1
e-courant aveo la Poste
D’A.B0NHEHBNT par an
Sflis , . . . F,. 3
?“«nger ... » 8
^«Wîïiâgne, Autriche-Hongrie,
g8lgique, Bréi9il, Danemark,
J&ypte, Hollande, Suède,
^yi88e, eie., «i on prend un
wonnemeni postai Fr, 3
^On s’abonne;
2J bureau d'Adminislration;
MM. les Pasteurs ; et à
Alpina à Torre Pellice.
^kbonneraent part du 1. Janvier
et se paye d’avance.__________
Année XXII. N.
12 Novembre 1896.
Numéros séparés demandés avaa \
le tirage, 10 cestiiDes ohaeun
Annonces,' 29 centimes par ligne
pour une seule fois - 16 cen- ÜrJ.times de 2 à 5 fois et 10
times pour 6 fois et au dessu'^^.lf ^
S’adresser pour la BédaoUo^^
Sour l’Administration
eau Jalla, prof,, Torr« Pell
Tout changement d’adresna
15 centimes, sauf ceux du ig
meneement de l’année, j
LE TEMOIIN
ÉCHO HES VALLÉES VAUHOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
me serei tâmoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Eatth.
S O m m « I r e:
XXXvm.e Conférence du Val Pélis —
Correspondance — En Arménie “ Informations — Société d'ntilité publique — Revue Politique _ Avis,
Xoiiiéreiice du Yal Pélis
^ La 38* conférence du Val Pélis
Seat ouverte à Bobi, dans la grande
école, jeudi 5 Nov, courant, avec le
Concours d’un public assez nombreux..
Trois réunions avaient eu lieu la
Veille dans les centres de la Ville,
fie Romana et des Champs.
Après quelques prières, et' la, lecture d’Actes VH 1.^2640, ,
Veille qui présidait nous parla du i
Stand seigneur éthiop^n' qni lisait
Je prophète Esaïe en s’en retournant
^e Jérusalem dans ,son. chaïqqt, M.
W. Meille adressa à' son au-ditoire
les trois questions qMe voici; As-tu
lü ce que lu ^ tu compris ce
9oe lu as lu? et T’es-tu appliqué
^;.pe que tu as compris?
Ce discours fut suivi d’un canJ’que et de quelques prières, après
•lesquelles la parolé fut olï'erle à M.
A Raimas qui donna lecture de son
Ifavail sur le sujet que voici : « Comment chacun devrail-il lire la Bi
bW^A A cette question il est répondu
de la manière qui suit; Chacun devrait lire la Parole de Dieu
aj avec un esprit de prière-,
b) avec un esprit qui aspire à
la sainteté ;
c) avec un sincère désir de connaître la volonté de Dieu . . .
d) avec régularité et persévérance.
Comme conclusion pratique, nous
sommes exhortés à nous appliquer
dans la vie de chaque jour les bonnes choses que nous avons lues.
Sur l’invitation du président, chacun des points que nous venons
d’indiquer fait l’objet d’un entretien
fraternel, auquel prennent part plusieurs membres de la conférence,
M. H, Tron observe qu’avant de
savoir comment il faut lire la Bible
nous devons insister sur le devoir
de la lire, car il en est un trop
grand nombre qui ne la lit que peu
ou point. Ceux qui lisent sont invités à se demander ce qu'ils ont
lu, et à chercher jusqu’à ce qu’ils
aient trouvé la vie.
M. E. Ék. que la Parole de Dieu
contient cette manne cachée, celte
nourriture qui est indispensable pour
alimenter la vie spirituelle que l’Esprit de Dieu a implantée en nous.
C’est d’abord le lait spirituel et pur
2
362 —
pour l’enfant nouveau-né, pour le ^
nouveau converti, et c’est ensuite
la nourriture plus substantielle qui
nous donne les forces dont nous
avons besoin pour résister aux tentations et pour servir le Seigneur.
