1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italie . , . . .
Tous Jeâ paya ds l'Uniun
dâ poste ... «
Amérique , . . >
On s’ikbonne :
Pour Vintérieur ahtx iMM. Un
pasleiirs et les libraires de
Torre Pellice.
Pour PA'iWi^i'tflnrau fiureaud*Administration.
N. 48
20 Octobre 1888
Un on plijaieura nuniétos séparés, demandé.^ avant.]b li*
rape ÎO cent, ehaonn. \
A nnmiüea : 25 centimes par iiene-.
1,03 se font par
lélCre rcoom«lundie ou par
mandats sur le Bureau de Î'erosa Argentina.
¡Pour la RÉDACTION s'adreeseï
ainsi : A la Direciion du Témoin^
romaretto (Pinerolo) Italie,
lll’our PADMINISTRATION adresserainsi; A rAdmiuistration du
ï'émoin, Pomaretto (PiaerolûJ
Italie.
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voua me aerei iàmoinè. Actks !, S.
SuiuuJM la uépiifl avec îa charité. Ktrji. iv, 15
ï^oiii maire*
26 Octobre. Encore l’IIospicc des Catéchumènes. — Les Vaudois de Calabre. —
Lettre à mon prochain. — M. le Professeur
Albert Malan. — Nos hôpitaux. — Nouvelles
Religieuses.
Octolbro
ENCORE
L'HOSriCE DES CATECHUEENES
Vous avez cru,comme moi, cher
lecteur, que cette maison, j’allais
dire ce repaire, de triste mémoire,
avait enfin cessé de figurer parmi
les établissements dont est passablement riche notre bonne ville
de Pigoerol. Il est vrai que personne n’en parle; on dirait que
même les gens qui s’y intéressent
encore, comme aux temps d’autrefois, ont un peu honte de produire ce nom en public. Quant à
ceux 'qui vivent des rentes ■ de
cette fondation ils se gardent bien
de s’en vanter. Car elle a des rentes
cette maison, rentes fixes, rentes
éventuelles, comme les deux mille
francs qu’elle reçoit des généreux
.Saints Maurice et Lazare. Quant
aux rentes anciennes, si les vaudois qui ont été brutalement chas-:. :•
sés de Pinaehe et, dépouillés dei4-t
leurs biens, ou obligés de les
vendre à vil prix, pouvaient revenir et faire valoir leurs droits
devant un tribunal honnête, il y a
plus d’une œuvre, soi-disant, pie
qui, avec l’hospice de Pignerol
verraient leur budget singulièrement aminci. 11 y avait pourtant
une espèce d’honnêteté à faire
servir à la conversion de leurs
enfants les biens confisqués, aux
l^^diques vaudois. C’était d'ailleurs , à leurs yeux, une œuvre
plus méritoire que celle de la conversion de milliers de payens.
Quand je parle de conversion des
enfants vaudois, ou même de leurs
parents, je me garde bien . de
prendre ce mot dans son sens biblique, car si j’ai connu un certain nombre de ces nialheureux,
2
.338..
je puis dire devant Dieu que je
n’en ai pas trouvé un seul qui
eût appris à cette école la droiture, l’honnêteté, la chasteté, et
moins encore l’amour de Dieu et
de sa parole.
Il y avait donc k Pignerol une
maison dans laquelle on attirait
autrefois, dans laquelle on attire
encore, quoique avec beaucoup
de circonspection , les jeunes gens
des Vaîlées, où on les entretient
dans une prudente solitude^ les
instruisant des éléments du catholicisme, et d’où ils ne sortent
qu'après avoir fait leur abjuration.
