1
Clii<iu.lèm.e année.
IS. 40.
9 Décembre ISTO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Sfécialenent consacrée aux inléréts inalériels e( spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — { Philippiens.t IV. 8.)
PRIX d’abonneheht ;
Italie, h domicile (^unan) Fr. 3
Suisse................» 5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un mtméro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BÜHEADX D’ABONNEUtBT
ToRRR-PEr.MCE : Via Maestra,
N.42. (Agenzia hìbliogrfffira)
PiGNRRoL : J. Chiantore Irapr.
TuRtN :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Floriìnce ’ I,ibrer*a Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
an Bureau à Torre-PelHce ,
via Maestra N. 42. — polirla
rédaction : â Mr. A. Jievel
Prof. Ò. Torre-Pellice.
Sommaire.
L'n pasteur vaudois de la première moitié
du 17e siècle. — L’île de Randall. — Le SheriiT
lameson. — Le temple de Divonne. — Le
bras de la papauté. — Souscription en faveur
de la Mission du Lessouto. —Chronique poliUque.
m PASTEUR VAUDOIS
de la première moUiè du i? siècle.
IV.
Au nombre des fonctions du S.
Ministère, Guérin place avec raison celle de donner le bon exemple.
« Le bon exemple,» dit-il, «sert
» de commentaire à la doctrine,
» monstrant comment elle doit estre
» entendue ; accourage les bons, il
» fait honte aux paresseux. Au con» traire le mauvais exemple, dés» honore la doctriné et destruit ce
» qu’elle bastit. Dire et ne pas
» faire est un pur pharisaïsme. Le
» pasteur dônc ne doit pas estre
» seulement irrépréheiisible , mais
» auss^ exemplaire ».
(1) Voir le;«. 45.,
Les considérations sur le soin du
troupeau, dernière fonction du pasteur , sont marquées au même coin
de sagesse et de spiritualité que
les précédentes ; « Je Pasteur„ii>
écrit-il à ce sujet, « ne doit jq» mais dire : que me chaut-il de
» tels et de tels ? Je ne me veux
» mesler de ces gens do peu, comme
» charbonniers , chaptiqra^ croch^
» teurs , cabaretiers , stt^ens ,‘re-"
» venderesses , poissonnières , et
» surtout des scandaleux adultères,
» larrons, etc. Ains, telles per» sonnes principalement ont besoin
• d'être soignées. Pour chercher
» une telle brebis esgarée, il f^iut
» laisser les nonanteneuf, et l’ayant
» trouvée, la faut mettre sur les
» espaules. Luc XV. Tels qu’qn
» appelle gens de peu sont sou,» vent les plus grands devant Dieu:
» les Péagers plu,s que leS;JPhq» risiens. Il ne, faut estim^^vjl
P aucun pour qyi Christ est,iqpnt ».
« Eu temps, hors dp
il encore sur le mêiae £i^et, « ^
» public, en particijilie.r«i|iP;as(teur
» doit incessaranjepi; prpa«:^,leqr
• salut,, sur^«|,jpwisq«jg'ice>jSQjn
2
-476
» est la plus espresse marque de
» l’amour qu’il porte à Jésus» Christ, selon la triple protesta» tion que J. C. en tira de Pierre
» et la triple recommandation de
» paistre ses agneaux et ses brebis.
» Jean XXI ».
Le chapitre qui traite des qualiiez du Pasteur contient une série
de considérations non moins remarquables que celles que nous
avons relevées jusqu’ici. La première de ces qualités est la fidélité ;
«Comme l’ambassadeur d’un prin» ce,» dit Guérin à ce sujet, «doit
» prendre garde à trois choses, as» savoir : n’excéder point en ce qui
• luy est commis; n’en rien laisser
» en arrière; et ne rien faire pour
» soy, mais tout pour son Prince,
» ainsi la ¿délité du Ministre de
» Christ consiste en ce qu’il n’en» treprenne rien , outre sa charge:
» qu’il n’obmette rien de ce qui
» peut y servir, et ne cherche
» point son propre, mais ce qui
» est seulement de Christ ».
