1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie............... L. 3
Tous les pays de l'Union
de poste 6
Amérique du Sud . ...» 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M, Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
To rro Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XX. N. 41.
11 Octobre 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Bédactlon àM*
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torre Pollice), et pour l’Administration à M. Joun Julia,
prof., Torre Pellice,
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
LE TEMOI
ECHO DES YALLÉES VATJDOISES
Paraissant chaque Jeudi
ypu8 me serez témoins, Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité, Epli. IV, 15. Que ton règne vienne, IlaUh.VI. lO
âi O ni ni a I r e t
Pourquoi vous tenez-vous ici toute ia journée sans rien faire? — Le Synode Vaudois (Discours des députés). — Correspondance (Sicile). — Chronique Vaudoise (Villesôclie t- Temple du Ciabas).
Evangélisation dans le Canton Tessin.
Ritenuta sulla Rendita. — Souscription
Peyronnel. — Rovne Politique.
UNE DIXitME QUESTION
Pourquoi vous tenez-vous ici toute
la journée sans rien faire?
Matth. XX, 6.
Le maître de maison qui loue des
ouvriers,, c’est Dieu. La vigne où il
dés envoie c’est son règne de grâce,
■qu’il a fondé sur la terre, en JésusCbrist son Fils Unique, , le Sauveur
du monde. Les ouvriers envoyés
dans la vigne ne sont pas seulement
les .apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs,
mais tous ceux qui ont répondu à
l'appel du Seigneur.
Tout disciple de Jésus doit travailler
â 'êéff service. L’appel à la converet l’appel à l’activité chrétienne
confondent: Allez aussi à ma
^igm.
Lé 'Sleigneur Jésus confie à tous
^®ux qu’il a rachetés par son sang
et qu’il a scellés du Saint-Esprit des
talents à faire valoir. (Matth. 25, 4430, quelles que soient du reste leurs .
posilions et leurs fonctions dans ,
son Eglise. |
L’Eglise du Seigneur est comparée;'
à un corps, (Rom. Xll; 1 Cor. Xll,|'
EptîèsXÎV) dont Christ est la tête et
dont les chrétiens sont les membres.
Un corps organisé dont la vie intérieure, religieuse et morale grandit
par les fonctions diverses qu’accomplissent les différents membres dü
corpsi Quand une des parties se dé■veloppe au détriment des autres parties, le corps est souffrant et paralysé:
ainsi que cela se voit dans l’Eglise
romaine, où le clergé a tout pris.
Il suffit de ne rien faire pour
tomber dans l’infidélité. Le serviteur inutile sera jeté dans Tes ténébrés dü dehors (Matth. 25, 24-30),
A ce propos le doct. Stevrart a écrit
ces paroles: « C’est une chose ter» rible que de penser combien de
» membres des Eglises évangéliques
» se trouvent dans cette condition.
» Leur vie est irrépréhensible, leurs
» croyances orthodoxes, lejur piété
» semble sincère, et cependant ils
» ne sont que des chrétiens négatifs
» et rien de plus ».
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- 322
Dieu qui appelle les ouvriers est
aussi celui qui distribue à chacun,
par son Esprit, les dons, les talents,
les capacités qu’il devra faire fructifier à sa gloire et pour le salut des
âmes. Chaque disciple a reçu queque don et personne ne possède tous
les dons. Dieu l’a voulu ainsi afin
que ses enfants se rendent utiles et
nécessaires les uns aux autres (I
Pie. 4, 10).
Tout disciple de Jésus-Christ est
un missionnaire, sans que cela lui
fasse négliger en rien les devoirs les
plus ordinaires de sa vocation terrestre. Chacun peut dire à son frère
et à son ami nous avons trouvé le Messie (Jean I). Chacun est en devoir de raconter dans sa maison et
aux siens tout ce que Jésus a fait
pour lui (Marc 5, 19), Et ceux qui
quittent leur pays ne doivent pas
oublier d’annoncer le Séigneur Jésus
partout où ils vont (Actes 11, 21).
Les enfants de Dieu sont chargés
de s’exhorter mutuellement et de
s’édifier les uns les autres (I Thess.