M. J. Barolin insiste sur la nécessité
de prier avant de lire et de le faire
avec sérieux, sans distraction, sans
formalisme et de vrai cœur.
M. W. Meille rappelle le pieux et
recommandable usage des églises
dans lesquelles la lecture de la Parole Dieu est précédée de prières
spéciales et suivie de cette invocation
qui l'ésume beaucoup de grâces en
peu de mots; Que Dieu bénisse la
lecture de sa Parole pour l’édilicalion de nos âmes I
Lire une prière, ajoute M. H. Tron,
ne dit pas grand chose, si ce qu’on
dit n’est pas en rapport avec l’état
moral de celui qui prie. 11 faut que
la vie paraisse par des fruits agréablés au Seigneur. La vie spiriluelle
est encore bieo faible en nous.
Lire la Bible avec un esprit de
sainteté, ajoute M. W. Meille, implique le respect, l’humililé et la
bonne foi avec lesquels nous devons
faire cette lecture. La Parole de Dieu
est déjà à la place d’honneur dans
les cultes publics, qu’elle y soit de
même au sein des lamilles, qu’il n’y
ait ni tapage, ni va et vient ni distraction quand on la lit.
Telle famille, dit M. H. Tron,
avait bien commencé faisant l’éguliérement le culte domestique, puis
un nuage vint -obscurcir son ciel, il
y eut quelque animosité entre les
époux et la lecture de la Bible fut
suspendue. Entre Bible et rancune,
il .serait aisé de dire laquelle devrait
disparaître; ce ne devrait pas être
la Parole de vie et de paix.
Les passages obscurs, dit M. VE.
Meille, arrêtent quelques fois tels
lecteurs de la Bible. Il s’agit de
chercher la clé dans l'attention soutenue pendant que la Parole de Dieu
est lue, dans un cœur pur et surtout
auprès du Seigneur qui donne la
sagesse et l’intelligence nécessaires!!^
Chaque fois qu’un lecteur de 16|
Bilile est arrêté par un passage
difficile, ajoute M. E. B,, qu’il chep
che dans son voisinage quelqu’uil
qui puisse le lui expliquer et dani,
tous les cas qu’il demande au S
Esprit la lumière dont il a besoin ^
Puis qu’il continue sa lecture, et 1^
Bible s’expliquant par la Bible, ily.
comprendra plus Lard ce qu’il
pas compris tout d’abord. Le S. EspÇjt.
explique ce qu’il a inspiré.
Ceux qui sont arrêtés sont ceux
qui lisent déjà, dit M. J. P. Pons,
Modérateur; mais le mal est plü®
grave, chez les esprits chagrins et
malins qui cherchent .exprès le®
passages difficiles pour vous mettre
dans l’embarras'en vous en dema»‘
dant l’explication en public. Ceux
qui sont en bonne foi trouvent toU’
jours quelque moyen pour sortir de
la difficulté. Il ne manque pas de
livres (à parler môme des bourses
les plus modestes) qui contiennent
des explications. Voilà des simpif^
explicalions sur la Genèse, d’autre®
simples explications sur S. Luc, voii®
encore (pour 30 centimes) une p®"
Lite Géographie de la Palestine (qU®
l’on peut se procurer à la [àbrairfe
Claudienne, et chez M, le pasteüL^
E. Bonnet) pour savoir oùse trouverif
les principales localités mentionnée^,<
dans la Bible (1). Le grand mal c’est
que notre peuple ne lit pas asseï^
ce qui explique comment la pré*
dication ne produit pas tous les
effets qu’elle pourrait produire. CotU'
bien y en a-t-ii qui aient mainterifl
leur parole parmi les centaines d® '
personnes qui ont levé la main ® ,
(1) Cet opuscule de 52 pages contici '
une foule d’indications exactes et pr®'-;
cieusess pour tout lecteur de la Bible i®','
tient à croître en connaissance. Nous ii*'
sérons ici en abrégé la Table des matières
de ce petit livre, qui suffit à donner ua®
idée de sa richesse en renseignena.ents
géogpaphique.s et autres.- Nomi e situasioP®!
