos desquels THistoire Sainte ne nous dise ces
mots étranges et sublimes : « Il avait été
consacré à Dieu d!ès le sèin de 'Sa mère».
Ce mot est, ou peut nous paraître,
étrange : être consacré à Dieu avant
même dé naître ! Qu’est-ce que cela peut
bien voadoir dire ? Cela veut dire avant
tout que la sainteté de la vie, que f individualité vitale existe dès les premiers
instants de, la transmission de la vie, et
que tout ce qui tendrait à le supprimer,
est, dès lors, 'absolument criminel. Il faut
bien nous le dire, nous le répéter, lonsque
nos conceptions morales .semblent aller
s’affaiblissiant pour aboutir insensiblement
à leur négation, à fimmoralité, à la criminalité, peut-être même inconsciente. La
naissance, la venue au jour, est une chose
très importante, mais la création d’une
vie l’est 'davantage encore. Le christianisme l’a très bien compris lorsqu’il a sanctifié l’action créatrice, tandis qu’il n’a pas
entouré d'une pareille auréole la naissance
même. La conception est l’annonciation
divine, mystérieuse, silencieuse, solitaire.
La naissance en est l’aboutissement naturel, gloirieux, visible. En tout cas c’est
dès le premier moment, et non pas aeulement dès le second, que la vie existe.
¡Voilà pourquoi les' saintes femmes d’autrefois et les hommes pieux de jadis pouvaient consacrer à Dieu leurs enfants
« dès le sein de leur mère ».
Mais po!urquoi le faisaient-ils ? Vous
imaginez-vous la vie de droiture, la vie
de pureté, de ¡consécration, de sainteté que
doivent mener un père et une mère dès
qu’ils Ont oonsacré à Dieu celui ou celle
qui sera le fruit de leurs en'traiUeB ? Pouvez-vous supposer en eux de mauvais penchants, dœ instincts pervers, dies: iftouvements de colère, ou quoi que ce soit qui
serait contraire aux lois de Dieu ? Est-il
permis de nourrir quelque mauvaise pea’sée que oe soit lorsque l'ou veut, ou l’on
va, consacrer à Dieu la chair de notre
chair, le sang de notre sang ? Est-il concevable que l’on offre à Dieu uwe partie
de soi-même, tandis qu’on offrirait l’autre
à Satan ? Est-il loisible d’admettre une
telle basse et quasi sacrilège duplicité ?
Et si nous admettons que quelque reflet dé notre Caractère, quelque chose de
notre âme, se retrouve dans ceux qui viennent de nous, de quel soin n’entoUreronsnous pas notre âme même pour en plasmer,
en toute pureté, celle de ceux qui dlescendront de nous ?
Je ne saurais admettre de vaines formules dians la Bible : voilà pourquoi j’attribue une si haute importance à celle
dont il est ici question. Pensez que c’est
du sein de ces mères qui ont consacré dès
avant leur venue au jour leurs enfants à
Dieu que sont venus les prophètes, et le
Sauveur lui-même. Pensez à la sainteté
de Marie, d’après l’annonciation ; à sa pensée continuellement tournée vers le Père ;
à son cœur qui répétait en lui-même la
nouvelle éclatante qu’eUe mettrait au jour
le fils de Dieu ! Pensez-y, et vous me serez
pas si éloignés de croire qu’elle a préparé
ce grand « vase d'élection », qu’elle a préparé l’Elu de Dieu, qu’elle aussi a frayé
le chemin de Christ.
Nous qui croyons d’ailleurs à tant d’influences psychiques prodigieuses, nous qui
serions incapables de douter de l’influence
que nous exerçons plus tard sur l’esprit
de nos enfants, nous qui prions pour eux,
nous qui croyons à toute l’efficacité de la
prière, comment ne voudlrions-nous pas
croire à l'efficiacité que l’on peut, que l’on
doit exercer sur un corps qui lentement
se développe et se plasme dans le divin
mystère de la nature? Qui de nous ne
croit-il pas que les tracasseries, les souffrances physiques, et conséquemment morales aussi, d’une mère, ne laissent de profondes traces sur l'enfant auquel elle va
donner le jour? Quoi de plus naturel
donc de croire que la sérénité divine de
la foi tend à créer dams le futur nouveauné une âme portée vers le divin?