5, 11). La parole de Dieu doit habiter abondamment parmi eux et
faire l’objet de leurs entretiens, en
chemin, pendant le travail, dans les
maisons et dans les lieux de culte
(1 Col. 3, 16). « Cela ne cesse que
» là où l'on a séparé la vie sociale
» de la vie religieuse et où l’intérêt
» religieux s’est affaibli par les ha» hitudes qui font de ces deux vies
» quelque chose de tellement distinct
» que l’une ne pénètre plus l’autre ».
Même ce que nous appelons la discipline dans l’Eglise ne doit pas être
laissé exclusivement aux soins des
conducteurs. Tous les membres spirituels du troupeau doivent '.veiller,
avertir, consoler, relever, reprendre
leurs frères suivant le besoin (Gai.
6, 1-5; 1 Thess. 5, 14, 15).
Quant àXactivité des membres de
l’Eglise dans lés "assemblées de culte
nous transcrivons ici quelques paroles de M. Godet sur 1 Cor. 14, 26 ;
«Règle fondamentale: Aucun don
» ne doit être écarté. . Chaque ma
» nifestation de l’Esprit doit avoir
» son cours; il suffit que tout tourne
» à l’édification.,. Nous avons donc
» dans cette série d’actes le type d’un
» culte normal dans lequel tous les
» éléments de l’intelligence et du
» sentiment se trouvent réunis et où
» chaque fidèle doué d’en-haut peut
» donner essor à son don particulier.
» C’est comme un banquet spirituel
» où chaque convive apporte son
» écot ».
Il y a en outre dans l’Eglise d’autres fonctions: les intendances diverses nécessaires au culte et au
bon ordre dans les assemblées, l’assistance réciproque, le soin de ceux
qui souffrent, l’administration de.s
deniers du pauvre. Même les plus
humbles services sont précieux aux
yeux du Seigneur quand ils sont le
fruit de son amour dans le cœur de
ses rachetés.
Il n’est pas encore hors de pro- ■
pos d’adresser à un grand nombre
des membres de nos Eglises la question du maître de maison: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la
journée sans rien faire? et ne dites
pas : c’est parce que personne ne ,
nous a loués. Car vous les ayez entendus les appels du Seigneur,^ et ■
pour une très grande partie de l’activité chrétienne il n’est pas nécessaire d’en receyoir d’autres de la,
part des hommes. Et pour la partie ,
qui doit, pour la bienséance et pour
l’ordre, (1 Cor. 44, 26-40) se développer sous la direction des con-i
ducteurs des Eglises, nous rappel-1
lerotrî le conseil de Jéthro à Moïsej
(Ex. 18). «.Pourquoi siège-tu seul?..» la chose est au dessus de tes for» ces... Choisis parmi tout le peuple;
» des hommes capables...; allège ta
» charge et qu’ils la portent avec
» toi. Si tu fais cela et que Dieu
» te donne des ordres, tu pourras y
» suffire, et tout ce peuple parvien-.,
» dra heureusement à sa j^stina'
» lion ».
n. r.
3
- 323
Discours des députés.
(Suite, Yoir N. 40).
M. Georges Appia, 'Vice-président
du Comité des Missions de Paris:
c( Chers frères, lisez les brochures
de MM. Boegner et Dieterlen et
donnez-en la subtance dans votre
entourage. Ayez des réunions de
missions, car qui ne le fait pas est
en retard et ne sait pas qu'elle heure
il est. Notre Comité envoie trois
missionnaires au Zambèze ; l’un c’est
M. Paul Davyt un vaudois qui va
partir D. V. en Janvier avec M. Boiteux et sa femme. M. Béguin, sa
femme et 3 nègres sont allés au
Zambèze. Vous avez comblé votre
déficit et cela nous donne aussi du
courage à nous. Nous avions 84,000
fr. de déficit, nous avons beaucoup
écrit pour adresser des appels et
en 3 4|2 mois nous avons collecté
40,000 fr. Nous remercions les chrétiens d'au deçà des Alpes pour les
3000 fr. que vous nous avez envoyés;
nous remercions en même temps
la Société de ^Pradeltomo » et toutes
les sociétés auxiliaires qui sont venues à notre secours. S. Paul disait
qu’Alexandre, l’ouvrier en cuivre, lui
avait fait beaucoup de mal; il est
clair que ceux qui ne nous donnent
que du cuivre ne nous font pas autant de bien que ceux qui nous
donnent de l’argent. Aidez-nous dans
vos prières (appïaud.).
