1
Septième année.
•IR, 53.
Î7 Décembre 18'73.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée anx intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes Us choses qui sont véritables.oooupeot
vos pensées — ( Philippiem.t IV. 8.)
PRIX D’ABONNEMENT .*
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
Suisse................* 5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Cn numéro séparé : 5 cent.
Ün numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX O’ABONNCMENT
Torre-Pelt.icr : Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PiGNKRoL : J. Chiantore Impr.
Turin:/,./. Trou, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.oRKNCK : Libreria Evangelica. via de’Pauzani.
ANNONi'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
au Bureau â Torre-PelHcet
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction .* â Mr. E. Malan
Pro^ a Torre-Peilice.
îSommaî
Avis important. — 1,'aunée 1872. — Efficace (le (a priîirè. — Noncelles religieuses.
— Emngélisalion. — Chronique locale. —
Chronique Vaudoise. — Chronique Politique.
Avis importaut
Les témoignages de confiance
et d’intérét que nous avons reçus
de différents côtés , et surtout
de loin, le désir exprimé par plusieurs personnes d’avoir encore
dans les Vallées un organe hebdomadaire de publicité, les promesses de coopération, que nous ont
faites plusieurs de nos amis, nous
imposent le devoir de continuer
encore, pour 1873, à diriger l’JScAo
des Vallées. Ce n’est certes pas en
vue d’une satisfaction personnelle
que nous prenons cette décision ; si
nous avions consulté nos goûts et
notre besoin de repos et de tranquillité nous en aurions pris lUne
tout opposée. — Notre vœu et
notre prière ardente; c’est que notre
petit journal soit toujours plus ,
avec cooragefât avec charité, l’or
gane de la vérité, qu’il contribue
à l’instruction et à l’édification de
nos Eglises et à la gloire de Dieu.
Nous prions messieurs les pasteurs,
les instituteurs et tous nos amis
de s’employer à nous procurer, au
plus tôt, le plus grand nombre
possible d’abonnés Après beaucoup
d’autres confrères, nous leur disons: Nous allons travailler toute
une nouvelle année pour vous,
travaillez aussi un peu pour nous
pendant quelques jours. — Le prix
de l'abonnement continuera à être
de 2, 50, les frais de poste en sus.
Le premier numéro de 1873 paraîtra le second vendredi dejanvier.
L’ANNÉE 1872
L’année que nous allons finir a
été extérieurement une année de
paix. Nulle part la guerre n’a promené ses hordes dévastatrices et
n’a interrompu la marche progressive de la prospérité des nations.
C’est là un grand don de Dieu.
Cependant, dàus beaucoup de
pays, le Seigneur a visité les peu-
2
-410.
ples par ses fléaux, ici ce sont
des inondations, là des incendies,
ailleurs la ruine des récoltes.
Au sein de l’Eglise catholique,
rultramontanisme s’est affirmé de
plus eu plus, non seulement au
Vatican où le pape infaillible et
ses conseillers proclament chaque
jour les doctrines de l’encyclique
et du Syllabus, mais en France
surtout, en Angleterre et en Allemagne. Dans ce dernier pays et
en Suisse, les Vieux-catholiques ont
continué à se remuer et à s’organiser.
Dans l’Eglise protestante l’incompatibilité des négations du parti
soi-disant libéral et des doctrines
du parti évangélique s’accentuent
de plus en plus, c’est ce qui s’est
vu d’une manière évidente au sein
du Synode de l’Eglise réformée
nationale de France, dans la diète
ecclésiastique de l’Allemagne du
Nord réuni à Halle et dans les
débats nombreux qui ont eu lieu
en Suisse, et particulièrement à
Bàle, à Berne et à Genève. —
Le principe de la séparation de
l’Eglise et de l’Etat, reconnu par
le plus grand nombre des chrétiens éclairés, comme le remède le
plus efficace et comme le moyen
le plus propre à épurer les Eglises,
et de mettre les consciences à
l’aise, a fait quelques pas vers sa
réalisation ; mais les considérations
d’intérêts matériels, le défaut
de courage, et, reconnaissons-lé,
des craintes fondées et de nobîeè
attachements retiendront encore
longtemps loin du but le plus
grand nombre. '
En Italie le protestantisme s’est
affirmé par des discussions publiques à Rome même, par la fon-^
dation d’une Société Biblique, par
des conférences évangéliques à Florence, par des Assemblées générales et des Synodes.
