1
Troisième Année.
9 Mars 1'877.
10.
:/ J.. ...
de F Egalise Bvâng‘éliqoe Vaiidoise
Paraissant chaque Vendredi
niiii
yo?i* me serez lAnoins. Actks I. 8.
Prix bb x’ABOHnBMSMT par an
Italie ..............L 3
Tou» les pays de l'Union de
poste............... »6
Amérique .... , » 9
On s'abonne: |
Pour riniét'irur pliez ilM. les pasteurs et les !
libraires de ïqrre l’eilioe. j
Pour i’U.TÎeVifiir «U Bureau d'Adniiuistration. !
SMÎvani la vi/rife nrer la e/tarité. Kp. T' 1">.
I Un numéro séijaré: 10 uentimes.
Auuo.iices: Î5 l'eiuimes ¡'iir ligne.
Les epvo s d s., font par Iftire re
commandée uii par mandah sur |e
Bureau de Prrosa .drjpqi(sru
Pour la Rédaetien adresser ainsi: A la Diroction du Témoin. Pomarello (Pineroli)) Italie.
Pour l'AdministralIon adresser ainsi: A rAfliuinistratioii du Témoin, l’ornaretlo (i'inenilo) Ilnlie.
10
Sonainalre.
Encore du Secrétaire inamov:ihlo de la
Table. — Correspondance. — Résultals
des Missions. — Chronique taudovie, —
itevue polilique. >
Eseorc lin Siecrètaire inamovible
.1
rte la Table
r* Lettre au Directeur
DU Témoin. *’
Monsieur et honoré frère.
Le but de celte lettre et de
deux ou trois autres qui’suivront,
si vous voulez bien me ie permettre, est de réfuter les objections, pour la plupart infondées,
qui ont été faites, ici-même, par
deux de vos correspondants d'abord, et, plus amplement, par un
de vos collaborateurs ensuite, au
projet d’institution d’un secrétariat inamovible pour la Table.
L’une de ces objections, la plus
grave de beanconp, c’est que l’institution dont il s’agit n est nullement nécessaire. Là dessus, unanimité complète, quoiqu’à des points
de vue différents, entre vos correspondants, messieurs A. Révei et
D. R. et votre collaborateur.
Or, cette objection est elle fondée ?
11 va sans dire que ai elle l’était, rinstitution dont il s’agit
serait d’ore et déjà irrévocablement condamnée. Changer, uniquement pour le plaisir de changer
et de faire du nouveau. seraitce chose digne d’une assemblée,
comme le Synode , dont l’unique
préoccupation dans toutes les
résolutions qu'elle adq,pte , doit
être le plus grand bien de l’Eglise
qu’elle représente ? Et tout changement fait dans de pareilles conditions, au lieu de concourir au
bien ne serait-il pas, au contraire,
une source certaine ^Tf^f^^nte
de mal ?
Votre collaborat^r'^^én^âir
et honoré frère, est tï Îimte
et très-arrêté dans soif’Wî^^'^cet
égard. Selot/ 1 ui, pieq qtrtffSc une
meilleure répartition du travail à
faire, entre les cinq membres dont
se compose la Table, et un peu
plus de bon sens de- la part du
( qui le morrtrérait, en ne
recourant aux renouvellements de
Table qu’à de longs intervalles,
et seulement quand une vraie nécessité s’en ferait senlir), la Table,
telle qu'elle est consliluée maintenant et sans ce sixième rouage
d'un secrétaire inamovible, suffirait et an delà à la besogne qui,
lui incombe, et qu’il estime, lui,
inférieure plutôt que supérieure
à ce qu’elle était, il y a une quinzaine d’années.
Mais si les choses sont réellement comme votre collaborateur
les expose, comment s’expliquer
que la question d’un moyen à
trouver, pour venir en aide à la
Table, en vue d’une expédition
plus prompte et plus efficace des
affaires, soit, depuis des amiées,
la préoccupation un peu de tout
le monde au milieu de nous, l'objet d'avis et de discussions sans
nombre ?