divisione; monti eco; pianure, fiumi,
e laghi; clima e prodotti; città; abltanj»Appendice- Paesi stranieri mentovati nell®
Bibbia. La Réd-
3
l'ia-fiaisiiie, sur l’invitation de Nai'|Qléon Roussel, et pour s’engager
[ài’life chaque jour une portion de
Parole de Dieu? Mais ceux qui
Wnt ('ait ont reçu si abondamment
Seigneur, qu’ils ont trouvé la
'^îe par le S. Livre et aussi la grâce
pouvoir l’expliquer à leurs sem|ables.
‘.,1' M. E. B. mentionne comme
étant ulile pour donner l’intelligence
• l^es S.tes Ecritures, une brochure
: |ue va publier M. le pasteur Aug.
■tahier.
H. Tron recommande les caries
qui contiennent l’indication des ver
^Sets à lire jour après jour, de maÿttière à parcourir la Bible, entière
iSn 3 ans. Qu’on tes distribue avec
^discernement, qu'on visite ceux qui
les ont reçues et qu’on leur demande
Ce qu’ils ont trouvé en lisant.
■ M. W. Meille recommande au
thème litre les Textes des frères
Moraves qu’il serait bon de savoir au
qein de toutes les familles et par■ticulièrement entre les mains des
catéchumènes, moniteurs, régents,
■hiaîtresses,
i Le président salue ensuite, au
nom de la Conférence, M. le pasteur
Josué Tron et eu sa personne tous
les frères qui travaillent à i’évan'
gélisation de notre patrie. Sa présence au milieu de nous est un nou•veau lien établi et à maintenir
entre les Vallées et l’Evangélisation
^’qui sont une. seule et même chose.
M. Josué Tron salue notre coti'
férence de la part de PiémontLigurie-Nice, et raconte comment
Une 30"® de personnes, provenant
de dénominations différentes, se réunissent à Turin chaque lundi soir
pour étudier ensemble la Parole
de Dieu. Ils le font dans un esprit
d’amour fraternel et Dieu les bénit.
La prochaine conférence aura lieu,
Dieu voulant, à Hora après Pâques,
•Sur un sujet à combiner entre le
pasteur de cette église et le Président de la conférence. M. J. P.
Pons est chargé de préparer un
363 •
travail pour la circonstance. Le président est chargé d’expi'imer la sympathie de la conférence à M. le
pasteur J. D. Hugon qui n’a pu
être des nôtres à cause d’une indisposition qui, nous l’espérons, sera
passagère.
Les livres indiqués pour la lecture et la méditation dans la campagne d’hiver qui a commencé, sont
le livre du prophète Zonas, l’Evangile selon yS. Marc et l’épître aux
Hébreux.
. E. B.
CORRESPONDANCE
Les pasteurs Yaudois de Florence
et les Princes de Naples.
Florence, 9 Novembre i896.
Cher Directeur,
Puisque LL. AA. RR. le Prince
et la Princesse de Naples se sont
fixés à Florence, il a semblé aux
pasteurs vaudois résidant dans
cette ville qu’à eux incombait le
devoir et l’honneur de leur présenter les hommages et les vœux de
toute notre Eglise. M. le D' Geymonat prépara une courte adresse,
qui fut Iran.scrile, selon la mode du
jour, sur un beau parchemin en
tête duquel brillait notre chandelier
historique et les sept étoiles, avec
la devise Lux lucet in tenebris.
Tout autour courait une guirlande
de roses, de myosotis, et d’autres
tleurs, entrelaçant les écussons de
l’Italie, de Montenegro, et le lys de
Florence. Voici du reste, et c’est le
plus important, le texte même de
l'adresse. Je ne traduis pas, crainte
de gâter.