Il y a eu de nobles efforts, beaucoup de travail, sur lequel arreposé la bénédiction de Dieu. Mais
si, dans nos Vallées et dans les
diverses Eglises répandues en Italie,
nous eussions prié davantage et
mieux, nous aurions aussi obtenu
davantage. Il nous manque encore
quelque chose ; cette chose c’est
l’essentiel, le souffle de l’Esprit.
EFFICACE DE LA PRIÈRE
( Suite J.
Cher ami lecteur.
Lorsque les premiers jours de
ta vie religieuse, tu essayas de
contempler attentivement les nombreuses invitations et les précieuses promesses que Dieu fait à
la prière, dans sa parole, te souviens-tu de l’émotion profonde, et
de la joie ineffable qui s’empara
de ton cœur ? Tu étais comme un
homme qui a trouvé la clef d’nne
maison contenant des trésors; immenses , où il peut chaque jour
aller puiser à volonté. Quelle ardeur dans tes prières! quel amour
dans tes actions de grâces! Oom<bien grandes ejt doucesv.^iedt
alors tes jouissances spiritiaellesl
Mais I helas ! pourquoi • r4e nuage
est-il vèiiU' Toiler; ton soteill- Pourquoi es-tu devenu si'lent dansi tes
prières; et si froide dans'tea-'ttc»
tiens 'de grâces! Serait-ce par hasard la réaction naturelle é'mL
trop ardent enthousiasme'? oî
— Voici la réponse qui a “été
faite quelque foisj C’est une erisur
3
-til
de croire que la prière est toujours exaucée. J’ai vu une mère
prier pour la conversion de son
fils, et celui-ci, mourir sans donner aucun signe extérieur de repentance. J’ai demandé moi-même
la délivrance de mon péché dominant , et je n’ai jamais pu encore briser entièrement ce joug
odieux. Mon voisin demande à
Dieu chaque jour le pain nécessaire pour sou entretien et celui
de sa famille, et je sais qu’il a
souvent été se coucher sans souper.
Comment, après de telles expériences, n’être pas ébranlé dans sa
foi à l’efficace de la prière ?
Si tu étais tenté de me répondre
quelque chose de semblable, ami
lecteur, je te répondrais, d’abord
que ton voisin eut tort de ne pas
avoir plus de confiance en toi,
pour venir te demander simplement de vouloir bien lui prêter
quelques pains pour deux ou trois
jours ; et peut être es-tu coupable
toi même qui connaissais sa détresse , de ne pas être venu spontanément à son secours. — Tu
aurais grandement tort en outre
de croire que, parceque le fils de
cette mère qui a tant prié, est
mort sans donner aucun signe de
repentance, il ne s’est pas converti à Dieu à la dernière heure.
Tat faute est plus grande, lorsque
tu te laisses décourager dans tes
prièresi faute d’exaucement immédiat de la part de Dieu. Certainement si tu avais cru et si tu avais
persévéré dan s la prière, tu aurais
vu la gloire de Dieu; se manifester
dans ta > délivrance du péché que
tu déplores. u
J’avome qu’il se présente, parfois -daoa la vie des cas pénibles.
et inexplicables de prières apparemment restées sans réponse,
cas destinés à éprouver notre foi,
et dont nous ne pouvons espérer
la pleine solution que dans une
vie meilleure. Mais garde-toi, ami
lecteur, du plus léger doute sur
l’efficacité de la prière, et de
penser que l’Ecriture emploie de
grands mots pour exprimer de
petites choses. C’est bien le contraire qui a lieu; les plus grandes
et les plus importantes vérités sont
exprimées dans le langage le plus
simple et le plus familier.
Voici trois classes de passages
qui mo semblent indiquer assez
clairement quelles choses nous
pouvons demander à Dieu avec la
pleine certitude d’être exaucés.
1. Tu ne dois jamais avoir le
moindre doute sur l’exaucement
de tes prières, quand tu peux
appuyer ta demande sur une promesse précise de la parole de Dieu.
Tu as la liberté de demander à
Dieu tout ce que ta conscience te dit
être bon et conforme à sa volonté.
Mais tu ne peux être assuré d’avance d’être exaucé que lorsque
tu as la garantie d’une promesse
de ton Père céleste. C ’est ainsi
que Jacob pria d’être délivré de
la main d’Esaü, appuyé sur la
promesse: « Je te bénirai, et je
ferai que ta postérité sera comme
la sable de la mer. Genèse 32, 12.
