1
Seconde Année.
2,1 Octobre IÄ76.
.N. 43.
«Jourrial do TÉg’lîso lÉvaiag:^lîq[ue Vaiidoise
Von» me serez témoins. Actbs I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Snitanl la vérité avec la charité. Ep. 1, lô.
Prix db l'abonnbmemt par an
Italie ..............L 3
Tous les pays de l'Union de
poste............... > d
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snmal pe.
Avis important. — Los conférences de
district, leurs inconvénients et leur dangers.— Mauvaise méthode. — Un jugement
pen mesuré. — De l’aulorilé de nos versions de la Bible. — Rerue politique.
Avis imporfant.
1. Le Bureau d’.4(lministration
est transféré à Pomaretlo (Pinerolo) afin que la Direction puisse
garantir l’expédition régulière du
journal à tous les abonnés.
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doivent s’adresser au Bureau d Administration par lettre, ou carte
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l’Administration accepte pour l’intérieur des abonnements de novembre 1876 à la fin de 1877,
au prix de Fr. 3.
LES CO.^r£llE!\CES DE DISTRICT,
leors ÎDCoDTéDicDls et leors dangers
m.
Nous avons signalé, dans un
précédent article, et sans le moindre désir de l’atte'nuer, tout le
bien que l’on se promet de l'établissement de ces conférences.
Du lenaps gagné, du travail épargné à nos Synodes , surtout la
vie ecclésiastique, l’inlérét pour
toutes les questions qui s'y rattachent, réveillés et développés
au sein de nos paroisses ; ce sont
là certainement des avantages précieux qui méritent qu’on les recherche avec la plus active sollicitude. 11 y en a d’autres encore
que l’on pourrait obtenir par le
même moyen, comme, par exemple,
des rapports plus fraternels et
plus intimes établis entre les
membres de ces conférences, c’està-dire, entre les représentants officiels d’un certain nombre de
paroisses, au lieu que maintenant
dit-on , c’est à peine si ces rapports existent entre quelques uns
de leurs pasteurs. C’est le beau
côté de la médaille celui que l'on
contemple avec plaisir; bien plus,
c’esf un but auquel il faut tendre
et qui peut être atteint, mais par
un moyen un peu’dlffeìfSnl, coïiinie
nous nous proposons de le montrer.
L’auire celé do la médaille est
beaucoup moins lumineux ; même
à nos yeux, affaiblis peut-être par
l’âge, il apparaît triste et sombre.
En regard des avantages que
nous avons énumérés, les Conférences officielles et légales, telles
qu’on nous les recommande avec
tant d’insistance , présentent de
nombreux inconvénients et de graves dangers. L’Eglise, avec sa
constitution qui a soutenu victotorieusement l'épreuve de tant de
siècles (le luttes sanglantes, serait
bouleversée jusque dans ses fondements. Nous voyons d’ici un
sourire d’incrédulité dérider plus
d'un grave visage . et il nous
semble entendre les exclamations
unanimes des partisans de cette
institution. Patience, chers amis,
attendez et regardez-y d'un peu
plus près. Ne vous est-il jamais
arrivé de trouver enfin raisonnable
ce qui vous avait d’abord paru
absurde et de découvrir au fond.
tout autre chose que ce qui paraissait à la surface * Il en sera
peut-être ainsi de la question qui
nous occupe et à laquelle la plupart d’entre noos n’ont jusqu’ioi
regardé qu’en passant.
Les conférences de district comme corps délibérant et tribunal
ecclésiastique ne peuvent exister
et fonctionner régulièrement si ce
n’est aux dépens des consistoires
et des assemblées de paroisse, de
la Table et du Synode même, en
dépouillant à la fois chacun de ces
corps d’une partie plus ou moins
considérable de ses attributions.