Altezze Reali
« Noi sottoscritti, ministri della
Chiesa Valdese, la quale anticamente
j era confinata nei nevati, ove propuj gnava la libertà della fede, ma dal
I magnanimo Carlo Alberto è stala
’ emancipata, da Vittorio Emanuele
4
— 364
ÎI considerata con benivoglienza, ed
ora da Umberto I vien trattata con
tanto affetto, augurando bene della
felicissima unione di Gasa Savoia
colla valorosa Gasa del Montenegro,
cogliamo si bella occasione di professarvi la nostra leale e costante
divozione.
« Siamo evangelici. La divozione
ai Sovrani l’abbiamo per fede, per
coscienza, non meno cbe per vivo
alletto.
« Di cuore facciamo i più fervidi
voti per la duratura Vostra felicità,
ed imploriamo su di Voi eterna
grazia.
Firmati all’originale :
Cav. Paolo Geymonat, prof, di teol.
Emilio Gomba » »
Enrico Bosio » »
Giovanni Guzzi, pastore
Aug. Meille, Agente Soc. Biblica
Giov. Rochat, Vice-Dir. Asilo
evangelico
Bart, Puns, Editore Pubb. religiose
Od. Jalla, Amramistratore Pubb.
Religiose ».
Quand tout fut prêt, Samedi dernier, on fit demander à l.eurs Altesses Royales une audience, qui
fut immédiatement accordée pour
aujourd’hui même à treize beuies.
Nous en sortons, encore sous le
charme de la manière simple et
cordiale dont nous avons été reçus.
Le Prince de Naples est un jeune
homme à la figure ouverte et intelligente; il a bonne mine et met de
suite son monde à' l’aise par la
bonté que son aspect et ses manières respirent. La Prince.sse Hélène est une belle personne au port
vraiment princier et d’un type toutà-fait méridional. Elle ne semble
pas encore comprendre parfaitement
l’italien, surtout lorsqu’on le parle
un peu rapidement, et son mari lui
expliquait en français qui nous étions,
et lui faisait observer notre parchemin. Le Prince Victor Emmanuel
nous fit force questions sur notre
Eglise et notre peuple, se souvenant
surtout, en vrai militaire qu’il est*
du bataillon Alpin qui de nos montagnes avait été envoyé à Rome eni
1893 lors de la visite de l’Empereur
d’Allemagne à nos souverains. Mais
il s’informa an.ssi de l’extension de
notre église en Italie, et de noireEcole de Florence. Il voulut savoir
lesquels d’entre nous venaient des
Vallées, et lesquels étaient des
« convertis ».
J’aimerais bien publier en entier
le petit discours que notre cher
doyen, M. le D’’ Geymonat, avait
___i ______ i_ _______________..■-«’il
préparé pour la circon.stance et qu’il
put faire entendre aux Princes un
peu à la fois, mais je crains vos
grands ciseaux, mon cher DirecteurJe me limiterai donc à vous dire
que c’était une heureuse amplification de l’adresse, avec de légères
adjonctions. Après avoir remercié
Leurs Altesses Royales pour nous
avoir, accordé une audience dans
des jours si remplis pour eux, et
leur avoir répété l’assurance de
notre dévouement, le D'' Geymonat
rappela la visite inoubliable dont
le Roi Humbert avait honoré nosVallées et exprima l’espoir d’y voir
un jour aussi ses enfants. « Dio »7^
continua-t-il, « ha grandemente be-nedetto la Casa di Savoia, per mezzo dì essa facendo libera ed una l’Ilalia
tutta; egli ha benedetto altresì splendidamente la Casa dei Petrovich aldi là deH’Adi'ialico. La felicissima
unione delle due case nelle Vostre
Auguste Persone promette a Voi 0
al Paese l’avvenire riservato ai Re-guanti ed ai popoli generosi e leali»-i
L’audience dura vingt minutes
environ, et ne se termina pas sans
que l’un de nous eût exprimé aU
Prince de ' Naples nos meilleurs
vœux pour son vingt-septième anniversaire que l’Italie entière célébrera après-demain.