“ Mais, comme il semblait aux
hommes libéraux, quoique catholiques de profession , qu’un pareil
établissement n’était plus de notre
temps et qu’il jurait avec l'esprit
nouveau, l'égalité devant la loi,
.T la liberté de conscience et de
pulte et le respect de chacun pour
les convictions de ses concitoyens,
à la presque unanimité et à deux
reprises, le Conseil Communal de
la ville et le Conseil Provincial,
avaient délibéré la suppression
de l’Hospice des Catéchumènes et
rapplication de sejs revenus à
quelques oeuvres pies de la Commune ou de la Province.
Les Vaudois ont naturellement
applaudi à cette délibération toutâ-fait spontanée et sur laquelle ils
n’avaient pu avoir eux-mêmes la
moindre influence. Ce n’est pas
que cette institution pût leur faire
encore beaucoup de mal, rnême
il est juste de dire que, plus d’une
fois, elle leur avait rendu de
vrais services en les délivrant de
certains vaurien-s des deux sexes,
dont ils auraient eu de la peine
à se débarrasser autrement. Mais
ce n’en était pas moins une menace et une provocation constante.
En se félicitant eux-mêmes, ils
félicitaient tout aussi cordialement
les hommes éclairés et généreux
qui s’étaient donné la tâche de
faire disparaître de leur ville et
de la province ce monument de
l’intolérance et du despotisme clérical.'
On a supposé, à tort je crois,
que tel de ces hommes que l’on
avait été surpris de voir donner
leur assentiment à la mesure proposée, savaient d’avance qu’elle
n’aboutirait pas et connaissaient
l’obstacle qui la repousserait. Je
répugne vivement à prêter à quelqu’un des administrateurs de la
ville de Pignerol, ou de la Province un calcul aussi malhonnête
et une conduite aussi jésuitique,
et je veux croire qu’ils ont été
aussi surpris que les Vaudois euxmêmes , lorsqu’ils ont vu leur délibération repoussée par le Conseil
d’État, le tuteur suprême de tout
le monde. Le principe sur lequel,
â ce que l’on m’a dit, le Conseil
d’État a fondé sa décision , ou son
préavis , faisant loi pour le ministère, est celui du respect absolu
de la volonté des donateurs ou
des fondateurs. J’avoue bien que,
au premier abord, ce principe est
en effet respectable et que,.dans
certaines matières, il a droit au
respect le plus absolu, mais non
pas en tout temps ni pour toute.s
choses. Lorsqu’on a décrété et
que tous les Pouvoirs de l’Etat
ont sanctionné l'incameramenio des
3
.330-^
biens ecclésiastiques, il me semble
que la volonté de milliers, même
de dixaines ou de centaines de
donateurs a été très ouvertement
méconnue, et jl suppose que les
protestations ^'auront pas manqué. Le salut de l'Etat étant la
Iqi suprême, on a laissé protester
et on est allé de l’avant dans
l’exécution de la mesure révtluiionnaire que l’on s’était vu contraint d’adopter. Que le Gouvernement eût bé.soin d’argent et qu’il
en prît là où on l'avait accumulé
pendant une quinzaine de siècles,
et bien au delà du nécessaire,
c’était dans l'intérêt de la nation
entière, et elle a applaudi. Mais
ce qu’il y avait de plus important
c’était que d'immenses richesses,
reparties d’ailleurs d’une manière
scandaleusement inégale, fussent
laissées à la disposition d'un clergé
qui, sauf de trop rares exceptions,
s’était montré l’adversaire acharné
des institutions libérales.
Si dans cette circonstance, il
n’a été tenu aucun compte de la
volonté des donateurs, il me semble qu’il y avait lieu de ne pas
être si sjcrupuleux lor,squ’il s'agissait de celle des persécuteurs, des
bourreaux peut-être, des Vaudois.
A ce propos je me rappelle ce
qui m'a été raconté, il y a une
vingtaine d’années, au sujet de la
bâtisse d’un temple Vaudois au
Périer’(si je fais quelque erreur
ayez la bonté de me corriger).
