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14 Mai 1920
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PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
PRIX D’ABONNEMENT:
Conformément au Decreto Reale dn 22 Avril concernant
l'augmentation du prix dra journaux Par an Pour 6 mois
Vallées Vaudoises ...................E. 8,— 5.—
Italie (en dehors des Vallées) et Colonies • lo,— 6,—
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commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, )
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SOMMAIRE: Avis — Méditation — Ephémérides vaudoises — La maison sans
soleil — Chronique vaudoise — Chronique politique. _________________________
AV IS.
La Fête de Chant des Chorales aura lieu,
D. V., Dimanche 16 courant, à 3 heures de
Vaprès-midi, à La Tour {Maison Vaudoise).
Le p ublic est chaleureusement invité à y assister, moyennant la légère contribution deL. 0,50.
La Fête de Chant pour les Ecoles du Dimanche du Val P élis est fixée pour Jeudi 20
courant, à 10 heures du matin, dans le temple
de La Tour.
Les Pasteurs des Paroisses intéressées sont
priés de communiquer cet avis à leurs Eglises.
Pour la Commission du Chant Sacré'.
Eue. Revel, Président.
MÉDITATION.
En quoi nous devrions désirer de
ressembler à Barabbas.
Je désire que toi, ô lecteur, et moi, nous
arrivions à ressembler a Barabbas... mais
dans une seule chose.
Nous connaissons très peu l’histoire de ce
malfaiteur: une seule chose nous résulte
clairement : c’est que sa vie fut sauvée par la
mort de Jésus; mais cette chose nous suffit,
car elle est d’une grande importance. Barabbas était condamné a mort ; il le méritait: c’était un voleur, un assassin et qui
sait combien d’autres mauvaises choses encore. Un jour, il apprend avec une profonde
émotion que Pilate a fait quelque chose
d’horrible, mais qui pour lui représente un
rayon d’espoir. Au lieu de mourir lui, Barabbas, qui est chargé de crimes, il se peut
qu’un autre soit appelé à mourir, un certain
Jésus de Nazareth. Celui qui se trouve sur
le bord de l’abîme s’accroche même à une
touffe d’herbe et certainement Barabbas
dut, au premier abord, sentir que son âme
se remplissait d’espoir; mais en y repensant
il aura certainement aussi secoué la tête
a?vec angoisse, en disant: « C’est une folie, il
ne sera jamais possible qu’un juste meure
pour moi, qui suis un si grand mâlfaiteur ».
Et pourtant il en arriva vraiment ainsi. Le
juste mourut et le malfaiteur fut sauvé. La
mort de Jésus fut la vie de Barabbas.
*
* *
L’histoire ne sous raconte rien de plus à
l’égard de Barabbas, mais notre imagination peut bien le suivre dans le reste de sa
vie. Retourna-t-il à ses anciens crimes? Il
se peut, mais'il est probable que non; la
terrible expérience par laquelle il était passé
devait l’avoir fait rentrer en lui-même. Peutêtre devint-il un homme d’ordre, peut-être
un honnête homme et, qui le sait, peut-être
même un chrétien.
Quoi qu’il en soit, j’aime à me le représenter bien des années après, quand il était
devenu vieux. Et je le vois, assis au coin
du feu, en train de raconter à ses fils et à ses
petits-fils, comme les vieillards le font sou
vent, les évènements de sa jeunesse. Il leur
aura raconté, avec beaucoup de prudence
certainement, et d’une manière générale,
la vie de péché qu’il avait vécue dans sa jeunesse: puis, avec un frémissement de l’âme,
il leur aura montré dans quel état se trouvait son esprit lorsque, étant tombé dans les
mains de Pilate, il était sur le point d’expier ses horribles fautes par la mort. Enfin,
la voix brisée par l’émotion, les larmes aux
yeux, le cœur palpitant, il aura ajouté: «Il
arriva alors une chose merveilleuse dont le
souvenir me remplit encore aujourd’hui
d’émotion jusqu’au fond de l’âme: un certain Jésus, un innocent, un juste, fut mis
à mort à ma place, à ma place, vous comprenez? et moi je fus délivré; je devins ce
que je n’avais jamais été, un homme honnête et libre de lui-même. La mort de
Jésus fut mon salut et ma vie ! ».
*
* *
Voilà, cher lecteur, le seul point dans lequel je voudrais que toi et moi nous ressemblions à Barabbas. Peut-être (ne te fâche
pas ! ) lui ressemblons-nous dans d’autres ,
choses encore; mais dans celle-ci, il est
nécessaire que nous lui ressemblions: nous
avons été sauvés par Jésus, par la mort de
Jésus.
Mais je veux que tu observes encore une
chose: Je crois que Barabbas ait été, parmi
ceux qui ont été sauvés par Jésus, celui qui
en a eu une persuasion plus complète, une
impression plus vive. Nous disons en général: J’ai été sauvé par Jésus — tandis que
pour Barabbas il s’agissait là d’une chose
positive, individuelle, réelle. Il savait, il sentait, il voyait qu’il avait été sauvé par la
mort de Jésus. Il pouvait dire à ses parents:
«Si Jésus n’avait pas donné sa vie à ma
place, à cette heure je serais dans mon tombeau depuis longtemps, et ne serais pas ici
en train de causer avec vous ».
C’est ainsi que je voudrais que nous sentions tous notre salut par Jésus. Il ne suffit
pas de chanter en théorie:
Jésus est mon Sauveur,
il faut que nous le sentions réellement, profondément, pratiquement.
Je voudrais que dans cette seule chose
nous ressemblions à Barabbas.