Les Consistoires qui, au premier abord, semblent n’avoir rien
à craindre, de ce pouvoir nouveau,
établi à côté et au dessus d’eux
se verraient en réalité dépouillés
d’une partie très essentielle de
leurs attributions constitutionnelles, l’exercice de la discipline. Ce
n’est déjà qu’avec une peine infinie et à la condition d’en user
avec le plus grand discernement,
qu’ils parviennent à maintenir le
pouvoir légal dont ils sont revêtus.
Le jour, où , de l’arrêté d’un
Consistoire , l’on saura qu’il y a
appel à un tribunal composé de quelques pasteurs, anciens et délégués
(le quelques paroisses voisines, nul
inculpé ne se privera de ce moyen
pour chercher à se justifier luimêiue en discréditant (lu même coup
le Consistoire duquel il ressort et
dont il croit avoir à se plaindre.
L’exercice de la discipline devient impossible surtout au sein
même du Consistoire, puisque en
définitive, il serait dévolu à une
esfiêce de Comité composé du
pasteur, d’un seul ancien à l'exclusion des autres, et d’un délégué de la paroisse. Quiconque a
un peu d'ex[>érience des hoinmes
et des chostjs au milieu de nous ne
2
170
'wvVNA/Wl/vsA''»'.-\/'
US TÉMOW
peut conserver la moindre illusion
à cet égard.
Quant à l'étude des questions ec>
clésiastiques ou religieuses , à
l’ordre du jour, ce n’est la faute
ni des Consistoires, ni des Assem*
blées de paroisses , s’ils ne s’en
sont pas occupés . comme c'était
leur devoir et leur droit; ils n’y
ont pas été invités. Lorsqu’ils le
seront, nous ne doutons pas qu'ils
ne s’acquittent de leur tâche d’une
manière plus utile que ne pourraient le faire deux ou trois délégués d'un groupe de paroisses
réunis en conférence. Nous n’ignorons pas que. sauf de rares
exceptions, les assemblées de paroisse sont jusqu’ici demeurées
assez indifférentes à la plupart des
questions de leur ressort et qu’elles
ne seraient peut-être pas fâchées
qu’on les laissât tout-à-fait tranquilles; c’est un poissant motif de
plus pour ne les dispenser d’aucune de leurs attributions, mais
plutôt pour les leur imposer plus
énergiquement
IHAllYAiSe MÉTHODE
« Nous avons eu , écrivait en
1820, Alexandre Vinet, la visite
de quelques fous ambulants connus
sous le nom de méthodistes et
tous citoyens de notre bonne Suisse,
qui devient un nid de sectes grâce
à l’influence de l’Angleterre. »
Ces paroles, que nous lisions, il y
a quelques jours, nous frappèrent;
ne dirait-on pas, mutatis mutandis,
qu’elles sont datées d'hier et ont
été écrites pour nous? Nos jeunes
églises de l’Evangélisation subissent
quelquefois (qu'on nous passe le
mot) les visites de « zélés convertisseurs », comme les appelait
Vinet dans la même lettre, à peu
près de la même trempe. Ces gens
déployent un zèle qu’il ne nous
appartient pas de juger, mais qui
rappelle malheureusement le zèle
de ces docteurs qui • annonçaient
Christ par envie et dans un esprit
de contention. Phil. i. 15. Très
habiles à profiter des petits différends qui surgissent de temps à
autre au sein de nos Eglises, toujours prêts à accourir sur les lieux
quand ils se manifestent, pécheurs
d’eau trouble, les personnages
dont nous parlons affectent en
public une largeur de vues et de
principes qui en impose, mais se
réservent de prêcher en particulier
eux ei leurs dénominations, sans
trop se ■soucier d'amener les âmes
à Christ. Leur œuvre n’est pas
toujours stérile. Souvent ils persuadent quelques membres de nos
Eglises 'dont on peut bien dire:
« Ils sont sortis d’entre nous,
mais ils n’étaient pas des nôtres •
et quelque fois hélas ils réussissent
à séduire quelque frère en qui
nous avions pleine confiance et
dont la sincérité est hors de doute.
