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INeuvlècne année
N. 40.
Vendredi ]8 Décembre 18T4
L’ECHO DES VALLEE
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialefflenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yandoise.
Que toutes les choses qui soot véritables,
vos pensées — f PMItppietts., IV. 8.)
.uccupent
pHix d’abonnement :
Italie, b domicile (un iini Fr, 3
Suisse.................» S’
France.................* ^
Alleinaj-Mie...........»6
Vnplete»Te , Pays-Bas . • 8
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Un numéro arriéré : 10 cent.
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PiGNBRor. : Chez Chiantore et
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ANNONCES : 20 cent, la ligntou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’a
dresser pour l’administration
et la réda<’tl«»n à la Direction
de \'ficho des Vallées, Torro
Pellice.
%oiitmair*e.
Le Laléchisfiie tie M. le professeur f.eymonat. - Alliance ovangùli(|iie. — Dernières paroles d’nn jeune marin. — Noucelles religieuses et faits divers. — Divei's.
— Chronique raudoise. — Chronique
politique. — Annonces.
LE CATÉGHiSHE
de N. le professeur Geymonat
M. le professeur Geymonat a
modifié, d’une manière essentielle,
le Catéchisme de l’Eg'ise Vaudoise
dont il était lui-môine l’auteur.
11 l’a abrégé, l’a rendu plus simple
dans quelques parties. 11 se convaincrait de la difficulté de plusieurs de ses réponses, s’il avait
l’occasionjde se servir de son ma
nuel dans une de nos églises des
Vallées. *
Est-ce à dire que son catéchisme
ne puisse absolument pas être employé? Nous sommes loin de le
prétendre, et même nous savons
que quelques uns de nos pasteurs
s’en servent, présentement. Nous
serions reconnaissuut à ceux, d’entre eux f|ui voudraient bie'n nous
communiquer le ré.sultat de leur
expérience.
L’idée dominante de ce catéchisme est celle de lien. Nous la
retrouvons, plus ou moins, dans
toutes les sections, et spécialement
dans la première qui traite des
Saintes Ecritures, dans la quinzième qui traite de la charité, dans
la dixseptième, de l’Eglise, et dans
la dixneuvième, du baptême. Cette
idée donne au manuel une unité et
un caractère systématique, mais il
est permis de se demander si elle
est suffisamment compréhensive
c’est-à-dire si elle épuise toujours
la matière.
Il nous semble , après avoir lu
encore récemment avec intérêt et
édification le catéchisme de M.
Geymonat, que ce manuel suppose'
des catéchumènes plus développés
que ^ux*de nos églises, et le titre
mêmë' le fait présumer: Catéchisme
faisaivi:,'^ml& 'soit à l’instruction biblique, siàifm\ catéchisme histo, Of dixiènjes de
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nos catéchumènes n’ont pas reçu,
malgré nos écoles du dimanche,
une instruction biblique suffisante,
et le catéchisme historique est encore
il l’état âepieux désir depuis que par
la disparition du catéchisme d’Osterwald l’on n’a plus les neuf
chapitres qui précédaient le catéchisme proprement dit. Du reste,
bien des personnes parmi nous
sont opposées au catéchisme his
torique et nous le repousserions,
pour notre compte, de toutes nos
forces, s’il devait prendre la place
de la Bible elle-mome.
Le catéchisme de M. (leymonat
se résume pour nous dans l’excellente profession de foi de la
xxi“* section. Cette profession de
foi qui est une paraphrase et un
cumiilément du symbole des Apôtres , est trop théologique pour
nos catéchumènes.
Si nous comparons le catéchisme
de i\'l. Geymouat avec celui de M.
Meille , nous devons reconnaître
que le projet de ce dernier est
plus simple et plus substantiel à
la fois, plus à la portée de nos
enfants ; l’un et l’autre sont évangéliques , mais le catéchisme de
M. Geymonat porte l’empreinte du
travail d'un professeur de théologie systématique et celui de M.