C'est ainsi que Daniel pria appuyé
sur la promesse, qu’après 50 ans
les désolations de Jérusalem seraient accomplies. C’est ainsi que
les premiers disciples prièrent, le
jour de la Pentecôte, appuyés sur
la promesse qu’ils seraient tous
baptisés du Saint Esprit. Lorsque
ta peux t’appuyer dans ta prière
4
snr une parole de Celui qui eât
Vamen fidèle, tu n’as qu’à persévérer avec confiance. Si un honnête négociant fait toujours honneur à sa signature, combien plus
notre Père céleste maintiendra-t-il
toutes ses bonnes promesses. —
« S’il diffère , attends-le , car il
viendra assurément, et il ne tardera point ». Mais lorsque ta prière
ne peut s’appuyer sur une promesse
formelle de l’Elcriture, tu dois la
présenter avec un esprit de .soumission, .di.sposé à recevoir cette
seule réponse : Ma grâce te suffit.
2. Tous les commandements et
toutes les exhortations de l’Ecriture peuvent et doivent être considérés par le chrétien . comme
autant de garanties que Dieu nous
donnera le secours nécessaire pour
les accomplir. Dieu qui connaît
notre faiblesse et notre incapacité
naturelle, ne nous commande rien,
qu’il ne veuille accomplir lui même en nous par son Esprit. Quel
est le patron qui envoie son employé dans une vile éloignée, sans
lui fournir en même temps tout
l’argent nécessaire,pour son voyage
et pour l’accomplissement de sa
mission. Ainsi notre Père céleste,
qui n’est pas un maître dur, qui
prétende recueillir là où il n'a
point semé; et qui connaît si bien
de quoi nous sommes faits, ne nous
commande rien, sans nous donner
en même temps la force de le faire,
si nous le prions sans cesse avec
foi et avec sincérité. Lorsqu’EIie
apprit que Dieu avait commandé
à une veuve de Sarepta de l’entretenir pendant le temps de la
famine, il se présenta à la veuve
et lui dit hardiment: La farine
quai est dans h crmhe ne manquera
point, et l’huile qui est éktns ta
foie ne finira point, jusqu à ce que
¥ Eternel envoie la pluie swr la
terre. Lorsque l’homme qui avait
la main sèche entendit l’ordreide
Jésus qui lui disait : « Ëtendaita
main, » il |crut, résolut d’ebéir,
et reçut la force nécessaire pour
faire ce qui naturellement lui était
impossible.
Une troisième classe de passages
impliquant une promesse, sont les
prières des auteurs inspirés.
demandes de ceux qui priaient,
étant poussés par l’Esprit, doivent
naturellement être de celles qui
sont selon la volonté de Dieu et
qu’il veut exaucer. Telles sont les
prières pour obtenir secours et
délivrance dans les Psaumes et
dans les Epîtres. C’est pourquoi,
cher lecteur, lorsque tu prieras
dans le sens et dans l’Esprit de
rOraison Dominicale , lorsque ,
comme Saint Paul, tu demanderai
à Dieu d’avoir les yeux de l’es->
prit ouvert, de.pouvoir être fondé
et enraciné dans la charité, d'être
rempli de toute la plénitude des
dons de Dieu,, de pouvoir dépouiller le vieil homme et revêtir M
nouveau, de pouvoir marcher selon
l’Esprit, ou lorsque tu demanderas
la repentance, la foi, la nouveUe
naissance, et ton pain quotidien,
c’est-à-dire tout ce qui est strictement nécessaire à la.vie présânte,
tu peux, être assuré que, tu Pobii end ras.
Mais aussi • comment échapperons-nous, si nous négligeons ua
si grand salut? »:
‘ J. D. Turik.
5
-4iS.
WoangeUeatton.
Rome. Quatrième assemblée de l’Eglise chrétienne libre. Continuation :
Dans la séance du 19 décembre, la
question à l’ordre du jour était la suivante:
tQui, quand, où et comment faut-il
icangéUser. L’assemblée décide de conserver dans les débats sur celte question le
caractère délibératif. iM. Ferretli lit alors
un rapport dans lequel il fait l’histoire
de l’Evangélisation Italienne. Il rend, à
ce qui nous semble , justice à l’Eglise Vaudoise dont il parle avec sympathie. Nous
transcrivons de ce discours avec plaisir
les paroles qui suivent, telles que nous
les trouvons dans VEco délia Verità».