On avait commencé, au Périer
même, à protester contre cette
profanation , et à soutenir que les
Vaudois n’avaient nul besoin de
es temple (ce qui n’empêche pas
qu'il ne se remplisse tous les di
manches); on avait continué à
Pignerol, puis à Turin. Avec une
persévérauce digne d’une plus
noble cause, les ennemis séculaires
des Vaudois et de l’Evangile,
avaient su prendre le devant dans
tous les bureaux, et comme malgré le malheur des temps dont
ils se plaignaient hautement, ils
avaient encore un pouvoir extrême
(après 16 ans de constitution) ,
toutes les autorités et à tous les
degrés avaient été gagnées par eux.
Restait le Conseil d'État, et comme
le dossier de cette interminable
question avait été remis à un
homme éprouvé pour son libéralisme (Mélégari), il était permis
d'espérer un préavis favorable auquel le Ministère n’aurait probablement pas voulu s’opposer. —
Mais si les Vaudois espéraient,
l’adversaire craignait, et tout à
coup l’on apprend que l’un des
présidents du Conseil d’État, avait
pris pour lui l’examen de ce doa^
sier. Ce président était connu,
et dès lors il n’y avait plus rien
de bon à attendre. Le recours fut
en effet repoussé.
Je me suis dit que peut-être
quelque influence pareille a été
en jeu dans la question de l'Hospice des Catéchumènes, et que
la complaisance a pu faire pencher la balance d’un côté plutôt
que d’un d'autre, et donner un
poids excessif à un argument qui
n’est pas dénué de force. Nous
continuerons donc à jouir de la
vue de ce bâtiment dans lequel
nous savons que l’on travaille à
faire de mauvais vaudois de pires
catholiques. Si cela leur plait, je
n'ai rien à dire. y.
4
''«lAA AAj^A/VAAAAAAìV'AI* I
VT.ftA r.A A "lA ■> rt I
I "AA AA AA •WiAAA#V»AAJ'tAArvXAAAAi\iA
Les Yaadois de Calabre
fVoir k N. ^¡¡J.
Les registres paroissiaux aciuel-*
lemenl exislani commencent en 1612
et conliennenL des Mofincri (Moulinié,
Mouljneri, puis Motineri) des Èlotiastieri ou Monasteri. Un prêtre qui
porte le nom de Monastieri raconte
à grands traits les massacres do ses
ancêtres, et ajoute en parlant des
persécuteurs :
— ToitiM?* ! coum i soun isld gram I
L’un des 'Mônaslifir, que nous avons
il Angrogne ne s’exprimerait pas autrement à l’heure qu’il est pour dire
les mêmes choses.
M. Pons — Angrogtiin lui aussi —
lut aux personnes assemblées le chapitre HL de [’Evangile selon<$. Jean
et l’un de.s assistants dit, en parlant
de la Bible, que noire évangéliste
tenait en main:
— L’è lou libre de nasini gent.
Près de la se trouve une vieille
église abandonnée que les liabitanls
,paplsle.s appellent VImrimcolaieUa, et
leurs concitoyens descendants des
\audois appellent la Ghieisa di nosli.
^i*i;vE!le est bâtie sur un Saret (colline)
-'^.Momme celle du Serre d’Angrogne,
^vôt porte une inscription en partie
effacée dont on lit encore ce qui suit :
Congre..........ca ¿507
Faudrait-il lire, peut-être:
Congregazione Evangelica i507 ?
Tout le laisserait croire; même la
date.
Non loin de là, on vous montre un
canal en vous disant que le sang
vaudpis y a coulé autrefois en descendant jusqu’à un endroit appelé Ca
dar sang.
Là on trouve des Bastia, des Bonnelto, des Gugliehnelti, des Bessom,
des Comba, des Mondone, des Codino,
des Stomie (Stale ?) des Conino, etc.,
en tout 1248, la plupart des quels
sont vaudois d’origine.
