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• V.
année
30 Avril I860
y- lì.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritAhles. eivupeut
vos pensées — ( Philippieiis., IV, 8.)
PRIX d’abORNEHENT : j bureaux d'abonnement ; annonces : 5 cent, la ligne
Italie, a doruicile (wn an Fr. 3 \ Torrr.Fe».mce : Via Maestra, \ ou portion de lijrno.
Suisse.............* ^ < N. 42. (Agensia hibliofjrnfira) ‘ Lettres et envois franco. S* a
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Vn nuynéro separé: 5 cent Ì Fr.ORRNCB : Librerìa EvangC' Î rédai’tion : â Mr. A. Revel
r» numero arriéré : 10 cent. ? lica, via de’Panzani. < Prof. U Torre-Pellif e
SOMMMHE: — Idées claires pour les esprits pou an clair ( 111). — Chronique
pnlilique. — Chronique locale — Corresponâanre. — Annonces.
Idées claires
ptmr les esprits peu au clair.
111.
Dn devoir de vérité. — Objections et réponses.
Comme pour le premier article de cette série (.\. 15 ) ,
nous aurons recours de nouveau à l’emploi .du dialogue ,
car il y a ici des objections auxquelles il importe de répondre avec le plus de clarté possible.
Le Lecteur. Vous êtes parti de l’idée que, dans une société, établissenieut
moral, chacun est tenu de dire ce qu’il pense sur tout ce qui préoccupe
la communauté et lui paraît important. Je n’aime pas cela; je sais bien
où vous voulez eu venir avec votre principe. Du moment où chacun se
croira obligé de dire ce qu’il pense sur les intérêts commuus, ne voyezvous pas qu’il naîtra partout et incessamment des oppositions et des luttes?
Ainsi se manifesteront mille et mille antipathies entre des âmes qui, s’ignorant les unes les autres et s’ignorant elles-mênies, vivaient en paix à
l’ombre de cette double ignorance. Il est téménire à vous d’entrepreudro
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— 130
cette tûche, et vous seriez coupable de désirer le succès de votre entreprise.
L'Auieur Tant pis pour la société qui ne peut subsister devant notre principe ! Entre une telle société et la vérité, le choix ne peut être douteux
pour un homme qui respecte en soi l’image de Dieu. La société cesserait
d’être une institution divine, si elle ne peut subsister que dans le silence
et le mutisme des convictions individuelles.
Le lecteur. Sans doute, une société, telle que vous venez de la dépeindre,
ne serait qu’une erreur et ne pourrait plus être le canal de toute vérité.
Je suis d’accord avec vous sur ce point; 'mais vous ne m’avez pas bien
compris. Je veux dire que vous mettez en danger l’unité. Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister : un état dont les citoyens seraient
partagés en deux camps religieux, lutterait en vain pour conquérir son
unité politique. Que tous au contraire pensent de même, et l’intérêt de l’unité sera sauf.
L’Anieur. Vous invoquez l’intérêt de l’unité, et certes vous le pouvez. Mais
ne rougiriez-vous pas d’avouer que sous ce nom d’unité c’est la mort que
vous demandez '? Oui la mort, voilà le vrai nom de l’unité sans la liberté. Or, dans l’état actuel de notre nature, l’unité vivante ne peut être
que le résultat de la discussion ; et la discussion à son tour suppose la
franche émission de la pensée qui, presque toujours, est une provocation,
un défi, un cri de guerre. Voulez-vous la paix sans la guerre ? Eh bien,
vous l’aurez, mais ce sera la paix sans la vie; vous serez unis, vous
resterez associés, la société subsistera; mais on ne saura plus pourquoi.
Le Lecteur. Nous ne nous entendons guère. Pour vous, qii’est-ce donc
que la société ? Un champ de bataille. Eh bien, moi, je n’ai pas l’humeur belliqueuse, et je me représente la société un peu autrement. Je
raisonne ainsi; les hommes ont les mômes intérêts généraux; ce qui nuit
à l’un ne peut servir l’autre, et réciproquement. Voilà le plus solide fondement de la paix. Nous devons être en un mot une société d’assurance
mutuelle.