Une deuxième qualité doit posséder le Pasteur, s'il veut que son
Ministère soit béni, c’est une haute
spiritualité. « Le pasteur, écrit-il,
» doit rendre les hommes spiri» tuels; il doit donc estre grande» dement spirituel, mort et cru» cifié au monde et le monde à luy.
» Car comme il n’y a que le feu
» quibrusle, aussi il n’y a que la
> spiritualité qui opère la spiri» tualité. Le Pasteur doit estre
> comme les nuées fécondantes qui
« s’eslèvent en haut, et engrais
* sent la terre par leur pluye
L'humilité n’est pas moins in
dispênsable que la spiritualité.
« S| Paul i » observe à ce sujet
notre auteur, « a remarqué que
» la science enfle, et luy-mesme
» a esté en danger de s’enorgueil» lir. L’orgueil procédant de scien« ce, autorité et saincteté est plus
» dangereux que celuy qui procède
» de richesse et de puissance. Le
» Pasteur doit craindre tel danger
» et s’asseurer que tant plus haut
» il est eslevé par excellence de
» sa charge et dons qui l’accom» pagnent, tant plus bas il tom» bera s’il s’en orgueillit. Rien
» ne peut garantir d’escrasement
» que l’humilité. Il considérera que
» les dons qu’il a , ne sont pas
» siens, mais de Dieu qui les
» estera s’il en abuse. Il contre» pèsera à ses dons ses propres
» infirmitez. Il pensera que ses
» auditeurs seront peut-être plus
» grands en paradis que luy; qu’il
» n’est pas sauvé par son minis» tère , mais par la grâce de Dieu,
» en observant ce qu’il enseigne
» aux autres ; qu’en sauvant les
» autres, il peut périr luy-mesme ».
L'amabilité, dans le sens le plus
élevé de cette parole, est une quatrième qualité que notre auteur,
requiert absolument du Ministre
de l’Evangile:
« Au Pasteur , dit-il, doit estre
» presque indifférent d’estre aimé
» ou haï, honoré ou mesprisé, son
» but estant tellement la gloire
» de Dieu , que si Dieu estait plus
» gloriflé, le Pasteur estant haï et
> mesprisé qu’estant aimé, il devrait
» préférer la haine à l’amour, et
» le mespris à l’honneur. — Mais
» parceque son Ministère ne peut
» estre fructueux s’il n’est aimé
» et honoré, il se doit rendre
• aimable et honorable pour ga*
3
-477
» gner ses auditeurs à Christ. —
» Or l’amour s’acquiert par amour
» réciproque , par douceur en la
» conversation, par visitation et
» consolation des affligez, par bé» néficence, par pardon d’injures
» et notamment par instruction des
» enfants en la religion. Plusieurs
» ne veulent estre instruits, mais
» prennent plaisir à l’instruction
» de leurs enfants.
Le calme et la patience en face
des injures, le soin des petits. Vindépendance à Végard du jugement
des hommes, le zèle et même un
zèle fervent, telles sont encore
quelques unes des qualités dont
un Pasteur ne peut manquer, sans
que son Ministère ne s'en ressente
de la manière la plus fâcheuse ;
« Le Pasteur, dit-il sur le première
» point, ne doit estre sensible aux
» injures, ni les exaggérer en
» chaire. Cela ressent l’animosité
» et est de mauvais exemple. Que
» si les injures sont de telle na» ture que la tolérance d’icelles
» nuise à sa charge, il faut que
» jugement en soit fait par d’au» très pasteurs ou anciens, afin
» que le pécheur s’amende et que
» le Ministère soit déchargé de
» blasme. Les plus zélés à corriger
» les ofienses contre Dieu, comme
» Moyse et S* Paul, sont les plus
» patients à endurer celles qui sont
» faites contr’eux, et au contraire».