11 est triste d’être forcé de constater de pareils faits, mais comme
ils se sont passés, il nous faut
en prévenir le retour pour autant
que cela dépend de nous. Et pour
obtenir ce résultat il nous faut
rechercher les causes de cet état
de choses si peu encourageant.
On parle souvent de l’armée de
Christ qui marche à la conquête
du monde. L’image est sans contredit très belle et représente fidèlement la mission de l’Eglise. A
cet égard comme à tant d’autres,
il nous faut reconnaître que les
enfants de ce siècle sont plus
prudents dans leur génération
que les enfants de lumière. Que
remarquons-nous dans une armée
prête à livrer bataille? Un chef,
un but unique, mais en même
temps plusieurs corps parfaitement
distincts ayant une mission spéciale à remplir, un but à atteindre,
une marche indépendante dans ses
évolutions. La victoire dépend de
la fidélité avec laquelle chaque
corps remplit sa mission et cette
fidélité dépend à son tour et en
I grande partie de l'esprit de corps
qui anime les soldats. L’esprit de
1 corps! voilà ce qui nous manque;
1 voilà, ce que savent si bien inspirer
' à leurs soldats les chefs d’armée.
Qu’on ne se méprenne pas sur
le sens de nos paroles : nous ne
parlons nullement de l'esprit de
parti qui nuirait à l’harmonie de
¡’ensemble, tandis que l’esprit de
' corps la favorise.
L’habileté de César qui rappelait
à sa dixième légion ses brillants
' faits d'armes pour l’encourager ,
nous frappe d’admiration. A Dieu
ne plaise que nous prêchions
jamais l’Egîise Vaudoise ! Cependant, comme le disait fort bien
¡’orateur qui a présidé le culte
d’ouverture du dernier synode,
si d'autres possédaient une histoire
glorieuse comme la nôtre, comme
ils sauraient en tirer parti ! Ne
laissons pas se ronllier les armes
excellentes que nous avons entre
les mains : afiirmons hautement
à qui veut l’entendre et même à
qui cela pourrait paraître fàcbenx,
que la véritable Eglise libre en
Italie c’est la nôtre, italienne de
cœur, si jamais il en fut; ne
craignons pas de rappeler ses sacrifices, sa persévérance et sa foi.
En agissant de la sorte avec
prudence et discernement, tâchons
de faire aimer notre bonne vieille
Eglise Vaudoise par nos jeunes
congrégations. Sans prêcher à celles-ci la reconnaissance comme on
devoir envers l’Eglise mère, sachons toutefois l’inspirer et alors
nous aurons la ferme conviction
que les faits déplorables dont nous
avons parlé ne se réprésenteront
plus. O. T.
m JUGENEXT PEU MESDBÉ
Les Vaudois sont diversement
jugés par les étrangers qui les
visitent; en général ils le sont
avec bienveillance, quoique sonvent d’une manière très inexacte.
Nous avons vu passer plus d’un
voyageur anglais on américain,
connaissant à peine quelques mol.s
de- français ou d’italien , ce qui
n’a pas empêché tels d entr’eu-X
de publier ensuite leurs impressions de voyage. Nous avons souvent admiré leur perspicacité ,
quelquefois souri en les lisant; aujourd’hui nous avons été très vivement peiné en parcourant la correspondance adressée, des Vallées
par un des Amis qui les ont parcourues en septembre dernier, à
un compatriote qui s’est empressé
de l’insérer dans le numéro du 2
octobre du journal anglais le British Friend. Voici la teneur de
cette lettre qui porte les dates
du 13 et du 16 septembre.
• En arrivant à Pramol, nous
vîmes un immense édifice sur le
sommet d’une colline ; c’était l’église des vaudois. A la maison
du pasteur: Que voulez-vous boire?
'Folle fut la première question
• Du lait, s’il vous plait fut la
réponse. • Du vin » aurait été la
3
LB TÉMOIN
ili
réponse ordinaire, et ces pauvres
gens (ie pasteur et sa famille)
ont IMdée que le lait froid et l’eau
froide sont très nuisibles, aussi
nous apportèrent-ils un grand pot
de lait bouilli qui fut trouvé très
rafraîchissant et très fortifiant.