M. Jacq. 'Weiïzecker missionnaire et représentant du Comité
des missions de Paris:
« L’on a beaucoup parlé de réveil
en ce Synode, et nous remarquons
que les églises réveillées doivent
s’occuper de missions en raison directe de l’intensité de leur réveil.
Donnons ce que nous pouvons, sans
nous inquiéter de ce que donnent
les autres. Comment peut-on se sentir sauvé sans travailler à sauver
les autres? Comment aimerait-on
Jésus Christ sans désirer que nos
semblables se convertissent à lui ?
La méthode nous est imposée par
Jésus Christ qui disait: Commencez
par Jérusalem, continuez par la Judée et la Samarie puis allez jusqu’aux
extrémités de la terre, et cela sans
attendre que Jérusalem soit convertie. Cette méthode peut s’appliquer partout, les divers pays qui
envoyent des missionnaires ne sont
pas entièrement peuplés de convertis. Il y a eu recul dans les contributions, reprenons notre élan, allons de l’avant. Sempre avanli Sonjoia I
(applatid.).
E. B.
CORRESPONDANCE
Sidile, 21 Sepiembre 1894.
'ßher Monsieur,
Sans avoir de très intéressantes
nouvelles à vous donner — je tiens
à vous en prévenir — ne voulant
pas laisser tomber en prescription
mes droits de correspondant, je viens
reprendre ma plume pour causer
un instant avec vous. Si vous voulez bien m’accompagner, passant
par Caltanissetta nous allons faire
une course jusqu’à Riesi.
Je vous servirai de Cicerone ;
Voyez-vous sur ce côteau, cette maison de plaisance? C’est l’ancienne
« Casina dei Gesuiti » où les Sommes
noirs avaient l’habitude de passer
quelques semaines pendant les grandes chaleurs. Gela va être transformé
en un vaste établissement. De quel
genre, me direz vous? — Devinez.
— Une école normale? — Nennil
— Une ferme modèle? — Pas du
tout. Un hôtel? Un musée d’Artillerie? Une raffinerie de soufre, de
sucre, de sumac? Vous n’y êtes
point! Nous allons avoir là... pardon, ils vont avoir là un vaste établissement gouvernemental avec tout
le comfort moderne, car il pourra
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- 324
fort bierï, au besoin héberger des
Commandeurs, des chevaliers, des
barons, tous personnage qui ont
droit à certains égards, cela s’est vu...
à Begina Coeli. — Une prison? —
Hélas oui, le dépôt central est devenu tout à fait insuffisant; dans ses
chambrées mornes et humides s’entassent les détenus malgré le « sfollamento » auquel on doit chaque
semaine foreémenls recourir. — Gela
pour les corps; ici, à notre gauche,
va s’élever un autre établissement
où les intelligences seront assujetties à la même servitude. Que diiî- je
assujetties, c’est mutilées, suffoquées
que je dois dire. Nous allons .., pardon une autre fois, ils vont avoir là
un très grand séminaire, car il faut
profiter du bon moment: le travail
des mines est peu lucratif et a déterminé, nous assure-t-on, bon nombre de vocations pour le « Sacerdoce ». On nous a montré tel grand
gaillard en soutane qui a laissé là
son « piccone » et paraît se trouver
à merveille, d’autres qui ont été en
levés è l’agriculture
et à la garde
des bestiaux. Un proverbe Sicilien,
auquel je voudrais donner un tour
un peu convenable, associant le jeune
séminariste à certain animal que
nous connaissons susceptible d’un
enbonpoint exceptionnel, assure qu’ils
constituent une ressource enviable
pour une famille.
Un conférencier disait très gravement, rien moins que dans le dôme de
Galtanissetta que le seul, l’infaillible
moyen de résoudre la question sociale était de s’en remettre entièrement aveuglément à l’évêque du
diocèse, et c’ est là tout ce qu’à
imaginé Monseigneur, car c’est à
lui qu’on est redevable de ce magnifique projet Pauvre Galtanissetta !
