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iVeuvlènae anrnée
1ST. 9.
Vendredi 6 Mars 18T4«
L ECHO DES VALLEE
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialetnenl consacrée anx intérêts matériels et spirituels\
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les chçses qui soot véritables....... occupent
vos pensées -r ( Philippiens., IV. 8.)
V L'
PRIX d’abomhehert ;
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
Suisse................>5
France................* 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
ün numéro séparé : 5 ceni.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BDREADX D’aBONMEHEBT
PiGNERot. : Chez Chlantore et
Mascarelli Iroprimeurs.
Florence ; Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour Uadministration
et la rédaction a la Virectûm
de l'Echo des Vallées, Torre
Pellice.
Soiximaire.
Les écoles de (|uartiers. — Evangélisation. — Antonio Carrasco. — Chronique
vaudoise et locale. — Chronique politique.
LES ECOLES DE QUARTIER
Puisque l’oü ne fait que s’occuper d’instruction et d'écoles, nous
serait-il permis de dire un mot
des très humbles mais aussi très
importantes écoles de quartier ?
Malgré les services signalés qu’elles ont rendu et qu’elles rendent
encore, l’on peut bien dire, sans
exagération, qu’elles n’attirent pas
assez l’attention de ceux qui sont
les premiers int^essés à les faire
réussir. Et pourtant si dans nos
campagnes l’on trouve fort peu de
personnes qui ne sachent pas au
moins mettre leur nom au bas d’un
acte public ou privé, si ceux qui
ne savent pas lire du tout ne se
rencontrent qu’à l’état d’exception , c’est à nos modestes écoles
de village qu’on le doit, c’ést à
ces régents qui accomplissent leur
tâche sans attirer beauCôup l’at
tention, qu’un doit en être reconnaissant. — Un grand nombre de
parents trouvent toujours des excuses, lorsqu’il s'agit d’envoyer
leurs enfants à l’école paroissale ,
à la grande école, comme nous
nous plaisons à l’appeler, tandis
qu’ils les enverront très volontiers
à l’école du village, ne fût-ce que
pour se débarrasser d’eux pendant
ces longs mois d’hiver, où ils sont
tout à fait inutiles à la maison.
Aussi l’on est sûr que l’on trouvera dans le local de l’école tous
les enfants qui peuvent franchir,
sans trop de peine, la distance
qu’il y a entre le seuil de la porte
de leur maison et celui de l’école.
Il s’agit de tirer de ces écoles le
plus gra:
aura les
ans et
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pas P
leur a
ments
possible. On n’y
''que deux ou troi.s
eulenient pendant
ssi l’on ne doit
ute si l’on veut
premiers éléet de la lecture, de manière à ce qu’ils puissent pkis tard écrire une lettre
sans trop de fautes et lire leur
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-(66)
Bible de manière à la comprendre.
C’est peu, nous dira-t-on. C’est
beaucoup au contraire, car si nous
nous comparons aux fameux dixsept taillions d’illettrés, que compte notre pauvre patrie, ou bien
à la population des campagnes de
la plupart des autres états de l’Europe, nos paysans ont l’air de petits savants. — Aussi nos écoles
de quartier méritent bien que l’on
s’occupe d’elles et que l’on recherche par quels moyens on pourrait
les rendre encore plus utiles et
capables de donner des résultats
de plus en plus satisfaisants.
L'on se plaint, surtout ces derniers temps, du manque de régents
de quartier. Autrefois un mois
avant l’ouverture des écoles, un
assez grand nombre de concourants bien qualifiés briguaient cet
honneur, tandis que maintenant
l’on ne sait trop comment s’y prendre pour en trouver de passables.
La cause de ce mal n’est pas difficile à découvrir. Quand on sait
qu’après quatre mois d’école, l’on
arrivera à toucher la somme assez
modeste de 80 francs (il y a même
des régents qui ont un traitement
plus modeste encore) l’on n’est
guère disposé à se présenter au
Consistoire chargé de recueillir
les noms de ceux qui veulent bien
encore enseignerl’a-6-i aux enfants.