« Il y a des personnes qui disent que l’Eglise Vaudolso est l’Eglise du passé et
l’Eglise chrétienne libre celle de l'avenir.
Nous ne partageons pas cette opinion.
Toutes les deux sont italiennes; tontes les
deux parlent la même langue, toutes les
deux ont les mêmes aspirations et le même
but; la gloire do Dieu. Toutes les deux
sont flIleS de l’Eglise apostolique primitive.
C’est pourquoi que ceux qui se considèrent comme vieux aient la sagesse des
vieux, soient en exemple aux jeunes et les
encouragent; que ceux qui se croyent
jeunes les aident dans leurs travaux, avancent en combattant et profitent de leur
expérience... Que Dieu veuille que le jour
vienne bientôt auquel les vrais chrétiens,
jeunes et vieux, s’uniront ensemble pour
ne former qu’une seule Eglise, l’Eglise
chrétienne d’Italie ».
L’orateur tout en parlant des origines
de l’Eglise chrétienne libre, fait l’histoire
de.l’Evangélisation en Toscane et à Turin
jusqu’en 1853. Il rappelle quelles ont été
les quatre assemblées générales de cette
Eglise, celle de Bologne en 1865, de Milan
en 1870, de Florence en 1871 et de Rome
en 1872. Il termine son discours par eçs
paroles: v il y a en Italie cinq églises évangéliques. L’Eglise Vaudoise, l’Eglise chrétienne libre, les Eglises libres en dehors
l’union, l’Eglise méthodiste et les Eglises
baplistes. Mais l’Eglise Vaudoise ne se
glorifie pas de sou aocieuneté, ui l’Eglise
chrétienne libre de sa liberté, ni l’Eglise
méthodiste do sa méthode, ni l’Eglise bapliste de son baptême, mais toutes ces églises travaillent pour la gloire do Dieu et
ont pour but de conduire les âmes à Jésus-Christ».
Nous ne pouvons qu’applaudir, nous
aussi, à de telles paroles d’union et de
charité. Si ce sont là plus que des paroles, ce que nous avons lieu d’espérer, si
elles se traduisent en faits, nous pouvons
annoncer à l’Evangélisation de uolre chère
patrie des succès beaucoup plus grands
que par le passé : si l’union est dans les
cœurs, s’il n’y a entre tous qu’un même
sentiment, peu importent les noms différents, peu importent les difléreoces accessoires. M. Gavazzi parle ensuite dam un
discours qui a été très applaudi des dons
et des qualités de l’Evangéliste et recommande de fortes et sérieuses études; c’est
là une chose bonne à relever, car nous
n’avons pas toujours entendu parler ainsi
par les hommes de ce bord. Après une
discussion sur le sujet traité par M. Gavazzi; qui doii , l’Assemblée re
commande au Comité d’étudier les moyens
de réaliser l’établissement d’une école normale et d’un collège évangélique. Par école
normale il faut entendre une école préparatoire pour l’Ecole de théologie. — M.
Gavazzi exprime la pensée très juste, selon
nous, qu’il faudrait avoir trois classes
d’évangélistes; les colporteurs évangélistes,
espèce de pionniers pour préparer le terrain, les maîtres évangélistes pour les petites localités et les évangélistes proprement dits.
A la question « comment doit-on évangéliser» l’assemblée, après un discours
de M. Beria et une longue discussion, répond par l’ordre du jour suivant; l’assemblée recommande aux évangélistes de se
préparer à l’œuvre par la prière, d’avoir
toujours une conduite irrépréhensible,humble et charitable de faire des visites fréquentes aux personnes qui ont fait adhésion
à l’Evangile, de tenir, outre les réunions
publiques, autant que possible aussi des
réunions plus spéciales, de ne se lancer
dans la polémique qu’avec les plus grandes
précautigm et la pleine confiance dans les
moyens dont on dispose; elle reammande
6
-414
au Comité l’institution Æécoles élémentaires
évangéliques et d’écoles du Dimanche.
Où.faut-il évangéliser? Dans toute l’Halie,
et particulièrement là oîi l’ignorance et
la superstition sont plus grandes, dans
les provinces romaines dans les provinces
napolitaines et en Sicile, même là oii il
y a déjà des évangélistes d’autre dénominations, parcequ’il y a place pour tous
et qu’il faudrait dans certaines villes, non
un évangéliste seulement, mais cent.