Votre correspondant, D. R. parle,
il est vrai, de « l’accueil glacial, ■.
que la proposition mise en avant
à cet effet, aurait reçue au Synode,
et il va jusqu’à attribuer le retrait
qu’en ont ikit ses auteurs, à une
tactique habile qu’en ■ hommes
versés dans l’art de juger les assemblées délibérantes » ils ont
cru devoir employer (ensuite do
cette impression ), pour sauver leur
proposition du naufrage.
“ L’accueil » a-t-il été réellement aussi ■ glacial o que l’affirme M' I). R.? —J’avoue qu’il
m’a fallu le lire, écrit de sa main,
pour m’en douter.
Et quant à l’habileté passablement machiavélique qui, au dire
encore de M"" D R. aurait présidé
an retrait de la proposition en
question, je puis lui donner l’assurance qu’elle est le produit exclusif de son imagination. Tous
ceux, en effet, qui étaient présents
au Synode, au moment où cette
proposition y fut introduite, se
souviendront très-bien que ceux
qui la faisaient, par l’organe de
l’an d'eiitr’eux. déclarèrent, de la
manière la plus explicite, que —
soit en la faisant d'abord, soit en
la retirant ensuite, —• leur intention n'était nullement que cette
question fût traitée et résolue dans
ce Synode (ce qui eût été matériellement impossible, vu le trèspeu de temps dont on disposait à
cet effet), mais uniquement d’en
saisir l'opimon publique, en vue
d’im prochain Synode où — reparaissant en temps opportun _____
elle pourrait être-ou acceptée, ou
rejetée, autrement que par surprise, avec pleine connaissance de
cause, et suivant que l’assemblée
l’aurait trouvée le plus conforme
au bien réel de l’Eglise.
(Â suivre).
2
42
XE TÉMOIN
(2Tom0|)Ottbattcc
Monsieur le'fDirecteur rfw Témoin,
Monsieur et cher frère, y • t
Dans la chronique vaudoise du dernier numéro du Témoin je lis avec
Slaisir qu’on a élé louché à Angrogne
e voir arriver, le 18 février, pour
prêcher à Si. Laurenl, le vénérable
professeur émérite M. Jean Revel, Gel
aimable vieillard est trop connu pour
que nous ayons à donner un témoignage de sa bonne volonté d’être encore utile et de rendre service dans
la mesure de ses forces. Invité par le
Modérateur à aller prêcher à Angrogne
le dimanche sus indiqué, il n’a pas
hésité à accepter. C’est un service dont
l’Administration de l’Eglise lui est aussi
reconnaissante qu’on puisse l’avoir été
h Angrogne, quoiqu’elle n’ait pas cru
devoir publier le fait, par 1a raison
qu’elle aurait dû, dans ce cas, témoigner aussi publiquement sa vive
gratitude envers tons ceux qui ont généreusement donné leurs concours ;
afin qu’en l’absence de son pasleur, la
paroisse d’Angrogne ne fût pi-ivée d’aucun des services religieux ordinaires ;
notamment elle aurait dû remercier
MM. les professeurs Calvino, Selli, E.
Malan et Tron, qui tous ont contribué
a ce résultat, soit en allant à Angrogne,
soit en remplaçant le pasleur de LaTour afin qu’il pût y aller ; elle aurait
dû d’autant plus le faire que ces messieurs, chargés d’un pénible et fatigant labeur pendant toute la semaine,
ayant, par conséquent, un urgent besoin de repos le dimancheont bien
voulu ajouter un surcroît non indifférent de fatigue à celle qu’ils se donnent volontairement en dirigeant babitnellement, la plupart, un ou deux
et ouelquefois trois services religieux
publics chaque dimanche. Mais l’Administration savait qu’aucun de ces
messieurs n’aitendait des remerciements ; vu qu'ils n’ont pas fait cela
pour être récompensés par les hommes;
Voilà pourquoi elle a gardé le silence.