Je ne lance pas ces mots à l’aventure.
J’espère qu’ils seront médités, par les mères surtout, par nos mères vaudoises. Je
crois fermement que c’est la vérité et que
cette vérité portera ses fruits.
Mais consacrer un fils à Dieu, qu’est-ce
que cela peut bien vouloir dire ? Je n’ai
niuUe intention ,de pénétrer les secrets de
Dieu ; je pense que ijersonne ne devrait
avoir dé semblables désirs, à peu près sacrilèges, ou plus que sacrilèges.
Coinsacrez vos enfants à Dieu, «dès le
sein de l&ur mère » et vivez dans un tel
esprit de consécration. Dieu pourvoira au
reste. Votre fils sera-t-il lancé dans la vie
dies affaires ? Qu’il appartienne à Dieu
dans une telle voie. Votre file sera-t-il
l’humble gardien de son foyer ? Qu’il y
appartienne à Dieu et son œuvre sera accomplie. Votre fils passera-t-il sa vie dans
une entière consécration de corps et
d'esprit à Dieu? Vous ne saurez jamais
de quelles embûches il aura été tiré et
quelles déuloureuses épreuves Ilui auront
été épargnées. Où que ce soit que 'votre
fils puisse être appelé dians sa carrière
d’ici-bas, dressez-le, plaismez-le, consacrez-le
à Dieu dès lavant sa naissance ; n’attendez
pas le soir ; n’attendez pas au lendemain ;
faites-le avant qu’il soit trop tard.
«Vous ne savez pas aujourd’hui, mais
vous saurez un jour», quel saint mystère
vous avez accompli. s. p.
La Conférence d’Elberfeld.
On disait d’un orateur anglais bien
conniu que l’homme était plus intéressant
encore que ises discours.
J’ai eu une impression Semblable en
écoutant plusieurs des discours prcmotncés
à Mberfeld pendant la deuxième semaine
de ce mois. Les orateurs étaient des délégués venus de presque tous les pays
d’Europe à cette réunion de l’Alliance des
Eglises Presbytériennes. Il œt très instruc^
tif, pour un jeune homme qui n’a pas
encore 30 aras, de tomber au milieu d’une
Assemblée de Modérateurs et de Proiesseurs én théologie. Et ceux que j’ai rencontrés étaient dœ plus aimables.
Cette semaine à Elberfeld a été comme
■une grande symphonie. A côté des voix
graves des théologiens et des déclarations
calmes des 'délégués, grond'aient au dehors
les mille voix d’un peuple. Les élections
du Parlement d’Allemagne étaient à leur
point culminant.
Le monde rappelait sla présence formidable à ceux qui se réunissaient au nom
de Dieu,. Et cela faisait renaître chaque
jour le sentiment qui domina toute la semaine : de rUnion et de l’Action, Car il y
a un monde qui cherche, et il faut qu’il
trouve l’Eternel !
* * *
Beau'coup d’églises étaient représentées
à Elberfeld. Ce furent cependant les églises allemandes qui reçurent la plus grainde
partie du temps de la Conférence.
Un rapport fut présenté par le ministre
de Justice du Reich, le dioct. Bredt, de
Berlin, sur la situation politique et ecclésiastique de ces églises.
Voici comment cette situation peut être
résumée : Avant la guerre il y avait en
AHemagne 35 églises protestantes différentes, régulièrement reconnues, plus ou
moins dépendantes des divers Etats dé
l’Empire.
L’Empereur était donc non seulement
le chef de la Nation, mais aussi le chef
de l’Eglise.
La révolution de 1918 et les accords de
1919 bouleversèrent tout.
Les églises furent autorisées, après de
longues démarches, à s’organiser à leur
guise. Il n’y eut plus, cependant, que 28
églises; lesquelles constituèrent la Fédération des Eglises Protestantes diu Reich.
Ce ne fut pas une Union, remarquieiz ;
mais une Alliance. Chaque église fut laissée libre de garder son organisation particulière, épiscopale ou presbytérienne, ou
de qiuielconque variété entre les deux.
Pour ce qui est de leur position vis-à-vis
de la Loi, chaque église fut reconnue
csomme une organisation publique, aiuitori
sée à imposer des taxes à ses membres.
