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iV. année ____________ 27 Août I«69 ^ y.'' 34.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialenif'nl consacrée aux intérêts matériels cl spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les ohoses i)iii sont véritables. eocupejn
vos pensées — Philippiens., l\'. 8.)
PRIX d’abonnement : J BUREATTX d’abonnement ; annonces r 5 cent la lifinfl
Italie, k i-Ioitiioile ftni an Fr. 3 ^ Tor^Rp-UFf i frn : Via Maestra, ‘ ou portum fie liy-iie.
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Vn numéro arriéré : 10 cent. ^ üca. via de’Panzani. t A l'orre-lVllire
SOMMAIRE — Un symptômo. — Duo leçon aux détiactenrs de l’Italie. —
Chronique locale. — Chronique jmlitique.
UN SYMPTOME
Nous avons remarqué dans le Rapport présenté au Conseil provincial de Turin (voir Chroaique locale', deux passages (p. 2i et p. 26) renfermant des considérations dignes d’un examen attentif; ils ont trait tous les deux à Ja
position de nos communes mixtes :
1') « Le morcellement excessif des communes qui composent le Mandement du Perrier paralyse chez les municipes le pouvoir et la volonté de se
consacrer aux soins si nécessaires que réclament les besoins économiques ,
moraux et intellectuels de la population; ce qui fait que tes municipes laissent échapper de leurs mains rinstruction de la jeunesse placée sous leur
dépendance aussi bien en vertu de la loi qu’en vertu de l’intérét bien eutendu; d’oii l’impossibilité, jusques à maintenant, de créer de bouuos écoles
élémentaires communaIe.s.
» 2’) La convenance et la nécessité de réduire à 4 les 12 communes du
Val S. Martin résulte d’une dernière considération; c’est qu’actuellement il
est pourvu aux frais de culte et d’instruction par le moyen de subsides venus
de l’étranger, ou de quélqu’Œuvre pie ressortissant à une autre localité, ou
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biea encore du Gouvernement et de la Province. Or au cas où les subsides
viendraient à manquer, ces frais absorberaient une si notable portion des
entrées Communales qu’il deviendrait impossible à toutes les communes de
prolonger leur existence ».
Nous avons vu dans ces lignes un symptôme que nous
tenons pour très-encourageant. La Commune mise en demeure de se créer une instruction élémentaire qui lui appartienne en propre et qui soit entièrement sous sa dépendance, afin de ressaisir l’influence morale et intellectuelle
qui lui échappe, — c’est le germe d’une concurrence féconde que l’Eglise doit être prête à soutenir , et qui ne
peut que contribuer efficacement au progrès de l’instruction
populaire ; c’est le signal, donné dans les régions gouvernementales, d’une séparation de l’Eglise et de la Commune
que nous appelons de tous nos vœux, pour le plus grand
bien des Eglises elles-mêmes ; c’est l’avant-coureur d’une
révolution qui, pour se faire d’abord sur une très-petite
échelle, n’en amènera pas moins sûrement la réalisation du
fameux principe: Chiesa libéra in libero Stato. Il va de soi
que des Communes mixtes, c’est-à-dire, formées d’éléments
vaudois et d’éléments catholiques en proportions diverses ,
lorsqu’elles auront acquis une pleine conscience de leur position vis-à-vis des cultes qui se partagent la population ,
n’auront d’autre chance de remplir leur but qu’en observant une stricte neutralité et en professant leur incompétence en matière de religion.
WM LEÇON AUX DÉTRACTEURS DE L’ITALIE.
Le Journal de Genève donne une bonne leçon aux détracteurs systématiques du gouvernement italien. Comme s’ils
n’ avaient pas la liberté de tout dire en Italie, ils s’adressent aux feuilles étrangères, et même aux feuilles sérieu-
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— -iTö
ses, pour donner plus d’autorité à leurs déclamations. Il
est bon que l’on sache l’efTet que produisent leurs polémiques sur l’opinion publique étrangère. C’est pourquoi nous
reproduisons ici la leçon que leur donne de main de maître
le JovrnnI de Genhe:
Nos abonnés il’Italie nous font l’honneur de nous écrire assez souvent, les
filus nombreux pour nous remercier, d’antres pour nous combattre. Ces derniers voudraient faire du Journal de Genhe une fouille d’opposition contre
le gouvernement italien. Ils .se disent et ils nous disent: «Genève est une
» république; elle doit donc souhaiter que l’Euro[)e entière soit républicaine.