Meille celle du travail du pasteur
et du catéchète qui a été plus souvent aux prises avec les difficultés
que l’enseignant rencontre, quand
il a devant lui des enfants peu
développés , peu instruits, étrangers au faits bibliques, et aux quels
il faut cependant expliquer et faire
connaître les vérités chrétienBes.
Mais. M. le professeur Geymonat,
comme M. le pasteur Meille, ont
droit à la reconnaissance des membres de notre église et des enfants
en particulier.
Nous sommes un seul corps en Christ.
ALLIANCE ÊNANGÊLIQUE
Invitation annuelle à une semaine
de prières au commencement de
l’année. Du i au \ 0 janvier 1875.
Bien-aimés frères en Christ
de toute nation,
La voix de Dieu, dans sa sainte
Parole et par les dispensations de
sa sage providence , invite son
Eglise à le prier dans un esprit
de foi, d’union et de vraie catholicité. Elle nous dit que si deux
d'entre nous s accordent sur la terre,
tout ce qu’ils demanderont leur sera
accordé par leur Père qui est aux
deux. Elle veut que les hommes
prient en tous lieux, levant leurs
mains pures sans colère et sans
dispute.
Et serait-il possible de contempler un spectacle plus grand ,
mieux en harmonie avec la volonté de Dieu, que celui que présentent des chrétiens, de tout pays
et de toute dénomination, se rassemblant les mêmes jours et d’un
même cœur, pour implorer les
mêmes grâces et par la m'édiation
de leur unique Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ? C’est là ce
qu’il nous a été donné de voir
depuis plusieurs années.
Dès l'invitation qui nous fut adressée à tous par les missionnaires
3
-40â.
de Lodiana, en 1860, la semaine qui
commence le premier dimanche
de l’année a été consacré à des
prières pour l’humanité entière,
pous les gouvernements, les peuples, les Eglises, les familles, les
jeunes gens. — Et qui pourrait
compter les exaucements que le
Chef suprême de l’Eglise a daigné
accorder à ces iimombrales requêtes ? L’Esprit saint a été répandu avec abondance en plusieurs lieux, bien des portes ont
été ouvertes à la Parole de Dieu;
sa grâce a vivifié des âmes en
grand nombre. O Dieu, tu as fait
tomber sur ton héritage une pluie
fertilisante, et tu l’as rétabli quand
il était las.
L’état actuel do monde et des
Eglises , les controverses et les
différends qui ont surgi de toute
part, les attaques de l’incrédulité
et de la superstition contre la
Bible et contre notre sainte foi ,
tout fait sentir la nécessilé de ranimer la ferveur de nos prières;
tout nous invite d'une manière
pressante à assiéger le trône de
grâce avec humilité , avec foi ,
avec amour. Les bénédictions qui,
en dernier lieu , ont été accordées
à des chrétiens de diverses villes
où l’esprit de prière s’est réveillé,
nous sollicitaient à réclamer encore et à attendre avec confiance
l’accomplissement des promesses
de Dieu.
Veuillez donc vous préparer pour
la première semaine de 4875. Cherchez à en écarter à l’avance ce
qui pourrait faire obstacle à votre
coopération aux assemblées projetées. Les heures et les locaux
vous seront ultérieurement indiqués. Venez y avec joie, bien résolus â prendre votre part des
bénédictions que le Seigneur nous
tient en réserve.
Venez, prosternons-nous, inclinons-nous et mettons-nous à genoux
devant VEternel qui nous a faits.
Cette invitation nous est adressée par les divers Comités de l’Alliance de la Grande-Bretagne, de
la France, des Etats-Unis, du Canada, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Hollande, de laSuède,
de la Suisse, de la Turquie de la
Grèce et de la Syrie.
SUJETS PROPOSÉS
Lundi 4 Janvier. — Revue du
passé. — Actions de grâces. —
Humiliation. — Recours à la miséricorde et à l’assistance divine.
