1
■
CompU-eouritnt avec la Paste
PRDt D’ABONNEMENT PAR AN
Ualie........... [j. 9
Tous Iss pays de l’Unibn
tie . . . . . ,.'i> 6
Amérique du Sud . ...» 9
Ou s'abonne ; >
Au bureau d’Adminigtratíon* ■
Chez MM. les Puateurs ;
*i Cliez s’«, Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimene Alpina à
Torre /Pellice.
J/abonnernent part du 1. Janvier
et se paye d'avance.
ANNfiE XX. N, 5.
1 Février 1894:
Numéros sépa^p^^^v^dés avant
le chacun
pour uni
times d&;
times poL
iM ^ *;vMlBcen«îen'
AnnoncePi ligne
S’adresser poi^ ■. ^
laPnst. E.\/ ■&,
(Terre PelliV
ministration.
prof., Torre \
Tout changement'payé 0,26 ceni^
LE TEMOII
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me aeres témoins. AcLl, S. Suivant,ta vérité avec la cbarité.Éphji IV, 15. Que ton règne Vienna. Mabtli
O III m H i I- :
Coinraont nous juÉtiiieroDS-'nousî Correspondance, — Chronique Vaudoise.
Nouv. du Zambèze. ReVue Politique.
Souscriptions. — Avis divers.
UNE SECONDE QUESTION
K
0
CoDnnent nous justifierens-nous? *
Gèn. iSlîIVy 16.
11 y avait 22 aüs que les 10 fils
de Jacob, au nom desquels Juda prononce les paroles qui nous occupent,
avaient vendu, à des .marchands Ismaélites, leur frère Joseph. Ils avaient
immédiatement couvert ce crime
avec des parales et avec des condoléances mensongères et les.honimes
n’en avaient rien su. Jacob, leur père,
s’était plus ou moins consolé d^la
perte de son enfant de prédilection
et eux-mêrhes avaient fini par oublier le fils ainé de Rachel.
Mais ce péché qu’ils avaient enseveli, depuis si longtemps dans les
profondeurs de leur piauvaise conscience, se représente maintenant,
au jour de la détresse, tout à coup,
devant eux dans toute son effrayante
et sa menaçante laideur. — Le gouverneur de l’Egypte les accusé d’être des espions..;, et eux se disent
l’un à l’autre: Vraiment nous sommes coupables à l’égard de notre
frère (Gen. XLll). 11 les accuse
lui avoir volé la coupe dans laquell
il boit et par laquelle il devine... et
eux qui savaient: ne pas avoir accompii cette mauvaise action répondent: Comment nous justifieronsnous? Dieu a trouvé l'iniquité de
ses serviteurs. — Ils renoncent à se
justifier, ils së préparent à^Sfifeir la
peine qu’ils ont méritée : l’esclavage’
pour te resté de leurs jours! Et ils
auraient d’autant plus été saisis de
frayeur, s’ils avaient- su que l'homme puissant qui tenait leur vie dan§
ses mains, était précisément ce jeune
frère qu’ils avaient haï d’une haine
mortelle.
L’homme peut cacher son péché,
il peut le nier, il peut l'oirljlier, mais
Dieu le trouvera toujours.
■ff
La déclaration que nous lisons
dans Nombres XXXll, 23 est vraie
pour tous les hommes; sachez que
votre péché vous trouvera. — .'Gela
arrive, dans une certaine mesure,
pendant notre séjour siir la terré,
mais cette terrible sentence n’aura
son entière et définitive exécution
qu’au jour du jugement qui noué
attend après la mort. Il est réservé
aux hommes de mourir une seule
fais^ après quoi vient le^ jugement
(Héb. IX, 27). C’est donc maintenant,
2
34
I
avant que la fin de notre vie terrestre soit arrivée, avant de nous
trouver en présence de notre Juge
que nous devons examiner cette
question: Comment nous justifieronsnous ?
Mais enfin quel est notre péché
que nous devions nous préocuper de
celte question comme si nous étions
de grands coupables devant Dieu?