» Il importe par conséquent que sou journal trouve mauvais tout ce qui se fait
» dans les inonarclues. Rien n’est ¡dus facile que d’attaquer la nôtre, il suffit
» de demander quelques phrases aux nouvellistes de notre ])arti. Il faut deplo» rer chez nous la centralisation la plus absurde , le militarisme le plus bru» tal, l’absence de toute garantie judiciaire, le denier public gaspillé potir cor» rompre la presse, les vices de tonte sorte protégés, les arrestatious arbi* traires sur une grande échelle, un complet désordre, une complète corru» ption, etc., etc. Il faut dire que nous payons en impôts le 40 pour cent de
» nos revenus, ijue notre rente est tombée à 5.5 et que nous allons tout droit
» à la banqueroute. »Tels sont, textuellement, les conseils d’un petit nombre
de nos correspondants.
Qu’il nous soit permis de leur répondre: « Genève est en effet une république, et c’est justement pour cela qu’elle respecte dans les pays étrangers
les gouvernements que ces pays se sont donnés. Cet esprit do propagande que
vous nous conseillez est le propre des églises, des doctrines ou des puissances qui, fondées sur l’autorité, veulent s’imposer aux autres et gouverner le monde. Nous ne sommes catholiques ni en religion, ni en politique, ni
en philosophie. Nous nous habillons à notre manière, mais nous ne forçons
pas nos voisins à .s’habiller comme nous. Nous tenons à nos libertés et nous
ne les laissons pas entamer par les associations internationales. .4. plus forte
raison ne formerons-nous pas nous-mêmes une association internationale pour
attenter aux libertés d'autrui. Les républiques n’envahissent point, elles restent chez elles. Quand il leur prend des velléités de conquête, elles tombent
bientôt sous la loi des conquérants.
Nous n’ avons donc point à attaquer le gouvernement italien, à moins que
ce gouvernement ne montre à son tour, du côté du Tessiu, certaines idées de
propagande. Et, soit dit en passant, une pareille menace nous viendrait bien
plutôt du côté de Mazzini que du côté de Victor-Emmanuel. Mais pour le moment, ce péril n’éxistant pas, de quel droit prendrions-nous parti pour l’opposition dans les affaires de la Péninsule ? Est-ce à cause des vagues lamentations de nos contradicteurs? — « La centralisation absurde ? » Mais nous savons au contraire qu’eu Italie la province et la commune ont des franchises
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et des pouvoirs qu’elles seraient bien heureuses d’obtenir en d’autres pays
bien plus anciens en liberté. — « Le militarisme le plus brutal ? » Mais nous
avons vu à Naples, à Milan, dans les émeutes, la force armée supporter sans
faire un mouvement, tes injures et les sifflets des gamins enhardis par cette
attitude, et attendre patiemment, pour agir, les ordres de leurs chefs qui attendaient eux-mêmes des voies de fait pour commander les trois sommations. —
« Aucune garantie judiciaire? » Mais nous avMans sous les yeux les codes italiens rédigés et appliqués depuis l’établissement du nouveau régime, et ces
codes fout l’admiration de nos jurisconsultes, qui les ont déclajés plus avancés
que les nôtres en beaucoup de points. — « La vénalité de la presse? » Mais les
enquêtes ouvertes à ce propos en Italie, et même en France, n’ont amené ni
faits ni preuves; les accusations n’ont déshonoré que les accusateurs. Qu’y
a-t-il encore ? Nous sautons les phrases trop vagues; nous arrivons au positif,
à la question d’argent.