« C’est crime, » observe-t-il au
sujet du soin que le Pasteur doit
au petits, « avoir plus d'esgards
» à cinq ou six auditeurs délicats
» qu’à tout le reste, comme si un
» berger nourrissait avec soin les
» belliers , et laissait les brebis et
» agneaux sans pasture. Est man
» vaise l’estude qui desrobe le
» temps aux actions nécessaires.
» Jésus-Christ méditait la nuit et
» travaillait le jour à instruire.
» Lorsqu’il faut agir, il n’est pas
» temps de contempler ».
Quant aux jugements des hommes; * Contenter tous, dit-il, ne
» se peut, puisque les uns con» damnent ce que d’autres approu» vent. Ne contenter aucun est
» signe d’intempérie. Contenter les
» bons et estre haï des méchants
» est marque de fidèle administra» tion ».
A l’égard du «è/g, au jugement
de Guérin , rien ne rend un homme
plus impropre aux fonctions du S.
Ministère, que d’en manquer tout
à fait, ou de n’avoir qu’un zèle
languissant; «tant pour son salut,»
dit-il à ce propos, « que pour pro» curer celuy du peuple, le Pasteur
» doit estre grandement zélé. Les
» paroles ardentes eschauffent l’au» diteur, les froides le refroidis» sent. Pour parler au cœur, il faut
» parler du cœur, et qui enseigne
» les cœurs a une chaire au ciel.
» Les paroles doivent être un peu
» un marteau , un glaive aigu ».
Une chaire au ciel ! ce mot ne
dit-il pas tout ? Quand ce sera
comme du ciel que nous parlerons,
et en vue surtout d’y attirer les
âmes auxquelles nous annonçons
l’Evangile,notre prédication n’aura
t-elle pas, par cela seul, toutes
les qualités qui trop souvent lui
manquent et qui la rendraient irrésistible ?
(La fin au prochain numéroj.
4
-478
l’ILE DE RANDàLt (presMork)
Le Rév. Blaikie raconte, dans le
Sunday Magazine de novembre, sa
visite aux établissements philanthropiques de la ville de New-York
et particulièrement à l’île de Randall , le refuge de la pauvreté. —
Citons ce qu’il dit des asiles de
l'enfance et de la jeunesse :
Propreté et variété. Nous vîmes
des enfants d’âges différents. Au
dîner, la vue de ces petits garçons
et de ces petites filles, avait quelque chose de tout-à-fait joyeux.
Les robes des petites n’étaient pas
de cette couleur tristement uniforme, ou plutôt sans couleur, dont
on fait chez nous la livrée de la
pauvreté ; — l’une avait une robe
verte, l’autre bleue, l’autre jaune,
l’autre rose ; en outre chaque enfant avait un tablier de coton bleu,
qui donnait à cette nombreuse famille un air de fête. Les garçons
étaient très joliment habillés , les
cheveux bien peignés, les mains et
les ongles d’une propreté irréprochable.
La discipline par les femmes. —
Nul part en Angleterre je n'ai vu
une discipline plus parfaite dans
les établissements destinés à la jeunesse ; et cette remarque est également applicable aux écoles publiques, aux écoles déguenillées, et
aux institutions d’enfants tfouvés.
Èt ce qui m’a souvent frappé, c’est
que cette discipline absolue était
exercée sur une masse considérable
d’enfants par des femmes , aussi
bien et Bàiîetix que pâr de'ë Wmmes.
J’ai vu une école de garçons , qui
comptait sept cents élèves, obéir
à une frêle jeune fille afvec promptitude et une ponctualité militaires , marchant et manœuvrant à
son commandement, regardant à
droite et à gauche au moindre signe ; j’ai vu de vigoureux garçons
de dix-huit ans , dans une maison
correctionnelle , obéir aux ordres
de leur institutrice , sans une pensée apparente de rébellion, quoiqu’il
n’y en eût pas un dont le poing
n’eût pu la réduire aisément au silence. Un acte aussi peu galant ne
leur viendrait pas même à l’esprit.