On peut dire que dans la province
de Cosenza il y a de 6 à 7000. peçr
sonnés, qui descendent des vaudois
des Calabres et qui sont, à ce litre,^
os de nos os et chair de notre chair'
Lellre û mon prucbaiii
Ils sont tombés bien bas après avoir
été contraints p,ar la force des armes
et par la violence de la persécution
à faire adhésion, — au moins d’une
manière extérieurCj — à la religion
papiste. Toutes fois il n’y a jafnai.s
eu, et il n’y a pa#encore, une fusion
complète entre l’élfenent vaudois et
l’élément papiste; eticore à présent
les mariages mixtes .sont extrêmement
rares, les hommes ne se confessent
pas et la confession répugne tellement
aux femmes et aux filles, que l’uqp
d’elles disait qu’elle préférait une
purge à la confession. C’était touchant
que d’entendre «ne vieille femme, tille
de Vaudois de Calabre, demander à
un vaudois d’Angrogne et dans le
langage des Vallées VaudoÎses;
— Perche cite rtosla gent n'han
ahandona?
E. Bonnet, past.
Comme vous habitant de ce monde,
depuis quelque peu de temps seulement
(car que sont nos années), comme
vous aussi je vais le quitter bientôt.
Nos jours sont comptés ; ils sont rapides, et ribtre vie se précipite comme
une ravine d’eau ver.s son terme.
C’est donc bientôt qu’il sera dit de
vous et de moi ce que nous disons
aujourd’hui de ceux que le sépulcre
engloutit journellement. Oui, dans
quelques ans, seulement quelques
ans, on ne nous verra plus et on
n’entendra plus notre voix sur la
terre. — Le monde continuera son
cours; les villes seront peuplées; les
campagnes se cultiveront, chacun aura
ses affaires, ses interêls, ses plaisirs,
ses agitations; et nous ne serons plus
comptés au milieu de toutes ces choses ; nous aurons cessé de les connaître.
niais où serons-nous allés? ô mon
•Prochain ! Que ceitfr courte question
est solennelle! Où sera notre âme dans
peu de temps? — Dans l’éternité,
repondez-vous. Au delà du temps, au
delà de ce monde, dans la durée
infinie qui vient après celle-ci.— Oui,
5
^341.™
dans l’éternité; mais dans laquelle?
Car celle élernitéj dit Dieu, csi^^i
lumière ou ténèbres, ou vie ou nîp’l.'
Dans ^laquelle des deux sera not|*e::
âme? .vj/ ^ H
Pour moi, mon Pgill^aiu, je doP
vous dire en sinc^w, que je sais
que mon âme sera dans réterniléde
vie et de lumière; cl c’est|paixeque
je possède ce bonheur que je vous en
parlerai, afin que si vous ne l’avez
pas, vous puissiez connaîii'c où il
se irouveSetll’y chercher; et que si
vous en jouissez aussi, vous rendiez
grâce avec moi à ce bon Dieu et Père,
qui nous l’a donné par sa miséricorde.
D’abord, sachez,^qu'ii n’y a pas
longtemps, j'étais à cet égard dans
une assez grande indifl'érence. Je m’inquiétais peu de l’état final de mon
âme et de tout mon être; et je vivais
parcoqu’il me fidlait vivre, sans trop
savoir pourquoi, si ce n’était pour
satisfaire mes penchants et mes goûts.
Celte insouciance fil place à quelques inquiétudes. La mort de mes
contemporains, de mes proches, de
mes parents, me cria de penser à la
mienini>,' et ma conscience prononça
plus d'une fois à mon oreille, et d’une
voix haute et distincte, les mots imposants de péclié et de jugement de
Dieu.
Alors je commençai secrètement
l’examen de ma conduite. Je n’en
parlais à personne; mais je m’en
occupais souvent, à la promenade,
chez moi, au milieu de mon travail,
la nuit dans mes insomnies; et je dus
voir enfin, que si Dieu me jugeait
selon sa Loi, qui m’était bien connue,
je ne pouvais en aucune manière subsister devant Lui.