Oui, sans doute, les Italiens paient trop d’impôts, bien que ce chiffre de
40 pour cent soit une hyperbole; il porterait le budget de l’Italie à deux
milliards. Pourquoi cet excès d’impôts, à qui la faute? La liberté, la civilisation coûtent cher. Ce n’etaient pas les chemins de fer, les routes, les ports,
les phares, les hôpitaux , les écoles, les progrès matériels et les progrès moraux de ses sujets ((ui ruinaient l’aucien roi des Deux-Siciles. Il a fallu fout
commencer, dans l’Italie presciue entière; de 1861 à 1866, le Parlement a
voté .588 millions pour les travaux publics. Puis l’armée, la flotte, les guerres
nécessaires, les équipées inutiles, Aspromonte et Mentaua, ont grossi la dette ;
les financiers oiliciels, nous le reconnaissons, n’étaient pas des aigles; mais
ceux de l’opposition, qu’on uous appelle à défendre, étaient-ils beaucoup plus
forts? C’est ainsi que la rente est descendue... mais ne vaudrait-il pas mieux
dire remontée à 55? Les républicains de 1867 l’avaient fait tomber à 40.
Il y aurait donc injustice de notre part à faire une guerre systématique au
gouvernement italien. Mais ce serait de plus une maladresse dont l’opposition,
même en Italie, aurait à soutfrir. Qu’elle nous permette, à ce propos, de lui
dire toute la vérité. Personne, en Europe, ne croit la république possible
au delà des Alpes. L’opinion générale est que, dans ces contrées, le gouvernement est plus avancé que les neuf dixièmes de la population. Si, par
conséquent, en furetant dans les petites gazettes roses ou autres, nous nous
donnions le facile plaisir d’offrir à nos lecteurs tous les petits faits, vrais ou
faux, qui s’impriment contre le régime actuel, nous ferions tout bonnement
les affaires des anciens régimes. On nous dirait : « Vous voyez bien ; corruption
»partout, vénalité, brutalité, inertie, gaspillage, chaos, c’est exactement
» comme avant 1859. Tout cela ne saurait tenir; c’est un château de cartes,
» soufflons dessus. Replaçons François II à Naples, le pape à Bologne, les
» archiducs à Florence, k Venise, à Milan — et qui sait? Un Bonaparte à Turin,
» pour V équilibre! » Que les Italiens nous erbieot, c’est à cette conclusion
que les étrangers arrivent en entendant de loin le bourdonnement confc» de
l’opposition.
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Ü’aiitros étraugers, ceux qui coimaissent l’Italie et qui l’aimeut, sont profondemeut aftligés de ces rumeurs. Ils cherchent quel est le mal dont ce i>ays
est rongé; peut-être le voient-ils plus nettement que ne peuvent faire les Italiens eux-mêmes qui regardent de trop près. Les Italiens en ell'et, disaient
autrefois; « 11 nous manque Milan. » Et quand ils ont eu Milan: «Il nous inantpie Naples. » Et ijuand ils ont eu Naples: « Il nous manque Venise. » Et maintenant qu’ils ont Venise: « Il nous manque Rome ». D’autres se figurent ipi en
mettant au pouvoir tel ou tel ministre, tout s’arrangera pour le mieux on un
moment. Ne se trompent-ils pas tous plus ou moins et ne pourrait-on pas leur
dire avec raison, que ce qui leur fait défaut, c’est la force? Leur pays a grandi
trop vite et cette croissance trop prompte l’a épuisé. De lé cette lassitude et
cette langueur (jui l’empêchent encore aujourd’hui de se tenir debout, sans
s’appuyer sur personne. La nation manque de solidité, le pouvoir manque
d’autorité. L’opposition le sait et en abuse. Tous ses efTorls tendent à diminuer
encore, s’il est possible, l’autorité du pouvoir. On exploite contre lui les fautes
et les torts des régimes précédents; on affermit dans le [leuple cette idiie
(|ue tout ce qui commande est brutal ou fourbe. Fracasse ou Scapin; on
maintient ce triste usage des superlatifs et des liyperboles qui empêchent de
voir les choses comme elles sont et de les appeler par leur noms; on encourage la défiance des roués, on provoque celle des naïfs, on cherche partout des dessous de cartes et des doubles fonds, on habitue la crédulité po[itilaire à croire possibles toutes les violences et toutes les |ierfuiies; c’est
ainsi que les Machiavels de carrefour traitent de bonne foi les gouvernants
eu Sforce ou eu Borgia. Il en résulte que les délits politiques, les contraventions, les contrebandes, l’impôt refusé ou esquivé, les tumultes dans la
rue, les acclamations séditieuses, les vitres brisées, la résistance aux agi-nts,
les complots souterrains, les expéditions garihaldiennes, le brigandage même,
dans les endroits boisés, sont regardés comme choses permises, actes d’indépendance et d’héroïsme. Gouvernez donc un peuple et restaurez les finances avec cette façon d’entendre la liberté.