Filons par le Salso, presque à sec,
salués en passant par des nuées de
calandres, d’alouettes et hâtons le
pas car nous pourrions nous attraper la malaria, CQ qui ne rentre pas
du tout dans notre programme, nous
voici a Riesi.
Nous n'avions jamais vu Riesi
d’été, ça mérite de l’être. L’accoutrement de bon nombre d’enfants
est décidément très primitif, jusqu'à
l’indécence inclusive, car pour quelques uns pas la moindre trace de
linge intime. Gertes on doit réaliser
de grandes économies en frais de
blanchissage; le raccomodage non
plus ne doit pas peser trop sur le
bilan domestique, mais bonnes gens,
avec les larges feuilles de figuier de
vos jardins, ne pourriez voua pas
imaginer quelque chose? Je pardonne aux femmes que je vois s’adonner à une chasse acharnée sur
les portes de leurs maisons, car il
s’agit de véritables forêts vierges à
dépeupler, mais. Messieurs de la
Municipalité, si jamais j’aurai l’honneur de donner devant vous une
conférence j’ai mon texte tout prêt:
Deutéronome XXIII 12 -13, « Tu
auras un lieu hors du camp, et c’est
là dehors que tu iras. Tu auras
parmi ton bagage un instrument
dont tu te serviras pour faire un
creux... quand tu iras dehors».
Riesi est en habits de fête car
après Santa Maria délia Gatena, cela
va être le tour de Gesti nero. Vous
n’en aviez jamais entendu parler,,
ni moi non plus. C’est le génie inventif des prêtres qui l’a découvert;
je ne saurais trop où. Voilà des ouvriers qui Ú font des creux » comme
nous venons de le dire, mais dans
un autre but: pour planter des poteaux et lancer des feux d’arliiice
à la grande admiration des badauds.
11 vaut mieux, sans nous arrêter,
que nous passions outre car notre
ami M. Ronzone pourrait is’inquiéter
de notre retard. La conférence commémorative du XX Septembre étant
annoncée nous avons le plaisir d’avoir un bon auditoire, moins nombreux que dans d’autres occasions
peut-être — environ quatrevingt personnes — mais où nous avons le
plaisir' de reconnaître une quantité
respectable de civili de la localité.
— Il ne nous appartient pas de vous
5
325
entretenir de cette conférence, d’autant plus qu’il faut — en toute correspondance, le moins qu’on peut
parler de soi — et nous n’avons que
trop déjà violé cette règle — qu’il
nous soit permis de souhaiter à nos
auditeurs de ne pas « oublier aussitôt » (Jacques I, 24) la parole qui
a été lue et adressée.
Nos écoles vont se rouvrir et les
inscriptions ont commencé; une cinquantaine dans quelques jours. Si
cela continue ainsi nous dit notre
brave M. R. nous aurons 300 élèves
celte année.
I.a Municipalité de Rie.si a déjà
délibéré un prix pour les écoles qui
dans le concours final remporteraient les meilleurs .succès, la lutte
donc, une lutte féconde est engagée avec les écoles de la ville: si
Dieu nous assiste, et pourquoi l'ayant
fait jusqu’ici ne nous assisterait-il pas
jusqu’à la fin? — c’est nous qui le
remporterons. Si nous en serons
jugés dignes tant mieux, toujours
est'il que ce n’est pas vers ce but
prochain que tendent nos elîortSj
mais vers celui d’avoir été fidèles
et d’avoir pu accomplir quelque
bien autour de nous et à la gloire
de Dieu.
Sosthc
me.
CHRONIQUE VAÜDOISE
VILLESÈCHE. — Dimanche dernier, l’après midi, dans le Temple
des Clos, M. le docteur Prochet a
donné, devant une assemblée d’environ 400 personnes, de Villeséche
et des Paroisses voisines, une conférence sur sa visite à nos Vaudois
des 2 Amériques.
La collecte qui s'est faite à la sortie, pour le Temple de Colonia Valdense, a produit L. 36,60.
M. Prochet a\ait déjà présidé le
service ordinaire du matin, où fut
faite aussi une collecte pour notre
œuvre d’Evangélisation.
Temple du Ciabas. — Dimanche
dernier 7 cour, a eu lieu, avec le
concours d’un nombreux public, la
réouverture du temple du Ciabas.