L’Auteur. Eh ! mon cher, quand vous aurez fait ce miracle, je vous dirai:
Ce n’est rien. Votre société d’assurance mutuelle n’est pas la société humaine; c’est une société d’animaux intelligents, une fourmilière, un ruche,
un peuple, de castors et non d’hommes. Et la paix que vous aurez obtenue,
ne reposant pas sur le sacrifice de l’intérêt, mais sur’ le culte de l’intérêt,
ne vaut pas la peine que vous avez prise pour l’obtenir.
Le Lecteur. Mes raisonnements, je le vois, ne réussissent guère à vous
entamer. Revenons au fait. — Dans l’observation de votre principe, il n'y
a que combat et déchirement.
l’Auteur Urande erreur ! La division, la guerre peuvent naître, cela n'est
que trop vrai, des fausses lumières de l’esprit et des caprices de l’imagination; mais quand nous pressons le devoir de chercher et de dire la
vérité, ce n’est pas à l’imagination, ee n’est pas à l’ésprit que nous nous
adressons, c’est à la conscience. Or les consciences, livrées à elles-mêmes,
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— 131
iliseiit osseiitiollnincnt la même choso; elles peuvent bien sceller une pensée
fausse, mais cette pensée provient de l’esprit et de ses faiblesses. Ce n’est
pas la conscience ipii divise ; la conscience est un principe d’unité plutét qu’un principe de division. Au lieu de dire au.x hommes : « Taisez-vous »,
elle leur dit: « Parlez, mais par devoir». Mettez donc le devoir à la place
de l’intérêt, et le motif étant changé, tout change, le combat, les combattants et le champ de bataille, — au profit do la paix.
Clxroni(|uc polUique.
Nous résumons en peu de mots le long discours tout hérissé de chilTres
par lequel le comte Cambray Digny a fait à la Chambre, le 20 et 21 courant,
ce que l’on est convenu d’appeler ex|)osé financier.
Le cumul dotousle déficits antérieurs touchait en 1868 au chiffre 313 millions.
A tout 69 il atteindra le chiffre de 614 millions. Le Ministre compte y faire
face par l’émission de bons du trésor pour 300 millions de francs et par un
emprunt de la Banque de 378 millions. L’exercice de la trésorerie est donc
assuré pour cette année.
Le budget préventif de 1870 porte les recettes à 914 millions de francs et
les dépenses à 1 milliard , 30 millions.
Mr Cambray Digny espère bien de l’impôt sur la mouture , et il annonce
la présentation prochaine, d’un projet de loi pour la reforme des impôts directs,
par la formation et réorganisation des cadastres, et la simplification de celui
sur la richesse mobilière.
L’équilibre du budget ( ce fameux parer/gio après leipiel nous soupirons
depuis tant d’années) ne s’établira, d’après les prévisions du Ministre qu’eu
1870. — Quant à l’abolition du cours forcé des billets de la Banque Nationale,
nous ne pourrons l’obtenir qu’après avoir restitué à cette dernière 378 millions
et couvert le déficit jusqu’à la somme de 350 millions ; en tout 728 millions.
Pour arriver à ce résultat, le Ministre propose à l’acceptation de la Chambre
les trois moyens suivants :
1“ Confier la vente des biens ecclésiastiques à la Société chargée de la
vente des biens démaniaux, moyennant une anticipation de 300 millions à
titre de cautionnement.
2“ Uemettre à la Banque nationale et au Banco de Naples l’exercice de la
trésorerie avec la caution de 100 millions.
3“ Kecourir à un emprunt forcé de 320 millions au 6 0]0 payables on 4 ans
depuis 1871 et remboursables dans dix ans à partir du 1881.
D’après ces calculs, le cours forcé pourrait être aboli en 1873.