Giuseppe Banchetti.
ephemerides vaudoises.
Le dernier assaut à la Balsille.
14 Mai 1690.
La veille avait été une journée terrible.
Fusils, couleuvrines, fauconneaux avaient
lancé une grêle de coups sur les Vaudois.
Deux cânons, qui n’avaient pas cessé de tirer
sur le Château, en avaient presque démoli
la simple muraille sèche. On avait été forcé
d’abandonner le poste le plus élevé, le Bric
de l’Autin, au pied du Pelvou. Feuquières
avait déclaré que, si les Vaudois ne se rendaient pas avant que le canon eût tonné, il
n’y aurait plus de quartier. Il avait reçu
cette fière et noble réponse: « N étant pas
« sujets de France, nous ne pouvons traiter
« avec aucun de vos Messieurs. Et étant dans
« les héritages de nos pères, nous espérons
« avec l’aide du Dieu des Armées, d’y vivre
« et d’y moujrir, quand nous ne resterions
« que dix. Si votre canon tire, nos rochers
« n’en seront pas épouvantés et nous les en« tendrons tirer ».
Le 14 Mai, de grand matin, les canons,
qui avaient été hisses a grand peine sur le
flanc droit du vallon de Gunivert, commencèrent à vomir des boulets, pesant chacun
de 14 à 15 livres, tels qu’on en voit plusieurs
au Musée Vaudois. Avant midi, 114 volées
de canon avaient été tirées, ouvrant de
grandes brèches dans les retranchements des
Quatre Dents. Alors commença l’assaut,
donné de trois côtés avec toute la fougue
française: par le bois du Cio da’ Mian, par
les prés de Gunivert, et, au centre, par la
porte du Château. La mousqueterie, tirant
toute ensemble, faisait retentir les parois
des rochers de milliers de coups à la fois, que
les Vaudois abrités derrière leurs remparts
< naturels, essuyèrent sans aucune perte. Les
assauts concentriques les obligèrent cependant à abandonner graduellement leurs dixsept lignes de retranchements. Mais ils ne
la firent qu’à la dernière extrémité, occupant ainsi tout le reste du jour. Il leur restait le Chenal la Brune, couloir rapide entre
deux parois de rochers, où s’élevaient leurs
dernières cabanes. Pour s’y retirer, ils durent contourner une des Quatre Dents, en
vue d’une redoute ennemie; mais un brouillard opportun couvrit leur passage.
Entassés au nombre de 361, au haut de
ce couloir vertigineux, entourés d’un cercle
de feux, qui marquaient la ligne des bivouacs
ennemis, ils n’avaient à attendre que sang
et feu de l’ennemi qui épiait fièvreusement
les premières lueurs de l’aube pour achever
son œuvre d’extermination. Sûr de son fait,
Feuquières avait déjà expédié un courrier
à Paris pour informer le Grand Roi qu’il tenait les derniers Vaudois entre ses mains.
Mais Dieu protégeait ceux-ci, et cette nuit,
qui devait s’achever pour eux au milieu d’affreux supplices, cachait au contraire la merveilleuse délivrance que racontent nos historiens. J •
La maison sans soleil.
Il y avait, au centre de notre village, une
grande maison qui ne voyait jamais les
rayons du soleil ; elle avait été bâtie au milieu d’autres édifices qui avaient l’air de la
suffoquer et de la priver du don le plus précieux de la nature, la lumière.
Cette maison n’était jamais égayée par
ces expositions de draps et de linges qui,
dans les journées de blanchissage paraissaient tour à tour sur les galeries de chacune
de nos maisons; on ne voyait jamais, pendant l’hiver, les vieillards assis devant sa
porte, en train de se chauffer au soleil, ni
réussisait-on à découvrir sur le devant de ses
fenêtres, ces vases de géraniums et d’œillets
qui formaient l’orgueil des ménagères du
village.
Par une malheureuse coïncidence, ce
n’était pas seulement les murailles de le
maison qui ne voyaient jamais le soleil: la
famille qui l’habitait ne connaissait pas non
^plus la joie et la paix qui représentent le
soleil de l’âme humaine. Et tous parlaient
de la maison de Etienne de l’oulo (i) avec
un sentiment de tristesse et un serrement
de cœur, parce que, quoique dans chacune
de nos maisons il y eût des difficultés et des
désagréments, on n’aurait pourtant pas pu
trouver dans aucunes d’elles un milieu aussi
triste et mélancolique.
Etienne, le chef de la famille, âgé d’à peu
près 45 ans, était une victime de l’avarice
et de la soif de l’argent. Rien ne lui suffisait;
quand il avait déjà 5 vaches à l’écurie, il
n’était tranquille jusqu’à ce qu’il ne pût en
avoir 6; et quoique les champs qu’il possédait fussent déjà trop nombreux pour lui
qui était presque seul dans la famille à les
travailler, il ne cessait un moment de vendre, acheter èt changer. Avec un tel système il ne pouvait jamais avoir un moment
de repos ; le premier au printemps à faire le
foin, il était toujours le dernier à semer ses
champs l’automne; il n’y avait pas de jour
dans la bonne saison, qui ne le trouva debout
à l’aube, tandis que le soir, quand les ombres de la nuit tombaient sur notre vallon
et les dernières femmes descendaient des
châlets avec leurs seaux de lait, elles entendaient encore le son de sa faux ou de sa*”
pioche, quoique elles ne réussissent plus à
le voir.