L’auteur, à moi inconnu, de la communication insérée dans le Témoin
emploie le pronom nous. Veul-il signifier,. par là, qu’il pai le au nom de
de la population vaudoise d’Angrogne,
ou bien met-il le pluriel pour le singulier par simple forme oratoire ? Il
n’est pas inditïérent de le savoir; car,
dans le premier cas, on comprendrait
dillicilement comment il aurait pu êlie
chargé de formuler la phrase suivante ;
depuis le départ de noire pasleur nous
n’avons pas li op lieu de nons plaindre
etc.. Que signifie t-elle en effet', si ce
n’est qu’on a pour le moins quelque
lieu de se plaindre ? De quoi donc se
plaindrail-on ? Serait-ce peut-être de
ce que le pasleur li'availle de tout son
pouvoir, en s’imposant beaucoup de
fatigue et de privations, pour arrivei'.
si possible, à solder les dettes contractées en dotant la paroisse de deux temples nouveaux ? Serait-ce de ce qu’en
l’absence du pasteur, le Modérateur,
au prix de beaucoup dejdérangemenls
et de troubles, a pourvu à ce qu’il y
eût, sans interruption, un prédicateur
pour le service du Serre à neuf heures
du matin, pour celui de St. Laurenl
à onze heures et pour l’école du dimanche de la même localité, à trois
heures après midi, et cela tous les dimanches, à la seule exception de celui
où M. le professeur Revel a élé prêcher
à St. Laurent et où la fatigue l’a empêché de poursuivre jusqu’au Serre
et de diriger l’école du dimanche ?
Serait-ce de ce qu’il a élé pourvu à
tous les services nécessaires et que’,
pendant l’absence du Régent, il a été
pourvu encore aux services funèbres,
soit sur semaine , soit le dimanche ,
et cela , depuis La Tour, et par les
bons offices d’un de nos jeunes ministres qui, s’ils ont de bonnes jambes
et des forces , savent aussi en faire
usage pour i;|^mplir volontairement des
devoirs qu? ne leur sont point imposés
et pour lesquels ils ne perçoivent aucune rélribtilion (*) ?
Si c’était'*‘ila population vaudoise
d’Angrogne qui eût tenu un pareil langage j’m serais noh seulement étonné
mais affligé, car il dénoterait mie ingratilnde dont je suis loin de la croire
capable. Mais j’ai la persuasion que
ce n’est point là le sentiment de la
population et que le pluriel nous doit
être entendu pour le singulier je. Dès
lors pleine liberté au correspondant
du Témoin de donner les appréciations
quell es qu’elles puissent être ; dès qu'il
les donnera comme étant siennes eiqu’il
n'aura pas l’air d’être le mandataire
d’une assemblée , je ne prendrai nul
souci de le contredire.
La fin de l’arliclo renferme évidemment un blâme intplicite à l’adresse
de quelques uns de nos jeunes ministres. C’est le cas de dire: in cauda
venemim. ¡Comme le nombre de nos
jeunes ministres non pasteurs est trèslimité, il n’est pas difficile de découvrir
qui l’auteur de l’article peut avoir en
vue. Qu’il me permette de lui dire
que ce n’est pas bien, même en louant
C) Aucun ministre, m cette année ni l'année
dernière, n'a perçu un centiiïje d’indemnité
d aucune sorte pour les prédications elles
autres fonctions qu'ils onl été faire à Angrogne durant 1 'absence du pasleur. On dira
peut-être qu’ils ont un fort honoraire, que
par conaéqueut, ils n avaient besoin d’aucune
indemnité. Eh bien! on se trompe. Je connais periinemment les conditions pécuniaires
d'un pasteur qui, par dea circonstances spéciales , a un lionoraire un peu plus io?t
peui-ôtre que plusieurs de ses col.égues, et
qui n'arrive -pas a avoir lintjuantç centimes par
jour pour .chatjue membre de sa /amtîle, lui Compris! O est avec cela qu'il don pourvoir à
I en'tretien tout entier de ciiucnn, nuurriture,
vêteïnenta, chaussure, écülages, livres, eic.