.Mardi 5 Janvier. — Les rois et
tous ceux qui gouvernent les peuples. — La prospérité de l'Ilalic
en particulier. — Les militaires.
— Les riches et les pauvres , les
prisonniers , les affligés , les persécutés , les opprimés.
Mercredi 6 Janvier. — La jeunesse. — Les instituteurs. — Les
Universités et les collèges. — Les
Pasteurs et les anciens. — Les
écoles du dimanche.
Jeudi 1 Janvier. — I,a liberté
religieuse en tout pays. — La paix
entre les nations. — L’extension
de l’influence évangélique sur les
rapports internationaux , sur le
commerce, sur les progrès de la
science.
Vendredi 8 Janvier. — La con
version d’Israël. — Les missions
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au milieu des païens. — L’affranchissement pour tous les hommes
du joug de la superstitidn.
Samedi 9 Janvier. — Le réveil
religieux des Eglises. — Leur progrès en sanctification, en zèle, en
dévouement, en fidélité dans le
témoignage à rendre à la vérité
et dans la religieuse observation
du Dimanche.
Dimanche 10 Janvier. —L’unité
qui est en Christ et sa manifestation dans le lien de la paix. —
L’union entre les chrétiens.
DERNIÈRES PAROLES
d’un jeune marin
Connaissez-vous l’histoire de
Robert et son capitaine? C’est le
titre d’un petit livre qui fut donné
à un jeune mariti PiémontaisVaudois, à son retour de la Chine.
Pauvre garçon ! il avait pris dans
ce pays lontain une maladie mortelle, et il était revenu pour mourir
dans sa patrie.
Il ne connaissait pas encore personnellement le Sauveur. Ce fut
en lisant le récit émouvant de la
conversion du Capitaine qu’il fit
un retour sur lui-mérae. Il se dit:
moi aussi comme ce capitaine je
suis méchant, moi aussi je crains
la mort, car je devrai être jugé 1
— Mais quand il lut ces mots :
« Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique afin
que ^quiconque croit en Lui ne
périsse pas, mais qu’il ait la vie
éternelle; » — Il "crut en Jésus et
ses péchés lui furent pardonnés.
Il reçut la paix de Dieu, et mou
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rut en disant: Je suis ce quicon
que qui ne périra point car je
crois en Jésus.
Le vœu de nos cœurs pour chacun de nos lecteurs est que, dès
aujourd’hui, il puisse en dire autant. Car dans ce cas, une vie de
bonheur et de joie véritables aura
coniinencé pour lui et le soleil de
justice aura pénétré dans son
cœur.
Tiré du Rayon de, Soleil excellent petit journal qui se publie à
Paris, mensuellement, pourjle prix
modique de 2 frs. par an.
Aoutjeiks rcÜgtcu6C0
et faits divers
r*ar-ls. — L’ouverture de l’école des
sciences Ihéologiques a eu lieu deruièromenl par un discours do son président
M. do l’ressensé et par un travail de M.
Liclitenberger sur l’histoire de l’üuiversité
de Strasbourg. M. Matter a ensuite fai*
connaître le programme des cours, et M.
Recolin a adressé quelques paroles aux
maîtres et aux élèves.
Mouton. — Le 19 novembre a eu
lieu à Menton l’inauguration de l’asile
évangélique fondé par M. le pasteur Delapierre et quelques amis chrétiens. Cet
asile est destiné é des dames malades
qui ne pourraient pas entrer dans un
hôpital, mais qui, cependant, ne peuvent
pas payer les prix assez elevés de pension
dans un hôtel. pEglise librej.
Hollande. — Une réunion intéressante de militaires a eu lieu à üfrecht,
le 28 octobre. Tous les rangs de l’armée,
depuis le général jusqu'au simple soldat
5
4ô5
y étaient réprôsentés, dans le but do former une Union militaire, reposant snr
la parole de Dieu , eomme uuiiine fondemeul de foi et de vie. Celle union sera
le lieu qui meltra et tiendra en rapport
les (iilférentes soeiélés militaires qui c.’cistenl déjii en plusieurs villes du pays; la
Haye, l.eyde, Amsterdam, Utrecht, etc.,
ou l’on s’elTorce de procurer au soldat
quehjues avantages d’un chez soi, qu'il
ne trouve point dans la vio des casernes.