Les églises trouvèrent donc liberté et protection 'auprès de la nouvelle Constitution
Allemande. Elles ne trouvèrent plus cet
appui financier qu’elles avaient auparavant. Elles doivent donc faire face ellesmêmes à leurs propres besoins.
Tout effort sincère, miême quand il n’a
été qu’imposé ,par les circonstances, amène
une bénédiction de Dieu. Et ce que j’ai
pu voir de la vie spirituelle d’Elberfqd et
de Barmen m’a convaincu que nos frères
alleman'ds s’efforcent d''attirer sur eux
cette récompense céleste.
« » « *
Ce n’est pas seulement Sur les organisations religieuses d’Allemagne, mais aussi
sur la pensée religieuse de ce pays, que
la Conférence s’arrêta longuement.
Nous avions parmi nous de solides représentants de cette pensée, tels que les
professeurs Lang et Muller, des Universités de Haillè et Erlangen, le pasteur KdfbauB, et d’autres encore.
Karl Barth était attendu aussi, mais il
ne put venir. ^
Prononcer le nom de Karl Barth, en Allemagne, aujourd’hui, c’est faire lever un
chœur de louanges ou dte désapprobation ;
mais ce nom ne tombe pas dians le silence.
Il eut le ]>ouvoir de faire monter instantanément la température théologique die
la Conférence.
Karl Barth, Emil Brumner, Edouard
Thurneysen, Friedrich Gogarten et leurs
amis ont provoqué en Allemagne un mouvement théologique nouveaai. En quoi consiste ce mouvement ?
C’est impossible de le dire en deux
mots ; et cependant je veuîj essayer d^en
donner uhe idée.
La théologie de ces domierS cent ans
avait pris pour point de départ de toutes
ses spéculations l’expérience religieuse individuelle. C’était cette expérience que
l’on nommait : la voix dé Dieu parlant â
l’homme
Le mouvement de Barth 'veut avoir
pour point de départ la Révélation par la
Parole, c’est-à-dire tou'tes ces paroles divines que les prophètes et leS apôtres font
précéder de cette déclaration : « Dieu a
dit.... ». Cette Révélation donc qui devient
historique lorsque « la Parole est faite
chair», et que Jésus-Christ naît.
La Révélation n’ést donc i>as « une
idée», mais «une réalité». Ce n’eSt pas
quelque chose que nous puissions mesurer
ou discuter. C’est « un défi » de Dieu au
monde.
Il ne peut donc y avoir aucun rapport
entre Dieu et l’homme si *non par la grâce.
La grâce qui est justification de l'injuste.
De l’injuste qui est justifié dbvant Dieu,
mais demeure pourtant injuste, étertneillement injuste. Pas d’optimisme donc eci
théologie, pas de sanctification, pas de
progrès, pas de marche en avant petit à
petit. Tout cela est qualifié d'un mot :
américanisme.
Cette théologie anguleuse remue l’Allemagne d’aujourd’hui.
Combattue et combattive, elle est une
réaction contre les .autres théologies qui
veulent «expliquer» et «faire comprendre »,. On dit que Karl Barth ne se sotuftie
pas d’être toujours compris... et qu’il est
souvent exaucé ! «..Mais c’est peut-être
une méchanceté !
Du reste la prudenœ de notre président, le doct. Ourtiss, d'Edinburgh, nous
épargna une bataille théologique. Il y eut
bien des grondements sourds ; mais l’orage
n’éclata pas.
* * *
Une parenthèse aux travaux de la Conférence : la visite à la Maison des Diaoœ
nesses de Kaiserswerth.
Un ■village véritable, dles écoles, des églises, des infirmeries, des maisons de rei>ots.
Au milieu d’un jardin, une toute petite
maison qui fut le berceau de l'œuvre.
Dans la ,basilique romaine, plus vieille que
l’an 1000, reposent les restes d’un apôtre
écossais qui prêcha le premier l’Evangile
aux tribus germaniques dU Rhin. Et devant la basilique, le « î*ère Rhin » luimême qiui coule, calme,, large, plein de
ses vieux souvenirs de châteaux et dé vi-*
4
gnobles, de barbes blaiKhes et idé cheveux
blondis, de fuseaux et d’épées.