» Ici, l’on boit le vin dans de
grands verres, en toute occasion
et à tous les repas. En descendant
de la montagne nous avons ren*
contré deux hommes' très ivres.
Je commençais à me réconcilier à
moitié avec l’usage de boire du
vin, mais j'en ai maintenant assez
vu, pour me convaincre que c’est
un mal, aussi bien dans ce pays
de vignobles que chez nous ; ce
serait néanmoins une chose très
difficile de convaincre les habitants de ce pays que le vin n’est
pas d’une absolue nécessité. Ils
sont précisément dans l’état où
nous étions nous-mêmes il y a
40 ans. !.... Il y avait, à la réunion
dans le temple, un homme très ivre
et quelques uns qui l’étaient à
peu près. Nos deux régents dînèrent avec nous et notre jeune
interprète Ils demandèrent une
bouteille de vin et la burent. Us
n’étaient pas entièrement ivres,
mais éch.auffos par le vin. L’expasteur avec sa famille vint à
la réunion, mais il ne lui fut pas
permis d’y prendre une part quelconque, non pas même d’indiquer
un chant, peut-être parcequ’H avait
pris quelques verres de plus que
ces maîtres d’école, ou parcequ’il
était plus tôt affecté par la boisson;
ainsi l’un des deux dirigea le service pendant que le pauvre homme
était tristement assis près de lui ».
Puisque la lettre que nous venons de traduire presque en entier i
a été placée sous les yeux de beaucoup de lecteurs anglais surtout
parmi les membres de U Société
des .4mis, que plusieurs sans doute
auront été affligés et scandalisés
des révélations qu’elle contient
sur un côté des mœurs des Vaudois, nous avons cru qu’il était
juste que les Vaudois eux-mêmes
en eussent connaissance pour en
faire leur profit.
Si cette lettre a été écrite pour
l'impression, son auteur s'est extrêmement précipité dans ses jugements. Comme il ne connaissait
pas du tout le français et que son
interprète ne le savait guère mieux
que loi, il a été exposé à se tromper à ' chaque pas , lorsqu'il ne
rencontrait pas quelque personne
qui sût l’anglais. Quelle idée s’estil faite de la discipline au sein
de l’Eglise Vaudoise lui, qui. après
avoir mentionné un pasteur déposé
pour cause d’in tempérance, s'étonne
ensuite qu’il ne soit pas appelé
à présider lui-même l’assemblée
où l’ami étranger parlera contre
l’usage des boissons fermentées ?
Comme nous tenons surtout à
détruire l’opinion très peu avantageuse que la lettre ci-dessus a
pu produire chez quelques lecteurs,
nous n’hésitons pas à affirmer que
son auteur a parlé inconsidérément
en généralisant ce qu’il a pu voir
quelques fois. Il n'est pas du tout
vrai que les vaudois boivent à tous
leurs repas du vin dans de grands
verres. Sur les 4000 familles vaudoises des vallées, il y en a un tiers
qui n’en boivent jamais, ou presque
jamais. Celles qui ont des vignes
et produisent du vîn, en vendent
la plus grande partie pour acheter
des denrées et payer les impôts.
Le vin qui se récolte aux vallées
est d'ailleurs si peu alcoolique,
comme le correspondant aurait pu
s’en convaincre s’il î^ait goûté,
qu’il ne produit pas sur ceux qui
eu boivent modérémeni plus d’effet que n en produisent en Angleterre quelques tasses de thè. Puis
encore il ne faut pas oublier que si
unebonne tranche de jambora ou de
bœuf, arrosée de plusieurs lasses
de thé , se digère très facilment,
il n’çn est pas de même de la grossière -nourriture dont la plupart
des vaudois sont forcés de se contenter après les plus durs travaux.