La manie de s’enrichir l’avait heureusement préservé du vice de la boisson, auquel
un des habitants de notre village, Georges,
s’était adonné ^.et cette même manie le préservait des dépenses inutiles, auxquelles
Emile, le blond, se laissait aller trop souvent, à tel point qu’on l’avait vu arriver
une fois du marché avec un éventail à la
main, dont il avait l’intention de faire cadeau à sa femme, et qui souleva l’ilarité de
tout le village, parce que nous pensions tous
et très justement, que l’air de la montagne
était pleinement suffisant à éventer nos
daines.
D’autre part, cette manie de s’enrichir
poussait souvent Etienne à des actes qui lui
avaient enlevé la sympathie des habitants
du village. Quoique il ne cessât, par exemple,
d’acheter de nouveaux prés et de nouveaux
champs, il semblait oublier complètement
qu’il devait depuis longtemps de l’argent à
Barba Daniel et à Bartlîélemi des Ormeaux;
on l’avait même entendu dire que, puisque
cet argent lui avait été prêté sans lui demander un reçu régulier, il se sentait parfaitement autorisé à ne pas le rendre. Il n’y a
donc pas à s’étonner que quand nous le rencontrions nous lui adressions simplement un
(i) Marmite de terre dans laquelle on dit
qu’anciennement nos montagnards cachaient
leur argent.
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court bonjour sans jamais entrer en conversation avec lui. Même notre excellent ancien
Jean Pierre, qui avait souvent discuté avec
lui et l’avait même supplié ed renoncer à
cette horrible manie qui le rendait son
esclave, avait dû reconnaître qu’ü était parfaitement inutile de chercher à le persuader.
Bien des personnes m’ont assuré que
Etienne avait vraiment une oulo (d’où son
surnom) dans laquelle il aurait caché son
argent. Non, je puis le dire avec assurance
puisque je le sais, il n’en était rien. Etienne
avait au contraire un dépôt chez nne banque de la petite ville voisine et il descendait
de temps en temps, pour l’augmenter avec
de nouvelles sommes. Je découvris cela une
fois que, par hasard, je me trouvai avec lui
au guichet de cette banque.
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Etienne avait une famillette qui n’avait
pas l’air d’être bien plus heureuse que lui:
sa femme, après avoir travaillé rudement
pendant sa jeunesse, avait été saisie par une
forme très douloureuse de rhumatismes qui
la clouait pour une grande partie de l’année
dans son lit ou bien dans un fauteuil près
de la fenêtre. Après avoir été arrachée par
la maladie à son activité dévorante, elle
n’avait pas accepté l’épreuve avec soumission, en tournant son cœur à Dieu, mais setrouvait dans un état de continuelle irritation et ne faisait que se plaindre et tout et
de tous; quelques femmes qui avaient pitié
d’elle, continuaient à la visiter en écoutant
patiemment ses plaintes, mais je pense
qu’elles avaient toutes la même impression
que Madeleine des Chênes m’exprimait
une fois : « On va chez elle par compassion,
mais c’est vraiment bien lourd de l’écouter
jusqu’au bout ».
Elle avait trois enfants, des pauvres enfants qui avaient grandi entre la dureté d’un
père qui les arrachait au sommeil avant
l’aube pour les pousser au travail, et l’égoïsme d’une mère qui ne savait penser à autre
chose qu’à ses maux et à ses malheurs; ils
avaient de petites mines fatiguées; leurs
corps fluets et maigres nageaient dans les
grands habits de serge ; nous les rencontrions parfois tous les trois ensemble qui
s’aidaient à traîner quelque énorme fagot
de bois, ou tandis que, assis le long de la
route, et se tenant par la main, ils pleuraient
parce que leur hotte de pommes de terre
leur avait cassé le dos. Mais lorsqu’ils
voyaient venir quelqu’un ils essuyaient bien
vite leurs larmes et reprenaient leur mine
humble et douce de pauvres créatures de
douleur qui n’avaient jamais eu le bonheur
de connaître les saintes et pures affections
de la famille.
Les deux plus grands allaient à l’école du
chef-lieu pendant l’hiver et le pins petit se
rendait à l’école du village dont Marthe,
notre veuve de guerre, était la maîtresse;
mais il y allait à peine deux ou trois jours
par semaine; c’est qu’un jour ils devaient
rester à la maison pour aider leur père à nettoyer le blé et un antre jours ils devaient
couper du bois ou cueillir de la litière et
quand Esther, la plus grande retournait de
l’école, elle n’avait pas même le temps d’entrer chez elle que la voix de sa mère commençait à lui donner des ordres et à lui faire des
reproches.
Pauvre maison sans soleil ! Qniconqne ne
la connaissait pas de près aurait peut-être
imaginé, en entendant parler de l’argent accumulé par Etienne, que cette maison était
un temple de travail, de joie et de prospérité. Nous qui la connaissions, nous pensions
souvent en la regardent aux paroles de Salomon :
Celui qui se confie en ses richesses tombera,
Mais les justes verdiront comme le feuillage.
que les poids trop lourds que l’on avait mis
sur ses épaules pendant son enfance avaient
arrêté son développement. Elle avait une
petite mine bonne et douce et deux grands
yeux pensifs, dans lesquels semblait se réfléter l’image de sa triste jeunesse. Esther
avait la charge de la maison, de sa maman et
de ses petits frères; souvent aussi elle était
appelée par son père pour l’aider dans les
travaux les plus lourds ; mais elle ne se plaignait pas; on aurait dit qu’elle était résignée à, ce qu’elle considérait comme son
pénible devoir.