Dieu ne nous en fait pas un mystère; l’accusation çiii'il porte contre
nous est très précise et d’une clarté
effrayante: il nous accuse d’être ses
ennemis, « L’affection de la chair est
ennemie de Dieu; car elle ne se
soumet pas à la loi de Dieu, et aussi
elle ne le peut. C’est pourquoi ceux
qui sont dans la chair ne peuvent
plaire à Dieu » (Rom. Vlll, 7.8).—
Chacun d’entre nous est né de la
chair (Jean III, 6) et en tant que
nous sommes dans notre état naturel, c’est-à-dire que nous ne sommes pas nés de nouveau, tout en
nous déplait à Dieu, notre vie n’est
qu’une rébellion continuelle,. Et le
mal plus grave c’est que cette inimitié contre Dieu ne consiste pas
seulement dans quelques actions et
dans un certain nombre de paroles
mauvaises, mais qu’elle réside dans
notre cœur comme dans sa forteresse
et qu’elle ne l’abandonne ni Jour ni
nuit.
Tel est l’acte d’accusation. Qu’avons-nous à répondie? Comment
nous justifierons-nous?
Ecartons d'abord la que.stion préjudicielle, Est-il bien vrai que Dieu
accuse l’homme, dans son état naturel, d’être son ennemi? L’accusation parait exorbitante. Nous nous
plaçons ici sur le terrain des Saintes Ecritures. ()ue chacun les consulte, sur ce point, et si tous n’arrivent pas à la conclusion énoncée
plus haut, nous en reparlerons.
Ecoutons maintenant les raisons
de ceux qui veulent se justifier euxmêmes, tout en admettant que le
reste des hommes sont ennemis de
Dieu. Nous sommes gens de bien
disent-ils avec les frères de Joseph
(Gen. XLII, dl); nou.s avons gardé
les commandements de Dieu dès notre jeunesse ajouteront-ils avec le
jeune homme riche (Matth, XIX, 20).
Nous sommes la postérité d’Abraham,... nous avons un seul Père,.
Dieu s’écrient-ils avec indignation
(Jean VlIJ, 33-41). Et tout en méprisant Jésus ils défendent leur justice (Luc XVI, 14-15) c’est l’éternel:
<s.nous n’avons fait de tort à per sonne.-»
— A tous ces essais de justification
le Seigneur l épond ces simples mots:
mais Dieu connaît vos cœurs. Ne
savez-vous pas que l’amour du monde
est inimitié contre Dieu? (Jacq. IV,4).
Oh! certes, disent les plus sincères et les plus humbles, si Dieu ne
fait pas miséricorde personne n’échappera. Et cette parole qui parait
si convenable dans la bouche de
l’homme pécheur devient, le plus
souvent pour lui, un piège mortel.
Chaque chose à sa place. La grâce
ne peut être invoquée que par cwuf'
qui a pleinement reconnu et confessé
son péché. Que personne ne parle
de la grâce de Dieu tant qu’il n’a
pas I énoncé à se justifier devant lui.
Chers lecteurs nous plaçons devant vous cette question, sortie dans
un jour d’angoisse de la bouche de
Juda frère de Joseph: Comment nous
justifierons-nous? en vous pilant
d’en parler avec vos parents, vos
amis, vos voisins et de voir, avec
eux, ce qui vous reste à faire: poui'
aller à la rencontre de Dieu, sans
trembler.
nr.
CORRESPONDANCE
Sicile, Jan.vier 1894.
'Cher f^tonsicur,
je voudrais répondre à une demande qui vient de m’être faite;
Quel est le maintien du clergé de
la Sicile dans les circonstances pré
3
35
sentes? Que fait’il pour rametier le
calme dans les esprits et atténuer
les conséquences d’une crise si
grave?
On raconte que à Turin, trentecinq ou quaranle an^ passés on avait
pris l’habitude d’observer la mine de
Gavour sorlanl du Ministère pour
rentrer chez lui, rue Lagrange, alors
via dei Conciatori. Le grand ministre avait-il l’air sombre, pensif? On
était préoccupé, de mauvaises nouvelles devaient être venues; était-il
souriant, se frottant les mains? Les
bonsTurinais savaient à quoi s’en tenir, tout allait à merveille.
J’ai voulu essayer de ce genre
d’observations et sans qu’il s’en doutât je l’ai voulu appliquer rien moins
qu’à notre évêque. Chose singulière,
les deux dernières fois que j’ai eu
le privilège de le rencontrer, apostoliquement étalé dans son carosse,
flanqué de deux chanoines qui s’en
donnaient à cœur joie, le saint homme riait aux éclats! Je ne vais pas
^ donner à une chose si simple une
importance exagérée mais un fait
qu’on ne saurait mettre en doute
s’impose à nous.