Kaiserswerth me rappelle les descriptions des bourgades du moyen-âge, et la
vie d'ans les Communes entourées de murs.
C’est une oasis, dans le roulement des
trains et le tintement des enidumes de
la grande zone industrielle du Wupper.
Voici la chapelle : « Pensez aux prières
qui sont montées de ce lieu de paix ! aux
résolutions pures, aux angoiæes et aux
larmes de ce sanctuaire... ». Notre président écossais est ému en prononçant ces
paroles graves.
Le cimetière : de langues files dé pierres archaïquas, avec la cd<wnbe et les sept
étoiles, grises, égales comme le vol des
âmes pieuses vers le jour du grand
jugement...
Et nous roulons ensuite vers Elberfeld
dans la paix d’un soir coloré de rouge.
, Je veux placer ici mes remerciements
les plus sincères pour l’hospitalité que
nous avons reçu. Pour la première fods,
après la guerre, l’Alliance Presbytéirienne
s’est réunie en Allemagne. Et nous avons
été accueillis congne nous étions venus,
au nom du Prince de la Paix !
La journée la plus importante fut celle
de mercredi. On entendit les rapports sur
la situation religieuse d’une dizaine de
pays différents. Pour quelques-uns de ces
rapports et les discussions qui suivirent,
on pria les représentants de la presse de
bien vouloir considérer le tout comme
« séance à huis dos ».
Je puis cependant dire que nous eûmes
la vision dé l’immense effort accompli par
toutes ces églises, et de la résistance non
moins acharnée de l’adversaire de Dieu.
Chaque rapport était différent ; mais il
portait l’écho de cette préoccupation. On
aurait dit d’entendre la lecture des .bulletins d’une guerre de tranchée. De petits
avantages, acquis au moyen de lourds
sacrifices.
Donc, pas de rêves optimistes. La situation est ce qu’elle est. Mais pas de découragements stériles. Une lutte est engagée,
il ne faut pas faiblir.
Pas dé songe-creux;! Mais pas de défaitistes! H y a un Dieu, dans te ciel.
» « «
Je suis iJarti d’Elberfeid par un matin
humide et sombre. II pleuvait lorsque je
m’embarqiuai sulr le Ehin, à Cologne. Mais
à mesure que nous' remontions le fleiuve
notre bateau nous portait vers un ciel
plus dair..
Je regardai dains la chambre dies machines tes .bielles' en mouvement. Ces genaux
d'acier allaient et veinaient avec calme,
mais sans arrêt.* De même les roues battaient i'eaiu. Le courant était fort ; mais
te bateau le remontait imperturbablement.
Dessus nous le dél s’éclaircissait. Le soir
se peupla d’étoiles resplendissantes.
Et je gravais dans mon cœur la leçon
des choses. De ces machines sans âme, dont
la force persévérante avait changé an-dessus de nous la face dû ciel lui-même.
Aussi, tandis que je prenais terre, je
pensais à l’effort persévérant de notre génération chrétienne, et je lui souhaitais
une fin de jOumée digne de la gloire lumineuse de ce ciel étoilé. Guido Miegge.
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CHRONIQUE VAUOOISE.
Un Ami de l’Eglise Vaudoise, par M. le
doct. E<»ehi, pour les pasteurs émérites, L. 4.000.
» « »
COLLEGE VAUDOIS.
L’ouverture de l’année scolaire aura lieu
mercredi 1®"^ octobre, à 3 heures de l’aprèsmiidi, dams la salle synodale. Le dliscqurs
d’oiuveirture sera prononcé par te prof.
Gino Costabél. Le public est ooirdialement
invité.
« » «
AMÉRIQUE DU SUD. Le 21 août a été
le premier anniversaire de la mort diu pasteur M. Daniel Arimnd-Ugoyi. Oette date
a été choisie pour la cérémonie dé la pose
de la pierre fondamentale de l’Asile des
¡VieiHands qui va être bâti en souveinir
de l’homme providentiel qui se dépensa
tout entier pour le bien de ¡ne« colonies
sud-américaines. Le programme de la cérémonie, que nous avons sous les yeux,
contient, à côté de la partie religieuse, des
allocutions dés pasteurs MM. GaUand et E.