Ce n’est pas tout; les attaques incessantes contre le pouvoir«Îètruisent l’énergie des citoyens. Trop longtemps, dans la péninsule, les gouvernements
avaient gêné l’activité individuelle : il n’était permis ni de lire, ni d’écrire,
ni de voyager; c’était gênant pour la pratique, mais commode pour la théorie.
Il était permis aux Italiens à qui l’on reprochait de rester les bras croisés,
dans un far-niente qui paraissait poétique aux touristes de dire: «C’est la
faute des gouvernements». Maintenant la presse, l’instruction, la locomotion
sont libres, mais en plus d’un lieu, le far-niente continue, et les peuples
endormis disent encore, leurs petits journaux d’opposition à la main : «C'est
la faute du gouvernement ». Les lycéens, qui ne peuvent arriver à comprendre Xénophon, accusent le pouvoir des difficultés qu’ils trouvent dans la Cyropédie. Ils saccagent leurs écoles et renversent les autels des églises : faut-il
blâmer leur conduite? Ils font exactement comme les grands enfants de l’opposition.
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Que les radicaux italiens le sachent bien, voilà ce qu’on pense d’eux dans
nos républiques. Voilà l’effet produit par leurs journaux, leurs discours au Parlement et leurs enquêtes sur la régie des tabacs. Quant à nous, notre ligne est
tracée, nous n’avons point à prendre parti dans ces querelles de ménage.
Que le chef du cabinet de Florence se nomme Menabrea, Lamarmora, Ricasoli, Ponza di S. Martine, Rattazzi, Crispi même ou Lobbia, ce ne sont pas
nos affaires; nos correspondants ordinaires n’ont mission ni d’appuyer telle
coterie, ni de la combattre ; nous ne leurs demandons que des impressions
sincères et des fait exacts. Ce qui nous intéresse de l’autre côté des monts, ce
n’est pas l’opposition, ni le gouvernement, ni la république, ni la monarchie,
c’est l’Italie. C’est cette nation qui, en dix ans, a dû .se faire une patrie, tout
en détruisant l'héritage d’une tyrannie séculaire, héritage évalué par un
chiffre lamentable: 17 millions d’illéttrés sur 22 millions d’habitants; cette nation qui, à peine éveillée, a dû combattre à la fois le pape et l’Autriche, l’Eglise, et l’Empire, tout le moyen-âge d’un côté, de l’autre la révolution et
le brigandage, les tuniques rouges et les malandrins de Crocco; cette nation
qui, pauvre et faible, a su faire face à tout, soutenir trois guerres, traverser
trois épidémies, sans compter les années de famine, se concilier enfin l’Europe hostile, entrer dans les congrès des puissances et en même temps se couvrir de chemins de fer, d’écoles gratuites, tout cela sans s’appuyer sur une
dictature militaire ou civile, mais en proclamant et en maintenant toutes
les libertés. Voilà l’Italie, telle qu’elle apparaît de loin à ceux qui l’aiment.
Pourquoi donc ses enfants terribles s’acharnent-ils à dire qu’elle ne marche pas?
locale.
Hautos-alpes. Le dimanche 8 août iP le Pasteur de Rodoret a tenu
une réunion en plein air près du village d’Abriès (Hautes-Alpes). Une cinquantaine. de Vaudois, établis dans la Vallée, la plupart comme domestiques, avec
quelques caltioliques de la localité, étaient présents à cette réunion.