Sauf une circulaire de Monseigneur
de Caltanissetta, qui a laissé le tenaps
qu’elle a trouvé, le clergé sicilien
brille par son silence. Parcourez nos
journaux, nulle part vous ne trouverez un de ses représentants mentionnés, venant exercer une mission
de paix, venant prononcer dans la
mêlée une parole d’apaisement. Semblables au sacrificateur et au lévite
de l’Evangile, ces dignes messieurs
« passent outre ».
Toujours est-il qu’une des causes les plus graves du malaise se
trouve, selon nous dans la religion
catholique romaine telle qu’ on la
pratique ici. C’est bien à elle qu’on
en est redevable si l’on voit encore
dans trop de Communes que l’offrande de quelques livres de cire à
une image miraculeuse est le remède
nécessaire pour faire cesser une épi- ,
démie ou n’importe quel autre fléau,
si l’on croit qu’une procession peut
obtenir la pluie oU le beau temps,
si l'on croit qu’une neuvaine est plus
efficace qu’une chaussée pour rete^
nir les eaux débordantes des torrents,
si le niveau intellectuel est encore
si bas au sein de populations d’autre part si admirablement douées,
si la misère des populations siciliennes est si grave on peut sans ombre d’injustice l’accuser d’y avoir
largement contribué. Ce qui, en effet,
surprend et indigne même les catholiques continentaux c’est l’exploitation de leurs coréligionnaires par
un clergé qui peu soucieux de paître son troupeau iie songe qu’à en
tirer profit.
« On nous ruine en fêtes » disait
un jour le savetier; c’est la pure
vérité pour la Sicile, Ajoutez-y les
messes, « provivis et pro defunctîs,
les dons P, G. R. (pour une grâce
reçue) les dîmes, une foule de redevances et de surtaxes et dites-moi,
je vous en prie, si le terme d’exploitation qui vous a scandalisés est
trop fort.
Et après tout cela, au moment du
péril, pas un appel à la concorde,
à la réconciliation!
Ah, messieurs les soi-disant civili
de Pietraperzia, quand on fut sur
le point de fonder une église évangélique dans votre localité, vous vous
empressâtes de vous y opposer de
toutes vos forces, menaçant, persécutant tous ceux — ils sont malheureusement en grand nombre — qui
dépendaient de vous. ¡Et notre cher
frère M. Alexis Balmas en sait quelque chose. Vous avez foulé aux pieds
le salut qui était offert à tout le
monde ; les forces que l’Evangile auraient retenues, dirigées vers le bien
se sont déchaînées et vous en avez
été vous aussi les victimes; votre
club a été brûlé, vous avez failli
être égorgés par une foule ivre de
sang, la répression est venue mais
en apportant une paix trompeuse,
"^us-même n’y croyez pas. Sans l’Evangile, depuis longtemps Grotte et
4
é'4
l'-r
t
36
Riesi se seraient révoltées, les re
belles, nos frères l’ont été bien souvent, ont été domptés et rappelés à
i obéissance des justes.
Sosthène.
X
Naples, Janvier 1894.
Cher Momieur Bonnet,
De crainte d’oublier, je m’en vais
commencer par la dernière nouvelle
Les cléricaux dans des élections municipales, ont eu /a victoire ét les
libéraux par leurs divisibns en par
Î* M ^l'oupes ont largement contribue a la leur faciliter.
Je prévois une demande; « La victoire des cléricaux à Naples qu’a-telle à faire avec notre oeuvre d’évangélisation? »
Pardon, elle y entre et pour beaucoup. Nous aurons un retour complet aux anciennes processions et
«ne police religieuse ne tardera pas
a laire menacer d’abord et licencier
ensuite les parents de nos élèves et
les adhérents à l’Evangile qui sont
employés dans des bureaux dépendants du Municipe et qui ti'availlent
dans les ateliers ou dans les fabriques dont les directeurs ou, pt'optiétaires ne savent pas respecter la
conscience de leurs subalternes. Le
triomphe des cléricaux est une puissance dont saur’ont se .servir contre
nous les ennemis de l’Evangile.
En Décembre dernier nous avons
eu deux miracles à Naples, Ils ont,
les deux, été faits par la Madonne
et le môme jour, c.-à-d. le 8 Décembre. Le premier consiste dans
1 image de Vierge, qu’un infirmier'
de 1,’hôpital de’ Pellegrini, a cru voir
dan.s les vitraux colorés d’une fenêde 1 église de cet établissement.