Non pas que je fus.se un homme
déréglé ou méchant. Non, mon Prochain, je vous assure, que si Je
parlais de ma conduite vis-â-vis de
mes semblable.s, je pourrais dire avec
droiture, que j’éiais uïihomme intègre,
et que mes mœurs étaient simples et'
honnêtes.
Mais tout juste et honnête que
j'étais aux yeux du monde, devant
Dieu j’étais un pécheur; car ce n’est
ni aux gestes ni aux belles paroles
i,jD¡eu regarde, mais c’est au cœur;
cœur était loin, bien loin
vé^,^pur.
¿^^^^irirouvai. en rexaminant, heaumauvais désirs et de passions
'terrestres cl coupables, et surtout de
l’idolâtrie, puisque je reconnus que
j’aimais piu.sieurs choses, cl d’abord
moi-même, plus que l’Elernel.
Celle, découverte m’humilia et me
convainquit de mon état de condamnation devant la loi de Dieu. Ma bouche
fut fermée, et je ne pus m’excuser
en aucune manière; car celle loi
m’ordonnait d’aimer Dieu de tout
mon cœur, de toute mon âme, de
tou le ma force et de toute ma pensée,
et autant que je pouvais aimer; et je
ne pus qu’avouer et confesser que
j’avais aimé et que j’aimais la créature
plus que le Créateur.
Je ms donc réduit au silence, ayant
dans le cœur la conviction, que si
je paraissais devant Dieu ,, avec ma
justice humaine, je serais copdaipHé
et perdu, ~ Et telle est
position, mon Prochain; car
pensç pas, que tout honnête et intègre
que vous "puissieK être, »vous ayez
aimé et que vous aimiez Dieu'de|toqle
la puissance de votre âme. • ' . ■
Et si vous n’avez pas été intègre?
Si vous avez été, et que vous soyez
encore ou ivrogne, ou adultère, ou
avare, ou interesse et aride, ou jaloux,
ou haineux et vindicatif, ou inlémpér.inl, ou pare.sseiix, on médisant,
on irréligieux, quelle ne doit pas être
votre convietio’n, que si vous par.aissez
dans cet état au jugement de Dieu,
vous serez confus et repoussé du séjour
de la lumière dans celui des ténèbres!
Quant a moi, je le compris et le
crus sincèrement.' Oui, dès que j’eus
vu clairement qucj’élais aussi pécheur,
je crus ce que Dieu dit du péché,
savoir que son salaire est la mort,
la malédiction, les ténèbres du dehors.
Je ne contestai donc point avec Dieu;
je n’essayai pas de secouer la tête
^t de dire; «Gelà ne sera pas; ce
des craintes puériles; qu’ai-je à
nrinquiélcr et à me troubler? Dieu
ne sera pas si sévère». Je*ne parlai
point ainsi; mais je m’humiliai fran
^ -,
6
n.fWViSi/SA.'''»'' /''M
cheraent et je me mis à lire aUe<|pvement la Parole de Dieu, »
d’y chercher comment je p^jjps-'
échapper à ce terrible et jasie'^|%emenl.
(La fin au prochain numéro).
fl. le Professenr Alkrl flalan
Nous savons, par expérience, combien il est douloureux de ne pas avoir
la consolation, d’assister nos bienarmés à leur dernier moment. Si nous
avions été auprès de leur chevet,
pour leur dire: au revoir là-haut,
les soutenir de noire affection, les
recommander à Celui qui ne nous
laisse pas seuls dans la traversée de
la vallée sombre, la séparation nous
aurait été moins pénible.
C’est pour cela, que nous comprenous tout ce qu'il y a de triste dans
l’épreuve qui a frappé la famille de
'ère M. le professeur Etienne
Maian, dont le lils Albert a été rappelé
dè ce monde, samedi dernier à 8 h.
du soir, à Davos (Engadina), où il
s’était rendu depuis quelques mois,
dans l’espoir que l’air vif et sec de la
montagne aurait profilé à sa santé si
longuement éprouvée.