A peine avait elle appris à lire et à écrire
pendant qu’elle allait si irrégulièrement à
l’école du chef-lieu ; elle avait aussi fréquenté
le cours de catéchisme pour se préparer à
l’admission à l’église, mais elle y allait quand
son père le lui permettait — très peu, donc
— et était généralement accompagnée à son
départ par ces paroles : « Va, va, sinon demain j’aurai ici le pasteur pour me gronder; ce n’est certes pas lui qui t’enseignera
avec son catéchisme à coudre et à sarcler le
blé ».
Esther courait avec son petit livre dans
la main à la leçon. Elle aimait la grande
école remplie de jeunes filles et la voix du
pasteur qui lui parlait des choses de Dieu,
qui annonçait à leurs jeunes cœurs la nouvelle du salut et leur expliquait l’éternelle
valeur de la croix. Il était si différent ce milieu, ce celui de sa maison où l’on ne parlait
que de manger et travailler et où le nom de
Dieu n’était jamais prononcé. Et Esther
cherchait à porter dans sa maison et dans
sa vie de tous les jours un écho des leçons
qu’elle recevait. Elle se servait des paroles
les plus douces pour répondre à sa mère,
montrait envers son père une tendresse, qu’il
ne comprenait peut-être même pas, tâchait
d’être une bonne petite maman pour ses
deux frères et lorsqu’elle rencontrait quelqu’un dans les rues du village elle saluait
en souriant avec sa belle voix claire qui
ressemblait à celle d’une alouette volant
vers l’azur du ciel.
Quand il y avait quelque malade au village, Esther était toujours la première à le
savoir et elle s’empressait d’aller prendre
de ses nouvelles et serrait dans ses petites
mains fraîches la main de nos vieillards. On
aurait dit que la pauvre fillette de la maison
sans soleil, portait avec elle tous les parfums, la beauté, la joie, les notes vibrantes
et chaudes du printemps. J’ai vu souvent
Barbe Elie tandis qu’il la regardait et hôchait la tête avec émotion à la pensée du
courage et de la grandeur de sa petite amie.
Nous faisions dans le village tout ce que
nous pouvions pour elle et pour ses frères;
nous remplissions ses poches de châtaignes
rôties pendant l’hiver et souvent une femme
lui allongeait en cachette un morceau d’étoffe
ou de dentelle; chaque Dimanche matin
l’ancien, au moment de se rendre au culte,
venait demander à Etienne qu’il l’envoya
aussi, mais toujours sa demande se heurtait
à la dureté de cet homme pour qui aller à
l’église était bon seulement pour les paresseux n’ayant rien à faire. .
Je demandais un jour à l’ancien si Etienne'
avait toujours été ainsi et il me répondit:
Non, quand il était jeune, tout en travaillant
de bonne envie, il ne sacrifiât pas sa vie au
gain; mais un peu à la fois le démon de
l’avarice l’a saisi, il a cédé, et malheureusement il a aussi entraîné dans le gouffre sa
femme qui était une bonne et chère jeune
fille. Ah, Jésus avait bien raison — ajoutait
notre ancien — quand il disait : « Gardez-vous
de l’avarice ». Le dieu de l’or est la plus
affreuse divinité que l’on puisse servir.
*
* *
*
* *
Esther, qui avait pourtant déjà i6 ans,
était restée petite et fluette. On aurait dit
Pâques s’approchait et l’on devait ce
jour-là accueillir dans l’église, par le rite de
la confirmation, les jeunes gens et les jeunes
filles qui avaient fini le cours de catéchisme
et qui auraient été approuvés par le Consistoirqi; La denfière fois que le Pasteur se
trouva avec, seg catéchumènes, il leur recommanda de bi^ repasser leurs leçons et en
sortant, il posa la main sur l’épaule de
Esther, en l’exortant d’une manière particulière à bien se préparer « puisque, dit-il,
vous n’avez malheiureusement pas pu fréquenter régulièrement cet hiver ». Esther
leva les yeux vers le Pasteur et comprit qu’il
n’y avait aucun reproche dans ses paroles
puisqu’il connaissait très bien ses difficultés.
Le jour, dans lequel le Consistoire devait
examiner les élèves, arriva. Ces hommes qui
représentaient la piété et l’autorité spirituelle de notre paroisse s’assirent dans l’école
autonr du pupitre du régent qni était occupé par le Pasteur. L’un après l’autre les
jeunes gens et les jeunes filles vinrent, les
uns saisis par la crainte, les autres gauches
par timidité, d’autres encore sur le point de
fondre en larmes. Ils savaient bien que les
anciens et le Pasteur étaient très bien disposés à leur égard, mais ils éprouvaient en
même temps un peu de remords en pensant
qu’ils auraient pu se préparer mieux qu’ils
ne l’avaient fait. Dans son ensemble l’examen fut bon. Il y eut seulement un gros
garçon, aux cheveux roux, qui commit une
faute formidable, en attribuant les livres
des Psaumes à Moïse; une jeune fille aussi
n’avait pas l’air d’être bien sûre à propos du
baptême, s’il avait été institué par Jésus ou
par St-Paul; on leur conseilla naturellement
de se présenter de nouveau l’année suivante.
C’était le Pasteur qui dirigeait l’examen,
mais les anciens demandaient aussi des explications aux catéchumènes, pour se rendre
compte s’ils avaient des convictions personnelles et s’ils éprouvaient un vrai désir de
servir le Seigneur. Esther entra une des dernières; petite, timide, elle s’arrêta en présence des anciens, les mains tombantes le
long du corps et le regard triste et suppliant.
Le Pasteur dit à haute voix en s’adressant
aux anciens: — Cette jeune fille n’a pas pu
fréquenter régulièrement les leçons. — Mais
il ajouta : — Cela non pas par sa faute. Puis
il demanda à Esther de dire ce qu’elle savait au sujet de la Prière.