Comme les journaux politiques en
ont publié les détails les plus minutieux, je ne m’y arrêterai pas
pour' passer au second.
Un ami m’a envoyé de Torre Pelhce, le N“ 288 de l’Uniià Çaltolica
du 15 Décembre 1893. Le journal
du celebre Don Margotti a un article
”]*j^ulé; « La conversion à Naples
a Un pasteur évangélique ilalien ».
D s agit d un « François Lettieri feu
Raphaël » sorti en 1860 de l’église
romaine qui, aurait exercé le ministère évangélique jusqu’au 8 Décembre 93, jour de son abjuration et
jour de sa mort aussi.
Il n’y a absolument rien de vrai
dans l’article du journal turinais. Ce
Lettieri était un menuisier et il a
exercé le métier de menuisier jusqu’au jour de sa mort. C’est lui qui
a fait les travaux de menuiserie dans
les temples Anglican, Ecossais et
Vaudois de Naples. Travaillant à
notre temple nous l'avons vu quell’église. Mais pendant
ces 20 dermeres années il n’a jamais
méquenlé aucun culte évangélique.
Nous^ ne pouvons pas le juger dans
son âme et conscience, mais dans
nos conversations avec lui nous n’avons jamais vu ni découvert en lui
le joindre be.so,in religieux.
En Octobre dernier étant tombé"
gravement malade, il me fit chercher pour, lui venir en aide matériellement. Il me supplia de faire
en.trer sa .femme dans un refuge' de
religieuses et de lui procurer un lit
à l’hôpjfal international et il me
donna lui-même le npm et l’adresse
I des personnes catholiques auxquelles
I je pouvais m adresser pour satisfaire
son double désir. Gomme connais■sance et dans le seul but de faire
Je bien pour le bien, sans regarder
a la couleur religieuse, , je me mis
en campagne pour aller tirer les
sonnettes en sa faveur, disant à
tous, qqi j étais et qui m’envoyait,
haute de place les nonnes ne purent pas accueillir ma demande en
laveur de sa femme, mais quatre
cléricaux de la plus belle eau me
donnèrent de l’argent pour payer son
séjour à lui à l’hôpital internâtional.
Il rentra chez lui à cause de la
maladie de sa femme qui lui fut
enlevee vers la fin de Nov. dernier, ■
5
3Î -'
Ï1 refusa à deux reprises le prêtre
qui s’était présenté pour confesser
sa femme. Et morte, il l’a déclara
sans religion à la Municipalité et la
fit enterrer dans le cimetière de la
Paix et à l’emplacement destiné h
ceux qui ne croient à rien du tout.
Malheureusement il nourris.sait
une haine particulière contre les
prêtres et son caractère, ses aii'
técédents et son atituile lors de sa
maladie et de la mort de sa femme,
ses amis et ses voisins se refusent
à admettre une rétractation quelconque. S’il v a eu abjuration, elle doit
avoir eu lieu lorsque le mourant
avait perdu ses connaissances et l’usage de la parole et pendant l’absence de tout témoin. L’Unüà Cattolica ne publiant pas ma réponse
à son article, je suis obligé de me
servir.des colonnes du Témoin pour
la lui faire parvenir. Soyez aimâble
au point d’envoyer une copie du
Témoin au journal clérical de Turin.
Je suis obligé de me résumer
pour les nouvelles.
• ,..'^.68 .aiibres, de Nqêl ont,largement
fleuri à Naplès; Il y en a eu au-delà’
d’une 15®. Pour ce qui me concerné,
j’ai dû m’occuper de trois d’entr’eux
et j’ai eu l’occasion d’annoncer l’Evangile à de nombreux auditeurs.
Pour les fêtes de Noël et de Nouvel-An un chœur formé par la jeunesse de notre, église nous a chanté,
et très bien chanté, six beaux chants.
Nous venons d’avoir les réunions
de prières en commun. Six, des dix
églises évangéliques de Naples y ont
pris part. Elles ont commencé chez
nous et terminé dans l’église wesleyenne d’Angleterre. Nous avons eu
la joie de constater deux choses:
un,e bonne fréquentation et un bon
esprit, C’est déjà quelque chose!
L’Eglise Vaudoise de Naples a
fait en faveur du dé/îcii une collecte
exHraordinaire dont le résultat nous
a beaucoup encouragé.