Tron : Comment est née l’idée d’un Asile
des Vieiüands, L’esprit de l’Institution;
de M. A. Revel sur Notre contribution au
centenaire. Parleront en outre des représentants des Autorités politiques et des
Eglises Evangélîques de Rio de la Plata.
— Le dernier numéro du Memsajero
Valdense, qui nous est arrivé, contient
une lettre fort sympathique de M. Louis
Jourdian, dans laquelle il dit ses impressions 'sur ce qn’il a vû à La. Tour dès soin
arrivée, sur ce qu’il a entendu, des conversations qu’il a eues avec ses amis d’enfanoe, ses compagnons d’études, et ceux
que le hasard fait rencontrer.
— Dans le but de faire connaître à nos
frères dix Sud-Am^iqiue ce qui se fait
dans nos églises et par le moyen de nos
églises en Italie, te journal de nos colonies publie fréquemment des routneiles
ayant trait ài notre œuvre 'aux Vallées et
dans le champ de l’évangélisation. Lecture a
intéressa,nte qui ne doit pas manquer de
susciter dans les lecteurs un vivant intérêt pour une œuvre qui doit être à cœur
dé toute la famille vatudoise.
—■ Une lettre privée nous apprend que
la colonie de San Gustavo, en Argentine, a
eu une bonne saison agricole- On nous
dit a'ulssi que le jeune maître d^écote, «un
chrétien vivant », s’occupe avec amour des
enfants qui lui sont confiés et, étant évangélique, accomplit au sein de la colonie
vaudoise un vrai ministère pastoral. Son
œuvre spirituelle a du succès non seulement à l’écde du dimanche, mais auprès
des jeunes pour lesquels il est l’amî et le
conseiller. La colonie lui est reconnaissante, comme aussi elle remercie Dieu
d’avoir envoyé cfe serviteur qui s’efforce
d’accomplir toute l’œuvre que le Maître
lui a confiée.
FBAMOL, Juiflet-septembre. Nous ayons
eu te privilège, ces derniers mois, d’écouter
le message,, tantôt vibrant de juvénü enthousiasme, tantôt pétri d’expérience et
de calmes certitudes, de MM. les pasteurs :
prof. Henri Bosio, D. D., Paolo Bosio, Gustave Bertin; du candidat en théologie O.
Peyrond et de M. Héli Long, instituteur.
L’Eglise leur exprime ici toute sa reoon;naissance, tandis qu’dle espère la leiuir renouvder encore plus d’une fois !
— Le 16 août a été célébré le mairiage
de M. Barthélemy Long de Alexis, avec
M.lte Emma Long de Jacques. Que le
foyer qu’ils viennent de fonder soit béni
pour eux-mêmes et pour notre Eglise ! .
— Le 27 juillet, décédait à Peumian, à
l’âge de 70 ans. Long Jean Jaetpies. Ayant
la santé ébranlée depuis bien des mois,
notre frère attendait la mort comme une
délivrance. C’était un vaudois qui connaissait bien sa Bible. Il aimait rappder ses
connaissanices religieuses et y trouver les
vraies consoMians. Avec la veuve et les
enfants, dont Tun est accouru de l’Amérique du Sud, nous répétons confiants :
« il mous a devancés ».
-— Une nouvelle sensationnelle pourrait
être, pour nos amis à l’étranger, la suivante : depuis plusieurs semaines une lumière blanche et belle comme la plus belle
que l’on a dans les grandes villes, illuirane
les miaisons de tous nos villages, les Ribets
y compris !
Vous imaginez sans doute les difficultés
que l'on a rencontrées, mais mous tenons
à féliciter nos PramoUîns pour l’eSprit die
collaboration et de sincère désir d’améliorer leur «,chez-Boi» qui les a animés.
N’oublions pas 1e fait que la Société Anonyme «Val Chi'sone» ¡nous a permis de
réaliser ce projet à des conditions très
favorables. Rep.
SAINT-JEAN. Le 18 courant, eut lien
la bénéffiction du mariage de Hélène Ravel et Favout Henri. Aux jeunœ époux,
bien connus dans le pays, nous renouvelons
n® bons souhaits.