On estime, en Amérique, que jusqu’à l’âge de quatorze ans, les
garçons sont plus aisément maniables par des femmes que par des
hommes. Cela est dû en partie à
la nature des choses , et peut être
vrai en un sens des deux côtés de
l'Atlantique ; mais il faut ajouter
qu’en Amérique la vocation d’instituteur et d’institutrice est recherchée par des personnes d’une classe
généralement plus relevée qu’en
Europe. On rencontre chez les femmes qui dirigent les écoles publiques une culture, une dignité , une
self-possession qui assurent à ceux
qui les possèdent une influence considérable.
11 faut reconnaître que nous
avons encore beaucoup à faire pour
procurer à la femme le degré d’influence qu’elle doit exercer sur la
jeunesse. En voyant les bénédictions dont cette action est accompagnée aux Etats-Unis, on souhaite
avec ardeur que le moment vienne
bientôt où nos sœurs et nos filles
pourront à leur tour l’exercer sur
nos enfants. flA Liberté chrétienne)
* Le vœu que le rév. Blaikie fait
peur sen payf, nous le faisons pour
5
-«9l
nos Vallées et pour nos stations
d’évangélisation. Nous le ferions
pour l’Italie tout entière, si la femme et la jeune fille y était moins
esclave du prêtre, et en communication plus directe avec Dieu.
LE SHERIFF JA)lES0i\.
Plusieurs journaux ont annoncé
la mort d'un de nos plus précieux
amis , le Sherilf Jameson d’Edimbourg. Nous attendions, pour nous
acquitter à notre tour de ce pénible
devoir , d’être à même de fournir
quelques renseignements sur un
homme qui a tant travaillé avec
l’Eglise Vaudoise, et pour elle. —
Nous sommes loin d’avoir trouvé
ce que nous eussions désiré; mais
en attendant de plus amples détails,
en voici quelques uns que nous
lisons dans une lettre adressée du
Canton de Vaud à la Semaine religieuse de Genève :
« L’église militante vient de faire
une perte bien sensible dans la
personne du Sheriff Jameson a’Edimbourg. — Le 2 novembre on
l’enterrait au cimetière de Grange
(Canton de Vaud), en même temps
.qu’un enfant qu’il avait soigné et
dans la même tombe ! La maladie
qu’il avait voulu conjurer pour
l’un des siens avait fait deux victimes. '
« M' Jameson était bien placé
dans la société ; il eût été plus en
vue encore sans une afiFection du*
larynx qui le força de renoncer au
barreau , pour lequel il était éminemment qualifié. 11 prit une carrière moins bruyante et devint un
magistrat diligent, un jugé intègre.
11 fut même un législateur apprécié
de son gouvernement, qui le chargea de rédiger un code criminel
pour l’ile de Malte , tâche dont il
s’acquitta avec le plus grand honneur.
« L’état de sa santé l’obligeait à
passer ses vacances en Espagne, en
Italie, en France et en Suisse. Dans
tous ces pays, il est bien connu des
amis de l’évangélisation et de toutes les œuvres chrétiennes qu’il
encourageait de ses dons et de sa
sympathie.
« Sa maison était hospitalière et
il aimait à s’entretenir avec les
étrangers. A peine entré dans sa
demeure , on se sentait chez soi,
tellement sa simplicité , son caractère franc , ouvert, sa parole sympathique , son abord facile vous
mettaient à l’aise. Dès la première
visite, on aimait cet homme ; à la
seconde , il avait conquis votre estime. Tous ceux qui l’ont connu
seront attristés de sa mort, et lui
rendront ce témoignage qu’il était
la bonne odeur de Christ». Ainsi
parle MGe pasteur Koene de Bullet.