A. Meille.
S
5
3és
EN ARMÉNIE
Les proteslanls français s’occupent
’'ctivementdesmalheureuxai'méniens
des moyens de leur venir en aide,
ün comité franco-arménien s'est fondé
®I prend en main un vaste pétitionnèrent qui fera parvenir ses vœux aux
Autorités, Un comité de secours a
|lé formé par les soins de l’Alliance
Evangélique. Celle-ci ayant proposé
' ae convoquer à Paris une grande rériion de protestants en faveur de
. l'Arménie, les pasteurs de Paris ont
;; pensé que personne ne saurait mieux
is/eprésenter les intérêts de l’Arménie
|9u’un arménien et ont fait venir M''
r ■l'houmaïan longtemps professeur au
k^ollége de .Marsovan. Celui-ci a parlé
■.s Paris le 29 Oct, au soir, devant un
i jjombreux auditoire. Il l’a fait avec
l'orce et clarté et en pleine possession de lui même,
f. Me.sdames et Me.ssieur.s, a-t-il dit,
i Je ne viens point ici parler avec haine
; de là race turque ni prêcher une croi®E*de contre elle. J’ai vécu toute ma vie
sein de pays turcs. Nous sommes
Ariens par nos origines, notre langue, notre littérature, notre civilisation fort ancienne, ¿i vous alliez à
van, vous y verriez la forteresse construite en grande partie de blocs et
de moellons, couverte d’inscriptions
t^unéiformes arméniennes que personne n’a encore déchilîrées et qui
donneront bien des pages encore nou^'olles à l’histoire de l’Arménie. Nous
®0tnmes Ariens comme vous c. à d.
J)ue nous représentons avec les aul^’es chrétiens de l’Empire turc, les
•dées, les mœurs, la culture européenne au sein d’une race toural'ietine; Chaldéens ou Nesloriens de
I® Perse, Jacobites et Maronites du
Eiban, Arméniens de l’Ararat, nous
^Ouïmes sur le sol natal tandisque'
i® Turc est venu du Turkestan et
appartient avec les Chinois et les
\0rtares à la race Mongole. Mais ce
*' ost point une lutte de races que
'Ous voulons entreprendre : le peuple
turc est un peuple comme un autre
et nous pourrions vivre avec lui en
voisinage pacifique; ce que nous voulons signaler au monde comme la
cause de tout le mal, c’est la classe
des gouvernants, ce sont les officiers
turcs qui ruinent la population entière, chrétiens, turcs et grecs.
Nous n'entreprenons pas davantage
une lutte religieuse; ce n’est pas l’Islam
comme tel.quenous voudrionsdétruire
quoique nous soyons un peuple,
chrétien depuis 16 ou 17 siècles et
que la fidélité de notre peuple à la
vérité de l’Evangile lui ait valu l’estime et l’admiration des chrétiens.
Nous demandons non une lutte religieuse mais le droit de vivre.