Enfin nous devons observer que
dans leurs vallées les vaudois ne
sont pas seuls et que même dans
leurs temples, surtout dans des
circostances extraordinaires, les
curieux se rencontrent très souvent.
Ce qu’il est permis d'affirmer c’est
que l’ivrognerie n’est pas un vice
dominant chez les vaudois. Le
correspondant du British Friend
a eu la chance de voir des ivrognes un peu partout. Apôtre de
l’abstinence . on dirait qu’il les
cherchait et les faisait surgir; ou
bien c’est le hasard qui l’a servi
à souhait. D’autres voyageurs de
la Suisse et de la Grande Bretagne se sont étonnés qu’il y en eût
si pan A oeax-là nous dirons qu*il
y 60 a beaucoup trop, et qu’il y a
beaucoup à faire pour empêcher
qu’ici aussi ce vice abrutissant ne
s'établiese, comme’ailleurs, pour
exercer ses ravages en ruinant les
âmes aussi bien que les corps.
De ranUrilé de nas Tersioos de In Bible
11 y a quelque temps que le numéro du 9 juillet du Messager de
l Ecole du Dimanche me passa ae*
cidentellement sous les yeux, et je
fus en quelque sorte surpris d'y
revoir ces mots de la version de
Martin reproduits par Osterwald :
Et quand Jésus eut été baptisé,
il sortit incontinent hors de Peau
(Matth. III, Í6). 11 y avait déjà
longtemps que mon opinion était
fixée sur les doctrines baptistes.
auxquelles l’Ecriture ne prête d’autre appui que celui de l’incorrection de nos versions, et j'avais dès
lors laissé ces questions de côté.
Je n’ai pas, pour le moment ,
l’intention de les reprendre; mais
il me semble qu’il n’est pas sans
utilité de constater qu’il y a des
passages de nos versions les pins
répandues dans lesquels les traducteurs se sont fourvoyés. Ces
passages mal traduits sont heureusement assez rares, cependant
ils ont parfois induit en erreur
même des pasteurs de notre Eglise
vaudoise, comme , par exemple ,
dans le sermon prêché à la Tour,
il y a peu d’années sur. Actes II, 47.
sermon signalé par VEcho des Vallées au grand regret d’un Ancien
qui trouvait fâcheuse toute critique
contre Osterwald.
La version littérale de ce commencement du verset Matthieu III,
16 ne présente aucune difficulté,
la voici : Ayant été baptisé, Jésus
aussitôt remonta d’auprès de l’eau
(où depuis l'eau). La préposition
grecque apo employée ici marque
l’éloignement qui s’opère ou qui
existe, à partir d’un lieu, d'un
temps ou d’une chose ( mais sans
y joindre l’idée d’extraction, d’origine ou de sortie qui appartient
à la préposition eh) (Aoie 1 ). Il
n’est pas moins certain que anabainein signifie monter et non pas
sortir. Ainsi il s'agit, non du trajet de l’intérieur de l'eau à son
bord, mais du trajet du bord à la
4
LB TJÈMOIN
l)efge. Qi] JoqrdMo ëtaol un
fleuve torrenjiBeqix» ses eaux sont
d’ordinaire pRo^onddPaoot enoaisrr
sées, et bassos, et, il. j a ài nsonter
ppqr arriver, du, bord do l’eau
sur la, borge, oit la vue peut
s’étendre, lien plus favorable à la
contemplation de la scène sublime
de Jésus-Christ en prière, pendant,
que le Saint-Esprit ouvrant visiblement les deux descendait sur lui
sous une forme corporelle, et
qu'une voix, venant aussi des cieux,
disait: Celui-ci est mon Fils bienaimé en qui Je me complais.
Martin et Osterwajd ne sont pas
seuls de leur avis. En consultant
les versions sous ma main, je
trouve que Tremellius et Luther
16® s.) et Dioiiati (18® s.) font
monter Jésus hors de l'eau, et que
Martin,Osterwald, Beausobre, Martini et Genoude (la® s.) Oltramare
(19® s.), et les versions slavone et
russe font soWir Jésus hors de l'eau.