La police a heureu-sement prévenu tous les désordres qu’une poignée de
Mazziniens se préparaient à susciter, il y a quelques jours, dans la ville de
Milan. Plusieurs arrestations furent également opérées à Florence , Naples et
Ancône, où il semble que bon nombre d’ex-garibaldiens et de reduci dalle
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— 132 —
patrie battaglie avaient aussi reçu le môme ordre venu de Lugano d’oîi te
vieil apôtre blanchi de la République dirigeait le mouvement.
La réception fut récemment faite par le roi de Prusse à l’Association internationale pour les secours aux soldats blessés et les paroles d’encouragement
qu’il lui adressa ont beaucoup contribué à rassurer les amis de la paix constamment troublés par des alarmistes de profession.
Le discours tenu à Peslh par le roi de Hongrie lors de l’ouverture de la Diète
(24 avril), est également propre à dissiper les vaines frayeurs de guerre, trop
facilement insinuées par la presse quotidienne.
On attend à Nice la reine d’Angleterre, dont la santé semble être quelque
peu ébranlée.
(irhrontque locale.
Oollectes <le 1868 pour* los Missions. Voici le tableau
des collectes pour les missions, faites au sein des Eglises Vaudoises pendant l’année 1868.
Rorà........................................... . . Fr. 18 00
S‘ Gei-main..........................................» 41 40
Vülesèche............................................» 19 00
Massel...............................................» 30 03
Pomarel..............................................» 4.5 00
Pramol...............................................» 23 17
M' le pasteur J. P. Tron fRodoretJ.....» 10 00
Ecole du dimanche de Florence, par M' Pons Th. St. . » 13 00
Prali................................................» 18 00
Ângrogne, Paroisse : 57,05. — Société de filage : 10,00. — Ecole
du dimanche : 4,35.......................» 71 40
Prarustin............................................» 21 00
Villar Pellice, 1’ versement: 110, 72. — 2« versement; 83,95 » 194 67
Perrier..............................................»30 00
Orphelinat...........................................»20 00
Jean, Temple : 57, 57. — Ecole du dimanche : 20, 32. —
Chabas; 6, 00. —D. Lantaret: 31, 00 . . » 114 80
La Tour-. Temple, Collège, Chabas; 53, 60. —Ecole de filles;
16, 00. — Société de Couture de S‘® Marguerite ;
50, 00. — Anonyme: 0, 40. — Sou hébdomadaire
(par M™®C. Malan): 50, 00.— M‘‘e Schleicher: 10,00 » 180 0»
Pignerol ............................................» 10 00
Bobi ................................................» 22 20
Turin .......................................» 134 06
, . Total . Fr. 1015 79
5
m
l‘liçiiei'ol. On nous écrit : Je ne me flatte pas de vous donner Id
primeur de la nouvelle qui va faire l'objet de ces ligues. Klle n’en mérite
pas moins une mention, car le fait est sans précédents. Depuis longtemps
déjà, notre frère G. (de Prarustin ) avait l’intention de prêcher en plein
air, sur la place publique; mais il fallait rompre la glace. G’est ce tpie,
nu beau jour, if G. a fait. Ouvrant son Nouveau Testament, et agitant
la main au-dessus de la tète, M"" G. attira l’attention du public qui se
détourna aussitôt de quelques menus spectacles vulgaires pour venir entendre
le nouvel orateur. Ou l’écouta au milieu du silence; aucun cri inconvenant ne se produisit. Tout au plus échangeait-on dans les grou[)es quelques
mots destinés a formuler un jugement. Une fois le discours fini, — il avait
été, bien entendu, prononcé en italien, — la foule s’écoula paisibleinentLes uns disaient: « C’est un associé de Don .\mbrogio »; d’autres; « C’est
uu envoyé du gouvernement»; — quoiqu’il en soit, l’ordre public ne fut
nullement troublé. Ce que nous attribuons en premier lieu à l’absence de
toute controverse religieuse, SD G. s’étant borné à l’exposition pure et simple
de l’Evangile ; mais on en est particulièrement redevable au bon sens et
à l’esprit libéral de la population. M'" G. a renouvelé sa tentative; et toujours il a été écouté avec le même calme, et sans que la tranquillité
publique ait eu à souffrir de cette infraction aux habitudes reçues. — Ue
fait est donc doublement important; comme fait religieux et comme manifestation de l’esprit de tolérance et de liberté. — Croyez-moi votre dévoué
et affectionné etc.