/'.Voit? du correspondant J,
quelqu’un, de se servir de celle louange
pour jeter à la sourdine un blâme
déplacé et immérité sur d’autres. Je
peux faire celte observation sans être
taxé de partialité, car je ne suis pas
jeune.
Croyez-moi, cher Monsieur et frère,
La Tour, le 3 Mars 1877.
Votre bien déooué
J. D. Charbonnieu.
Monsieur le Directeur du Témoin,
Monsieur el cher frère.
Le dernier numéro du Témoin (2
mar.s 4877 ) contient une lettre datée
de Torre-Pellice au sujet de laquelle
j’ai quelques observations à présenter.
Les auteurs de la lettre (que je n’ai
pas l’avaniage de connaître , quelque
désir que j’en puisse avoir) observent
avec raison que les nouvelles relatives
à notre vallée manquent le pins souvent dans le journal. Mais ‘à qui la
faute? A ceux qui ont des nouvel!e.s
à donner, qui ont le temps de les
rédiger, el qui, pur leur lettre même,
donnent la preuve qu’ils n’onl pas de
trop grandes difficultés à écrire en
français. Je regrette fort, pour mon
compte, qu’on n’ait pas envoyé an
Témoin une relation de la fête du
17 février, telle qu’elle a eu lieu à
Ïorre-Pellice. Un récit fidèle de celle
fêle n’aurait pas manqué d’êire trèsintéressant pour les lecteurs , comme
la fêle elle-même l’a été pour les assistants. Mais aussi, pourquoi celui qui
avait l’intenlion d’écrire à ce propos
s’esl-il contenté de l’intention? Quand
il se présente une chose bonne el utile
à faire, pourquoi compter que d’autres
la feront el ne la pas faire soi-même?
Il me paraît, n’en déplaise aux auteurs
de la lettre, que le sujet que l’un
d’eux a eu l’intention de' traiter, était
un motif pins puissant pour lui faire
mellre là’main à la plume, que les
deux faits qu’ils ont cru devoir relever
el qui les ont décidés à écrire.
Je ne suis pas plus ennemi de l’orgne que dit piano on de riiarmonitim ;
mais je ne suis point enthousiaste de
l’emploi de l’orgue dans le culte public. Esl-il bien sûr que ce soit une
clio.se aussi bonne, aii.ssi convenable
qn’on le dil ? Que cela plaise, je n’en
disconviens pas ; mais avec un pareil
argilmenl on irait loin el vite dans ce
qui concerne le culte. La ferveur el
le recueillement en sont-ils favorisés?
Le danger prévu dans la lellre même,
celui de dispenser les assistants de
elianter, n’est il pas très-réel , ainsi
qii’on peut le voir dans plusieurs congrégalions où l’orgue fonctionne presque seul avec le directeur du chant?
La question de l’emploi de l’orgue
dans le culte, ré.solue en sens négatif
par plusieurs églises, en particulier par
i’égli.se libre d’Ecosse, est loin d’avoir
été résolue chez nous. Les avis sont
3
LE TÉMOIN
43
au moins fort partagés, et adhuc sub
judice lis est. Ce n’esl pas, toutefois,
la difficulté de faire concorder le choix
des psaumes et des cantiques avec la
portion de l’Ecriture lue et expliquée
qui m’arrêterait; car il serait bien facile de demander au prédicateur, assez
tôt pour les exercer, les cantiques
qu’il proposera de chanter. On cite,
il est vrai, un cas où l’on ne pouvait
savoir quels cantiques auraient le mieux
harmonisé avec le discours du prédicateur; vu que celui-ci n’est arrivé
que le samedi et que sans doute il
avait choisi et bien étudié ¡son texte.
J’observe qu’un pareil cas est rare et
que même alors, la difficulté ne serait
pas insurmontable, pourvu que l’on fît
connaître au pasteur les cantiques qui
ont été exercés. Dans le cas en question, le prédicateur ordinaire h’était
pas mieux placé que le piédicaleur
étranger, car il ignorait encore, le samedi soir, que l’on eût préparé des
cantiques^ pour le lendemain et que
l’orgue dût être mis en œuvre. Peutêtre l’en avertira-t-on dans la suite.