Surtout pour les conscrits et les jeunes
soldats , c'est un grand hienfail de trouver dans leur garnison un noyau d’officiers et de camarades chrétiens, amtqnels ils peuvent se joindre. Dans les
salles de réunion, on leur offre des journaux, des bons livres, du papier et de
l’encre pour écrire, des jeux, des diver
tissements. quelquefois des lectures d’histoire , lie géographie , en rapport avec
leur profession, des explications do la
Bible, des exercices de chant, etc. Un corn ilé de VUnion militaire vient d’être
nommé, dont le général Wrangel est
président.
Jusqu’ici r Eglise libre. Voilà (pielque
cho.se qu’on ne voit que dans les pays
protestants. Magré le rationalisme qui y
fait bien des ravages, dans l’église et trop
souvent chez les pasteurs, l’Evangile <|iii
est entre les mains du peuple, continue à
être le sel de la terre. El s’il s’y trouve des
pasteurs qui chassent la Bible de l’école,
il y a des généraux, des colonels et des
capitaines qui lui donnent asile au régiment.
Argovie. (Suisse). — Voici un fait
qui montre jusqu’où peut aller le despotisme scolaire et le libéralisme des radicaux. La direction des écoles de Zoflngue'
ayant décidé d’envoyersesdeux maîtresses
d’écoles enfantines suivre à S' Gall un
cours d’après la méthode Froebel, l’une
d’elle répondit qu’elle acceptait avec reconnaissance dans le désir de se perfectionner; mais elle ajouta que dans sa classe,
elle ne pourrait se résoudre à abandonner
les pelites leçons bibliques qu’elle donnait,
et à employer tout son temps aux exercices
de la méthode. Au lieu de rassurer l’iustitutrice, la direction lui rappela que, dans
les moments perdus de l'école, elle devait
employer un recueil de récils et de sentences qui avait été adopté et dans lequel
no se trouve aucun récit biblique. - En
conséquence, la pieuse maîiresse a dé se
retirer pour rester fidèle à ses convictions.
— Inauguration de l’Egljse de M. Bersier.
Ce n’était pas seulement la dédicace d’un
nouveau temple proleslani, c’élail surtout
l’inauguration d’une nouvelle forme do
culle, une innovation solennellement accomplie dans les habitudes el la Iradiliou
séculaire du protestantisme français.
Voilà le jugement de VF.glise libre qui
donne ensuile l'opinion lie quehpies journaux et lout spécialement celle du .Journal de Génère auquel nous empruntons
les détails (jui suivent :
« .. La chapelle contient 150'J personnes... Debout devant la table sainte, dans
le chu'iir élevé de (¡nelques marches, en
robe Pt rabat, le pasteur a récilé la liturgie nouvelle ; invocation, lecture de la
Bible , prière, confession d(‘s péchés, absolution. — A ces paroles répondait en
chantant un clneur nombreux et bien
exercé, placé on face, dans la Iribune do
l’orgui'... Les réponses du clneur sont
courtes, simples, bibliques. La musii|uo
surtout en a paru belle.... Le clneur a
chanté le symbole des Apôtres. On s’est
demandé si ce .symbole de foi était fait
pour être chanté. L’exemple de l’Eglise
grecque ou latine, ou anglicane ne prouve
rien ici. Nous étions réellement dépaysés ;
la réforme dépa.ssait le but et entrait sur
ce point en contradiction flagrante avec
le principe protestant. Professer sa foi est
une grave affaire. Confesser publiquement
que l’on croit ce que renferme l’antique
symbole exige de la réflexion, de la conviction, un accent personnel. Ces affirmations si précises doivent être dites, articulées distinctement, fortement, |et, dans
une église de profession individuelle, no
peuvent être chautées, c’est à-dire envelopiiées de poésie , de son^ vagues , de
nuages.,..