Esther répondit en parlant de la prière
qui nous a été enseignée par J ésus_, du devoir
de nous adresser à Dieu en toute occasion
et de la réponse qu’il donne, à nos prières,
selon Sa sagesse et pour notre vrai bien.
Le Pasteur lui posa quelques autres questions à propos de la justification et de l’Eglise
mais la jeune fille ne sut répondre que très
vaguement, à tel point que quelques anciens
commencèrent à hôcher la tête d’une manière peu encourageante. Le Pasteur, qui
faisait ce qu’il pouvait pour l’aider et la diriger, lui demanda encore quelque chose sur
la Providence, mais, soit que l’émotion la
gagnât, soit qu’elle ne se souvînt pas de cette
leçon, elle ne répondit pas. Le Pasteur regarda alors les anciens comme pour leur demander ce qu’il devait faire; à ce moment,
on entendit la voix profonde de notre ancien
qui demandait: Esther, dis-moi, as-tu accepté Jésus pour ton Maître?
La jeune fille répondit sans hésiter: Oui,
J ésus m’a dit : « Venez à moi, vous tous qui
êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai ». Je suis venue à Lui et II m’a soulagée.
Il y eut un moment de silence, après cette
réponse, puis le Pasteur lui dit: Esther, tu
peux te retirer, nous t’acceptons.
Quelques instants après, l’examen était
fini et le Pasteur au milieu de ses anciens,
se levait pour prononcer la prière. Il demanda à Dieu de bénir ces jeunes gens qui
se préparaient à témoigner de leur foi devant
l’Eglise, et de leur donner la force d’être
toujours fidèles à leurs promesses. Puis il
ajouta: « Nous te prions d’une manière particulière pour cette jeune fille qui a été appelée à passer si tôt par la vallée de l’épreuve,
qui a connu dans sa jeunesse le poids et la
fatigue de la vie. Donne-nous, Seigneur, à
tous, l’expjérience personnelle et vivante de
Tou salut, que Tu as donné à cette sœur
et donne à nous tous, ô Dieu, une foi simple
et pure comme la siqnne.
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Après quelques jours, nous eûmes la cérémonie solennelle de la réception des catéchumènes ; ils étaient tous assis dans les premiers bancs de l’église, les jeunes gens à
gauche, les jeunes filles à droite; ils avaient
tous leurs plus beaux habits; même Esther
avait une robe neuve et son père était à
l’église. Après le sermon, le Pasteur adressa
aux catéchumènes des paroles suggestives
et riches d’exhortations, puis il lut les promesses qu’ils étaient appelés à faire à Dien
et à l’Eglise en leur demandant: N’est-ce
pas cela que vous promettez? — Ils répondirent tous: Oui.
Il descendit ensuite de la chaire et donna
à chacun, avec la Bible, la main d’association, au nom du Seigneur. Et il demanda à
Dieu de les bénir dans les heures de tristesse
et dans les heures de joie, dans la lutte et
dans le repos.
Puis, tous sortirent de l’église dans la
gloire de cette magnifique matinée de printemps.
*
* *
Ce même soir, après qu’Esther eut aidé
sa mère à se coucher elle s’assit à la table de
la cuisine en tenant dans ses mains la Bible
dont le Pasteur lui avait fait cadeau le matin. Elle la regardait de tous les côtés et la
retournait dans ses mains, heureuse et souriante.
Etienne était assis dans un coin, et la regardait sans faire semblant; deux fois ses
lèvres eurent un mouvement ; peut-être voulait-il parler, demander à sa fille de lui lire
une page, comme son père lui avait demandé de le faire dans une pareille occasion
bien des années auparavant... mais il ne
prononça pas une parole.
Plus tard Esther se leva, vint s’asseoir
près de lui, lui fit une caresse sur la joue,
lui parla du culte du matin, lui fit admirer
le Livre, mais il se tut encore.
Ils se séparèrent pour la nuit, Esther avec
le cœur rempli d’une divine joie qui lui faisait oublier ses soucis et ses difficultés,
Etienne triste et accablé par le poids de sa
maison sans soleil. D. Bosio.
CHRONIQUE VAUDOISE.
Angrogne. Samedi dernier, un nombreux
public remplissait l’école de St-Laurent pour
assister à la Soirée de bienfaisance organisée
par nôtre Chorale et suivait avec intérêt le
déroulement du programme, soulignant par
de vifs applaudissements chaque numéro.
Nos jeunes artistes ont fait de leur mieux,
, soit dans les chœurs comme dans les monologues et comédies, et nous pouvons di#
que cette soirée a été une des mieux réussies :
ce dont nous félicitons notre Chorale.
La soirée sera répétée, D. V., Samedi 15
cour., avec le même programme, que voici:
I. Chœur: Tu che nostre rie catene... — 2.
Poésie: Elle a son brevet supérieur — 3. Dialogue: La blanchisseuse de dentelles — 4.
Chœur: Il Rimpatrio — 5. Monologue: Atié,
Krakmol — 6. Comédie: L’indeciso — 7.
Chœur: Recueillement — 8. Monologue: Le
nez — 9. Comédie : Le testament —10. Chœur :
Patria ! — ii. Monologue: 'L soldà di 40 di
— 12. Dialogue: Les quatre prunes — 13.
Chœur: Le chasseur de chamois.
— L’assemblée électorale de notre Eglise
a élu. Dimanche dernier, ses députés à la
Conférence de District dans les personnes de
MM. Antoine Bertalot, instituteur, Paul Benech et Jean Long, ancien.