Cela se comprend s^ns peine, car
par les temps qui courent, un
jeune homme «’est pas debarrassé
lorsqu’il s’agit de trouvef une position beaucoup plus lucrative soit
dans une fabrique où, sans être
grassement payé, l’on a pourtant
de quoi vivre,* soit à l’étranger
où il sera domestique ou garçon
de café, il est vrai, mais avec une
bonne paye, soit chez lui où, sans
se développer par l’étude, il fera
marcher les affaires de sa maison.
Ceux qui restent sont le plus souvent incapables de remplir leurs
modestes devoirs ou par inconduite ou par manque d’instruction
ou par paresse, et il n’est pas rare
de les voir toucher à la fin de l’année des appointements très minces qu'ils n’ont pourtant pas gagnés, si l’on considère leur travail.
Les exceptions cabondent; il y a
des régents capables et consciencieux, animés d’un véritable esprit
de dévouement, qui, sans se plaindre de leur abandon et de leur
peu de paye, continuent depuis de
longues années à s’occuper des
petits enfants; mais le mal que
nous déplorons n’en est pas moins
réel et n’exige pas moins un remède prompt et énergique. — Ce
remède est vite trouvé ; il faut
augmenter les traitements pour
attirer les jeunes gens capables,
pour être dans le cas de faire un
choix, au lieu d'être obligé d’accepter avec reconnaissance tout
ce qui se présente. Mais, nous
dira-t-on, oà trouver l’argent nécessaire? La Table donne sa quotepart et n’est pas disposée, nous le
craignons, àl’augmenter; les communes fournissent aussi leur contingent, mais il est également à
craindre qu’elles soient disposées
à. l’amoindrir le plus qu’il leur
serp. possible, bien loin de l'augmenter. Elles trouveraient peutêtre de l’argent pour avoir une
foire de plus dans leur chef-lieu,
3
-m
ou bien pour le cereo pasquale ou
bien pour un procès, mais dans
la plupart des cas elles se feront
longtemps prier avant d’augmenter le traitement alloué aux écoles
qui ont le grand tort d’être tenues dans des locaux que le Consistoire qui les a fait bâtir a le
tort, lui aussi, de considérer comme sa propriété. — Ainsi il faut
frapper à d’autres portes. Dernièrement la paroisse du Pomaret a
donné francs 225 35 pour la fête
du 17 février, la paroisse de Villesèche pour le même objet a contribué pour francs 129. N’avons
nous pas assez de données pour
établir le raisonnement suivant?
Si deux paroisses ont su trouver
une somme aussi considérable , il
n’y a pas de raison pour que les
autres ne suivent pas le même
exemple; et si l’on donne d’aussi
bon cœur pour la fête du 17 février, après tout pour une fête qui,
malgré son utilité, n'est pourtant
pas quelque chose d’indispensable,
combien ne donnerait-on pas pour
avoir des régents capables? L’on
devrait donc recourir aux parents,
les intéresser à la chose, et nous
sommes sûrs qu’ils tiennent trop
â ce que leurs enfants profitent
beaucoup de l’école pendant les
quelques mois qu’ils peuvent les
y envoyer, pour ne pas faire quelques sacrifices matériels en faveur
de leurs maîtres. Sans être prophète nous sommes sûrs que la
paroisse qui annoncerait à l’avance
qu’elle est résolue à augmenter le
traitement des écoles de quartier
pourrait compter sur des régents
capables et que les parents, char
més des progrès de leurs enfants,
seraient disposés à contribuer toujours plus largement à mettre leurs
écoles en bon état.
L’isolement dans lequel ces écoles sont laissées est aussi une cause
de faiblesse. Avec la meilleure
volonté du monde, les régents ne
peuvent que marcher à tâtons si
on les abandonne à eux-mêmes ,
sans conseils et sans directions;
ils sont incapables d’atteindre le
but qu’ils doivent atteindre , si on
ne se donne pas même la peine
de le leur indiquer. Avec un bon
programme et une tâche bien précise et bien nette à accomplir,
ils se feront au contraire un point
d’honneur de l'emplir exactement
leurs obligations. Ils sont d’ailleurs très heureux de voir que
l’on s’intéresse à eux et que l’on
vient â leurs secours, car ce qui
fait le plus de mal à une personne
qui travaille pour le public, c’est
de voir qu’on n’a pas l’air de se
douter des efforts qu’elle fait pour
ce public ingrat.