Quand faut-il évangéliser. Toujours, en
temps et hors de temps et de manière
que toutes les classes d’auditeurs trouvent la satisfaction de leurs besoins religieux. L’orateur qui traite cette question
rappelle la parole célèbre deRowland Hill;
dans tout sermon d’édificatiou et d’appel,
il faut qu’il se trouve toujours les trois
R : Ruine de l’homme (naturel ); Restauration par l’œuvre de Christ et Réédification par le moyen du S' Esprit.
Conao. Une lettre de M. Turin évangéliste à Milan donne des détails touchants
sur les derniers moments, sur la mort
édifiante, et sur l’ensevelissement de M”
Sara Gay née Malao, mariée depuis quelques mois seulement avec M. D. Gay évangéliste à Como. Nous nous unissons de
cœur à tous ceux qui ont prié pour les
parents cl fpour le mari de la sœur qui
nous a devancés; afin que le Seigneur remplisse le vide de leurs cœurs de sa [sainte
présence. Et nous disons avec notre ami
M. Turin : * c’est une belle chose que de
servir le Seigneur et de lui être fidèle
jusqu’à la mort».
Florence. Un nouveaujournal évangélique sera publié à Florence pour l’année 1873. Il sera intitulé: la Rivista Cristiana , periodico mensile , ' direlto dai
professori Alberto Recel e Emilio Comba.
Il se propose pour but « d’exposer les«yéritès chrétiennes et de coiÀbai^e aia^i
les négations d’une certaine philosophie,
les préjugés et les erreurs du papisme».
Il s’occupera eu outre d’histoire religieuse
littéraire, de questions d’éducation, d’économie et mêmeSde politique. — Nous recommandons de bon cœiir cette nôuvelle
revue et nous lui souhaitons succès et
longue vie. — Prix cinq francs, par an.
Brochure mensuelle de 33 page§, ,
San. Fedele. La Commission d’Evangélisation a établi M. le régent Sappé,
instituteur-évangéliste à San-Fedele qui
n’avait point d’école évangélique jusqu’à
présent.
Ouldizzolo. Le Syndic a fait fermer pour la seconde fois par les carabiniers l’école de M. Forneron ; et ce dernier
est maintenant sous procès. Il ne se décourage pas toute|fois et il rassemble, comme
il peut, ses élèves chez leurs parents,
et continue ainsi à faire l’instituteur itinérant.
Vérone. Le 23 de ce mois était un
jour de fête pour les membres de la congrégation vaudoise de Vérone, Grâce à la
libéralité de certains membres et amis de
cette église, un grand et bel arbre de Noël
que des mains actives et diligentes avaient
chargé de cadeaux utiles, orné de fleurs,
de bonbons et de fruits, inondait de son
éclatante lumière les visages radieux des
petits enfants... et des grandes personnes.
Plusieurs véronais, étrangers à l’église,
par leur présence et, surtout, par leur intérêt manifeste, prirent part à cette fête
de famille. Autour de cet arbre, objet de
bien des pensées et de bien des rêves,
bon nombre de récitations et de chants
se firent entendre. Si l'on ajoute à cela
le fait divin que cette circonstance rappelle ; la joie de l’âme qui répand sur les
plus modestes choses un charme inouï,
l’on comprendra aisément que la fête dont
nous avons donné une pâte esquisse ait
été, pour nos frères et nos sœurs de Vérone , une de ces fêtes qui laissent dens
le cœur un excellent souvenir.
Puissent tous ceux qui entouraient cet
arbre, petits et grands. sentir leur âme
éclairée par les célestes rayons du soleil
de justice.
JiouDeiUd reu|teuded
- ■ » , .1 ' • .^‘-1 f»*' s
Suisse. Le mouvement vieux-catholique se propage dans le Canton de S’ünU.
A Zurûdt, les vieox-catholiquee sa eont
7
-415
réuDÎs sous la présidence d’un étudiant
de l’Université. L’objet principal de leurs
préoccupations" est |ia question de la réélection des deux curés de Zurich, qui
sont tous deux des partisans ardents de
l'infaillibilité. L’association des vieux-catholiques dirigerait ses premiers efforts
contre leur réélection. A Lucerne, M. Reinkers, un des chefs du parti vieux-catholique , a demandé et obtenu, pour une
conférence, l'usago du temple protestant.