M. le'D’’ Felici, notre pasteur à
Pescara a été bloqué à Schiavi par*
la neige. Mari à quelque chose mal
heur est bon. Il écrit que Dieu a
a abondamment béni ses réunions
très fré((uentées.
Nos frères de Corato et de Ruvo
n’ont, Dieu merci, pas souffert des
récents et douloureux évènements
qui ont eu lieu dans ces deux villes.
Il me faut encore faire deux autres arbres de Noël, à Rocca Imperiale et à Corato; aussi le sac du
voyageur est près. ,
Que les Vaudois des Vallées prient pour nos frères de la Sicile et
du midi de la péninsule qui sont
peut-être plus que d’autres exposés
au,danger. Prions tous pour notre
chere patrie. Que l’année 4S94 soit
heureuse, bénie et riche en travail
et en. joies spirituelles pour notre
église.
G. Pons.
CHRONIQUE VAUDOISE
Réunions de prières. Les informations que nous avons reçues nous
perrnettent de constater que les réunion;« de prières de la première
semaine (le Janvier ont été suivies
dans nos centres de population par
de nombreux assistants. Plusieurs y
ont pris part active, en édifiant le
public par leurs allocutions et par
leurs prières.
Nous attendons jusqu’à la fin de
Février le versement de ce qui a
été collecté, ou qui sera' souscrit
d’ici-là par .les membres inscrits à
VAlliance Evangélique. En Mars nous
enverrons au Comité central ce qui
nous aura été transmis.
E. B.
NOUVELLES DU ZAMBEZE
{Suite et fin Voir No 3).
C’est là quelel4 Juillet, (après avoir
cerné le grand village et les hameaux
-populeux des environs, dont les habitants s’étaient tous enfuis dans le
bois à 40 km. de là, et avoir tué
, :
6
- 38
des centaines de personnes), les Matébélés avaient campé pour la nuit
et avaient égorgé peu à peu tous
les prisonniers, sans exception, avec
des rartinements de cruauté dignes
de l’Inquisition. A plusieurs ils se
contentaient de mettre les entrailles
à découvert, plusieurs furent pendus
par les pieds et laissés ainsi avec
une assagaie dans le corps, une
quantité de jeunes enfants avaient
été attachés par les pieds à une
perche sous laquelle plusieurs petits
feux étaient allumés. Que de détails
navrants à faire dresser les cheveux,
venant de témoins oculaires de ces
scènes atroces, échappés par miracle.
De là les Matébélés avaient continué leurs massacres tout le long
du Nguesi jusque vers sa source,
et étaient rentrés chez eux fatigués
d’égorger, mais non impunis. En
elfet la petite vérole qui sévissait
chez leurs victimes, s’était attachée
à eux, èn tuant chaque jpur des
vingtaines; à tel point qu’un reste
seulement put repasser le fleuve et
rentrer dans ses foyers. Mais je n’en
finirais pas si je disais tout ce que
j'ai vu et entendu. Les hyènes et
les van tours avaient fait, à leur tour,
leur çeuvre dans ce charnier. De
tous côtés on ne voyait plus que
des squelettes, et des crânes séparés
du tronc; quelques squelettes étaient
encore attachés aux arbres. Partout
gisaient épars les vêlements des
victimes, ce qui nous 'permit de
constater que la grande majorité
étaient des femmes et des filles; les
crânes d’enfants étaient aussi nombreux.
Pendant tout le temps (environ 1
heure) que uous examinâmes ces
débris, les indigènes qui m’accompagnaient, de dégoût, ne crachèrent
ni ne prisèrent, n’ouvrant pas même
la bouche pour se désaltérer avec
un peu d’eau. Chacun d’eux avait
un père, une épouse, des enfants
ou d’autres parent martyrisés là.
Vers 10 h. nous repartîmes, et à 4
h. ,nous étions de retour au campement. Le lendemain m.,5, ce pauvre
chef devait encore ensevelir son fils
de 15 ans, emporté par la vérole
qui rageait parmi ces infortunés.
Le même jour nous repartîmes
pour le S. et passâmes la nuit dans
une forêt. Le 6 après 5 h. de marche, nous parvînmes au grand village
de Mosokotoane, en dehors de la
route suivie, 'par les Matébélés et
trouvai le chef ayant la vérole, mais
bénigne, tandis qu’elle décimait ses
gens. Nous nous y reposâmes pendant 6 h. au plus fort de la chaleur
et j’y distribuai quelques médecines.