— Décès. De nombreux amis accompagnaienit, lundi 22 courant, au champ du
repos, la dépouîUe mortelle de notre sœur
Pauline Ayassot, décédée à Saint-Jean, à
à l’âge de 76 ans. Notre sympathie aux
parents en deuil. g.
VALDESE. Bien que tes nouvelles qui
suivent arrivent bien en retard ;— te journal qui nous les portait ayant fait un
long détour avant d’arriver à destination
— je ne crois pas devoir en priver les
lecteurs de l’Echo.
Le « retour de l’exil » a été célébré, à
Valdese, d’iune manière très soleninelle.
D’abord, grâce à la présence d’une délégation de 50 membres, accompagnés de
leur Paisiteur, de l’Eglise Morave de Winston-Salem ; ensuite, par l’intervention de
deux pasteurs italiens que je nommerai
ci-après*et de M. Jean Pons, ex-pasteur
de la colonie, actuellement professeur au
Collège de Rutherford.
La commémoration a eu lieu le dimanche, 17 août, au culte de 11 heures. Le
pasteur de l’Eglise, M. J. A. VerreaulL tenait la présidence et fit le service liturgique. M. J. C. Brunner, de l’Eglise Morave sus-mentionnée, prononça le d'iacours
do circonstance au cours duquel il rappela les luttes que les Moraves et les Vaiudois eurent à soutenir et comment ces
deux églises furent constamment aæociées
dans leur origine, dans la doctrine et dans
la vie chrétienne. Trois courtes allocutianls
furent ensuite prononcées par M. Bons,
qui parla ©n anglais d’abord, puis en français ; par M. 1e pasteur A. R. Mangione,
de Plainfield N. J., qui porta son message
en langue italienne ; et M. le pasteur S.
J. Noce, die Sharon Pa., qui, en anglais,
parla de l’Unité de l’Eglise chrétienne.
La chorale de l’Eglise itorave chanta plusieurs de ses hymnœ préférés et celle de
la congrégation locale les chœurs' patrio' tiques vaudois en français, et, en anglais,
te cantique bien connu : Faith of om fathers (Poi de nos ijères).
Un dîner fut ensuite servi, auquel prirent part environ 225 personnes. — Vint
le traditionnel groupe photographique. —
Et dans Taprès-midi, tes Sociétés d’activité
chrétienne des deux églises, Morave et
iValudoise, f raternisèrent dans une réunion
où l’em étudia la question ; « Quel est le
meilleur moyen d’adorer Dieu pendant la
saison d’été»,
— Dans un autre entrefilet, Téditeuir diu
journal, M. Cdle SaVage, rend le témoignage suivant à nos colons de Valdese :
« Nous devons faire nos compliments anxx
Vaudois pour la manière exemplaire dont
ils célèbrent leur fête patriotique du 15
août : la congrégation entière tint une
conduite irréprochable, une attitude r.aspectuieuse et de sincère adoration. Cette
population européenne et ses descendants
doivent être considérés comme un honneur
pour le Burke County ; et nous devons
leur dire combien nous appirécionis cet
honnetur ».
Dans une correspondance privée, un des
cotens écrit ; «Si nous les méritions nous
devrions être fiers de ces louanges ;
mais... » et nous comprenons ; nos vaudois
sont encore un peu là-bas ce que nous
sommes aux Vallées et aiUeuns,
— Le Conseil Scolaire de la vi'Ile de Valdese, en présentant les maîtres et maîtresses — parmi lesquels nous lisons les
noms vaudois de M. le prof. C. C. Long,
directeur, de M.mes C. C. Long, Ph. Grill,
F. H. Pons et de M.lle Marie Louise Tron
— annonçait l’ouverture des écoles pour
lundi, 8 septembre, les inscriptions devant
commencer le 5 du même mois.
Les instituteurs nommés pour cette année sont au nombre dé 17, et les élèves d©
l’année passée étaient 653, répartis en
huit classes. phg.
FACULTA’ VARESE Dl TEOLOGIA.
42, Via Pietro Gossa - Roma.
Il Consiglio della Facoltà, nella sua sedu'ta plenaria del 6 settembre, ha accettato
alcune domande descrizione in primo anno.
H tempo utile per la presentazione delle
domande d’iscrizione in primo anno scade
il 15 ottobre.