Maintenant vous demanderez quelle
est l'origine de nos soull'rances. Les
ignorants croient qu’il y a là un fait
absolument nouveau et inouï; beau
coup ne croient pas ce qui s’est
passé, crient à l’exagération et prétendent qu’en plein 19® S. des choses
aussi incroyables sont impossibles. Et
pourtant pour preuve nous en appelons à la brochure du Père Charmettau que je tiens en main et dans
laquelle vous trouverez au long le
document olficiel de 6 ambassades,
rendant compte à leurs gouvernements des massacres de 1895. Cette
brochure montre que non seulement
à Trébizonde mais presque partout
les officiers du Sultan ont été les
premiers à bénéficier du pillage qui
suivait les boucheries ordonnées. Et
pourquoi? demandez-vous! C’est une
des méthodes de gouvernement des
autoritésturques que lorsqu’une population chrétienne de l'Orient s’élève
trop on l’alfaiblit par le massacre: Au
19® siècle seulement l'on compte
cinq grands massacres ; le. premier celui des Grecs en particulier dans file de Cbio en 1822 et
dans les années suivantes, le second en 1850, exercé contre les chrétiens d’Assyrie ou Chaldeéns faussement nommés Nesloriens, et qui fit
tomber 15,000 chrétiens. En 1860
les chrétiens de Syrie furent massa
k
6
crés à Damas, mais alors la France
et l’Angleterre intervinrent de concert, et la France reprit son rôle
honoral)le et séculaire de défenseur
des chrétiens de l’Orient. Il n’ y a pas
de statistique en Turquie et il est
difficile de donner le chiffre des victimes.Maintenant,sous la surveillance
des puissances européennes, la Syrie
jouit d’un régime meilleur. En 1877
ce fut le tour des Bulgares, qui appartenant au rite orthodoxe furent au
moins défendus par la Russie. Le
chiffre des victimes atteignit 10, 15,
selon d’autres même 20 mille. Aujourd’hui les Bulgares ont été affranchis
comme les Grecs et les Roumains.
Enfin en 1804 el 95 le massacre
a atteint l’Arménie dans de tout
autres proportions - Laissez - moi parler de ce qui regarde ma ville. Je
suis de Marsovan prés Samsonn. Là
après avoir précédemment brûlé une
partie du collège on s’est en 1895
abattu sur le bazar, détruisant tout
et tuant les hommes. Bon nombre
avait pu s’échapper, heureusement.
Aujourd ’ hui dans le quartier arménien où prospéraient le corn merce et l’industrie, vous ne trouveriez pas pour 1 franc des marchandises. Après le bazar vint le tour
des mai.sons. Ot> entra dans la maison
de ma sœur; là les soldats s’emparèrent d’elle et lui piomirent la vie
sauve ai elle voulait se faire musulmane. Elle refusa absolument, on lui
lia les mains et on la massacra. Son
fils survint, on l’amena devant le
cadavre de sa mère lui posant la
même alternative qu’à la malheureuse femme. Il répondit comme elle
demeurant fidèle à sa foi; alors-les
musulmans furieux le ligotèrent et
l’égorgèrent comme un mouton; morts
et ble.ssés gisaient pèle - mêle. Une
douzaine de blessés, encore vivants
furent portés avec des cadavres
aux bains turcs que l’on citauffe en
entretenant un brasier dans le four.
C’est là qu’on alla jeter morts et
vivants .Voilà ce q ui s’est passé dans ma
ville, une des plus épargnées. Parlerai
je d’üorfa l’antique Edesse? Là Ié|
massacre, constaté par un rapporti
parvenu tardivement à l’Ambassade,
et par elle au gouverneraerit deFrance, ,|
a dépassé ce que l’on avail vuailleurSii.|
3000 personnes, surtout des femmes -J
et des enfants, s’élant réfugiées dans'|
l’antique église, y furent brûlées vives. ^
Le compte-rendu officiel est là pour-.,j
attester l’authenticité des faits qu® -!
j’avance. Je terminerai en racontant
quelque chose de ma propre histoire:
Je suis Arménien évanaréliuue. J’®'
SUIS Arménien évangélique,
lais professeur an collège de Mar^
sovan qui comprenait en tout 120
éléves. Voyant que cet établissement
répandait la lumière en Anatolie, o'i
résolut de le détruire ou de le reduire: C’était en Janvier 1893. Au
moment où je rentrais de l’école, je
vis arriver un sergent qui me conduisit en prison. J’y fus jeté au
lieu d’une foule de détenus; peU'
dant les 6 mois que j’y pas.sai il y en
ent bien 800. On prétend qu’il nY
a plus de torture dans l’empire et le
sultan affirme que ses prisons sont
des prisons modèles. Nous pouvo^,
en parler par expérience. (Jn pùû®:
mit hierffôt les mains dans une sort#
de “ cariane „ ou ceps. Ce sont deuX
planches pesant environ 3 livres
Ire lesquelles on serre les poignets di
façon à rendre l’usage des mains im^
possible. C’est dans celte position*
qu’on nous faisait marcher, en pl®*u /
hiver, de village en village, jusqii®i
ce que nous fussions à bout de fof'^
ces. Le prévenu qui n’est point ed-l.