Tiii'lii. ÀrligianelU Valdesi. Nous avons sous les yeux le 9« rapport
sur cette institution, et nous en profitons pour donner à nos lecteurs une
idée de cette œuvre de bienfaisance. — Encouragé p ir des amis, au delà
même de ce qu’il aurait osé espérer, le Comité directeur a augmenté,
cette année, de 3 le nombre des places disponibles. De ces 2:3 places, 21
se trouvaient occupées à la fin de l’année, et les 2 autres étaient à la
veille de l’être. —- Des 20 élèves que l’on comptait au P janvier 1868, 4
ont quitté l’établissement pour entreprendre une nouvelle carrière ou pour
avoir à peu près terminé leur apprentissage, et 2 ont dù être expulsés
en suite d’actes d’indiscipline répétés. Ces vides ont été comblés, et au delà,,
par 7 nouvelles admissions. — Les recettes se sont élevées à fr. 6ü-i2 89,
se répartissant en dons proprement dits (fr 4201 25), pensions ( fr. 1420),
et produit du travail des élèves ( fr. 378 24 ). Les dépenses se sont élevées
à fr. 5746 57; c. à. d. à fr. 532 38 de moins que dans l’exercice 1866,
quoi(}ue les journées de présence aient été , dans ce dernier exercice, beaucoup plus considérables que dans le précédent. Pour rendre la chose plus
sensible, nous dirons que le prix de retient de chaque journée est descendu
de fr. 1,10 à 82 cent, environ ; tout cela sans détriment aucun pour la santé
des élèves, qui a été excellente, mais grâces à l’esprit d’ordre de l’Econome , Mf Bernardi, et de la Ménagère, M“® Staccione. — Sous le rapport
plus spécialement moral, la marche de l’etablissement a semblé au Comité
6
— l:ît —
olFi'ir un sensible progrès. En vue enfin fie .se ]»rocnrer des aides dans
l’accomplissement de sa belle tâche, le Comité s’est adjoint deux auxiliaires
fort précieux dans la personne de le chevalier Barone, colonel en retraite, et de if le chevalier Jervis, conservateur du Musée industriel italien.
— Un tableau nominatif des élèves justifie amplement auprès des lecteurs
l’appellation; Artigianelli Valdesi. Sur 27 élèves, nous comptons 17 vaudois,
dont 7 appartenant à Torre-Pellice, 3 à Angrogue, 2 à S. Giovanni-Pellice,
1 à Envers-Pinache, 1 à Praru.stin, et 1 à Rorà ; les 2 autres sont nés,
l’un de parents vaudois domiciliés à Milan, le second, de parents vaudois
domiciliés à Marseille.
’T'orr*o-r»ollioo. Leçons d’agronomie. Dans sa 6« leçon , du 19 avril,
M‘‘ le Prof. H. Rollier a parlé à de trop rares auditeurs sur le sujet du
labourage. Il a annoncé en même temps la suspension de son cours, jus(|u’à l’automne prochain.
(ffomsfonbance.
Monsieur le Rédacteur,
La Tour-Pelis, le 18 avril 1869,
Le Consistoire de La Tour a laissé passer, sans les relever, bien des attaques
de votre journal ; en présence de l’article du 16 courant, le silence n’est plus
possible.
Pour rétablir les faits dénaturés par votre relation , nous transcrirons tout
d’abord le vote de l’.lssemble elle-même. Après un long examen du point en
litige (la démission des deux anciens), une résolution, proposée par M^ le Modérateur-adjoint, appuyée par deux pasteurs émérites, acceptée parle Consistoire , fut votée à l’unanimité. — En voici la teneur ;
« L’Assemblée regrette que le Consistoire n’ait pas fait le procès verbal, ce
qui a été cause de la démission de deux anciens. Elle exprime le regret que
cette démission ait eu lieu et ait été maintenue pour une telle cause».