Quant au fait de la présence de M.
Micol à Torre-Pellice pour y prêcher,
je suis fort étonné qu’elle ait été en
quelque sorte en scandale aux auteurs
de la lettre 1 Pour les rassurer, je crois
pouvoir leur dire’, sans crainte d’être
démenti par M. Micol, que sa venue
ne lui a pas causé les ennuis et le
dérangement qu’ils supposent.
Ces ennuis et ces dérangements
n’ont guère existé que dans leurs propres pensées. M. Micol, pour les devoirs mêmes de sa charge, est obligé
de venir fréquemment à La Tour; à
cette époque même, il avait une affaire
à traiter avec ses collègues; donc rien
de bien surprenant qu’il ait passé un
dimanche dans notre vallée. Je ne
ferai pas à M. Micol l’injure de penser
qu’il considère comme un ennui ou
un dérangement l’accomplissement du
devoir; ses paroissiens, à l’unanimité,
m’enverraient le plus formidable démenti. Ce n’est que par une supposition toute gratuite qu’on a pu dire
que, sans auenn doute, sa paroisse le
réclamait à grands cris. Ci’oit-on peutêtre que M. Micol soit un pasteur assez
iusoucianl pour abandonner son troupeau, un jour de dimanche, sans avoir
convenablement pourvu à son remplacement? Et, étant remplacé, ne pouvait-il pas donner une prédication édifiante à une autre assemblée, sans léser
les droits de celle qui a l’avantage de
l’entendre habituellement? jNe diraiton pas, d’après la lettre, que les paroissiens de Ville Sèche sont un peu
comme l’eiiftinl gâté qui, lorsque son
papa vent le mettre à table, s’en défend
d’un geste de dépit et d’ennui et répond d’une voix hargneuse: non, c’est
maman.
Les auteurs de la lettre veulent-ils
soutenir le principe qu’il ne doit jamais se faire d’échange de prédication
entre les pasteurs ? C’est une manière
de voir qu’ils peuvent soutenir, mais
je les préviens qu’ils rencontreront
beaucoup de contradicteurs, et qu’on
pourra alléguer conlr’eiix de forts arguments et, entr’autres, la pratique
apostolique, aussi bien que celle de
l’église en général. Qu’ont-ils voulu
dire en réalité ? J’avoue ne l’avoir pas
bien saisi. Quel est cet autre moyen
de nourrir de la parole de vie, dont
ils parlent f Certes , pour être clair ,
il n’était pas inutile de l’indiquer. En
citant Rodoret où le culte a été célébré,
malgré l’absence du pasteur, il semble
que le moyen dont ils parlent est le
même qui a été en usage dans celte
paroisse, comme il l’est dans d’autres,
en cas pareil. Ce moyen , on le connaît bien, c’est la leciiire, faite pai' le
Régent, de quelques chapitres de l’Ecriture Sainte et des prières, et le
chant des psaumes ou des cantiques;
moyen excellent, il n’y a pas de doute;
mais hélas ! moyen dont la plupart se
fatigueraient bientôt en disant que, pour
la lecture seule, ils peuvent la faire
chez eux. Et il faut ;bien 'reconnaître
qu’ils n’auraient nas tous 'les;Uorts ,
car la Parole de Dieu ne doit paS'iêtre
lue seulement mais elle doit être prêchée ( prêche la parole 2, Tif. iv,;- 2)
en passant par l’intelligence et par la
pensée vivante de l’homme, Aussi chaque fois que il’Administralion l’a pu,
elle a envoyé un prédicateur à Rodoret, eût-il même fallu le faire venir
de plus loin que du bout des Vallées.