6
-406
M. Bersier avait choisi pour sujet l’universalité et la perpétuité du christiaoisme. Je ne crois pas que jamais le prédicateur se fût encore élevé à cette hauteur».
Non. aucune litanie ne vaut ces libres
et virils accents de l’âme humaine. C’est
ici la liturgie de Dieu, aucune autre ne
peut comme elle prêcher sa parole et
glorifier son nom. On l’a bien vu et bien
senti, quand, à la fin de cette prédication
chrétienne, l’assemblée entière, jusqueslà pensive et hésitante, s’est levée unanime pour chanter le cantique :
Grand Dieu nous te bénissons ...
C’était le vieu.x culte huguenot qui
triomphait encore dans sa populaire simplicité ».
Le Témoignage, organe de la Confession
d’Augsbourg, dans un article très sympathique à l’œuvre de M. Bersier fait l’observation qui suit; « Le chœur y chantait
les louanges de Dieu, et l’assemblée
muette, écoutait ces chants (juijpassaient
sur sa tête, un peu comme ou écoule un
concert spirituel » c’est-à-dire que l’assemblée y prenait aussi peu de part et
même moins que dans nos cultes ordinaires.
iDbere
Accroissement de la population nègre
aux Etats-Inis. — On prétend souvent
que la population nègre des Etat-Dnis dépérit et diminue d’année en année, du
moins dans les Etats du Nord. Or le dernier
recensement de la grande confédération
américaine prouve précisément le contraire. Il en résulte, en effet, que, durant
les dix dernières années, la population de
couleur s’est accrue dans tous les Etas du
Nord sans exception.
L’Evangile recommandé par des aveugles.
~ Parmi les élèves de l’ecole de théologie
d’Alexandrie, se trouve un jeune Arabe
aveugle qui, par sa facilité pour les études
et sa^ferveur spirituelle, promet beaucoup
l^ar l’aveair.
A Rhoda, dans l’intérieur du pays, c’est
un aveugle qui annonce l’Evangile aiVx
gens de son village.
Au Caire, enfin, c’est une jeune fille
aveugle qui s’occupe avec bénédictions de
porter l’Evangile dans les familles.
Remède proposé par un missionnaire
contre la mélancolie. — M. S. Gobât de
Crémines (Jura bernois), actuellement
évêque protestant à Jérusalem racontait
un jour ce qui suit à M. Disselhof, directeur de la maison des diaconesses de
Kaiserswerth : Lorsque j’étais encore missionnaire en Abyssinie, je fisdans ma patrie
un voyage qui m’amena à Strasbourg.
Commejo racontais, dans un cercle d’amis,
les joies et le peines de ma mission, un
homme pieux et savant, qui avait gardé
longtemps le silence, me demanda timidement: Que faisiez - vous donc lorsque, au
milieu de vos travaux, vous vous trouviez
accablé par les difficultés et les soucis? —
Je me réfugiais, répondis-je, dans quelque
lieu solitaire ou même dans une caverne.
Là, cherchant à oublier ma propre détresse, je rappelais à mon souvenir tous
les amis que je connaissais de plus près:
je me représentais leur besoins et leur
tristesses, je priais pour eux , et avant
d’avoir achevé ma tournée le soin que
j’avais pris des soucis d’autrui avait dissipé mes propres angoisses comme le
soleil du printemps dissipe les brouillards
du matin. — Le professeur, tout pensif,
garda l.e silence.