C’est ainsi que le corps compétent apprécie l’acte dont votre compte-rendu
méconnaît le vrai caractère et la portée. La résolution votée par l’assemblée
qui avait droit sinon à votre approbation , tout au moins à votre respect, n’a
pas même l’honneur d’une mention, et vous vous borne/ à reproduire vos
assertions et vos impressions personnelles. Comment, avec un tel procédé,
VEcho des Vallées serait-il, en cette occasion, l’écho de la vérité ?
Nous avons un témoignage encore que vous ne récuserez pas ; il jette un
grand jour sur l’acte du Consistoire qui a soulevé une critique aussi injuste
que passionnée. L’un des anciens démissionnaires, loin de le blâmer, l’accepta
d’abord dans trois circonstances différentes. Aussi sa démission fut-elle pour
nous tous une véritable surprise, et lé motif 'allégué nous causa-t-il une vive
peine.
7
13.')
IVautrc's inexactitudes se sont glissées dans votre article. 11 n’est [tas exact
d’atlirmer qu’on ait x'u, dans le court espace d’une année, trois anciens se
retirer volontairement de l’administration. La démission de Mf M. ont lieu le
6 novembre 186“ et celle de JIM. K. et J. le 21 janvier 1869.
On ne saurait assigner à ces deux actes ta même cause , encore moins le
même but. Nous nous arrêtons dans cette tâche pénible et ingrate.
Nous n’avons nulle envie de contester, mais nous avions le devoir de rendre
témoignage à la vérité.
Quant au ton, au langage que vous avez cm pouvoir vous permettre envers le Consi.stoire de La Tour, le public les aura ajipréciés; et nous ne
sommes pas seuls à les déplorer comme contraires à l’Evangile et peu dig.ies
d’un Journal dirigé par un jeune ministre de l’Eglise Vaudoise.
Vous êtes prié, Jf le Rédacteur, de donner une place â la présente réclamation décidée par le vote unanime du Consistoire, etc.
B. .M.vlan Pasteur.
— Voici notre répon.se :
1°) Le Consistoire de La Tour commence par donner le change sur le fond
du débat. Le point en litiçie n’était pas la démission dos deux anciens, mais
la cause de cette démission, telle iju’elle est exprimée dans leur lettre du 24
janvier. —Voici un corps (|ui, chose extraordinaire, se trouve un certain jour
réuni dans la totalité de ses membres, et qui par une votation en bonne et
duc forme, prend une mesure à la majorité de 7 voix sur 10. \ deux jours do
là, ce corps, nouvellement convoqué pour Vapplication de la mesure susdite,
mais ne .se trouvant plus au complet, se permet de modifiera son gré ce
qu’il a arrêté en principe (nous soiilignous à des.sein ce terme , dont le Consistoire lui-même a fait usage dans son rapport). Là dessus, deux anciens,
«jugeant inutile de faire partie d’un corps» qui ne sait pas respecter .ses
propres décisions, se retirent du Consistoire. E.st-ce assez clair? Et viendrat-on nous opposer de nouveaux démentis ?
2") Du 24 janvier au 11 avril, le Consistoire a gardé le silence; puis il a
laissé éclater sa colère, longtemps contenue, dans r.Vssemblée du 11 avril ; lui
qui affecte maintenant de trouver mauvais le ton et le langage do notre
article, il s’est déchaîné alors contre les honorables anciens démissionnaires
avec une violence inouïe. Non seulement il demandait qu’on blâmât leur démission comme un acte de légèreté et d'irréflexion, mais il les a accusés publiquement de s’être comportés envers lui d’une manière indigne, d’une façon
brutale, et, en termes plus grossiers encore, d’avoir voulu lui donner un coup
de pied. C’est ce môme Consistoire qui vient aujourd’hui nous prêcher la dignité du langage !