Le Sheriif Jameson était le président du Comité qui s’est fait, depuis quelques années en Ecosse, le
puissant et zélé coopérateur de notre œuvre d’évangélisation dans
l’Italie. Il laisse après lui, nous le
savons, des amis qui ne nous abandonneront pas ; mais il n’en est pas
moins vrai que des hommes comme
ceux-là Sont difficiles à remplacer
en tout pays, et que Dieu seul peut
réparer de telles pertes. Demandons
'au Seigneur de fortifier ceux qui
restent pour continuer l’œuvre com‘meneée. et dé consoler par les plus
téndres témoignages de son amour
la famille vénérée qu’il lui a plu
d’affliger.
6
-480
Le Temple de Divonne
et la Rëpublipe Française.
Divonne est une petite ville de
France , dans le département de
l’Ain , à peu de distance du canton
de Genève. Depuis 1662, époque à
laquelle le temple protestant de
cette localité croula, comme vingtdeux autres temples dans le pays
de Gex, sous le marteau de la persécution, il n’y avait plus eu, dans
cette ville, de culte publique évangélique.
En 1851 , la Société genevoise
des protestants disséminés y établit
une prédication régulière aussi bien
pour répondre aux besoins de quelques habitants du lieu que pour
les étrangers qui chaque année s’y
rendent aux eaux. Ce service dura
dix-neuf ans, après quoi l’on sentit
la nécessité de construire un temple.
Le dernier dimanche d’octobre
1870 tout était prêt pour l’inauguration du petit édifice, lorsqu’arriva
une dépêche du préfet républicain,
défendant d’inaugurer. Comme on
était parfaitement en règle, on passa
outre , sans tenir compte de la défense, et la dédicace n’en fut que
plus solennelle et plus sérieuse.
Rien de nouveau jusqu’ au 20
novembre. Mais ce dimanche-là, le
culte venait de commencer , quand
le maire de l’endroit se présenta
dans le temple , escorté de trois
gendarmes. Le pasteur fut sommé
de descendre de chaire, et les aggresseurs firent connaître leur intention de dissoudre 1’ assemblée
par la force des armes ; il n’y a
pas eu de résistance cette fois, et
la victoire est restée aux fonctionnaires de la république.
On assure que M' le pasteur
Pasquet a dénoncé le maire au
procureur de Gex , et qu’il lui intente un procès pour usurpation de
pouvoir. S’il le fait, le maire et le
préfet auront une excellente occasion de voir s’ils sont réellement
passés de l’empire à la république.
Le bras de la papauté.
Il ne faut pas juger des gouvernements sur l’apparence. Aux yeux
de bien des gens le seul nom de
république est presque une garantie
de toutes les libertés. Mais les
prêtres , qui regardent les choses
en dedans , savent bien que le despotisme peut se cacher sous la
forme républicaine non moins que
sous le manteau impérial, et ils
ne se gênent point d’exprimer
leur espoir que la France , une
fois délivrée des Allemands qui la
tiennent aujourd’hui occupée, n’aura rien de plus pressé que de remettre le pape sur son trône. C’est
ce que l’archevêque de Tours disait clairement, le jour de la Toussaint, au nonce papal, ofiiciantdans
la cathédrale de cette ville. où
siège la délégation du gouvernement de la république française.
« Nous trouvons, lui dit-il, un
puissant motif d’espérance dans la
coïncidence mystérieuse des malheurs de Rome et des malheurs de
la France. Nous avons le droit de
croire que le successeur de Pierre
aujourd’hui complètement dépouillé
de sa puissance temporelle, retrouvera cette condition indispensable
du gouvernement du monde catholique.