Lorsque les correspondants du Témoin
disent: soyez certain, Monsieur, que
jQesi.faüs produisent parmi nous une
pénible impression, leur assertion me
paraît fort étrange. On se serait attendu
à l’expression d’un sentiment tout oppo.sé. En voyant arriver de loin un
serviteur de Dieu pour annoncer la
parole du salut, surtout en ayant l’idée
qu’il devait s’être fort dérangé pour
cela, on aurait dû, .semble-t-il' se direPuisqu’il vient de si loin et qu’il a dû
surmonter tant de difficultés pour venir
nous délivrer un mes.sage d’une suprême importance, ohj combien nous
lui en devons être reconnaissants ! A
La Tour, dit on, où l’on pourrait être
le mieux partagé, on est en réalité le
moins favorisé. Cela dépend du point
de vue auquel on se place.
Ce qu’il y a de certain; c’est que si
M. Micol, au lieu de venir à La Tour,
avait été à Rodoret un dimanche où
il n’y aurait pas eu de prédicateur,
son arrivée n’y aurait produit aucune
pénible impression; il aurait été accueilli avec joie et reconnaissance.
Veut-on dire que l’on est mal partagé
en fait de services religieux ?
Dans ce ca$ je demande qu’on veuille
m’indiquer une autre paroisse où il y
en ail autant, et' auxquels président
un aussi grand nomb.ie de personnes
différentes. Est-ce au point de vue de
la prédication principale qu’on est le
moins privilégié? Mais alocs , raison
de plus de ,se réjouir en voyant un
prédicateur étranger.
Veut-on dire qu’en invitant un prédicaleuf étranger à prêcher en l’absence
du pasteur, on ôte aux remplaçants
naturels de celui-ci, savoir aux anciens
l’occasion de déployer les dons que
Dieu peut leur (avoir départis pour
l’iustruclien et l’édification de l’église?
Si telle est la pensée des auteurs de
la lettre, je ne puis que m’y associer
profondément et de grand cœur. Toute
église, en effet, devrait être en étal
de vivre de sa propre vie , au moins
pour un temps sans avoir nécessaireluent besoin de la présence continuelle
d un pasteui'. Dans ce cas, je ne doute
pas que le pasteur de La Tour, aussi
bien que tel autre, ne fût très heureux
de confier la direction du culte à tel
ou tel ancien capable qui voudrait
bien se charger de cet office. Mais
voici un grand et terrible fantôme.
L habitude, on ie sait, est un impitoyable tyran; si l’on trouve étrange
qu’un prédicateur vienne de loin édifier
l’assemblée, qui assure qu’on ne trouvera pas plus étrange encore que l’on
confie la direction entière du culte
fût-ce même au plus capable des anciens? Toutefois j’oserais s’il le fallait,
braver toute critique pour l’actuation
d’un procédé qui devrait être celui de
toute église vivante. Je le répète, si
telle est la pensée de la lettre, je m’en
réjouis comme de la manifestation d’un
heureux symptôme.
Il n’est pas exact, du reste, de diie
qu’à La Tour, lorsque le pasteur s’absente , on juge que tout soit dit et
qu’il faille fermer le temple. J’ose dire
que si le pasteur avait l’exorbitante
prétention de le fermer en s’absentant,
le Consistoii'e le ferait ouvrir et que
tel de ses membres se ferait un devoir
de diriger le culte à sa place.
Il est bien possible que la lettre en
question , sans le dire explicitement,
ait en vue quelqii’au/re moyen de
nourrir de la parole de vie que ceux
qui me sont venus à l’esprit, c’est ce
qui semble résulter des paroles suivantes: nous pourrions être les mieux
partagés et nous sommes en réalité les
moins privilégiés. En quoi pourrionsnous êlie les mieux partagés? C’est
la le mol impoiianl. Nous prions les
auteurs de la lettre, de nous le dire,
il en vaut la peine. Alors nous pourrons savoir si nous sommes d’accord.