3“) Peut-être nos lecteurs auront-ils de la difflculté à comprendre le sens du
vote de l’assemblée paroissiale du 11 avril. — Qu’est-ce que ce procès-verbal
qui n'a pas été fait', ce qui pourtant est la cause de tout le mal ? — Il s’agit
ici de la séance où le Consisioire, réuni au complet, votait le principe qui, à
deux jours de là, ne dex'ait plus être un principe. On aurait dû, selon l’usage
8
- 136
et selon le règlemeat, en dresser procès-verbal au livre des délibérations. Au
lieu de cela, on haussa les épaules et l’on prononça, de manière à être distinctement entendu, ces paroles: «Tout ceci n’est pas encore fini>-. Ces mots
ont été rappelés au sein de l’assemblée paroissiale ; chercha-t-on à les expli(juer, à en atténuer la portée? En aucune façon; on trouva plus commode
de les nier ouvertement, et de les repré.senter comme une invention mensoi.gère. On s’est mis en quatre pour donner publiquement une entorse à la vérité; et l’on vient aujourd’hui nous prêcher le respect de la vérité !!
4") On nous rappelle ensuite au respect du « corps compétent » et do « son
appréciation de l’acte». Eh bien, nous regrettons de devoir le dire, cette
appréciation ne pèche pas seulement par son obscurité, mais elle pèche en ce
(pi’elle porte à faux; les anciens démissionnaires n’ont pas motive leur retraite par l’absence d’un procès verbal. Sans doute, il y a lieu de regretter,
avec l’assemblée (jue ce procès-verbal n’ait pas été fait; mais ce n’est point là
qu’est la vraie cause de la démission , et ce que nous en avons dit suflira à
eu fournir la preuve. .Au reste la compétence de l’assemblée paroissiale ne saurait détruire la nôtre; la compétence du journaliste qui conçoit la publicité
comme un devoir n’est pas sujette au rabais.
même. — Il fallait s’en tenir à ce dernier point de vue. Or comment s’y est-on
pris pour justitier cet acte arbitraire? On a osé parler d’une inspiration d’en
lumt, d’une Ulnmination de la grâce ditine , d’une permission octroyée par le
bon Dieu, au moment même où l’on était pris en flagrant délit de mensonge !
Nous avons appelé cela une « indigne profanation du nom de Dieu » et nous
n’avons pas à nous en dédire.
6>’) Le calendrier à la main, le Consistoire nous prouve que nous avons fait
une erreur de calcul et qu’au lieu de « douze mois », nous aurions dé dire :
« (piatorze mois et demi ». L’erreur est grave assurément; et nous nous empressons de la rectifier. Donc, en quatorze mois et demi, le Consistoire s’est
vu abandonné de 3 anciens et d’un diacre. On peut ajouter à cette liste la démission d’un autre diacre, survenue peu de temps auparavant; le total n’en
sera (pie plus respectable. Or pourquoi ces démissions, s’il ne règne pas dans
le Consistoire une influence dissolvante ?
■A notre tour « nous nous arrêtons dans cette tâche pénible et ingrate ». —
Ou dira peut-être que nous avons tort de nous occuper aussi longtemps de
questions d’un intérêt local ; nous ne sommes pas de cet avis. Notre, feuille ^
qu’on se le dise bien , est une feuille locale ; tout ce qui intéresse la société
civile et la société religieuse au sein de nos Vallées ; tout ce qui les touche
au point de vue matériel, et au point de vue spirituel, est et doit être, notre
domaine. En morale surtout, il n’y a pas d’infiniment petits.
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sur la poste.
ERRATA: (N.lfi) Paj?« 127. ligne 24, d'en haut, au lieu de • présidence électorale,» lise«, «présidence».
Fage 128, Îij^e 14, d’en haut, au lieu de « les objets », lises : * oes objets ».
î*igQorol, J. Chîaxtore Impr.
Â. Reviîl Géraat.