Tous ont écouté avec beaucoup d’attentiou et de sérieux les paroles d’exhortation et d’encouragement qui leur ont été adressées. Quoiqu’on plein air
et dans un pays tout catholique, personne, ajoute le rapporteur, n’est venu
nous troubler dans notre culte et nous avons pu adresser nos prières au
Seigneur, lire sa Parole et chanter ses louanges comme si nous avions été
chez nous.
jviassel. — Le Synode s’est préoccupé, à juste titre, de l’état déplorable
dans lequel se trouve actuellement le nouveau presbytère de la paroisse de
Massel. Il y a une dizaine d’années seulement, et malgré des avis réitérés, on
décida de le construire dans une localité marécageuse et malsaine, le Chabert,
par égard, dit-on, pour la femme du pasteur qui ne serait plus obligée, pour
se rendre au culte, de traverser le profond ravin oîi coule la Germanasea. et
par égard aussi à la perspective ! On creusa les fondements et l’on se trouva
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dans l’eau; on aurait dû s’arrêter, mais l’on n’y fit pas attention et la rons
Iruction s’acheva quand même, au prix d’une dépense de 15 à 16 mille francs.
Par une fatalité ironique, la table de marbre fixée au dessus de la porte principale portait ce passage : « Si l’Eternet ne bdtitjla maison, ceux (|ui la bâtissent y travaillent en vain » ( Ps. 127, 1 ). Après avoir été habitée trois ans, la
maison craqua; de gigantesques lézardes se produisirent dans les murs, et
l’on fut obligé de revenir à l’ancien presbytère. On avait bâti sur un terrain
mouvant, un lit d’argile glissant sur le roc. D’où il advint qu’une moitié de,
la maison aspire à descendre, et l’autre moitié .se refusant à la suivre , il ou
est résulté une espèce de torsion au centre même do l’édifice ; la moitié ouest
de la maison a gagné jusqu’à aujourd’hui une avance de 40 centimètres sur l’autre moitié. Ajoutez à cela le pillage; l’isolement y aidant, chacun ,a emporte
ce qu’il a pu. Ces détails suffiront à expliquer la portée de l’art. 30 des Actes
Synodaux de 1869, ainsi conçu : — « Le Synode recommande à la future Table
de prendre une décision au sujet de la Cure de Masscl, afin que, s’il y a moyen
de retirer quelque chose de cette infortunée bâtisse, cela puisse être fait avant
sa totale destruction».— L’on pourrait, ce nous .semble, utiliser les matériaux,
soit pour agrandir et améliorer le vieux presbytère, soit pour construire une
école de filles dont la paroisse paraît avoir besoin.
Les Ivî commitiies dit Nous extrayons
d’un rapport assez volumineux présenté au Conseil provincial de Turin, les
données suivantes ([iii nous ont semblé présenter un certain intérêt :
Ces 12 communes, dont la population est inférieure au chilfre de 6000 habitants. ont formé sous le régime français une commune unique. Toutes, ou
peu s’eu faut, n’ont pas des ressoun;es suffisantes pour faire face aux dépenses croissantes imposées aux municipes, et pour développer convenablement les attributions que leur confère la loi. La nécessité de pourvoir à cet
état de choses, sans léser les intérêts locaux et sans heurter de front les
habitudes, a été senti dès 1849 ; alors déjà le Conseil provincial de Pignerol
avait proposé la réduction qu’il s’agit actuellement d’opérer; mais le projet
n’a pu être repris qu’après la nouvelle loi communale. Au jour d’aujourd’hui,
l’autonomie de ces 12 communes constituerait une véritable anomalie; ce
morcellement excessif rend particulièrement difficile l’expédition des affaires
et fait peser lourdement sur ces communes microscopiques les faux frais de
bureaux, de secrétariats, et d’imprimés de toute espèce, en diminuant d’autant
les rentes particulières, les ressources des centimes additionnels et les recettes
communales, et en empêchant l’exécution des travaux publics les plus indi.spensables. On reprend donc le projet de 1849, sauf une réserve explicite : la