Le Conseil Municipal lui avait accordé
l’usage d’une église catholique, mais celte
décision a été cassée par le Conseil d’état.
Enfin, à l’assemblée des vieux-catholiques
tenue à OUen le 1" décembre , comme
nous l'avons annoncé déjà, cinquante communes ou associations de la Suisse étaient
représentées. On y a décidé de soutenir
ayec fermeté les prêtres opposés au nouveau dogme et persécutés par leurs évêques; de faire nommer, si possible, aux
cures vacantes des ecclésiastiques libéraux;
de favoriser les études des futurs prêtres
associés au mouvement réformateur; de
sotliciter le secours d’évêques étrangers;
de poursuivre, comme but suprême, l’union de itoutes les églises et confessions
chrétiennes.
Malgré la pluie, la séance publique de
l’après-midi, tenue dans l’église d’Olten,
comptait plus de 3000 personnes. Les résolutions du matin y ont été sanctionnées
et applaudies. Le discours capital de la
séance a été celui de Reinkers, venu d’Allemagne, qui a traité le côté religieux de
la question et relevé avec ironie les contraydictions de doctrine dans lesquelles
tombent les défenseurs de l'infaillibilité.
C’est ainsi que dans toutes les parties
de la iSqjsse, comme en Allemagne, le
peuple se lève en masse pour défendre
la liberté religieuse.
iûue locale.. v
Oollége do Bx*lob.ez*aslo. —
Voici le résultat de la votation pour la
nomination du député du Collège de Bricimrasio :
SêctioDS Inicrits Votants Pour 1« Comm. Tgats
Bricherasio 212 103 102
Saint-Second 246 136 135
Torre-Pellice 160 106 97
Luserne-S.-J. 164 80 79
Périer 71 60 60
Pérouse 109 57 55
962 542 528
Ainsi M. le Comm. Tegas a été élu près-
qu'à l’unanimité des votants.
A propos de celte nomination, nous lisons dans VAdige do Verone du 20, ce qui
suit : — « Nous Véronais, c’est avec regret
que nous voyons le fonctionnaire distingué
qui nous gouverne quitter son poste. Les
journaux, quelque soit le parti auquel ils
se rattachent, sont unanimes dans l’expression de cette pensée. Toutefois, en
présence du spectacle que nous offre le
Collège de Bricherasio, nous sommes
obligés de reconnaître que, sijles élections en’Italie, se faisaient toujours de
celle manière, si les candidatures étaient
toujours offertes et acceptées ainsi, notre
Parlement .serait bien différent, et la grandeur morale et politique de la patrie cesserait bientôt d’être un désir».
Et dans VAlleanza de Verone ;
« L’action accomplie par le Command.
Tegas est digne de la louange et de l’admiration de tous les honnêtes patriotes.
Habitués comme nous sommes, à voir
chaque jour des ambitieux se servir de
la députation comme d’un moyen pour
arriver aux honneurs et à de riches positions, tout en ayant constamment le nom
do la patrie sur les lèvres, nous ne pouvons que nous incliner respectueusement
devant un homme qui abandonne une position sûre, honorable, tramjuille et lucrative , pour accepter une députation qu’il
n’a pas recherchée, mais qui lui a été
imposée par ses compatriotes désireux
d’être représentés à la Chambre par celui
qui trois fois déjà a accepté leur mandat
et qui dans la fleur de l’âge a été leur
représentant au Parlement subalpin.
Chrontque Slaubobe
tVf ____ e
Oi?plxelln.at vaudols. — Cette
année encore, la veille de Noël, les orphelines ont eu leur bel arbre, orné par
les mains de leur directrice et enriebi par
la charité de plusieurs amis de Tétablissement et tout particulièrement, pour ne
parler que des étrangers, de H"* Hottba-
8
-41«
way et de M“* Molyneux Williams. — Los
jeunes filles ont chanté quelques hymnes,
et récité, sous la direction de M' l’instrtuteurs Costabel, quelques pièces en prose
et en vers, en italien et en français , en
rapport avec la circostance et avec leur
âge, à la grande satisfaction des amis
présents à la fête. On a été surpris du
ton franc des récits et des récitations de
la part de jeunes filles en général timides.