Lorsque l’on se plaint des minces résultats que donne, au bout
du compte, l’Ecole Normale , du
peu d’entrain qu’il y a dans les
écoles paroissiales. de la faiblesse des élèves qui se présentent
pour entrer dans nos établissements supérieurs d’instruction et
que l’on tâche d’y réraedier sans
partir des écoles de quartier , |on
veut opérer une réforme en commençant par en haut, tandis que
c’est par en bas que l’on doit commencer. Que l’on s’occupe d’abord
des écoles enfantines et des écoles
de quartier, sans oublier les écq-
4
-(68)
les paroissiales et l’on verra arriver au Collège, à l’Ecole Normale
etau Pensionnat des éléments nouveaux et vigoureux qui leur rendront cette vie qui leur manque
maintenant. D. A. U.
(Strang eltsatton
Florence. — Nous apprenons que
notre Commission d’Evangélisalion fit, il
y a quelques jours, à M. Auguste Meille,
la propositiou de se rendre au posta important de Naples. Malheureusement il
aurait fallu, pour accepter cette offre,
abandonner une œuvre non moins importante et certainement beaucoup plus
difficile, celle des nombreuses publications que notre confrère de Florence a,
en grande partie, créées. La réelle importance de celte œuvre a été fort bien
reconnue par la Commission d’Evangélisation dans son Rapport annuel présenté
a notre dernier synode. Nous en rappelons ici le passage en question.
« M. Aug. Meille, y est-il dit, évangélise
par la parole et plus encore par le moyen
de la presse. Editeur du journal hebdomadaire l’Eco della Verità, qui se tire à
1500 exemplaires, il rédige aussi la feuille
mensuelle illustrée i’Àmico dei Fanciulli,
qui se vend à 10.000 exemplaires. Ce n’est
pas tout. Notre évangéliste consacre une
partie de son temps à d’autres publications périodiques, soit bimestrielles, soit
annuelles, comme la Biblioteca dei Fanciulli, le vieil et populaire almanach rimiro di casa et la Strenna dei Fanciulli
qui en est à sa seconde année (1). Un
travail aussi précieux mérite les plus
sincères et chaleureuses louanges, surtout
à notre époque qui a été appelée le siècle
du papier, et ob nous voyons beaucoup
plus de personnes lire les journaux qu’assister aux prédications >.
Cela posé, nous ne sommes, donc nul
(1) A quoi il faut ajouter l'imico ciel aoittflto italiano. - ’
lement étonnés de ce que, appelé à se
prononcer entre deux œuvres qui lui
sont également chères, M. Aug. Meille ,se
soit décidé à consacrer ses talents et .ses
forces à l’œuvre qui, sans être placée, il
est vrai, sous la direction spéciale de l’Eglise vaudoise, contribue d’une manière
si puissante à l’évangélisation de notre
patrie et a déjà donné de si beaux et de
si encourageants résultats.
-*•
Le 11 courant a eu lieu, à Florence,
la conférence régionnaire des églises évangéliques vaudoises de la Toscane. Un
nombreux auditoire assistait à l’ouverture. Les membres de la conférence -s’occupèrent spécialement de la vie ecclésiastique, des écoles, des contributions, des
rapports avec les églises sœurs, des moyens de faire avancer l’œuvre, de la distribution des traités, des réunions à domicile , de l’œuvre du colportage. Ces
conférences régionaires sont, au dire de
VEco délia Yerità à qui nous empruntons
ces détails, beaucoup plus utiles que les
conférences générales. Les questions y
sont, en effet, traitées d’une manière plus
pratique.
*
Rome. — Par les soins de l’infatigable docteur Stewart, un grand édifice
de quatre étages vient d’être acquis a
Rome pour l’usage de l’Evaugélisation de
l’Eglise Vaudoise. Cette maison, située au
coin du Corso et de la place Sciarra, au
point le plus central de la ville, contiendra chapelle, salles d’écoles, logements
des pasteurs, d’instituteurs, etc. Peu d’églises évangéliques posséderont à Rome
un local aussi bien adapté aux besoins
do la mission. fEco délia VeritdJ.