core jugé, n’a d’autre nourrilure que|j
celle qu’il achète ou qu’ou lui doufl§j|
dans les localités qu’il traverse; voiî* J
pouvez vous représenter ce qu’étafil
notre alimentation. Dans une priso® |
où nous séjournâmes 5 jours, les détf* |
nus nous prirent en pitié et nous rn}'
rent de leurs propres mains les a!<^\
merits dans la bouche. Nos mains s® ;
convrant de plaies on remplaça’
planches par un collier de 10 livi*^ j.;
qui mit notre cou en chair vive. QüaO" '
l’un des infortunés attachés à I®
même chaîne s’inclinait on se r®'
MM
7
- 367
• iiQuail trop fortement sous l’impres' 8ion de la douleur il tirait avec son
Collier les chaînes de chacun de
lïous etnous faisait crierpendanllon^fernps. Par l’intervention des Ambassades, des membres du Parlement anglais et des autorités allemandes, grâce aussi aux elïbrts du
pasteur allemand de Genève Hof-lïiann, après que nous êûmes attendu
vPrés de 3 semaines, l’exécution de
l’arrêt de mort prononcé contre
M'' Kajajan et moi, un officier vint
tpous (lire que le Sultan nous faisait
;|[râce et qu’il commuait notre peine
Cn exil. Ün me trasporta à Brindisi
et là on me relâcha sur sol italien
61) me disant de prier pour la longue vie du Sultan. Je prie de bon
coeur pour ce misérable homme
'lui est depuis 20 ans séparé de tout
®on peuple, et qui, tremblant de der'^enir la victime de quelque complot, n’ose même pas une fois l’an
i 8e montrer librement, mais traverse
Seulement les rues an grand galop de
ses chevaux.
Et maintenant que voulons nouss
Est-ce l'indépendance comme l’ont
obtenue la Bulgarie, la Roumanie, la
Serbie? Certainement si on nous la
donne, nous né la refuserons pas,
mais nous ne la réclamons pas. En
core une fois ce que nous demandons c’est simplement le droit d’être
des hommes, le droit de vivre sans
, qu’on nous arrache nos femmes et
Oos enfants.
Après le discours deivr Thoumaian
le pasteur Giiarle.s Vernes a terfuiné cette intéressante séance en faisant un chaleureux appel en faveur
de cette population, qui a un urgent besoin de la sympathie pratique
■des protestants européens.
A Lugano, a eu lieu le 4 c. une
; Conférence publique en faveur des
Arméniens. Le Syndic de la ville
. Ouvrit la réunion en démontrant la
ebécessilé de répondre à la pétition
, ■ du peuple suisse pour mettre un
■ÿlerme aux crimes du sultan.
Il céda ensuite la parole à M,
Zeky Gaïdar, arménien de pas.sage
à Lugano, qui parla eu français exposant avec calme la situation intolérable qui est faite à ses coreligionnaires.
Le chanoine Airoldi se lève ensuite
pour prêcher une nouvelle croisade au
cri de Dieu le fflü/contre l’assassin
qui régne à Constantinople.
Le pasteur Galviuo décrit eu termes émus les .scènes les plus déchirantes des récents massacres. 11
conclut par ces mots: «Si le râle
d’une nation qui agonise sous te
couteau du Turc ne suscitait pas l’indignation de l’Europe, il faudrait
douter de l’avenir de notre civilisation. Mais cela ne sera pas, car la
conscience populaire se réveille désormais partout».