Ce vieux sanctuaire n’a jamais été
aussi beau.' Le plafond a été refait
à neuf au moyen de solides poutrelles en fer, le.s arcs qui soutiennent la charpente et s’appuyent sur
les piliers ont aussi été refaits, de
même que le toit. Les murs ont été
badigeonnés à nouveau, les fenêtres
ont été agrandies et garnies de vitraux faits de façon à imiter les rideaux, tout en donnant assez de
lumière. Sur la façade l’on voit, .sur
un bel écusson, l’armoirie vaudoise
avec sa belle inscription: Luûû luoet
in tenebris.
Un goût exquis a présidé à ces
réparations qui donnent au temple
actuel un air d'élégance et de simplicité qui s’allient si bien dans une
maison de prière. Une belle route
amène au préau, espèce de terrace
soutenue par un mur en talus bien
solide. Les abords du temple, déjà
très convenables, seront plus beaux
encore lorsque les traveaux en cours
seront terminés;
Ant. Gay, pasteur de la paroisse de S. Jean, à laquelle appartient le temple, présida à la cérémonie d’inauguration, et après la
prière prononcée par un autre pasl,
M*" H. Meille prononça un discour.s
bien préparé et bien émouvant sur
ces paroles des prophètes : L’Eternel
a pitié de Sion, il a pitié de toutes
ses ruines ^saie 51, 3. Moi, VEternel,
fai rebâti ce qui était abattu et
planté ce qui était dévasté. Ezech.
36, 36.
Une analyse; de ce bon discours
n'en donnerait qu’un pâle reflet aux
lecteurs; il faudrait pouvoir le lire,
et nous le relirions volontiers s’il
était imprimé, au moins dans ses
parties essentielles.
M"" A. Gay prit ensuite la parole
pour remercier toutes les personnes
qui ont concouru, soit avec leurs
dons, soit au moyen de leur travail,
6
536
intellectuel ou manuel, à relever
les ruines du temple du Ciabas. Il
remercia aussi M’’ le pasteur H.
Meille qui a bien voulu commencer,
et qui a la bonté de continuer les
services religieux d’uné manière
régulière.
M' H. Meille annonça enfin que
M*“ le D*' M. Prochet présidera D, v.
Dimanche prochain à 3 h. le service
dans le temple du Ciabas, et il y racontera son récent voyage en Amérique.
E. B.
ÉVANGÉLISATION
dans le Tessin
(Voir N.o 40.)
Après avoir publié une vingtaine
d’articles contre moi, dans lesquels
les pieux lévites ont vomi toute la
bile et tout le fiel dont ils sont si
richement fournis, ils publient maintenant en appendice une défence ou
apologie du papisme et de ses hérésies. î: . '■
Cette prose cléricale tessinoise fait
connaître l’esprit fanatique qui aime
ces lévites, la prodigeuse ignorance
et la mauvaise foi vraiment phénoménale dont ils sont doués, mais il
est aussi intéressant de voir quelle
sainte frayeur anime souvent ces
héros; deux e*xemples suffiront: Un
protestant vient à mourir à Massagno l’on m’appelle pour les funérailles, avec prière de prononcer
deux discours, l’un en allemand,
dans la maison mortuaire [où intervinrent 50 personnes], l’autre en
italien, sur 1e cimetière, où l’on
compta env. 200 personnes. Tout se
passa dans l’ordi'e le plus parfait.
J’ai su plus tard que les catholiques exprimèrent leur étonnement
de m’avoir entendu réciter Notre
Père et le Credo, on leur avait
pourtant dit que les Protestents ne
croient à rien___ Mais le jour
suivant les journaux papistes tom
bent sur moi à bras raccourci et
et m’accusent dans les termes les
plus violents, devinez un peu de
quoi? — d’avoir exigé du gouvernement et de l’autorité coraunale
que l’on sonnât la cloche du village
et que le cadavre fut enseveli, non
pas dans le coin, comme le voulait
le curé, mais dans l’ordre ordinaire
in ordine e filü aile allre tumulazioni...
Le surlendemain ils durent publier une déclaration en due forme
dans laquelle la parenté du détunt
infligeait un démenti au trop zélé
journal papiste et démontrait n’avoir
fait usage de rien autre si ce n’est
du droit garanti par la constitution
fédérale à tout citoyen.