■X *
Messine. — Dimanche, 22 février,
a eu lieu l’inauguration du lemple vaudois de cette ville. L’assistance était trèsnombréuse; environ six-cents personnes.
M. Prochfet, président de notre Commission d’évangélisation, M. Combe, prof, de
théologie à Florence, M. Long, pasteur de
Catane, le pasteur de l’église allemande de
Messine', et beaucoup d’étrangers étaient
5
-(60).
présents à cette belle et émouvante cérémonie. La glorieuse devise des Vaudois ; Lux lucet in tenebrin, fut le texte
de la prédication de M. Aug. Malan. Nous
unissons, nous aussi, notre voix à celle
de V£co deüa Verità pour souhaiter à l’Eglise de Messine et A son pasteur de
voir CO nouveau local se remplir bientôt
de vrais convertis.
kmm C4RRASG0
Antonio Carrasco, né le 19 janvier 1843,
à Afalaga , fut amené à la connaissance
de la vérité par sou compatriote, le cher
Matamores. Le jeune Carrasco étudiait
alors le droit. Peu de temps après, A
râge de 18 ans , il fut jeté en prison A
cause du témoignage qu’il rendait à l’Evaugile, et, au bout de deux ans, condamné A neuf ans de galères, châtiment
qui fut cependant transformé par la reine
Isabelle en autant d’années do bannissement, à la suite de pétitions venues de
tous les pays, et surtout des démarches
faites A Madrid , en 1867, par la députade l’Alliance évangélique.
Carrasco dut donc quitter sa patrie. A
son départ de Malaga , il se passa une
scène touchante: les prisonniers, à qui
on ne laissait pas le temps d’aller faire
leurs adieux A leurs familles, furent coniduits directement sur le vaisseau qui deArait les emmener. La mère de Carrasco,
ayant appris cela, courut au port, mais
n’arriva que lorsque son fils était déjA
■embarqué, en sorte que ce ne fut qu’à
distance qu’ils purent se faire des signes
■d’adieu, au milieu de beaucoup de larmes.
11 ne l'a jamais revue, car peu de temps
après elle mourut.
Carrasco vint à Genève, et fit, pendant
■cinq années, des études de théologie approfondies , qui étaient terminées au moment oii la révolution de septembre 1868
lui rendit possible son retour dans sa patrie. Deux mois plus tard, il arrivait A
Madrid avec un frère anglais, M. Armstrong, et après avoir obtenu du ministère,
pour lui et ses anciens compagnons, le
retrait de leur jugement, il commença
immédiatement son travail évangélique ,
qu’il a continué pendant les cinq dernières
années, sans interruption.
Peu A peu beaucoup d’âmes furent
amenées des ténèbres du romanisme ou
■de l’incrédulité à la lumière de la vérité;
son éloquence persuasive en attirait un
grand nombre à .ses prédications, qui,
par la grâce de Dieu, leur furent en bénédiction pour l’éternité. La preuve en
est que les membres inscrits de l’Eglise
de la Madera Baja sont au nombre de
500 environ, auxquels s’ajoutent régulièrement encore 300 auditeurs.
Deux années consécutives, Carrasco fut
nommé président du Synode espagnol.
malgré le règlement qui ne donnait à
cette charge, d’ailleurs très-lourde par
l’étendue do la correspondance et les visites aux églises, qu’une durée d’une année. Il devait sans doute celle distioctiou,
moins A ses connaissances et à ses dons
exceptionnels , qu’à la manière modeste,
simple, droite et impartiale avec laquelle
il se, conduisait envers chacun, sans faire
sentir sa supériorité, sans arrogance, et
en maintenant, autant que possible, la
paix avec chacun , ce qui le faisait rechercher et hautement apprécier.
Enhn, comme rédacteur en chef du
journal la Luz, Carrasco a, pendant ces
quatre dernières années, répandu la lumière do l’Evangile dans toutes les contrées de sa patrie, et fait parvenir à ses
lecteurs les nouvelles religieuses les plus
importantes des autres pays du monde.