M. Bertalot représentera aussi notre Eglise
au prochain Synode.
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3
La Toor.-^^ Le Seigneur a enlevé, cette
semaine, à une vie de souffrances, notre soeur
Adèle Benech, née à .IgleSias, et fille de M.
Barth. Benech qui s’est établi dernièrement
au milieu de nous. Elle s’est endormie dans
les bras du Père Céleste, à l’âge de 42 ans.-^-^
— Le i.r Mai nous avons eu le mariage de
J. B. Arnoulet avec Marguerite Geymet de
Tour. Nos bons vœux aux époux.
— Dimanche l’assemblée d’église, à l’issue du service, a nommé les représentants
de l’église à la Conférence de District et au
Synode. Ont été élus: M. le pasteur Selli,
M. A. Coïsson, missionnaire, et M. Rémy
Ricca.
— Que de bonnes initiatives nos dames
savent prendre ! Voilà l’Orphelinat de La
Tour qui souffre de cette maladie qui s’appelle anémie financière; on nous dit même
que c’est une de nos œuvres vaudoises qui
souffre davantage en cet instant. Un groupe
de deux ou trois dames prend l’initiative
d’une délicieuse soirée, ayant pour but de
recueillir des fonds pour l’insfitution. Nos
jeunes filles et nos jeunes gens sont trop
heureux de les seconder et égayèrent Samedi
passé le public avec leurs chants et la récitation de Cendrillon. Un bravo à tous et pas
de noms pour ne pas en oublier quelqu’un.
— Dimanche prochain, un culte avec SteCène se tiendra dans l’ancienne église des
Coppiers.
— Distribution de prix. Aujourd’hui, Vendredi, à 2 h. pom., dans l’Aula Magna du Collège, aura lieu la distribution des prix accordés par le Ministère d’Agriculture aux
femmes des militaires qui se sont distinguées
dans les travaux agricoles pendant la guerre.
Il y en a une cinquantaine appartenant
aux sept Communes du Mandement.
Nous invitons cordialement toutes les personnes qui le peuvent à y intervenir.
La modeste cérémonie sera présidée par
M. le prof. Bonacini, directeur de la Cattedra
Ambulante d'AgricoUura de Pignerol.
Livourne. Le deuxième fils de notre pasteur de Livourne, M. Franco Muston, vient
d’épouser M.lle Antoinette Prosch, de Tarvisio. Nos meilleurs vœux de bonheur aux
époux et à leurs familles.
PraU. L’on avait pensé de murer sur la
façade de notre édifice scolaire des Guigous
une a lapide » portant les noms de nos soldats morts en guerre. Mais les Pralius unanimément et les « reduci » les tous premiers,
ont décidé d’élever au contraire un beau monument qur la place des Guigous, près de
l’endroit où va aboutir la nouvelle grande
route. Ce monument élevé à la mémoire de
nos héros morts pour la patrie, honorera
en même temps notre cher pays. Une somme
de 1202 francs a déjà été recueillie et nous
espérons arriver à 1500 seulement dans la
paroisse. Nous renouvelons encore notre appel pressant à tous les Pralins établis à
l’Etranger à vouloir contribuer généreusement. Les dons peuvent être envoyés au
Pasteur de la paroisse.
Le Comité nommé est composé de MM. :
H. Pascal, pasteur, président-caissier; Em.
Grill, prof., vice-président; Barth. Perron,
Rostan Jean, Guigou René, Grill Louis, Richard Louis, Grill Edmond et Pascal Jean
Henri.
— Dimanche 18 Avril dernier, l’Union
Chrétienne de Jeunes Filles organisa une
petite fête en l’honneur de M.lle Amandine
Viglielmo, actuellement maîtresse au Perrier, mais qui fut pendant 16 ans sa présidente dévouée. La presque totalité des Unionistes et quelques ex-Unionistes accoururent,
malgré le mauvais temps, pour saluer celle
qui consacra la meilleure partie de sa vie et
de ses forces à leur instruction et à leur éducation. Après un culte tenu par le Pasteur,
invité pour la circonstance, et quelques magnifiques cantiques. Madame Pascal, pré^
sidente actuelle de l’Union, offrit à M.lle Vi
glielmo au nom de toute l’Union, une magnifique horloge et lui exprima en même temps
les sentiments d’affection et de reconnaissance qui remplissaient tous les cœurs. M.lle
Viglielmo, profondément touchée, remercia
M.me Pascal et toutes les Unionistes pour
cette marque d’affection qu’on venait de lui
donner et dit sa joie de trouver l’Union de
Prali active et prospère.
La gentille petite fête laissa en toutes les
présentes la meilleur souvenir.
Rorà. Le 25 Avril dernier, les étudiants
Coïsson et Costabel de la Société Missionnaire Pra del Torno nous ont apporté leur
message apprécié, au culte du matin. Une
bonne petite collecte leur a témoigné la reconnaissance de l’auditoire.
— Lundi, 3 Mai, a eu lieu la promenade de
nos Ecoles du Dimanche. Nous regrettons
que le temps un peu sombre ait retenu plusieurs enfants chez eux; mais nous regrettons bien plus encore qne plusieuts parents
n’aient pas compris leur devoir. Cependant
un bon groupe de garçons et de fillettes, guidés par le Pasteur, le syndic M. Tourn, M.lle
I. Rivoir et une volée de gentilles monitrices,
ont gravi lestement le Col de Pian Prà et se
trouvaient à 10 heures au Villar, où M. Tourn
leur faisait servir un rafraîchissement. A ii
heures, toute la troupe jouissait de l’hospitalité de M. Massel, dans la belle école de
Bobi. A 2 heures, visite au monument de
Sibaud. Après une courte allocution du Pasteurs, les enfants chantent : « Debout, soldats du Christ ». Après un thé offert par
M.me Massel aux monitrices, on reprend la
marche du retour à travers les sentiers ombragés de l’Envers. Belle journée, dont nous
garderons un excellent souvenir.