Nous campâmes à 2 1|2 h. plus
loin dans un bois. Après le souper
et le culte nous nous étendîmes sur
nos nattes, mais les chiens ne cessaient d’aboyer et le chevel était
très-inquiet; que^u’animal rôdait
dans l’herhe et nous guettait. Nous
allumâmes un bon feu et nous livrâmes au sommeil. Mais à 3. h,
les chiens aboyéreni de plus belle
et j’entendis, à 50 mètres, le'rü^s«
sement du lion. Je réveillai ma
troupe, fis attacher le cheval près ,
de ma couche et allumer un 2®
grand feu, puis nous incendiâmes
toute l’erbe sèche de la forêt. Celà
fait, les garçons furent bientôt rendormis, mais je ne fermai plus les
yeux. Le lendemain, passant par un
petit hameau, on nous dit que cette
forêt est un coin à lions et qu’il est
très dangereux de s'y arrêter. Après
une autre nuit à la belle étoile,
le 8 à 5 h. je devançai mes gens
au galop et à 6 1(2 j’étais au sein
de ma petite famille qu’il faisait
bon retrouver en parfaite santé.
Une bonne partie de la journée
se passa encore à donner des nouvelles à tous les voisins accourus.
Même Mokoumba eut le courage de
quitter pour 1 h. son île de refuge.
Le lendemain, j’en écrivis au roi et
à mes collègues. J’avais parcouru
pendant ces 8 jours plus de 275 km.,
desquels environ 35 à pied à cause
de la tsétsé. J’avais toujours désiré
7
— 39
I.
L
Í
visiter les Batokas, et maintenant
que nous aurons p. ê. Pauluse à
Kazungula pour quelques mois, j’espére y retourner, mais eu évangélisant celle fois, qar les g'ens seront
rentrés chez eux. Que n’ai-je deux
chevaux, la tâche me serait l)ien
plus aisée et i’Evangile se répandj’ait
plus vile, »
l.ouis Jalla.
Ilcviio Politique
La paix est rétablie en Sicile d’où
l’on commence à faire revenir les
troupes, et aussi dans la Lunigiana
où le commissaire royal a démontré
beaucoup d’énergie. I.es arrestations
des criminels et des instigateurs
continuent.
Amilcare Cipriani, qui conspire
en France contre Îa patrie, peut être
sûr que s’il met le pied sur la terre
italienne il sera garotté! La correspondance actuellement entre les
mains, de la justice — ainsi que
ceux qui l’ont échangée, De-Felice
Giuffrida et Amilcare Cipriani —
prouve que ces deux messieurs avaient ourdi une conjuration pour
provoquer la révolte dans différentes
régions italiennes. D’abord Cipriani
conseille la prudence; il s’agit de
préparer des armes et des fonds et
de ne rien précipiter. Puis il donne
rendez-vous à Marseille à son collègue De Felice, et l’on y décide de
hâter la révolte pour profiler de la
misère des siciliens.
En Octobre De-Felice fait savoir
à Cipriani que la révolte promet
bien, et il demande des secours en
argent. Dans leurs dépêches chiffrées i
il est question de révolte, de saccagement et de dynamite.
Pourquoi nos amis les français,
"qui expulsent avec tant de zèle les
italiens de leur territoire et qui ont
fait aussi un décret d’expulsion con^
Ire Cipriani, gardent-ils chez eux
homme qui y conspire contre l’Italie?
Il y a eu dernièrement quelques
troubles dans la province de Manloue. A San Benedeüo les ouvriers
se sont mis en grève parcequ’ils
veulent être payés à la journée et
plus à la mesure comme jusqu’ici.
A Gonzaga il a fallu que la troupe
fit la charge contre la foule, puisque
les moyens persuasifs n’avaient pas
abouti.
Ces ouvriers ameutés prétendent
que les conseils communaux leur
fournissent du travail, comme si
ces derniers étaient des industriels
ou des entrepreneurs. Dans bien des
cas les municipes ont contracté des
dettes pour donner du travail aux
gens.
On trouve dans ces troubles — qui
ont été bientôt apaisés — les effets
des conférences socialistes données
dans ces régions par le député Ferri.
L’on espère qu’avant l’ouverture
du Parlement (20 Février) tout soit
rentré dans l’ordre, et que l’état de
siège soit enlevé partout.