« Les voies de Dieu ne sont pas nos
voies, ni ses pensées nos pensées». Selon
nos idées humaines, il nous semblait que
Carrasco était encore indispensable, nonseulement pour son Eglise à Madrid, mais
aussi pour l’Eglise protestante d’Espagne
en général et que la perle de sa prédication, aussi puissante que fidèle , serait
irréparable; cependant le Chef de l’Eglise
a pensé autrement, et non seulement
nous devons nous soumettre, mais aussi
être assurés par la foi que son conseil
dans cette dispensation si obscure est le
seul bon, le seul parfait: «Ce queje fais,
tu ne le sais pas mainlenaot, mais lu le
sauras ci-après ». — Ne t’ai-je pas dit que
si lu crois, tu verras la gloire de Dieu?»
(Semaine religieuse J.
(irhrottt(|ue CUauhotse
et locale
LixKerne-Salnt Jean. Dernièrement, dans l’école des Gonins, avait
lieu une réunion à laquelle assistaient des
frères et des sœurs appartenant aux différentes dénominations qui abondent malheureusement dans cette paroisse. La
réunion fraternelle se termina, paratt-il,
d’une manière peu édiOante.
Qu’il nous soit permis, à ce sujet, de
donner un conseil. Il ne faudrait pas, par
un amour excessif de liberté et d’alliance
évangélique, ouvrir nos églises et nos
écoles au premier venu. Bien souvent,
nous ne savons pas quelles sont QU quelles
6
.(70).
ne sont pas les doctrines de certains étrangers et l’expérience enseigne à ceux qui
veulent mettre à profit ses enseignements
que, dans un temps fort peu éloigné, sous
les dehors les plus évangéliques, des polonais et des mormons ont, abusant de
notre hospitalité, glissé parmi nous leurs
funestes erreurs. Il y a donc des cas oh
le devoir nous impose de dire; « chacun
chez soi». De l’union, à la bonne heure!
Jamais de confusion ni d’amalgame.
T'or're-F»ellice. — M. le professeur Charl)onnier a, vendredi dernier,
donné une seconde conférence sur Olivier
Cromwel. Il a surtout montré que la lutte
entre Cromwel et le roi Charles n’était.
au fond , qu’une lutte entre l’église de
Rome et l’Evangile. Le chef perspicace et
intrépide du parti puritain, ce général si
habile n’avait pas honte de se, rendre
méprisable en puisant dans la Bible les
conseils et la force morale dont il avait
besoin.
A bon entendeur, salut! Si quelqu’un
désire une roule très étroite et qui, à la
moindre pluie , se transforme eu un véritable bourbier dans lequel les malheureux passants enfoncent jusqu’cà la cheville, il peut, pour de plus amples informations, s’adresser au municipe de Torre
Pollice. Il s’agit du tronçon de route des
Dagots à Sainte-Marguerite.
II. s.
Une simple question : serait-ce chose
impossible que de répandre quelques charretée de gravier depuis le bout de ville
jusqu’aux Dagots? Nous ferons remarquer
à nos édiles, pour les encourager, qu’il
n’y a pas que des professeurs qui passent
par là.
*
Quelques personnes out la naïveté de
s’étonner que la baraque S.... ait résisté
jusqu’ici aux décisions de la municipalité.
Informations prises, il n’y a là de la faute
ni du Conseil communal ni du propriétaire, qui ne demandent l’un et l’autre
qu’à redresser les torts et les routes. —
Seulemeut, le Conseil provincial n’a pas
encore daigné laisser tomber ses regards
sur le projet qu’on a soumi, voilà plusieurs mois, à sa haute approbation. Désabusons les simples qui croient encore
que ce sont surtout les intéressés qui doivent s’occuper de leurs propres affaires.
Hérésie au premier chef. Ceux qui doivent
s’eu occuper sont ceux qui ne les couuaissent pas et ne s’en soucient guère. I
Il est encore heureux, toutes les fois que
l’on veut ôter une pierre du milieu de la
route, que l’on n’ait pas besoin d’implorer un décret.
En attendant, cette étable mal propre
continue de rester debout et de répandre
au loin et au près un délicieux parfum
de fumier ! Que le Conseil provincial ne
siège-t-il auprès I
Nous apprenons d’une manière indirecte
que M. Jacques Weilzecker, le nouveau
pasteur de La Tour, sera parmi nous vendredi 6 courant; dans ce cas, nous l’espérons, on pourra l’installer dimanche.