On était heureux de voir le bonheur de
ces enfants au nombre de 50 à 60, dont
la plupart, sans cet établissement, seraient
des enfants abandonnés et exposés à toute
espèce de dangers et de privations. Dans
les branches et à l’omhre du sapin éblouissant de lumière, dont les branches s’élevaient jnsqn’é la voûte de la salle, .se
trouvaient des objets agréables et utiles
pour les enfants et pour les grands. Un
sentiment de vive reconnaissance débordait de tous les cœurs, envers le Seigneur
tout d’abord, dont la iète nous rappelle
le don ineffable de son fils unique, le
Sauveur des hommes, envers ce Dieu d’amour, la source de tout vrai amour, et
envers tous les amis présents et absents
de nos orphelines.
Puissent de telles fêtes êtres des moyens
dont Dieu se sert pour attirer à lui, par
des cordages d’amour et par l’influence de
sou bon esprit, les exBurs de plusieurs, de
ceux qui reçoivent et de ceûx qui donnent..
Encore de la visite pastorale de Rorà.
Nous n’avofns pas de difBculté.à déclarer
que dans Te phocès-verbal de la visite
pastorale, il est dit, au sujet de la grande
Ecole, qui* fe pasteur se plaint de ce ^n’ii
n^a aucune in0rehce dans oel élablissertiént, VH qu'il n’y a plus à Rol-à d'école
pkroi'ssiale, mais seulement une école corntniénale; vl è qui aurait pu 4e comprendre
autrement, nous disons aussi, que lorsque nous avons parlé de consistoire di^
iunû divisé, image de la paroisse, nous
avoirs enteudu parler du Consistoire et de
la paroisse, sans allusion personnelle aucune an pasteur. Nous avons appris avec
Satisfaciion que le €dnsi$tpiÿe de Korà a
convoqué rassemblée paroissiale; afin de
mettre les mdmbres (le la paroisse dans
le cas de se prononcer au sujet de l'éducation de leurs enfants.
Chrontoti»
Italie. La càainbre des députés a
continué la discussion des divers budgets
provisoires; mais tous ae sont pas approuvés et les députés sont en vacance
jusqu’au ÏO janvier. Le ministre de la
guerre a préparé une pouvelle loi sur la
cooscriptioD , d’après laquelle, tous les
jeunes gens valides seraient soldats de 18
a 40 ans, le temps de service est divisé
én ahnée.s d’activité, de première réserve
jusqu’à 30 ans, et de 2* réserve jusqu’à 40.
— Le volontariat est maintenu.
La grosse affaire à la Chambre, dès le
commencement de l’année prochaine, c’est
)a loi des corporations religieuses dont on
a déjà commencé la discussion dans les
journaux, comme aussi dans les bureaux
de la Chambre et dans le comité privé.
On trouve généralement que le projet
de loi admet trop d’exceptions et de privilèges;en faveur des maisons degénéralat
et étrangères. — Une démonstration dans
le sens radical et pour l’abolition do toutes
les corporations sans réserve aucune,
vient d avoir lieu aux abords du Monte
Citorio où siège la Chambre. — Dans
cette démonstration on a proclamé Nicotera représentant de la gauche qui a exprimé sur le projet, de loi les opinions
les plus extrêmes el qui a fait voter dans
le Comité privé un ordre du jour par lequel la maison du généralat des Jésuites
doit être abolie.
Le Sénat vole au pas do charge, mais
avec une patience louable loulefoU, les
lois de finance déjà approuvées par la
Chambre élective.
Le roi indisposé, pendant quelques jours,
est entièrement rétabli, et a reçu ses ministres.
F'r'aivce. Grand débat parlementaire
à l’Assemblée nationale. La gauche reclame
la dissolution de la Chambre. La^ druile
s*y oppose et avec elle le ministère par
l’organe de M. Dnfaore. — La crne des
rivières recommence dans le nord.
Espagne. — Une insurrection sanglante, dont on ne connaît pas exactement
le caractère, a éclaté a Madrid, où elle a
été bientôt réprimée. Le nombre des prisonniers est considérable.
La .situation en Espagne no s’améliore
pas. Le.s insurgés blancs et rouges, et les
Drigands, qui .souvent ne se oistingoenl
pas des insurgés, désolent ce malheureux*
pays. ,
Allemagne. La grande question
du jour est l’intention manifestée par M.
de Bismark de donner sa démission de
présiAenl du minislère pruseieu et la cri.se
ministérielle qui se rattachesà cette détermination. M. de Bismark continuerait toutefois à être Chanc^er, de l’Empire et
Miuistre des affairesiBftgères de Prusse.
E. Malan
Pigoerol, lAprChiantore-