7
Mais quel sera le bras dont se
servira la providence pour replacer
le pape sur le trône d’où on l’a
fait descendre ? Dans ma profonde
conviction , ce sera le bras de la
France. Le pouvoir public, tombé
en poussière par ses fautes , dans
notre pays, se relèvera et s’affermira sous une forme ou sous une
autre, en restant fidèle à la noble
et grande vocation de la France;
cette vocation , c’est de maintenir
les droits du S' Siège. La France
fera restituer au S‘ Siège le patrimoine qu’elle lui donna par la
main de Charlemagne , et cette
ville de Rome , qui est, non une
ville italienne , mais la patrie de
nos âmes (!) et la propriété sacrée
de la catholicité.... ».
Mais Dieu a maudit l’homme
qui fait de la chair son bras !
(2 Chron. 32. Jérém. 17).
( Semaine religieuse J.
SOlSGRIPTiON
an profit de la mission de Lessonlo
(Sud de l’Afrique).
La souscription extraordinaire
que nous avons ouverte dans notre
dernier N® au profit de la mission
française du Lessouto, a reçu l’accueil le plus bienveillant , ainsi
qu’on peut le voir par la liste des
dons qui nous ont été envoyés
dans le courant de la semaine.
Tout en remerciant les personnes
qui ont si promptement répondu
à notre demande, nous prions ceux
qui seraient disposés à nous envoyer leur pite pour l’objet indiqué en tête de ces lignes, de
vouloir bien le faire avant Noël.
Nous n’avons besoin de rappeler
à personne que le Comité des
missions évangéliques de Paris ,
aussi bien que M. Casalis son directeur , continue d’être enfermé
dans la Capitale de la France ,
et qu’il est par conséquent dans
l’impossibilité absolue d’envoyer
aucun secours à ses ouvriers du
Lessouto. 11 est donc urgent que
les amis du règne de Dieu fassent
tout ce qui est en leur pouvoir
pour éviter à nos missionnaires
les graves embarras qui, selon
toutes les apparences, dériveraient
pour eux d'une pareille situation.
Nous ne doutons pas que ce sentiment, déjà partagé par les personnes ci-bas désignées, ne soit
celui de beaucoup d’autres encore (1).
REÇU POUR LA MISSION DU LESSOUTO
Report de la liste du 3 décem, 1 5
M. le profess. J. Revel » Par M. J. D. Ilugon, l’Ecole du di- 4
manche de Lucques 5
M. le profess. Antoine Monastier » 5
M. B. G. » 1 50
M. Michelin profess. > 2
M. M. ei enfants » 2 50
Mlle D. L. » 1
M. et Mme E. C. » 2
Mlle A. F. » 1
M. Jean Pons de Massel » 1
Madame Roman » 1
Madame Merkisch » 2
M. et Mme jalla pasteur » 4
M. B. Pons évangéliste » 2
Mlle Jenny Delessert » 1
Total . F. 40
(1) Les dons seront reçus avec reconnaissance par M. B. Tron prof, à la Tour.
Chrontijue |>oUttc|ue.
Italie. Les journaux ont publié une
circulaire du cardinal Antonelli aux nonces
pontificaux, datée de Rome, 8 novembre,
oh son Eminence s’en donne à cœur joie
contra le gouvernement italien. Le plé-
8
-m
biscile du 2 octobre, les lois anti-canouiques du « reste de l’Italie » étendues aux
domaines du S' Siège tout ce que l’Etat a
commis d’usurpations, selon lui, au détriment de l’Eglise , est rappelé, longuement énuméré, condamné sans rémission,
comme injuste , hostile , malveillant. —
« Les livres impies » ne sont point oubliés, et quant au journalisme, son Eminence en a horreur. — Puis, son cœur
s’émouvant, il parle de « cette pauvre
Italie, » exactement sur le même ton cju’on
dirait ailleurs « la pauvre paroisse ». —
Enfin, et en ceci nous ne saurions le blâmer, il déclare que jamais le pape, dûtil subir la captivité ou même la mort,
n’acceptera aucun accommodement avec
le gouvernement italien. Nous voilà donc
délivrés d’une crainte sérieuse.