Après la lecture de la pétition du
peuple suisse au Conseil fédéral ou
distribue de nombreuses listes de
souscription; après quoi l’assemblée
se sépare.
INFORMATIONS.
Examens électoraux. Quiconque
veut subir l’examen pour être inscrit dans les listes électorales doit
en faire la demande écrite auprès
du chancelier de préture.
Sotii Vartist d'Utilité Paliliqae
La Société vaudoise d’utilité publique est convoquée en assemblée
générale extraordinaire pour Dimanche prochain, 15 courant, à 3
h. Ii2, dans la grande salle du Collège.
Ordre du jour :
Projet d’une exposition vaudoise
en 1898.
Tous les membres qui ne se trouvent pas dans l’impossibilités de le
faire sont instamment priés d’assister à cette séance qui sera appelée
à prendre une délibération définitive
sur cette importante question.
8
— 368
La séance sera publique, et tous
les Vaurtois qui s’intéressent à ce
projet d’exposition y sont cordialement invités.
La Tour, le iO Novembre 1896.
Pour le Comité :
N. Tourn, président.
Revue Politique
Les électeurs de notre collège de
Briquéras vont être appelés dans peu
de temps à procéder à l’élection de
leur député au parlement. Dans les
circonstances que traverse notre patrie nous avons plus que jamais le
devoir de nous préparer sérieusement à cet acte si important.
Malheureusement les élections politiques, où les citoyens des états
libres sont appelés à exercer le plus
sacré de leurs droits et à accomplir
le plus grave de leurs devoirs, sont
presque toujours un champ où les
ambitions personnelles se donnent
carrière; et la charge de feprésentant du peuple, si granrie qu’un
homme qui en mesure l'importance
ne saurait l’accepter qu’en tremblant,
est avidement recherchée par beaucoup dé personnes de toutes qualités pour des mobiles où l’intérêt
du peuple et le patriotisme n’ont
pas toujours la première place.
Pour nous préparer convenablement à r accomplissement de ce
devoir nous devons nous demander
avant tout deux choses:1) Comment
voulons-nous être rëprésentés? 2)
Qui croyons-nous apte à nous représenter comme nous désirons l'être?
Mais quest-ce qui arrive le plus
souvent? C'est que ce ne sont pas
les électeurs qui choisissent leurs
candidats, mais les candidats —
auto-candidats — qui se mettent en
avant et sollicitent les .suffrages par
tous les moyens possibles. Gela ne
manquera pas d’arriver dans le cas
présent. Même on nous assure que
tel aspirant a déjà commencé à
parcourir les communes pour chercher de l’appui auprès des électeurs
influents. Nous croyons, quant aj
nous, qu’il est de notre devoir de <’
nous tenir en garde contre ces autO' \
candidatures, comme aussi contre '
celle.s que des journaux importants s
fabriquent dans leurs bureaux pour ^
nous imposer leurs hommes. N’avezvous pas souri en lisant dans un journal politique que les électeurs
du collège de Brichéràs sont tous
giolütiani et voteront comme un
seul homme pour tel personnago?
\'alier ego de Giolitti *
Ayons le courage de choisir
nous mêmes notre candidat, d’après
les principes au- nom desquels nous
voulons être représentés à la Chambre. Et, en vertu de ces principes,
pourquoi n’aurions-nous pas le courage, nous Vaudois, de nous faire
représenter par un Vaudois, bien
entendu par un Vaudois entièrement
digne de ce nom.^ — Mais nous ne
réussirions pas. Pourquoi? Ne
sommes-nous pas en majorité dans
le collège? Sachons être unis, et
nous réussirons sans aucun doute.
Et dussions nous être en minorité)
il vaut encore mieux échouer _eh^
ayant le courage de son opinion
que de se ranger, sans conviction
et sans principes, à une majorité
quelconque. Si nous nous afiirmon®)
on nous respectera; sinon... on coh'
linuera à croire que nous ne comp' •:
tons pas. i
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