Je n'ai que Marierai et Bèze (16®
s.) et la version suisse (19® s.) qui
fassent monter Jésus depuis l'eau.
On voit, qu’a peu d'exceptions
près nos traducteurs ont été comme
les moutons de Fanurge; là où l'un
a fait fausse route, les autres l’ont
suivi. J'en conclus qu’il n'y a pas
à se récrier, lorsqu'on signale par
ci par là quelques inexactitudes à
corriger. Les nombreuses versions
françaises publiées ces dernières
années par des pasteurs et par
des profpsseurs de la France et
de la Suisse, montrent que le besoin d'une version exacte et correcte a été vivement senti de nos
jours. Malheureusement il ne paraît pas qu'aucun de ces travaux,
quoique tous remarquables à bien
des égards, puisse suffire aux exigences légiiimes des fidèles. Il me
paraîtrait donc urgent que notre
corps des pasteurs examinât avec
soin, s'il ne serait pas de .son devoir de mettre aussi la main à
l’œuvre. E. Peyrot.
JVofe i. Voici d<*s exemples de remploi d’afto, Mktth.
}, 17: Depu g Abraham, depw.^t Daviti, dt^puis ta traasiTi'pvattoti ; '■Utth. U, '6; Pejuiirs l'â^e de deux nns:
Mahc IX.. 9: Ils des »-ndaient de <h inont<^OK; Marc
XV, 3-^: Depuis le h*ui; Marc VH. 17: Loin de la
foule; Lnc I, 2: I>ès le commencement, Loc IV, I :
s'en reto rua du Jourdain: Luc V, 3: EI«ii>rner la
barque de t**rro : Lrç V, 10: Dès mainreasot; Luc
JX, b: Sfcouez la poussière de vos pj-ds.
l^cDue politique
MIatie. — l,’ap:il.ilion électorale va
en aii^iiienlnnl ; en llalie, comme partout, à liavers les jomiiaiix , c’est le
tpntps où les posions surexcitées np
j^ecujeui, pas devant les mensonges, les
insinnatio.ns maligues^ les calpinnies,,
les médisances et les indiscrétions que
des genî bien élevés ne se permettraient pnè à d’autres époques^ On a
beaucoup parié de la haine théologique, nous ne pensons pas que les
haines politiques soient moins atireuses.
Les discours électoraux, les programmes pleuvenl. Ceci est dans l’ordre des
choses.
Le Témoin n’a pas mi.ssion, vu son
caractère essentiellement religieux d’entrer dans la lutte. Nous nous contentons de rappeler à nos lecteurs que
dans la réunion préparatoire de Briquéras le Corn. L. Tegas a réuni en
sa faveur le plus grand nombre des
voix, 28, contre 17 données au Général
Corte et 8 au Colonel Geymet. C’est
sur l’hon. Tégas que nous porterons
nos voix. Les orateurs qui ont fait opposition à la réélection Je notre ancien
député ont rendu justice à son honnêteté, à ses capacités administratives, à
ses connaissances économiques, à son
expérience des affaires politiques et
à son patriotisme. Son tort est de
n’êlre pas ministériel, maintenant que
le pouvoir a passé depuis le 18 mars
des mains de la droite à celles de la
gauche. Il faut, a-t-on dit,' dans notre
intérêt, par respect pour le roi qui a
eu confiance dans les hommes qui font
Eartie du ministère que nous envoyons
la Chambre un député ministériel;
nous devons en outre donner à la
nouvelle administration le temps de
faire ses preuve. — Toutefois,pour être
ju.sle, nous devons dire que l’un des
orateurs qui avaient fait intervenir la
Î>ersonne du Hoi, sentant le parti que
es adversaires tirarnient de cette hérésie inconstitutionnelle, s’est hâté de
dire que la personne de S. M. devrait
être lai.ssée en dehors de nos débats
électoraux.