L’anno accademico sarà inaugurato,
D. V., la domenica 26 ottobre, mediante
un culto speciale nel Tempio di Piazza Cavour, alle ore 17,30.
La’sera di martedì 21 ottobre sarà riaperto U Cmvitto ; dal 22 al 25 avrà luogo
la sessione cmtninnale di esami.
I signori studenti sono tenuti a preannunziare al sottoscritto la data precisa
del-loro arrivo a Roma, Nella giornata di
sabato 25 tutti devono trovarsi in Facoltà.
15 settembre 1930.
Flewrs en souvenir de M.me GarMoir
Elisa Meynier, pour TAsile des ViéülardS
de Saint-Jean, L, 25 - N. N., prò Patronato
pel collocamento, di Torre PeUice, L. 50.
ooooo oooo ooo oooooooo oo
l!ll{ (m IUtHs • Dmlierti-luDtenli •
Saint'Germain.
Nous accusons -réception, avec la plus vive
reconnaissauce, des dons suivants : DeckerEmma, L. 20 - Meta Gallian-Bauer, 500 - Gay
Lydie, Turin, 10 - Gaitiiol EmUe, comptable,
100 - iGonna Vittoria, Torino, 20 - M.lle Geuicoudl, go - Gaydou Suzanne, 5 - William Gibson, iOO - Gönnet, famille. Hôtel diu Fort, 25
- Henry R., consul, 100 - Herron,, prof. D. D.,
200 - Elise Lantaret-Gay, 30 - Leale, Milano,
25 - Linder-'Bert,, 25 - Leidlieuser-Gaii-diol, 150
- Long Humbert, S - Long Ermanno et Giulio
Comba, en souvenir de leur tante SuzanneLong, 100 - Mlattiiia Vittoria, Coazze, 10 - Margaria eay. Federico, 25 - Famüle Mettler, Rome,
30 - N. N., Turin, 100 - Pasti’e Auguste, 25 Peyrot Alice, 50 - Potter et Smith, 200 - Doct,
Pons, en souvenir de M.me Pons-KaaTer, 50 Revel Giovanna et Albino, en souvenir du
frère Fiorentino, 100 - Reynaud Frédéric, en
souvenir de son père, 50 - Richard Blanche,
Genève, 100 - Richard Marguerite, 20 - Ribet
AdèlJe, en souvenir do son oncle, 25 - B.iuedel
Anne, 15 - Famille Rosabrusin, eu souvenir do
la mère, 50 - Gubinico Giacomo, Vallecrosia,
50 - Seiger Nancy, Nice, 300 - G. Vidossich,
300 - Ndfort, Turin, 10 - Veuve Armaud-Hugon, 70 - Guglielmo e Lircia Angiolillio, à l’occasion de la naissance de leur Franca Letizia, 25
- Eglise de Prali, 20 - Eglise de Rodoret, 25,
C. A. Tron.
Jules Tr«ii. âirecteur-re&pons^ls
Terre Pellrce - Imprimerie Alpine
Questa motte, plácidamente si oíMormeoír
tova nel Signore
ENRICO RIBET.
Ne danno il triste annunzio: la moglie:
Matilde Türin ; ì figli ; Maegheritia ved.
Giampiccolt, ■ EMILIA, Edvige col marito
prof. Ernesto Comba, e la figlia, Enrico
Oscar con la moglie Bianca Souttee e le
bambine, ed i congiunti tutti.
La fnnmUme rtdJigiosa cuorà hzogo Venerdì 26 corrente, alle ore 15.30, nel Tertipm ViMese di Imserna San Giovarm.
«Il 'giusto vivrà per la sua
fedeltà ». Abacme II, 4,
« Beati quelli die s’adoperano alla pace, perchè es,si saran chiamati figliuoli di Dio».
Matteo V, 9.
Non si mandano partecipazioni personali
Luserna San Giovanni, 24 Settembre 1930.
Il Segretario : Ernesto Comba.
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il giorno di Venerdì 26 corrente
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Comm. M. NEUSGHÙLER
di Torino.
Riceverà all’« Hôtel de l’Ours» per
correzione dei difetti e debolezza di
vista, col suo particolare sistema di
lenti, in detto giorno dalle 10 alle 12 e
dalle 14 alle 17.