— Voulez-vous savoir à quelle
somme s’élevait la dette publique de
l’Italie au 1” Janvier 189-1'? — A l’énorme capital de L. 12,909,666,049,44.
L’intérêt de ce capital nous coûte
chaque année l’énorme somme de,
L. 580,886,958,20.
I*ai‘is. — Au Palais Bourbon il
y a eu l’autre jour une séance très
orageuse. Le ministre de l’intérieur
était accusé de réprimer le socialisme; et comme il s’en défendait,
le député Thrivier s’écria; Vive la
Commune] Un grand tumulte s’en
suivit dans le Parlement, le président se couvrit, la séance fut suspendue et les soldats expulsèrent le
député Thrivier qui vociférait ; Vive
la Commune]
Le Gouvernement français vient
de verser à Resman notre ambassadeur à Paris L. 450,000 promises
pour les familles des italiens assassi-
8
ojr. '
b'
¿■\'
'^: :
¥ ■
,1^
^4 ■ ^
m
- 40
liés à Aigues-Mortes. De son côté
le Gouvernement italien a versé
\j. .'10,000 à 1 nmbas.sadeur de la République françai.se à Rome.
Les français viennent d’élablir un
détaobement militaire sur le Fréjus
au dessus du tunnel de ce nom et
à la bauteur de 3000 mètres. Ce
poste militaire, qui se rattache à la
gare de Modane par le téléphone,
est destiné à faire savoir ce qui se
passe sur le versant italien.
Berlin. — Î/Empereur Guillaume
vient de se réconcilier avec le prince
de Bismarck qui a été très affectueusement reçu à la Cour et par la population dé Berlin.
Brciiiil. — Rien de nouveau dans
ces vastes contrées. Ce qui veut dire
que la guerre civile continue.
Un projet d’entente entre le président Peixoto et l’insurgé Demello
n’aÿant.pas abouti, les hostilités ont
Tepris et les fédéralistes se sont emparé de la ville de San Juan de Bàttisla.
y%rri«|iie. — Sur le cliamp de
bataille d’Agordat ce sont les hyènes
qui se sont chargées d’ensevelir les
derviqhe.s morts, sans se douter nullement de s'occuper de politique'.
E. B.
SOUSCRIPTION
pour les inceudiés de Balsille
Report
J. D. Tiiiino (Gênes)
!.. Monastier, ancien pasteur k Mas.sel
e Madeleine Perrou
le -chev. Jean Berlet
ét M'' Pellegrin (Monnéts)
L. 227,60
5.
20,
5,
5,
10,
Total Fr. 272,60
PETITE POSTE.
M. A. Q., Nice. Reçu carte p, rtiais non
3 *vi n n i4n ^ *
le mandat,
N O U t§ C B I I» T I OIV
en faveur de nos Etalilissenients d’instruction
A reporter L. 7902,20
M.Ile Hermine Rif/haupt
(Karlsruhe) , » 11,2'J
» Madeleine Perrou » 10,—
Total L, 7923,40
AVIS
La Société missionnaire d’étudiants,
« Pra-del-Torno », célébrera, 1). V.,
Mercredi prochain, 7 cour., le XP
anniversaire de sa fondation.
Cette séance publique aura Iteu au
Collège dans la grande Salle des réunions et commencera à 19 h. et li2
•(7 h- et 1|2 du soir) très précisés.
M.mes et MM. les membres Honoraires et tous les arriis des missions
y sont cordialement invités.
Torre PelHcs^ ie i. Février i894.
Ernilio Pons, Président.
On deiŸlCtnde pour une farnÎHe
de PÜSCHIAVO (Suisse) personne
de service — 30 à 40 ans — sachant
faire la cuisine et capable en général de se charger dé ménage.
La famille se compose du père et
de 3 fillettes de 8 à 12 ans.
Pour informations s’adresser à M.
A. Comba, pasieur, Poschiavo, Grisons, (Suisse).
Un second envoi de l’ouvrage
« Récits Américains » est attenducelte semaine. Les personnes qui
désirent répandre cet excellent livre
dans nos Vallées, feront bien de s’adresser, sans retard, au soussigné.
Torre Pollice, le 29 Janvier 1894.
________________ J. P. POI^S.
■L P. Mauan, Gérant
Torre Pellice — Iiïiprimerie Alpina