Sans que rien fit prévoir un dénouement si soudain, puisque vingtquatre heures après que notre jeune
ami avait cessé de vivre, sa famille
recevait encore des lettres où il lui
annonçait qiife son état était encourageant, il a été emporté par une
crise de très courte durée.
Monsieur Albert Malan avait achevé
ses éludes, d’une manière brillante,
au Collège vaudois de La Tour, en
1869. Doué d’nire intelligence rare,
mais déjà faible de santé, H se rendit,
quelque temps après, à Naples pour
y étudier les mathématiques. 11 fut
obligé de suspendre ses études uft-ii^
versitaires, et en 1873 il obtint^ à
la suite d’un concours, uneplaepic
professeur à notre Collège.
Quatre* ans de professorat éprouvyîrcnl si fortement sa santé, toujours
débile, qu’après un congé dedix-liuil
jwtûis, notre frère dut se retirer.
‘tSi le repos, les précautions, le
lifangement d’air, les soins tendrc.s
&t assidus de-Jtoule une famille, d’une
%èrc, avaieîi^u restaurer les forces
et vaincre nné’''maladie opiniâtre,
notre ami aurait été épargné, car
tout cela lui a été prodigué pendant
ces sept- dernières années.
Avons-nous besoin de dire, en terminant ces lignes, que les nombreux
amis chrétiens de la famille de M. le
professeur E. Malan, prennent une
vive part à l’épreuve qui l’a frappée !
Mais notre .'¡ympalliie, très-vive et
très-sincère, lie serait que peu de
chose, sans le secours du Seigneur,
et les consolations célestes, que noms
demandons à Dieu pour nos frères.
.1. P. P.
Nos HOpUaox
Comme nos lecteurs n’oiil pas tous
le privilège de lire l’intéressant rapport
que présente chaqiie année au Synode
laCommission desliôpilanxVils seront,
sans doute, bien aises d’avoir sous
les yeux au moins' un résumé de ce
qu’il contient.
Les trente-trois lits do nos deux
hôpitaux ont été occupés, en 188:i,
par non moins de 307 malades, dont
187 à La Tour et 120 au Pomarcl.
C’est le 15 pour 1000 de la population
vaudoise ! — Ces 307 malades ont
passé ensemble à rhôpilal 9530 journées. On a donc fait, pendant l’année,
un travail équivalent à celui d’une
famille qui aurait un malade à soigner
pendant vingt-sir. ans consécutifs. -Chacun des malades a passé à rhôpilal
une moyenne de trente et un jour;
U ce qui accuse un mouvement- ans.i^i
rapide qu’on peut raisonnablement le
désirer ».
Le chiffre des morts (15) ne représente guère que le 5 pour cent des
malades. Encore faut-il observer que
8 personnes sont mortes dans la première semaine, ce qui revient à dire
7
343.
JVU V WVV'/W»'WWWV«ir«V A<WV liVWVW'-'J '
U w’w>\Aj%/v'V-'V »«
fju’eUes étaient arrivées à l’hépital
dans un étal bien grave.
Abstracliou faite de onze malades
plus ou moins étrangei’s aux quinze
paroisses des Vallées, le reste s’est
partagé à peu près également entre
les quatre paroisses (La Tour, Villar,
Pornaret et Villesèche) qui ont envoyé
plus de trente malades chacune, et
toutes les autres ensemble. Les paroisses de Rora, d’Angrogne, dePrarustin, de St. Germain et de PéricrManeille ont envoyé de 16 à 22 malades
chacune. Les six autres n’ont pas
dépassé le nombre de dix: celle de
Boni ne figure même que pour un
seul.