A. H.
F*raly. C'est un malheur que nous
devons enrégistrer cotte foi. La semaine
passée, un homme a été écrasé par un
éboulement pendant qu'il travaillait dans
une carrière de talc. Comme ce n’est pas
la première fois qu’un tel accident arrive,
ne serait-on pas en droit d’exiger que
ces exploitations se fissent d’une manière
un peu plus sûre, surtout lorsque l’on
pense que [’unique soutien d’une famille
peut ainsi être enlevé d’un moment à
l’autre ?
Massel. — Encore du 17 février. Les
mauvais chemins, s’ils ne rendent pas
cette fête impossible à la montagne, ne
contribuent certainement pas à la rendre
brillante. Malgré cela les 160 enfants de
Massel ont tous pu y prendre part, sans
que pourtant ils se soient réunis tous
ensemble, comme ils l’auraient désiré.
Les plus petits se contentèrent de se rendre
chacun à leur école de quartier, en laissant aux autres le plaisir de se réunir au
lieu central. C’est à ceux-ci que M. Tron
put s’adresser en leur parlant du bon emploi du temps avec beaucoup d’à propos,
nous semble-t-il, car c’est surtout lorsque
l’on a du temps devant soi, lorsque l’on
est tout jeune, que l’on est le plus disposé
à le gaspiller. Les chants et les récitations
qui suivirent ce discours se chargèrent
de prouver qu’une partie de leur temps les
enfants l’avaient très bien employée, eu
profitant des leçons qu’ils avaient reçu.
Dans l’après midi, dans chaque école, sous
la présidence du régent ils firent un petit
dîner avec les provisions qu'ils avaient
eux-mêmes apportées. A notre avis la fête
perd beaucoup à être celebrée ainsi dans
les différents villages , puisqu’elle est particulièrement destinée à reunir ensemble,
au moins une fois par an, tous les enfants de la paroisse. Ne ponrrait-on pas
la fixer è une autre époque pour toutes
7
-m)
ces paroisses qui se trouvent dans l’impossibilité de la célébrer le 17 février?
♦
F'éx'ler. — Papas et mamans assurez-vous souvent du contenu des poches
de vos enfants, puisque malgré les soins
de leurs parents , deux enfants ont été
dernièrement la cause d’un grand malheur domeslit|ue! Munis de ipielques allumettes, ces deux petits ne trouvèrent
rien de mieux à faire que d’allumer un
assez grand t'eu, à une toute petite distance (lu Périer. L’un d’enx ne tarda pas
à tomber dans le brasier, sur lequel il
resta jusqu’à ce que une femme venant
à passer il en fut retiré et porté à sa mère.
Il succomba quelques jours après à la
suite de l'énorme brûlure, en supportant
la douleur avec une patience (¡u’on n’aurait jamais attendu d'un enfantaussi jeune.
Villèseolie. — C’est avec un entrain tout particulier, que l’on a fêlé le
17 février. Dè# la veille tout le monde
était en mouvement. Pendant que les uns
préparaient la petite collation destinée
aux enfants, les autres allumaient et entretenaient de grands feux de joie, tandis
que d’autres encore décoraient le temple
pour le lendemain. Festons do verdure,
inscriptions scripturaires et patrioti(|ues,
rien n’y manquait; sur le (lovant et an
dessus de la porto, une espèce do dais en
verdure métamorphosait, à ne pas la reconnaître , la façade du trop modeste
édifice. M. Micol exposa aux enfants accourus au nombre de plus de 200 ( ils
auraient été 260 sans le,mauvais temps)
et à ses nombreux auditeurs ce qu’est la
liberté chrétienne qu’il defiuit, non pas
la liberté de commettre le mal, mais de
pouvoir servir Dieu, liberté qui est le privilège exclusif des chrétiens. Comme partout ailleurs, un assez grand nombre de
chants bien exécutés et de récitations se
chargèrent de démontrer aux parents,
s’ils en avaient eu besoin, que ce n’est
pas en vain que leurs enfants fréquentent
l’école pendant une bonne partie de l’année. Un repas frugal attendait les enfants
après le service. Ici comme ailleurs c’est
au moyen d’une collecte faite au sein de
la paroisse, que l’on a pu se procurer
les fonds nécessaires, car l’on avait établi
en principe que l’on donnait la fke aux
enfants, sans qu’on eût besoin do leur
demander un centime. Les entrées s’élèvent à 129 francs et les sorties à 122; en
caisse 7 francs, qui seront probablement
conservés comme fond de reserve pour
les années, oü une mauvaise récolté influerait désavantageusement sur les colleiîtes. L’on n’oublia pas les absents, surtout ceux d’un quartier très éloigné, que
la neige avait retenu chez eux. On leur
envoya non seulement leurs étrennes et
leurs petits livre.s mais aussi leur part de
comestibles. — Le soir ce fut le tour des
régents qui se réunirent tous ensemble
pour une petite collation , à laquelle prirent part la gaîté et la cordialité.