On se souvient ici que jadis à Biasca
l’on m’intenta un procès pour un
cas analogue, où j’étais aussi innocent que... le directeur du Témoin.
Mais voici un comble le plus incroyable, le plus sbalorditivo de
tous les combles: Sous le régime
clérical auquel m;t fin la petite
révolution de 1890, les prêtres avaient
réussi à faire fabriquer une loi qui
déclarait l’église catholique seule et
absolue propriétaire de tout ce qui
pouvait de près ou de loin avoir quelque rapport avec le culte papiste,
p. ex; les clochers, au sujet desquels
les libéraux disent: nousn’empêcbons
pas l’église d’en faire usage, mais
nous prétendons que la commune,
aux frais de laquelle ils ont été^
érigés, y a des droits indescriptiples
pour convoquer les assemblées comunales, les convois funèbres, etc. —
Or il y a en ce moment une agitation
populaire, assez prononcée dans le
sens de la révision ou pour mieux
dire abrogation de loi que le public
appelle tout court legge ladra —
Eh bien le journal papiste Credente
cattolico du 6 août cour., afin de
mieux mettre en garde les croyants
contre le projet de révision leur
fait croire que derrière le projet se
trouvent les francs maçons et cer-
7
327
tains ministres protestants et quidém
étrangers.
Chose singulière que les contradictions dans lesquelles tombent ces
journaux papistes: un jour ils se
vantent de Vunüé de la foi qui règne
dans le canton et menacent les
pasteurs protestants d’une explosion
de la fureur populaire, (j’ai raconté
à tes lecteurs les persécutions qu’a
dû endurer l’ami Zamperini.) ils
affirment d’un air de triomphe que
le Protestantisme est moribond, que
l’Allemagne aété seprosieruerdevant
le souverain pontife, que l’Angleterre
est sur le point de passer en masse
au papisme, que la conversion des
peuples Scandinaves marche tambour
battant, que Bâle, Zurich, Genève
vont redevenir papistes, que le Tessin
ne compte que, quelques protestants
(environ 1700 sur 127 mille habitants)
que les pasteurs ou évangélistes
n’ont pas d’auditeurs, que tout ce
qu’il y a de meilleur dans le Protestantisme passa au catholicisme,
, tandis que si quelqu’un est assez
malheureux pour passer au protestantisme ce n’est que le l’ebut de
la société, ou bien quelque prêtre
qui sort des rangs per allegramente
menar moglie, puis vous tournez la
page et vous n’y lisez que des plaintes,
des récriminations, des soupirs, des
cris de détresse sur les persécutions
incessantes et cruelles dignes de
Néron, auxquelles l’église est partout
en butte cc tutte le diverse gradazioni
del partito liberale, nessuna esclusa,
sono intimamente unite nel movimento di guerra alla chiesa, su
questo terreno non esistono screzi e
scissure di sorta... perchè l’odio al
cristianesimo è la ragion d’essere
del liberalismo. » Pour se consoler
ces Messieurs invoquent les souvenirs historiques.’ « Catholiques tessinois vous n’avez nul besoin que
nous vous racontions l’orrible fin
de tous les persécuteurs et de tous
les adversaires de notre église depuis
Néron jusqu'à nos jours.® Ils prétendent effrontément que le Protes
tantisme est la cause de tous les
maux dont souffre actuellement l'humanité, ou du moins la chrétienté,
et que la révolution, le socialisme,
l’anarchie sont des enfants légitimes
de Luther, puis ils oublient d’ajouter
que tous ces assassins qui ont répendu au nom de Ravaillac, Ravacbol, Henry, Vaillant, Lega, Caserío
sont des enfants légitimes de l’église
romaine.
Il est souvent bon de le leur
rappeler.
{A suivre)
P. Calvino.
RITENUTA SULLA RENDITA
delle Opere ^•■^e
Nous venons de recevoir de l'Intendant
des finances la circulaire suivante, que
nous croyons opportun de porter à la eonnaissanoe do ceux d'entre nos lecteurs qui
s’occupant des Bourses des Pauvres.
Torino^ 4 Ottobre i894.