Il y (a toujours des inconvénients à
publier des observations sur des faits
dont on ne connaît bien ni la cause ,
ni les motifs, ni les circonstances. Le
fait est que M. Micol n’était point venu
pour prêcher à La Tour, mais bien â
Angrogne. C’est etï vue d’Angrogne
qu il s’était préparé , et ce n’est qu’à
son corps défendant qu’il a accepte de
prêcher à La 'l'onr; car, surtout depuis
certaine sortie faite au Synode au sujet
de la prédication par un professeur
qui ne s’expo.se pas à faire critiquer
ses sermons, personne , à une seule
exception près, ne s’est décidé à prêcher
dans le temple de La Tour, sans y
avoir été foiTemenl sollicité et sans
4
U
I.E TÉMOIN
avoil' presque loiijoui's opposé une
vigoureuse résistance,
Kxcnsez la longueur de ma lellre':
j’ostime qu’il est nécessaire.que les pbservaiions qu’elle coniienl soîènl connues pour contrebalancer la pénible
impression que les lecicnrs du Témoin
penveni avoir r.eçue de la leclnre de
l’ariicle auquel elles se rapportent.
Torre Pellice, le 3 Mars 1877.
Voire bien déooué
J. D. Charbonnier.
lié.sultiils lies illissions
Un journal américain résume comme
suit les résultats évangéliques pai'mi
les payons :
Il y a 31,000 agents de toutes espèce; l’éducation chrétienne est donnée
à 60,000 jeunes gen.s des deux sexes;
il y a 273,000 indigènes qui communient, 2,500 congrégations et une population de 1,35O,0OO personnes qui
ont adopté le nom de chrétiens. Plus
de 90,000 des îles Fidgi se réunissent
chaque dimanche’pour adorer Dieu;
il y a quelques années, ils se livraient
au cannibalisme. AMadagascar, la reine
son premier ministre et plus de 200,000
de ses sujets professent l’Evangile. La
plus grande paroisse du monde est
celle de Hillo, dans l’île de Hawaï
^1^ 'i'jSOO membres, plongés
il y a 50 ans dans la barbarie la plus
complele. Dans plus de 300 îles de la
folynesie, le paganisme a cédé devant
1 Evangile.
®lirouiquc ©aubotec
Angtrngne. — Nous abondons dans
le sens des quelques lignes qui ont été
publiées dans la Chronique Vaudoise du
numéro dernier en tant que nous exprimons notre reconnaissance à la V.
Table pour les soins vraiment assidus
qu’elle a donnés à la paroisse d’Angrogne pendant l’absence du pasteur
de celte dernière. A St. Laurent, tous
les services ont été présidés par des
ministres de la Parole, ou par un candidat au saint ministère. On peut en
dire autant de tous les services religieux célébrés au Serre, à l’exception
d’un seul qui a été présidé par le
régent paroissial, vu qu’on ne pouvait
pas demander à M. Jean Revel de
monter jusques là haut. L’école du
dimanche de St. Laurent a été toujours dirigée par le prédicateur qui
venait présider les autres cultes. Le
Modérateur en particulier, s’est donné
beaucoup de peine pour assurer à la
paroisse un mtnistère régulier, et n’a
pas manqué d’envoyer, même pendant
la semaine, un ministre de la Parole
lorsque le besoin s’en faisait sentir.
Nous devons nos chaleureux remercî
menls à M. le Modérateur et aux attires
personnes qui ont eu l’obligeance de
donnerleurs soins assidus àla paroisse,
y -compris M*“ F.. Guigou qui a bièn
voulu se charger des enseveiisscrneiîts
et les anciens qui ont pratiqué les
devoirs de leur charge en visitant les
malades de leurs quartiers respectifs.
E. Bonnet pasteur.
A.vis liïipoi’taiit
La conférence des régents des Val
Saint Martin et Pérouse apra lieu,
Dieu voulant, lundi 17 eoi/rant, à 9
heures du matin, dans la grande salle
de l’Ecole latine du Poraat’el. Sentant
qu’elle laissait inachevé l’examen de
la question qu’elle s’était posée: de
l'élude des langues française et italienne
dans nos ecoles, elle a désiré elle-même
d’être reconvoquée au plutôt pour
compléter , cm quelque manière , son
liavail au moyen de la mise en commun
des expériences que chacun de ses memorés auraienf faites durant l’hiver. Les
régenl.s des écoles de quartier, qui ont
pris une part si active à la dernière ,
sont vivement priés d’assister à celle-ci,
qui aspire à en êire le complément.