Lorsque je le revis plus tard, il me dit :
€ Lors de notre dernière entrevue à
Strasbourg, j’avais le cœur accablé sous
le poids de la plus profonde mélancolie;
mais j’ai suivi votre exemple, je me suis
préoccupé des souOTrances d’autrui, et
maintenant mon cœur est ferme et joyeux.
c Frappé de cet beuveuxichangeaieiit,je
fis part de la chose à ma sœur^ qui s’occupait en Suisse du soin de personnes
affligées d’hypocondrie. Ma sœur en parla
à une personne travaillée et chargée, et
dans le cœur de laquelle aucun rayon de
lumière a’avait encore pénétréi et celle-ci^
7
-40Ï
à son four, a été affranchie des plus gran
des souffrances morales en s'occupantdes
maux d’autrui. Elle est maintenant remplie
de joie, et trouve son bonheur à soigner
des aliénés en Wurtemberg».
La Direction de l'Eco della Verità annonce des changementsimporlants.d’abord
un changement de nom. Ce journal s’appellera Famiglia Cristiana, periodico illustrato. Il traitera des sujets plus populaires
et d’intérêt plus général. An lieu d’articles
de fond longs et pesants, il aura des récits brefs , des anecdotes, des articles hisloriques et descriptifs. « Mai.s, dit la Direction notre bannière sera toujours celle de
l’Evangile glorieux de Christ. Les conditions d’abonnement sent les mêmes.
Nous regrettons le changement de nom.
— Mai.s nous souhaitons à la Famiglia Cristiana beaucoup de lecteurs et la bénédiction du Seigneur.
(¡TKrotitque ^Aubotoe
Aiigvogne. — Itecti/ication. — On
nous a fait observer que dans notre dernier numéro, à l’article sur Pra del Torno,
nous avons dit qu’il n’y a dans cette localité niécole ni lieu de culte. Tout le monde sait aux vallées qu’iljy a à Pra del Torno
une pelile école qui est ouverte au moins
pendant six mois et qu’il s’y fait un culte
présidé ordinairement par le régent l’aprèsmidi de chaque dimanche pendant l’hiver.
On exprime aussi des doutes que l’emplacement occupé aujourd’hui par l’église
catholique soit celui de l’école des Barbes.
4 TRAVERS LES JGIRNAUX
Revne politiqne
La Chambre ne travaille guère. empêchée qu’elle est à tous moments par les
difficultés qui so soulèvent dans le sein
de la junte chargée de la vérification des
élections ; les membres de la gauche y
sont ou plutôt y étaient représenlés par
cinq des leurs; quoique le règlement ne
permette à aucun député de so soustraire
au devoir de faire partie des dilférenles
Commissions parlementaires, ces Messieurs en qnalité de législateurs so sout
crus sans doute au dessus des lois el des réglements; la majorité refusant d’en passer
par tout ce qu’il voulaient, el de valider
toutes les élections de leur bordj, ils donnèrent leurs démissions et se retirèrent
sous leur tente. Etait ce une raison pour
ijuelajunte renonçali’i accomplirle mandat
qui lui avait été confié? Parceque cinq
de ses membres ont Jugé à propos de fouler aux pieds les réglements, s’ensuit-il que
les 007.0 autres les doivent imiter, el oll'rir
leur démission? Evidemment non. Eh!
bimi, c’est cependant là le grand cheval
de bataille des journaux de l’op[)osition
<|ui s’indignent de ce que les membres restants osent faire leur devoir tandis que
leurs cinq collègues ont cru pouvoir s’en
dispenser. Voyez, s’écrient ils, l’oxc.lusi
visme de la droite ! parcequ’elle est la
majorité du moment, elle eu abuse pour
ne laisser entrer au Parlement i)ue ses
fidèles etc....etc...., mais, ajoutent-ils,
nous prendrons avant longtemps notre re.
vaiiche sur ce terrain el nous la leur prommeltons complète ’ Cos mots- donnent bien
la mesure de ce que saurait se [lermettre
la gauche au pouvoir. Quant à la droite
elle n’ose rien se permettre du tout; au
contraire, elle se croil en conscience obligée de so montrer partiale en faveur de
ses adveraires; en quoi elle a tort.