Les parti.sans de M. Tégas, tout en
reconnaissant la légilitnité du désir que
l'administralion actuelle ait le temps
de donner des preuves de sa capacité
à gouverner, ne croit pas qu’il soit
nécessaire de nonimer un autre représentant pour notre collège, persuadée
que si M. Tégas appartient à l’Opposition , elle nomme en lui un députe indépendant qui ne repoussei a pas ce que le
Ministère proposera de bon et d’utile,
ni ne se refusera à seconder dans la voie
du vraijprogrès. Nous en avons pour
preuve sa conduite parlementaire et la
parole d’un homme qui a toujours tenu
ses promesses. Il veut le progi-ès et
les léformes dans l’administralion, le
progrès et les réformes politiques. M.
Tégas ne nous est pas connu d’hier;
et ce qui pins que tout antre chose
nous le fait apprécier c’est son amour,
non seulement pour l’inslruclion, mais
pour rédncalion du peuple. Nous n’avons pas onl)lié l’importance qu’il donnait à l’éducation, lorsqu’il était préfet
à Lucqiies, à Brescia et a Vérone. Nous
ne doutons pas que les lecteurs du
Témoin,, apipréciant de telles qnalité.s,
approuvant ces principes , tiendront à
honnpur de les vqir représentés par
notre député. On La Jil, la versatilité n’est pas le caractère des habitants des montagne.s; bien plutôt
fermes comme les rochers qui nous
entourent, nous serons fidèles à nos
principes cl à. nos affections.
Tout nous fait prévoir que le nouveau Ministère qui avait la majorité
dans l’ancienne Chambre en aura une
plus forte dans la nouvelle; il est par
conséquent convenable et même nécessaire que l'opposition constitutionnelle , l’ancienne majorité qui nous a
conduits à Rome et a l’équilibre dans
les finances, puisse veiller à la conservation de ce qui a été acquis et obtenu
pendant les quinze ans Je son adininisUalion, mieux, pendant les 25 ou 26
ans, c’est-à-dire depuis que Ma.ssimo
d'Azeglio a pris le.s rênes du gouvernement après le désastre de Novare.
— Les ministres sont enfin presque
tous renlré.s à Rome, le roi ne retournera dans la capitale qu’après les élections, et pour l'ouverture du Parlement.
— L’ex impératrice des français et
le prince impérial sont à la ville Oppenheim aux Colli de Florence où ils
comptent faire un séjour assez long.
— Les journaux annoncent des inondations partielles au midi de l’Italie,
à Messine parlicnlièrernent, et au midi
de la France,
— La question d’OrienLn’a.vaoca.pas,
vers une solution salisfaisanle, L’Allemagne s’esl prononcée pour la !neuIralilé; l’Angleterre a déclaré ne vouloir
tirer l’épée que lorsque ses intérêts
seraient compromis; la Turquie semble
être laissée seule en face de la Russie.
Cecile dernière a transporté des masses
considérables de troupes sur la frontière de l’empire turc du côté de
l’Asie et du côté de l’Enrone, elle
vient d’envoyer à la Porte un uUimalum
dans les termes qui suivent: armistice
de semaines, indépendance administrative de la Bosnie, de l’Herzégovine et de la Serbie : des réformes
pour tous les chrétiens de l’empire
sous le contrôle des puissances, qui feront protéger leurs représentants contre
les mauvais traitements des Turcs fanatisés par leurs propres troupes.
II est probable que la Turquie repoussera ces conditions et que la
Russie lui déclarera l.a guerre; cette
guerre .«era limitée d’abord à la Russie
et à la Turquie , mais l’Angleterre ne
prendra-t-elle pas possession de Constantinople , afin de la soustraire à la
conquête russe? El après qii’adviendra-l-il?
— Les élections en Prn.sse sont favorables an parti libéral national à Berlin
et dan.s les principales villes. Bismark
a quitté Vaizin pour se rendre à Bei lin.
Ernest Robert, Uirant et AdniinistraCeur
l'iguerol, tinpr, Chiantore et Mascarelli.