Per incarico del Ministero, mi
pregio portare a conoscenza della
S V. che Taumento della ritenuta
per tassa di ricchezza mobile, giusta
la legge 22 luglio N. 1894, 339,
colpisce, finché non saranno sostituite da rendila 4,50 netta, anche
le rendite di cotesta Opera Pia,
senza pregiudizio però del privilegio
sancito dall’Art. 2 di detta legge (1),
poiché eseguendosi a suo tempo la
sostituzione col nuovo^ titolo verrà
rimborsato quanto sarà stato in più
ritenuto.
L’Intendente di finanza
MONDINO.
(1) Cet article établit que les titres 5“/o,
sur lesquels on retenait le 13,20®/», seront
changés contre de nouveaux titrps de 4,50
o/o nets de retenue.
' Red.
lin proverbe
Pour bien connaître une personne,
surtout si elle est câline, il faut
avoir mangé quinze itilogr, de sel
avec elle. •
8
ù. ■
3S8
SOUSCEIPTION
en faveur de la Veuve et des
Orphelins PEYRONJSEL
A re por tei
J. D. Prochet
J. P.-Pons )
Ìj. Appia )
Sœur Waller j
M. M.
Madame Teissier x
Isaac Benech x
Anonyme »
Madame Thomson x)
Madame Pons-Karrer >j
C. e R. (Turin) »
Madame A. Niccolitii »
M. A. Gay, pasteur (S.t
Jean) »
M. Tourn Jean, (Brichéras) »
Deux unionistes U. chrét.
de jeunes filles (Appiotti) »
M.me Sylvie Peyrot »
M® Sylvie Meille, Ravadera »
» Jenny Ferrero-Revel .»
M.lJe Charlotte Bechwith »
Sosthène (Siule) »
M'’ J. Weitzecker mission. »
Mile Maria Brenner »
M"" Auguste Meille M, V. »
Mi,les Meille, via Uliva »
L. 199,90
Viîiesèche (R® liste).
J. P.-Micol, pasteur L. 10,
D. ViUielm, régent »
B. Léger, pasteur »
C. Berlin, maitresse »
D. Peyronel, syndic »
Fr. Rostan, (Clos) »
D. ViUielm, tailleur » i,25
Fr. Masse!, ancien » 0,50
2,
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5, 5r
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Total L.
Colletta delsig, V. Klett
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Klett Valentino L, 5,—
Rosabrusiu G, aoz. »
Rosabrusin G. ader. »
Meynier ved. Maria »
Meynier Madetta »
Allaìs Giuseppe »
Mattone Marcello »
32,75
Ostorero Delfino »
Ostorero Giovanni »
Ostorero Domenico »
Ostorero Filomena »
Ruffino Giuseppe »
Boero Fedele »
Ruffino Emilia »
Mattone Giovanni »
1
0,10
0,15
0,40
0,40
1
0,50
1
Total L. 15,15
Total L. 695,80
Revue Politique
Nos voisin.s de la république de S.
Marin ont installé le l.er cour.t leurs
nouveaux régisseurs dans le nouveau
palais du gouvernement. Grandes fêtes pour cette double inauguration.
Echange de télégrammes affectueux
entre la République de S. Marin, le
Roi dTtalie et son premier ministre
Grispi. — Un discours très applaudi a
été prononcé sur le sujet suivant :
« Les bonnes lois font J es bonnes mœurs,
et les bonnes mœurs font les bonnes
lois». Nous applaudirions aussi un
discours-sur ce sujet, si on nous le
faisait entendre.
— La Chine se trouve dans de mauvais draps. Les japonais continuent
leur marche victorieuse dans le nord
de la Corée, pendant qu'une autre armée japonaise marche sur Péhing.
L’armée chinoise concentrée sur le
Yalu pour résister aux japonais s'est
révoltée, et les soldats ont détruit
leurs armes. L’insurrection a aussi
éclaté dans la province de Shamptung,
la terreur règne à Péking et la situation de la Chine est désespérée. Les
résidents anglais ont été attaqués par
la populace et par les soldats et la
flotte anglaise, suivie par d’autres, est
arrivée dans le golfe de Petchili. Grande
anxiété au sein des colonies étrangères.
— L’empereur de Russie va plus
mal, et l’on prie pour sa guérison.dans
toutes les églises russes.
E. B.
J. P. Malan, Gérant
Torre IPelléce — impriaierie Alpina