— Jeudi dernier M. Micol commença une
série de conférences sur Luther. Celte fois
le pasteur de Villesèche se liorna à attirer
l’attention de ses auditeurs sur la jeunesse du grand réformateur, en faisant
ressentir d’une manière toute particulière
les bonnes dispositions de l’enfant pour
l'étude et des parents pour l’y entretenir
au prix de véritables sacrifices. — L’on
décida avant di' se séparer, d’imiter l’exemple de tels parents en promettant de
souscrire la somme nécessaire pour [layer
les appointements du régent de l’école sub
sidiaire qui tiendrait ainsi l’école un mois
de plus pour éviter l’oocombrement de
l’école paroissiale qui serait obligée sans
cela d’accepter les nouveaux venus, (ju’on
dise encore du mal après cela des conférences !
I^omar'et. — La conférence loulo
amicale entre les pasteurs du val Saint
Martin, tenue à Villesèche, avait laissé
de trop bons souvenirs pour qu’on ne
pensât pas à enlcouvoquer une autre bientôt. Ce fut le Pomaret -qui eut le plaisir
d’accueillir ces messieursjcelte fois-ci. —
L’on se réunit chez .M. Rivoir professeur,
mercredi 27 février, et l’on causa amicalement ensemble pendant la plus grande
partie de l’après midi en traitant différents
sujets,entre autresiDe la famille chrétienne.
Ce fut également ce dernier .sujet qui fut
choisi pour la réunion du soir, convoquée
le dimanche avant du haut de la chaire.
Malgré le temps, l’affluence des auditeurs
fut telle que le local, pourtant assez vaste,
de la grande école fut bien vile rempli,
ainsi que le corridor et que nombre de
personnes dûreot s’en retourner pour no
pas rester dans la rue. Si l'église avait
été chauffée ou simplement éclairée, l’on
n’aurait pas manqué d’en profiter, mais
comme on ne s’attendait pas à en avoir
besoin, il fallut se résigner à rester là où
l’on était. M. Rivoir professeur, chargé de
présider à la réunion, annonça, après le
chant, la prière et la lectnre de Jos. xxiv,
que l’on désirait parler particulièrement
sur une partie du v. 15: «Mais pour moi
et ma maison nous servirons l’Eternel, »
c’-à-d. sur la Famille chrétienne, qu’il
définit en quelques paroles. — MM. J. P.
Micol , B. Gardiol, H. Tron pasteurs prirent successivement la parole soit (pour
définir plus amplement ce qu’est la famille chrétienne, sqit pour parler des devoirs dès parents envers Jes enfants.
8
-m)
Comme l’auditoire était composé surtout
de grandes personnes, l’on insista particulièrement sur les devoirs des parents,
non sans leur faire observer que si l’on
ne s’adressait qu’à eux, ce n’était pas que
les devoirs des enfants ne fussent pas
également importants , mais simplement
parceque ceux-ci n’y étaient pas. - Une
prière et un cantique terminèrent la réunion qui a laissé des traces profondes dans
l’âme de ceux qui y sont intervenus. A
quand la prochaine conférence?