La Chambre, à une Irès forte majorité, a
décidé de mettre on discussion le projet
de loi sur les Caisses d’epargnes postales.
présenté par Sella. Celte iostitutioo sera
certainement des plus utiles aux paysans et
aux ouvriers, espérons qu’on l’adoptera,
la Chambre paraissant sans distinction de
partis, disposée à le faire.
8
^Û6
Séanee orageiisa au Reichstag Allemand.
Le député bavarois clérical Joerg, étant
allé faireà la tribune un discours à perte de
vue, où il entremêlait toute sorte de sujets pour finir par conclure avec une joie
mal déguisée, à un échec dans la politique
étrangère de son pays — ces cléricaus
n.ayant point de patrie - s’attira de la part
du prince de Bismark, une des répliques les
plus violentes, les plus éloquentes, les
plus indignées', et les plus victorieuses
que son parti, si fort accoutumé’à recevoir
■des soufïlels moraus, ait Jamais méritées.
Bismark n’eutfpas de difïicnitc à démontrer
— ses confércuces récentes avec Gorlshakoff l'y aidèrent — ijne sa politique extérieure n’avait subi aucun échec, ijue la
joie des cléricaux était inopportune autant qu’odieuse , mais bien du parti ipii
était complice do l’assassinat do Kullmann. l’rotostations f de la part des députés du Contre. « Oui Messieurs, s’écria
Bismark, j’en ai les preuves; dans la seule
entrevue que j’aie jamais eue avec le prisonnier .je lui demandai pourquoi il avait
cherché à m’assassiner ; il me répondit:
parceqno je suis l’adversaire de son parti.
Et lequel est votre parti“? lui demandai-je.
C’est le parti du Centre icléricaux ). Oui,
Messieurs, vous reniez l’assassin, mais il
vous adopte pour « son parti » « vous le
repoussez, mais il s’attache aux pans de
vos habits». L’Assemblée éclata on applaudissements, tandis que, des bancs du
Centre (lartaient les expressions plusieurs
fois répétées de ; fi! fi! En les entendant Bismark se leva et d’une voix tonnante: «J’ai
entendu le mot de : fil fl ! ce mot signifie
mépris et dégoût. Ne Croyez pas Messieurs
du Centre , que ces sentiments me soient
étrangers, seulement je^suis trop bien éleve peur vous les exprimer». À. ces mots
les applaudissements redoublèrent, et les
députés ainsi maltra^itésj sortirent de la
salle. — Le lendemain, le Reichstag approuvait la .suppression de TAmbassade
Allemande-auprès du S‘ Siège.
les calomnies lancées à cotte occasion contre Bismark ; l’affaire lui est beaucoup
moins personnelle qu’on l’a dit et répété,
et il n’y a pas une seule lettre de caractère privé dans les doenments qui ont été
soustraits. L’éveil n’est pas venu de Berlin
mais de Paris, oii le prince de Hohenlohe,
l’ambassadeur actuel, signala la disparition de documents dont il connaissait,
paraît-il, l’existence.
Les luttes entre les blancs et les nègres
continuent aux Etat Unis. Les élections au
Congrès ont donné la majorité au parti démocratique c’est à-dire opposé au président
actuel. Grani a déclaré qu’il nese présenterait pas à uue troisième présidence,suivant
en cela l’exemple donné par Washington ,
et ipii est devenu une loi sans que rien
d’officiel ait jamais été établi â cet égard.
.A. Màlan.
Le procès Arnim se déroule .en ce moment. La publicité des débats a fait tomber
Annonoes
IL GATKGHISnO
ossia
SUNTO DELLA DOTTRINA CRISTIANA
SECONDO LA PAROLA DI DIO
per G. P. MEILLE Pastore.
[Firenze, Tip, Claudiana. Eia Maffla, 33
Prezzo centesimi 75.
Catéchisme Évangélique
ou* MANUEL DE LA DOCTRINE
faisant suite soit à T instruction Biblique
soit à un catéchisme historique
par PAUL GEYMONAT
Professeur de Théologie à Florence
Prix: Cent 30.
E. Malàn Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore et M ascarejli.