Chaque malade a coûté en moyenne
à l’hôpital une somme de cent francs,'
logement compris. La dépense pour
cliaque journée de malade s’est élevée
à fr. 2,72. La moitié .environ des
dépenses est absorbée par le ménage
qui comprend « tout ce qui se mange
cl se boit, tout ce qu’on brûle tant
à la lampe qu’aux poêle.s cl au foyer».
Le gros des réparations a été, celte
année, exécuté à l’hôpila! de Pornaret
qui va se rouvrir bientôt, après quelques mois de suspension, mieux fourni
et plus joli qu’atiparavant.
Voilà pour la partie matérielle. Mais
la Commission a bien raison de dire
que notre ambition va plus loin que
les soins a donner au corps. Aussi
n’a-t-on pas négligé de pourvoir aux
besoins spirituels de ceux qui venaient
chercher la guérison de leurs maux
corporels.*En dehors de ce qui se
fait chaque jour par tes trois directrices de nos Etablissements, nos
malades ont eu chaque semaine des
cultes, présidés par des personnes
qui s’intéressent à eux. On enseigne
même aux plus jeunes des chants,
on prépare un arbre de Noël qui apporte d’agréables surprises et un
souffle de joie à chacun des hôtes
de la maison ; on favorise l’esprit de
sacrifice pour les œuvres chrétiennes,
on suit avec intérêt les malades qui
quittent l’hôpital.... Il serait bien
étrange que ce dévouement fût sans
influence salutaire sur ceux qui eu
sont les objets. Ce n’est point le cas,
comme l’on peut s’en apercevoir à
bien des signes.
( îiEt quand meme on ne verrait pas
•de fruit immédiat, ce ne serait pas
encore une raison pour cesser de
« répandre des grains de bonté et de
bienveillance».
En songeant ainsi tout à la fois an
corps et à l’âme nous suivons bien
les traces de ceux qui ont été les fondateurs de l’bôpiial Vaudois.
Nous en avons une preuve dans le
beau discours sui' la Vie Chrétienne
de feu M. Paul .àppia, imprimé par
les soins de son fils M. George Appia
et distribué aux membres du Synode
de celte année. Ce sermon a été
«prêché le 22 janvier 1826, à Paris,
dan.s l’église de l’Oratoire, à l’occasion d’une collecte en faveur de l’hôpital vaudois de La Tour, en Piémont».
« Vous souhaitez, disait M. Appia
de Francfort, faire du bien non seulement à leurs corps, mais à leurs
ârae.s. Si vous pouviez leur parler à
celte heure (aux Vaudois), rattacher
une exhoiTalion à chacune de vos
offrandes, vous leur diriez avec TEvangile; Soutenez le glorieus; combat
de la foi; hommes frères, montrezvous dignes de votre histoire et du
sang qui coule dans vos veines».
Avons-nous réalisé l’espérance que
le délégué vaudois exprime vers la
lin de ce remarquable discours? «Les
bienfaits de leurs frères en la foi sont
de nature à entretenir, à rallumer
au milieu d’eux celte flamme sacrée,
en leur rappelant que c’est comme
confesseurs de l’Evangile qu’ils inspirent une vénération unanime... Cette
pensée sera désormais inséparable
pour eux de leur maison de bienfaisance». X.
fioutïelle© rcUigieuôCô
Suisse. — La branche Suisse do
l’A¿¿lance Evangélique, douloureuse^
ment impressionnée, par les allenlals
contre la liberlé religieuse qui go
8
.^3U
• ^ V>^>^ xT-US/^ X^X
fi'!
N
commetlent ea nombre de plus en
plus grand sur celte terre classique
de la liberté, a publié sar ce sujet
un appel à la nation, du quel nous
aimons à extraire les deux magments
qui suivent.
«Nous n’avons pas à nous prononcer
ici sur ce qui en a été l’occasion:
l’arrivée parmi nous de l’Armée du
Salut. Nous comprenons que .sa manière d’agir puisse déplaire. Mais cela
ne saurait justifier des per.sécutions
dans un pays libre, qui se glorifie
volontiers de sa liberté.