Saint-Germain. Notre modeste fête du
chant qui a eu lieu dans le temple Jeudi
dernier, a fort bien réussi. Environ deux
cents enfants des écoles du Dimanche de
Pignerol, Pramol, Prarustin, St-Second et
St-Germain y ont pris part sous la présidence
de M. H. Jahier, régent de St-Barthélemi,
membre de la Commission du chant sacré.
Le programme alterné des chants des enfants et des allocutions de MM. Jahier,
Comba, Marauda, Fontana, a occupé un
temps qui a semblé court à tout le monde.
Le vénérable prof. Bosio a terminé par la
prière.
Les cantiques indiqués par la Commission
du chant, ont été chantés avec entrain et
avec ensemble, ce qui est assez difficile lorsqu’on n’a eu aucun exercice en commun.
Chaque école a aussi chanté à part deux cantiques. Nous avons tous admiré l’harmonie
et la parfaite cadence avec lesquelles l’école
de Pramol a chanté à 3 voix, sous l’habile
direction de son régent, M. E. Long. Les
autres écoles qui n’avaient pas la prétention
de se mesurer avec les chanteurs pramollins,
ont démontré qu’on peut obtenir de bons
résultats lorsqu’on s’applique avec persévérance.
La magnifique journée a permis de faire
la dînette sous les châtaigniers de M. l’ancien Monnet aux Chabrands. Après dîner
les jeux ont occupé quelques heures. Nos
amis de Pramol nous ont fait l’agréable surprise de les interrompre deux ou trois fois
pour chanter de fort jolis chants que tous
ont écouté avec plaisir et qu’on a naturellement applaudi.
Mais l’heure du retour à la maison et de
la séparation arrive, et la gaie réunion prend
ainsi fin laissant après elle un sentiment de
joie et de satisfaction.
— Les mariages se suivent grand train;
La nièce de notre pasteur de Bobi, M.lle
Amélie Bertalot, s’est mariée avec M. Eugenio
Moro, de Trieste, et M.lle Jenny Long, de la
Combine, avec M. Emile Martinat, fils du
maire d’Envers Portes.
Puissiez-vous être heureux, chers époux,
et puisse votre amour être sanctifié toujours par la présence du Seigneur.
Dimanche passé nous avons eu
l’ensevelissement de J. Pierre Long, du
Taillaré d’Envers Portes, décédé à l’âge de
54 ans. Nos sentiments de vive chrétienne
sympathie à la famille éprouvée.
Saint—Jean. L’Union Chrétienne de Jeunes Filles a eu dernièrement sa petite venteloterie habituelle, en faveur de l’Asile des
Vieillards de la paroisse. Chaque unioniste
engagée à fournir deux objets, destinés à
cette vente, a travaillé avec intérêt et le
résultat : a été satisfaisant. La somme de
400 francs a été versée au caissier de l’Asile
et 50 francs ont été donnés au Refuge Charles-Albert.
L’œuvre des Missions a aussi une grande
place dans l’Union. Une séance par mois lui
est spécialement consacrée et, outre le sou
missionnaire auquel quelques Unionistes
souscrivent, une contribution régulière est
envoyée pour l’entretien d’une jeune Zambézienne. Les malades sont aussi l’objet de
la sollicitude des Unionistes, qui vont les encourager par leurs bonnes visites et réjouir
leur cœur par le chant de beaux cantiques.
Que Dieu bénisse abondamment cette
Union, les personnes qui la dirigent avec
tant d’amour, depuis plusieurs années et
puisse le bon esprit qui y règne s’y maintenir
toujours. L. Gaediol.
Cannes. Nous apj)renons le mariage de
M.lle Isoline Rivoire, de La Tour, avec M.
Alois Ruedi, célébré à la mairie de Cannes et
ensuite, à l’église protestante de cette ville,
par M. le pasteur Bonnefon.
Genève. La Semaine Religieuse publie un
compte-rendu très sympathique d’une conférence donnée par le représentant de l’Eglise
Vandoise, M. L. Rostagno, à Genève. En
voici quelques phrases:
« Le sympathique coiiférencier et, ne l’oublions pas, collecteur de l’Eglise Vaudoise
du Piémont, nous fait en ce moment sa quinzième visite annuelle. Par suite d’une indisposition passagère, il n’a pu donner le Dimanche 18 Avril sa conférence sur l’œuvre
accomplie par son Eglise à la fin de la grande
guerre. Il l’a donnée le Jeudi 22, devant un
auditoire décidément trop peu nombreux,
car les faits qu’il a racontés étaient très
intéressants et très encourageants.
NOUVELLES RELIGIEUSES.
Suisse. Un projet de loi présenté au Grand
Conseil de la ville de Bâle propose que dorénavant l’enseignement religieux ne soit plus
donné dans les écoles de la commune par
les instituteurs, mais que l’on accorde aux
Communautés religieuses, dans la tabelle
des leçons, un nombre d’heures suffisant
pour leur permettre d’organiser leur enseignement religieux. Les socialistes demandent, de leur côté, d’être autorisés à user
des locaux scolaires pour des leçons de morale indépendante où ils pourraient se livrer à leur propagande philosophique.