séparation des rentes. Pour qui est au fait des circonstances topographiques
et des conditions économiques du Val S. Martin, le projet ne peut que paraître
absolument nécessaire et d’une haute convenance. A teneur de l’art. 14 de la
loi communale (20 mars 1865) toutes ces communes et nombre d’autres dans
la province de Turin, ont été invitées à délibérer au sujet de leurs propre.s
circonscriptions territoriale,s, et elles l’ont fait dans un sens, en général, favo-
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S80
rabie an projet. —. Nous terminons cette notice par un tajuleau ou le nom
des comíannos aggrégées se trouve imprimé en plus petits caractères;
1. PEKRIEK, habitants 4;64, — Mancille 264, —Chabrans 107, —Traverse
2 )4, — S. Martin 194, — Bouville 224. — Total . . . habit. 1457
2. KVET hab. 753. — Ridarei 683. — Total .... » 1436
3. M ISSEL h. 736, — Salse 422. — Total .... » 1158
4. Pll.\U h. 876 — Rodoret 422. — Total .... » 1298
Tot.\l hab. 5349
in. En vertu du même remaniement de circonscriptions, et à
tcuieur de la loi communale, la commune de Rocheplate (259 habitants) sera
aggrepoe à la commune de Prarustin, ans conditions suivantes; séparation
des paiiimoiues, répartition des Conseillers d’après le chilfre des populalions
respectives.
(íriironiíjue |)oUlic|uc.
Par décret royal daté de Turin 14 courant, la ses.sion actuelle du Sénat du
Roya\iine et de la Chambre des députés fut déclarée close. Le jour de l’ouverture de la session nouvelle sera determiné par un décret subséquent.
Un prête au ministre de l’intérieur la ferme résolution de présenter à la
prochaine réoiiverlure des Chambres les projets de lois relatifs à la sûreté publiipip, à la garde nationale, à la réorganisation des administrations provinciales et conimunales et à la responsabilité ministérielle.
V l'esaro, ont en lieu le 21 courant de solennelles obsèques en l’honneur
du défunt maestro Rossini. Le ministre de l’intérieur, celui de la marine, M.
Pasquale Villari secrétaire général au département de l’instruction publique,
ont assisté avec nombre de magistrats, dignitaires ecclesiastiques et hommes
politiqui's à la fonction funèbre célébrée par la messe en musique de Chernbini dans la simple petite église de San Francesco que l’on à préféré à la
cathédrale maintenant en voie de réparation. La musique de la Garde Nationale de Bologne, si honorablement connue dans toute l’Italie, a ouvert cette
touchante cérémonie par l’exécution des principaux morceaux du Guillaume
Tell, et ce ftit elle encore qui égaya, le soir, par ses belles mélodies, le peuple
enihousiaste et les bêtes satisfaits de cette ville.
Un nombre assez considerable de partisans de l’opposition
ont déjà adhéré au séaatusconsulte napoléonien et au décret d’amnistie. Rochefort seul refuse de rentrer en France. Le sénatus-eonsulte se composera
de il articles seulement. Le sénateur Devienne, qui en est le rédacteur, en a
déjà donné lecture à la Commission. La discussion publique, que l’on devait
commencer le, 15, n’aura lieu que x'ers la fin du mois.
Avant de se rendre à Suez, par Venise et Constantinojile, on annonce que
l’impératrice Eugénie entreprendra un voyage en Corse d’oîi elle viendra visiter la Savoie et la Suisse.
Rspn jïno. La régression du soulèvement Carliste continue. Presque tous
les journaux se sont unis pour exhorter le Gouvernement à user de clémence
envers les prisonniers.
Suez. Lundi 18 courant, les eaux de la Mediterannée et de la Mer rouge
se rencontrèrent pour la première fois dans les lacs Omers, situés au milieu
de l’isthme. Cette opération préliminaire de l’ouverture définitive, semble
avoir bien réussi, et l’on affirme que l’élévation de ces lacs au niveau nécessaire est assurée. '
Pignerol, J. Chuwtore Impr.
A. Revel Gérant.