Une autre bonne nouvelle de Rome,
c’est qu’avec le mois de novembre, le
gouvernement a cessé de payer aux jésuites du Collège Romain, les mille écus
mensuels qu’ils ont touchés jusqu’ici. —
Encore une économie de soixante mille fr.
par an. On sait déjà que le pape lui-même
a refusé les trois millions que le gouvernement aurait été disposé à lui passer
annuellement, à la seule condition d’en
avoir un reçu.
La députation qui est venue offrir la
couronne d’Espagne à S. A. il. le Prince
Amédée, après avoir fait à Gènes une
espèce de quarantaine à cause de la fièvre
jaune qui n’a pas encore disparu de la
péninsule ibérique, a été reçue dimanche,
4 courant, par S. M. Victor Emmanuel,
d’une manière tout à fait solennelle. La
population de Florence a fait de son côté
un accueil affectueux à la nombreuse députation espagnole, qui ne comptait pas
moins de cent et neuf personnes.
Le 6 décembre, a ou lieu è Florence la
séance royale d’ouverture du Parlement
italien, oU ypni figujser J73 4épstés tout
nouveaux , et 24.sénateurs nommés par
un décret royal très recent.
irpemoiQ» Depuis la victoire de Coulmiers '(9 noTombre ) à la suite de laquelle
les troupes françaises reprenaient la ville
d’Orléans, le,courage ;S?est œasiblBmen.t
nelevé. Un «i» deua engafcœent» i awnla.
geux qui font honneur aux troupes de
Garibaldi, ont produit le même effet (le
26 novembre et le décembre du côté
de Dijon 1.
Aussi dans les journées du 29 et du 30
novembre, l’armée de Paris a finalement
fait une grande sortie au côté de l'Est.
Plus de cent mille hommes, sous la conduite du général Ducrot, ont fait un eft'ort
immense contre les lignes allemandes,
qu’ils auraient peut-être rompues sans le
débordement de la Marne. Tous les forts
de Paris vomissaient ensemble le fer et la
mort sur l’ennemi, les canonnières de la
Seine coopéraient de leur mieux, et le
général Viuoy s’avançait au Sud jusqu'à
deux lieues de la ville assiégée. D’abord
le succès parut assuré aux Iroupes françaises ; mais le soir du 30, après une lutte
acharnée qui avait duré sept lieures, les
allemands reprirent leur premières positions, et « la grande sortie, » comme on
l’appelle, semble n’avoir eu, pour ce jour
là, d’autre résultat qu’un nouveau carnage. Gar, de l’aveu des Français et des
Prussiens, les perles ont été très considérables des deux côtés.
Au Nord, dans le voisinage d’Amiens, il
y a eu combat aussi du 26 au 28 nov.
La citadelle d’Amiens et celle de La-Fère
ont fini par capituler.
L’armée de la Loire a été plus heureuse.
Le même Amiral Jaurréguiberry ( un protestant) qui a tant contribué à la victoire
de Goulmiers, a de nouveau mérité d’être
mis à l’ordre du jour avec sa division,
pour l’intrépidité qu’il a montrée dans la
journée du r décembre.
Le comte de Kératry, qui commandait
les troupes de Bretagne, a donné brusquement sa démission (le 271 et rompu
avec le gouvernement dont il faisait partie.
Xtussle. La Russie continue à protester qu’en cherchant à reprendre ses droits
de souveraineté sur la Meff-Noire, elle n’a
aucune intentien de troubler la paix ni
de soulever ce qu’on appelle la question
de l’Orient. Qu’on lui rende sa Mer-Noire,
et elle ne demaude rien de plus. A force
de douceur, elle ^pourrait bien finir par
obtenir en partie .ce qu’elle veut.
-- , , , , ,—»»'f'i-f';------- ' irn •—
Rével Gérant.
y. t t Pignerol) împr, Chiantore.