France. M. le pasteur Wilfred Monod,
de l’Eglise de l’Oratoire, a dû demander un
congé d’un an, à cause de l’état de sa santé.
Il conservera son tour de prédication, mais
pour le reste, il sera suppléé par M. le pasteur P. Fargues.
— Au moment d’accepter la présidence
de l’Œuvre des Cercles catholiques d’ouvriers, pour y continuer l’œuvre du comte
Albert de Mun, le général de Castelnau avait
sollicité du Souverain Pontife une bénédiction particulière pour les cercles, par l’intermédiaire du Cardinal Vannutelli, leur
protecteur.
Sa Sainteté a daigné faire transmettre
cette bénédiction dans la dépêche suivante
du cardinal :
Heureux apprendre excellent choix, remercie
Votre Excellence de son acceptation; félicite
cercles, souhaite progrès croissants, envoie bénédiction du Saint-Père.
Cardinal Vannutelli.
Chronique politique.
Le 6 courant, le député et ex-ministre
Leonida Bissolati est mort. Il était un des
fondateurs du Parti Socialiste en Italie et
avait souffert, il y a 20 ans, la prison pour
ses idées politiques. Plus tard, il ne se sentit
pas de suivre le parti dans son attitude d’aujourd’hui favorable à la révolution et à la
violence et fonda le Parti Réformiste ayant
pour but de travailler au bien du peuple,
en faisant accepter un peu à la fois ces améliorations et ces changements sociaux qu’il
considère nécessaires. Bissolati était un caractère honnête et noble qui ne craignait pas
de dire ouvertement ce qu’il peiisait. Il
s’était attiré, l’année dernière, les foudres
des nationalistes en proposant une solution
du problème adriatique qui leur semblait
trop généreuse envers les Croates et qui,
l’était moins en réalité de celle qu’on sera
probablement obligé d’accepter.
— A propos de l’Adriatique, les délégués du Royaume Yougo-SIavc sont arrivés à Pallanza pour traiter avec notre ministre Scialoja et tâcher d’arriver à une entente. A côté du ministre Trumbic il y a
l’ex-Président du Conseil Serbe M. Pasic et
bon nombre d’autres personnes. Si ces délégués et les nôtres réussiront à signer un concordat, tontes les puissances alliées l’accepteront immédiatement et ça marquera la
fin de cette période d’agitations fiumane et
adriatiques qui a déjà duré trop longuement.
Nous apprenons au dernier moment que
la conférence a été renvoyée à cause des démissions de notre Ministère.
— Les employés des Postes et Télégraphes
ont eu recours, dans plusieurs villes, à un
nouveau système de grève, la grève blanche. Ils se rendent à leur bureau, mais au
lieu de travailler, ils restent là les bras croisés.
Il paraît toutefois que quelques-uns savent
aussi se servir de leurs bras pour empêcher
à ceux qui voudraient travailler de le faire,
et c’est à la smtè de ces incidents que le ministre Alessîo a pris la décision de dénoncer
aux Tribunaux tous les employés qui troubleront et empêcheront de quelconque manière le service.
— Une nouvelle révolution a éclaté
dans le Mexique. Le président Carranza a
dû s’enfuir et la capitale a été occupée par
les insurgés. Au nombre de ces derniers se
trouve Villa.
— Il y a actuellement à Rome 72 cardinaux et évêques, et 72 sénateurs et députés
français et plus de 10.000 pèlerins qui sont
venus pour la Canonisation de Jeanne
d’Arc. Parmi les noms de personnages en
vue, nous lisons celui du général de Castelnau.
— A la Chambre, après avoir examiné la
situation de l’Italie concernant ses relations
avec l’étranger, on a commencé une discussion bien plus importante sur les conditions
du pays et les méthodes du Gouvernement.
Si MM. les députés sont presque tous favorables à la ligne d’action de M. Nitti pour
ce qui regarde la paix et les bonnes relations
avec les autres peuples d’Europe, une bonne
partie du Parlement est très contraire à sa
manière de considérer les problèmes de l’intérieur. Mercredi le Gouvernement a été
battu par 192 voix contre 112 et est démissionnaire. D. B.
Nous apprenons que quelqjdcs « hirondelles »
qui reçoivent L’Echo sont déjà retournées chez
elles pour l’été. Nous les prions de bien vouloir
nous le faire savoir, pour éviter que nous continuions à envoyer L’Echo à leur ancienne
adresse.
Avec le i.r Juillet nous suspendrons l’envoi
de L’Echo à toutes les « hirondelles », sauf
à celles qui nous écriront avant cette date en
nous priant de continuer à le leur envoyer.
D. Bosio, Rédacteur-Responsable.
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consueta praticità aggiunge il vantaggio di permettere al possessore le
operazioni di deposito e di rimborso presso tutte le filiali della Banca sparse
in Italia. In tal modo il cliente di una qualsiasi delle filiali della Banca è
contemporaneamente cliente di tutte, e presso ognuna di esse può liberamente fare le occorrenti operazioni senza alcuna noiosa formalità. Col
libretto circolare della Banca Italiana di Sconto è possibile prelevare e
depositare in qualsiasi città, le somme che occorrono o che risultano
disponibili. Questo Libretto costituisce inoltre un’assoluta novità nel
campo bancario.
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a rafforzare i bulbi piliferi ed agevolare cosi lo sviluppo e la
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con sistema speciale e con materie di primissima
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del sistema capillare. Essa è un liquido rinfrescante a
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la caduta pretnatura. Essa ha dato risultati immediali e soddisfacentissimi anche quando la .<l|j
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Tutti coloro che hanno i capelli sani e
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