» Nous sommes convaincus que la
grande majorité des Suisses ne veut
pas de persécutions dignes d’un âge
d’ignorance et de grossièreté. C’e'st
donc avec confiance que nous nous
adressons à nos concitoyens, et que
nous venons leur dire: Tenez ferme
à cette liberté religieuse que la Constitution fédérale garantit si catégoriquement. Réclamez-la pour vous,
réclamez-la pour l’étranger, réclamezla pour tous. Elle ne doit pas seulement être inscrite dans le texte de
la Constitution; elle doit être gravée
dans nos moeurs et y devenir une
réalité.
» Loin de nous donc toute violence
et toute tentative d’étouffer par la
force brutale la liberté de celui qui
pense différemment de nous. Luttons
contre l’erreur, mais seulement avec
les armes spirituelles. Respectons tonies les convictions religieuses, tant
qu’elles ri’offcnscnt ni la morale ni la
loi. Et ne regardons pas comme un
acte sans portée la violence exercée
à l’égard de quelques personnes qu’on
traite d’exallées ou de fanatiques. La
liberté de conscience est une des plus
nobles conquêtes de la civilisation,
et le peuple qui permet qu’on y touche
semble mettre en”doute la puissance
de la vérité.
» Noble langage et qui fait du bien
au cœur à t’entendre! »
Afrique. Une lettre du Missionnaire Coillard au Journal des Missions,
livraison d’octobre, contient le passage suivant relatif aux chers amis
qui sont à la veille de nous qniltep
pour ces lointains parages. M, Goillard
parlant de l’espoir qu’il se’ plait à
nourrir, que la guerre civile qui a
fait tant de mal à Fa station de Léribé,
tend à son déclin, ajoute: « Je m’en
réjouirais pour les amis Weitzecker.
Assez pour eux de quitter Nice pour
Léribé. Que Dieu leur épargne d’y
arriver en temps de guerre civile. Si
le district est dévasté et l’œuvre ruinée,
niais que la paix soit rétablie, nos
amis auront une belle,^lâcliq devant
eux. Les désirs de nos cœurs vont
cent fois à leur rencontre, et nos
prières les accompagnent».
États-Unis. — M. Moody a reçu
de Boston un don de 500.0(î0 francs
S oui’ le pensionnat qu’il a fondé à
orthfield.
— Le New-Yorli Tintes a calculé
que les frais annuels du culte à NewYork, toutes les Eglises réunies, s’élèvent à 32.500.000 fr. C’est plus de
la moitié du budget français des cultes,
et celte somme est fournie tout entière
par des dons volontaires ou le revenu
de capitaux provenant aussi de souscriptions.
— R existe à Philadelphie une école
(lu dimanche, qui peut être considérée
comme un modèle du genre; c’est
celle de M. John Wanamaker, grand
négociant, qui, après une semaine
laborieuse, consacre son dimanche
aux œuvres chrétiennes. Dans l’un des
quartiers jadis les plus difficiles de
Philadelphie, il a fait construire une
très vaste église, à laquelle il a joint
une .salle de catéchisme pouvanl'conlenir deux mille personnes. Même les
dimanches ordinaires, ce local est
comble. C’est M. Wanamaker lui-même
qui dirige le .service avec une fermeté,
un tact, un sérieux et un entrain des
plus remarquables. M. Wanamaker
emploie dans ses magasins 550commis,tous iiionilenrs d’écoles du dimanche
ou membres d’unions chrétiennes.
Outre l’argent qu’il a consacré à ses
œuvres spéciales, iUa encore donné
une somme de 1.2.5Ô.000 fr. pour le
bâtiment de l’Union• chrétienne do
Ph i I adël P h i ô. (A urore).
li H K KST It O B EUT, Géra ni el Administratevr
l'ÎKiiprol, liniJ. CtiiaiU<»re ('1 Mascarolli.