Les pasteurs qui en savent les noms et
adresses auront sûrement la bonté, non
seulement de leur donner connaissance
dti lieu et du jour où la réunion aura
lieu, mais de joindre, s’il le faut, leurs
instances aux nôtres pour qu’ils se li ouvent au rendez-vous en aussi grand
nombre que possible, car ainsi les
résolutions de la conférence, si elle
en prend, seront assises sur une plus
large base et apportées sans délai
partout où faire se doit.
Le Président D. Rivoir.
tScDue politique.
Éiatie. — La Chambre des députés
a longuement discuté la loi des incompatibilités parlementaires et l’a adoptée,
grâce à l’arrivée de 40 à 50 députés
du télégraphe, par 170 voix contre 120;
44 voix de majorité. La loi exclut de
la Chambre, entr’aulres, les ministres
du culte sans exception. Gioberti est
mort à temps !
Nous attendons toujours la présentation de questions iniporlanles; la
première sera, croit-on, le projet de
loi provinciale et communale.
Au Sénat a eu lieu l’interpellation
de M. le sénateur Cantelli contre Nicotera qui l’avait accusé d’avoii’ subventionné la Gazzetta d'Italia el taxé de
chambellan de la Duchesse de Parme.
Cantelli n^eul pas de peine à repousser
victorieusement ces deiïx accusations;
et Nicotera, lotit autre au Sénat qu’à
la Chambre, quand il s’élaît porté accusateur de l’ancien ministre, a admis
qu’il a pu se tromper dans ses appréciations per poco accorgimenlo et a
rendu hommqge aux qualités de parfait gentil. homme;de l’honorable C.antelli. Ce dernier satisfait des déclarations du ministre n’a pas demandé un
vote du Sénat; l’incident n’a donc pa.s
eu de suite. Les tribunes qui étaient
remplies se sont vidées.
La loi contre les abus du clergé va
être discutée au Sénat qui en combattra
l’opportunité. Le Ministère a résolu de
la défendre avec force. A propos de
celle loi le Pungolo de Naples passe
en revue la presse dévouée au Vatican
et dit qu’un Pape vraiment chrétien
et une église sincèrement fidèle aux
principes de l’Evangile auraient <lû applaudir au vole, de la Chambre italienne, parceque le christianisme veut
« qu’on donne à César ce qui appartient à César, » et parceque le pape
et l’église doivent vouloir que les prêtres chercliènl uniquemenl le bien spirituel, sans se soucier des misères temporelles.
Allemagne. — Le nombre de.s
émigranis allemands qui se sont rendus
en Amériqué‘s’est élevé en 1876 au
chiffre de plus de 50 mille, 5 mille
de moins qu’en 1875.
Btatm-Wnia. — M. Hayes républicain, a été proclamé, par les deux
Chambres à VVashinglon, président de
l’Union Américaine. 11 ne l’a emporté
que pour une voix sur M. Tilden, candidat des démocrates. M. Hayes a obtenu 185 voix et son compétiteur 184.
QweeUon a'Orient, — Les nouvelles sont à la paix, soit à Constantinople soit à S‘ Pétersbourg. Toutefois
le Gouvernement russe attend, pour
se prononcer définitivement, la réponse
des puissances à la circulaire Gortschakoff; mais il paraît que, pour peu
qu’il obtienne satisfaction, il renonce
à ses projets de guerre. Il faut donc
que la répomse des puissances à. la circulaire du Prince Gorlschakoff soit telle
que la Russie puisse déclarer que son
but est atteint, et que le sort des chrétiens de la Turquie est sérieusement
garanti. Tant que ce but ne sera pas
obtenu, il ne faut pas se flatter que
l’Europe évite les calamités de la
guerre, ni sorte de l’étal d’incertitude,
déjà si nuisible à l’industrie et au
commerce.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Itïipr. Chiantore et Mascarellii