D. À. D.
A TRAVERS LES JOURNAUX
Revoe politique
A peine avaient-ils fini de voter la loi
sur la circulation du papier forcément fiduciaire, que les députés du télégraphe
se sont dispersés aux quatre vents... de
ritalie. La discussion se continue à Monte
Citorio avec un calme parfait, et le Sénat
se met en train de digérer la besogne que
lui a préparée la seconde Chambre.
Les nouvelles taxes sur le registre et
le timbre sont presque aussi difficiles à
comprendre qu’à expliquer; au reste nous
avons bien le temps, et, quand il faudra
les payer, la compréhousiou on viendra
toute seule.
*
Une preuve que les chosesjpeuvent être
vues sous différents côtés: nous lisions
dernièrement dans le Journal de Genève,
que l’on avait des appréhensions très vives sur les suites de la loi récemment
adoptée; on craint que les différents établissements de crédit, ayant pour leur papier cours forcé, ne laissent aller leur or
à l’étranger ce qui pousserait Vaggio à un
point inconnu jusqu’à présent et le prix
de toutes choses s’accroissant en proportion ; on voit d’ici la figure de tous les
braves gens qui ont une paye fixe en papier qui les empêche à peu-près de mourir
de faim. Exemple, les employés de l’état,
et.... d’autres.
11 meurt des cardinaux. Un des déP''
niers élus, Tarquini, n’a joui de la potih*
pre que l’espace de peu de jours, etdéwi.
autres sont si gravement malades,
leur état paraît tout-à-fait désespéré, ub
sait d’ailleurs que leurs éminences meü-c
rent trois à la fois. ,
, lu. ■
*
Les radicaux français qui n’out jatuâis,
pas plus que les bourbons, appris g;raud
chose, ont porté comme candidat à la
députation dans un des département du
midi, Ledru-Rollin , le célèbre tribun de
1848, la terreur des bons bourgeois; M.
Thiers, soutenant une autre candidature,
celle d’un M. Lepetit. a écrit une lettre
fort sensée, qui est destinée à contrebalancer fortement le mauvais effet produit
par Vautre ; aussi les journaux réactionnaires , qui se frottaient les mains des
imprudences républicaines’, et se voient
maintenant forcés d’en rabattre, sont-ils
furieux contre lui. Voilà un ex-orléanisle
qui se trouve faire beaucoup plus pour
la république, que n’ont fait jusqu’ici les
républicains do naissance. Le bon sens ne
perd jamais ses droits.
*
La lutte religieuse coutinue en Allemagne comme si elle ne faisait que de
commencer. Une des principales dispositions de la nouvelle loi ecclésiastique, est
que les curés seront élus par le peuple,
ce qui ne peut manquer, à la longue, de
les soustraire à l’influence de Rome, dont
le système croîtlera dès lors par la base.
Et dire qu’il y a, de par le monde, des
gouvernements que la Curie Romaine excommunie,{ce qui est peu, insulte, ce qui
est plus grave, et cherche à ruiner par
tous les moyens, ce qui l’est tout-à-fait,
que ces gouvernements ont’en main cette
arme terrible contre un ennemi mortel et
irréconciliable, et qu’ils ne s’en serviront
jamais! Ceux-là ont mis sur le fronton
de leurs ministère cette enseigne impossible ; A la conciliation.
On veut marier à tout prix l’eau et le
feu, le pape et l’Italie.
*
Les nouvelles d’Espagne sont assez
graves. Une grande bataille s’est livrée
en Biscaye, où les républicains n’ont pas
été vainqueur. Les dépêches de source
carliste sont tout à fait triomphantes ,
des trompettes de victoires; celles de Madrid sont trop réservées pour ne pas faire
deviner ce qu’elles ne veulent pas dire.
Moriones aurait perdu plus de 3000 hommes, et Bilbao, capitale de la province,
s’est informée des conditions de la capitulation. Triste signe si cette place tombe,
ce sera pour les rebelles un très grand
’siïccès matériel et surtout moral ; la .situation est assez grave, pour que le chef
'du gouvernement. Serrano, ait jugé indis'^ensablelde prendre en personne le com* mandement de l’armée du Nord.
■1 A. M.
. ■ , r,, . ,u ■ » --:—————
E. Malam Directeur-Çêrant._______
I^ignerol, impr. Chiantore et MascareHi.
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